Expatriation : sauve qui peut !

Cette grève que personne n’a vu venir : l’expatriation.

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Expatriation : sauve qui peut !

Publié le 20 octobre 2015
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Par Patrick Coquart.1

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Ce n’est pas un scoop, tout le monde sait que la grève est un sport national en France, dans l’administration et les entreprises publiques en premier lieu. Mais pas seulement. Ces derniers mois, nous avons vu, par exemple, les taxis et les médecins y consacrer quelques journées.

À vrai dire, c’est d’un autre type de grève dont je veux vous entretenir. Un mouvement dont il est difficile de situer précisément l’origine, car il a démarré petitement, sans couverture médiatique. Il atteint aujourd’hui une ampleur inégalée et les médias sont contraints d’en faire leur une, tant il touche toutes les catégories de la population. Je veux parler de l’expatriation.

 

La fuite des « cerveaux »

Une étude de l’Apec d’avril 2014 montre que de nombreux stages postdoctoraux à l’étranger se prolongent par une expatriation, car les jeunes docteurs y trouvent plus facilement un emploi et parce que les conditions professionnelles et scientifiques, dont la rémunération, y sont plus favorables qu’en France.

Aujourd’hui, plus de la moitié des Français installés à l’étranger possède un niveau master ou doctorat.

De même, l’Observatoire des Grandes Écoles de Galileo qui analyse les aspirations de 1300 étudiants des meilleures écoles de commerce et d’ingénieurs, révèle que presque un quart (23 %) des futurs diplômés souhaite postuler exclusivement à l’étranger après leurs études. Ils n’étaient que 17 % en 2014, et seulement 12 % en 2010.

Ce souhait des jeunes diplômés de partir à l’étranger n’est pas qu’un rêve. La Conférence des Grandes Écoles indique, en effet, qu’un quart des jeunes diplômés obtient son premier poste à l’international. Pour l’ESCP-Europe, le chiffre atteint même 44 %.

On me rétorquera que le phénomène est mondial, que les jeunes Suédois, Australiens ou Sud-africains cherchent aussi leur premier emploi à l’étranger. Par ailleurs, la très grande majorité des étudiants interrogés par Galileo souhaite ne faire qu’un séjour de quelques années à l’étranger : 74 % envisagent un retour en France au bout de cinq années maximum. Est-ce si sûr ? Je pense, au contraire, que leur désir de retour va s’émousser au fur et à mesure de leur présence hors des frontières hexagonales.

C’est ce que montre l’étude Mobicadres, conduite chaque année par Deloitte. Dans son édition 2015, il ressort que les cadres expatriés n’expriment pas l’envie de revenir en France. Près d’un sur deux (48 %) souhaite effectuer une mobilité à l’étranger, ce qui représente une hausse de onze points par rapport à l’étude de 2014.

De fait, nos compatriotes vivant à l’étranger sont de plus en plus nombreux. Les Français enregistrés auprès des consulats français dans le monde étaient près de 1,7 million au 31 décembre 2014 contre un million en 2002, soit une augmentation de 53 %. Un chiffre qui avait déjà progressé de 24 % entre 1991 et 2002. L’inscription au consulat n’étant nullement obligatoire, le nombre effectif de Français résidant à l’étranger est bien plus important. Le ministère des Affaires étrangères l’estime entre 2 et 2,5 millions. Certains observateurs pensent que l’on dépasse maintenant les 3 millions.

Toujours selon le Quai d’Orsay, depuis dix ans, l’expatriation des Français augmente de 3 à 4 % par an. Mais il faut regarder les chiffres de plus près pour bien les comprendre. D’un côté, le nombre de salariés détachés à l’étranger par leur entreprise diminue régulièrement (passant de 36 % à 19 % entre 2003 et 2013). De l’autre, le nombre des créateurs d’entreprise augmente chaque année (passant de 10 % à 18 %). Ce sont donc bien les plus entreprenants qui partent.

Et quelquefois ils ne vont pas bien loin : ils traversent la Manche. Selon Le Figaro du 18 juillet 2015 :

« Londres serait en passe de devenir la sixième ville française avec une communauté de quelque 300 000 citoyens […] Parmi eux, des diplômés assurés de trouver un premier job dans un marché du plein emploi, mais aussi des jeunes geeks créateurs de startup et des entrepreneurs séduits par la pragmatisme britannique ».

Le réseau social Linkedin a révélé, au cœur de l’été, que la France occupait la deuxième place de son classement mondial 2014 des pays qui voient le plus de professionnels qualifiés les quitter. L’année précédente, la France tenait le troisième rang du classement. Une progression, donc… En revanche, les pays qui étaient devant la France en 2013, le Royaume-Uni et l’Espagne, ont quitté les premières places du classement, probablement grâce à leurs réformes et à la meilleure santé de leur économie. Devant la France, on trouve désormais l’Inde.

 

Toutes les catégories de Français ont de bonnes raisons pour partir

Parmi les raisons de l’exil, il y a, nous venons de le voir, le manque d’emplois, criant en France. On peut y ajouter, pour les jeunes, les salaires insuffisamment attractifs, l’envie d’entreprendre, le souhait de travailler dans l’économie numérique dont les leaders ne se trouvent pas en France. Pour les plus âgés, ceux qui ont déjà tout ou partie de leur carrière derrière eux, d’autres raisons sont évoquées, très bien exposées dans plusieurs ouvrages récents2 : la fiscalité confiscatoire, elle-même source de chômage ; le climat égalitariste, la méfiance vis-à-vis de la réussite ; et l’incertitude juridique.

La fiscalité française élevée reste sans doute l’un des premiers repoussoirs. Les Échos du 6 août 2015 a signalé que les départs des contribuables aisés (plus de 100 000 euros de revenu fiscal de référence) ont augmenté de 40 % entre 2012 et 2013. Et a été multiplié par trois en cinq ans. Son confrère Le Figaro évoque, quant à lui, les contribuables ayant plus de 300 000 euros de revenu fiscal de référence. Ils étaient 659 à avoir quitté le pays en 2013, soit 46 % de plus qu’en 2012.

Quand on sait que, toujours en 2013, 36 700 foyers se sont acquittés de 10,4 % du total de l’impôt sur le revenu, on peut s’inquiéter de voir autant de contribuables aisés rejoindre des pays fiscalement plus accueillants.

Mais le mouvement ne concerne pas que les plus riches. Dans son édition du 24 septembre 2015, Le Figaro fait état des récents chiffres de l’exit tax : le nombre de déclarations est passé de 320 en 2012 à 401 en 2013, soit 25 % d’augmentation. Un chiffre qui avait déjà doublé entre 2011 et 2012. Rappelons que l’exit tax a été créée afin d’empêcher que des entrepreneurs ne transfèrent leur siège à l’étranger pour pouvoir revendre leur participation sous des cieux fiscaux plus cléments, comme la Belgique ou la Suisse. Elle vise les plus-values latentes sur les actions, calculées entre l’acquisition d’une participation et le départ à l’étranger du contribuable.

Le quotidien insiste sur le fait que, à l’inverse du nombre de déclarants, « les montants moyens de plus-values latentes n’ont cessé de reculer. 11,3 millions en 2011 ; 8,8 millions en 2012 et 5,7 millions en 2013. Une division par deux en trois ans ! » Gilles Carrez, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale en déduit que « les très grosses plus-values sont déjà parties, le phénomène est en train de gagner les petits riches ».

Pour l’avocat Marc Bornhauser, cité par Le Figaro, ces expatriations prouvent « que les entrepreneurs ne se sentent pas très heureux en France. L’ennui, c’est que l’exit tax incite les jeunes entrepreneurs à quitter la France avant que leur entreprise n’ait pris de la valeur ».

Le célèbre think tank américain The Heritage Foundation publie chaque année un classement des pays les plus libres. Sont évalués le respect des droits de propriété, les dépenses publiques, la fiscalité, la corruption, la liberté des affaires, la liberté du travail, la liberté d’investir, etc. La France figure au 70e rang mondial, au 33e rang européen.

