Faut-il mieux payer les enseignants ?

Le traitement des fonctionnaires est-il lié à la qualité de leurs prestations ?

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Faut-il mieux payer les enseignants ?

Publié le 18 septembre 2015
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Par Jacques Garello

imgscan contrepoints 2013509 Grève enseignants

Deux candidats aux primaires de la droite « républicaine » ont publié les premiers éléments de leurs programmes. On peut remercier François Fillon et Alain Juppé pour avoir approché les élections présidentielles par le bon bout, celui des convictions et des mesures concrètes qu’elles impliquent. En dépit de leurs divergences, il y a un point commun aux deux hommes politiques : ils veulent revaloriser la mission d’enseigner. Ils ont raison sur le fond, mais ils se trompent sur la méthode ; faut-il mieux payer les enseignants ? D’ailleurs, ceux qui habituellement disent « il y a trop de fonctionnaires » ajoutent pour s’excuser : « mais mal payés ».

Mais qu’est-ce que la rémunération d’un fonctionnaire ? Son salaire net, brut, avec ou sans prime ? Avec ou sans revenus en nature (appartement de fonction pour certains) ? En tenant compte du nombre de semaines de congé ? En chiffrant la valeur de la sécurité de l’emploi, et des autres avantages propres à la fonction publique ? En incluant, par exemple, les bénéfices d’un régime de retraites calculées sur le dernier émolument, et des taux de remplacement de six points supérieurs à ceux du secteur privé ?

Relevant du statut de la fonction publique, les enseignants ne peuvent passer pour des prolétaires. De plus, leur situation est à l’abri de tout bouleversement politique car ils fournissent le gros bataillon des élus nationaux et locaux. Leur présence dans la classe politique nous vaut des initiatives et des projets coupés de la réalité, la plupart des maîtres n’ayant jamais connu ni compris l’entreprise privée ou la finance.

En fait, la seule valeur des maîtres serait celle qu’établirait un libre marché de l’enseignement. Or la France (comme la plupart des pays) a fait le choix d’un service public, de plus centralisé et syndicalisé, qui échappe à toute concurrence. Les maîtres sont payés d’après une grille administrative privilégiant le diplôme et l’ancienneté. Certains sont stimulés à améliorer leurs performances par l’amour de leur métier et le soutien des familles – éléments devenus rares. Ils sont plutôt portés à oublier leur mission, à cultiver l’absentéisme et le militantisme, compte tenu des conditions dans lesquelles ils opèrent.

Privés de la moindre autonomie, même pédagogique, de la moindre considération de leurs autorités et de leurs clients, élèves ou parents, ils font le plus souvent le choix de l’indifférence ou de la rancœur.

La seule grande réforme dont notre système scolaire a besoin est la concurrence entre établissements scolaires, rendus encore plus responsables et plus efficaces par la privatisation et le libre choix des familles. Alors les bonnes écoles attireront les meilleurs maîtres et les meilleurs élèves. Et, quelques années plus tard, toutes les écoles seront bonnes et tous les maîtres seront compétents et motivés. Et, comme en Suède, au Canada et dans plusieurs États américains, les maîtres auront un statut social envié et des salaires élevés.

