Le Japon, mystère économique

Pourquoi le Japon, qui statistiquement se porte si mal, va en réalité plutôt bien.

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Tokyo Shinjuku - Credit Takeshi Garcia (Creative Commons)

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Le Japon, mystère économique

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Publié le 25 août 2015
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Par Guy Sorman.

Tokyo Shinjuku - Credit Takeshi Garcia (Creative Commons)
Tokyo Shinjuku – Credit Takeshi Garcia (Creative Commons)

 

À Tokyo, les magasins de luxe sont bondés, la circulation intense, la foule toujours aussi dense. Selon des codes intériorisés depuis des siècles, nulle bousculade : c’est à peine si on se frôle tout en s’excusant mille fois. Pas un déchet ne traîne, tout est impeccablement propre, les gens et les lieux : aucune trace de pauvreté. La seule infraction à la civilité, également codifiée, est apportée par les « salarymen », ces cadres des grandes entreprises qui boivent sec dans les bars de Roppongi après le travail, en sortent éméchés, mais à peine. À neuf heures du soir, la ville s’endort ; au matin, chacun, dès huit heures, est à son poste. Il en va ainsi dans tout le Japon, la nation la plus homogène au monde, la plus courtoise : l’anticonformisme même est codifié, à la fin de l’adolescence, par des tenues et comportements extravagants qui cessent chez les hommes dès le premier emploi et dès le mariage, précoce, chez les femmes.

Rien ne laisse paraître que le Japon serait en « crise », avec une économie stagnante depuis vingt ans. Par quel miracle, avec une croissance nulle si l’on s’en tient à la mesure classique de la Production intérieure, les Japonais restent-ils, de fait, aussi prospères, satisfaits de leur sort à les écouter et tous employés s’ils le souhaitent : le taux de chômage, depuis vingt ans, n’a jamais dépassé 3,5% avec, pour beaucoup, un emploi à vie dans les grandes entreprises ?

Ce paradoxe serait-il dû à l’endettement, un des plus élevés au monde, deux fois la production annuelle ? La bonne vie, mais à crédit ? L’explication ne tient pas, car cette dette, les Japonais la doivent à eux-mêmes : ils placent leur épargne dans des emprunts publics. Le Japon ne s’endette pratiquement pas sur le marché mondial et n’est guère menacé de banqueroute.

Mais, cette croissance nulle, les Japonais en ont un peu honte face au reste du monde – une « perte de face » mal ressentie dans les civilisations d’Asie – au point d’avoir élu le Premier ministre Shinzo Abe qui promit de renouer avec la croissance forte des années 1980. Lors de ces deux dernières années, son gouvernement a contraint la Banque centrale à fabriquer de la monnaie en surplus, ce qui a dopé la consommation : cette drogue, bien connue des économistes, produit toujours des effets provisoires. L’« Abenomics » a fait grimper la croissance à 2% pendant deux ans, avant de retomber aux alentours de 0% cette année. Combien de sacs Vuitton une Japonaise peut-elle acheter ou combien de clubs de golf pour son mari ? L’euphorie achevée, chacun s’en est retourné à ses habitudes antérieures, un confort frugal et de l’épargne pour ses vieux jours.

Deux constantes dans cette non croissance japonaise : le plein emploi, immuable, et l’excellence de l’industrie. Le monde en prit la mesure, il y a quatre ans, quand un tsunami stoppa la production d’énergie nucléaire et les exportations : des États-Unis à la Chine et à l’Europe, des usines tombèrent en panne, privées de pièces détachées d’une grande sophistication que seules des entreprises japonaises étaient capables de leur fournir. Des entreprises dont le nom nous est inconnu, souvent de dimensions modestes, propriétés familiales depuis plusieurs générations et sans rivaux dans leur domaine. Un exemple trivial : 99% des vélos au monde sont équipés d’un dérailleur Shimano.

On ne comprend donc pas d’emblée pourquoi le Japon, qui statistiquement se porte si mal, va en réalité plutôt bien. Sans doute ne regarde-t-on pas au bon endroit : au lieu de se lamenter sur la croissance zéro, globale, regardons le revenu par habitant. Comme la population japonaise diminue d’environ 1% par an, la croissance zéro ramenée au niveau personnel améliore, en fait, la richesse de chacun de 1%. Sur ces vingt dernières années, souvent qualifiées de « perdues », le revenu par habitant a progressé au Japon au même rythme qu’aux États-Unis et en Europe. La population diminuant, ce sont les progrès de la productivité, l’innovation et non pas la main-d’œuvre qui « tirent » cette croissance : tout l’opposé des États-Unis où l’augmentation de la population est le principal facteur de développement : la « crise » n’est donc pas ressentie par les Japonais, ils s’en accommodent.

Le risque est cependant réel – comme en Allemagne selon un scénario comparable – qu’à terme, cette perte relative de puissance globale ne fasse le jeu des voisins comme la Chine et la Corée du Sud. L’Abenomics était supposée répondre à cette anxiété justifiée : en vain. Pour que l’Abenomics produise des résultats durables, il conviendrait que les Japonais se résolvent à des solutions étrangères à leurs mœurs : accepter des importations agricoles au grand dam des riziculteurs locaux, accepter la concurrence entre les entreprises, « à l’américaine », au lieu des arrangements ancestraux entre compères, et surtout accroître le nombre des travailleurs en acceptant les femmes mariées en plus grand nombre dans les entreprises et en s’ouvrant à l’immigration. À l’heure présente, le Japon est fermé aux travailleurs étrangers, à l’exception des Philippines dans les emplois de service et de quelques Chinois s’ils sont hautement qualifiés. Il se trouve bien des clandestins, iraniens, turcs et pakistanais, tolérés comme dockers dans les ports d’Osaka et de Nagasaki. Tous les autres sont immédiatement repérés et expulsés. Et quand les Japonais voient la complexité sociale et politique que l’immigration introduit en Europe et aux États-Unis, ils en concluent que mieux vaut rester entre soi, quitte à décliner, mais ensemble.

Le Japon serait-il un modèle de l’économie post-moderne, au niveau d’une prospérité suffisante au bonheur ? Des intellectuels japonais veulent le croire. Considérons plutôt que le terme de modèle n’est pas approprié mais que « l’expérience » japonaise ne doit pas être mesurée avec nos statistiques rouillées : la culture des peuples est par trop sous-estimée par les économistes du quantitatif.


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  • Bonjour
    Il existe des pays qui s’en sorte sans immigration.

    • Bonjour,

      Evidemment qu’on peut s’en sortir sans immigration!!! A condition de ne pas assister les chômeurs et que les emplois même les moins sympathiques soient pris par les autochtones…

      • Je comprends que le Japon ne veuille pas d’immigrés, la culture du pays ne s’y prête pas et ils n’ont pas les instruments pour s’y adapter, sans oublier que les électeurs âgés représentent désormais l’essentiel des électeurs et ceux-ci s’opposent à ce genre de changement radical donc il est difficile de passer outre. Le Japon est plutôt une chance car elle représente une chance de savoir si un pays peut prospérer et réussir sans immigration en dépit d’une démographie défaillante. Il est trop tôt pour le savoir, ce n’est que le début du processus de vieillissement, mais ce sera très intéressant de voir les effets sur la croissance, les revenus, la puissance du pays, son niveau technologique, et cela permettra aux pays d’Asie de savoir quel est le mieux pour eux : immigration ou non ? La Corée du Sud et la Chine doivent observer ça avec intérêt.

        A l’inverse je comprends aussi très bien que les USA fassent l’inverse : l’immigration est dans l’ADN du pays,créé grâce à cela et prospérant grâce à cela, le pays ne serait plus le même sans immigrés tout simplement..Sans immigrés pas de Google, pas de Yahoo, pas d’eBay et autres..pour citer des exemples récents et connus.

        Pour l’Europe elle est pour moi entre les 2 : elle peut accueillir des immigrés et s’en accommoder à condition que cela reste modéré car culturellement le trop plein crée un clash. Un pays comme la France devrait accueillir 50 000 à 100 000 immigrés par an mais pas plus, au-delà ce n’est plus gérable. L’Allemagne n’accueillait que peu d’immigrés jusqu’à récemment en dehors des Polonais qui avaient l’avantage d’être blancs et des voisins géographiques, mais maintenait elle accueille jusqu’à 500 000 demandeurs d’asile, dont beaucoup de pays arabes et d’Afrique noire, cela est trop élevé, beaucoup trop élevés : cela crée, selon un article du Washington Post, un nouveau racisme qu’on ne pensait pas revoir dans le pays avec manifestations, incendies, insultes..L’Est allemand est quasi 100% blancs et ils commencent à y installer des réfugiés faute de place à Hambourg et Francfort entre autres.
        Bref, une immigration limitée et qualifiée est le mieux pour l’Europe qui n’a pas la capacité d’absorption des USA, culturellement et économiquement.

        • Tout à fait d’accord … les niveaux que l’on atteint à pressent en Europe sont une expérimentation sociale pure et simple dont on ne sait pas ce qui sortira.

        • Honetement, je pense que meme si vous abordez rapidement cette distinction vous passez trop vite sur la différence culturelle. Les pays d’europe peuvent tres bien accepter une libre circulation avec les autres pays d’europe. Par contre il est clair que l’on accepte trop d’immigré extra-européens.

    • Il est trop tôt pour dire si le Japon peut s’en sortir sans immigrés, le pays n’en est qu’au tout début de son processus de fort vieillissement, et surtout il a réussi à repousser l’échéance via une dette massive. Le pays perd 250 000 habitants par an actuellement, mais on s’approchera des 500 000 habitants par an dans les années 2020 et 800 000 par an dans les années 2030s, cela sera-t-il toujours aussi gérable ? Quand le moment de rembourser la dette va arriver et qu’il faudra inévitablement couper dans les dépenses, qu’est-ce que cela produira ? Rien que l’augmentation de la TVA de 3 points en 2014 a eu des effets catastrophiques sur l’économie donc on peut craindre le pire, car le pays ne pourra pas compter longtemps sur un accroissement des recettes fiscales dans un pays où le nombre de contribuable diminue et où les entreprises délocalisent leur production à l’étranger.

      Attention, je ne prédis pas la catastrophe,je ne dis pas non plus que ça va mal se passer, ça je n’en sais rien et peut-être que les Japonais sauront se montrer créatifs…Mais il faut admettre que les défis sont énormes. J’apprécie beaucoup le Japon pour sa culture et ses mangas donc je leur souhaite le meilleur bien sûr 🙂

      • On sait depuis 30 ans comment le Japon s’en sortira sans immigrés : avec des machines.
        La dette japonaise est particulière : elle est nominative, viagère et non transférable. Donc une énorme proportion de cette dette va s’éteindre d’elle-même sans devoir être remboursée

        • Si la dette japonaise pouvait être éliminée si facilement (et il est certain que ce n’est pas le cas, j’ai lu de nombreuses analyses financières sur cette dette et personne n’a jamais dit cela, ce serait bien trop beau) alors pourquoi le pays se sent il obligé d’augmenter ses impôts en parlant justement du besoin de limiter l’endettement ? De plus une part croissante de cette dette est possédée par des étrangers, certes pour l’instant c’est très minime mais cela augmente car le taux d’épargne est quasi négatif et ne peut plus financer la dette d’elle-même.

          • « alors pourquoi le pays se sent il obligé d’augmenter ses impôts en parlant justement du besoin de limiter l’endettement ? »

            tout simplement parce qu’ils voient à long terme et qu’ils savent que les taux d’épargne des générations les plus jeunes sont désespérément bas, d’où la nécessité d’éviter une dette du même type dans 20/30 ans

            « De plus une part croissante de cette dette est possédée par des étrangers »

            ce n’est pas vrai, c’est une tendance qu’on pouvait redouter il y a trois ou quatre ans (une part étrangère à plus de 8% en 2012) mais il s’agissait de valeurs à très court terme, la dette japonaise est redevenue presqu’entièrement japonaise, à plus de 95%, toutes sources confondues

            • « mais il s’agissait de valeurs à très court terme, la dette japonaise est redevenue presqu’entièrement japonaise, à plus de 95%, toutes sources confondues »

              J’ai du mal à y croire, mais même si c’est vrai ça ne durerait pas, les Japonais n’ont plus les moyens de financer leur propre endettement.

        • LOL
          la dette que vous décrivez, c’est un fonds de pension

          et si on ajoutait à nos dettes publiques le « trou dans la couche des fonds de pension » ?
          pour rire, bien sûr
          jaune

        • « elle est nominative, viagère et non transférable »

          Qui est assez con pour acheter une telle dette?

      • Dans les années 1920-30, le pays qui se dépeuplait le plus était la France. Et aujourd’hui, où en est-elle? La démographie avec des peuples de 50, 80 ou 120 millions d’habitants ne peut pas être considérée comme linéaire.

      • Je pense personnellement que le Japon ouvrira ses frontières à l’immigration dans les 20 ou 30 ans à venir. La jeune génération est beaucoup plus internationale et ouverte que celle représentée par Shinzo Abe. Elle parle beaucoup plus souvent anglais et s’intéresse à ce qui se passe autour d’elle.
        Mais elle n’est pas nombreuse donc pourrait se faire durablement barrer la route par les retraités généralement plus conservateurs.
        De toute façon, s’ils ne s’en sortent pas avec des robots ils y seront forcés.

        • Shinzo Abe est quand même plus ouvert que les dirigeants précédents, il a quand même été courageux d’inclure le Japon dans les négociations du TPP qui ouvriraient définitivement le Japon économiquement, ce serait révolutionnaire.

        • Clairement oui. La population âgée représente un sacré chalenge pour le pays…

  •  » la culture des peuples est par trop sous-estimée par les économistes du quantitatif » : pour une fois je vous rejoins totalement . L’intelligence des politiques japonais est d’en tenir compte . La bêtise des politiques européens est de ne pas le faire , ce qui va nous mener tout droit vers les folies guerrières qui nous sont malheureusement habituelles .

  • Le Japon est la preuve que les indicateurs d’économie keynésiens sont complètement ridicules.

    Il en est de même dans une autre mesure pour les USA et ou la Chine : rien que la dette publique Américaine détenue par la Chine (et le Japon) fausse complètement les chiffres.

    Depuis une trentaine d’année au moins plus aucune multinationale ne gère son business en bilan comptable, mais les Etats (et tout ce que le monde peut compter de scientifiques attachés aux dogmes de l’économie) persistent à regarder les choses en terme de capital, de liquidités et de valeur ajoutée.

    Les commentaires sur le Japon me font toujours beaucoup rire venant de Français trop contents de faire la leçon : endettement record, croissance nulle, problèmes societaux etc…

    Il suffit de mettre les pieds la bas pour se rendre compte des années lumières dans la différence de point de vue et regarder la France avec un autre œil : un musée peuplé d’arrogants parleurs qui n’ont rien compris dans l’évolution du monde et qui continuent à faire le beau, comme un coq sur un tas de fumier.

    • La dette américaine est possédée principalement par les Américains, et désormais le pays ayant le plus dette américaine est le Japon, ce n’est plus la Chine car la Chine a diminué ses achats tandis que le Japon les a accru, le Japon a aussi fortement accru ses investissements sur les marchés financiers US. Le Japon étant un pays allié et très lié à l’économie américaine ça ne pose aucun souci.

      • ??? il m’a semblé lire ça et là que plus de 30% de la dette US était détenue par l’étranger. Avec notamment le Japon, la Chine, la Suisse et le Royaume-Uni, comment dans ce cas parler de dette possédée par les américains? J’entends bien que ce n’est pas aussi grave que la situation française (au hasard) mais la dette US n’est pas une dette souveraine quand même.

        • à 70% américaine je pense qu’on peut dire qu’elle est plutôt souveraine, j’ai déjà lu un article intéressant qui montrait que même si la Chine abandonnait tout ce qu’elle possède de dette US le pays pourrait ne pas trop souffrir car il y a des alternatives. Comme j’ai dit le pays n’a plus autant d’influence, elle n’a plus les moyens et réduit son exposition.

