Hommage de Hollande à la Sécu : plaidoyer pour un modèle dépassé ?

Est-on en droit de partager l’enthousiasme de François Hollande pour la réussite de notre modèle social ?

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François Hollande en 2012 (Crédits Mathieu Delmestre-Solfé Communications licence Creative Commons)

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Hommage de Hollande à la Sécu : plaidoyer pour un modèle dépassé ?

Publié le 15 octobre 2015
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Par Dominique d’Emploi2017.

François Hollande en 2012 (Crédits Mathieu Delmestre-Solfé Communications licence Creative Commons)
François Hollande en 2012 (Crédits Mathieu Delmestre-Solfé Communications licence Creative Commons)

 

Mardi, François Hollande a prononcé un discours à la maison de la Mutualité, saluant les 70 ans de la Sécurité sociale instaurée par le général de Gaulle en 1945 et vantant le modèle social français. Cet événement a été en partie obscurci par sa bataille avec Marine Le Pen au Parlement européen et l’explosion de Nadine Morano, ce qui donne une idée du niveau de la politique française. Ce discours n’en reste pas moins un grand sujet d’étonnement pour quiconque a une idée un peu précise de l’état actuel de la Sécurité sociale en France.

Hollande sécu rené le honzecNotre Sécurité sociale inclut principalement le système d’assurance maladie et le système des retraites, auxquels on ajoute les deux branches plus mineures de la famille et des accidents du travail. Est-ce vraiment une réussite ? On sait depuis longtemps qu’il y aura bientôt un problème majeur pour l’équilibre des retraites, autour de 2018 vraisemblablement pour la retraite des cadres, si aucune réforme n’est faite. Quant à notre système de santé, on a tendance à croire qu’il est parmi les meilleurs du monde et parmi les plus égalitaires, mais en réalité, un examen attentif montre que ce n’est pas le cas.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire et comme démontré sur ce site il n’y a pas de corrélation entre la qualité de la médecine d’un pays et l’espérance de vie. L’espérance de vie ne peut donc être un indice de la qualité du système de santé.

À l’inverse, l’index Eurohealth Consumer Index (EHCI) est un indice sérieux produit depuis 2005 par l’Health Consumer Powerhouse1, et regroupe une quarantaine d’indicateurs décrivant les droits du patient, l’accessibilité aux soins, les résultats, la prévention et les médicaments en Europe. Or, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la France n’est pas première dans son classement… mais onzième. Sachant que la France est le deuxième pays européen à dépenser le plus pour sa santé2 (dépense exprimée en pourcentage du PIB) le résultat peut apparaître légèrement surprenant.

Classement des systèmes de santé des pays européensClassement des systèmes de santé des pays européens
Source : 2014 Euro Health Consumer Index

On constate par ailleurs que contrairement à ce que l’on pourrait croire, la France n’est pas non plus le pays le plus égalitaire en matière de santé. D’après une enquête d’opinion réalisée par l’OCDE, la France serait l’un des pays d’Europe où l’écart entre les besoins de soins non satisfaits des plus aisés et des plus pauvres est le plus important.

Besoin de soins non satisfaits dans les 12 derniers mois (2011) en fonction des revenusBesoin de soins non satisfaits dans les 12 derniers mois (2011) en fonction des revenus
Source : OCDE

Il y a donc matière à relativiser la réussite de notre modèle social, surtout lorsque l’on sait que le déficit de la « Sécu » est toujours de 13 milliards d’euros en 2015, dont 7,5 milliards pour la seule assurance maladie. Avec une dette totale de 250 milliards, la Sécurité sociale risque de ne pas être très « sociale » pour les générations à venir.

Sur le web

  1. Firme suédoise qui s’est spécialisée dans la comparaison des systèmes de santé des pays européens.
  2. Données 2013.
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  • Tout chez le (cala)miteux du Palais est dépassé et son incapacité à renouveller le contenu de ses « idées » politiques apparait chaque jour avec plus d’évidence. Le médiocre n’a même pas une once d’imagination pour infliger de nouvelles punitions à ceux dont il aurait voulu être, les « riches »: il taxe, il taxe, il taxe. La seule marque qu’il laissera dans l’histoire sera celle d’un intriguant ne pensant qu’à avancer ses pions humains afin de tenter de valoriser son misérable petit ego, mais comme tout ce qu’il a entrepris dans sa « carrière », cela échouera lamentablement. Il suffit de se souvenir comment il fut viré du poste de premier secrétaire de son parti…

  • C’est tellement FOR-MI-DABLE que Hollande en signe de démonstration a décidé de renoncer à ses 6 régimes spéciaux pour prendre celui du régime général de la sécu….
    Mieux il a décidé d’inclure ses primes dans la base de ses cotisations santé comme tous les français à la CPAM….
    Et puis pour bien montrer que c’est un homme « normal » il a décidé……
    Hoops….
    Désolé c’était une erreur!
    En fait, il a préférer cotiser comme « fonctionnaire en disponibilité » pendant son mandat présidentiel au cas ou après il dispose d’une promotion et redevienne fonctionnaire…..

    • Je pense de plus en plus que les politiciens qui « réussissent » (à gravir tous les échelons) sont animés d’une soif de « pouvoir » comme d’autres ne se pensent jamais assez riches: dans le langage courant, on dit « ambition » ou « prétention » avec une connotation morale différente.

      D’un point de vue amoral, il s’agit, me semble-t-il, d’un trouble psychique.

      Est-il « normal » de vouloir ainsi diriger ses concitoyens, décider pour eux, dans tous les domaines, y compris tous ceux où on n’est pas spécialement compétent, décider seul d’envoyer l’armée sur 2 fronts en Afrique, un autre en Syrie?

      Dès lors, quand on arrive ainsi au niveau supérieur de son ambition, on ne doute plus beaucoup de soi-même et il devient normal d’être récompensé et donc de ne renoncer à aucun avantage financier ou en nature: « le beurre, l’argent du beurre et le c… mière! »

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