L’antilibéralisme catholique : un triple malentendu (I)

Mettre un terme à l’opposition infondée entre christianisme et libéralisme suppose de lever les trois malentendus, parfois superposés, qui en sont à l’origine.

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Saint Pierre de Rome (Crédit : WolfgangStuck, Creative Commons)

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L’antilibéralisme catholique : un triple malentendu (I)

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 septembre 2015
- A +

Par Florent Ly-Machabert.

Saint Pierre de Rome (Crédit : WolfgangStuck, Creative Commons)
Saint Pierre de Rome (Crédit : WolfgangStuck, Creative Commons)

 

Il est dans la vie humaine des stimulants paradoxes dont celui de mettre l’économie de marché devant la pensée catholique ne constitue pas l’un des moindres.

Pourtant, à qui veut bien s’aventurer honnêtement aux confins du libéralisme économique et du catholicisme romain, il apparaîtra comme un malentendu historique, presqu’une incongruité morale, qu’il y ait, d’une part, si peu de théologiens catholiques et d’économistes catholiques libéraux, et d’autre part qu’aucun économiste libéral ne soit encore vraiment parvenu à familiariser les catholiques avec l’univers intellectuel du libéralisme.

Mettre un terme à cette opposition infondée entre christianisme et libéralisme, non moins lourde de conséquences tant spirituelles que temporelles, suppose de lever les trois malentendus parfois superposés qui en sont à l’origine.

 

Premier malentendu

Le libéralisme économique a fait et fait encore l’objet de condamnations pseudo-catholiques, c’est-à-dire ne reflétant que des déviations religieuses plus ou moins anciennes du catholicisme et des déformations coupables de la tradition chrétienne.

Parmi elles, on trouve d’abord un moralisme individuel qui dénonce l’immoralité des résultats sociaux du marché, en affichant notamment, dans une posture intellectuelle qui n’est pas sans rappeler le pharisaïsme contre lequel s’élève Jésus, un mépris ostentatoire pour le profit et une critique acerbe des inégalités. Pour les moralistes, le marché est injuste, l’appât du gain peccamineux. Aucun d’entre eux n’accède au rôle de baromètre du service rendu joué par le profit, dont la quête, sans être, bien évidemment, la fin ultime du chrétien, n’en est pas moins normale et bonne bien qu’inférieure à d’autres ; oublieux du commandement du Christ de « s’aimer soi-même » pour aimer l’autre, le moralisme confond aussi charité et masochisme.

Deux encycliques ont relevé ce premier malentendu : Graves de Communi (Léon XIII) réprouve ainsi « une certaine démocratie qui va jusqu’à ce degré de perversité que de poursuivre la suppression et le nivellement des classes », tandis que Centesimus Annus (saint Jean-Paul II) rappelle que « là où l’intérêt individuel est supprimé par la violence, il est remplacé par un système écrasant de contrôle bureaucratique qui tarit les sources de l’initiative et de la créativité ».

Si on compte de nombreuses occurrences du mot liberté (eleutheria) dans le Nouveau Testament, il est remarquable que celui d’égalité, synonyme de médiocrité et de stagnation, ne figure pas une seule fois dans la Bible.

À côté de ce moralisme individuel, on trouve un moralisme social plus fondamental, qui, en s’attaquant à l’amoralisme supposé du système libéral, n’en rompt pas moins avec la tradition chrétienne et notamment avec la vie galiléenne de Jésus venu dépasser la Loi et annoncer la Bonne Nouvelle du Salut des âmes grâce à l’« injuste miséricorde » de Dieu : Jésus fonde ainsi une religion transcendantaliste, où le spirituel acquiert son autonomie par rapport à l’histoire temporelle que le Christ ne dote d’aucune structure économique ni sociale ni juridique, contrairement aux religions théocratiques (judaïsme, islam), dont les prophètes sont en même temps les législateurs, dans les domaines du droit et de la morale.

Le libéralisme n’exclut pas la morale : des individus libres de consommer le sont tout autant d’orienter moralement l’économie ; le marché possède lui-même de nombreuses vertus, parmi lesquelles on compte la loyauté, la responsabilité, l’esprit d’initiative, le respect des règles du jeu, l’anticipation, l’effort, la tempérance…

Ces dérives moralistes si peu évangéliques résultent pour l’essentiel de la réaction de l’Église catholique aux coups de boutoir de la Réforme d’Occident, réaction qui s’est peu à peu transformée en crispation vindicative (sorte de protestantisme inversé) contre toute parcelle de civilisation née de la Renaissance (en partie chrétienne avec Érasme) et en rejet par trop systématique de toute forme de nouveauté, pût-elle être pensée puis vécue très chrétiennement. Cette posture, originellement salutaire, permet de comprendre une certaine nostalgie catholique de l’époque médiévale précapitaliste.