          • Les Chinois sont pris entre deux feux : d’un coté le QE et les taux US à zéro +, les matières premières qui tombent et donc ils ne savent plus trop quoi faire de leurs $ d’export – d’un autre coté, leur volonté de faire reconnaitre le Yuan … mais leur économie est super inflationniste et ils récupèrent toute l’inflation de leurs clients.

            Ils veulent jouer aux grands … on verra bien ce qu’il leur arrivera : le sevrage du taux d’intérêt à deux chiffres risque d’être dur.

        • Le plus gros détenteur de bons du Trésor est désormais la Fed, avant c’était la Chine devant le Japon et d’autres pays mais ça occulte le fait que beaucoup de bons du Trésor sont détenus par des fonds de pension, Hedge Fund, banques, assurances, petits porteurs américains …

          • Ca a presque toujours été les US (pas la Fed, mais les fonds) devant le Japon, puis la Chine a pris le relais.

            Depuis la nouvelle politique de la Fed (taux à 0.25 et des clopinettes et QE) et avec les velléités Chinoises d’imposer le Yuan, les Chinois ont trouvé que le compte n’y était plus : la dette est rentrée aux US, et les $ Chinois se sont retrouvés à gonfler leur bourse (en partie de $ QE recyclés, via le commerce extérieur d’ailleurs ….) on voit le résultat en ce moment.

            Les intérêts de la dette US ont représentés plus d’1 pts de croissance Chinoise …

    • @ Boulots :

      Depuis 30 ans, plus aucune multinationale ne gère son business en bilan comptable ?!?!?!?

      Si vous ne voulez pas acheter des actions pour vousrendre aux assemblées géénrales de ces sociétés, vous pouvez toujours aller sur leurs sites, consulter l’item « financier » et vous verrez si elles ne gèrent pas de façon comptable !!!

      La comptabilité n’a jamais été aussi présente dans ces entreprises, comme dans les autres …

      • il n’a pas dit que les bilans comptables n’étaient pas fait et affichés, il a dit qu’ils ne servaient plus à la gestion …

        • Les bilans comptables, c’est comme les urnes pour les élections dans Astérix en Corse : on les remplit, on les jette à la mer et après on discute.

    • +2 je ne lis même plus les articles de la presse subventionnée hexagonale tellement c’est truffé de poncifs, de raccourcis et d’approximations, sans parler des délires idéologiques de journaleux qui ont bossé l’histoire et l’économie avec des générations de profs encartés dans des groupuscules marxiens. La presse anglophone publiée en Asie ou aux USA constitue en général de bien meilleures sources.

  • « le Japon est fermé aux travailleurs étrangers, à l’exception des Philippines dans les emplois de service et de quelques Chinois s’ils sont hautement qualifiés »

    Je suis francais, j’ai deja travaille au Japon et je retourne a Tokyo dans quelques jours pour un travail hautement qualifie. Les Japonais n’emploient pas « des chinois », ils emploient des « locaux ». Des europeens pour l’Europe, des nord-americains pour l’Amerique du Nord, des chinois pour la Chine etc.

    Bref ils ont une immigration reflechie quoi… et a but economique, certainement pas demographique. Un peu comme la Suisse, dis donc deux pays qui marchent et qui ont le meme modele ! Waow, quelle coincidence.

    • Suisse et Japon dans le même sac est ridicule, 2 pays très différents, de plus la Suisse a prospéré via une immigration massive là où le Japon a eu 2 décennies (la 3ème est en cours) donc le Japon n’est pas un succès..Le Japon est juste une preuve que l’absence d’immigration ne mène pas à l’effondrement, juste à la stagnation et que cela reste gérable.

      • Comparer la Suisse et le Japon sur la question migratoire fait enormement sens. Et je parle en tres bonne connaissance de cause.

        Les questions identitaires se ressemblent (si si, la mentalite fermee du Valais n’a rien a envier a la mentalite japonaise moyenne). Les questions d’homogeneite interne face a l’immigration se ressemblent (parce que « pays le plus homogene du monde » laissez moi rire, le « Japon » est en fait une immense mosaique de cultures « regionales », tout ceux qui connaissent le pays savent ca). Les questions politiques se ressemblent (favoriser l’immigration economique, empecher l’immigration demographique).

        Bref ne pas limiter son analyse aux statistiques.

        • Mais c’est partout pareil, cette question des particularismes régionaux. Dans tous les pays, ou presque, vous les rencontrez. Cependant, force est de constater qu’au Japon, ils sont moins prenant que chez beaucoup (j’omets volontairement les ryukyu de cette analyse car le contexte y est quand même très particulier : présence militaire étrangère, proximité du continent, éloignement du centre de l’archipel, etc…).

          Par ailleurs, dans votre analyse de l’immigration au Japon, vous omettez le fait que la société japonaise n’a pas le même rapport au travail que le nôtre (en occident). Pour eux, tout travail accompli par un humain est important et très valorisé, même ceux qui nous paraissent les plus insignifiants, et accompli avec un souci de bon achèvement, là où nous faisons venir des immigrés pour accomplir des tâches que nous ne voulons pas réaliser nous mêmes…
          De fait, les japonais n’ont besoin de faire venir que quelques spécialistes hautement qualifiés qu’il peut parfois leur manquer, ou, je vous rejoins là dessus, pour s’occuper de marchés étrangers (ce qui peut être considéré comme une spécialisation particulière).

          • « au Japon, ils sont moins prenant que chez beaucoup »

            C’est tout le contraire. Je repete, tous ceux qui connaissent vraiment le Japon savent a quel point c’est un pays fragmente. Les dialectes sont differents (oui, au point de ne rien comprendre sans utiliser le « heijun », le language officialise), les mentalites sont differentes, les rapports sociaux sont differents, la nourriture est differente. Bien plus de similarites entre un Alsacien et un Provencal, qu’entre un Osakajin et un Nagoyajin.
            Je dis pas que c’est le seul pays dans ce cas. Mais c’en est un, et c’est parce que « tous la meme gueule » que le pays est homogene.

            « Pour eux, tout travail accompli par un humain est important et très valorisé, même ceux qui nous paraissent les plus insignifiants »

            C’est faux. Vous avez une image du Japon qui vient de la noblesse du XVIIeme siecle. Art floral, art esthetique du sabre, art culinaire etc. Le Japon ce n’est pas que ca.

            « De fait, les japonais n’ont besoin de faire venir que quelques spécialistes hautement qualifiés »

            C’est, encore, faux. Demandez-vous quelle masse est rellement representee derriere un petit chiffre, quelques points de pourcentage a peine. Oui, mais sur 125 millions de personnes, on passe de suite a une autre echelle.

  • « Pas un déchet ne traîne »
    Bon, apparemment vous n’êtes jamais allé à Shibuya.

    « aucune trace de pauvreté »
    Bon, apparemment vous n’êtes jamais allé à Shinjuku ni Ueno. Vous n’êtes jamais non plus monté dans la ligne Yamanote qui fait le tour de Tokyo.
    Vous y auriez croisé des SDF qui n’ont rien à envier, en terme de pauvreté et de crasse, à ceux de chez nous.

    • « Vous y auriez croisé des SDF qui n’ont rien à envier, en terme de pauvreté et de crasse, à ceux de chez nous »

      le ‘des’ est important

      Japon: 126 millions d’habitants, 25000 SDF (selon les assocations)
      France: 66 (67?) millions d’habitants, 130000 SDF (chiffres ‘officiels’)

      cherchez l’erreur

    • « « Pas un déchet ne traîne »
      Bon, apparemment vous n’êtes jamais allé à Shibuya »
      Bah si : effectivement c’est toujours impeccable et ce n’est pas grâce à l’abondance de poubelles que çà l’est…

      J’ai pris plus d’une fois la yamanote et je n’ai pas vu les SDF dont vous parlez… En tout cas pas à l’intérieur. Par contre, effectivement, quand on regarde bien on les voit, mais ils se cachent bien (sauf celui croisé un jour au parc d’Ueno, très ostensiblement posé au milieu de la foule).

    • On a pas du aller dans le même Japon : même si on croise quelques SDF dans Ueno Park le soir, ca n’a absolument rien à voir avec les bidonvilles des portes de Paris, ni avec les harcèlements constants dans le métro.

      Je pense avoir plus dix fois plus de komuso folkloriques à Kyoto que de SDF.

  • Guyt Sorman a sans doute raison: notre avenir est une croissance nulle, dans des pays vieillissants, surendettés (mais c’est pas grave vu que nous nous devons l’argent à nous-mêmes), avec plein de néons dans des rues bien propres et en s’excusant tout le temps. C’est vrai que, dit comme ça, ça fait vachement envie.

    • Vous pourrez toujours jeter quelques papiers gras pour bien marquer votre révolte mais de la politesse et des néons plutôt que des barbelés et des balles dans la nuque s’est quand même tentant.

      • Comme dans l’autre fil, le faux choix que vous proposez est complètement ridicule. Figurez-vous que, au Japon aussi, la réalité est un peu plus nuancée que dans votre univers binaire avec une lutte épique entre écolos communistes et scientistes éclairés.

        Le Japon applique depuis des décennies des politiques keynésiennes de relance par la dépense publique, avec le résultat minable qui est décrit dans l’article (malgré plusieurs erreurs relevées dans les commentaires) et ailleurs dans les commentaires. Et il représente très bien ce qui nous attend.

        Les enzymes ironiques semble être bloquées chez vous, trop d’OGM dans votre régime ?

        • « Le Japon applique depuis des décennies des politiques keynésiennes de relance par la dépense publique »

          Vous vous laissez abuser par les chantres gauchistes qui voient de la relance partout.

          Le modèle économique japonais n’a juste absolument rien à voir avec Keynes et les Abenomics sont tout sauf de la relance : vous en connaissez beaucoup de plans de relance qui contiennent un objectifs de diminution de 50% du déficit ?

          La dette japonaise est tenue par les japonais, qui au passage possèdent aussi une bonne partie de la dette US.

          • Les Abenomics ne sont en place que depuis 4 ans. Pendant 20 ans avant ça, le Japon a utilisé les instruments de la relance: déficits publics, QE, baisse de la monnaie, grands travaux, etc. Ce sont des observateurs pas du tout gauchistes comme Bill Bonner qui vous le diront, ici par exemple: http://dailyreckoning.com/world-thanking-japan/

            Au sujet des Abenimics: conserver un déficit, laisser filer sa monnaie pour stimuler les exportations, c’est encore relancer. Et ça a échoué lamentablement. Seule la résilience de l’économie japonaise (qui reste beaucoup plus libre que la notre malgré ces politiques absurdes car les nôtres le sont encore plus) a pu éviter qu’elle s’effondre.

            • Ces analyses d’économistes sont usantes : le but n’est pas de comprendre, mais de prédire l’apocalypse et surtout donner des leçons.

              Le Japon n’a pas de déficit public : zéro, nada. Vu qu’il est tenu par les japonais eux mêmes, ce n’est pas un déficit, mais un impôt volontaire (qui rapporte des intérêts) – vous me faites pensez aux gens qui parlent de la France des années 50-60, avec zéro de dette, mais une inflation entre 5 et 15% et un reset monétaire complet en 1958.

              Le Japon a toujours été un pays communautaire (pas socialiste, communautaire) – les gens ont vécu pendant des siècles dans des ilots urbains collectifs, où ils partageaient le puits, les ressources etc… et les investissements ont été énormes après la guerre. Il était normal que ceux-ci se portent vers l’infrastructure. La grande majorité est d’ailleurs retourné dans le domaine sinon totalement privé du moins concurrentiel, comme JR, le Métro etc…

              Parler de politique de relance en parlant du Japon, c’est juste complétement ridicule : ce pays est passé en 50 ans d’une économie inexistante, complétement détruite à ce qu’il est. Aucun pays en Europe n’arriverait à vivre avec un tel relief, une telle densité de population, tout en conservant autant de libertés.

              • Ce que vous écrivez, des « déficits qui n’existent pas » et un japon passé du moyen-âge à l’industrie en 50 ans est du « wishful thinking »e. Le Japon était déjà un pays industriel bien avant la guerre. Les déficits ont été transformés en dettes, qui n’ont strictement apporté aucune hausse du confort ou du niveau de vie.

                En fait la monnaie a été remplacée par des bons du trésor et elle est devenue fondante dans le temps. La seule différence avec les autres pays qui mènent les mêmes politiques désastreuses (dont nous, les Etats-Unis, etc.) est que les Japonais sont plus frugaux et plus raisonnables. Ils n’échappent pas pour autant aux lois de l’économie et de la démographie.

                Je maintiens mes propos. Le Japon a accumulé 250% de dettes en échange d’à peu près zéro croissance. Ce n’est pas une situation soutenable sur le long terme et notre avenir ne s’annonce pas radieux si on continue comme ça.

                • Ok, prenez un billet d’avion, visitez le musée Edo-Tokyo, passez une nuit dans un Ryokan et une autre à Shinjuku-est ou Roppongi et on en reparlera.

                  Parler de « hausse du confort ou du niveau de vie » et de « zéro croissance » en parlant du Japon est juste un total non-sens.

                  Vous raisonnez comme les colons qui apportaient la civilisation aux indigènes.

                  • Prenez le billet d’avion vous-même, comme ça vous pourrez aller expliquer à Shinzo Abe que sa stratégie de croissance n’a aucun sens et qu’il faut que son Etat cesse de raisonner en termes de capital et de valeur ajoutée. Vous serez certainement reçu avec les honneurs que vous méritez.

                    • Je crois que vous vous laissez complètement abuser par les médias gauchistes : les abenomics seraient qualifiés de « ultra austérité » si ils étaient appliqués en Europe.

                      Retour à l’excédent du budget, réforme de la protection sociale, libéralisation du marché de l’énergie, suppression des subventions agricoles, etc…

                      Le déficit public au Japon s’explique très facilement par la déflation chronique et surtout par les investissements extérieur, en particulier dans la dette souveraine US, accord qui n’a de but que de recycler les excédents commerciaux.

                      Allez expliquer à Abe qu’il faut qu’il rapatrie ses actifs aux US si ça vous chante.

                      Je le répète : le Japon n’a pas de dette souveraine : sa dette est à la fois détenue par le Japon lui même (il se doit de l’argent à lui même) et investie aux US.

                      Et le plan de relance n’est pas un plan de relance, ce n’est appellé ainsi que par les gauchistes à des buts de propagande.

        • Sous-Commandant Marco: « Comme dans l’autre fil, le faux choix que vous proposez est complètement ridicule. »

          C’est la lutte finale contre l’ironie ou un manque patent de discernement ?

          Sous-Commandant Marco: « avec le résultat minable qui est décrit dans l’article »

          17eme pour l’IDH (France 20eme)
          11eme pour le salaire moyen (France 16eme)
          25eme pour la liberté économique (France 70eme)
          17eme au classement de la corruption (France 25eme)
          Un dette soutenable à long terme par extinction naturelle des créanciers (France en faillite)

          C’est un pays ou les habitants vivent bien et sont modèle est pérenne pas comme celui de la France dont l’état est un cancer en phase terminale.

          • llmrun: les résultats cités ne s’expliquent pas du tout par la politique suivie par le Japon depuis plus de 20 ans. Tout ne se ramène pas à la France, vous savez.

            • Sous-Commandant Burco: « Tout ne se ramène pas à la France, vous savez. »

              Il faut vraiment tout préciser avec vous: Il y a ~180 pays en dessous du japon pour tout ces indicateurs, hors vous sembliez déplorer cette société et ses résultats en plus de l’éclairage moderne, la propreté et la politesse.

              • Non, je déplore les politiques suivies depuis 25 ans.

                Les indicateurs japonais étaient déjà dans les meilleurs du monde bien avant les années 90. Vous croyez que ce sont les politiciens japonais qui en sont responsables ? A moins de confondre l’économie et la politique (faites-vous bien la différence ?), il est évident que c’est l’économie libérale japonaise qui permet ces excellents indicateurs. Vos comparaisons ne démontrent rien du tout.

                Et si vous ne comprenez toujours pas mon premier message, lisez d’autres commentaires qui ont mis en évidence les poncifs accumulés par M. Sorman.

                • Sous-Commandant Barco: « Et si vous ne comprenez toujours pas mon premier message »

                  Justement, vous devriez le relire a jeun.

  • Les gens qui, sur le plan économique, sont pour l’immigration qualifiée et contre l’immigration des non diplômés ne sont pas cohérents.
    Je ne vois pas en quoi augmenter la concurrence chez les ingénieurs serait bon et mauvais chez les ouvriers (s’il en existe encore…).

  • Le jour où le gouvernement japonais ne peut plus rembourser ses créanciers, les épargnants japonais (tous les japonais quoi) se retrouvent ruinés et pauvres, voilà la réalité.

    ll ne se passe rien tant que l’effet richesse perdure auprès des épargnants qui croient encore que l’état japonais va les rembourser.

    « oui, mais un état, c’est pas pareil qu’un ménage »

    C’est vrai, 100 % des états ont fait faillite, n’ont jamais remboursé leurs créanciers, et continuent d’exister éconmiquement…

    • « Le jour où le gouvernement japonais ne peut plus rembourser ses créanciers, les épargnants japonais (tous les japonais quoi) se retrouvent ruinés et pauvres, voilà la réalité. »

      et ce jour c’est pour quand? Avec des actifs qui tournent autour de 200% du PIB l’état japonais pourrait très bien rembourser la majeure partie de sa dette et tomber à un niveau d’endettement bien meilleur que la plupart des nations. En tant que premier créancier de la planète, ce qui fait flipper tout le monde c’est que justement le Japon se mette à rembourser et donc en appelle brutalement à ses nombreux débiteurs.

      La dette est détenue par des ménages âgés, elle se dégonflera au fur et à mesure que ces générations disparaitront, les droits de cession et de succession sont tels que l’état n’aura tout simplement pas à rembourser. D’où les sorties du ministre Taro Aso dans le style « dépêchez-vous de mourir », sympa!

      Ce qui est vraiment inquiétant ce n’est pas la dette actuelle, ni même à moyen terme mais la structure et le volume de la dette dans le long terme, si certaines dépenses ne sont pas réduites. Avec un taux d’épargne affreusement bas, les 20-40 ans ne pourront pas supporter le rythme et le volume de dette qu’ont toléré les grands-parents pour leur enfant dépensier et insouciant, l’état nippon.

      • Cette dette énorme possédée par les japonais eux mêmes va corrompre le fonctionnement de leur démocratie avec une classe vieillissante en surnombre qui va orienter la politique en sa faveur. Je trouve ça pire qu’une dette détenue par des étrangers

        • Et si les japonais jeunes voient effectivement le patrimoine de leurs parents se faire quasi entièrement spolier par l’Etat, ils vont commencer à changer leurs arbitrages: Plaisir et consommation avant épargne et donc avant investissement auront la primeur. Qu’est ce que c’est sain pour la prospérité au long terme!

      • @ Salma :

        Je n’arrive pas à trouver le montant des actifs détenus par l’état japonais, mais à mon avis, ils ne valent pas grand chose (comme tous les actifs de tous les états), et surtout pas 245 % du PIB japonais …

        A moins que vous confondiez l’état japonaisd avec les japonais …

        Ce sont les japonais les premiers céanciers de la planète, pas l’état japonais, ce n’est pas du tout la même chose (sauf pour les étatistes).

        Par contre, ce que dit P dans le post plus haut est très intéressant : si la dette est en viager nominatif non transférable, elle va s’éteindre d’elle-même avec la diminution de la population.

        Sauf si bien sûr, l’effet de richesse disparait d’un coup par manque de confiance, et là, l’état japonais (pas les japonais) fait faillite d’un coup (en fait banqueroute).

        • je vais tâcher de trouver ça… car le seul article que j’ai sous la main, c’est du Piketty 🙁

          mais je suis certain de l’avoir lu plusieurs fois: environ 200% du PIB, moitié-moitié entre actifs financiers et non financiers. Quand aux actifs des japonais (ménages, sociétés) difficile à quantifier, mais comme aux USA, ce doit être colossal. On est aussi en Asie, et les billets, pièces et bijoux planqués sous le matelas, c’est pas qu’un truc de petits vieux là-bas 😉

          « Ce sont les japonais les premiers céanciers de la planète, pas l’état japonais, ce n’est pas du tout la même chose (sauf pour les étatistes). »

          oui, vous avez tout à fait raison, mea culpa, ceci dit la BOJ fait partie de ces créanciers et c’est aussi l’état japonais qui a souvent prêté ça et là (Asie du sud-est et on n’en parle assez peu, en Afrique !!)

          « ce que dit P dans le post plus haut est très intéressant : si la dette est en viager nominatif non transférable, elle va s’éteindre d’elle-même avec la diminution de la population »

          c’est ce que je soutenais aussi 🙂

      • « En tant que premier créancier de la planète, ce qui fait flipper tout le monde c’est que justement le Japon se mette à rembourser et donc en appelle brutalement à ses nombreux débiteurs.  »

        Je ne suis pas convaincu, je pense que tout le monde se tient par la barbichette dans cette histoire. Pour vendre qqch, il faut des acheteurs en face. Si le Japon inonde le monde en cherchant à vendre ses nombreux actifs, ils risquent fort de ne plus rien valoir du tout ce qui laissera le problème presque entier, en plus de ruiner ses clients habituels ce qui n’est jamais bon pour les affaires… Comme on dit, si je dois 100 000€ à la banque, j’ai un problème, si je lui en dois 1Mds, c’est elle qui a un problème.

        • Bonjour josep
          « si je dois 100 000€ à la banque, j’ai un problème, si je lui en dois 1Mds, c’est elle qui a un problème. »
          Je n’ai jamais adhéré cette adage. Avec 1Mds, c’est le pb des deux. Regardez la Grèce, c’est aussi leur pb.

  • Si le Japon peut toujours rembourser sa dette, c’est parce que le taux d’interet au Japon est de 0%.

    • Et justement ils craignent que cela ne finisse par monter, ce serait dangereux.

      • et pourquoi monteraient-ils puisque

        1) cette dette est souveraine (je viens de faire un tour de sources, entre 90% selon l’OCDE et 99% selon Metis, je vous le fais à 93%, chiffre que j’ai vu le plus souvent et donc re mea-culpa pour mes 95% de tout à l’heure)

        2) il faudrait pour ça que d’éventuels acheteurs de dette japonaise en achètent d’abord et qu’ensuite, en tant qu’acteurs du marché, ils estiment que la part des assets globaux du pays (donc entreprises + état) est ou va devenir inférieure au montant de la dette, d’où risque et par conséquent hausse des taux. Rien n’est impossible mais on est loin d’en arriver là. Le Japon reste un poids lourd économiquent parlant et la confiance est un facteur déterminant sur le marché. Si ce n’était pas le cas le QE quasi-illimité de la BOJ aurait dû conduire à un effondrement total du yen et les ventes de brouettes pour trimbaler la monnaie de singe auraient augmenté, il n’en a rien été

        Je maintiens qu’au vu des droits de cession, la dette va se dégonfler avec la chute de la démographie mais qu’au vu du montant de l’épargne actuelle des générations les plus jeunes, l’état a très sérieusement intérêt à revoir son carnet des dépenses.

  • Il y a un truc qui me parait curieux :

    comme le taux d’interet au Japon est de 0%, est ce qu’on peut acheter un apparte au Japon a credit (genre 100% d’emprunt) et le mettre en location?

    Ca ne pourrait que faire du benef si le prix de l’immobilier reste stable.

