Cash : surveillez vos poches !

Quand l’État se servira dans vos poches, il sera trop tard.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Cash : surveillez vos poches !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 9 septembre 2015
- A +

Par Bill Bonner.

poche vide credits Peter Gerdes CC BY-NC-ND 2.0
poche vide credits Peter Gerdes CC BY-NC-ND 2.0

Oui, septembre est arrivé. Comme prévu, la volatilité boursière augmente. La Guerre zombie s’intensifie. Les investisseurs prennent peur.

Les gens perdent confiance. Ils perdent probablement confiance dans les dirigeants d’entreprises, par exemple. Qui veut détenir les actions de sociétés gérées par des idiots qui achètent leurs propres actions à prix record juste avant une liquidation boursière ?

Ou peut-être se demandent-ils quelle part des 200 000 milliards de dollars de dettes mondiales peut être remboursée ?

À moins qu’ils ne commencent à réaliser à quel point les politiques de la Fed sont frauduleuses ?

Mais maintenant… attention ! Titubant sous les coups des deux dernières semaines, attendez-vous à une contre-attaque vigoureuse des zombies et de leurs alliés.

L’un ou l’autre gouverneur de la Fed — voire Janet Yellen elle-même — se présentera et nous dira de ne pas nous inquiéter d’un retour à « la normale ». Nous sommes bien trop avancés dans la bizarrerie pour revenir la normalité, désormais.

À coup sûr, les sherpas de Wall Street vont faire les gros titres en expliquant que les marchés deviennent parfois déraisonnablement craintifs. Ils avertiront les investisseurs que le moment est venu de faire la chasse aux « bonnes affaires ». Le Dow à 25 000 ! Pourquoi pas ?

Ils ont peut-être raison. Il ne peut qu’y avoir une explosion inflationniste à un moment ou à un autre. Les actions grimperont en flèche. Mais pas avant de s’être effondrées.

Attention à la contre-attaque…

En attendant, surveillez vos arrières. Une sérieuse contre-attaque se prépare. Elle concernera les lignes de ravitaillement. Les compères et les autorités tenteront de nous couper de nos finances et notre ligne de retraite, nous prenant au piège entre l’enclume de la déflation boursière et le marteau de l’inflation des autorités. Il n’y aura pas d’issue, pas de sortie possible.

La semaine dernière, le Financial Times a publié un article appelant à l’abolition du cash. Il parlait de mettre à la retraite « une autre relique barbare » affirmant que les espèces causent « beaucoup de distorsions dans le système économique ». Vous imaginez un peu ? Le cash cause des distorsions économiques ! Selon le Financial Times :

« L’existence du cash, un instrument au porteur à taux d’intérêt zéro, limite la capacité des banques centrales à relancer une économie déprimée. Le souci, c’est que les gens pourraient  échanger leurs dépôts contre des espèces si une banque centrale faisait passer ses taux en territoire négatif »…

Bien entendu, l’article répétait également les accusations familières : le cash finance le terrorisme, l’évasion fiscale et le marché noir. Rendre le cash illégal, dit-il, « faciliterait la tâche d’un gouvernement décidé à écraser l’économie informelle ».

Vous voyez où tout ça nous mène, n’est-ce pas, cher lecteur ? Si les autorités peuvent bannir le cash, elles vous auront entièrement en leur pouvoir. Vous investirez quand elles voudront que vous investissiez. Vous achèterez quand elles veulent que vous achetiez, ce qu’elles veulent que vous achetiez.

Vous serez contraint de conserver votre argent dans une banque — une banque contrôlée, bien entendu, par les autorités. Vous direz que vous aurez « de l’argent à la banque », mais ce ne sera pas vrai. Tout ce que vous aurez, c’est un crédit auprès de la banque.