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  • Ce texte me laisse vraiment perplexe. Si je partage certains attendus de l’auteur, il n’en reste pas moins qu’il témoigne lui aussi de ce qu’il reproche aux enseignants : une profonde ignorance du monde de l’autre.
    Il est que revaloriser les traitements de enseignants est électoraliste et inutile, sauf peut-être dans les grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille ou Bordeaux, au coût de la vie plus élevé. Aligner les conditions de retraites sur le privé, bien sûr. Et l’auteur a oublié de demander la suppression du Bonus familial, versé en plus des allocations du même nom. Il a oublié de dire qu’on pourrait très bien faire passer les agrégés à 18 h de cours sans augmentation de salaire : ce ne serait que justice et ferait économiser 30 000 poste à temps plein au bas mot.
    Mais l’auteur oublie également qu’enseigner n’est pas un métier comme les autres. Ca fait 13 ans que je le fais, et malgré mes efforts que j’espère être honorables, je suis loin de maitriser tous les niveaux d’enseignement du secondaire (lycée et collège : je fais les 2 cette année). Ce métier ne peut pas s’exercer correctement dans l’instabilité. Quant à l’absentéisme, c’est une légende en ce qui concerne les professeurs : les chiffres du ministère sont dans la moyenne nationale, privé compris. Regardez plutôt du côté des fonctionnaires territoriaux : c’est là qu’est le problème.
    Il est vrai que plus de liberté ne nuirait pas au fonctionnement du système, bien au contraire. Mais cette liberté ne doit pas être celle des petits chefs, mais uniquement celle de la pédagogie et des programmes, pour que les professeurs s’adaptent plus aux contextes locaux. Les chefs d’établissements rêvent tous d’être des chefs d’entreprises, mais sans les responsabilités juridiques qui vont avec…
    Concurrence des établissements ? Pourquoi pas ? Mais citer les USA en modèle, c’est plutôt gonflé ! 47ème PISA contre 22ème en France, quel modèle … Même les charters schools, dont le niveau est bien plus bas que la moyenne américaine, n’auront d’utilité que pour revenir à cette moyenne. Mais alors qu’on trouve notre position déjà minable, que penser du système si « libéral » des Etats-Unis ?
    Tout le monde, l’auteur y compris, feint d’ignorer cette réalité : les meilleurs système éducatifs sont dans les pays asiatiques si dirigistes (mon dieu quelle horreur !) : Singapour, Taïwan, Japon, Corée du Sud, Shangaï, Hong-Kong … Ils trustent les premières place PISA : la Finlande et la Suède s’écroulent à grande vitesse et vont bientôt nous rejoindre.
    Conclusion : la liberté, c’est comme l’alcool, c’est à consommer avec délectation, mais surtout modération.

    • Le classement PISA ne sert à rien ! Chacun son repère, personnellement je pense que l’école devrait servir à former à la vie, non pas à etre de bons étudiants. Donc pour cela le seul classement que je trouve intéressant, c’est celui qui consiste à connaitre le pays qui connait le plus de riches récents, celui qui compte le plus de startup (au sen latéral du terme donc croissance rapide), celui qui possède les salariés les mieux payés.
      Et en l’occurence :
      – pour les plus riches du monde, c’est aux Etats-Unis sans conteste, surtout les nouveaux riches, donc ceux influencés par les manières d’enseigner récentes.
      – pour les salaires, les pays qui ont les plus haut salaires sont (je prend les 10 premiers) : la norvège, Suisse, luxembourg, danemark, Australie, suède, Canada, USA, Pays-bas, Autriche.

      Bref… outre le fait que la France n’apparait nul part, le point commun qu’il y a entre tous ces pays c’est le mot « liberté »… contrairement à nous ou à nos amis étatistes. Et pour les riches dans le monde, il ne faut pas confondre les Bettencourt qui a beaucoup d’argent sans rien faire… et donc aussi l’argent « chanceux » des pays du golfe, et des chinois qui ont juste profiter d’un système étatique à un moment.

      Si on libère l’enseignement, il y aura des modèles à suivre, et l’aboutissement entrainera des réussites personnelles. Et meme si on ne se réfère pas qu’a l’argent, on prend le classement ou on vit le mieux, c’est encore les memes : « Danemark, Suisse, Autriche, Islande,… » Et bien évidement aucune trace de la France… et des pays asiatiques qui sont supra étatistes.
      Donc si la seule vocation des études, c’est d’avoir des bonnes notes, alors je n’ai pas compris l’intéret de l’école.

      • Exactement.
        Comme me faisait remarquer récemment un collègue américain : aux US les scores scolaires sont mauvais, mais les facs les meilleures du monde (comment y sont elles arrivées si les étudiants US sont des cancres et leur enseignants ne valent donc pas mieux ?) et surtout le pays qui a le plus contribué au monde en termes d’inventions, d’innovation, de recherche et entrepreneuriat.

        Ce qui se traduit par « je m’en fous d’être moins bien éduqué qu’un Finlandais ou un Français, je vais créer une boite, inventer des produits et devenir riche, eux ils vont devenir fonctionnaires ou cadres moyens ». Entendu de la part d’un étudiant américain, effectivement pas hyper cultivé (mais dynamique et bosseur).

  • payer plus les profs semble une évidence si on veut un peu de motivation, mais il faut une contre-partie:

    par exemple, un prof agrégé , qui fait 16 h00 de cours,serait obligé le reste du temps(sur une base de 35 h00) de rester sur l’établissement pour préparer ses cours, tout en s’occupant parfois de surveiller les salles d’études et/ou de répondre aux sollicitations des élèves.(ce qui nécessite bien sur un aménagement des écoles.)

    En effet, rien n’est plus pénible que d’entendre parfois comme récrimination, le manque d’adulte dans les établissements scolaires !

    • Une petite mise au point d’abord : les agrégés font 15 heures de cours par semaine, pas 16 … Pour le reste, votre contre partie est irréaliste : tous les établissements scolaires seraient à réaménager lourdement : bureaux individuels informatisés et connectés, le tout dans des box personnels ou open-spaces. Cela coûterait des milliards d’euros car aucun établissement ou presque (j’ai vu quelques box une fois dans un lycée pour des dizaines de professeurs) n’est équipé pour. Quant à réquisitionner les salles de classes vides, c’est irréaliste également. Il n’y en a pas beaucoup de vides, vu le taux de natalité actuel des Français …
      Par contre, comme je le disais précédemment, faire passer tous les agrégés à 18 heures de cours sans augmentation de salaire serait une solution. Après tout, l’agrégation est un titre universitaire, pas pour l’enseignement secondaire. Mais qui en aurait le courage ??? Même pas Fillon, dont le passage à l’éducation nationale a encore aggravé le pédagogisme qui y régnait et les lourdeurs administratives chronophages inhérentes à cette ersatz de pensée ; sous prétexte, comme d’habitude, de bienveillance envers les élèves.

      • On ne juge pas l’efficacité d’un professeur sur le nombre d’heures. Imaginez que vous soyez directeur d’un établissement dans un système en concurrence, comment allez-vous décider de vos recrutements ? Sur le nombre d’heures que deux candidats de même diplôme proposent de faire pour le même salaire ?

        • Cette question mérite d’être posée. Une entreprise privé d’éducation devrait respecter l’égalité du temps de travail entre salariés, seuls les traitements seraient différents, suivant la motivation, l’ancienneté, les heures supplémentaires etc. Mais c’est difficile à concevoir, car même dans les pays les plus libéraux du monde, le système éducatif reste majoritairement public. Même les libéraux modernes ne semblent pas pressés de mettre en avant un système privé d’éducation. A part sur contrepoints, je ne l’ai pas vu souvent.

      • Une question à Starsky.

        Je pense comme gc que le fait d’avoir les profs plus disponibles pour conseiller les élèves serait une bonne chose.
        Mais vous écrivez  » tous les établissements scolaires seraient à réaménager lourdement ». Au collège et au Lycée les profs ont chacun leur salle de cours me semble-t-il. Est-il irréaliste de penser que cette salle puisse aussi être le bureau du prof et qu’il puisse y recevoir les élèves ?

      • « bureaux individuels informatisés et connectés, le tout dans des box personnels ou open-spaces. »

        allons, allons c’est un peu exagéré: une bonne salle d’étude en plus de celle des étudiants et des salles de prof, et un ordi portable(qu’ils ont déjà tous), suffit non ?

        l’idée étant le mélange avec les élèves le plus possible, pour permettre les échanges, mais pas de recréer ce qu’ils ont chez eux: un 2ieme bureau personnel. Sinon cela n’a aucun intérêt.

        (pour info, on m’a plusieurs fois rapporté des systèmes en partie similaires dans d’autres pays, ou les profs, facilement, aident les élèves qui le souhaite pour les devoirs par exemple..)

        • Heureusement ou malheureusement, selon vos points de vue, les établissements scolaires ne sont pas aussi vides et disponibles que vous le pensez.
          La salle d’étude par établissement est remplie du matin au soir par des élèves en permanence ou exclus de cours. Les surveillants font ce qu’ils peuvent avec ça. Je maintiens qu’un réaménagement architectural LOURD de chaque établissement serait indispensable.
          Les salles des professeurs : j’en change au mieux chaque demi-journée, au pire chaque heure de cours ; tant caser les cours de la journée est difficile. Il y a parfois des cours sans salles : ça m’est arrivé il y a deux ans : j’ai du à chaque heure chercher sur pronote les salles disponibles, pas toujours libres mais prises par d’autres professeurs qui ne le signalent pas ; et trimbaler mes élèves sur le temps de cours à travers les couloirs du bahut. Je vous dis pas le temps perdu durant 2 semaines. La Principale m’a ouvertement dit de me débrouiller, ce n’était pas son problème. J’ai finalement réussi à me dégoter des salles avec vidéo-projecteurs, sauf 2 fois dans la semaine, ce qui brisait mes progression de cours, mais bon, on fait avec, et on ferme sa gueule ou on démissionne, pas vrai ?
          Et puis pour gc : dans quel métier le salarié doit-il payer son outil de travail ? Eh bien dans le mien, pardi ! En 13 ans de carrière, j’en suis de ma poche pour 3 ordinateurs portables et 2 vidé-projecteurs + les enceintes audio + un système TBI ; soit à peu près 10 000 euros, non déductibles en frais professionnels car l’état et les collectivités locales sont censés équiper toute les salles, heum, heum !! Alors oui, j’aimerai bien qu’on me paye un outil de travail, et pas comme une foi une minable Lenovo presque impossible à démarrer au point de vouloir le faire passer par la fenêtre !
          Sinon, pour finir, l’idée de Sarkozy n’était pas si mauvaise : 3 heures de remédiation individuelle ou en petits groupes ou pour recevoir les parents, le tout par semaine pour 500 euros de plus par mois, sur la base du volontariat. Mais comme c’était Sarkozy, c’était forcément mal …

      • Un agrégé peut bien faire moins d’heures s’il s’agit de classes « lourdes » (terminales et prépas).

        Cette histoire de garder les profs dans les lycées pour travailler leurs 39h est d’un ridicule achevé. Avec un casier grand comme une boîte à gants de 4L et un ordinateur pour 3, c’est pas gagné … En plus un prof c’est bavard ! Un bureau avec 2 profs dedans c’et un enfer.

      • Euh ? On estime le temps de travail d’un salarié en fonction de ce qu’il déclare travailler ? C’est le postulat de cet article. Une fiabilité sans nom, la déclaration d’une personne, pour une étude statistique.
        Pourquoi les profs ne préparent pas leurs cours dans la salle des profs, ou dans des salles de cours ? ainsi il sera plus facile de déterminer le temps effectif qu’ils font. Soyons sérieux, un prof de mathématique, de Francais, ou je ne sais quel autre matière, ne va que très peu faire évoluer son programme, ses cours, et ses exercices… je me rappel de mon collège ou j’étais tombé sur le même prof de Francais que mon frère ayant 3 ans de plus, et il me suffisait de prendre ses cours pour savoir ce qui allait tomber le lendemain.
        Après qu’ils aient du travail en dehors je ne nie pas, mais de la, a me raconter qu’ils travaillent 35 ou 40h par semaine, il ne faut pas non plus raconter n’importe quoi.

  • Pareil, payer plus pour avoir de bons professeurs est concevable si on veut remettre l’instruction sur les rails.
    A condition toutefois de revoir le système de fond en comble, ce qui commence par laisser la main aux directeurs d’établissement pour les prises de décision/organisation, et la main au professeurs pour la pédagogie; plutôt que d’appliquer bêtement des directives venues du ministère et de transformer ces beaux métiers en « applicateurs de directives ». Bref, en revenant à un principe de subsidiarité.

    Et là ou on peut gagner des sous en contrepartie, c’est en payant moins/supprimant tous ces postes de fonctionnaires inutiles, gratte papiers, payés à parler du sexe des anges sur des normes dont tout le monde se fout qui, eux, n’apportent strictement rien à l’intérêt général.

    • « en payant moins/supprimant tous ces postes de fonctionnaires inutiles, gratte papiers, payés à parler du sexe des anges sur des normes dont tout le monde se fout qui, eux, n’apportent strictement rien à l’intérêt général ».