  • Article très intéressant ! Je me sens directement concerné puisque je viens de séjourner six mois au Japon en ayant épousé une Japonaise par ailleurs charmante. C’était pour moi le seul moyen d’obtenir un visa de résident. Au bout de six mois les différences culturelles n’étaient plus « gérables » et mon épouse m’a prié de faire mes valises. Notez au passage qu’on se marie et divorce au Japon avec un simple formulaire administratif. Un de mes fils habite au Japon depuis dix ans et il s’est complètement intégré à la culture japonaise : il parle le japonais, c’est ma petite-fille qui lui a servi de professeur, il va faire dévotions au temple shinto du coin en costume traditionnel accompagné de ma belle-fille (japonaise) en kimono. Bref un immigrant au Japon doit d’abord s’adapter et se plonger dans la culture japonaise qui est incompréhensible pour un occidental, j’en ai fait la douloureuse expérience !
    Mais revenons à la dette japonaise. Elle est détenue par les citoyens japonais et puisque cet article met l’accent sur le vieillissement de la population, la dette va elle aussi disparaître car elle est détenue essentiellement par les seniors sous forme de titres. Cependant ces titres ne sont pas cessibles aux enfants car ils sont lourdement taxés. Il en est de même des biens immobiliers : les droits de succession en ligne directe sont supérieurs à 90 % ! Enfin, il ne faut pas oublier que la dette japonaise englobe tous les postes budgétaires du pays, ce qui n’est pas le cas par exemple de la France qui ne compte pas dans le calcul de la dette (depuis le gouvernement Juppé) le déficit de la sécurité sociale, ni le déficit des caisses de retraites, ni celui des entreprises publiques (SNCF, RATP, …), ni des collectivités locales. Si le calcul de la dette de beaucoup de pays était « honnête » et global comme c’est le cas au Japon les surprises seraient hallucinantes. Simplement en France on arriverait pour la dette totale du pays à quelque chose comme 350 % du PIB, et je suis encore optimiste …
    Au Japon, même le déficit de la JR (Japan Rail) est pris en compte dans le calcul de la dette.
    À vos calculettes monsieur le ministre des finances !

    • « Mais revenons à la dette japonaise. Elle est détenue par les citoyens japonais et puisque cet article met l’accent sur le vieillissement de la population, la dette va elle aussi disparaître car elle est détenue essentiellement par les seniors sous forme de titres. »

      J’y crois pas une seconde, ce serait trop beau pour être honnête. Et prêter cet argent au gouvernement n’aurait aucun intérêt si on est pas remboursé à la fin. Ce ne sont pas des dons mais des prêts…

      • J’insiste sur le fait que les Japonais placent leur épargne (dont ils peuvent disposer de leur vivant) dans des bons du trésor émis par la BoJ mais ces bons sont lourdement taxés en cas de cession entre vifs ou lors d’une succession. Je peux vous donner un exemple précis pour situer la fiscalité japonaise. Mon fils a eu depuis peu de temps l’autorisation de participer au remboursement des prêts immobiliers contractés par son épouse pour l’achat de leur maison. Jusqu’à peu c’était ma belle-fille qui remboursait les prêts car si mon fils lui avait fait un virement sur son compte en banque le montant aurait été taxé ! Ça existe aussi à ce niveau là et cette mesure fait aussi partie des dispositions décourageant les étrangers à venir s’installer au Japon. Par ailleurs la TVA a été lourdement augmentée (en pourcentage) mais elle n’était que de 5 % auparavant et l’impôt sur le revenu est une flat-tax de 10 %. De quoi rêver …

      • Les dettes viagères étaient courantes en Europe au XVIIème et XVIIIème siècle.
        A part que votre débiteur souhaite votre mort c’et un placement intéressant… si on vit vieux.
        Le viager n’est pas un don.

  • Société, l’exemple japonais vs l’exemple français : https://www.youtube.com/watch?v=m6NKKMLgdEo

  • Les Japonais tentent tout de même de s’ouvrir à l’immigration des pays alentours. Timidement, mais surement, les robots ne sont pour le moment qu’un rêve, et le pays a besoin de jeunes.

  • Le Japon est un pays sans immigration au mieux ultra controlé, c’ est un pays qui applique la peine de mort………Bon vu de France c’ est un pays fasciste.

  • J’ai du mal à imaginer le Japon avec des étrangers en masse, tout comme j’aurais du mal á imaginer les USA sans immigrés. Bref chaque pays a sa spécificité.

    • C’est à dire que les USA sans immigrés, n’existerait pas 😉

      • Sans les immigrés il y aurait les indiens, quand même 😉

        • Certes, mais pas les USA.

          • Et surtout le territoire serait resté sous développé…

            • « le territoire [des USA] serait resté sous développé [sans l’immigration européenne] »

              @SweepingWave : Ça dépend.

              Premièrement, il faut différencier immigration pacifique et invasion. Nous pouvons d’ores et déjà convenir que dans le cas précis des amérindiens qui se sont fait massacrer, piller, contaminés, il était pour eux préférable de rester, je vous cite, « sous développés », plutôt que de se faire envahir, en l’occurrence par des européens.

              Deuxièmement, il faut peut-être différencier absence immigrés et absence d’échange. Les amérindiens auraient très bien pu atteindre un niveau de développement plus ou moins comparable aux européens grâce à des échanges pacifiques, qu’ils soient ou non commerciaux.

              Troisièmement, au risque de me faire taxer de primitiviste et de relativiste : entre vivre en harmonie avec la nature dans des tipis, et vivre dans des jungles de béton en respirant l’air pollué à cause des embouteillages, le mode de vie « sous développé », c’est-à-dire « inférieur », n’est peut-être pas celui que l’on croit. Du moins, cette notion d’infériorité ou de supériorité n’est qu’une notion subjective, ce n’est qu’une question de goût. Il faut donc tolérer les deux modes de vie, même si on trouve que l’un d’eux est plus à notre goût que l’autre.

              • Les Amérindiens étaient en guerre permanente les uns contre les autres, certains clans étaient même très violents. C’est pas l’idylle que certains décrivent hein..

                • Sisi pour commando tout ce qui n’est pas libéral, c’est le paradis.
                  Je propose une cellule psychologique pour aider commando de faire le deuil de l’URSS

                  • « pour commando tout ce qui n’est pas libéral, c’est le paradis. »

                    C’est l’hypocrisie des puritains qui me gonflent, et malheureusement il se trouve que la majorité des libéraux sont des puritains.

                    Ce sont ces libéraux puritains les nostalgiques de l’URSS. Pas moi. Car les soviétiques, surtout les staliniens, étaient eux aussi des emmerdeurs puritains.

                    • C’est grave Docteur ?

                    • @commando : vous mélangez liberté et transgression (c’est très courant)

                      (Accessoirement les puritains n’étaient pas des bigots coincés habillés en noir etc… ca c’est une image d’Epinal fabriquée pour se moquer des puritains – sinon, les puritains n’étaient pas très libéraux, mais c’est aussi une autre histoire… on s’éloigne)

                      Faire ce qui est considéré comme répréhensible par la majorité des gens est une façon très puérile de tester la capacité des autres à supporter la nuisance, que l’on confond à tort avec la liberté.

                      La liberté n’est pas de faire ce que l’on a envie dans la limite que cela ne nuise pas à autrui : tout peut potentiellement nuire aux autres.

                      La liberté est d’être responsable de se que l’on fait. Et choquer les autres (on trouve toujours un bon moyen) n’est pas très responsable.

                      Vous n’empêcherez jamais les autres de penser quelque chose de vous et les plus hypocrites sont à mon avis ceux qui ne vous disent rien ouvertement.

                    • @Stephane

                      Vision de la liberté extrèmement intéréssante. C’est de vous ?

                    • @Stéphane Boulots : Vous êtes, consciemment ou inconsciemment, partisan d’une société où les pressions sociales poussent les femmes à prétendre ne pas vraiment aimer le sexe (sinon elles passent pour des salopes, traites, arrivistes, briseuses de ménage, couguars, etc) et où les pressions sociales poussent les hommes à être des crabes (durs à l’extérieur, mous à l’intérieur) et à prétendre adorer le sexe (sinon ils passent pour des losers, puceaux, tapettes, etc)

                      Moi je suis partisan d’une société où les gens sont éduqués de tel sorte qu’ils ne prétendent jamais être ce qu’ils ne sont pas, même lorsque cette honnêteté bouscule les sacro-saintes traditions, coutumes, etc.

