Pourquoi nous n’aimons pas la démocratie de Myriam Revault d’Allonnes

Retour sur une question très débattue : l’expérience démocratique et en quoi elle est source de déceptions.

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Pourquoi nous n’aimons pas la démocratie de Myriam Revault d’Allonnes

Publié le 17 septembre 2015
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 Par Johan Rivalland

En écho à la réflexion engagée par Philippe Bouchat, qui propose de « dépasser la démocratie », à l’instar de Frank Karsten et Karel Beckman, qui entendaient montrer que la démocratie n’est pas l’horizon indépassable de la liberté, bien qu’Hadrien Gournay considère quant à lui, dans son article « Démocratie et liberté » que « Quels que soient leurs défauts, les démocraties sont bien les régimes où la liberté est la mieux préservée en pratique », malgré l’illusion à laquelle elle peut conduire, selon Damien Thellier, et pour ne citer que quelques-unes des contributions récentes sur ce site, nous allons ici nous intéresser à un tout autre regard, très différent, d’une philosophe qui cherche à expliquer « pourquoi nous n’aimons pas la démocratie ».

Nous avons, ici-même, déjà eu l’occasion d’étudier les relations équivoques entre libéralisme et démocratie (Noberto Bobbio) et nous intéresser aux rapports entre liberté et institutions démocratiques, à travers la vision de Benjamin Constant, pour montrer, avec Alexis de Tocqueville, comment il y a un risque d’aboutir à un véritable despotisme démocratique.

DémocratieJeter un regard, cette fois, sur l’expérience démocratique, peut s’avérer intéressant et complémentaire.

 Après l’admirable L’homme compassionnel, que j’avais bien apprécié, Myriam Revault d’Allonnes s’intéresse, à travers le présent essai, à la démocratie, qu’elle analyse comme un système qui « dissout les repères de la certitude », s’appuyant en cela sur les travaux de Claude Lefort.

Michel Foucault est l’autre auteur essentiel de référence sur lequel Myriam Revault d’Allonnes s’appuie plus particulièrement, ainsi que sur Wendy Brown, pour montrer que « l’homme démocratique – privé de garanties et de critères ultimes – est ainsi renvoyé à la multiplicité des croyances, des opinions, des jugements. D’où la double tentation d’un relativisme généralisé (et donc d’une désaffection) ou de la recherche éperdue d’une société délivrée des affres de la division, comme le proposait en son temps la fantasmatique totalitaire ».

La thèse essentielle de l’auteur consiste donc, ici, à accuser le « néo-libéralisme » (dont il n’est pas évident de comprendre clairement à quoi il fait référence) d’« effacer à la fois les tensions internes propres à la démocratie libérale et les déchirements du sujet politique », mais conduisant en revanche à un processus de « dé-démocratisation » à l’intérieur même de la démocratie. « L’entreprise serait aussi bien le modèle du fonctionnement social dans son ensemble que le nouveau modèle de subjectivation proposé à l’individu : rationnel, entrepreneur de soi-même, performant, soustrait par le calcul et la prévision aux errements de la contingence. »

En ce sens, le néo-libéralisme se définirait donc comme une sorte d’extension de la rationalité économique aux autres sphères de l’existence.

En définitive, ce n’est pas le libéralisme que l’auteur remet en cause (elle semble en accepter tant la dimension politique qu’économique, qu’elle juge imbriquées).

Au contraire, elle affirme que le libéralisme « suscite, produit, organise, gère » la liberté et s’attache à la défense des « libertés fondamentales : liberté du marché, libre exercice du droit de propriété, liberté d’opinion, de pensée, d’expression, de réunion… ». Ce qu’elle remet en question est le néo-libéralisme. Comment le définit-elle alors ?

Elle le fait de la manière suivante, qui distingue fondamentalement libéralisme et néo-libéralisme qui, de fait, n’a plus rien à voir avec le libéralisme (d’où la confusion, très gênante à mon sens, dans les termes utilisés) :

« Le néo-libéralisme – contrairement à une idée souvent répandue – n’est pas une accentuation (sur le mode « hyper » ou « ultra ») du libéralisme classique. Il ne se propose pas d’accroître encore plus la liberté du marché au détriment de la puissance publique et de ses interventions. Il ne se réduit pas à une politique économique (abandon de l’État-providence, économie de marché soustraite à toute contrainte, dérégulation, accentuation du « laisser-faire », maximisation de la concurrence, etc.). Il désigne une nouvelle rationalité politique, un art de gouverner qui « enveloppe » l’État mais ne s’y limite pas et qui […] produit des sujets, des modes de citoyenneté et des comportements, ainsi qu’une nouvelle organisation sociale. »

En ce sens, contrairement au libéralisme, qui « reposait sur le caractère naturel du marché, sur la propension naturelle au troc et à l’échange », « le néo-libéralisme est un constructivisme et un artificialisme ». Rien de plus opposé, on le voit au libéralisme, finalement.