À côté de l’égarement moraliste qui rompt avec la tradition chrétienne, il faut également considérer avec étonnement les infiltrations historiquement très poussées du marxisme dans la pensée catholique française. Cette influence trouve racine dans la convergence entre le rêve millénariste marxiste d’un avenir collectiviste et l’excessive préoccupation apostolique pour les pauvres au XXe siècle, contrecoup de l’abandon dont ces derniers ont fait l’objet de la part de l’Église tout au long du XIXe siècle. Ces excès ont ainsi contribué à l’émergence d’une théologie de la libération, en grande partie pseudo-catholique, qui n’est pas sans influencer l’actuel pape (jusque dans sa dernière Encyclique Laudato Si’), et qui donne parfois à l’Église de faux airs d’ONG ouvriériste, et à la Parousie une visée purement temporelle, tout à fait contraire aux Écritures : un retour du Christ venu sauver, sur cette Terre, les seuls prolétaires, pauvres et exclus.

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  • Article tout à fait pertinent de mon point de vue .

  • Qui l’eût cru ? Jean-Paul 2 et Benoît 16 me manquent, alors même que je ne suis pas chrétien. Au moins eux avaient un minimum de rigueur doctrinale.

  • ne pas confondre l’église catholique avec l’ensemble des chrétiens…

  • Le problème est que l’Église, soucieuse de guider les fidèles, a pu laisser croire que le christianisme était d’abord une morale. C’est la dérive moraliste très bien décrite dans cet article. Ce discours fait oublier que la foi chrétienne est d’abord relation à Dieu, et que c’est de cette foi (fides = confiance) que devrait découler une façon de vivre et de se comporter avec autrui. A préciser: les chrétiens n’ont pas l’exclusivité de la « charité », ils la vivent simplement avec la conscience profonde de témoigner par leurs actes de l’amour de Dieu pour ce monde et tous les hommes. Ce témoignage, pour être véridique, doit être fondé sur la liberté et n’avoir aucune volonté coercitive sur autrui. C’est, de mon point de vue, un lien profond avec le libéralisme.

  • Je crois que d’un point de vue doctrinal, la liberté est essentielle pour l’Eglise Catholique, dans le sens où l’homme ne peut être contraint d’effectuer un choix particulier.
    Mais là où le libéralisme, en voyant la liberté comme FIN en soi, glisse de fait vers un relativisme philosophique qui peut être dangereux pour l’homme, l’Eglise voit la liberté comme un MOYEN de tendre vers ce qu’elle considère être le Bon, le Bien et le Vrai.
    Dieu veut que chacun vienne à lui, mais sur une base volontaire.

    • Il est vrai que certains libéraux font de la liberté une sorte d’idéologie. Je crois qu’il en existe heureusement d’autres qui considèrent que la liberté est le meilleur moyen d’améliorer la condition humaine.

      • @ Huger : « font de la liberté une sorte d’idéologie » ???

        affirmation incompréhensible, sachant que la liberté n’est qu’un moyen, pas une fin.

        Elle n’est une fin que dans le cadre de la philosophie politique, cad afin de définir la meilleure façon de vivre en communauté et de prospérer.

        Pour les libéraux, la lbierté est le meilleur (en fait le seul) moyen pour arriver à cette fin, qui n’est qu’une fin pour la vie en société, aucune indication sur ce que doit être les fins humaines.

        Si vous avez les noms de ces libéraux, je suis preneur …

        • @stephane : Vous ne pouvez nier que certains prétendus « libéraux » sont guidés par une vision antisociale de la liberté qui consisterait à ne reconnaître par principe aucun Dieu ni aucun maître, aucune règle, ni aucun principe, posant sur tout ce qui vient d’autrui un jugement moral, a refuser le réel et a considérer qu’ils sont investis d’une mission divine qui consisterait à libérer le monde de l’esclavage … Cette vision marxiste de l’aliénation, Rousseauiste de la perversion sociale etc est la version gauchiste, le sophisme qui essaie de décrire la liberté comme l’absence de contrainte, l’homme comme une victime de la société.

          • @ Boulots :

            Ce ne sont pas des libéraux, tout simplement.

            Ceux qui défendent la « liberté réelle » de Marx ne son pas des libéraux, qui eux défendent ce que Marx appelait « la liberté formelle » en rajoutant petit bourgeois 🙂

            • @stephane : oui je sais, les gauchistes sont les champions toute catégorie du hold-up.

              Rien ne ressemble plus à la réalité que son reflet dans le miroir de Narcisse.

              Mettez un marxiste en caleçon au milieu du Sahara et il comprendra peut être ce qu’est la liberté réelle … Au moins ça le changera des discours intellectuels.

    • @ Merlot : étudier ce qu’est le libéralisme svp :

      La libert n’est pas une fin pour le libéralisme, le libéralisme prône le respect absolu des droits fondamentaux des individus, donc leur liberté.

      Il laisse à chaque individu définir ses propres fins et les poursuivre de ses propres manières dans le cadre de la Justice.

      En ce sens, il est différent des religions ou autres idéologies collectivistes qui prétendent définir les fins humaiens.

      • Je vous entends.
        Le problème est que si vous acceptez que l’individu choisisse ses propres fins, cela implique que le « cadre de valeur », qu’il soit d’ordre religieux ou séculaire (ce que vous qualifiez de droits fondamentaux), est caduque, puisque cet individu peut choisir de ne pas le respecter.
        Individuellement, j’aurais donc le droit d’exterminer les nains par exemple (ne me dites pas que cela porterait atteinte à leurs droits fondamentaux, puisque vous feriez référence à un cadre qui ne devrait pas forcément être respecté).
        Collectivement, cette négation du « cadre » peut mener à des drames, comme un ex URSS ou DAECH aujourd’hui.
        Au final, soit vous acceptez que la dignité humaine est contractuelle (et que, en terre communiste, tuer un riche pour nourrir 10 pauvres pourrait être un acte moral), soit vous acceptez qu’elle soit transcendante, càd qu’elle ne dépende pas d’une convention, qu’elle vienne « d’en-haut »…

        En effet, d’un point de vue relativiste,les djihadistes ne font au final que choisir une voie parmi d’autres.

        • Vous avez une mauvaise définition de la liberté : la liberté ne consiste pas à avoir le droit (de qui d’ailleurs) de faire ce que l’on veut (avec ou sans limite) cela s’appelle l’inconscience ou la transgression des règles.

          La liberté consiste à avoir conscience que l’on est les seuls responsables, les seuls maîtres de tout ce que l’on fait.

          • Bonjour,

            J’ai du mal de trouver la logique de votre propos :
            – soit vous acceptez les « règles » (d’ailleurs lesquelles et en vertu de quoi?qui?
            – soit vous considérez l’homme comme seul maître, ce qui signifie à titre individuel qu’il n’a plus de règle à transgresser, puisque c’est lui même qui les conçoit.

            Par ailleurs, un djihadiste qui vous égorgerait parce que mécréant suit aussi son propre système de « règles ».
            Votre idée du libéralisme le conçoit?
            Non, mais il serait bien le seul maître de ses actes, non?

            • Il est lassant de perdre son temps avec cette sorte d’argument éculé confondant liberté et licence. Il y a quand même plusieurs siècle que la liberté a été clairement définie, de même que sa contrepartie, la responsabilité. Auriez-vous omis quelques mises à jour de votre logiciel ou est-ce un problème d’incompatibilité matérielle ?

              • Je suis sincèrement désolé de vous avoir fait perdre votre précieux temps, mais si cela vous en coûtait tant, vous auriez pu passer votre chemin.
                Quant à cette « évidence » (je vous imagine, d’après le ton condescendant que vous prenez, lever péniblement les yeux au ciel), force est de constater que le libéralisme moderne a annihilé la notion de responsabilité qui était liée à celle de liberté.
                Vous ne pouvez donc, selon moi, argumenter comme si nous vivions au XVIIIème.
                Je suis, je pense, d’accord sur le fonds avec vous (liberté & responsabilité), mais considérer que cela va de soi est une erreur de votre part.
                Mais je reconnais volontiers que je n’ai peut-être pas lu les auteurs auxquels vous faites allusion, pardonnez donc mon ignorance.

                • Vous devriez : vous ne parlez pas du libéralisme, mais de la caricature qu’en ont fait les socialistes, caricature qui reprend les travers qui sont dus au socialisme et qu’il est bien plus commode de reprocher au « monstre » libéral…

                  Nous sommes bien conscient que cela ne va pas de soi et qu’en dehors de Contrepoints et de quelques îlots, la majorité s’en tient aux mythes et légendes rependus par la bien pensance politiquement correcte donc l’EducNat et la presse sont les bras armés.