      +1
      En France il y a à peu près les fonctions administratives (hors enseignants) représentent 1 personne sur 3, alors qu’en Suède, par exemple, c’est plutôt 1 personne sur 6 !!!

      Et tous ces gens polluent considérablement le travail des enseignants.

      Je rejoins Starsky sur le fait que l’article est intéressant mais semble méconnaître pas mal d’aspects de la vie quotidienne des profs.
      Je ne suis pas enseignant moi même (en grande partie du fait de la rémunération trop faible d’ailleurs) mais ma femme l’est.
      Le constat est simple : dans l’exercice de son métier, sa hiérarchie (académie, ministère) est une contrainte effroyable. Elle fait semblant de tenir compte des délires puis travaille correctement. Mais le temps passé en formulaires à remplir est chaque année plus important.
      En fait l’EN fonctionne comme une entreprise dont le patron s’efforce tous les jours de saboter le travail de ses salariés !

      • « dans l’exercice de son métier, sa hiérarchie (académie, ministère) est une contrainte effroyable.  »

        Je pense qu’il en est de même dans tous les grands groupes; on retrouve une administration, du secteur privé… Avec les même travers que dans l’administration public

  • J’ai réfléchis longtemps a ces question. J’en arrive toujours à la même conclusion: libération du marché de l’enseignement. Mise en concurrence des écoles mais aussi des élèves bien sur !

    Évidemment il faudra gérer la transition et le chèque éducation semble une bonne alternative.

    Pour cet article je pense que la phrase: « Ils sont plutôt portés à oublier leur mission, à cultiver l’absentéisme et le militantisme, compte tenu des conditions dans lesquelles ils opèrent. »

    C’est inutile, pas stratégique et reflète imparfaitement la réalité. Dans le cerveau des profs, elle catégorisera cet article comme propagande libérale honteuse. Le propos central y perdra en force de persuasion.

  • Il faut d’abord encourager le travail manuel, l’ apprentissage comme en Suisse ou 75% des élèves vont apprendre un métier à 15 ans. Puis tout deviendra plus facile à gérer pour les 25% qui restent et pour les profs d’ université.

    • Il ne faut pas croire que ceux qui pratiquent un métier manuel sont moins intelligents . Par ex , pour ma part ( et j’en connais beaucoup comme moi ) , j’ai le crâne farcie de connaissances livresques , littérature , philosophie antiques , économie , sociologie , etc….. Mais je ne sais rien  » foutre  » de mes dix doigts , ne suis pas manuel pour un sous ! Je ne sais même pas tapisser ni faire du ciment , en fait , je ne suis même pas fichu de planter droit un clou !
      Donc , ne dénigrons pas les métiers manuels ( d(ailleurs un bon chauffagiste ou un bon plombier peut gagner plus qu’un travailleur intellectuel ) , surtout s’il se met à son compte !
      Il ne s’agit pas de la même forme d’intelligence , voilà tout !
      De plus , dans la vie quotidienne , qu’est le plus utile? Savoir tout faire soi-même ( avec les substantielles économies à la clef ) , ou avoir lu tous les ouvrages de Platon ?

  • Bof, encore un débat stérile.

    Mieux payer les enseignants pour mieux les motiver? Et moi, et moi, et moi…

    Rappelez-vous les beaux discours de tous nos hommes olitiqurs: il faut mieux nous payer pour que nous soyons honnêtes et consciencieux. Ils sont maintenant très bien payés, facile puisqu’ils se votent les lois ad hoc, mais pour le reste…?

    Non, ce n’est pas uniquement une question de salaire, c’est surtout une question de statut abusif. Etre fonctionnaire est désormais l’alpha et l’oméga de tout citoyen français, la socialisation totale du système mais sans responsabilités.

    Sauf que pour entretenir une telle pléthore de fonctionnaires, il faut deux fois plus de serfs qui travaillent, et sans état d’âme svp.

    Au fait, quelqu’un peut-il me dire quel est le ratio d’enseignants/élèves, en n’oubliant pas les syndicats et les planqués de la rue de Grenelle ou ailleurs (il y a tellement de gruyères…)

    • Exact !

      Ce qu’il faudrait c’est aussi pouvoir virer manu militari les soi-disant enseignants qui soit font rien, mais pire ! Pourrisse le travail des autres compétent.

      • Les dernières infos que j’ai eu à ce sujet font état d’environ 20.000 (!!!!) profs payés à ne pas être profs : décharge syndicale, associations, etc.

        Par ailleurs, je connais une personne qui « travaille » rue de Grenelle mais dont les opinions ne sont pas conformes à la doxa en vigueur. Elle donc « écartée » : ça fait 6 mois qu’elle ne fait strictement rien, mais touche un traitement confortable !
        J’imagine qu’elle n’est pas la seule….

    • Si je me souviens bien, nous avons le pire ratio enseignants/élèves de l’OCDE en primaire (1 pour 14, et un peu mieux dans le secondaire (1 pour 12). Dis comme ça, ça parait peu, mais on compte non seulement les enseignants, mais aussi le personnel administratif et les cantines, les surveillants, la hiérarchie digne d’une armée mexicaine et autres … Il n’y a en Europe que les pays de l’Est pour faire pire.
      Mais il faut dire que les Français font bien plus d’enfants que leurs voisins.

  • vous vous trompez , tout est une question d’argent , on en a toujours pour son argent et l’enseignant n’échappe pas a la règle générale .
    un bon prof est un prof bien payé ou un saint , il n’aura pas de statut particulier , il sera prof parce que c’est un métier qui paie ,socialement valorisant , pas un truc que l’on fait pour avoir du temps libre , sans responsabilité et avec une bonne retraite au bout !

  • 1) la question des salaires est totalement pourrie par celle des contributions sociales.
    Le prof débutant qui ne touche 1500 € net par mois n’est pas conscient qu’il coute au bas mot le double !

    « mieux » payer, c’est d’abord les payer directement la totalité de ce qu’on leur accorde, c’est à dire le salaire super-brut, cotisations « patronales » incluses.
    on y verra déjà plus clair et ça coupera à pas mal de fausses idées et de récriminations associées

    2) dans tous les domaine on paye en fonction du résultat et le bon professionnel est celui qui est capable de l’obtenir (pour le maximum de sujets) dans le moins de temps. Les paies des enseignants sont indépendants du nombre d’élèves, de la difficulté qu’ils présentent, des résultats obtenus par ces élèves et du temps pris pour atteindre ses résultats. C’est absurde, et conduit à des aberrations notoires (affectations de jeunes inexpérimentés dans les classes difficiles).

    2) il ne faut pas se leurrer, pour les parents c’est mission impossible de juger de la qualité du travail d’un enseignant, qui ne se verra que des années plus tard. Les effets de réputation sont massifs, la concurrence très difficile à laisser vivre
    Il n’y a donc que deux possibilités :
    A) soit l’enseignant est totalement et personnellement responsable, c’est lui, et lui seul, qui délivre personnellement l’attestation comme quoi l’élève a le niveau qu’il juge correct dans la matière concerné. Ses collègues des niveaux supérieurs, ou les professionnels qui embauchent, sauront rapidement la valeur qu’on peut accorder à ce brevet/certificat/diplôme du professeur Tartempion…
    B) soit on conserve un organe de certification indépendant, mais alors vraiment indépendant, ne faisant absolument pas appel aux enseignants
    En tout cas, la situation actuelle, comparable à celle où les examinateurs du permis de conduire seraient recrutés parmi les moniteurs d’auto-école avec le double objectif d’au moins 10 ans d’études et 80% de reçus, est juste absurde.

  • Encore un article de j. Garello sur les enseignants, dont apparemment il ne connaît pas grand chose…
    Une vieille rancœur contre un prof de son enfance peut être…

    Dire que les profs ne cherche qu’ à en faire le moins possible et à se mettre en grève… minable et bien loin des réalités..
    A chaque grève, c est une journée de salaire qui saute. Ce n est donc jamais fait de gaîté de coeur..
    Dans le primaire, les parents râlent beaucoup contre la réforme des rythmes scolaires. Mais les enseignants étaient bien seuls à manifester contre tant qu’ il en était temps.
    L année prochaine, ils vont pleurer quand sera appliquée la réforme du collège. Mais qui est allé soutenir les profs, qui ont perdu une journée de paye hier pour tenter de s’y opposer ?
    Marre de lire n importe quoi… (Perso, je suis prof après avoir été cadre dans le privé. Bien plus dur et crevant, ce nouveau métier !! Mais très intéressant…)

