Les États-Unis investissent dans leur filière nucléaire

Le nucléaire est une énergie d’avenir pour le gouvernement américain.

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Centrale nucléaire Vogtle USA-Blatant World(CC BY 2.0)

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Les États-Unis investissent dans leur filière nucléaire

Publié le 27 juillet 2015
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Par Michel Gay.

Centrale nucléaire Vogtle USA-Blatant World(CC BY 2.0)
Centrale nucléaire Vogtle USA-Blatant World(CC BY 2.0)

 

Malgré la part importante du charbon et l’essor du gaz de schiste dans le mix électrique des États-Unis, le nucléaire reste une énergie d’avenir pour le gouvernement américain.

Début 2014, Barack Obama, soutenu par le Congrès, avait décidé d’allouer 6,5 milliards de dollars pour la construction de nouveaux réacteurs dans le cadre d’un programme de 30 milliards de dollars pour le financement de plus de 30 projets énergétiques durables (Loan Programs Office), dont le stockage d’électricité.

Fin juin 2015, le Département américains de l’énergie (DOE) a annoncé qu’il apportait un nouveau soutien financier de 1,8 milliard de dollars aux deux réacteurs AP1000 en construction depuis 2014 sur le site de la centrale de Vogtle (Géorgie), les premiers à être construits aux États-Unis depuis plus de 30 ans. Le DOE porte depuis plusieurs années une attention particulière à la durabilité du nucléaire en soutenant des programmes de recherche et développement transverses (« Advanced Reactor Technologies ») qui vont jusqu’à la gestion durable du combustible.

Cet engagement des autorités américaines confirme le rôle indispensable du nucléaire pour assurer leur autonomie énergétique et réduire leur dépendance aux combustibles fossiles. « Le nucléaire, en tant que ressource, fait partie de notre stratégie énergétique » a déclaré le secrétaire du DOE (Ernest Moniz).

Westinghouse (alliée à Toshiba) utilise des technologies de construction modulaires novatrices pour optimiser la durée du chantier. Ces deux réacteurs de troisième génération (1169 MWe chacun), concurrents de l’EPR français, devraient être raccordés au réseau électrique avant 2020. Ils s’ajouteront aux deux autres réacteurs à eau pressurisée de deuxième génération en exploitation à Vogtle depuis la fin des années 1980.

Le soutien financier du DOE est un « signal fort » du retour du nucléaire aux États-Unis, et en particulier de la montée en puissance de la technologie de Westinghouse / Toshiba. En effet, ces deux AP1000 complètent une série de huit réacteurs du même type déjà en construction dans le monde, notamment en Chine (Sanmen et Haiyang), et aux États-Unis (VC Summer en Caroline du Sud).

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Créer un compte Tous les commentaires (14)
  • Les américains sont sensés puisqu’ils n’abandonnent pas le nucléaire.

  • je me marre : comment peut on être libéral et se réjouir de voir le gouvernement des USA dépenser de l’argent pour construire des centrales nucléaires ?… le nucléaire actuel n’est qu’un lobby d’État qui fausse toute concurrence dans le domaine de l’énergie.

    article qui a sa place dans la gazette du PCF pas ici…

    • Vous avez raison : gaspiller 30 milliards de $ est vraiment stupide…
      Aucune subvention serait une situation correcte.

    • C’est pas faux, je ne suis pas connaisseur du nucléaire mais il semblerait que ce soit tellement cher à construire que cela ne serait pas possible sans aide extérieure.

      • C’est pas cher à construire, mais aucun assureur privé n’accepte de couvrir le risque, pour des raisons évidentes. il n’y a pas de nucléaire possible sans une garantie gouvernementale.

        • On a des tas de technologies intrinsèquement sures en développement… Et c’est pas le tout de parler des subventions mais il faudrait aussi parler des régulations qui virent à la paranoïa…

          • Le problème n’est ps que les techno soient sûres c’est que la valeur du bouzin est telle et l’impact potentiel aussi sur les « risques de queue » que personne n’a les épaules assez larges pour couvrir ça.

            Et il faut voir que le financement public du nucléaire est une contrepartie des réglementations hallucinantes (presque pire que pour les banques et les activités de marché, c’est dire) que les gouvernements font peser sur cette industrie.

  • Les Etats Unis investissent 7,3 milliards de dollars et c’est le retour du nucléaire ?….
    C’est toujours la même chose : le verre à moitié vide ou à moitié plein…

    Mais ramené à la taille des états unis, cet investissement fait pâle figure.
    D’autant plus que l’accident de https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucléaire_de_Three_Mile_Island a freiné le programme de centrale nucléaire au profit du renouvelable sur tous les Etats-unis…et laissé les américains septiques sur les potentialités du nucléaire.
    La technique des piscine pour refroidir les combustibles a également l’avantage de freiner les capacités de stockage et donc de limiter la production de déchets…

    Bref,

  • Les Américains croient à la diversité des sources d’énergie, raison pour laquelle ils s’intéressent à l’énergie des vagues et l’énergie géothermal notamment. C’est une excellente chose de ne pas dépendre d’une énergie unique, de plus économiquement cela entretient la concurrence et favorise toutes les régions du pays.

  • Certes l’article est très enthousiaste, mais, les USA pourrait avoir trouvé le juste équilibre entre la promotion des énergies renouvelable, notamment le stockage qui gagne du terrain, le tout restant à développer et, des l’implantation de quelques centrales nucléaire de nouvelle génération afin de répondre à la demande d’énergie.
    Personnellement, je trouve que les USA font preuve de pragmatisme sur ce coup.

  • Publiés au même moment, la vue des nucléaristes hexagonaux avec leurs PDG couillus et l’avenir radieux des fabriquants de chaudières atomiques, face à la vue in situ du Wall Street Journal, le contraste est à mourir de rire 🙂 Qui est le plus crédible, à vous de juger…
    « Building nuclear reactors out of factory-produced modules was supposed to make their construction swifter and cheaper, leading to a new boom in nuclear energy. But two U.S. sites where nuclear reactors are under construction have been hit with costly delays that have shaken faith in the new construction method and created problems concerning who will bear the added expense. Modular construction has not worked out to be the solution that the utilities promised […] The method was supposed to prevent a repeat of the notorious delays and cost overruns that marred the last nuclear construction cycle in the 1980s. It hasn’t worked. Georgia Power Co., a unit of Southern Co. that is building one of the nuclear power plants, reports that construction is three years behind schedule, although it is making steady progress. “The promise of modular construction has yet to be seen,” said Joseph “Buzz” Miller, executive vice president of nuclear development for Georgia Power. The Georgia plant’s delay will increase the project’s financing costs, potentially adding $319 annually to each residential bill […] Last month, the Nuclear Regulatory Commission said it was folding a division to manage construction of new reactors back into the division from which it was pulled a few years ago, acknowledging a nuclear renaissance hasn’t materialized. »

  • bien plus visionnaires qu’en France

  • Les commentaires sont fermés.

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