En l’état actuel des choses, la banque aura du cash réel — mais de loin pas assez pour satisfaire ses engagements. Si cette nouvelle attaque réussit, de par la loi, vous n’aurez plus de cash du tout. Vous serez cerné. Si les autorités veulent vous forcer à dépenser… ou investir… votre argent, elles imposeront simplement un « taux d’intérêt négatif », qui n’est rien de plus qu’une taxe. À Chypre, ils ont ponctionné les plus gros comptes d’une taxe de 50% simplement parce que les banques n’avaient pas assez d’argent. En Argentine, elles ont carrément été fermées. Lorsqu’elles ont rouvert, les dépôts en dollars avaient été convertis en pesos, avec une perte de 66% !

Quand l’État se servira dans vos poches

À mesure que les actions baissent, vous pouvez vous attendre à ce que de plus en plus de gens veuillent détenir du cash. Si les valeurs baissent de 10%, le cash a, en termes relatifs, grimpé de 10%. Les gens en voudront. Mais si cette manœuvre d’encerclement fonctionne, vous ne pourrez plus obtenir de cash réel. Tout ce que vous aurez, c’est une demande envers les débiteurs les plus insolvables de toute l’économie.

En 2008-2009, quasiment toutes les grandes banques étaient au bord de la faillite. Mais si elles réussissent à nous isoler du cash, ça n’arrivera plus jamais. Parce que les banques n’auront qu’à se servir chez nous — avec l’approbation pleine et entière des banques centrales, des gouvernements et des zombies un peu partout.

Plusieurs de nos lecteurs nous ont déjà raconté qu’ils avaient eu des problèmes pour retirer du cash de leurs propres comptes. Les banques traînent des pieds. Elles imposent des plafonds de retraits. Elles veulent que vous veniez en personne… et ainsi de suite.

Pour l’instant, l’impossibilité d’obtenir du cash rapidement est simplement ennuyeuse. Mais attendez. Il ne faudra pas longtemps avant que de nouvelles initiatives pour « stimuler » la demande soient annoncées. Peut-être que les taux négatifs suffiront. Peut-être y aura-t-il un crédit d’impôts général. Mais tôt ou tard, le marteau de l’inflation s’abattra. Et votre incapacité à retirer du cash deviendra plus qu’ennuyeuse : elle se muera en plaie mortelle. Vous serez prisonnier d’un compte en banque domicilié dans une institution en faillite. Les autorités et leurs compères bancaires vous diront quand et comment accéder à votre propre argent.

Les autorités annonceront un « jour férié ». Peut-être que les transferts vers des vendeurs d’or ou des comptes en devises étrangères seront déclarés illégaux. Ou peut-être qu’il faudra simplement beaucoup de temps — pendant que votre épargne perd rapidement sa valeur — pour sortir votre argent.

Pour plus d’analyses et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

Voir les commentaires (29)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (29)
  • Que faire que conseillez-vous ?

    • Achetez de l’or tant que vous le pouvez et barrez vous de la france. On peut aussi se rassembler et lycher des hommes politiques mais il faudra etre nombreux… genre 2 ou 3 million de gens en bonne sante et determines.

  • J’ai accès aux pièces d’or via ma banque qui peut me les délivrer. Frais d’environ 10%.

  • L’avenir de l’humanité c’est un champ de patate et un bon fusil….

  • C’est vrai, nous avons eu beaucoup de mal a retirer 1000 € de notre compte au mois d’Aout, le banquier a littéralement trainé les pieds et nous as fait 2 retrait de 500 € chacun….Il est évident que cela l’a perturbé et que peut etre sa hiérarchie l’as aussi freiné…de toute évidence, il se trame quelquechose ….pour le moment les distributeurs délivrent encore 400 € sans problème, amis jusqu’a quand..Et puis , rien n’interdira a l’état de déclarer l’argent liquide Hors la loi…nous serons alors pris au piège..

    • Il y aura toujours moyen , avec un peu d’imagination , de contrer ces lois dictatoriales liberticides ( d’ailleurs la limitation des paiements en liquide à 1000 euros est une loi socialiste , que ce qui ont voté pour ce parti ne se plaignent pas , que pouvait-on attendre d’autre du collectivisme? ) .
      Hier , si je voulais repeindre la cuisine de quelqu’un au black , je lui demandais x euros !
      Aujourd’hui ( toujours pour échapper à la voracité de l’Etat ) , si je veux faire le même black , je dirai à mon client que je repeindrai sa maison s’il m’achète un i. phone ( avec sa carte ) ou s’il vient réparer ma bagnole , ou autre….Quand vous voyez comment notre argent est utilisé , c’est presque un devoir moral de ne rien donner à l’Eat !

      • on pourra donc revenir au troc des biens et surtout des services , et là , mauvaise nouvelles pour l’Obèse , c’est pratiquement invérifiable !
        Ou , s’il n’y a plus de cash , se faire payer en ‘ biens ‘

        • le troc est tout de même une régression énorme. comment stocker un avoir de troc ? et on le troque avec qui ?
          exemple, il y a quelques années, j’ai donné 2 000 euros à un maçon pour payer son temps de travail pour faire un garage. il n’y aurait pas eu les billets de 50 euros, comment faire ? lui avec 2 000 euros, il voulait partir en vacances, se payer des repas au restaurant au bord de la plage… comment faire ? dire au restaurateur à 600 km de chez moi de lui donner à manger gratuitement, que lors des prochaines vacances, je viendrai chez lui pour travailler gratuitement ?

          • Oui , je sais , ce n’est qu’un pis-aller !
            Mais aussi , pourquoi continuons-nous à voter pour ces gens là alors qu’on sait très bien que le but d’un politicar est de nous retirer nos libertés individuelles et de nous voler ?

      • C’est vrai qu’a chaque fois qu’il y a une loi liberticide , les citoyens détournent ces lois, réduisant a néant celle ci (rapelons nous Hadopi) , sauf que là c’est notre argent,, qui est dans une banque , que l’état nous as obligé a s’y inscrire et que nous ne pouvons pas tout payer par le troc…nous ne serons pas libre du tout, et le troc n’est pass du tout la parade …..

    • C’est vrai.
      J’ai tenté de retirer 500.- refusé alors que le compte était alimenté.
      Mais 400.- est passé.
      L’accès au cash devient de plus difficile.

  • Si nous laissons faire sans réagir alors c’est bien fait pour nous , nous méritons notre esclavage !

    • Je suis en partie d’accord, notre impassibilité nous condamne et il est peut être de notre responsabilité d’empêcher ça.

      Mais en pratique ça reste extrêmement difficile, les banques et les politiques tiennent le monde, les enjeux géopolitiques restent hors de la portée de nos actions.

      – On peut retirer du cash et convertir ses avoirs en or physique (et encore, une fois l’argent liquide et l’or « hors la loi » ça n’aura plus de valeur)

      – On peut investir dans un lopin de terre et se couper au maximum de la société, avec toutes les contraintes quotidiennes évidentes que cela apporte.

      – On peut pendre haut et court les banquiers et les politiques si ils touchent à notre épargne ? Pff tant que la population aura sa télé et son frigo bien rempli, aucune chance.

      On est dans une spirale dangereuse qui sonnera bientôt le glas de nos libertés individuelles et de nos « niveaux de vie » d’occidentaux, soyez en sûrs. Ceux qui le vivront le mieux seront ceux qui ont le moins à perdre.

      • qui sont ceux qui ont le moins à perdre ?
        en réalité, ça se passera très mal.

      • Pour supprimer complètement le cash il faudrait que tous les pays du monde s’y mettent , sinon c’est impossible , car beaucoup de pays veulent du liquide !
        Dans beaucoup de pays émergents , les gens n’ont pas de compte bancaire , et presque tout se paye en liquide !
        De plus , beaucoup de pays ont besoin de devises. Les cartes bancaires étant plafonnées et les banques militant pour la suppression du chèque , ce serait très mauvais pour les transactions et le tourisme.
        Et surtout , les politiciens n’ont aucun intérêt à la suppression du cash , sinon comment feront-ils pour passer les valises ? cela signifierait qu’il n’y aurait plus de corruption chez eux ? inenvisageable pour ces gens là !