                  Le libéralisme n’est pas le capitalisme de connivence, ni l’anarchisme révolutionnaire, ni l’intégrisme religieux et encore moins l’athéisme fanatique.

                  La base du libéralisme est la tolérance et la richesse dans la diversité, la foi que le libre arbitre et la conscience humaine ont des milliard de foi plus de valeur pour réguler la société et apporter le bonheur que ne pourront jamais avoir n’importe quel loi, règlement ou système politique formel.

                  Faites un tour sur Wikipedia ou wikiberal cela vous aidera à faire la part des choses.

                • @ Merlot : le « libéralisme moderne » c’est comme l’ultra libéralisme ou le néo libéralisme, c’est un néologisme vide de sens qui n’a pour but que de disqualifier son contradicteur en utilisant l’insulte.

        • @ Merlot :

          Choisir ses propres fins ne sous-entend pas forcément choisir les règles de vie en société.

          Dans un cas, c’est un choix n’impliquant que soi, dans l’autre, il la société dans laquelle l’individu vit.

          Le fait que je choisisse d’aller au cinema ou de regarder la télé n’implique pas que je définisse un cadre de valeur et de règles comportementales.

          Le « cadre de valeur » du libéralisme (le terme de valeur est mal choisi car il fait référence à une morale, cad à un jugement des fins humaines) n’est pas religieux ou séculaire, il se place sur le plan de la Raison.

          Cf la théorie des Droits Naturels.

          Le fait que vous choisissiez de vivre selon la loi du plus fort (tuer des nains car vous le voulez) vous exclu immédiatement du contexte du libéralisme et de la Liberté.

          Il me semble que vous faites (comme beaucoup) une confusion entre ce que Marx appelait la Liberté formelle (petite bourgeoise) et la Liberté réelle, qui n’est qu’un pouvoir de faire.

          Il est curieux d’ailleurs que de nos jours, les gens refusent la liberté et le libéralisme en attribuant au libéralisme la définition de la liberté marxiste que les libéraux sont les premiers à combattre.

          J’aime bien la définitino de la Liberté donnée par Adam Smith : « la possibilité pour chacun, dans le cadre de la Justice, de poursuivre ses propres fins de ses propres manières ».

          La Justice étant bien sûr le respect des droits fondamentaux d’autrui (Justice et Libéralisme sont quelque part des pléonasmes).

          Pour un libéral, la dignité humaine est liée à la condition même d’être humain, cette évidence étant issue d’un raisonnement rationnel.

          Il est bien évident que la philosophie libérale étant rationaliste, elle s’oppose complétement au relativisme (Daesh ou socialisme), et la combat de toutes ses forces.

          Pour un point de vue intéressant sur l’irrationnalité du relativisme, il y a un passage très intéressant dans « Le Libéralisme contre la démocratie sociale » de Hans Hermann Hoppe.

          Si vous êtes intéressés, je vous fournirais les références, c’est vraiment du très haut niveau intellectuel (normal, Hoppe étant un libertarien).

          Bien cordialement,

          • Nous sommes d’accord sur le fonds, et le besoin de transcendance pour assurer la liberté.
            Cette transcendance que vous acceptez en mettant des majuscules aux mots Droits Naturels, Raison, etc.
            Il y a donc bien « cadre », comme vous le mettez en avant via votre citation d’Adam Smith.

            Enfin, comme souvent, il y a problème de compréhension car nous ne sommes pas d’accord sur le sens à donner à l’un ou l’autre mot…

            • @ Merlot :

              L’argument selon lequel le sens des mots est différent, donc les valeurs différentes, etc etc … ne tient pas.

              Le libéralisme est basée sur la Raison, et la Logique humaine détermine un sens unique à chaque mot, sinon, les hommes ne pourraient pas communiquer (ce qu’ils font pourtant).

              C’est les Principes d’identité et de non-contradiction (cf Aristote)

              Comme disait Platon : « la perversion des mots précède la perversion de la Cité » et Camus : « Mal nommer les choses ne fait que rajouter du malheur au monde ».

              Bref, les mots que j’emploie ont une définition stricte, trouvable dans le dictionnaire ou n’importe où, et je les emploie dans leur seul sens possible.

              je ne comprends pas cette phrase « besoin de transcendance pour assurer la liberté » : aucun rapport entre la transcendance et la liberté, veuillez définir svp ?