Au sujet de la politique de Nicolas Sarkozy, par exemple, Myriam Revault d’Allonnes éclaircit ainsi les choses en disant :

« On s’est souvent demandé si elle était libérale ou étatiste : le problème est mal posé car il ne s’agit ni de l’un ni de l’autre mais d’une combinaison inédite. C’est une construction artificialiste, constructiviste, qui met en œuvre au nom de la liberté une concurrence généralisée entre les individus, étendant à tous les rapports sociaux les critères de l’ordre du marché. La concurrence devient alors la seule norme de comportement qui vaille. Elle se substitue à l’échange qui est la norme de la société libérale et dont il faut souligner qu’il n’est pas réductible à l’échange économique. On n’échange pas seulement des biens : on échange des mots, des paroles, des arguments, des opinions, des connaissances et des savoirs, des biens culturels et symboliques. L’échange met les sujets en relation, alors que la concurrence les met en position d’individus séparés et atomisés. »

Assez bonne définition du libéralisme…

Contrepoints815 - Démocratie - René Le HonzecC’est donc l’idée de « modernisation » et de tout ce qui s’ensuit qui est en cause. En effet, comment ne renierais-je pas moi-même le calcul économique ou la généralisation de l’évaluation à ce à quoi ce n’est pas adapté ? Ainsi, par exemple, du nombre d’articles publiés par les chercheurs à l’Université ou le nombre de fois où ils sont cités par d’autres, cités par l’auteur, qui ne dit rien sur la qualité des travaux en question ou de la valeur intellectuelle de leur auteur.

Un ouvrage, en définitive, intéressant, mais auquel je reproche à la fois le manque de clarté (le terme « néo-libéralisme », défini seulement à la page 123 (citation ci-dessus), risque évidemment d’être assimilé à « libéralisme » ou ses préfixes destinés à le dénigrer, tels les « hyper » ou autre « ultra »), mais aussi le manque d’illustrations concrètes et de fondements plus précis (ainsi de la contestation par l’auteur (p. 128) de l’argument sur la « défense des droits acquis ou des privilèges », qui me semblent bel et bien être une réalité, les corporatismes m’apparaissant comme très puissants en France, en particulier dans la fonction publique qui, malgré les maladresses dans la méthode, ne peut conduire à exclure toute tentative de réforme du système.

Mais un bon essai, propice à la discussion et à des prolongements de celle-ci à travers d’autres travaux, on peut l’espérer.

— Myriam Revault d’Allonnes, Pourquoi nous naimons pas la démocratie, Seuil – collection Débats, février 2010, 145 pages.

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  • Très intéressante recension, merci.

  • Si je comprends bien, c’est une totalitariste socialiste qui n’aime pas la démocratie.

    Quoi de plus normal.

    Les libertariens n’aiment pas la démocratie pour de bien meilleures raisons.

    Michel Foucault n’a jamais pu définir le terme néo libéral, à part avec un charabia incompréhensible classique des pseudo intellectuels français de la période.

    Le livre indépassable sur le sujet : « Le Libéralisme contre la démocratie sociale » de Hans Hermann Hoppe.

    D’une rigueur intellectuelle digne des plus grands intellectuels (Mises et Rothbard pour les citer).

    • En vérité, il ne s’agit pas tant une critique de la démocratie q’une critique du néolibéralisme qui n’est rien d’autre que la modernité. Son livre est une critique de la modernité (voir mes commentaires en dessous)

    • « Michel Foucault n’a jamais pu définir le terme néo libéral, à part avec un charabia incompréhensible classique des pseudo intellectuels français de la période » En effet, la définition du néolibéralisme donné par Foucault est assez faible. Je suis loin d’être d’accord avec Foucault mais il faut reconnaître que c’est l’un des rares grand intellectuel francais de la seconde moitié du 20 siècle (avec Aron). Je suis plutôt d’accord avec vous sur les intellectuels francais, il y a aujourd’hui un vide intellectuel en France

  • Sous-entendre l’échange dans la liberté, cela sous-entends la concurrence, forcément.

    Le libre choix du consommateur, c’est la mise en concurrence des fournisseurs.