                      C’est votre idéal de société qui produit de l’hypocrisie, pas le mien. C’est votre idéal de société qui engendre de l’irresponsabilité, pas le mien.

                    • @commando : Ne me dites pas que vous croyez au mythe de la révolution libératrice ?

                      Vous n’empêcherez jamais les gens d’avoir des opinions, aussi débiles soient elles.

                      Vous n’empêcherez jamais les femmes frustrées d’être jalouses des autres, ni les hommes frustrés d’en dire mille fois plus qu’ils n’en font.

                      Vous n’empêcherez jamais les gens d’être des imbéciles, ni de s’inventer des vies qu’ils n’ont pas pour se sentir exister.

                      Ce n’est pas une histoire de « pression sociétale », de « complot puritain » ou je ne sais quel avatar de la lutte des classes. C’est juste qu’il est mille fois plus facile de parler que de vivre, bien plus facile de refaire le match que de mouiller le maillot.

                      Ca n’a rien à voir avec des traditions ou des coutumes : nos ancêtres étaient bien plus près du réel que nous le sommes.

                      C’est justement cet intellectualisme éloigné des traditions et des coutumes, éloigné de la réalité qui fait que les gens moralisent tout, font la leçon sur tout, ont peur de tout et se veulent absolument d’être « normal » : de sauver la planète, de manger cinq fruits et légumes par jour, d’être civique, politiquement correct, etc, etc…

                      Vous vous trompez d’ennemi : ce sont les donneurs de leçons de morale, les prêcheurs du camp du bien, les moralisateurs du politiquement correct … ce sont eux qui vous gonflent (et ça je le partage volontiers avec vous), pas les « puritains ».

                      (et lisez ou relisez Tartuffe)

              • « …amérindiens qui se sont fait massacrer… »

                Faut arrêter de regarder des westerns à la télé, 10 à 15,000 morts maxi dans les affrontements entre l’armée et les indiens.

                • @sam player : Je rêve ou bien votre réponse consiste à dire grosso modo « C’est acceptable de massacrer des innocents tant qu’on dépasse pas un certain nombre » ?
                  Je vous en supplie dîtes-moi que je rêve !

                  Qu’est-ce qu’il y a de si compliqué à comprendre que :
                  Un amérindien tué, c’est un meurtre de trop.
                  Un amérindien volé, c’est un vol de trop.
                  Un amérindien volontairement infecté d’un virus, c’est une infection de trop.
                  Une amérindienne violée, c’est un viol de trop.

                  C’est dingue de pas comprendre des choses aussi simples. Mais le plus triste c’est que tout le monde sur ce site m’aurait applaudi si j’avais remplacé « amérindiens » par « européens », et si j’avais remplacé « envahisseurs européens » par « envahisseurs africains », du genre :

                  « Nous pouvons d’ores et déjà convenir que dans le cas précis des [européens] qui se sont fait tués, volés, contaminés, violés, par des [envahisseurs africains], il était préférable pour ces [européens] de ne pas se faire envahir (de ne pas se voir interdire de discriminer sur leur propriété) quelles que soient les éventuelles contributions positives des envahisseurs. »

                  Bref, une fois n’est pas coutume l’hypocrisie de certains ici est flagrante. Ils se sentent obligés de légitimer les pires atrocités à partir du moment où ce sont des européens qui les commettent. C’est pourtant tellement simple de ne pas être un gros faux-cul : il suffit d’admettre qu’une invasion n’est jamais légitime, qu’elle soit européenne ou africaine ou que sais-je.

                  Et pour rappel, j’ai pris soin de faire une distinction entre « immigration pacifique » et « invasion. » Je n’assimile donc pas le fait que des européens débarquent sur tel ou tel continent à une invasion. Le terme invasion s’applique uniquement lorsque des atteintes à la liberté et propriété se produisent ( massacres, pillages, viols…) Un immigré pacifique ne peut pas être tenu responsable des conneries d’un envahisseur, même s’ils viennent du même continent, parlent la même langue, ont les mêmes coutumes…Et un envahisseur est un criminel, même s’il est capable de construire de belles locomotives à la place de tipis.

                  Voilà donc le reproche que vous me faites : préférer un monde où « les locomotives » sont construites sans illégitimement détruire « les tipis. » Croyez bien que je ne m’excuserai jamais de cette préférence.

                  • Je ne vois pas le rapport avec le Japon, m’enfin c’est l’occasion pour vous de dénoncer le génocide amérindien.
                    C’est bien vous êtes un brave type, c’est cela le plus important (à vos yeux).

              • commando: « Les amérindiens auraient très bien pu atteindre un niveau de développement plus ou moins comparable aux européens grâce à des échanges pacifiques, qu’ils soient ou non commerciaux. »

                Ils vivaient comme leur ancêtres 12’000 ans en arrière et n’ont pas progressé d’un iota, donc non.

                • « Ils vivaient comme leur ancêtres 12’000 ans en arrière et n’ont pas progressé d’un iota, donc non ». Ou comment justifier tout et n’importe quoi au nom du progrès, jamais vu une argumentation ridicule…

          • C’est pas faux 🙂

            • Dans ce cas là allons dans les coins ruraux français tuons tous les habitants rasons tout et construisons des lignes de tram des immeubles des centres commerciaux des autoroutes etc…après tout raz le bol des villages merdiques où on ne capte pas la 4G ou il n’ y pas le tgv ou ya pas d’hypermarché, d’ accès à la fibre, raz le cul de tout ses gens qui souhaitent défendre leur mode de vie , je veux avoir accès à la 4g à Paris comme au fin fond de l ‘Amazonie les populations locales bah soit elles acceptent soit elle dégage soit on les tue.

  • Apparemment l’auteur n’a jamais mis les pieds au Japon à part peut-être pour des vacances.
    On passera sur les clichés sur les japonais polis et travailleurs mais sur le fond oui le Japon est en crise et les Japonais s’en rendent bien compte, même si ce n’est pas dans leur culture de se plaindre.
    Les salaires réels sont en diminution depuis des années et la précarisation est galopante. Les entreprises industrielles japonaises sont pour beaucoup en perte de vitesse face à leurs concurrentes chinoises, coréennes, taïwanaises, etc. Le Japon vit sur ses acquis depuis des années tant du point de vue technologique que financier. Le stock d’épargne diminue alors que la dette publique japonaise augmente. Celle-ci est d’ailleurs surtout détenue par la Banque du Japon ce qui n’a rien de positif, bien au contraire. Le manque de main d’oeuvre dans le BTP fait exploser le prix des logements. On peut continuer longtemps ; le Japon est un pays qui est en train de mourir à petit feu.

    • Bonjour Un savoyard au Japon

      Relisez l’article, l’auteur parle de la crise, des atouts du Japon, de déclin: « ..ils en concluent que mieux vaut rester entre soi, quitte à décliner, mais ensemble. »

      Cordialement.

    • La politesse des japonais n’est pas un cliché, c’est la vérité.
      Quand au fait qu’ils soient travailleurs, cela reste vrai en nombre d’heure. Pour ce qui est de la productivité ça se discute.

    • La politesse n’est pas un cliché, en tout cas c’est clairement à des années lumière de la France.
      Pour ce qui est du côté travailleur, personnellement je parlerai plutôt de sens du service, bien meilleur que chez nous.
      Je vous rejoins sur le reste.

  • « cette dette, les Japonais la doivent à eux-mêmes : ils placent leur épargne dans des emprunts publics. Le Japon ne s’endette pratiquement pas sur le marché mondial et n’est guère menacé de banqueroute. »
    J’aimerais qu’on m’éclaire sur ce sujet.
    Je peux comprendre qu’il est préférable pour le Japon que leur dette soit détenu par les japonais mais c’est une population vieillissante qui devrait donc consommer son capital.
    Si l’état n’est pas capable de rembourser aux japonais, dans quelle situation le pays va se trouver suite à la spoliation des économies des vieux et à la perte de confiance des autres ?

