Le fardeau fiscal québécois

Un taux de fiscalité élevé limite nos choix.

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Le fardeau fiscal québécois

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 3 juillet 2015
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Par Serge Rouleau, depuis le Québec.

Sisyphe credits Paul Burnett (licence creative commons)
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De tous les Canadiens, les Québécois sont ceux qui travaillent le plus longtemps pour financer les besoins insatiables des divers paliers de gouvernement. En 2015, selon l’Institut Fraser, les Canadiens ont travaillé jusqu’au 10 juin pour financer les trois paliers de gouvernement : municipal, provincial et fédéral. Les Albertains, les Canadiens les moins imposés, se sont libérés de leurs gouvernements le 19 mai. Les Québécois, les plus imposés, ont dû travailler jusqu’au 16 juin.

À quelques exceptions près, année après année, les gouvernements québécois sont les plus voraces. En 2000, nous avons dû travailler pour l’État plus de 6 mois, jusqu’au 5 juillet. Malgré cet effort remarquable, le gouvernement provincial a quand même enregistré un déficit budgétaire de plus de 1,5 MM$.

La principale cause de cette situation désolante découle du fait que les divers paliers de gouvernement contrôlent, directement ou indirectement, plus de 50 % de l’économie québécoise. Non seulement avons-nous le taux de participation de l’État dans l’économie le plus élevé en Amérique du Nord, mais en plus, en raison de l’inefficacité légendaire des administrations publiques, nous devons payer toujours plus pour des services de plus en plus médiocres.

Jean-Luc Migué, Senior Fellow, Institut Fraser et professeur émérite ENAP, Québec, explique ce phénomène dans son texte : En démocratie, prédilection pour les services uniformisés médiocres. Selon le professeur Migué, les impératifs électoralistes ont vite fait de convaincre les politiciens d’accorder la priorité aux demandes du plus grand nombre d’électeurs. Ce phénomène entraîne la multiplication, l’uniformisation et la bureaucratisation des services gouvernementaux. Rapidement, la bureaucratie et les groupes d’intérêts prennent le contrôle de tout le processus de livraison des services. À terme, ils imposent leurs conditions en fonction de leurs intérêts corporatifs. Dans ce contexte, l’amélioration de la qualité et le contrôle des coûts sont des considérations secondaires, voire complètement occultées. L’exemple le plus récent de ce phénomène est celui des garderies subventionnées.

Les conséquences d’une trop grande participation de l’État québécois dans l’économie sont bien réelles. Nous devons travailler pour les gouvernements une semaine de plus que les autres Canadiens et de surcroît nous devons nous contenter de services médiocres.

Que pourrait-on faire avec une semaine de salaire de plus dans nos poches ?

Toujours selon l’étude de l’Institut Fraser, le revenu annuel moyen d’une famille de deux adultes et deux enfants de moins de 18 ans est de 106 424$. Donc, une semaine de travail équivaut à 2 046,62$ ou 1 135,87 après taxes et impôts.

Les possibilités sont nombreuses : une sortie au restaurant de temps en temps pour se gâter et resserrer les liens familiaux ; ou pourquoi pas quelques jours de camping ? Rien de tel pour redécouvrir les vertus de la simplicité ; ou une soirée au théâtre ou à une représentation de l’OSM. Nos adolescents se découvriraient peut-être un goût pour la culture ; nous pourrions aussi économiser ce montant pendant quelques années pour voyager avec nos adolescents et découvrir le monde. Une belle façon de combattre le nombrilisme.

Cet argent, si durement gagné, pourrait aussi servir à remplacer les vélos des enfants qui sont devenus en quelques années des antiquités ; ou à remplacer cette vieille télévision dont les couleurs délavées nous empêchent d’apprécier pleinement nos programmes préférés ; ou, pourquoi pas, à nous procurer cet électroménager dont nous rêvons depuis si longtemps.

Enfin, ceux qui possèdent déjà tout ce dont ils ont besoin pourraient faire des économies en prévision de leur retraite. Un placement de 1 000$ par année au taux de 5% pendant 20 ans représenterait 33 669,25$ d’économie. Un pécule qui pourrait s’avérer fort utile pour parer aux imprévus.

Malheureusement, ces choix sont disponibles à la plupart des Canadiens, mais pas à nous Québécois. Les gouvernements nous laissent à peine six mois de nos revenus pour satisfaire tous nos besoins. Nous sommes littéralement pris à la gorge. Il ne nous reste rien pour nous gâter un peu ou pour économiser en prévision de notre retraite.

Ainsi va la vie lorsque l’État prend trop de place dans l’économie.

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