  • Je travaille déja à réduire mes comptes, j’achete des biens, que ce soit des voitures ou de l’ammeublement, les biens auront toujours une valeur intrinseque. Là, je vais m’acheter un fourgon ultilitaire, pour mon propre usage et pour le mettre en location le reste du temps pour l’amortir.

  • Et pourquoi pas une grève générale illimitée pour rappeler au gouvernement qui produit la richesse imaginez, les commerçant, les artisants, les airbnb, les ubers, les taxis, les employés, les ouvriers, les retraités pourquoi pas, les fonctionnaire, les médecins, le personnels hospitaliers, tous ceux qui en on marre, pas de manif, mais personne au boulot, ils finiraient par se rendre compte qu’on existe

  • Nous revoilà à jouer à cache cash…

  • pourquoi encore et toujours nous faire peur avec ce cash……..serait ce pour nous faire acheter de l’or petit coquin ?
    sinon , depuis l’autre article j’ai réfléchi sur cette volonté de disparition du cash : les banques empruntent en fonction de leur avoir (les vôtres) donc , un euro sortit en liquide c’est de l’emprunt en moins et donc un manque a gagner, contrairement au chéque ou CB qui n’apparait qu’une pico seconde et disparait aussitôt noyé dans le système bancaire mondial 😉

  • Le plus efficace reste quand même le lynchage des politiques actuellement aux commandes. Mais aussi de la plupart des hauts fonctionnaires. Ca fait du monde à accrocher aux lampadaires….

  • Après avoir lu les 5 – 1res lignes me vient cette question
    qui est ce dé Bill

  • On pourrait aussi marcher à coup de IOU dans la face ou bien commencer à passer aux bitcoins, mais pas sûr que les crypto monnaies soient comprises et acceptées par tout le monde même si intrinsèquement elles sont un excellent outil.

    Et si l’or physique vient à manquer…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Charles-Henri Colombier est directeur de la conjoncture du centre de Recherche pour l’Expansion de l’Économie et le Développement des Entreprises (Rexecode). Notre entretien balaye les grandes actualités macro-économiques de la rentrée 2024 : rivalités économiques entre la Chine et les États-Unis, impact réel des sanctions russes, signification de la chute du PMI manufacturier en France, divergences des politiques de la FED et de la BCE...

 

Écarts économiques Chine/États-Unis

Loup Viallet, rédacteur en chef de Contrepoints... Poursuivre la lecture

L'influent économiste Olivier Blanchard (ancien économiste principal au FMI) avait prévu, un peu imprudemment, que les taux d’intérêt (réels) allaient rester faibles et inférieurs aux taux de croissance réels pour les 20 prochaines années, et cela pour tous les pays (cf. PIIE, Reexamining the economic costs of debt, O. Blanchard, Nov. 2019). Donc inutile de procéder à un ajustement, la dette publique allait décliner par enchantement.

Pour M. Blanchard, les taux étaient sur une tendance séculaire à la baisse depuis le XIVe siècle… Dans ... Poursuivre la lecture

Par Daniel Lacalle.

Depuis 1960, le Congrès a relevé le plafond de la dette 78 fois, selon Bloomberg. Le processus de relèvement du plafond de la dette est devenu si régulier que les marchés s'en inquiètent à peine. En outre, comme l'a montré la crise du plafond de la dette en 2011, l'impact sur les prix des actifs s'est surtout fait sentir dans les économies émergentes. En 2011, les dettes turque et indienne ont été les plus touchées, tandis que les bons du Trésor ont augmenté.

Les hommes politiques pensent que le relèvement du... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles