La Liberté d’expression est totale ou elle n’existe pas

La liberté d’expression a-t-elle un avenir en France ?

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Liberté d'expression (Crédits :Demeure du chaos matttdotorg, licence Creative Commons)

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La Liberté d’expression est totale ou elle n’existe pas

Publié le 3 septembre 2015
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La liberté d’expression est un sujet de fond de la réflexion philosophique et politique. C’est aussi, aujourd’hui en France, un sujet d’une brûlante actualité. À ce titre, nous sommes en train de vivre une année 2015 riche en événements et en débats, qui a déjà fait l’expérience concrète d’à peu près tous les tourments, toutes les ferveurs et toutes les entorses que ce concept soulève. 

En voici l’enchaînement. Nous sommes passés de l’attentat perpétré le 7 janvier dans les bureaux de Charlie Hebdo contre la liberté d’expression de dessinateurs caricaturistes, à l’attaque de l’Hyper Cacher de Saint-Mandé où l’assassin s’en est pris au bouc-émissaire éternel que représente le peuple juif, en passant par la grande marche nationale du 11 janvier censée clamer haut et fort le choix inconditionnel de la France et des Français pour la liberté d’expression, suivie immédiatement de la promesse gouvernementale de durcir sa lutte contre le terrorisme dans une forme qui sera finalement celle de la Loi Renseignement qui, par la surveillance universelle qu’elle autorise, est de fait une atteinte aux libertés individuelles, et enfin aux interdictions administrative et judiciaire faites à Dieudonné de produire ses spectacles et de s’exprimer sur le terrorisme. Aussi, on peut dire que dans notre pays, en dépit des discours naturellement toujours en sa faveur, la liberté d’expression n’est pas fermement établie et qu’elle subit abondamment coups, entailles et déchirures.

Pourtant, dans nos démocraties occidentales issues des Lumières, la liberté de pensée associée à l’échange des idées, par tout ce que cela implique pour le développement des connaissances, des sciences et des techniques, a accompagné les formidables progrès que nous connaissons depuis deux cent cinquante ans et qui se sont traduits par une nette augmentation de l’espérance de vie, du niveau de vie et du niveau d’éducation, ainsi que par une profonde évolution des structures de la société, sur la question des relations hommes femmes ou sur la séparation entre les Églises et l’État, par exemple. Il est donc extrêmement préoccupant de sentir une régression s’installer.

Il se trouve qu’à titre personnel les attentats « Charlie » et leurs conséquences variées m’ont tellement saisie d’effroi qu’ils ont déclenché chez moi, avec d’autres raisons sans intérêt ici, l’envie irrésistible de m’exprimer ouvertement sur les sujets qui me tiennent à cœur, d’où ce site. De ce fait, je comprends d’autant mieux l’initiative de l’Institut Turgot d’organiser à l’Assemblée nationale dès fin janvier 2015 une réunion sur le thème « Libéralisme et Liberté d’expression : la liberté doit-elle être sacrifiée à la sécurité ? » Les trois interventions des avocats Patrick Simon, Jean-Philippe Feldman et Jean-Philippe Delsol, portant respectivement sur les régressions de la liberté d’expression, les affaires Dieudonné et les fausses libertés dans un État impotent, sont présentées dans la vidéo ci-dessous (1 h 02 ‘) :

 

Par la suite, ces trois contributions ont été complétées par sept autres afin de donner naissance à l’ouvrage collectif Libéralisme et liberté d’expression dont Henri Lepage, économiste français libéral, a assuré la direction.

Un volet important des restrictions apportées à la liberté d’expression concerne les lois mémorielles et les lois de censure de l’opinion analysées par plusieurs auteurs de ce livre, dont Philippe Nemo. J’en ai déjà abondamment parlé, ainsi que du cas Dieudonné, dans l’article Manuel, tu nous emmènes où comme ça ? Je n’y reviens donc pas afin de me consacrer plus particulièrement à la contribution d’Henri Lepage sur le principe de précaution et à celle de Damien Theillier sur la nécessité d’un marché libre des idées.

Le principe de précaution, une forme de censure préventive

Libéralisme et liberté d'expressionLe principe de précaution n’est pas directement lié à la question de la liberté d’expression, mais il met en évidence des mécanismes d’aménagement du droit qui relèvent clairement de l’arbitraire juridique et politique. Dans le droit occidental traditionnel, un accident est le produit d’une faute qui met en jeu la responsabilité individuelle de celui qui a commis la faute en question : si quelqu’un fait éclater un pétard qui met le feu à une grange, la faute incombe à ce quelqu’un (exemple donné dans l’article). Or la tendance actuelle consiste à ne plus tant s’arrêter à une faute qu’à remonter une chaîne de causalités tout le long de laquelle on détermine des risques. Dans l’exemple cité plus haut, pourquoi ne pas remonter à l’inventeur de la poudre ? Les responsabilités sont alors distribuées en fonction des risques et non plus en fonction de la faute. Or cette répartition des responsabilités ne peut être qu’arbitraire, parce que ces risques n’étaient pas matérialisés en accident quand la poudre fut inventée, pour suivre l’exemple. On devient donc responsable, non parce qu’on a commis une faute, mais parce que les pouvoirs publics ont identifié une chaîne de risques potentiels.

Le principe de précaution, inscrit dans notre constitution, donc judiciarisé, par Jacques Chirac, constitue selon Henri Lepage l’apothéose de la dégradation du droit de la faute vers le risque et de la responsabilité individuelle vers la responsabilité collective. En effet, le principe de précaution consiste à doter l’humanité présente d’une responsabilité envers les générations futures visant à leur transmettre un monde encore vivable. Dans ce système, il revient à des experts d’évaluer des risques, et à des politiques ou des administrations de prendre les décisions de faire ou de ne pas faire. L’action juridique découle des risques et non plus d’une faute établie. La responsabilité collective tend à se substituer au libre-arbitre individuel, tandis que la responsabilité sans faute tend à renforcer l’arbitraire des décisions de justice en fonction du coupable idéal que tel ou tel pouvoir politique préfèrera incriminer.

En plus de ces considérations juridiques, il me semble que la prééminence de l’évaluation de toute action selon les risques entraperçus tend à entraver fortement toute possibilité d’entreprendre. Cela affecte la recherche scientifique ainsi que toutes ses applications industrielles et commerciales possibles. C’est ce principe de précaution, qui semble sympathique et avisé au premier abord, mais qui se révèle en fait complètement inhibiteur, qui veut qu’on n’explore pas les possibilités offertes par les gaz de schiste dont la France aurait les deuxièmes plus importantes réserves en Europe, et dont elle pourrait tirer des bénéfices considérables en terme d’autonomie énergétique, d’emplois et de prix de l’énergie. Finalement, on peut assimiler le principe de précaution à une forme de censure préventive.

Défendre le « libre marché des idées »

Tout marché qui commence à subir des distorsions, que ce soit par l’encadrement des prix, la distribution de subventions, un numerus clausus ou diverses autres réglementations, est un marché faussé qui génère tôt ou tard le mécontentement de ses acteurs. Il en va de même dans le domaine des idées. À partir du moment où il est question d’encadrer certaines idées, d’en interdire d’autres et de favoriser certains thèmes, via l’école ou les médias, on débouche inéluctablement sur une vie intellectuelle en route pour l’appauvrissement. C’est ainsi que je vois les choses, et l’article de Damien Theillier intitulé « Pour un libre marché des idées et des opinions » ne pouvait que m’intéresser.

Tout d’abord, comme pour les lois mémorielles, il convient d’admettre sans tergiverser que les paroles, même déplaisantes (et celles de Dieudonné sont pour moi très déplaisantes) ne sont pas des actes et ne sauraient être criminalisées. La seule attitude possible dans une société ouverte consiste à les combattre dans le cadre de débats ou de conseils, ou éventuellement à ne les considérer qu’avec indifférence, certainement pas en assignant l’auteur des mots au tribunal.

Ensuite, Damien Theillier justifie la nécessité d’un marché libre des idées pour trois raisons : la liberté d’expression donnée aux individus leur fait rechercher par eux-mêmes, et non par un décret supérieur, ce qu’ils jugent bien et ce qu’ils jugent mal, elle est la plus à même de faire émerger de nombreuses idées nouvelles parmi lesquelles on a le plus de chance d’aboutir à la vérité, enfin la censure des idées qu’on qualifie de mauvaises n’aura jamais l’effet de faire disparaitre ces idées.

Pour ma part, j’ajouterais volontiers que l’homme, tout rationnel et hautement intellectuel qu’il soit, n’est nullement à l’abri de commettre des erreurs. J’ai déjà mentionné dans un précédent article que nous étions fréquemment aveuglés dans nos raisonnements par des biais cognitifs nombreux. Il n’est pas du tout certain que face à un problème donné, nous saurons tout seul en trouver les meilleures solutions. Il est dès lors impératif de faire en sorte que tous les autres hommes puissent s’exprimer à leur façon sur ce sujet.

C’est du reste un principe épistémologique essentiel que de qualifier une théorie  de science par le fait qu’elle peut être réfutée, ainsi que l’a expliqué Karl Popper dans La logique de la découverte scientifique. Qu’adviendrait-il dans un univers de censure des opinions contraires ? Il adviendrait Lyssenko et sa théorie absurde sur la transmission héréditaire des caractères acquis. Ce pseudo-scientifique prétendait qu’il existait deux sciences : une science bourgeoise et une science prolétarienne. Tous ses travaux s’articulaient dans le cadre politique d’une science de classe et s’imposaient non pas par possibilité d’être réfutés, mais par conformité avec l’idéologie de classe du régime soviétique. La façon dont est conduite aujourd’hui la science du climat sous les auspices d’un GIEC à dominante politique est à cet égard assez problématique et la publicité intense donnée à la future conférence climat COP21 qui se tiendra à la fin de l’année à Paris prend les allures d’une intimidation assez peu scientifique des opinions climato-sceptiques.

Ainsi, selon moi, la liberté d’expression n’est pas d’abord la possibilité qui m’est offerte de m’exprimer, elle est avant tout ma reconnaissance des possibilités d’expression des autres. C’est en effet dans l’acceptation de la confrontation des idées que la liberté d’expression devient véritablement féconde. Il s’ensuit, c’était mon titre et ce sera ma conclusion, que la liberté d’expression ne peut être que totale. À défaut, elle n’existerait pas, et disparaîtrait alors avec elle toute possibilité de progrès moral, scientifique et technique de l’humanité. Disparaitrait avec elle toute possibilité de vivre dans une société ouverte et plurielle.

La société qui est en train de se construire sous nos yeux, avec des lois de censure de l’opinion, des lois mémorielles, des interdictions quasi tabous de dire du mal de ceci ou cela façon Dieudonné, des lois de censure préventive telles que le principe de précaution et avec une loi Renseignement qui instaure une surveillance de masse, n’est pas une société ouverte. Elle comporte les germes étroitement normatifs des sociétés fermées, telles que le fondamentalisme islamiste, que l’on prétend justement combattre.


Sur le web

Lire aussi : Pour un libre marché des idées, par Damien Theillier

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  • Notre société n’a pas attendu « Charlie » pour se fermer. Les gens croient, à tort, qu’ils savent qui ils sont eux-mêmes. Mais le rite initiatique pour devenir adulte n’existe plus. Le rite de compiler les erreurs et d’en faire un terreau pour devenir une personne responsable a été effacé, remplacé par l’inconsistance des codes « politiquement » corrects. Aujourd’hui chacun croit savoir qui il est, chacun croit être un véritable individu à part entière alors qu’il ne fait que suivre béatement le mouvement d’une société asservie et sans but. Certains deviennent fous car ils ne comprennent pas où se situent le problème. D’autres ne s’intègrent pas et errent en se demandant se qui clochent en eux. Paradoxalement, ces réactions sont peut-être les plus saines d’esprit. Car la majorité ne réagit pas et vit dans une angoisse et un stress qu’ils ne comprennent pas et dont ils n’ont même pas conscience. Ils n’en ont pas conscience car ils se laissent abuser par le discours trompeur d’êtres médiatiques et par la mouvance du bloc social.

    Nous vivons une époque misérable.

  • Les restrictions à la liberté d’expression sont dues à l’identification que l’ont fait communément entre les idées, les discours oraux ou enregistrés et les écrits avec ce qu’ils sont censés représenter.
    Or une parole ou un écrit n’est PAS ce qu’il représente, comme la carte n’est PAS le territoire.
    Le mot (ou carte, ou symbole) revolver n’est pas plus dangereux que le mot amour.
    Tant que nous identifierons le langage aux faits, nous ne valons pas mieux que les « sauvages » avec leurs totems ou leurs grigris.

    • Vous avez tout à fait raison. Et c’est pour la même raison que nos politiques croient qu’en votant une nouvelle loi, ils ont agi. Mais tant que rien n’est fait pour qu’elle soit effective, c’est exactement comme crier « sésame, ouvre-toi » devant une porte en espérant qu’elle s’ouvre, c’est de la pensée magique. Comme on dit en langage savant, la loi ne contient pas en elle-même les conditions de son effectuation.
      De même, une promesse n’est une promesse véritable que si nous agissons conformément à son contenu. On pourrait multiplier les exemples.
      A mon avis, cela montre que l’homme est d’instinct platonicien – nous pensons que les concepts ont une existence « réelle », « dans le monde ». Malheureusement ce n’est pas le cas.

      • Oui vous avez mis le doigt sur le problème mais y associer Platon ne me semble pas correct!!!
        Non, les articles, les textes, les déclarations, les élucubrations, les théories ne sont souvent que des mots, des conceptions théoriques, des raisonnements logiques ou délirants. Il en va de même de cette rage législative et règlementaire (vos 2,2 kgs de code du travail fait partie de ces délires, comme les amendements déposés contre « le mariage pour tous »).

        Pour moi, il est clair que la France n’est pas le pays des droits de l’homme mais celui où on en parle le plus: il y a une sacrée différence! Tous ces mots dont on se gargarise mais qui ne sont pas suivi d’actions concrètes dans un pays qui s’enfonce imperturbablement: c’est exotique pour un étranger, comme moi!

        J’attends impatiemment la campagne télé de 2017, période faste pour le bla-bla, souvent comique, tant on se doute que ce sont des mots et que ça ne restera que des mots!

        • La France n’est le pays des droits de l’homme que dans l’imaginaire « collectif ». Dans les faits la France à été un pays au moins aussi violent et répressif envers les individus que tous les autres.

          • Sans avoir fait les comptes, je vous crois volontiers mais quel politicien, quel grand entrepreneur, quel grand soldat ne s’est pas dit un jour, avec plus ou moins de cynisme, qu’atteindre son but était plus important que les « dommages collatéraux », comme on dit pudiquement, maintenant?

            De l’autre côté, il y a les excès des « perfectionnistes » des droits de l’homme comme cette condamnation officielle du « Zwarte Piet » qui accompagne la fête de Saint Nicolas, patron des enfants et des écoliers, aux Pays-Bas (mais pas uniquement!), parce que ce « père fouettard » a la peau noire, traditionnellement, signe « évident » d’un « racisme » à condamner! À quand la condamnation du Père Noël qui, comme on le raconte, se fait aider par des nains, pour emballer les cadeaux: « discrimination insupportable » des « personnes de petite taille »? Ou une condamnation de Blance-Neige?

  • Je rejoins l’auteur dans son appréciation du principe de précaution, mais je ne pense pas qu’il faille opposer la notion de « risque » et de « faute » au point ou le fait l’auteur. On pourrait dire, par exemple, qu’une faute n’est jamais qu’une mauvaise appréciation des risques.
    Par ailleurs, il est vrai que la responsabilité dite « pour risque » tend à se développer au dépend de la responsabilité pour faute, mais des responsabilités « pour risque » ou sans faute existent au moins depuis la création du code civil (la responsabilité des parents pour les fautes de leurs enfants, la responsabilité du gardien d’un animal).
    Pa ailleurs, la meilleure réfutation du principe de précaution est assez simple et n’a pas besoin d’une critique de la notion de risque. Grosso modo, ce principe consiste à généraliser le « dans le doute, abstiens-toi », mais le problème c’est que:
    1. l’abstention comporte elle-même des risques.
    2. il nous faut des raisons de douter, comme disait Wittgenstein. Il ne suffit pas d’imaginer que telle décision pourrait causer des catastrophes variées – il nous faut des éléments, fussent-ils statistiques ou probabilistes, sinon il n’y a pas de risque.
    Ce qui est amusant in fine, c’est que jamais nous n’avons vécu une vie aussi peu risquée (moins de maladies, d’insécurité, de bêtes sauvages) comme en témoigne d’ailleurs l’augmentation de l’espérance de vie, mais la plupart des gens sont persuadés du contraire, (1) parce que les « nouveaux risques » sont beaucoup plus techniques, moins compréhensibles, et il n’est plus possible d’avoir l’illusion de les contrôler et (2) parce que l’amélioration des techniques laisse croire qu’on pourrait contrôler les dits « nouveaux risques ». Finalement, on reproche à la technique de créer du danger (alors que pour l’essentiel elle nous sécurise) exactement comme on reproche au capitalisme de créer la faim dans le monde…