    Donc critiquer la concurrence, c’est critiquer la Liberté.

    Incohérence totale sur ce sujet.

  • Le mot « néolibéralisme  » n’a aucun sens. C’est l’exemple type d’un anti-concept (au même titre que ultralibéralisme). Personne ne se dit néolibéral. Demandez à quelqu’un qui utilise de ce terme néolibéral qu’est ce que cela veut dire ?? quel est la définition ?? Dans bcp de cas, il en sera totalement capable et même s’il arrive, sa définition sera différente de celle d’une autre personne employant aussi ce terme. Demandez à dix personnes leur définition du néolibéralisme, vous aurez de grandes chances d’avoir dix définition différentes.
    Même s’ils ne sont pas d’accord entre eux sur la définition de ce mot, un certain nombres de personnes font diront que c’est un mouvement du début des années 80. Pourtant, le mot néolibéral vient de la fin du 19 siècle et a été utilisé tout au long du 20 siècle même s’il est vrai qu’il a été grandement popularisé par les antilibéraux depuis vingts ans. Les antilibéraux utilisent de ce mot néolibéralisme (tout comme ils utilisent du mot ultralibéralisme) car le mot libéralisme a une certaine connotation positive en tout cas dans sa dimension politique. Un certain nombre de principes fondateurs de l’état de droit et de la démocratie (que l’on appelle démocratie libérale) découle du libéralisme (politique). Voilà pourquoi les antilibéraux pour critiquer le libéralisme préfère utiliser d’autres termes comme néolibéralisme (qui sous entend une déformation du libéralisme) ou ultralibéralisme (qui sous entend un extrémisme).
    L’avantage avec le mot néolibéralisme c’est qu’on peut utiliser ce mot à tort et à travers, on peut utiliser ce mot pour désigner tout ce que l’on veut. De toute facon , tout ce qui va mal c’est de la faute du méchant néolibéralisme (même si l’on sait pas trop ce que c’est). Je trouve cela pathétique.
    En général, avec les gens qui employent le mot néolibéralisme: ce sont soit des antilibéraux qui ne changeront pas d’opinions et qui sont de mauvais soit des gens ignorants (ignorance qui est totalement compréhensible étant donné le climat antilibéral de la France) soit des gens qui utilisent ce mot car cela fait vendre.
    Il y a même des gens utilisant le mot néolibéralisme qui vous disent qu’il est impossible de définir ce mot .
    Si vous demandez aux gens de dire ce sont qui les néolibéraux, là aussi leurs réponses sont très floues. Même si la plupart vous diront que Tatcher et Reagan sont des piliers du néolibéralisme, en général, pour le reste ils ne sont pas d’accord d’entre eux. Une bonne partie disent aussi que Friedman était un néolibéral (sans doute parce que c’est l’économiste libéral le plus connu du 20 siècle, en général, le seul économiste qu’ils connaissent) . Une bonne partie des antilibéraux utilisent le mot néolibéralisme croyent que l’école néoclassique est néolibéral montrant toute leur ignorance de l’économie et de la pensée économique. J’ai déja vu des gens disant que Keynes était un néolibéral

  • Myriam Revault d’Allonnes n’est pas logique pourquoi appeller cela néolibéralisme si elle considère que c’est quelque chose qui n’a rien à voir au libéralisme, que c’est opposé au libéralisme ? Pq utiliser un terme péjoratif utilisé par les antilibéraux si elle même se considère comme pas opposé au libéralisme ??

    « Michel Foucault est l’autre auteur essentiel de référence sur lequel Myriam Revault d’Allonnes s’appuie plus particulièrement, ainsi que sur Wendy Brown » Wendy Brown, à la base, s’appuye sur Michel Foucault et sur Marx (dont toutes les théories ont été largement démontés), c’est clairement une gauchiste antilibérale.

