La Sécurité sociale fait pression sur les médecins et les pharmaciens

L’État qui fixe les prix, contrôle et sanctionne est en train d’étouffer le secteur de la santé.

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Médecin (crédits Alex Proimos, licence Creative Commons)

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La Sécurité sociale fait pression sur les médecins et les pharmaciens

Publié le 2 juillet 2015
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Par Phoebe Ann Moses.

Médecin (crédits Alex Proimos, licence Creative Commons)
Médecin (crédits Alex Proimos, licence Creative Commons)

La Loi santé avec son tiers payant généralisé doit permettre à l’État, par le biais de l’assurance maladie, de contrôler totalement le financement des soins, y compris le paiement des consultations des médecins. Ce point très important pose le problème de l’indépendance médicale : si le médecin dépend financièrement de la CPAM, il devra faire ce qu’elle demande. Et cela a déjà commencé.

La première partie de l’étau est le tarif de la consultation, fixé par l’État. L’étau se resserre avec les contrôles et les sanctions. Nombreux sont les médecins libéraux qui reçoivent des courriers de la CPAM les sommant de se justifier sur leurs prescriptions : pour certains médicaments, il leur faut demander au préalable un accord de la Sécurité sociale qui les autorise sous certaines conditions. Ce n’est pas nouveau. Mais ces demandes d’accord se font plus nombreuses et plus pressantes.

Premier problème : certains n’ont jamais prescrit ce médicament. Il y a du désordre dans les dossiers de la CPAM, ce qu’on savait déjà. Deuxième problème : parmi ceux qui l’ont prescrit, beaucoup n’ont fait que renouveler le traitement du patient, ce qui impose aussi une demande d’accord de la Sécu, qui considère dès lors que le médecin a commis une erreur en ne formulant pas une demande « préalable ». Troisième problème : ces médicaments ont eu une autorisation de mise sur le marché (la fameuse AMM) par le Ministère de la Santé, qui est le donneur d’ordre financier de l’Assurance Maladie : pourquoi alors avoir délivré une autorisation en sachant que la Sécurité Sociale ne prendrait jamais en charge leur remboursement et souhaite même les remplacer par d’autres qu’elle considère comme tout aussi efficaces et moins chers ? Car quatrième problème : la CPAM s’autorise à remettre en cause la prescription médicale, certes avec l’aval d’un médecin conseil, mais qui ne connaît ni le patient, ni le cas précis du dossier médical, ni, pourrait-on dire, la pratique médicale tout court.

« Il s’agit de privilégier des traitements plus efficients tout en garantissant la même qualité et efficacité de traitement. L’existence d’alternatives thérapeutiques (…) présentant une efficacité équivalente dans les mêmes indications et le respect des bonnes conditions de prescriptions (…) permettent en effet de garantir à tous les patients un traitement sûr et efficace, pris en charge par l’assurance maladie »1
.
Bien entendu le traitement souhaité par la CPAM est « plus efficient ». Il est surtout moins cher. Quel patient a envie de se faire soigner parce que c’est moins cher, tout en payant des cotisations sociales toujours plus élevées ?

Voilà comment se resserre la deuxième partie d’un étau : des demandes de justifications, voire des avertissements, et la mise en place de contrôles « récurrents » pour vérifier que l’attitude du médecin change. Le patient ne s’en rend pas encore compte parce qu’il n’est pas encore touché par ces changements.

Et le médecin n’est pas tout seul dans sa galère, le pharmacien subit les mêmes pressions : des courriers lui annoncent désormais qu’il ne sera pas payé parce qu’il n’a pas délivré de génériques en nombre suffisant, l’Assurance Maladie considérant que le pharmacien ne respecte pas le contrat « tiers-payant contre générique ». Le marché de dupes commence enfin à être percé à jour.

Le tout dans des termes qui laissent rêveur quant aux suites possibles : « Je sollicite l’implication de votre officine », « « comptant sur votre investissement personnel », « j’attire votre attention sur la nécessité de respecter cette mesure sauf à vous exposer à des actions contentieuses »… Si certains continuent à ne jurer que par la sacro-sainte vertu de la sécurité sociale, qu’ils restent dans son giron et ne viennent pas ensuite se plaindre d’avoir une rémunération à la hauteur de ce que peut fournir la Sécu, dont la gestion est absolument catastrophique. Ils signent avec un organisme en faillite, qui non content de les avoir à disposition veut maintenant les soumettre en les menaçant : « des contrôles récurrents seront engagés » et « les facturations seront mises sous contrôle dans un délai de deux mois ». Quand le tiers-payant généralisé permettra à la CPAM de payer (ou pas) le médecin, la main-mise sera complète.

Pour ceux qui ont encore un espoir et l’envie de soigner en toute liberté, ils peuvent trouver là l’occasion de promouvoir la libéralisation du secteur de la santé. On ne peut pas indéfiniment geindre contre son bourreau et continuer à lui demander l’aumône . Puisque la libéralisation de certains secteurs est dans l’air du temps, les médecins doivent demander une mise en concurrence des organismes d’assurance maladie afin que chacun puisse choisir la protection qui lui convient au prix qui lui convient. C’est à eux que revient la responsabilité de cautionner ou de dénoncer un système qui ne rembourse plus correctement et qui oblige le patient à cotiser de plus en plus auprès de mutuelles qui ont de toute façon signé des accords avec l’Assurance Maladie et qui n’ont donc rien de concurrentiel. Ils doivent reprendre enfin leur liberté : car les pressions n’en sont qu’à leur commencement.

  1. Toutes les citations de l’article sont extraites de courriers envoyés par l’Assurance maladie à des médecins et des pharmaciens.
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  • C’est l’hopital qui se fou de la charité…
    – Les médecins ont exercé un lobbying fou pour pouvoir construire cette atrocité qu’est le remboursement intégral des consultations… ces memes médecins qui ont fait du lobbying pour avoir le tarif conventionnel combiné a l’interdiction de monter des « entreprises de medecins »… empechant ainsi de voir le tarif des consultations baissées…
    – Les pharmaciens ont eu la meme trajectoire, lobbying forcené pour n’avoir qu’une Pharmacie pour 2000 habitants (assurant ainsi sa clientèle), le remboursement des médicaments (c’est gratuit donc on y va sans compter),….

    Bref, quand on se bat pour devenir fonctionnaire, il est logique qu’on le devienne… Donc pourquoi se plaindre aujourd’hui des maux que vous créez ? Vous me faites penser a ses taxis qui ont excercés du lobbying fou (particulierement G7 sur Paris) pour limiter les places de taxis, et ainsi revendre les plaques une fortune… venant se plaindre maintenant que des gens puissent combler le manque de taxis créés par eux-memes…
    Le jour ou les médecins seront des libéraux (car médecine libérale c’est que pour faire beau)… alors je souscrirais sans doute a vos revendications, mais clairement aujourd’hui, je suis soit pour que tous les médecins deviennent vraiment libéraux, soit qu’ils soient fonctionnaires… car la c’est le beurre, l’argent du beurre,….

    • « … empechant ainsi de voir le tarif des consultations baissées » (baisser)

      Espérer une baisse du tarif des consult alors que c’est déjà le tarif le plus bas de tous les pays européens ???

      Si la médecine devenait véritablement libérale c ‘est à une augmentation du tarif qu’on assisterait…

      • A liberte adoree
        Effectivement, le prix de la consultation (et d’ailleurs, l’ensembles des tarifs de la sante en France) est tres loin derriere les prix moyens pratiques dans les pays developpes et meme derriere ceux pratiques dans les pays en voie de developpement. Ils ne peuvent que monter drastiquement avec la liberalisation.
        Les medecins ont effectivement fait du lobbying, mais depuis 20 ou 30 ans ils n’ont jamais eu que des marches de dupes.
        Ce qui retient encore les medecins dans la convention, c’est que les patients ne seraient plus rembourses par la secu en cas de deconventionnement/liberalisation du praticien.
        Les medecins ont un peu peur de perdre leur clientele, mais cela est de moins en moins vrai avec la rarefaction medicale.
        C’est SURTOUT qu’ils croient que leurs patients ne pourrait peut etre plus se soigner si leurs soins n’etaient plus rembourses. C’est ce qu’on leur a fait croire depuis des decennies, et c’est une profession un peu bizarre qui , quoi qu’en disent certains a encore des valeurs… et un un p… de complexe du sauveur qui est instrumentalise contre eux.

        • Bon j’en arreterais la sur les medecins (je ne vais pas m’acharner), mais les medecins qui ont des valeurs… pardonne moi, mais je vis a la campagne et la désertification médicale je la vis de plein fouet… pourquoi ne viennent-ils PLUS dans nos contrées ? Car il faut aller chez les personnes agées, car il y a des jours ou il y a moins de travail,… bref la vie d’un entrepreneur quoi. Mais non, les médecins restent en ville juste car ils savent que leur clientèle est garantie, si ils avaient des valeurs, ils courraient pour sauver les campagnards qui en ont vraiment besoin, au lieu de sauver les citadins deja extremement bien pourvus d’hopitaux, de maison médicale, de médecins,… Soyons sérieux.
          Alors qu’il y ait des médecins sérieux et qui ont des valeurs certainement, mais la désertification médicale tent a prouver largement le contraire.

          • « …mais la désertification médicale tent a prouver largement le contraire. »

            Vous avez toujours la vision, bien entretenue par ceux qui nous gouvernent, qu’un médecin doit être un moine qui ne doit penser qu’à soigner autrui et qui doit mettre de coté famille, argent, qualité de vie…etc Vision pratique qui permet tous les excès de stigmatisation sur ces salauds de médecin qui ne veulent plus faire …ce que pratiquement aucun autre membre de la population n’accepterait de faire!
            L’image d’Epinal du médecin de campagne (ou de petites villes) recouvrait souvent une réalité maintenant dépassée: un médecin homme qui travaille et sa femme au foyer ou l’aidant au cabinet. Cette organisation quasi-autarcique a permis la répartition des médecins dans les coins les plus reculés de France. C’est fini aujourd’hui. La population médicale s’est grandement féminisée et vous voudriez envoyer ces jeunes femmes travailler dans des endroits où leur mari (souvent profession libéral, cadre sup ou assimilé…) ne trouveront pas d’emploi. Les médecins hommes ont (maintenant plus qu’avant) des compagnes qui travaillent et qui sont souvent d’un niveau professionnel équivalent: le problème est donc le même pour elles.
            Quant à l’argent, parlons-en (je sais, c’est sale!!): la clientèle n’est aucunement garantie dans les grandes ville du fait de la concurrence justement. Cette clientèle est beaucoup plus assurée dans les petites villes du fait justement du manque de médecin, le coût de la vie étant de plus nettement plus bas. Votre argument n’est donc pas adapté. Ne parlons pas des enfants et de leurs études (et oui, les médecins ont aussi des enfants). Les médecins ayant fait des études supérieurs, c’est ce qu’ils souhaitent pour leurs enfants le plus souvent. Pas facile quand vous êtes loin de tout et de tous… mais pas impossible allez-vous me dire? Vous avez raison, mais voilà un désagrément et des complications supplémentaires.
            La pratique médicale? Plus de vraies et grosses pathologies loin des grandes villes donc une pratique plus « intéressante » professionnellement parlant… Certes! Sauf que le discours de la Société est très orientée sur le « no risk », sur l’égalité d’accès au soins et, de manière de moins en moins subliminale, sur l’égalité d’accès au même niveau de soin, la mort devenant de plus en plus quelque chose d’anormale (cherchons un coupable!!). Il est effectivement beaucoup plus compliqué, stressant et juridiquement risqué de devoir prendre en charge une grosse pathologie en urgence quand vous êtes seul(e), isolé(e) géographiquement et loin des centres médico-techniques plus lourds. Ne parlons pas de la couverture géographique à assurer par tous les temps. Non, l’égalité d’accès au même niveau de soins n’existe pas mais ce n’est pas politiquement et électoralement correcte de le dire.
            Ne parlons pas également de la qualité de vie dans une petite ville où les patients n’hésitent pas à venir à n’importe quel moment vous solliciter (ce n’est pas une critique: ils n’ont souvent pas le choix). De l’impossibilité de prendre des vacances si vous ne trouvez pas de remplaçant (merci à nos législateurs qui se couvrent pour qu’on ne puissent pas leur reprocher à eux quoique se soit). Par contre, après quelques année sans vacances, certains dévisserons leur plaque, laissant un vide à la réputation désastreuse pour un éventuel successeur.
            Et tout cela pour le même tarif d’exercice que dans une grande ville…
            Alors, pourquoi croyez-vous que nombres de médecins refusent d’aller s’installer loin des grands centres?
            Certes, la médecine: c’est BEAU. Mais doit-on tout accepter à cause de cela?
            Je vois votre réponse se profiler à l’horizon: on va les OBLIGER (et hop! une nouvelle loi pour résoudre un problème!). Faites donc! L’Allemagne (confrontée au même problème) a essayé cette solution. Au bout de dix ans, le problème était inchangé mais, par contre, beaucoup de médecins qui ne pouvaient pas s’installer là où ils le souhaitaient, avaient arrêté de pratiquer pour s’orienter vers l’administration, les assurances, l’industrie pharmaceutique et j’en passe. Quand vous avez 10 à 15 ans de formation dans les pattes, ce n’est pas 2 ou 3 ans supplémentaires qui vous font peur.

            Une solution peut-être? Pour avoir des médecins dans le grand nord canadien, l’état canadien les paye plus, beaucoup plus. Cela permet d’avoir un roulement de médecins prenant en charge ces populations isolées. Ces médecins gagnent plus, ce qui leur permet par la suite de s’installer après plusieurs années dans des endroits plus coûteux, un autre médecin prenant leur place. Mais je sais, je parle argent, ce que je dis est donc sale, très sale! La médecine, c’est beau, c’est noble, c’est grand et ça devrait être gratuit.
            Le problème, comme le disait déjà Louis De Broglie (au sujet des chercheurs), c’est que « les cerveaux ont un estomac » et qu’il faut quand même les nourrir à leur faim.

            • Ne me faites pas le procès en communisme/étatisme par pitié, surtout quand j’avance a 100% des arguments libéraux, ca ne fonctionne pas. Vous etes, comme les autres commentaires, des libéraux qui veulent a tout prix etre aider par l’Etat… moi non, je trouve que les 150 Milliards de subventions sont une aberation, ils seraient mieux utilisés en baisse de charges (certains ici, se disent libéraux et prennent a foison les CICE,…). Je trouve que le marché régulerais parfaitement les pharmacies, et dont qu’il n’y a pas besoin d’avoir une pharmacie pour 2000 habitants, tout cela se ferait tout seul, je pense qu’on devrait toujours payer quelque chose aux medecins pour se faire soigner, meme un minimum, contrairement aux medecins qui se sont encore battu recement pour augmenter le tarif conventionnel,… Donc loin de moi de penser que le médecin est un moine, mais le médecin avec tous les privilèges d’Etat qu’il a obtenu en excercant du lobbying forcené doit avoir des obligations de retour, il ne veut plus ces obligations ? Très bien il a qu’a se battre pour qu’il n’y ait plus de tarif conventionné (ou réduit et lui facture ce qu’il veut),… On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre…

              Je ne prendrais pas le temps de le perdre (mon temps) a vous répondre sur « l’argent c’est sale »,… et autres foutaises communistes, vous savez ou vous etes et vous savez qui vous parle (le theme de ce site)…
              Dans le cas de l’installation des grandes villes et petites villes. Dans une grande ville, vous comptez le nombre d’habitant dans un quartier + le nombre de medecins, et vous savez ou vous installer, dans une petite communauté de communes, les distances et la différence de métier (faut bouger chez certains patients par exemple, meme si ils ne le font plus) font que vous etes dans l’incertitude du nombre de clients. (alors je comprend que des médecins ne veulent pas etre dans l’incertitude, mais qu’ils demandent l’abolission de leur avantage d’Etat et on en reparlera)

              Bon et de manière générale, si vous etes payer par l’Etat, vous etes un fonctionnaire, et si vous etes un fonctionnaire vous avez des obligations de déplacement dans le territoires. Le jour ou les medecins seront payés exclusivement par des mutuelles privées ou/et par les patients alors je ne dirais plus rien sur cette profession… pour le moment c’est loin d’etre le cas, ils se battent chaque jour pour faire en sorte, que leur salaire de fonctionnaire (tarifs convetionnés) soit augmenté… comme la CGT pour les fonctionnaires. Faut se battre pour conserver les acquis et demander a augmenter les payes pour moins de services, c’est gratuit c’est l’Etat qui paye !… logique de fonctionnaire !

              Et je me repete, mais ne faites pas le faux truc du « medecine gratuite », « il devrait etre presque pas payer car c’est un beau metier »,… ca ne marche pas avec moi, je me fous royalement qu’ils soient bien payés…. si cela ne vient pas de ma poche de citoyen, MAIS de ma poche de patient ou de cotisant a des mutuelles privées… Pourquoi la Secu est endetté ? Car des médecins se battent chaque jour pour qu’elle prenne tout le tarif de consultation et chaque jour pour que ce tarif augmente… Le libéralisme etatique ca n’existe pas, il faudrait sans doute le rappeler a certains.

              • L’endettement de la sécu viendrait des médecins qui se battraient pour que la SS  » prenne tout le tarif de consultation et chaque jour pour que ce tarif augmente »?
                Comment font donc les autres pays qui n’ont pas un tel endettement (voire même excédentaire en Allemagne) alors que les tarifs de leurs actes médicaux (et les revenus de leurs médecins) sont nettement plus élevés qu’en France et que leur niveau de soins est nettement plus élevé? Rappelons que la France est tombé à la 19é place en 2013 alors qu’elle était dans les 5 premiers il y a 20 ans.
                Nous divergeons sur la question sur le « fonctionnariat » des médecins libéraux. Ce sera un débat obsolète dans peu de temps. Il n’y a plus qu’un jeune médecin sur 10 souhaitant s’installer en libéral à la fin de leur étude préférant une activité salariée. Le tiers payant généralisé va également pousser au salariat une bonne partie des médecins libéraux/fonctionnaires. Terra Nova pourra être satisfait. Une petite partie (souvent les meilleurs ou en situation de monopole géographique) se déconventionneront aboutissant à la création de « vrais » libéraux avec des tarifs entièrement libres.
                Cette situation aura l’avantage d’être claire.
                Par contre, je ne suis sûr que certains patients apprécieront.

          • Disons que vous êtes déjà une cause suffisante mais probablement pas nécessaire à la désertification de la médecine campagnarde…

          • Vous devez confondre avec le service public !

            Pourquoi les boulangers, les bouchers, etc… fuient les campagnes ?
            Même les médecins étrangers n’y restent pas à la campagne !!
            C’est quoi ces valeurs que DEVRAIENT avoir les médecins

            • Quand vous etes payer par l’Etat, vous etes quoi ? pour vous ?
              Un boucher, un boulanger, etc… peut avoir un concurrent qui s’installe demain juste a coté de chez lui, le pharmacien, non ! Le boucher et le boulanger ne se font pas rembourser par l’Etat la totalité de leur viande et leur pain par l’Etat… vous savez ce qui se passe a Cuba, vous avez des rations assurés par l’Etat… comme les medecins et les pharmaciens…
              Donc les medecins DEVRAIENT avoir, non pas des valeurs, mais des obligations de fonctionnaires, vu que c’est ce qu’ils sont et ce qu’ils se sont battus a avoir comme statut… je leur offre le statut, c’est cadeau.