L’on ne s’étonnera alors pas, comme le titrait Les Échos il y a quelques mois, que « nos centres de décision prennent le large ». Et le quotidien économique de citer : « déplacement de la trésorerie de Total à Londres, localisation envisagée du siège en Suisse de l’entité résultant de la fusion entre lafarge et Holcim, départ du PDG de Schneider avec son DRH et son directeur de la stratégie à Hong-Kong… ».

Cela n’est pas anodin, comme l’explique Les Échos :

« La présence des centres de décision sur un territoire a des effets directs : poids économique, masse salariale, retombées fiscales. Elle a également des effets indirects essentiels puisqu’ils attirent un large spectre d’activités à haute valeur ajoutée, des services aux entreprises jusqu’à la finance ou le tertiaire immobilier, en passant par le transport aérien. Enfin, les centres de décision, pris dans une dynamique centripète qui positionne une métropole en haut de la hiérarchie mondiale ».

Bien sûr, la mondialisation accrue, l’organisation matricielle des entreprises, le développement des outils de communication favorisent le phénomène. Il n’en reste pas moins que des facteurs nationaux « positionnent la France en tête de peloton, depuis l’instabilité réglementaire et fiscale, la fiscalité confiscatoire sur les sociétés et les personnes, la perte de vitesse de la place financière qui clôt la boucle, en passant par la diabolisation des patrons ».

Dans son récent rapport consacré à la France, EY souligne que notre pays est en constant recul s’agissant des investissements étrangers. Car il ne suffit pas de prendre les chiffres sans les comparer à ceux de nos voisins. C’est ainsi que certains se sont réjouis que le nombre de projets d’investisseurs étrangers soit en hausse de 18 % en un an. Mais, avec 600 projets, la France est loin du Royaume-Uni (887) et de l’Allemagne (763). De plus, les projets étrangers en France sont moins créateurs d’emplois que chez nos deux voisins. Enfin, la France n’arrive plus qu’au cinquième rang s’agissant de l’établissement des fonctions stratégiques (sièges sociaux, centres de R&D). Pour EY, « notre pays n’est plus incontournable ». Ainsi, « une entreprise qui ne possède pas encore d’implantation en Europe ne perçoit pas l’importance d’être dans l’Hexagone ».

Comme l’écrit Frédéric Paya dans Valeurs Actuelles du 28 mai 2015 : « La France est devenue une terre d’investissements d’ajustements plutôt que stratégiques ».

Plutôt qu’une dynamique centripète, c’est une spirale centrifuge que les gouvernements français ont mis en place. Spirale infernale qui entraîne les entreprises étrangères déjà établies en France. En décembre 2013, plus de 50 patrons de filiales françaises de groupes étrangers (Adecco, Siemens, HP…) avaient attiré l’attention en expliquant leurs difficultés croissantes à convaincre leur maison-mère d’investir et de créer des emplois en France. Presque deux ans plus tard, les choses n’ont guère changé.

Les solutions économiques, fiscales et sociales sont connues. Un peu de courage politique de la part des gouvernants permettrait de redresser la situation. Pour autant, il ne s’agit pas d’oublier la sécurité, facteur de plus en plus important. The Economist Intelligence Unit a ainsi construit un indice qui mesure la sécurité digitale, sanitaire, celle des infrastructures et des personnes. Comme nous l’apprend Le Figaro Magazine du 19 juin 2015, trois villes asiatiques montent sur le podium : Tokyo, Singapour et Osaka. « Paris n’arrive qu’en 23e position mondiale, derrière New York (10e), Londres (18e), ou Francfort (20e), mais aussi, en Europe, Stockholm (4e) et Amsterdam (5e). Certes, la capitale française excelle dans le domaine sanitaire (5e) mais elle n’arrive qu’en 24e place pour la sécurité des personnes, en 25e pour celle des infrastructures, et en 32e position au palmarès de la cyber-sécurité ».