    C’est bien de critiquer la démocratie mais que propose t elle à la place ?? Facile de critiquer la démocratie mais si c’est pour ne pas proposer de solution alternative, cela ne nous avance pas bcp

  • j’ai l’impression que pour un certain nombre de gens, le néolibéralisme n’est rien d’autre que la modernité. Critiquer le néolibéralisme c’est une manière pour ces gens de critiquer la modernité. C’est juste que c’est bcp plus facile pour eux d’utiliser le mot néolibéralisme (qui est de tout facon un mot péjoratif) pour critiquer la modernité que de critiquer la modernité en utilisant ce mot (mot qui a une connotation positif) car dans nos sociétés, la gauche progressiste a imposé ses dogmes du Progrès (enfin, souvent, le soi disant progrès imposé par l’idéologie progressiste n’est en rien un progrès). Critiquer la modernité en utilisant le mot tel quel c’est s’exposer au risque d’être considéré comme réactionnaire, voilà pourquoi un certain nombre de gens préfèrent utiliser le mot néolibéralisme. Ce qu’ils comprennent c’est que la société actuelle n’est ni libérale ni socialiste mais est un peu des deux (c’est la troisième voie). En fait, la troisième voie c’est du socialisme incorporant du libéralisme. Un certain nombre de personnes ont compris que le socialisme ne pouvait pas marché sans un minimum de libéralisme (pour redistribuer, il faut créer de la richesse). L’économiste Alberto Alesina dans The future of Europe, Reform or Decline a montré que le modèle social européen menait l’europe au déclin. Le socialisme amène à la ruine mais les éléments libérales du modèle européen permettent de retarder la ruine ce qui amène à un déclin lent mais sûr.
    Aujourd’hui, en Europe, c’est la gauche qui impose sa pensée unique (progresiste, socialiste,…) grâce principalement à trois intermédiaires: les médias (bastion de gauche), l’enseignement (autre bastion de la gauche) et toutes une série d’ONG (écologistes, immigrationniste, droitdel’hommiste,….)

    Je suis moi même défavorable à l’idéologie progressiste qui est une imposture. aujourd’hui, le (soi disant) progrès est devenu un dogme. Je suis critique de la modernité ce qui ne m’empêche pas d’être lucide et de ne pas vivre le passé. Je ne suis pas un réactionnaire car je n’ idéalise le passé qui serait une époque parfaite,je ne veux un retour du passé.

    •  » toutes une série d’ONG » toutes une série d’ONG et d’associations (comme les syndicats)

    • Vous arrivez finalement au même constat que moi…
      Cet ouvrage m’a paru à la fois intéressant d’un certain point de vue, et en même temps un peu trop abstrait et engoncé dans une rhétorique qui échappe au non initié.
      Ce que l’auteur semble considérer comme « le néolibéralisme » correspondrait, en effet, bien mieux à l’idée d’une « modernité » qui nous dépasse et nous échappe, avec tous ses excès, travers et inconséquences.

      La parenté avec Michel Foucault est évidente. Myriam Revault d’Allonnes semble se poser un peu en « héritière » de sa pensée. Or, lorsqu’on ne connait pas vraiment le philosophe, qu’on ne l’a jamais lu (et je n’ignore pas que sa pensée est particulièrement complexe), difficile de s’y retrouver.

      Un éclairage est toutefois susceptible d’être partiellement apporté à travers l’article de Damien Thellier qui figure dans les « articles similaires » en-dessous du mien : http://www.contrepoints.org/2014/12/08/190638-michel-foucault-contre-la-gauche-antiliberale

      Bien cordialement.

      • « Cet ouvrage m’a paru à la fois intéressant d’un certain point de vue » Je vous trouve très gentil. Personnellement, je ne vois pas en quoi ce livre est intéressant. Déja, pour la simple et bonne raison qu’il s’agit avant tout d’une critique de la modernité et non pas de la démocratie. Il aurait été plus honnête de l’auteur d’appeller son livre: : « Pourquoi nous n’aimons pas la modernité »
        En plus, dans le livre, la forme est assez complexe ce qui rends moins facile à lire et c’est beaucoup plus pénible. Certes, c’est typiquement le style des universitaires (plus spécialement francais) mas j’ai remarqué que souvent, ce qui est le cas ici, la complexité de la forme cache un vide sur le fond, un fond pas très intéressant. Je n’ai rien contre lire un livre avec une forme complexe mais à condition que le fond soit intéressant, soit bien argumenté. Personnellement, je trouve qu’en France, il y a un vide intellectuel avec des intellectuels privilégiant la forme au fond. Pour moi, les intellectuels sont capable de produire de magnifiques textes très compliqués, avec un très beau style, très bien au niveau de la forme mais au niveau du fond, c’est nul. Je me demande parfois, s’il ne s’agit pas d’une manière d’embrouillé les gens (en effet, comme la plupart des gens ne comprennent pas trop ce que veulent dire les intellectuels, ils ne peuvent pas argumenté pour montrer qu’ils ont faux) et une manière de vantardise (une manière de montrer qu’ils sont cultivés qu’ils savent écrire dans un style très compliqué). C’est un peu comme en économie, où souvent, les économistes utilisent les maths alors qu’elles sont inutiles ( http://www.contrepoints.org/2015/09/11/221369-mathematisation-de-leconomie-est-on-alle-trop-loin ).
        Ce que produisent les universitaires francais aujourd’hui n’est souvent rien d’autre que de la masturbation intellectuel

      •  » un peu trop abstrait et engoncé dans une rhétorique qui échappe au non initié » Vous soulevez un autre point très intéressant sur les intellectuels (notamment francais) d’aujourd’hui, ceux ci vivent complètement déconnectés de la réalité, ils vivent dans leur tour d’ivoire coupé du monde réel. Certes, il me parait normal de voir les intellectuels un peu retrait de la société car ceux ci doivent savoir prendre les choses avec recul mais aujourd’hui, ils sont bcp trop déconnectés de la réalité, il y a un juste milieu à trouver. Les intellectuels, aujourd’hui, pratiquent l’entre soi
        Le pire c’est que non seulement ils sont déconnectés de la réalité mais bien, souvent, il y a une sorte de connivence malsaine entre l’élite intellectuelle et l’élite politique et médiatique. L’élite intellectuelle se mue en sorte d’élite politique, elle influence la politique

      • Les intellectuels (notamment francais) ont quelque chose de formidable, ils sont les champions toute catégorie de l’entre soi et pourtant, après, ils se font les chantres de l’immigrationisme, de l’ouverture au monde, ce sont les premiers à combattre la xénophobie (de toute cette classe populaire composé de « beaufs »). D’ailleurs, c’est exactement la même chose pour les journalistes et de manière plus général, pour les bobos parisiens qui méprisent le « peuple, les « sans dents ». Il s’agit ni plus ni moins d’une forme de racisme à l’égard des « beaufs » et après, ils osent se faire les chantres de l’antiracisme.
        Marrant, ils sont favorable à l’immigration mais ils ne le veulent pas chez eux. Ils pratiquent l’entre soi mais refusent que les autres fassent de même.
        Les intellectuels (francais) sont en général, de gauche et sont opposé au libéralisme alors quand ils écrivent sur des sujets comme le libéralisme, la droite ou l’extrême droite ce ne sont en général, que leurs préjugés, leurs partis pris est évident. La plupart des spécialistes (pour ne pas dire tous) des experts de l’extrême droite viennent de la gauche (et souvent, ont fait un passage à l’extrême gauche). Cela fausse complètement le débat. Il y a plus d’universitaires spécialistes de l’extrême droite que d’universitaires d’extrême droite (même chose pour les journalistes). D’ailleurs, c’est exactement la même chose pour la droite (et le libéralisme).
        Juste un exemple: le livre de l’historien Michel Winock sur la droite est illustré d’une photo évoquant un homme d’extrême-droite et sous-titré « les hommes, les idées, les réseaux », ce qui accole à la droite, sans doute involontairement, une connotation complotiste de famille politique inquiétante voire factieuse. La droite du xxe siècle est confondue avec le parti monarchiste du xixe siècle, ou encore assimilée à l’extrême-droite, conformément à une tentation d’amalgame révélatrice d’une partialité de gauche.
        Cette domination de la gauche pose des problèmes, elle impose une image dépréciée de la droite, de l’extrême droite (et du libéralisme) correspondant moins à la réalité qu’à des représentations véhiculées dans l’imaginaire de gauche

  • « Au sujet de la politique de Nicolas Sarkozy » La politique économique de Sarkozy est clairement social démocrate. Il a mené une politique économique de centre gauche (il suffit de comparer aux pays européens dirigé par la gauche). Sarkozy était un étatiste (plus de taxes, plus d’impôts, plus de dépenses publiques, plus d’interventionnimse étatique). Je pige pas trop où elle voit que la politique de Sarkozy a été faite au nom de la liberté et où Sarkozy a fait une politique promouvant la concurrence ?

    • Tout à fait d’accord, là aussi, bien entendu…

    • C’est parce que vous regardez l’action de Sarkozy avec des lunettes déformantes : les gauchistes voient dans Sarkozy un libéral pour de nombreuses raisons : diminution du nombre de fonctionnaires, statut d’auto entrepreneur, défiscalisation des heures supplémentaires, tentative de mettre en place le 100% monnaie au niveau mondial, autonomie des universités, etc…

      Ce qu’il lui reproche le plus est d’avoir lancé un mouvement de diminution du nombre de fonctionnaires, pour les gauchistes, cela veut dire concurrence car privatisation des fonctions d’Etat par principe.