              • Justement, ce ne sont pas des fonctionnaires. Le tarif dit « conventionnel » des consultations est certes fixé par l’Etat mais ce sont les patients qui payent les médecins et se font ENSUITE rembourser par la SS (qui sont des structures de Droit Privé) à 60% et par des mutuelles (structures privées également) pour le reste et les éventuels dépassements d’honoraires. Le tiers payant généralisé que le gvt veut mettre en place, a pour but principal de transmettre la charge de la santé aux mutuelles. Même si le patient n’aura plus rien à payer directement (théoriquement car pour ce faire, il devra laisser un libre accès à son compte bancaire aux organisme de prélèvement) , les médecins n’en seront pas devenus des fonctionnaires pour autant.
                Les médecins existaient avant la création de la SS et la grande majorité vivait bien. La SS a permis d’une part un meilleur accès au soins à l’ensemble de la population et, d’autre part, à certains médecins médiocres de vivre correctement.
                Si vous souhaitez un système de santé « fonctionnarisé » allez en Angleterre. Et encore, même dans ce pays, l’Etat été obligé de laisser une part « libérale » à l’activité des médecins constituant une « soupape de décharge » permettant aux médecins de meilleurs revenus et aux patients un accès plus facile au médecin (moyennant finances) court-circuitant ces belles listes d’attente qui font le délice des tenants du rationnement sanitaire.
                Il est curieux qu’un défenseur de la liberté tel que vous (cf votre pseudo) n’ait, in fine, comme seule proposition pour résoudre un problème, que de restreindre la liberté des autres.

      • Le système politique est ainsi fait, que seul les professions réglementées, représentent le peuple ! (on est d’accord ce n’est pas un hasard, elles sont reglementés car ils siegent aux assemblées nationales de tous les pays). Dans tous les pays europeens, 90% des députés sont avocats, medecins, pharmaciens, notaires,… bref les métiers conventionnés…
        Si on reste sur la santé, Il n’y aucun pays europeen qui pratique le libéralisme de la santé, tous ont un systeme de sécurité sociale plus ou moins ancré… mais tous l’ont. Si demain ce secteur était vraiment libéralisé, donc que TOUS les couts (donc meme hospitalier) étaient porté uniquement sur les patients ou/et sur les mutuelles privées…. alors l’alcoolique récidiviste paierait plus cher sa mutuelle, le mec qui fait tout pour rester en vie et qui va moins chez le medecin paierait moins…. bref le cout de la santé serait moins cher pour celui qui fait attention et qui tient a sa vie, et plus cher pour ceux qui ne font pas attention. Et moi je fais parti de ceux qui ne font pas attention, mais ca ne me dérange pas de payer plus car je cherche les problemes…. mais il est pas logique que j’ai le droit de dire « je me bourre la tronche, je saute de 10 metres de haut,… » de toute facon je paierais pas plus.

        • Revoyez vos chiffres!
          Assemblée Nationale : 577 députés.
          Députés issus de la fonction publique et assimilée + retraités de la fonction publique : 250 soit 43% (et encore, je n’ai pas tenu compte de certains députés initialement non fonctionnaires mais devenus des représentants du peuple professionnel depuis plus de 20 ans)
          Députés issus de professions réglementées: 80 dont 29 avocats et 15 vétérinaires (professions réglementées certes quant à leur exercice mais dont les tarifs sont entièrement libres) ce qui fait 13.9%. Si vous ne tenez compte que des professions réglementées dont l’exercice et les tarifs sont encadrés par l’Etat, on tombe à 7,3%!

          La population est représentée par plus de 40% de députés issus de la fonction publique et assimilée alors que celle-ci ne représente que 25% de la population active. Est-ce que le problème ne viendrait pas plutôt de cela? Sortez de vos préjugés. Renseignez-vous!

        • Vous avez raison.
          Par contorsion du langage on nous force à payer des cotisations pour des assurances (chômage, santé, retraite), alors qu’il s’agit d’une taxe, d’un impôt. Ces organismes ne sont PAS des assurances: pas d’estimation des risques, pas de surtaxe pour les tire au flanc, pas de prévision à long terme…

    • … sans parler de la complaisance des médecins pendant les longues années passées, vis-à-vis des économies demandées par la SS sur le dos des autres professions médicales, ils auraient bien du se douter qu’un jour cela se retournerait contre eux.

    • Je ne vois pas en quoi la conclusion de l’auteur vous pose un problème : Ce sont les patients qui sont les victimes in fine de la SS. Parce qu’il y a des brebis galeuses chez les médecins, il faudrait renoncer à exiger l’application d’un concurrence dans le financement de l’assurance santé?

      • Je n’ai jamais dit que la conclusion me posait problème, c’est meme le contraire dans ma tete. La conclusion est la bonne, mais arriver a cette conclusion en précisant avant que les médecins sont victimes de je ne sais pas quoi… alors qu’ils sont les créateurs de leurs probleme d’aujourdhui… c’est un contre sens total. Si on leur demande de baisser le prix des consultations c’est parcequ’ils se sont battus pour que toutes les dépenses de santé soient porter par l’Etat, donc les citoyens… et donc a l’origine de la faillite francaise. Donc venir pleurer qu’on leur demande de reguler leurs tarifs, parce qu’ils ont créer une faillite c’est juste normal.
        Mais je rassure les médecins, ils sont encore bien nombreux a l’AN pour que cela change, et surtout les professions reglementées représentent 80% des sieges et donc tous solidaires pour les acquis …

        • votre raisonnement est valable pour tous les actifs représentés par un syndicat non représentatif ou un syndicat créé de toute pièce par le pouvoir. Les syndicats médicaux représentent moins de 10% des médecins, les salariés sont représentées par des syndicats représentant moins de 7% des salariés et qui gèrent secu, caisse de retraite, en gros l’avenir des ces salariés. Syndicats principalement composés de fonctionnaires. Des caisses de retraites libérales gérées par des fonctionnaires et assimilés. Les entrepreneurs ont votés pour ça dans vos campagnes.

          Le bloc, syndicat des chirurgiens un peu trop activiste (et puissant) vient d’être dissous d’autorité dans un syndicat un peu plus « représentatif » des bons vouloirs de nos élites

          http://site-lebloc.com/suppression-du-2eme-college-electoral-en-2020-le-bloc-paie-cher-son-refus-de-la-compromission/

    • @liberté adorée
      ramassis de … ce que vous dites .
      Vérifiez, mais les médecins(libéraux) ont toujours combattu cette avancée progressive collectiviste et la main mise des mutuelles et de la sécu sur la profession.

      Un jour j’ai questionné un vieux médecin retraité . Celui-ci m’a très bien expliqué la démarche progressive, les manifestations inutiles, le déconventionnement suicidaire(les patients n’étant alors plus du tout remboursés par l’assureur: ce qui est totalement anormal). Et à chaque fois le même processus: la sécu propose , les médecins s’oppose, la sécu recule un peu sur ses propositions, mais avance inexorablement contre l’avis des médecins.

      Dernier point, il est tout à fait possible de monter une entreprise de médecins et de déclarer son activité en SA.

      • « ramassis de …  » contredit avec l’exemple du vieux medecin retraité… pourquoi pas. Moi je connais l’histoire d’un medecin qui a violé ses patientes… les medecins sont-ils tous des violeurs ? La généralisation de l’exemple, bien connu, mais peu crédible.
        Les medecins ont sans aucun doute combattus la sécu, surtout quand ils leur demande que le tarif conventionné soit plus élevé, et ainsi que l’Etat sorte encore un peu plus d’argent… sans doute, ils se battent contre la sécu… je le vois pas, mais c’est a force de dire des ramassis de….

    • Libéral de gauche?

      • Pourquoi ? un libéral de droite c’est un libéral étatique ? c’est un libéral qui aime les subventions, qui ne peut vivre qu’au crochet de l’Etat ? Vous n’avez certainement pas compris le sens du mot libéral…

  • Il suffit de lire dans le Républicain Lorrain de la semaine dernière un article (discret) qui cite le cas de 3 médecins qui sont condamnés à verser de 300 à 700.000€ d’amende pour avoir refusé de prescrire des génériques. Ces médecins là, autant dire qu’ils sont ruinés…Lamentable.
    Ce pays est déjà foutu

  • L’APS, l’alliance des professionnels de santé, qui a l’ambition de regrouper toutes les professions de santé médicales et paramédicales, pour promouvoir les professions de santé libérales par des actions juridiques en posant de vraies questions à la justice sur l’ouverture à la concurrence de la sécurité sociale française, sur la légitimité du tarif d’autorité, sur la subordination des tribunaux fantasques de la sécurité sociale. Ces actions ne demandent qu’à s’unir au sein d’APS, http://alliancedesprofessionnelsdesanté.fr

  • Il faudrait trouver un médecin qui ai quitté personnellement « la sécu francaise », qui fasse payer (en espèce) ses consultations au prix qu’il souhaite, qu’il prescrive ce qu’il veut, que le patient aille voir un pharmacien qui lui aussi a quitté personnellement « la sécu francaise », il paye ses médicaments (et au besoin limite la quantité le générique retourne chez le médecin en lui demandant si il n’y a pas moins cher!). Et que ce patient se fasse rembourser par son assureur €uropeen (ou tiers payant)
    Tous auront retrouvé leur liberté et chacun pourra apprécier le COUT du service rendu en connaissance des tarifs et ne plus entendre « c’est gratuit! vous avez rien à payer à personne » magie!

  • « C’est à eux que revient la responsabilité de cautionner ou de dénoncer un système qui ne rembourse plus correctement »
    Il ne l’ont pas fait lorsque les autres professions médicales ont dû subir le collectivisme de la sécu avec le tiers payant.
    Il n’y a jamais eu de solidarité entre toutes les professions médicales et la sécu en a bien profité.
    Maintenant ça va être compliqué mais plutôt que de jouer encore solo, les médecins devraient militer auprès de nos gouvernants collectivistes pour ouvrir la santé et l’assurance à la concurrence.

  • Les médecins motivés mais de plus en plus anciens vivent chaque contrainte supplémentaire comme une goutte d’eau prête à tout faire déborder.

    Pour bien connaitre la comptabilité et le vécu des professionnels de santé libéraux, il est une conséquence qui se fait déjà sentir, en particulier avec la dernière lubie de Marisol qui veut faire gérer le remboursement des mutuelles du patient par son médecin:

    des départs en retraite massifs non remplacés( de toute façon les jeunes sortant recherchent presque tous des postes salariés).

  • C’est comme pour les professionnels taxis, la sécu et ses conventions locales ne sont que des contrats de travail dissimulé dans certain département. Elles imposent qui peut travailler pour elles, à quel prix ( en dehors de la réglementation) et comment le faire !!! Ce sont les termes d’un contrat de travail !!! Il est temps de recadrer ces officines privées à qui le législateur par couardise a confié des pouvoirs exorbitants et incontrôlés

  • « Troisième problème : ces médicaments ont eu une autorisation de mise sur le marché (la fameuse AMM) par le Ministère de la Santé, qui est le donneur d’ordre financier de l’Assurance Maladie : pourquoi alors avoir délivré une autorisation en sachant que la Sécurité Sociale ne prendrait jamais en charge leur remboursement et souhaite même les remplacer par d’autres qu’elle considère comme tout aussi efficaces et moins chers ? »

    AMM ne veut pas dire remboursement. Une AMM vérifie le trio Efficacité-Sécurité-Qualité d’un médicament. C’est tout.

    Pour que votre médicament soit remboursé, il doit être inscrit sur la LPPR. Dont la procédure est une tout autre histoire.

    Une AMM n’a donc strictement rien à voir avec le remboursement.

    • relisez bien ce n’est pas ce que semble dire l’auteur : amm = état, LPPR = état, securité sociale = état en statut de monopole (bientôt sous couvert de la mutualité francaise) libre choix = 0

      • Non, j’ai bien relu. Et ce n’est pas ce qui est dit.

        Précisement ici : « Pourquoi alors avoir délivré une autorisation en sachant que la Sécurité Sociale ne prendrait jamais en charge leur remboursement et souhaite même les remplacer par d’autres qu’elle considère comme tout aussi efficaces et moins chers ? »

  • Conventionnement du côté de l’offre, monopole d’assurance côté demande : en apparence, le système est fermement verrouillé. Déconventionnés, les médecins ne pourront pas survivre tant que leur clientèle sera rendue structurellement insolvable par la SS.

    S’ils espèrent sortir de l’impasse collectiviste, s’ils ne veulent pas sombrer dans une médecine fonctionnarisée au mépris de leur serment, les médecins doivent agir simultanément sur les divers aspects de la question.

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