    • payé 35h pour bosser entre 16 et 30h, 2 mois de vacances payé par le contribuable…
      Quand un enfant n’est pas calme on le fout au fond, et quand il pose une question, c’est « t’avais qu’à écouter »… Bref si vous ne voulez ni faire aimer vos matières, ni faire respecter l’ordre, ni répondre aux questions…. Alors je ne vois pas pourquoi on ne vous remplacerait pas par un ordinateur et Google.

      Pas de baratin, si vous voulez qu’on se dise que les profs bossent plus que 16h, faites en sorte que j’ai pas la possibilité de prendre les cours de mon frère âgés de 3 ans de plus, et juste avoir à regarder ses copies pour me taper les meilleures notes….préparer vos cours à l’école, corriger les devoirs à l’école…refusez d’être payés vos 2 mois de vacances….

  • Laissons faire et on verra. Nous aurons les enseignants que notre système permet ou encourage.
    Le fait est qu’il devient difficile de recruter des profs de maths , et cela le devient de recruter des profs de sciences. La qualité de recrutement s’en ressent. Nous aurons des cancres comme professeurs, parce que tout simplement le métier n’es pas attirant, et devient même , dans certains endroits, franchement pénible.
    C’est la loi de l’offre. Celui qui peut faire aitre chose le fait, reste ceux qui n’ont pas d’autres perspectives, ou presque. La prolétarisation des enseignants est un désastre pour la qualité de l’enseignement.

    Maintenant, il sera certainement possible, pour ceux qui en ont les moyens, de bénéficier d’une enseignement de qualité.

    Il existe peut être des solutions. Mieux payer les enseignants, certes, mais aussi jouer sur la transparence du temps de travail et de présence , 35 heures légalement, comme tout le monde. ce qui nécessitera des aménagements dans les établissements, c’est évident. Un enseignant du secondaire n’a pas « sa » classe’, et a très rarement un espace de travail ou de rencontre des élèves et des parents. Pourquoi ? parce que pour tout le monde, un prof, c’est juste un type qui doit faire cours dans sa classe, point barre. Pas un professionnel de l’éducation, avec un devoir de formation, et une évolution de carrière et des responsabilités. Cette conception doit elle-aussi évoluer.

    Autonomie des établissements, chèque éducation, partenariat avec les entreprises, toute une batterie de mesures sont envisageables.

    Le problème est que ces chantiers sont gigantesques et se heurteraient à beaucoup de résistance.

  • Il convient de remettre les choses au point pour ceux qui ne sont pas fonctionnaires.
    La Fonction Publique, il y en a trois – d’Etat, hospitalière, territoriale – recrute par concours à différents niveaux de formation: CAP-BEP BEPC pour les ouvriers et agents administratifs, la catégorie C, baccalauréat pour les cadres intermédiaires (secrétaire administratif) et autres fonctions (sergents de l’armée, gardiens de la paix ..), la catégorie B et enfin licence et mastère pour les cadres, la catégorie A.

    Tous les fonctionnaires appartiennent à des Corps quitus figurent, en ce qui concerne la rémunération et le déroulement de carrière par passages d’échelons et de grades, dans la « grille générale de la fonction publique »; une des occupations des syndicalistes de chaque Corps est de vérifier où se situe leur Corps par rapport à des Corps voisins ou servant de référence (les enseignants, vu leur poids dans la FP).

    Chaque Fonction Publique a son pourcentage d’agents de catégorie A, B et C.
    La mieux équilibrée et qui reflète la répartition du privé est la fonction publique territoriale. Les autres ont vu la catégorie A augmenter, conséquence du passage de nombreux fonctionnaires de la catégorie B à la catégorie A, les infirmières dans la FP hospitalière, les instituteurs dans la FP d’Etat.
    En comparant la FP Territoriale à la FP d’Etat, on voit à peu près qui sont de vrais cadres et qui sont ceux qui sont catégorie A du fait de leur niveau de recrutement, sans en avoir les charges de gestion et de commandement.
    C’est le cas des enseignants, qui représentent largement plus de la moitié de la catégorie A de la FP d’Etat.
    Ils sont divisés en trois Corps:
    – les professeurs des écoles (ex-instituteurs)
    – les professeurs certifiés et hors classe du collège et du lycée qui forment le gros des enseignants (60%). Ce corps se situe au niveau dit « A type », comme les attachés d’administration ou les ingénieurs d’études ou des travaux).
    – les professeurs de l’enseignement supérieur (universités)

    Mon Corps de cadre ayant des responsabilité de commandement (gestion des personnels et matériels, budget, commandement opérationnel) se situait presqu’exactement, pour les indices, échelons et grades, au même niveau que les professeurs certifiés pour l’ensemble de la carrière. Nous différenciaient les primes et les modalités d’avancement.

    Discutant avec des professeurs, je me suis étonné de la différence de traitement entre nos Corps puisque nos indices sont très souvent les mêmes.
    Ils m’ont expliqué que, du fait des congés scolaires, ils ne faisait pas la totalité des heures qu’ils devaient à l’Etat. Leur traitement était donc « lissé » en conséquences et donc leur rémunération brute était moindre que la mienne qui faisait toutes les heures réglementaires. Cela satisfait nos syndicats puisque notre Corps est très féminisé et que les enseignantes préfèrent avoir plus de temps libre.

    Ce qu’il faut bien comprendre en définitive, c’est que, dans la Fonction Publique, la rémunération est fonction du niveau de recrutement initial qui définit la catégorie à laquelle le fonctionnaire va appartenir, chaque catégorie, et à l’intérieur de celle-ci, chaque Corps ayant un minimum et un maximum de traitement.

    Lorsque le gouvernement a voulu revaloriser le Corps des instituteurs, il lui a fallu pour cela le faire changer de catégorie, de B il est passé à A, et donc abandonner le recrutement niveau Bac pour celui niveau licence.
    Pour les infirmières, recrutées niveau Bac, ce sont les trois ans de formation initiale en école qui ont été pris en compte pour les faire passer en catégorie A dès qu’elles sont diplômées d’Etat.

    L’autre question posée dans l’article est celui de l’adéquation du diplôme d’entrée exigé avec ce qui va être réellement demandé aux agents sans doute « sur-diplômés » eut égard aux tâches et aux rôles qu’ils auront à assumer durant leur vie professionnelle. mais rémunération et diplômes sont liés.

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Jeudi 5 décembre 2023. L’ange Gabriel (Attal) descend sur la France, porteur d’une bonne et d’une mauvaise nouvelle.

Commençons par la mauvaise : les conclusions de la dernière étude PISA pointent les résultats catastrophiques des petits Français, en particulier en mathématiques. Une « baisse historique » des performances, peut-on lire çà et là. Rien de surprenant pourtant : l’enseignement public est en piteux état depuis des décennies. Il ne se relèvera pas spontanément de cette longue maladie.

Heureusement – et voilà la bonne ... Poursuivre la lecture

Dans un rapport publié en novembre, la Cour des comptes dresse un bilan préoccupant de l’état de la fonction publique française.

Trois ans après la promulgation de la loi du 6 août 2019 sur la transformation de la fonction publique (LTFP), l’État peine à attirer, à recruter et à fidéliser les agents publics. La Cour note que « le nombre de fonctionnaires a diminué de 53 300 dans l’ensemble de la fonction publique, soit une baisse de 1,4 % par rapport à 2016. » La proportion d'agents contractuels dans les trois fonctions publiques est ... Poursuivre la lecture

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Définir le contenu des programmes d’enseignement n’est pas simple. Il faut choisir et donc éliminer. Les priorités sont variables selon les milieux sociaux, les croyances idéologiques ou religieuses, les engagements politiques.

Mais le choix fondamental reste toujours le même.

Dans une démocratie, l’école doit-elle instruire ou éduquer ? En réalité, il faut nécessairement répondre : les deux, mon général. Tout est une question de nuances dans ce domaine.

 

Pas d’instruction sans éducation

Que l’on se situe au ... Poursuivre la lecture

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