Ce terrorisme créé par l’antiterrorisme

Quelle part du terrorisme a été créée au nom de la lutte contre le terrorisme ?

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grenade terrorisme credits Israel defense forces (licence creative commons)

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Ce terrorisme créé par l’antiterrorisme

Publié le 26 juin 2015
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Par Aster.

grenade terrorisme credits Israel defense forces (licence creative commons)
grenade terrorisme credits Israel defense forces (licence creative commons)

N’entrons pas dans les théories du/des complots.

Sous le prétexte de la sécurité, certains États s’autorisent à infiltrer des groupes pour y favoriser l’extrémisme sous couvert de vérifier si ils présentent un terreau fertile. Au motif d’un amour sélectif des droits de l’homme, d’autres États les autorisent à intervenir au-delà de leur frontière, à armer les uns pour défaire les autres.

Si la seconde déclaration ne fait pas de doute, la première peut-être un peu plus :

Sur un plan moins discutable :

  • La CIA a soutenu avec ardeur ceux qui sont devenus les talibans (et donc également Al-Qaida) quand il s’agissait de gêner les Russes.
  • Il y a deux ans la Syrie était dirigée par un dictateur sanguinaire qu’il fallait renverser. De grands humanistes ont donc financé et armé les rebelles. Les rebelles syriens aujourd’hui se divisent globalement en quatre factions : des salafistes qui passent pour des laïques comparés aux deux autres, un groupe faisant partie d’Al-Qaida (les gentils du jour), l’État Islamique (ISIS, les méchants cette fois), et les Kurdes qui, à défaut d’être des extrémistes sont un groupe ethnique. Les Kurdes sont un peu ennuyeux, le Kurdistan chevauchant la Turquie, ils n’étaient donc pas les premiers clients d’une aide. Le dictateur d’hier a soudain normalisé ses méthodes de guerre, comme par magie, et celles-ci sont passées dans le camp adverse… C’est tellement grossier de lire, à un an d’intervalle, les mêmes sujets visités par les deux parties, que l’on se demande presque comment, soudain, les journalistes cessent d’évoquer l’un pour évoquer l’autre. Exemple, chez Assad en mars 2014, à l’ISIS en décembre 2014.

Aujourd’hui la peur est là, le message à faire passer est clair, il faut troquer sa liberté contre davantage de sécurité.

La question qu’il convient de se poser est de savoir quelle est la part du terrorisme générée au nom de la lutte contre le terrorisme, ou pour la démocratie ?

Que cela soit délibéré ou pas, il semble légitime de se demander si l’origine de ces troubles ne proviendrait pas de ceux-là même qui tentent maintenant de les résoudre, à grands coups d’État omnipotent ; procédure qui a déjà été dans l’histoire le moyen d’action de certains fascistes, la stratégie de la tension.

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  • liberté ( qui se réduit comme peau de chagrin ) contre sécurité…..ou quand les grandes puissances sont trop puissantes pour assurer notre sécurité ….le térrorisme se développent de partout , et les dirigeants ne peuvent pas grand chose ; la puissance militaire des états n’est valable que lors de grand conflits , mais face à des groupes mobiles , organisés , et bien armés par ceux qui les combatent , on voit bien quand même qu’il n’y a pas beaucoup d’avancée ; et puis combattre le térrorismes sous couvert d’humanité , sans doute un des plus gros mensonges de ceux qui préconisent  » la guerre contre les térroristes ;

  • « La CIA a soutenu avec ardeur ceux qui sont devenus les talibans (et donc également Al-Qaida) quand il s’agissait de gêner les Russes. »

    Dans une guerre conventionnelle alors que le communisme était bien plus menaçant qu’un éventuel risque islamiste. Encore aujourd’hui le socialisme provoque bien plus de désastres que l’islamisme.

    « Il y a deux ans la Syrie était dirigée par un dictateur sanguinaire qu’il fallait renverser. De grands humanistes ont donc financé et armé les rebelles. »

    A les armer très légèrement alors que Al-Assad concentrait ses forces sur les modérés pour pouvoir ensuite dire « moi ou le chaos ». La plupart on été prit en sandwich dans le nord entre IS (qui venait d’Irak) et l’armée syrienne. Difficile de dire que c’est l’armement des rebelles modérés qui a provoqué cette situation. Il faudrait aussi ne pas tomber dans le piège qui consiste à croire qu’il n’y a rien d’autre que des islamistes ou des baathistes en syrie…

    « Les Kurdes sont un peu ennuyeux »

    C’est le genre de propos qui montre tout le sérieux de votre analyse… Les différents Kurdistan (turque, syrien, irakien) ont de forte rivalités politiques les uns par rapport aux autres et les kurdes sont très importants dans le conflit présent. Auparavant oppressés par les régimes syrien et irakien ils ont réussit à gagner considérablement en autonomie depuis le crise et sont un de nos meilleurs alliés dans ce conflit. On a aussi apporté des armes aux kurdes mais vous semblez l’oublier, surement car comme on est sure et certain qu’ils ne sont pas devenus des terroristes cela gène votre analyse.

    « Le dictateur d’hier a soudain normalisé ses méthodes de guerre »

    Mais ou avez vous vu ça ? Le régime largue encore des barils de poudre ou de produits chimiques ! Si une zone d’exclusion aérienne aurait été mise en place il aurait été obligé de se servir d’artillerie pour cela. Comme les deux cotés en possèdent on aurait pu avoir un doute sur qui avait perpétué ces attaques. Mais la pas de doutes, seul le régime a des hélicoptères.

    « celles-ci sont passées dans le camp adverse »

    Si vous lisez correctement les informations vous verrez que l’on parle encore des exactions du régime syrien, toutefois c’est vrai qu’il y a un double standard en sa faveur depuis l’apparition de IS.

    « Que cela soit délibéré ou pas, il semble légitime de se demander si l’origine de ces troubles n’auraient pas été créés par ceux-là même qui tentent maintenant de les résoudre, à grands coups d’État omnipotent ; procédure qui a déjà été dans l’histoire le moyen d’action de certains fascistes, la stratégie de la tension. »

    Bien-sure que oui, toutefois vous regardez du mauvais coté. Récemment ont a vu les membres du FN commettre eux même des actes de délinquance comme on a vu Poutine créer un mouvement séparatiste de toutes pièces affin de provoquer une guerre qui l’aide à ce maintenir au pouvoir. De la même manière pour des raisons évidentes en Syrie le gouvernement avait un fort intérêt à favoriser une opposition armé composé de terroristes plutôt que de civils normaux.

    Il y a un moment il faut regarder l’histoire et se rendre compte que les gens qui ont eu ces pratiques dans le passé sont toujours les même aujourd’hui…

  • « la seule différence c’est qu’elles sont plus discrètes quand il s’agit de commettre des horreurs »

    Ils ne sont pas discrets, des gens trouvent ces milices présentables par pure aveuglement, car ils pensent sincèrement que l’Iran d’aujourd’hui à quoique ce soit à voir avec l’empire perse d’antan. La plupart des milices chiites embrassent les idées nazies jusqu’à en avoir prit le salut…

  • On choisit ses amis, pas ses ennemis.
    Et on ne peut combattre un ennemi qu’on ne comprend pas.
    Et on ne peut se priver de leurs méthodes.
    Bien plus, l’angélisme se retourne contre le Bien: Comme disait Pascal, qui veut faire l’ange fait la bête.

    Si un peuple libéral, donc parfaitement respectueux de la vie humaine, est attaqué par un autre au motif de le soumettre à une norme anthropologique arbitraire et brutale, et si pour les assaillants tuer au service de cette cause est valorisé au plus haut point, alors le premier peuple est perdu s’il ne renonce pas temporairement à ses vertus – et alors elles seront définitivement effacées par la culture des assaillants.

    Par exemple, il est injuste d’accuser l’Église d’avoir promis l’absolution aux chrétiens qui combattaient les sarrasins: Leur eût-elle promis la damnation, conformément à la non-violence fondamentale du christianisme, que les sarrasins eussent évidemment emporté une victoire certaine, puisque tuer pour les nécessités du djihad était pour eux valorisé au plus haut point.

    Cela nous ramène en définitive à la notion de laïcité: La morale est absolue, mais le pouvoir est temporel.
    Les libéraux doivent se garder de confondre les deux ordres.
    Même les matérialistes doivent comprendre que les valeurs sont des absolus, donc pas de l’ordre de la matière mais bien de l’esprit.

    • La morale n’est pas absolue. La morale est le chemin que chacun construit vers l’Absolu, son propre chemin qui dépend de ses propres capacités, de ses talents et de ses défauts et des circonstances, chemin placé sous l’auspice de la raison.

      Si la morale était objective, absolue, il n’y aurait aucune place pour le libre arbitre et les pensées des hommes seraient celles de Dieu.

      C’est ce principe qui relativise tout jugement de l’Eglise qui reste un pasteur, un guide qui montre le chemin, enfin qui montre un chemin, celui qui est le plus certain, mais qui n’est en rien absolu.

      Rien sur Terre n’est absolu, et ce, depuis le péché originel, depuis le jour où Dieu et l’homme se sont trouvés pour toujours séparés, depuis le jour où justement l’homme a eu le doute de croire que les pensées de Dieu et de l’homme pouvaient être liées.

      Depuis ce jour, la Loi et la Vérité sont pour toujours étrangères à l’homme.

      Les matérialistes pensent que les valeurs sont soit absolues, soit relatives. Certain différencient même certaines valeurs qui seraient absolues et d’autres qui seraient relatives.

      Ce qu’ils n’admettent pas, c’est que les valeurs sont personnelles, donc ni relatives, ni absolues, mais circonstanciées : elles vont de rien (l’homme) à tout (DIeu) et elles sont donc à la foi humaines, temporelles et divines, transcendantes.

      • « C’est ce principe qui relativise tout jugement de l’Eglise qui reste un pasteur, un guide qui montre le chemin, enfin qui montre un chemin, celui qui est le plus certain, mais qui n’est en rien absolu. »

        Parler d’un chemin comme étant le « plus certain » et dans le même temps dénoncé le matérialisme cela sonne faux à mes oreilles.

        Si l’on part du principe que le réel est, alors la morale peut s’assoir sur quelques bases certaines. C’est l’essence même du droit naturel dans mon petit cerveau. Et ce droit ne postule pas l’existence d’un dieu, sans toutefois l’écarter. Il fait comme si il n’existait pas.

        • Le principe que le réel est … c’est l’admission de la transcendance. Les matérialistes considèrent que seul le matériel est, ce qui est profondément différent.

          Le réel est la combinaison du matériel, de l’immatériel et de l’esprit qui unit les deux. Les chrétiens se sont battus pendant 200 ans pour tenter d’expliquer cette complexité (schisme de l’Arianisme) qui se symbolise dans la Trinité : le Père (l’immatériel) le Fils (le matériel) et L’Esprit qui relie les deux.

          La foi approche l’immatériel, la raison le matériel et l’esprit combine les deux.

          Si vous laissez une place à l’immatériel (ne pas postuler sans toute fois l’écarter, ce qui est la définition de la foi) alors vous suivez ce schéma : la foi est le doute, ce n’a jamais été une quelconque certitude matérielle.

          Si vous admettez que le doute existe, que le contact avec le réel existe sans avoir besoin d’aucune connaissance, aucune preuve de celui-ci, vous suivez ce que le dogme chrétien essaye d’expliquer.

          Chemin qui ceci dit en passant est complétement à l’opposé d’autre dogmes anthropocentriques comme le bouddhisme pour ne citer que celui-ci qui définissent la religion comme une philosophie matérialiste, où seul le matériel existe.

  •  » La CIA a soutenu avec ardeur ceux qui sont devenus les talibans (et donc également Al-Qaida) quand il s’agissait de gêner les Russes.  »

    Le radicalisme en Afghanistan est né du coup d’état communiste avec le massacre des imams et tout les corans brûlés sur les places publiques. C’est bien la répression communiste antireligieuse qui est à l’origines des talibans. Le livre noir du communisme en a fait tout un chapitre à ce sujet. Dire que c’est la CIA qui a créée les talibans de par un soutient militaire sans être trop regardant dans quelles mains allaient l’aide militaire ce serait comme de dire que ce sont les américains qui ont créée le stalinisme puisque Staline a pu renforcer son arsenal militaire grâce à l’aide massive des anglo-américains.

    De plus la plus importante résistance anti-soviétique était l’armée du commandant Massoud un anti-islamiste.

     » Il existe des histoires très dérangeantes qui lient Mohamed Merah aux services secrets français, rien d’affirmé.  »

    Et en plus c’est prêt à croire aux théories du complot.

    D.J

  •  » A l’époque, l’islamisme ne représentait pas une menace. On n’était à l’époque de la guerre froide, la véritable menace c’était l’URSS  »

    Tout comme le nazisme lors de la guerre 39-45 était la menace prioritaire à éliminer d’où l’intérêt d’une alliance avec l’URSS. Les libertariens seraient capables d’accuser l’occident d’être à l’origine des dictatures communiste dans le monde par le fait qu’ils a ont réarmé l’URSS pour  » gêner  » les nazis.

    D.J

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