Les charges sociales plombent votre pouvoir d’achat

Une réalité bien française : un pouvoir d’achat en berne en raison des hausses des charges.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les charges sociales plombent votre pouvoir d’achat

Publié le 7 octobre 2015
- A +

Par Nicolas Marques.

Day 193 credits Pascal (domaine public)

En 2013, le salaire net moyen a baissé de 0,3 % en euros constants si l’on en croit la dernière livraison de l’enquête annuelle de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Mais plus que le résultat final, cette étude éclaire crûment une réalité bien française : un pouvoir d’achat en berne en raison des hausses des charges.

Si l’on regarde en détails les chiffres, les salaires bruts ont augmenté de 1,3 %. Dans un contexte d’inflation modérée (0,9 %), on aurait donc dû constater une hausse du pouvoir d’achat. Mais la forte hausse des charges salariales (+3,8 %), conjuguée avec une inflation même modique a généré une baisse du pouvoir d’achat de 0,3 %.

2013 a donc été une année perdante pour les salariés.

Les cadres ont été les plus touchés, avec 1,1 % de perte de pouvoir d’achat en euros constants, mais les ouvriers ont aussi été pénalisés avec 0,3 % de pouvoir d’achat en moins. Ils ont été particulièrement atteints par la hausse des charges salariales (+5,5 %) consécutive à l’abrogation de la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (TEPA) et de son dispositif d’exonération des heures supplémentaires. In fine, ils ont été perdants en pouvoir d’achat, alors que leur salaire brut avait augmenté significativement (+1,7 %).

Ajoutons que les pertes de pouvoir d’achat ont été encore plus importantes aux niveaux des individus.

D’une part les chiffrages de l’INSEE montrent que si la population active n’avait pas évolué d’une année sur l’autre, les salariés auraient perdu 0,6 % de plus.

D’autre part, l’Institut national ne tient pas compte de la hausse massive de l’impôt sur le revenu constatée entre 2012 et 2013 (+15 %) qui a amputé encore plus le pouvoir d’achat.

Des chiffres qui donnent le vertige et permettent de mieux comprendre pourquoi le sentiment de ras- le-bol fiscal s’est généralisé, au-delà des catégories traditionnellement hostiles aux hausses de charges et d’impôt, pour devenir un phénomène de société.

Chiffres extraits d’Insee Première n° 1565 – Septembre 2015. Les calculs de charges salariales, non extériorisés par l’INSEE, ont été faits par l’IEM en soustrayant le salaire net au salaire brut.


Sur le web

Voir les commentaires (5)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (5)
  • Et le massacre est encore plus important pour les TNS avec le déplafonnement de la base de calcul des charges sociales et caisses de retraite. Ajoutez à cela la suppression du quotient familial pour l’IR et l’intégration des dividendes versés dans la base de calcul des charges sociales et vous vous retrouvez avec une perte de revenus nets de 15%…

    Pas facile de dépenser de l’argent que l’on n’a plus!!!

  • Si les charges sociales plombent le pouvoir des ménages elles sont aussi génératrices de contraintes financières fortes pour les entreprises, déjà en bien mauvais état en terme de marge. Ce ne sont pas les aides promises (CICE par exemple) qui vont suffire à les requinquer. Trop d’entre elles survivent provisoirement grâce à ces quelques subsides qui viennent alimenter une trésorerie dévastée et en aucun cas l’objectif d’embauches prévu n’est atteint. Et pour cause…

    Demain, le pouvoir d’achat des ménages sera encore plus atteint lorsque les entreprises qui les emploient, auront pour un certain nombre, disparues pour cause de « mauvais traitement » à l’impôt et aux charges sociales. C’est donc plus dramatique que la seule baisse actuelle de pouvoir d’achat.

    Les mesures ô combien pertinentes prises par les gens au pouvoir, dans tous domaines au demeurant, sont absolument mortifères et laisseront des séquelles à long terme car au-delà, de leurs effets immédiats elles vont colporter, aux yeux des autres pays, l’image d’un pays totalement incapable de comprendre l’environnement économique mondialisé dans lequel il se meut.
    ¨
    Proprement consternant…

  • Et on fait quoi , parce que aucune réforme n a été faite et la j en peux plus.
    Le constat ok ok mais la je veux des solutions

  • Monsieur Antoine PINAY, homme d’expérience et de bon sens avait, en 1974, suggéré la solution : « Remplacer les charges sur salaires par une taxe sur les chiffres d’affaires et non une TVA récupérable par certains et une taxe sur les énergies produites et consommées. Que d’économies et de progrès réalisés avec cette solution et sans gaspillage comme les aides diverses et Grenelle et autres comités Théodule !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Parmi les sujets de mécontentement de la population il en est un qui est récurrent : la faiblesse du pouvoir d’achat. C’est encore une fois ce qu’a montré le dernier sondage IPSOS pour le CESE, en date du 26 octobre 2023. Les Français interrogés sur ce que sont leurs préoccupations placent le problème du pouvoir d’achat en tête, avec 40 % des réponses, suivi par la santé.

Aussi, dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le Premier ministre a déclaré qu’il voulait « desmicardiser » les Français, c'est-à-dire augmenter le... Poursuivre la lecture

L’INSEE vient de publier un bilan démographique pour l’année 2023 qui met en évidence un affaissement de la natalité française. Selon des sources concordantes, celle-ci n’est plus guère soutenue que par la fécondité des femmes immigrées. Ce qui laisse entrevoir à terme une diminution de l’effectif global de la population, et une nouvelle configuration de sa composition ethnique et culturelle.

Faut-il s’en inquiéter ? Pour la plupart de nos concitoyens, cette question n’a pas de conséquence directe et immédiate, encore moins pour les re... Poursuivre la lecture

Le gouvernement a été cette semaine confronté à un nouveau psychodrame : la fin programmée au 1er janvier 2024 de la dérogation permettant d’acheter n’importe quel produit alimentaire avec un titre-restaurant.

En effet, Bercy n’avait pas prévu de reconduire cette dérogation, adoptée durant la crise liée au Covid-19 alors que les restaurants étaient fermés : bronca immédiate parmi l’ensemble des partis d’opposition et des salariés maintenant habitués à faire leurs achats alimentaires quotidiens avec ces chèques subventionnés. Le gouvern... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles