La France malade de la stagnation administrée

Par peur de l’inconnu et du risque, la France a tourné le dos au dynamisme.

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La France malade de la stagnation administrée

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 août 2015
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Par Erwan Le Noan.

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La métaphore de Nicolas Sarkozy comparant les migrants à une « fuite d’eau » faisait écho à un sentiment partagé par de nombreux Français. Les réactions indignées qui s’en sont suivies, à gauche comme à droite, ont été fidèles aux postures politiciennes. Personne n’a pourtant relevé que le propos le plus déroutant et le plus révélateur des maux de l’économie nationale n’était pas cette comparaison, mais les justifications que l’ancien Président donnait à la nécessité de contrôler l’immigration : « Il n’y a plus d’argent, plus d’emplois, plus de logements ». Ces explications sont révélatrices d’une mentalité qui nous paralyse : la France a fait le choix de partager ce qui lui reste en vase clos, plutôt que de créer de nouvelles richesses pour se développer ; elle s’est engoncée dans la paralysie du malthusianisme économique et ses conséquences sociales néfastes.

Le choix déprimé du malthusianisme économique et le renoncement à la croissance

Ce malthusianisme économique est une marque du triomphe de l’esprit de défaite et de rationnement sur celui de conquête et de création. Par peur de l’inconnu et du risque, la France a tourné le dos au dynamisme. Jamais les politiques ne se sont sérieusement penchées sur les manières de faire croître par la performance, l’innovation et la libre concurrence. Elles ne cherchent plus à inventer, encore moins à se surpasser. Elles ont privilégié la stabilité rigide à la mobilité et à la « fluidité ».

Domaine par domaine, les exemples abondent, à commencer par la politique de l’emploi. Le credo du partage du travail en est la pire illustration : puisque la France ne parvient plus à créer de l’emploi, elle s’est résolue à le diviser, comme si elle pouvait en créer artificiellement. La frénésie réglementaire, dans le numérique notamment, est fille de la même philosophie : déçue d’un marché dans lequel elle n’a pas permis à ses entreprises de percer, la France ne cesse d’envisager les moyens de capter arbitrairement des parts d’activité. À défaut de croître, elle répartit. Le malthusianisme explique aussi notre rapport angoissé à l’international : l’étranger, immigré ou commerçant, est perçu comme une menace susceptible de prendre une part de la richesse nationale.

Le drame de notre pessimisme est là : la France ne vit plus que dans la limitation et, pis encore, s’est auto-convaincue que le gâteau était à jamais privé de grandir. Les politiques se sont muées en gestionnaires de pénurie : elles ne cherchent pas à favoriser la création, elles administrent la redistribution. Il n’est plus question de dépasser les problèmes, simplement de mieux les répartir. Comment, dans ce contexte, peut-on renouer avec l’espoir d’un avenir meilleur ?

Le malthusianisme redistributif, moteur d’une société égalitaire et injuste

L'état je m'en tamponne rené le honzecDans un système malthusien, la stabilité sociale est indispensable : les ressources étant perçues comme limitées, l’ascension des uns ne peut se faire qu’au détriment des autres. Dans ce contexte, le mouvement est un risque, la stabilité un gage de sécurité. La société française est ainsi devenue toujours plus figée, celle de l’OCDE où l’origine sociale est la plus déterminante dans la réussite des élèves…

Le renoncement malthusien a induit une autre politique : la lutte obsessionnelle contre les inégalités. Le système économique et social ne pouvant plus offrir d’opportunité de mobilité, il se doit, au moins, de garantir que tout le monde évolue entre des bornes restreintes. Au lieu de concevoir la richesse comme une stimulation, un encouragement à l’innovation sans cesse contestable, la politique égalitariste a entrepris de décapiter les succès fulgurants. Au lieu de favoriser la concurrence et l’émulation, elle a au contraire vanté l’« égalité des places ».

Conjuguant ses efforts, le malthusianisme redistributif s’est assuré de réduire le champ des réussites tout en figeant la hiérarchie sociale : la France est devenue un pays égalitaire, mais injuste.

Le complexe fiscalo-administratif de l’État-providence, étouffé par sa dette

Ce régime malthusien ne pouvait tenir qu’à condition de faire pleinement fonctionner la cheville ouvrière de la redistribution qu’est l’État-providence. Celui-ci a multiplié les impôts : la pression fiscale est supérieure à 40% du PIB depuis 1982 et alimente la dynamique égalitariste (la taxe à 75% du président Hollande en est l’illustration parfaite). À l’autre bout de la machine redistributive, l’État-providence a multiplié les prestations sociales et les subventions en tous genres, sans évaluation ; qu’importe qu’elles ne luttent pas contre le chômage ni ne promeuvent la compétitivité, ce n’est pas leur objet réel. La dépense publique ne remplit pas une fonction économique, elle répartit les situations.

L’activité législative s’est accrue, motivée par une dynamique malthusienne interventionniste en tout. Uniforme en vertu du principe d’égalitarisme, et donc généralement inadaptée à la réalité, la norme est contournée par une multiplication de dérogations et d’exceptions. La complexité s’accroît et la loi est toujours plus inintelligible et illisible.

Gargantuesque et labyrinthique, l’État-providence s’est mué en un complexe fiscalo-administratif omnipotent. Tant et si bien que son inefficacité l’a emporté sur son rôle de solidarité : alors qu’il devrait venir en aide aux plus défavorisés, chacun constate chaque jour qu’étouffé par sa dette, il engloutit la richesse nationale sans atteindre cet objectif minimal.

La division sociale et la communautarisation, enfants naturels du malthusianisme

Cette incapacité publique – non la mondialisation – suscite la guerre de tous contre tous. Quand le système redistributif s’enraie, chacun se bat – légitimement – pour récupérer les miettes de la répartition : ce que le voisin touchera est autant que l’on n’aura pas ; l’étranger est une menace. Face à l’insécurité et conscients de l’impossibilité de croître collectivement, les citoyens privilégient la confiscation et le contrôle public (sur les entreprises, les « assistés », etc.). La défiance prospère. Le sentiment de dépossession fleurit. Cette faillite, fille immédiate du malthusianisme, est un terreau extraordinaire pour les populismes de toutes sortes.

La déroute de l’État-providence n’est pas qu’un échec économique : elle nourrit une profonde crise sociale. En quelques décennies, le système public était parvenu à remplacer les solidarités traditionnelles antérieures (églises, syndicats…). Quand il s’effondre, il laisse les citoyens seuls face à leurs difficultés. Du côté positif, les jeunes créent des start-ups et glorifient le marché dans l’uberisation et l’économie « collaborative ». Mais les seuls refuges qui subsistent restent la famille et la communauté (qu’elle soit liée à l’islam ou au renouveau du militantisme catholique). Progressivement, les Français se replient sur leurs cercles de proximité, comme autant d’îlots qui se croisent sans se fréquenter. L’égoïsme et l’incivilité prospèrent. Le projet commun est toujours plus ténu. L’échec du malthusianisme conduit directement à la fragilisation de la démocratie.

L’impossibilité de la réforme, blocage mortel

Dans une France figée par des années de malthusianisme, chacun perçoit ce qu’une réforme pourrait lui faire perdre, tout en sachant qu’il lui sera impossible de saisir d’autres opportunités par ailleurs : aucune victime ne trouvera de compensation par le marché et l’État ruiné ne pourra rien offrir. Le mouvement étant synonyme de déstabilisation, la société se bloque. La réforme est morte.

Le souffle concurrentiel d’une économie plus fluide

Le malthusianisme redistributif a conduit la France à l’échec. Porté par une idéologie de gauche, il a été repris par la droite. Il nous enfonce chaque jour un peu plus dans le marasme : François Hollande a été élu aussi parce qu’il a su habilement jouer de ses pires motivations.

La France n’est pourtant pas condamnée à la déroute. Les candidats de 2017 devraient se préparer à la dépasser, en définissant la méthode qui organisera la transition vers un modèle économique dynamique, entrepreneurial, méritocratique et stimulant, plus fluide, qui redonnera aux Français la capacité de maîtriser leur destin. Ils n’y parviendront que s’ils parviennent à rétablir leur crédibilité, qui reposera notamment sur leur capacité à montrer qu’ils agiront de façon déterminée, en poursuivant un cap clair et ferme. S’ils restent enfermés dans un vague bricolage du malthusianisme redistributif, ils courront à leur échec.


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  • Et ça ne changera pas avant très longtemps, Hollande n’y changera rien, Sarkozy a eu trop peur en 2007 et ne fera donc rien si réélu, Juppé est un Hollande bis, Marine veut protéger la bureaucratie et encourager le protectionnisme ainsi qu’accroître le rôle de l’Etat. Il n’y a rien à espérer d’eux et aucun changement notable ne viendra, des mesurettes au mieux. Le pays continuera à reculer dans les classements.

  • Il n’y a rien à attendre des urnes. C’est une illusion qui retire l’esprit critique et rend docile le citoyen avec un anneau bovin qui lui pend au nez…

  • Excellent article qui touche les problemes essentiels: la peur, le renoncement. En revanche, point de salut a l’horizon. C’est bien pour cette raison que tant de francais s’exilent. 2017 n’a aucune espece d’importance. La France s’est toujours mutee dans la revolte, dans la brutalite voire la violence. Des cendres de l’Obese, que naitra t’il? L’homme providentiel, pour le meilleur ou le pire

  • Nous devrions être tous satisfaits: la France est la première puissance administrative d’Europe.
    Faute d’industrie au sens ou on l’entend habituellement, la France s’est dotée d’une industrie du prélèvement employant de très nombreux fonctionnaires zélés et engagés, ainsi, nous sommes devenus champion du monde des prélèvements fiscaux et sociaux.

  • Depuis 1981, nos entreprises sont enchaînées par les réglementations et les contraintes administratives par une armée de parasites !
    Comment créer des richesses, alors que les prélèvements, charges et impôts s’abattent sur les entreprises. Le diagnostic est posé depuis longtemps pendant que nos gauchistes au QI proche de l’huître s’écoutent parler à Marennes, capitale du coquillage du même nom !
    Tous ces apparatchiks sont des traîtres à la nation ! Décidément, la Charente-Maritime s’honorerait à héberger des esprits plus éclairés !

  • Qualifier les politiques de redistribution de « malthusienne » me semble très mal adapté puisqu’ historiquement, Malthus s’est opposé aux lois d’assistance aux plus démunis en Angleterre. Ses arguments étaient sensiblement les mêmes que ceux qu’on trouve dans la bouche de certains responsables de droite (ce qui prouve bien que la droite est profondément archaïque, vivant dans le passé) qui veulent réduire voire supprimer la redistribution : cela entretient « l’assistanat » et incite à ne pas chercher de travail, à vivre sur le dos des autres ou encore le fait qu’imposer les riches pour redistribuer aux pauvres est inefficace voire contre-productif car cela réduit la création de richesses (les plus riches étant ceux qui créent le plus de richesses dans ce raisonnement) et donc in fine accroît la pauvreté des plus pauvres. Bien entendu depuis le début du XIXème siècle, ces arguments ont eu le temps d’être maintes et maintes fois infirmés mais certains continuent de s’y accrocher.

  • Qualifier les politiques de redistribution de « malthusienne » me semble très mal adapté puisqu’ historiquement, Malthus s’est opposé aux lois d’assistance aux plus démunis en Angleterre. Ses arguments étaient sensiblement les mêmes que ceux qu’on trouve dans la bouche de certains responsables de droite (ce qui prouve bien que la droite est profondément archaïque, vivant dans le passé) qui veulent réduire voire supprimer la redistribution : cela entretient « l’assistanat » et incite à ne pas chercher de travail, à vivre sur le dos des autres ou encore le fait qu’imposer les riches pour redistribuer aux pauvres est inefficace voire contre-productif car cela réduit la création de richesses (les plus riches étant ceux qui créent le plus de richesses dans ce raisonnement) et donc in fine accroît la pauvreté des plus pauvres. Bien entendu depuis le début du XIXème siècle, ces arguments ont eu le temps d’être maintes fois infirmés mais certains continuent de s’y accrocher.

    • Pat H
      « La France malade de la stagnation administrative » est une réalité mais, la cause de cette situation et, de son aggravation inéluctable, me semblent liées à un problème Franco-Français qui est le Jacobinisme générateur de l’ultra centralisme Français.
      Cet état de fait est l’aboutissement d’une centralisation du pouvoir entre les mains d’une caste constituée par de hauts fonctionnaires qui sont devenus des barons républicains et qui ont perdus tout sens des réalités économiques.
      Les personnages qui sont au pouvoir, comme tous ceux qui aspirent à prendre le pouvoir, n’ont aucune notion de la gestion d’une entreprise et de l’adaptation du pouvoir politique qu’il y a lieu d’envisager.
      L’une des preuves de l’inadéquation des décisions des gens qui nous gouvernent avec les aspirations des Français vers plus de prospérité, consiste dans le fait que les Énarques au pouvoir ont accepté, en leur temps, l’application des critères de Maastricht et de l’espace Schengen.
      Ces Messieurs n’ont pas compris que, ce qu’ils appellent la démocratie à la Française consistant de fait à vivre au dessus de ses moyens en travaillant le moins possible, nécessite la possibilité de faire fonctionner à plein la planche à billets et à assurer le contrôle des frontières aussi bien pour le flux des migrants que pour le flux des marchandises.
      Dans la réalité, les personnages de la sphère étatique ou de la sphère publique en général veulent continuer à bien vivre aux dépens d’une bonne moitié des Français qui s’échinent à produire, dans de mauvaises conditions, des produits et des services.

      • je fais simplement remarquer que cela n’a rien à voir avec le malthusianisme

        Enfin, ce qui est certain c’est que la France profite de l’immigration une étude de l’université de Lille prouve que l’immigration rapporte plus à la France qu’elle ne coûte.

        Profite-t-elle de la libre circulation des marchandises (peut-être c’est moins sûr). Je remarque simplement que Rodrik montre que la croissance mondiale a été plus forte entre 1950 et 1970 (période de protectionnisme) qu’après 1990. Il montre également que les pays émergents se sont développés en refusant d’appliquer les recettes libre-échangistes du consensus de Washington, du FMi, de la banque mondiale et de l’OMC….

        Profite-t-elle de la libre circulation des capitaux ? Evidemment non, cela permet l’évasion fiscale.

        • Marrant, la Colombie et la Corée du Sud se sont totalement ouverts au libre échange et prospèrent plus que jamais.

          Votre vision est dépassée, le libre échange est la clé de la prospérité.

          • Pour la Colombie je ne saurais dire. Mais concernant le Corée du Sud avaez-vous entendu parlé des Chaebols ? Une exemple du capitalisme de connivence….

            Le libre échange possède deux facettes : on peut profiter du libre-échange « des autres » c’est à dire profiter de la fin des barrières douanières, de normes moins contraignantes, etc dans les pays chez qui on exporte (tout en restant soi-même protectionniste) ou profiter du libre-échange par les importations (on importe ce dont on a besoin). Dans le cas de la Corée du Sud je pense que c’est plutôt le premier point, ce qui confirme ce que je dis.

          • « Le libre échange est la clef de la prospérité ». Tout à fait d’accord mais, à la condition que les charges liées à la production – impôts et charges sociales notamment – soient comparables.
            La réalité tangible est que l’économie de la France est partie en vrille et que nous nous dirigeons vers une problématique de type Grec.
            Un exemple traducteur de l’aggravation de la situation: en un an, l’Allemagne a créé 52.000 emplois dans l’industrie. La France en a détruit 36.000. A votre avis quel est le devenir de la démocratie à la française….

        • @ Pat H Universite de Lille Je crains que cette etude soit partisante Il est evident que la gauche utilise les statistiques comme elle l’entend A contrario il y a des etudes sur cette immigration et sur les  » couts induits  » en l’occurrence ecole sante logement justice Sur le plateau de C est dans l’air ( les intervenants ne sont pas les polemistes les plus durs de la TV francaise ) le terme  » immigration de peuplement  » est employe. Le terme est lache puisque la realite ne peut etre cachee desormais La Suisse qui n’est pas un pays tout a fait democratique comme le dit Moscovici, a limite cette immigration ce pays presente des resultas economiques honorables puisque ces propres interets sont ses priorites La Suede qui s’est ouverte a cette immigration a desormais des emeutes dans ces banlieues la copie conforme des notres Continuons ainsi puisque ce pays est propere Petite anecdote le congres du PS L’entreprise montant les chapiteaux emploie des travalleurs detaches de l Europe Colere des dignitaires du PS Etonnnant de constater la schizophrenie de notre elite .

  • Voici en synthèse plusieurs des raisons qui m’ont conduit à partir. D’auatnt plus que je ne crois pas à l’homme providentiel, a un sursaut si ce n’est dans le sang.. Félicitaion a l’auteur pour ce tableau

  • A force de citer Malthus à tous propos, on se déconsidère, il faudrait le lire avant…

    L’auteur doit fréquenter une immigration du bonheur pour énoncer les inepties habituelles sur les français frileux qui ont peur de l’autre, qui ne le voient que comme une menace…

    L’auteur, au sujet des actuels entrants potentiels, devrait se renseigner sur leur nombre…

    • Dans les faits, le jacobinisme que j’ai cité n’est autre qu’une forme de malthusianisme.
      Quant au solde positif ou négatif de l’immigration, il s’agit d’une tarte à la crème indigeste qu’il est par conséquent difficile d’apprécier.
      S’agit il de l’immigration légale destinée à pourvoir des emplois ou , de l’immigration illégale notamment celle s’effectuant sous le couvert de la demande d’asile….C’est précisément cette deuxième forme d’immigration, la plus nombreuse – désœuvrée puisque dans l’impossibilité de travailler légalement dans notre pays – qui vient grossir nos banlieues pour, au final, en faire des zones de non droit fort couteuses pour le budget de la France.

    • @ Proponome Il est vrai que Malthus est la tete de turc des liberaux Si procréer et faire des gosses en surnombre et si la pauvrete est une vertu Malthus a tort Les liberaux sont comme les cathos, peut leur importe la condition humaine Cet ete il y eut beaucoup d’article de liberaux sur cette immigration heureuse Mais ce qui est tout de meme etonnant est que ces auteurs sont souvent des professeurs certes emerites mais qui d’une part ont largement bénéficié de la largesse de l’etat ( le cout des etudes en France est pris en charge par l’etat puisque evidemment personne ne paie le cout reel de sa scolarite ) et d’autre part ces personnes intentionnées oublie simplement que la mixite sociale tant pronée n’est pas en France une totale réussite S ils avaient dû suivre une scolarite a l’instar du film « entre les murs « je ne pense pas qu ils eussent acquis ce grade social, Ils baigneraient probablement dans des emplois subalternes . voir les etudes a ce sujet sur « les deux France »

  • Je ne crois pas que la France a « peur de l’inconnu et du risque » quand je vois le courage et l’obstination des petits entrepreneurs, des agriculteurs, des commerçants devant l’adversité. Par adversité, je ne parle pas de celle de la concurrence, naturelle, mais bien celle d’un administration pointilleuse, d’un réglementation ubuesque et paralysante, d’un environnement instable.
    Au contraire nombre de Français attendent qu’on leur lâche la bride.

    Mais en face il y a un monde hyper protégé de fonctionnares, de salariés des grandes entreprises, de professions réglementées. Clientélisme qui s’appuie sur la lâcheté des politiques de droite comme de gauche qui oublient la souffrance ce ceux qui sont exclus de ce monde protégé et qui préfèrent voir la France sombrer lentement mais protéger sur le moyen terme leur poste.

  • Vous écrivez:
    « L’impossibilité de la réforme, blocage mortel

    Dans une France figée par des années de malthusianisme, chacun perçoit ce qu’une réforme pourrait lui faire perdre, tout en sachant qu’il lui sera impossible de saisir d’autres opportunités par ailleurs : aucune victime ne trouvera de compensation par le marché et l’État ruiné ne pourra rien offrir. Le mouvement étant synonyme de déstabilisation, la société se bloque. La réforme est morte. »

    C’est le coeur du problème en effet.

    Beaucoup de ceux qui entreprennent aujourd’hui, ou se mettent à leur compte, ne le font que par défaut. Personne n’en parle, mais c’est pourtant une réalité. La grande majorité le font parce qu’ils ne trouvent pas de travail, ou dans de trop mauvaises conditions (précarité, contraintes ubuesques etc.) et préfèrent choisir les termes de leur misère en la rendant au moins adaptable à leurs contraintes de vie. D’autres le font (je pense aux cadres) parce qu’ils se retrouvent brutalement sortis du système juste un peu trop tard pour ne pas devoir accepter de très grosses baisses de revenu et une trop grande sous-utilisation de leur potentiel.

    Les français sont tout à fait prêts, en tout cas pour une bonne partie d’entre eux, à relever le défi.

    Mais tout est fait pour brider la création d’entreprise, contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là, et en particulier aligner le statut d’indépendant sur celui d’un SMIC avec risque et contraintes. C’est ce à quoi tend le régime de l’auto entrepreneur, victime incroyable de notre système puisque la très grande majorité d’entre eux se doivent de cotiser, alors qu’ils n’ont aucune chance de pouvoir atteindre les minimas nécessaires pour que leurs cotisations portent effet et ne peuvent pas pour autant, d’après nos dirigeants, s’affranchir des tutelles des organismes dont ils dépendent à ce tire. Un frein par le haut, un handicap par le bas et un cadre rigide. Que dire de plus?

    Et ce mouvement se retrouve dans de très nombreux pays, y compris aux US pour lesquels on ne l’imagine pas. Que ce soit à l’initiative de pouvoirs nationaux, corporatistes, fédéraux ou locaux.
    De plus, la politique économique menée par les banques centrales et les états impécunieux, impose une véritable guerre au capital privé de taille modeste et à la propriété. Pour être plus clair encore, il faudrait parler de réserve de valeur (voir les attaques sur le cash, dont je pense qu’elles trouvent leur origine bien plus dans ce dernier point que dans un suivi omniscient).
    Or sans réserve de valeur, sans possibilité de création capitalistique, rien n’est possible.
    On fait perdurer le mal investissement au profit des prédateurs du système et de leur entourage de connivence.
    Les banques centrales et les banquiers ont imposé la mort de l’aléa moral. Les pouvoirs politiques les y ont aidé et c’en est la conséquence majeure.

    Je n’ai aucune solution à proposer, autre que tous ceux qui peuvent se mettre à leur compte le fasse, afin que la pression du réel s’impose. Mais je sais à quel point cela est irréaliste.

    Car ceux qui s’opposent au changement, le font majoritairement de toute bonne foi. Comment ne pas comprendre qu’un BAC+5 dont le diplôme ne vaut rien en termes de compétence, mais qui lui ouvre plus de « droits d’éligibilité à l’emploi » via le système dit de compétences imposé par l’état, ne veuille surtout pas d’un marché du travail où il soit en concurrence directe avec quelqu’un de compétent mais non diplômé? Et ce, malgré la très grande difficulté qu’il a à trouver un emploi?

  • Le débat sur ce post est intéressant.
    Dans le sous titre de son intervention, l’auteur affirme : « Par peur de l’inconnu et du risque, la France a tourné le dos au dynamisme ».
    Il me semble incontestable qu’effectivement la France a tourné le dos au dynamisme mais, contrairement à l’auteur, je pense que cette situation n’est due ni à un sentiment de peur de l’inconnu ni à un refus de prise de risque.
    La cause réside essentiellement dans le fait que les niveaux des prélèvements étatiques français – en matière fiscale et sociale – sont les plus importants du monde. Ceci dégrade la compétitivité internationale de la France et ne permet pas de lutter au niveau des prix des produits importés dans le cadre des accords de libre échange.
    Or, si le pouvoir étatique souhaite le développement des entreprises, il n’est pas en capacité de pouvoir réduire les prélèvements fiscaux et sociaux qui sont nécessaires à sa survie et à l’alimentation de son clientélisme électoral.
    Face à une telle situation, il faut changer de modèle étatique en abandonnant la centralisation jacobine du pouvoir et s’orienter vers une forme de fédéralisme économique au niveau des régions en s’inspirant à la fois des Landers de l’Allemagne Fédérale et des Cantons de Confédération Suisse.
    En Allemagne et en Suisse, il existe une véritable concurrence entre les entités régionales au niveau des prélèvements fiscaux et des mesures d’incitation économique.
    Ceci est l’une des principales causes du dynamisme industriel et commercial de ces pays, d’une situation de quasi plein emploi et, d’une répartition satisfaisante des richesses notamment avec un salaire plancher – il n’existe pas de SMIC en Suisse – organisé par branches d’activités qui est actuellement l’équivalent de 3.400 € par mois pour une activité salariale à temps complet.

  • Un exemple typique de mesure qui ont un effet dévastateur, mais renforcent le secteur protégé et de connivence tout en spoliant les autres.
    http://www.bvoltaire.fr/carolineartus/lartisanat-dart-menace-belle-ouvrage-technocrates,190283

  • Le Ciel vous entendent, mais il y a un adn de la société française, déjà décrit par Balzac et d’autres, et qui repose surtout sur une jalousie démentielle …

    Un de mes proches, à la tête d’une grosse multi-nationale, décrivait la particularité du personnel français :

    « ils ne souhaitent même pas gagner d’avantage, mais ils veulent être certains que les autres n’ont pas plus qu’eux » …

    Tout est dit, et ne promet guère pour l’avenir …

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