C’est probablement l’insécurité croissante en France qui pousse les juifs à faire leur aliyah, c’est-à-dire à rejoindre Israël. Alors qu’ils étaient presque 3300 en 2013, les juifs français étaient 7000 en 2014. Pour la première fois, ils fournissent le plus gros contingent mondial de l’aliyah. La tendance ne devrait pas s’inverser en 2015 : l’État hébreu attend 10 000 nouveaux arrivants de France. Des chiffres qui, cependant, ne disent pas tout, car nombreux sont ceux qui partent vers les États-Unis ou le Canada, pays plus accueillants pour les juifs que la France d’aujourd’hui.

Les retraités quittent aussi le pays. Selon un sondage d’Opinion Way, un senior sur trois souhaite s’expatrier. Parmi les destinations préférées : l’Espagne (16 %), le Maroc (13 %) et avant tout le Portugal (18 %). Il faut dire que le régime des résidents non habituels (RNH) est particulièrement séduisant : exonération totale d’impôts sur les pensions privées de source étrangère pendant dix ans, à condition d’y vivre au minimum six mois et un jour par an.

Enfin, à l’heure où les migrants poussent les portes de l’Europe, il est intéressant de noter que peu d’entre eux sont attirés par la France. Selon Le Figaro du 23 septembre 2015, « depuis deux semaines, seulement 600 Syriens et Irakiens ont quitté Munich pour rejoindre l’Hexagone ». Le chômage semble repousser les migrants hors du pays bien plus efficacement que le rétablissement du contrôle aux frontières. Comme le dit Abdulrahman Alshehagi, Syrien de 26 ans cité par Le Figaro, la France, « c’est bien pour visiter, mais pas pour l’emploi ». Comme ses semblables, il préfère rejoindre l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les pays du nord de l’Europe.

Résumons-nous : retraités, juifs, migrants, jeunes diplômés dont de nombreux doctorants et chercheurs, entrepreneurs et créateurs, investisseurs étrangers, centres de décision des entreprises… tous quittent la France, ou n’y entrent pas, pour rejoindre des cieux plus cléments.

 

La grève ou le rejet du collectivisme et de l’État-providence

Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Atlas Shrugged, bien sûr. Le roman d’Ayn Rand publié en 1957 aux États-Unis. C’est un livre américain majeur3 qui n’a été traduit en français qu’en 2011 grâce aux éditions des Belles Lettres et à Alain Laurent, sous le titre La grève4.

Dans cet ouvrage, il est question de la disparition de grands esprits : savants, entrepreneurs, artistes… Ces disparitions provoquent peu à peu crises et catastrophes, et bouleversent la société au point de l’empêcher de fonctionner. Tous les parasites qui vivaient jadis aux crochets de ces créateurs de richesses sont les premières victimes de cet effondrement. Ayn Rand met ainsi en scène la pire des grèves, celle que nous avons le plus à craindre : celle des entrepreneurs.

Nous ne dévoilerons pas davantage les péripéties de ce roman de plus de mille pages, au suspense savamment dosé, dans lequel Ayn Rand dénonce magistralement le collectivisme, l’État-providence, l’ingérence toujours plus grande de l’État dans la vie des citoyens et démontre que, privé de son élite, le monde s’écroule.

Tout comme ceux du roman, les « grévistes » d’aujourd’hui ne font pas de bruit, ils ne manifestent pas, ne bloquent pas les routes, les gares ou les aéroports, ils n’agressent personne. Mais ils sont plus nombreux chaque jour à quitter une France qui s’en trouve chaque jour plus misérable.

  1. Une première version de ce texte a été publiée dans le n°153 (automne 2015) de Liberté économique et progrès social, le bulletin d’information et de liaison des libéraux édité par l’Aleps.
  2.  Éric Brunet, Sauve qui peut !, Albin Michel, avril 2013 ; Jean-Philippe Delsol, Pourquoi je vais quitter la France, Tatamis, novembre 2013 ; André Bercoff, Je suis venu te dire que je m’en vais, novembre 2013.
  3.  Une enquête dans les années 1990 donnait l’ouvrage comme le plus influent aux États-Unis après la Bible.
  4. Ayn Rand, La Grève. Atlas Shrugged, trad. française Sophie Bastide-Foltz, Les Belles Lettres/ Fondation Andrew Lessman, 2011.
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  • de mon poste d’observation ( patron de petite boite au fond de la plouquie ) ,j’observe une autre forme de grève , comme une expatriation intérieure, par la « sortie du PIB » . J’ai quelques cas sous les yeux , donc ça doit être extrapolable à l’ensemble du territoire , il n’y a aucune raison qu’il y ait un micro-climat juste ici :
    – travail au noir , exclusif ou partiel. Des jeunes qui ne sont inscrits nulle part , ne cotisent pas et ne déclarent rien ou peu au fisc , tout en vivant de façon assez confortable.
    – des intérimaires qui me disent : » bon désolé , je finis ce contrat et si tu as besoin de moi , je reviens dans 3 ou 4 mois « , pour cause de travaux divers chez eux ou au black au fond de leur campagne.

    combien est-ce que ça peux représenter de gens ? je ne sais pas.

    • Je confirme, il y en a de plus en plus autour de moi qui cessent de bosser en CDI pour pratiquer un « mi-temps » fait d’une répétition de période de travail suivie de 2 ans d’ASSEDIC, ou qui créent des activités sur l’Internet et facturent à l’étranger… quand ils ne cessent pas complètement de bosser pour se faire entretenir par quelqu’un.

    • Je vis aussi en « plouquie » (Joli trouvaille, bravo 🙂 et je ne peux que confirmer ce que vous dites. Je connais plusieurs personnes qui sont également complètement sorti du système, qui vivotent du black, bricolent pas mal sur le BonCoin ou même Amazon,et meublent le reste via de l’interim ou de petits CDD. C’est sans doute cela l’uberisation de notre société. Je note aussi que ces personnes ne sont nullement malheureuses.

  • Quelques points;

    Retraités : on a des chiffres très précis sur les pensions versées à l’étranger par la CNAV.
    1 retraité sur 10 !!!

     » Présisément, au 31 décembre 2013, 1,27 million de retraités du régime général percevant une retraite personnelle, une pension de réversion ou les deux à la fois, résidaient à l’étranger dans 180 pays. Cela représente 9,4 % des 13,5 millions de retraités à cette date, toutes nationalités confondues.  »

    Par ailleurs… Atlas Shrugged c’est aussi la grève… intérieure. C’est le dentiste à Paris qui est passé à la semaine des 4 jours… et maintenant à celle des 3 jours. C’est le dirigeant qui lève le pied, n’embauche plus, réduit son salaire, et donc ses impôts, sa consommation.
    C’est enfin tous ceux qui sont « contraints » : un nouveau chômeur réduira de facto sa consommation et ses investissements.

    Enfin, il est faux d’écrire que les « migrants » évitent la France… Le nombre de demandeurs d’asile ne baissent pas. Sans compter l’immigration légale via regroupement familial, et bien entendu l’immigration illégale (tout le monde sait que les déboutés du droit d’asile… restent !)

    Bref, il suffit de factoriser tous ces faits… pour comprendre que le pays court à la catastrophe.

    Les français riches, entrepreneurs, les jeunes dîplômés, les retraités s’en vont… Et dans le même temps, une immigration nombreuse, sans qualification, ne parlant même pas notre langue, arrive, et exerce une pression sur nos systèmes sociaux qui va crescendo.

    Bref, c’est game over.

    Le Système n’y resistera pas.

    Ayn Rand, ainsi que tous les vrais libéraux…. ont DEJA gagné.

  • Quand on a bossé 5 ans à l’étranger et qu’on regarde ce qu’offrent les boites francaise, ca fait pas rêver. Des salaires minables, ou alors il faut aller à Paris. Oui oui des salaires minables: Quand vous comparez le net après impot (déjà c’est pas facile à faire et donc ca augmente l’incertitude), bosser en France est une servitude.

    Et je ne parle meme pas de la paperasse… C’est toujours plus compliqué en France la paperasse (il parait que la Belgique se défend aussi). Ici tout est tellement plus simple…

  • Pas de souci, comme nous dit le p’tit chose de l’Elysée, la croissance revient, et vous allez en prendre pour 5 ans de plus.

    La France, au bord du gouffre? meuhh non, vous dirons les énarques, ça n’a jamais été aussi bien pour eux. Et bizarrement, aucun d’eux ne s’exporte.

    Conclusion, les jeunes ont le choix : soit faire l’ENA et devenir Haut Fonctionnaire pour la vie, c’est à dire bien payés à rien foutre, avec passerelles et viaducs permanents vers la politique ( top au niveau salaires et avantages divers et multiples) ou direction d’entreprises nationales avec retours assurés, soit devenir Fonctionnaires à vie, moins payés mais encore plus cool, congés et stages à volonté, retraite assurée sans perte de salaire pratiquement.

    Bien sûr, reste le secteur privé, à haut risques, pour les audacieux, mais faudra aller vivre et travailler à Paris pour avoir un salaire convenable. En contrepartie, ils seront spoliés à mort par le fisc, donc devront avoir le sens de l’abnégation totale, et accepter de sacrifier sa vie et sa famille pour entretenir le train de l’Etat « normal ».

    Et vous vous demandez pourquoi nos jeunes diplômés fichent le camp? mais voyons, c’est une question d’altruisme, ils ont compris qu’ils doivent laisser leurs places à ceux qui arrivent tous les jours et ne trouvent pas à se loger. Ils partirent simplement une sorte de solidarité envers les plus démunis.

    • « Et bizarrement, aucun d’eux ne s’exporte »

      Normal. Dans un pays non communiste, ils seraient obligés de travailler alors qu’en France ils ont le train de vie de millionnaires en vivant du travail des autres. Le nomenklaturiste Hollande n’est pas différent de ceux qui dirigeaient l’URSS : voiture avec chauffeur, jet privé, bouffe dans les restaus les plus chers, putes à gogo, datcha à Mougins, le tout sans faire le moindre effort. Pourquoi se barrer ?

  • Qui a connu le France et la voit aujourd’hui n’a qu’une envie : se barrer.

  • Comment peut-on s’étonner d’une hausse des départs à l’étranger à l’heure du transport low cost, des moyens de communication à faible coût et de meilleure qualité ? Avant de parler de « grève » randienne, vous devriez réfléchir là-dessus.

    Le nombre d’expatriés britanniques ou allemands est plus élevé que celui des Français est-ce le signe d’un RU collectiviste ? Un peu de sérieux.

    Enfin regarder le flux brut n’a pas grand sens, ce qui compte c’est le flux net c’est-à-dire mesurer ceux qui partent et ceux qui rentrent et là on s’aperçoit qu’il y a équilibre au niveau des personnes qualifiées. C’est ce que montrent les travaux d’Etienne Wasmer.

    Ces trois éléments permettent de prendre de la hauteur et de mieux appréhender la réalité sans parti pris idéologique.

  • De ma France profonde de ptite Tpe, on est tous dans mon entourage d’accord, on réduit la voilure on bosse moins on fait de chiffre moins de benef juste ce qui faut, sinon bah on te tombe dessus Impot charge social et cotisation retraite sur les dividendes toute sorte de connerie.
    Avec mon épouse on finit tant bien que mal d’aider nos enfants qui partent à fur et mesures à l’etranger et quand ils seront tous installé on fera de même avec un grand regret.
    La France n’aspire qu’a une seule chose le collectivisme et c’est pas pour nous. on travaillais 70 heures apr semaine chacun on a embauché plus de 15 personnes et on va finir à 5 avec moins d’emmerde moins de paperasse, moins d’impots, et à 10% pret le même salaire .
    Cette France ou on taxe le travailleur le laborieux me fait de la peine, ces valeurs de mes parents pourtant élevé pendant la seconde sont partis, n’existe plus.
    A longueur de journée j’entend la presse radio tv et papier reprendre à bon compte tous les commentaires de ces politiciens, j’ai l’impression de voir un film des années 60 sur l’ URSS, ça me fait honte.
    Ça mettra plus de 25 année a changer mais d’ici là je serais partis et la dette sera colossale.
    Qu’elle égoïsme de leur part de nous tromper et de voler nos enfants.