      • « diminution du nombre de fonctionnaires » il y a une augmentation du nombre de fonctionnaires pdt les trois premières années de son mandat, le nombre de fonctionnaires a très légèrement diminué au cours des deux dernières années (au total de 20. Si vous faites un bilan global, je ne crois pas qu’il y eut de diminution du nombre de fonctionnaires.

        En fait, si on prends le nombre de personnes vivant de l’argent public, on arrive à près de 7 millions de personnes: http://www.observatoiredesgaspillages.com/2010/01/combien-de-fonctionnaires-en-france/ (Cela s’était il y a quelques années. Or le nombre de fonctionnaires réaugmentent).

        Une personne de centre gauche peut parfaitement être d’accord avec le fait qu’il y ait trop de fonctionnaires en France. Diminuer le nombre de fonctionnaires n’est pas une preuve de libéralisme juste de réalisme

        •  » le nombre de personnes vivant de l’argent public » désolé, je voulais parler des salariés vivant de l’argent public car le nombre de gens vivant de l’argent public (salariés, retraités, chomeurs,…) est bcp plus nombreux, il s’agit même de la majorité de la population en France

      • « Ce qu’il lui reproche le plus est d’avoir lancé un mouvement de diminution du nombre de fonctionnaires » Il n’y a jamais eu autant de fonctionnaires en France: http://bfmbusiness.bfmtv.com/france/il-n-y-a-jamais-eu-autant-de-fonctionnaires-en-france-878400.html (BFM parle juste des fonctionnaires et pas des salairiés vivant de l’argent public bcp plus nombreux)

      • Perso, je ne vois rien dans ce que vous me citez qui ne pourrait ne pas être appliqué par quelqu’un de centre gauche. Quelqu’un de centre gauche pourrait être d’accord avec ces réformes. Il y a de nombreux articles sur ce site montrant à quel point Sarkozy est un étatiste, à quel point il a mené une politique social démocrate. Il suffit de chercher par vous même.

        Autre chose: avec Sarkozy, il est important de distinguer ses discours et ses actes. Pour moi, ce qui compte ce sont les actes. Et les actes que Sarkozy a fait au pouvoir sont clairement sociaux démocrates.
        Pour moi, Sarkozy est avant tout un politicien carriériste. En France, il est bcp plus facile de mener une politique étatiste, social démocrate étant donné le pouvoir des hauts fonctionnaires, le pouvoir des corporatismes,…que de mener une politique réformiste (je ne parle même pas d’une politique libérale).
        Bcp de gens (y compris de gauche) sont d’accord sur le fait qu’il faut réformer la France mais on ne le fait jamais (on fait juste des petites réformettes)

        • @arnaud : je ne prétendais pas défendre NS mais juste lister les raisons pour lesquelles les socialistes considèrent NS comme « néolibéral » maintenant, leurs raisons ne regarde qu’eux.

          La seule chose à mon avis intéressante est qu’ils montent une chimère en sachant assez bien ce qu’ils reprochent, sans cependant l’appréhender réellement, mais le fait qu’ils construisent un tel épouvantail est révélateur de leurs craintes : ils relèvent plus leur peur de la destruction de postes de fonctionnaires que la réalité.

  • L’échange c’est bon, la concurrence c’est mal (parce que dans la concurrence c’est toujours le gros qui mange le petit et qu’il faut protéger le petit si on est gentil)

    Vieux sophisme qui marche toujours…

    • c’est surtout absurde, concurrence et liberté sont deux choses qui vont de pair (voir mon commentaire en dessous) et surtout, économiquement parlant, il y a un consensus sur les bienfaits de la concurrence (voir article en dessous)