              De même je ne comprends ce que vous entendez par « cadre », veuillez définir svp.

              enfin pour finir, pourquoi faut-il choisir le Libéralisme et non le relativisme comme philosophie de vie en communauté ?

              C’est bien simple, en dehors du fait que seul le Libéralisme est moralement défendable (mais on eut encore dire qu’il y a plusieurs morales, à voir, je ne suis pas d’accord),

              le libéralisme est la seule philosophie politique a passer avec succès le test de l’universalisation.

              Seul le Libéralisme est capable d’établir des normes universalisables et universelles (car liées à la nature même de l’être humain).

              Ce que la loi du plus fort (ou tout autre philosophie politique) est bien incapable de faire (s’il y a un plus fort, il y a un moins fort, et la règle n’est pas la même pour chaque).

              Bien cordialement,

              • Hum, loin de moi de vouloir du mal aux nains, ou à qui ce soi d’ailleurs.
                Il s’agissait d’un exemple par l’absurde (quoique des idées de ce type aient déjà été mise ene oeuvre par la passe. ..)

              • Pour illustrer cette idée de transcendance : l’idée de Dieu est reprise dans l’entête wiki du libéralisme : « droits fondamentaux doivent être respectés de par la nature de l’homme, vu comme créature de Dieu.
                Plus bas dans la page, note sur dispute entre libéraux jus naturalistes et libéraux droit positif, ceux-ci accusant les premiers de faire de la métaphysique (ce que j’estime necessaire).
                Si intérêt pour discuter, je suis de Mons, Belgique (cà serait pas mal de développer un réseau libéral physique).
                Bonne soirée à tous.

                • @Merlot :

                  Comme vous l’a expliqué Stéphane, le libéralisme part d’une constatation du monde, de la reconnaissance que le monde est naturellement gorgé de sens.

                  Alors appelez ce sens comme vous voulez : axiomatique, divin, naturel … Ensuite, il pose comme principe que respecter cet ordre naturel est la seule voie raisonnable.

                  La religion explore ce sens, c’est à dire qu’elle est par définition pour tout libéral en dehors du spectre raisonnable, ce qui n’est pas un jugement de valeur (loin de là) mais signifie qu’il faut absolument séparer les choses, et en particulier les agissement qui découlent du temporel de ceux qui découlent du spirituel.

                  La bonne connaissance des axiomes du monde (qui relèvent de la transcendance, de la foi) et la mise en place raisonnée du respect de ces axiomes (qui relève de la raison) donne le libéralisme.

                  Pour reprendre l’article et le lien avec le catholicisme : la nature du monde, de la connaissance et de l’homme (la trinité catholique) sont de nature divine (axiomatique) – la séparation entre foi et raison (entre axiome et raisonnement) donnent les sciences pour le monde, les lumières pour la connaissance et le jusnaturalisme pour l’homme. Le pivot entre foi et raison étant la liberté, le libre arbitre, la conscience.

        • @merlot

          Pour les liberaux il est essentiel de défendre les droits naturels des individus : la vie, la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
          Alors vouloir tuer les nains ,…vous y allez un peu fort !

  • Très intéressant point de vue, qui mériterait d’être développé.

    par curiosité, qu’entendez-vous par : « contre toute parcelle de civilisation née de la Renaissance (en partie chrétienne avec Érasme) ».

    • La Renaissance est aussi la période du Protestantisme. L’Eglise a très mal réagi au critiques formulées par Calvin et autres meneurs de la révolte contre les déviances du clergé de l’époque. Elle s’est recroquevillée sur elle-même, en niant les réalités dénoncées par les protestants, en refusant toute évolution de la doctrine ou des rites. Du coup, tout ce qui était « moderne » à l’époque a été accusé d’hérésie. Le procès de Galilée est l’illustration parafaite de cette réaction.

      • Je me permet juste une remarque sur le procès Galilée. La principale raison qui fait que Galilée est poursuivit, c’est parce qu’il a escroqué l’imprimatur.
        « Galilée, qui veut écraser ses adversaires, publie son ouvrage en demandant l’imprimatur, c’est-à-dire l’approbation de l’Église. Il piège Mgr Riccardi, maître du Sacré Palais, qui avait la mission d’inspecter le dialogue. En effet, lors de l’inspection, Mgr Riccardi n’a connaissance que de la préface et de la conclusion dans lesquelles Galilée ne dévoile pas ses vraies intentions ». (wikipedia)
        De plus, il affirme la supériorité du modèle Copernicien sur le modèle Aristotélicien, alors qu’il ne peut rien prouver (la preuve n’arrivera que bien plus tard avec le pendule de Foucault par exemple) . Sans ces fautes, étant l’ami intime du pape de l’époque il ne risquait pas vraiment grand chose. Il faut rappeler que c’est justement le Pape de l’époque qui lui demande la rédaction du « dialogue ».

        Sur le fait que l’église s’est recroquevillé sur elle même, le raccourci est aussi un peu rapide. S’il y a sans aucun doutes des déviances dans l’église, les protestants n’en sont pas vraiment exempt non plus. Il faut rappeler que Calvin va imposer une théocratie à Genève en contradiction avec la philosophie Thomiste très présente à la fin du moyen age qui réaffirme l’indépendance des pouvoirs politque et religieux ( le fameux « rendez à césar ce qui est a césar, rendez à Dieu ce qui est à Dieu).

  • Il me semble que le paradoxe n’existe que dans des pays aux origines « catholiques », et que les autres pays « chrétiens » en sont exempts (protestants, anglicans)

    Mais l’existence du Vatican ne prouve-t-il pas justement que le catholicisme est aussi une théocratie ? Ainsi, la morale institutionnalisée n’est-elle pas une émergence de la dominance … surtout si on l’évalue aux durée de vie des « empires » … les hommes, ne vivant quelques décennies seulement, héritent de domaines, de pays et de richesse communes qu’il leur faut conserver.

    Aussi les conservatismes précèdent-ils les morales. Constantin et l’empire romain en sont une bonne illustration, tout comme l’Allemagne avec le traitement bienveillant de réfugiés arabes d’aujourdh’hui, au regard de l’extermination de juifs d’hier … . Actuellement, si les catholiques ne sont plus « libéraux », c’est peut-être que la niche qui leur rapportait a évoluée ou s’est déplacée.

    Bref, une multinationale comme une autre, dont le siège social est à Rome.

    • Historiquement ce n’est pas comme cela que les choses ont évoluées en France : les libéraux catholiques qui ont été au pouvoir pendant les 30 ans de la restauration ont été balayés en 1848 par le retour des jacobins socialistes qui ont repris le pouvoir perdu avec la fin de la terreur et la chute de l’Empire.

      La France a été libérale catholique, voir même a la pointe du libéralisme pendant les lumières, mais ce libéralisme s’est effrondré en grande partie sous la pression des anticléricaux.

      • «  »ont été balayés en 1848 par le retour des jacobins socialistes qui ont repris le pouvoir perdu avec la fin de la terreur et la chute de l’Empire. » »

        Le socialisme n’existait pas en 1848, tout au moins la version marxiste qui ne fut publie qu’en 1848 justement (manifeste du parti communiste, par Karl Marx (et Friedrich Engels). Il existait des aspirations socialisantes qui furent balayées par le marxisme.

        Il n’y avaient que les républicains (deux branches dont les bonapartistes) et les royalistes (deux branches, légitimistes et orléanistes).
        Au final, ce sont les bonapartistes qui gagnèrent.
        L’essor industriel de la France date de Napoleon III et c’est aussi celle des grandes réalisations de génie civil qui transformèrent le pays (avec Haussman à Paris par exemple)

        Les deux grands règnes qui transformèrent la France sur le plan des réalisations techniques et des avancées scientifiques furent ceux de Louis XV et de Napoléon III

        • Et revoilà le Roman National …

          Le socialisme n’existait pas en 1848 … Auguste Blanqui n’a jamais existé ?
          Il n’y avaient que les républicains et les royalistes … Louis Blanc n’a jamais existé ?
          Napoléon III ni jacobin, ni socialiste … Saint Simon n’a jamais existé ?

          Ah si Michelet et Hugo voyaient les conséquences de leurs œuvres, ils en riraient sans doute.

          • Note de la modération :
            Pour bavarder, c’est par ici : http://liberaux.org.
            Ici, c’est un espace de commentaires.

          • La restauration débute en 1816 et se termine avec les événements de juillet 1830  » les Trois Glorieures » qui laissent la place à la monarchie de juillet de Louis Philippe qui s’effondre en 1848 avec l’instauration de la très effémèe seconde république qui s’efface 3 ans plus tard lors du coup d’Etat de Louis Napoléon futur Napoléon 3.
            Elle dure donc 16 ans et pas 30 comme vous l’affirmez, un peu de respect envers l’histoire ne fait pas de mal.

            Affirmer que la Restauration est libérale témoigne d’une méconnaissance factuelle sur le plan politique de cette période.

            Les esquisses de mesures libérales prises tenaient plus de l’opportunisme et des intrique de couloir. C ‘était le règne des opportuniste,carriéristes et déstabilisateurs flatteurs d’ego.

            Les 10 dernieres années ont étaient en outre celles d’une dérive absolutisme du pouvoir monarchique exercé par Charles X.

            Foucher qui était le plus proche collaborateur de Napoléon 1er a continué sa carrière au service de la Restauration.

            La Monarchie de Juillet fut libérale en témoigne cette célèbre citation de Guizot:  » Enrichissez vous par le travail et par l’épargne »

            • Subtile distinction … désolé, mais faites de 1830 un tournant et séparez la période en deux si vous voulez, ce n’est qu’une manipulation anachronique.

              • Bah justement c’est les distinctions fines qui font la différence entre la science et le sens commun. Vous faites du sens commun aller taper restauration et monarchie de juillet et vous verrez de vous meme.

                • @bananiak: non ce sont les propagandes qui révisent l’histoire comme ca les arrange. La « monarchie de Juillet » a été érigée en symbole par les socialistes (qui la surnomme la monarchie bourgeoise) pour décréter qu’une monarchie constitutionnelle ne peut fonctionner en France parce que la noblesse est profondément pourrie et aux bottes de la bourgeoisie.

                  Thèse contestée : les dernières lettres de Louis XVI affichent sont soutient à la mise en place d’un régime constitutionnel. Il ne semble donc pas que la question soit un aboutissement de la lutte des classes comme on nous le dit officiellement.

          • Le socialisme existe sous différents courants de pensées comme le libéralisme alors cessez vos affabulations de comptoir vous parler de roman national alors que vous n’avez l’air de ne pas du tout maîtriser l’histoire de France.

            Vous confondez volontairement l’histoire des idées politiques et l’histoire des faits politiques que n’importe quelle historien distingue

            Lire des bouquins qui confortent et flattes vos opinions politiques et philosophiques ne fais en aucun cas de vous une sorte de précepteur de la vérité éclairée en science humaine et sociale.

            Merlot je vous encourage à diversifier au maximum vos ouvrages de lecture et à adhérer à ce qui sera en accord avec vos propre convictions morales politiques et religieuses.

            Mais ne vous laisser pas rabaisser par des gens qui vous disent  » vous devriez » ou  » ah la c’est bien » ou  » il n’ y a que »

            ( c’ est la première fois que j’ observe ce type de réaction à un commentaire sur un article d’ un site censé promouvoir le « nivellement vers le haut » )

            Quelques puissent être leurs opinions il faut toujours s’en méfier.

            Certains commentaires sur la forme ne varient guère de l’humanité ou de n’importe quel journal lambda au final et procède plus de la propagandeu idéologique que du débat d’idées.

    • Il ne semble pas vraiment que ce paradoxe n’existe que dans les pays « catholiques ». En particulier, si l’on tient compte du fait que c’est souvent les partis les plus « anti-catholiques » qui sont souvent les plus anti-liberaux. Il suffit de regarder la gauche et l’extrême gauche des pays « latins »: Grèce, Italie, Espagne, France… Je ne vois pas vraiment non plus un débordement de libéralisme chez nos amis suisses Francophone qui bien que historiquement protestant, sont les plus tentés par le socialisme.

      J’ai du mal à voir en quoi l’existence du Vatican ferai du catholicisme une théocratie. S’il le débat monisme/dualisme a traversé l’europe de la fin de l’antiquité au début de l’ère moderne( Augustinisme vs Thomisme). Il n’y que dans l’Europe chrétienne et même catholique, les pays orthodoxes restant le plus souvent dans le modèle césaro-papiste romain, que l’on va envisager la séparation des pouvoirs spirituel et temporelle.

  • Certains devraient se poser la question de l’origine du mot « Banque ». Egalement, qui inventa la comptabilité ? Qui inventa le mot « Renaissance » ? et fut également le plus grand banquier européen dont les établissement étaient ouverts partout.
    Quelle famille puissante donna plusieurs papes à l’Eglise ?

  • Pardon français ne me pas premier langue (ou deuxième), mas je suis etudiant français.