    • C’est très simple: ils vont se retrouver dans la merde, comme chaque fois qu’un État fait banqueroute. L’origine des créanciers n’y changera strictement rien.

    • La seule différence, c’est que comme la dette est détenue par les Japonais, l’illusion de richesse peut sans doute durer un peu plus longtemps.

    • @Jules :

      Le jeu est à somme nulle quand il reste cantonné dans une communauté : les dettes de l’Etat sont des dettes de la communauté, contractées au nom des gens qui composent cet Etat, donc en gros les japonais doivent de l’argent à eux-mêmes.

      C’est un peu comme si ils avaient volontairement payé des impôts qui rapportent des intérêts, plutôt que de payer des impôts obligatoires ou subit une inflation galopante.

      Les impôts sont très faibles au Japon (TVA qui vient de passer de 5 à 8%) et impôts sur le revenu de 10%

      Par contre les taxes sur les transferts de valeurs sont très importantes.

    • « cette dette, les Japonais la doivent à eux-mêmes… »

      Qu’est-ce que ça change? Il va bien falloir que quelqu’un la rembourse. Les générations futures sans doute.

  • S’ils en sont là, c’est dû au manque d’immigration, qui comme nous le disent nos socialos permet d’enrichir le pays qui les acceuille : on nous montre même des chiffres du style un immigré apporte 1.98 fois plus qu’il ne reçoit.

    Bon je suis peu-être endoctriné.. C’est l’abus de Flanby –

    Je vais régulièrement au Japon : Tokyo et Osaka : et cherchez bien les pauvres, ils sont derrière les piles des ponts, peu visible depuis les fenêtres fumées de l’hôtel Hyatt , mais ils sont bien là.
    Ce qui surprend, c’est soit des très très vieux, soit des hyper jeunes.
    Le paradoxe japonais ce sont des vieux de plus de 95 ans en pleine forme, qui travaillent encore dans les champs. Quand on va dans les campagnes, visiter les familles des cadres de l’entreprise qui vous reçoit, on peut voir ces vieillards avec des charges énormes sur le dos.
    Mais s’il faut aller visiter un site exceptionnel en montagne, vous arriverez deux heures après eux.
    Donc une population travailleuse, dont les retraités pourront être réembauchés pour s’occuper d’autres vieux, faire des travaux en usine….
    Le retraité Allemand ne veut plus travailler et rêve de Mallorca.
    La dynamique Japonaise semblant s’essouffler, les usines fermeront, et ils n’auront pas besoin de plus de travailleurs(si bien payés), donc pas besoin d’immigration.
    La main invisible auto-régulant ce marché.
    Ce que l’on prend pour un échec, pourrait s’avérer être une réussite…on verra…

    • Toutafai
      L’état est accro à la croissance du PNB, mais les individus peuvent s’en passer, une fois payée la résidence principale (secondaire), vivre sur l’essentiel.

  • « Le Japon, mystère économique »
    Aucun mystère économique, juste une méprise. Le PIB global intéresse l’Etat plus ou moins obèse, plus ou moins impécunieux. Le PIB par tête intéresse les individus, surtout après correction des artifices comptables tentant de faire croire que les charges publiques seraient des richesses nouvelles. La méprise des faux économistes (étatistes, socialistes, keynésiens…) consiste à confondre les aspirations des individus avec les prétentions des Etats collectivistes. Pourtant, les intérêts des uns et des autres sont contraires.

    • @Cavaignac : j’irais même plus loin : même le PIB par tête n’a aucun sens pour les individus, c’est la condition qui intéresse les gens : le revenu permanent (qui est : le revenu effectif + le revenu induit par l’utilisation du capital + les transpositions de revenu (dettes et épargne) – tout cela dans le passé, le présent et le futur)

      La condition et son corolaire : les perspectives d’avenir d’évolution de la condition.

  • Bah le plein emploi au Japon c’est simple, population vieillissante, pas d’immigration. Des emplois qui se font en majorites en CDD arbeito, embauche et vire du jours au lendemain, ajouter a cela un systeme d’indemnisation ( chomage) qui ne commence a vous payer qu’au bout de x mois, donc vous etes plutot actif, et enfin un systeme encore une fois qui ne pardonne pas aux faineants et dont la societe voit tout ces parasites improductif d’un tres mauvais oeil.

    Abenomics c’est MUGABEnomics plutot, ce sont des trillions de YEN deverses et qui n’ont eu comme consequence que de faire passer le NIKKEI de 10 a 20000 points, et aujourd’hui le NIKKEI etant trop haut et sans reel correspondance avec l’economie reelle ( j’y reviendrais) fait que tout ces trillions se deversent aujourd’hui sur l’immobilier qui n’avait en 25 ans jamais monte et ne s’etait jamais remis de cette bulle des annees 80 avec pour excuse les jeux olympics de 2020..

    La TVA est passe de 5% a 8% et avait plomber la croissance pour de nombreux mois, Abe programme 10% pour 2016 maintenant 2017 vu la fragilite de cette soit-disant reprise. Et que fait ce genie il baisse le taux d’imposition des societes de 3 points, merveilleux.

    Ce quantitative-easing qui ne dit pas son nom le Japon en faisant depuis 25 ans avec les spectaculaires effets sur la reprise Japonaise que l’on connait tous, est entrain de tuer le YEN rencherissant toutes les importations que ce soient energetiques petrole et gaz mais aussi la nourriture le Japon n’etant pas auto-suffisant, Abe est entrain d’etrangler les Japonais qui voient un surencherissement de leurs factures energetique et nourritures.

    L’argument du YEN faible pour exporter lol, le Japon ne cesse de poster des chiffres a l’exportations en baisse car personne n’achete a l’exterieur l’Europe lol, la Chine lol, les US ahahahahah

    De plus la plupart des societes Japonaises ont depuis les annees 80 delocalises leurs usines pour se rapproches de leurs clients, et/ou eviter tout risques de changes.

    Tokyo n’est pas le Japon et une petite ballade hors de Tokyo et des grandes villes vous montrera que le Japon va tres mal, et que tout risque de vasciller sous peu, oui le Japon achete sa dette, mais jusqu’a quand ?Jusqu’a quand un rendement aussi minable avec une dette aussi grosse et un risque de faillite certains interessera les banques et autres assurances qui continuent a souscrire ?

    6 mois 1 ans 2 ans 5 ans au mieux ensuite cela va faire tres mal et on comprends mieux pourquoi Abe veut a tout pris une constitution revisee, autorisant le Japon a avoir une « vraie » armee.

  • Pour expliquer le ‘paradoxe’ du Japon, il faut voir en premier lieu une INSTRUCTION des enfants très stricte. Contrairement à nos pays ‘occidentaux’, l’éducation et l’instruction sont rigoureux et pour tous. Comme très justement dit par l’auteur, PAS UN PAPIER sale par terre. On se respecte les uns les autres(1) DONC on respecte les lieux de vie, privés ou publics. De même absence de délinquance aux personnes : PAS DE VOLS. On perd un porte-monnaie, on le retrouve ! On ne ferme pas sa porte à clé ! Le Japon est un lieu serin, on ne fait jamais face à des brigands de grand chemin, on peut se promener le soir. Ceci n’existe pas en occident, ces soit-disant hauts lieux de la civilisation. On comprend parfaitement que les japonnais se protègent des modes de vie ‘animaux’ (2) que l’on trouve dans le reste du monde.
    Pas la peine de chercher d’autres raisons à l’exception du Japon. L’américanisation du Japon qui dure pourtant depuis 1945 n’a pas réussi à ensauvager ce pays comme le sont les États-Unis …

    (1) c’est un état des rapports qui améliore la qualité de vie des individus, c’est un choix politique …
    (2) Les animaux passent leur temps à craindre et se défendre de se faire bouffer, et à bouffer … Nous retournons en occident à cet état animal (la précarisation qui est l’exact négation de société) , c’est le choix idéologique du (néo-?) capitalisme qui l’impose.

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