    • Mais où est le curseur entre risque et faute ? Dans l’Objectivité scientifique ? Votre oeil ? Celui de l’état maman ? Le collectif pour le bien de nos petits enfants ?

      On en revient à une opposition entre risque et faute…

    • Je pense que moins on est exposé au risque, plus il nous fait peur. Il est significatif que la société française, où l’État-providence prétend protéger les citoyens de tout, est celle paraît-il, où l’on a plus peur de l’avenir…

  • bravo, c’est bien dit et bien de le dire.
    Malheureusement difficile de croire que la direction choisie après charlie soit celle-ci, et les censeurs sont à l’affut.

  • Je n’aime pas tellement trop la nuque des charcutiers

  • Quel bel article, bien structuré et démonstratif !
    Merci, je me suis régalé de le lire !
    Il met au clair certaines appréhensions déjà ressenties, et me conforte dans l’idée que notre gouvernement (actuel) aggrave considérablement la « fermeture » progressive de notre liberté [d’expression, mais pas seulement].
    Que c’est triste de constater que nos « élites » politiques sont persuadées de détenir seules les idées justes pour la société.

  • La liberté d’expression est bafouée par Ouest France, BFMTV, l’Express et … Rue 89. Les deux derniers sites m’ont interdit de commentaire, sous prétexte que j’avais écrit qu’il n’y a plus de réchauffement climatique global depuis 1997, sources à l’appui. BFMTV ne publie aucun de mes commentaires sur le climat et l’énergie.

    Ouest France, depuis le 26 août, censure tous mes commentaires sur le climat, sous prétexte que je ne respecte pas la charte des commentaires, ce qui est évidemment faux (j’ai pris la peine de vérifier).

    J’ai protesté auprès de la Direction de la Rédaction, mais son silence gêné est assourdissant.

    Voilà ce que je viens de lui envoyer:
    « En Janvier dernier, nous avons tous été bouleversés par le drame de Charly Hebdo et nous avons manifesté dans la rue pour dénoncer ces assassinats barbares et défendre la liberté d’expression.

    Cette liberté d’expression est nécessaire dans notre démocratie, car, dans d’autres pays, elle est bafouée. Les Français la chérissent, la respectent et en font bon usage (sauf dans certains cas extrêmes que nous dénonçons).

    Notre presse, et en particulier Ouest France, qui a ses racines en terre bretonne, terre de résistance, de forte culture identitaire, et d’amour de la parole, devrait donc ne jamais faire taire ceux qui s’expriment en toute liberté, en toute objectivité, et avec des arguments sérieux et vérifiables.

    Les victimes des massacres de Janvier doivent se retourner dans leur tombe en constatant que Ouest France ne respecte même plus leur combat pour la liberté d’expression, et qu’il se comporte comme ceux qu’il dénonçait en janvier dernier.

    Le vrai courage, c’est celui de laisser s’exprimer la contradiction, et de faire preuve d’humanisme et de tolérance. C’est comme cela que notre pays en sort grandi et enrichi ».

    • Ces journaux ne vous ont jamais retiré votre liberté d’expression.
      Ils ne sont juste pas obligés de vous laisser vous exprimer sur leur site, qui est leur propriété.
      Il ne faut pas tout confondre.

      • Effectivement mais ils le font avec une hypocrisie consternante.

      • de genre d’article qui fait l’apologie de la liberté d’expression devrait être interdit en ces temps de terrorisme.