    Messieurs dame fuyez le pays des soviet.

  • Un coucou de l’ile Maurice.

    En France on me pomper les 2/3 des bénéfices de mon activité sur le web (IS 33,3%, CSG/CRDS 15,5%, IR le reste) puis le député Gérard Bapt a réalisé son oeuvre le 1er janvier 2013 : mettre du RSI dans les dividendes des petits patrons en SARL, ce qui faisait grosso modo passer mes impôts de 2/3 à 3/4, 25% de revenu en moins, et d’un seul coup, et personne n’en a parlé!!!!!
    http://www.leblogpatrimoine.com/impot/gerant-majoritaire-et-dividendes-les-cotisations-sociales-rsi-sont-maintenant-dues.html

    Avant fin 2013 j’étais au soleil au bord d’un lagon à Maurice, un état qui accueille à bras ouverts les entrepreneurs français, quel beau pays. Je me réjouis chaque jour de cette décision, car priver ce système soviétique du fruit de mes efforts, gagné en grande partie à l’internationale, c’est militer pour qu’il s’effondre plus rapidement.

    Quand à la fameuse solidarité nationale, je vous laisse le soin d’écouter ces biens sages paroles.
    https://www.youtube.com/watch?v=X5hldlFXtuk

  • La France de 2015, c’est la RDA d’avant aout 1961 : il ne manque que les briques et le barbelé. Vu le niveau de jalousie et d’envie d’une grosse partie de la population, les dirigeants n’auront aucun mal à recruter ceux qui abattront comme des chiens les grévistes.

  • Très bon article, félicitation à l’auteur qui brosse un tableau complet des motivations au départ. J’ajouterai 2 choses:
    1) il n’estpas aisé de partir. C’est laisser derrière soi de belles choses ( les vieilles pierres par rapport à la NZ ou nous vivons), c’est essuyer des reproches, de l’incompréhension de la part des ces copains et pire encore et le plus souvent de la part de sa famille. C’est une longue démarche mentale, mais cela vaut le coup, cela vaut 100 fois la peine.
    2) il y a une autre motivation, la plus difficile à appréhender, celle qui n’a pas de prix: la LIBERTÉ. Alors peut etre que notre parcours est un peu atypique: 3 ans de navigations en famille pour 1/2 tour du monde, mais reste le sentiment exacerbé que nous sommes devenu libre, beaucoup plus qu’en France. Et que le choix du nouveau pays pour s’établir a été fait en fonction de l’indice de liberté que nous trouverions. Cela est chose faite avec la NZ.
    Comme certains précédent commentaires, après un an et l’obtention du visa, nous ne regrettons rien. Au contraire nous nous félicitons de ce choix. Reste que nous pleurons cette France que nous aimions tant (ce qu.elle est devenue)

  • Parmi les « facteurs nationaux (qui) positionnent la France en tête de peloton », ne pas oublier le naufrage de l’école. Il résulte d’une politique liberticide, gangrénée par le mal français: le jacobinisme. Pour nombre de familles (chercheurs ou entrepreneurs) l’exil répond à un double objectif: échapper au carcan bureaucratique qui étouffe la liberté d’entreprendre et soustraire leurs enfants à une école gangrénée par l’égalitarisme, autre prurit dudit mal.

    • Tout a fait d’accord,

      Je me suis expatrie d’abord parce que un célibataire est pressé comme un citron et n’a le droit a rien, puis puis fonder une famille loin du communautarisme. Quand je vois comment l’école française est devenu, je me dis que j’ai bien fait de foutre le camp.

  • Une bonne conclusion, bien vu, le rapprochement avec La Grève en douceur. Le pire que c’est à tour des plus modestes de ne plus pouvoir supporter le climat et l’insécurité de conditions de vie, la culpabilisation incessante, subir l’éco terrorisme insensé….. Après 35 ans d’activité (dont 17 en tant qu’indépendant) en France, je retourne dans mon pays d’origine pour y claquer la retraite modeste. Et probablement entreprendre encore. Ce pays de l’Est qui, y a 25 ans, s’était sorti du communisme, est aujourd’hui moins collectiviste et socialiste que la France, surtout moins égalitariste et l’Etat moins possédé par la régulation et le contrôle de toute activité . Quand il voit l’exemple justement de la France, ça fait peur et on n’en veux pas ça, une telle Europe. Je suis étonné comment les Français se laissent-ils faire, assister au déclin d’un pays aussi magnifique et beau, qui s’est construit au fil du temps. Un jour ils vont se réveiller et se diront : « mais on ne savait pas, comment est-on arrivé là, au pays d’Orwell » ? Et il sera trop tard, ça sera difficile de tout refaire, la droite n’osera pas. Réveillez-vous, je vous en supplie. J’ai la gorge serrée en écrivant ça car je vous aime et me sens ici à la maison, mais je ne me suis rendu compte que progressivement de cet immense gaspillage de moyens, d’initiatives,…. qui progresse et devient trop lourd. Je m’excuse pour mes fautes éventuelles, suis trop pressé.

  • Un témoignage détaillé et concret : « Je suis entrepreneur et voici pourquoi j’ai quitté la France »
    http://www.objectifeco.com/entreprendre/temoignages/je-suis-entrepreneur-et-voici-pourquoi-j-ai-quitte-la-france.html

  • Sauf que:

    – dans les Grandes Ecoles et autres, on pousse les gens à aller travailler à l’étranger (de la même manière qu’on faisait avant son “tour de france”, on fait maintenant son “tour du monde” ou d’europe)
    – ce qu’on appelle “l’étranger” regroupe des choses très différentes.. car vit-on vraiment à l’étranger quand on est en Angleterre, Belgique, Allemagne, Italie pas rapport à la Russie, la Chine, le Japon, etc..
    – on oublie très souvent de dire que tous ces joyeux “aventuriers” RESTENT à 99% affiliés à la sécu française et aux droits sociaux. Très très rares sont ceux qui partent avec la bite et le couteau et sans les parachutes sociaux que parfois ils dénoncent en France.. Je rappelle qu’un expatrié qui revient de l’étranger, doit travailler quelques jours en france pour ensuite toucher le chômage sur la base de son salaire à l’étranger, ce qui compte tenu des mega connaissances en langues étrangères des conseillers de Pôle Emploi ou autre, permet à n’importe qui de DEMISSIONNER, de trouver un boulot de complaisance de 3 jours et ensuite de pointer au chômage (alors qu’il a démissionné).. Ainsi font certains traders ou autres qui voulant passer 6 mois ou 1 an de vacances en france, démissionnent et viennent toucher le max de chômage (5000 par mois) pendant 6 mois ou un an..
    – on compare des chèvres et des pingouins car si pour un célibataire la queue à l’air, Moscou est un paradis ou si pour un retraité, le Portugal est top, pour un couple avec enfants, la france EST le lieu idéal..

    • >pour un couple avec enfants, la france EST le lieu idéal..

      C’est bien, vous récitez la lecon.

      La santé en France est un miroir aux alouettes, le système est ruiné, les grands médecins ne peuvent être consultés avant 6 mois, mieux vaut une bonne assurance privée à l’étranger pour 10 fois moins cher, d’ailleurs tous les médecins de France ne rêvent que de ca.

      Et l’école, si on a un peu de moyen (et quand l’état français ne prend pas tout on a les moyens) les écoles à l’étranger sont in-com-pa-ra-ble-ment plus souhaitables. Je me réjouis que mes enfants soient loin, très loin, des écoles françaises où l’histoire est revisitée chaque année, où l’anglais n’est pas enseigné, où les minorités dictent la composition des repas, où les professeurs sont à 90% gauchistes à tendance Marxistes, où le bien être des professeurs comptent lus que le bien être des élèves.

      Mais peut être vous vouliez dire:

      >pour un couple (de feignant et non éduqué) avec enfants, la france EST le lieu idéal..

      auquel cas je vous rejoins

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