    Pensé qui théologie de la liberation est le grand problème pour l’Église, tout Latine Amérique est socialist et maitenant l’Église. Le liberalism est considéré comme un peché. Malheureusement.

    Merci.

  • Bel article, merci à Florent Ly-Machabert. J’ai hâte de découvrir les deux autres malentendus.

    Le premier malentendu est tout de même renforcé par certains passages de l’Evangile. D’abord Jésus fait fi des distinctions sociales de l’époque et traite tout le monde sur un pied d’égalité. « Les premiers seront les derniers » peut bel et bien être interprété comme une invitation à l’égalitarisme.

    L’image du riche (pour qui il est plus difficile d’atteindre le royaume de Dieu que, pour un chameau, de passer par le chas d’une aiguille) est une critique de la poursuite de l’enrichissement personnel, présenté comme contraire au bonheur céleste. Les ordres religieux « mendiants » comme les Franciscains sont assez fortement imprégnés de cette culture: l’argent est perçu comme une idole néfaste (on ne peut pas servir Dieu et l’argent).

    Il y a encore plein d’autres passages (par exemple la scène des marchands du Temple) qui expliquent la posture critique de l’Eglise vis-à-vis de la réussite économique et son penchant pour l’idéal Rousseauiste ou Marxiste.

    • @fm06 , en fait Jésus n’a fait que cela : secouer les gens hors de leurs certitudes et habitudes . Il est d’ailleurs étonnant dans sa société de naissance qu’il ait pu vivre si longtemps …
      La samaritaine, le fils prodigue , le bon samaritain , leve toi et marche au paralytique, autant dire « rentre chez toi et ne vole plus » à un politique ….
      En fait Jesus a détrôné toutes les idoles , l’argent en faisant partie . Concernant la richesse , ce qu’il critique n’est pas le fait d’être riche , mais le fait d’en être prisonnier .

    • @fm06 : il est malheureusement presque impossible d’éviter l’anachronisme en lisant les évangiles, ni la tentation de prendre les mots au pied de la lettre et surtout d’avoir une lecture morale des choses.

      L’image du riche (le chameau et l’aiguille) peut être lue de deux façon complétement opposées : c’est soit une constatation : la richesse augmente les tentations et donc la difficulté à ne pas perdre son âme – soit une exhortation : il faut …

      Quand on lit les textes, on se rend compte que Jésus constate et ne juge pas, le message « Qui as-tu pour juger le prochain ?  » est répété à foison

      L’article parle très bien de cette tentation du moralisme, du manichéisme … qui sont à la fois fermement combattu par l’Eglise et les docteurs de la foi et dont l’Eglise n’arrive pas à se détacher complétement.

      • Ah bon? Depuis quand peut on lire une même chose de 2 façons opposées alors que vous prétendiez le contraire quelques commentaires plus haut?

        Malhonnêté intellectuelle quand tu nous tiens

  • Article très intéressant. Merci à Contrepoints.

    Afin d’éclairer le débat, voici ce que dit le Cathéchisme de l’Eglise Catholique sur la liberté et la reponsabilité:

    http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_P5H.HTM

  • La restauration débute en 1816 et se termine avec les événements de juillet 1830  » les Trois Glorieures » qui laissent la place à la monarchie de juillet de Louis Philippe qui s’effondre en 1848 avec l’instauration de la très effémèe seconde république qui s’efface 3 ans plus tard lors du coup d’Etat de Louis Napoléon futur Napoléon 3.
    Elle dure donc 16 ans et pas 30 comme vous l’affirmez, un peu de respect envers l’histoire ne fait pas de mal.

    Affirmer que la Restauration est libérale témoigne d’une méconnaissance factuelle sur le plan politique de cette période.

    Les esquisses de mesures libérales prises tenaient plus de l’opportunisme et des intrique de couloir. C ‘était le règne des opportuniste,carriéristes et déstabilisateurs flatteurs d’ego.

    Les 10 dernieres années ont étaient en outre celles d’une dérive absolutisme du pouvoir monarchique exercé par Charles X.

    Foucher qui était le plus proche collaborateur de Napoléon 1er a continué sa carrière au service de la Restauration.

    La Monarchie de Juillet fut libérale en témoigne cette célèbre citation de Guizot:  » Enrichissez vous par le travail et par l’épargne »

  • Bonjour Monsieur,
    Cet article très intéressant tombe pile dans certaines de mes préoccupations (réconcilier catholicisme et libéralisme). J’ai hâte de lire la suite.

  • Les commentaires sont fermés.

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