      • Ils ont une charte des commentaires, et chaque abonné (ce que je suis) a le droit de s’exprimer, à condition de respecter la charte (ce que je fais).

        Me retirer ce droit est une atteinte à ma liberté d’expression, surtout quand la rédaction n’a même pas ma délicatesse de me répondre quand je lui demande des explications.

        • Il sembe que vous ayez mal lu, alors je vous l’ai mis en gras (charte utilisateur Ouest France)

          « Ouest-France se réserve le droit, à sa seule discrétion, de refuser ou de retirer toute contribution (texte, son, vidéo, image ou liens) non conforme aux lois, aux bonnes mœurs ou aux règles éthiques de Ouest-France.

          […………] »

          Eux ont un droit unilatéral, pas vous… et c’est normal, vous n’êtes pas chez vous.

          • Certes, mais comme mes commentaires sont conformes aux lois, aux bonnes mœurs ou au règles éthiques de OF, je ne vois pas pourquoi ils ne respectent même pas leur éthique, à moins qu’elle ne soit à géométrie variable.

          • +1

            « Me retirer ce droit est une atteinte à ma liberté d’expression ». Non c’est, au pire, une atteinte à votre « contrat » d’abonné. Vous avez toujours la liberté de vous exprimer ailleurs. On ne peut parler de censure que lorsque c’est l’état qui promulgue des lois limitant l’expression.

            • Nulle besoin de promulguer des lois pour faire régner la censure, une bonne louche de corporatisme, additionné de copinage et de grasse subvention saupoudré de quelques prébendes et pouf!! vous avez une magnifique auto censure des médias qui « gomme » le politiquement incorrect à la perfection!

      • étant donné que l’état Français subventionne grassement tous ce journaux on peut légitimement penser que chaque Français est en quelques sorte en partie propriétaire de ceux ci et donc qu’en conséquence qui peut interdire à un propriétaire de s’exprimer dans son entreprise?

  • « Liberté d’expression est un doit… » de rêver !

    • Oh mais je paris que les futur puce RFID que tout le monde devra portée (pour détecter les terroristes pédonazis évidemment) pourrons également détecter les rêves « déviants » et donc permettre la « prise en charge » des individus « hors normes »

  • J’ai eu un temps l’idée de créer un groupe sur facebook pour la liberté d’expression, je l’aurai appelé le groupe Adolf en soutien au plus gros co…ard du vingtième siècle, mais je pense que les gens n’aurait pas compris …. je me suis abstenu … Peut être le système est il en train de gagner contre la liberté ….

  • Bien plus que la liberté d’expression, ce qui importe, c’est le pluralisme qu’elle est censée servir. Pas de démocrate sans pluralisme. Les atteintes à la liberté d’expression mettent en danger la démocratie. Rien de moins.

    • Ah! Que la vie était claire et facile quand on définissait la dictature par « ferme ta gu….! » et la démocratie par « Cause toujours! »!

      Pourtant, l’hypocrisie, qui est partout, a de bons côtés, indispensables dans les rapports humains: exemple: répéter à son fils qu’il n’est qu’un jeune crétin, même si c’est souvent le cas, sera nuisible à son développement, qui, j’espère, est votre but!

      Ainsi, en va-t-il du « politiquement correct » qui en édulcorant le discours de toute notion précise (souvent cruelle) permet à l’auditeur de l’accepter, alors qu’il serait inacceptable dans l’expression crue de ses motivations!

      Comme répété dans mon éducation, « le papier (l’ordinateur, les tablettes, les smart-phones …) se laisse écrire » et « il faut savoir lire entre les lignes »!

  • Je dirais pour compléter la discussion que la liberté d’expression doit être en effet totale dès lors qu’aucune agression physique, ni menace d’agression physique n’est perpétrée. Le problème c’est que la loi française a introduit un nouveau concept de violence en instaurant un délit de violence psychologique (harcèlement, incitation à la haine, homophobie, négationnisme etc.).

    A partir de là, il devient facile de censurer tout propos jugé hostile à ses idées en invoquant ce prétexte… et comme personne n’est capable de définir objectivement ce qu’est une violence psychologique (et qu’il n’y a pas d’indices matériels d’une telle violence), la liberté est toujours perdante.

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