  • Myriam Revault d’Allonnes n’a pas l’air de comprendre grand chose à la liberté, à la concurrence et au libéralisme. Les libéraux ont tjs défendu la concurrence. Les libéraux à la base sont favorable à l’économie de marché. L’une des idées centrales de l’économie de marché c’est la concurrence.
    D’ailleurs, il y a un consensus chez les économistes qu’il faut mieux une économie de marché qu’une économie planifiée, que l’économie de marché est le meilleur système qui existe. Il y a extrêmement peu d’économistes qui remettent cela en cause. Là où se situe le débat c’est sur l’interventionnisme de l’état dans le marché. Une bonne partie des économistes reconnaissent que parfois, l’état doit intervenir dans le marché pour plusieurs raisons (extrernalité négative, rationalité négative, altérité de l’information,….).
    » Le marché assure la meilleure allocation possible des ressources » n’est pas du tout contradictoire avec l’affirmation: « l’état doit intervenir sur le marché ».
    Je me souviens même que c’était l’une de mes questions d’examen d’économie, il y a quelques années. Montrez que ces deux affirmations ne sont pas contradictoires.
    La plupart des économistes favorable à l’interventionnisme publique reconnaissent que quand l’état intervient sur le marché, il faut mieux une intervention indirecte (comme une taxe ou une subvention) qu’une intervention directe (comme la réglementation des prix) qui est en générale un désastre.
    De même, les bienfaits de la concurrence sont un consensus chez les économistes. Là où se situe le débat c’est que pour certains économistes, dans certains cas, la concurrence a ses limites (ou bien ils considèrent que dans certains cas (comme le cas de monopole naturel), la concurrence n’est pas possible) et donc il faut que l’état intervienne (en faisant un monopole public).
    N’oublions pas que là, on est juste dans le domaine de l’efficacité, mais il y a aussi le domaine « morale », le domaine de l’équité, il arrive souvent que l’état intervienne même si son action est néfaste en terme d’efficacité mais cela a un but morale comme la justice sociale (même si pour moi, c’est une imposture), la protection de certaines catégories (pour moi, cela est très dangereux car souvent, la protection faite à certaines personnes par l’état est totalement contreproductive et se retournent contre ses personnes),…

    La liberté et la concurrence vont de pair. La concurrence permet la liberté de choix (la concurrence vous permet d’avoir la liberté de choisir chez quel boulanger vous allez pour acheter votre pain. en monopole, vous ne pourriez aller que chez un seul boulanger).
    Il n’y a pas de concurrence sans liberté (la concurrence n’est possible que si vous êtes libre de choisir chez quel boulanger vous allez acheter votre pain).
    La liberté d’échange va de pair avec la concurrence (si vous êtes libre d’échanger avec qui vous voulez, vous pouvez choisir votre boulanger).

    Article très intéressant sur la concurrence: http://www.wikiberal.org/wiki/Concurrence (Cela reste un article assez basique, si en voulez plus intéressez vous aux liens externes et à la bibliographie de l’article).

  • Le pire dans ce livre s’est que sa critique de la démocratie n’en est pas une. En vérité, c’est une critique de la modernité. Son livre aurait dû s’appeller : « Pourquoi nous n’aimons pas la modernité » et non pas: « Pourquoi nous n’aimons pas la démocratie « .
    Son néolibéralisme s’est en vérité la modernité.
    J’aimerais bien qu’elle nous explique en quoi le néolibéralisme est le résultat de la démocratie ? Je ne sais pas quand pour elle date le néolibéralisme (j’imagine que c’est plus au moins la fin des années 70) mais la démocratie est un système bcp plus ancien (certes, la démocratie est loin d’être un système ancien. Il ne faut pas oublié que pdt longtemps, la démocratie était censitaire), néamoins, la démocratie (suffrage universel) est bien plus ancien que son néolibéralisme, que la modernité. Alors en quoi son néolibéralisme (modernité) vient de la démocratie ?

    Ce qui a mes yeux prouve que ce livre n’est pas une critique de la démocratie mais bien une critique du néolibéralisme (modernité) c’est le fait que le livre ne parles pas des principaux critiques que l’on peut faire à la démocratie: le fait que la démocratie (représentative) actuelle n’en est pas vraiment, c’est plutôt un régime oligarchique (avec une élite politique, intellectuelle et économique (celle ci profite de ses connexions avec l’élite politique pour s’enrichir, c’est le capitalisme de connivence)),

    le fait que la démocratie pousse les politiciens à une vision à court terme (ils ne gèrent pas le long terme mais n’ont une vision que jusqu’aux prochaines élections). Il suffit de voir l’endettement massif dans nos démocraties (l’endettement est un excellent moyen pour les politiciens car ceux qui en payeront le prix se sont les futures générations et cela se passera quand les politiciens ayant pratiqué l’endettement ne seront plus là).

    le fait que les politiciens au pouvoir servent avant tout leurs propres intérêts (cela rejoint l’argument de l’oligarchie), l’une de leurs principales préoccupations s’est leur réélection et donc pour cela, ils pratiquent le clientélisme au près de leurs électorats.
    La démocratie a comme conséquence le clientélisme. L’état providence n’est rien d’autre qu’un système clientéliste. Les politiciens utilisent l’état pour distribuer des faveurs et de l’argent pour gagner les élections.
    Je cite quelques unes des critiques que l’on peut faire à la démocratie mais il en existe pleins d’autres

    Article intéressant sur la démocratie reprenant plusieurs critiques que l’on peut faire à la démocratie (notamment le paragraphe, l’illusion démocratique): http://www.wikiberal.org/wiki/D%C3%A9mocratie

  • Je pense qu’il faut changer de système. Perso, moi, je suis favorable à une monarchie exerçant un pouvoir exécutif fort, décentralisé un maximum selon le principe de subsidiarité, pratiquant la démocratie directe. C’est un peu le système du Lichtenstein. Pour moi, il est important qu’il y ait une certaine séparation des pouvoirs entre le législatif et l’exécutif voilà pourquoi je suis favorable à ce que le roi ait un réel pouvoir exécutif. De plus, si le roi a un réel pouvoir, il sert de contre-pouvoirs par rapport aux politiciens (qui ont tendance à magouiller et à s’arroger tjs plus de pouvoirs). La monarchie permet d’apporter une stabilité. L’un des problèmes de la démocratie actuel , c’est la tendance court termiste des politiciens au pouvoir. Or, un monarque a tendance à réfléchir sur le plus long terme. Un monarque a tendance à penser en générations et non pas de gagner les prochaines élections. Cependant, aucun système politique n’est parfait pour la simple et bonne raison que les êtres humains sont des êtres imparfaits.
    Aujourd’hui, la monarchie constitutionnelle est supérieur à la république. Tant sur le plan économique: http://www.cnbc.com/2015/08/07/is-having-a-monarchy-better-for-your-economy.html
    que sur le plan démocratique: dans la liste des 10 pays les plus démocratiques au monde, 7 sont des monarchies. dans la liste des 10 pays les moins démocratiques, 9 sont des républiques…..http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9mocratie si on enlève les petites principautés comme monaco où l’indice de démocratie n’est pas calculé, toutes monarchies constitutionnelles européennes sont plus démocratiques que la france et sont considérés comme démocratie alors que la france est une démocratie imparfaite.

    Si vous regardez l’histoire humaine dans le monde, vous voyez à travers l’histoire humaine qu’en général la forme de gouvernement qui a dominé c’est les monarchies et non pas républiques. Il ya eu bien sûr des périodes républicaines mais ils étaient généralement plus courte.

    Plus important que le modèle de gouvernement est la question de savoir si une composante à long terme, indépendante des partis politiques, doit être introduit dans le système politique d’un Etat, sous la forme d’une forte monarchie héréditaire (comme par exemple celui de la Principauté de Liechtenstein). Un monarque héréditaire est sans aucune obligation des différentes parties, et il n’a pas à prendre en compte les élections. Au lieu de cela, il peut se concentrer sur le bien-être à long terme de l’Etat et sa population.

    Quand on critique un système politique et que l’on recherche une alternative, il est important de reconnaitre deux choses:

    Premièrement, il n’existe pas de système politique qui soit parfait pour la simple et bonne raison que la nature humaine n’est pas parfaite.

    Secondement, il n’existe pas de système politique universel, un système politique doit être adapté à la culture, à l’histoire,….du pays. Un système politique qui fonctionne très bien dans un pays peu très bien ne pas marcher dans un autre pays en raison de différences culturelles.
    Plus haut, j’ai donné mon système politique que je considère comme idéal mais je sais parfaitement qu’un tel système ne pourrait pas fonctionner partout.
    Un système politique d’un pays peut très bien être une excellente chose à un moment de l’histoire et devenir une mauvaise chose après dans l’histoire (car la situation du pays a changé).
    Attention, il ne s’agit pas de tomber dans le relativisme total (par exemple en disant qu’un régime totalitaire pourrait être une bonne chose dans une certaine situation donnée) mais il est important de dire qu’il faut adapter le système politique à la culture du pays, à l’économie,….

  • Pourquoi nous n’ aimons pas la soupe ?
    Avant j’ attend une DEFINITION précise est ce qu’ elle la donne en préambule ?
    Parce que je constate que chacun a sa propre définition alors autant parler du sexe des anges

    • Comme je l’ai dit dans mes précédents commentaires, ce livre ne critique pas la démocratie mais le néolibéralisme (qui n’est rien d’autre que la modernité). Ce livre aurait dû s’appeller : « Pourquoi nous n’aimons pas la modernité »

      Je suis totalement d’accord avec vous sur le fait que si on critique quelque chose, la première chose à faire c’est définir ce qu’est cette chose

  • Les commentaires sont fermés.

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