Même les moulins à vent ont leur Journée !

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Parc éolien Belgique Liège CC flickr NguyenDai

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Même les moulins à vent ont leur Journée !

Publié le 15 juin 2015
- A +

Aujourd’hui, selon la résolution des Nations Unies A/RES/66/127, c’est la journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées. C’est sans doute pourquoi, dans une logique un peu trouble, l’Association Européenne de l’Énergie Éolienne (EWEA) organise et anime ce même jour la Journée Européenne de l’énergie éolienne.

Peut-être est-ce un humour cynique qui pousse les organisateurs de cette Journée du Vent à se greffer sur celle de la lutte contre les maltraitances aux personnes âgées, faisant ainsi passer le message que ce combat ne serait qu’un déplacement d’air chaud. Peut-être est-ce la réalisation, mal assumée mais lucide, que les personnes âgées, plus faibles que les autres, sont maltraitées par les éoliennes dont les effets sur leur santé sont de plus en plus discutés partout où elles s’installent. Peut-être…

En tout cas, le fait est que ce n’est pas par la délicatesse que le lobby éolien brille encore une fois avec cette initiative dont le but est, officiellement, de faire prendre conscience des « immenses bénéfices » qu’on pourrait retirer de l’exploitation de cette source d’énergie.

Bien évidemment, on se doute ici que l’étude des « désagréments » (même les petits) n’est pas à l’ordre du jour puisque l’organisation qui est derrière, l’EWEA (European Wind Energy Association), n’est pas tout à fait une sympathique association à but non lucratif destinée à informer aussi impartialement que possible les citoyens européens des tenants et des aboutissants de la question éolienne, mais bien un lobby qui comprend notamment des constructeurs et des associations massivement subsidiées par les pouvoirs publics (pour la France, on retrouve des acteurs comme EDF, Engie — anciennement GDF Suez — et même des agences régionales comme celle du Pays de Loire).

Autrement dit, le but de cette belle Journée des Moulins à Vent est de propager un message simple : l’éolien, c’est supayr bien, quitte à sombrer dans la pure propagande puisqu’il s’agira aussi de « souligner la popularité de l’éolien auprès du grand public ».

Et c’est là que les choses se compliquent. Si, pour la première partie du discours (les « immenses bénéfices »), il est assez facile d’entourlouper le citoyen et, plus sûrement encore, le contribuable qui finira toujours par payer en bout de chaîne, il est plus compliqué de pipeauter l’individu qui se retrouve directement confronté à ces éoliennes de façon personnelle.

En effet, pour les « immenses bénéfices », il suffira de partir du postulat que le vent est gratuit (ça ne mange pas de pain), et d’inonder toute récrimination sur les calculs de rentabilité effective derrière une cataracte de chiffres sur (par exemple) les coûts pharaoniques de démantèlement des centrales nucléaires (parce que, comprenez-vous, il faut démanteler), ou les miyards et les miyards de subventions pour le nucléaire, le pétrole, le charbon ou le gaz. Moyennant quoi, tout le monde devra absolument convenir que tout se vaut et qu’on peut donc bien faire un petit effort pour les moulins à vent. C’est évidemment ridicule (même lourdement taxé, le pétrole par exemple permet de produire tous les jours des TWh d’électricité, alors que même lourdement subventionné, l’éolien peine à produire quelques GWh intermittents et compensés par des centrales au charbon).

En revanche, concernant la « popularité auprès du grand public », il va falloir batailler de plus en plus sec : petit-à-petit, il apparaît que l’impact des éoliennes n’est neutre ni en terme d’environnement, ni en terme d’écologie, ni en terme sanitaire. Pour l’environnement, il est assez clair que certaines implantations modifient suffisamment le paysage pour que de vifs débats s’installent. Pour l’écologie, outre les problèmes récurrents d’insertion de ces éoliennes dans la faune locale et leur impact sur le nombre d’oiseaux et de chauves-souris, on ne peut pas oublier l’impact écologique catastrophique de la production des génératrices.

Les éoliennes, catastrophes écologiquesEnfin, la popularité des éoliennes s’arrête assez vite lorsqu’il s’agit d’en installer une dans son jardin. À mesure que les moulins se répandent, augmentent aussi le nombre d’habitants alentours se plaignant d’effets secondaires désagréables voire handicapants même à posologie réduite. En Allemagne, pays particulièrement enclin jusqu’à récemment à installer des éoliennes, l’assemblée des médecins réunis en mai en congrès à Francfort a ainsi lancé une alerte concernant l’impact néfaste sur la santé de l’implantation d’éoliennes à proximité des habitations, et urge les autorités publiques à effectuer des recherches en matière d’impact de ces éoliennes sur la santé des individus à proximité. Notons au passage que les travaux de l’ordre allemand des médecins n’ont pas fait grand bruit en France au contraire d’autres pays (comme l’Australie, par exemple).

De façon plus pragmatique encore, on ne peut que noter qu’à la multiplication des implantations correspond aussi une multiplication des actions de citoyens qui n’entendent pas laisser les municipalités installer des turbines un peu partout sans émettre leur opinion (et ce, d’autant qu’en général, entrent en ligne de compte les intérêts économiques bien compris de certains maires, commodes propriétaires des terrains où s’érigeront les éoliennes). Et ce qui est vrai en France l’est du reste un peu partout ailleurs.

Non, décidément, le principe de précaution, c’est pour absolument tout le reste mais surtout pas lorsqu’il s’agit des « solutions » proposées par le Camp du Bien. Pour les éoliennes, même devant l’évidence de leur impossible rentabilité économique, de leurs rendements catastrophiques, des impacts néfastes tant à la production des turbines, qu’à leur construction, pendant leur exploitation ou à leur démantèlement, et alors même que leur impact sanitaire n’a pas été le moins du monde évalué, on se contentera de hausser les épaules et on continuera comme si de rien n’était.

En définitive, le pompon de l’affaire éolienne est exprimé par Nicolas Hulot lui-même, lorsqu’il remarque que, je cite :

« Au départ, l’énergie éolienne est une très bonne idée, mais à l’arrivée, c’est une réalisation tragique. Si on nous disait au moins que cela permettrait de fermer des centrales, mais ce n’est pas le cas. »

Et le pire, c’est qu’à la base, ce n’est même pas une très bonne idée.

les éoliennes sabotent le paysage
—-
Sur le web

Voir les commentaires (14)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (14)
  • Moi je trouve ça beau

    c’est pas comme ces horribles clochers d’églises romanes (Pour le chœur, le collatéraux et c’est dommage, sont du XI°. modifiés 56) ) bruyantes et qui sabotent les élégantes lignes des câbles H.T.

    • « horribles clochers d’églises romanes » – et que faites vous des gothiques (généralement ENCORE plus hautes)? Pas de racisme monumental svp

      • Mes excuses. Cependant la façon flanc bioyante dont se comporte les allemands avec les grecs m’interdit de parler du gothisme de peur d’être pris à revers, d’ailleurs la hauteur des clochers je m’assieds dessus

      • Bof, s’il y a bien un domaine où le mérissage est une réalité, c’est dans les églises …

  • Trop belle la photo : artistiquement cadrée et prise à une heure de la journée ou le soleil rasant joue avec le paysage …

    La réalité est que dans nos campagnes on ne verra bientôt plus que des grandes perches avec des épines dans quelque direction que se tourne le regard. Après le « street-art » voici le « land-art » …

  • « Même les moulins à vent ont leur Journée ! » il n’était que temps, glouglou – j’aime cette appellation contrôlée

    Auf Ihr Wohl! (santé!)

    • Je fais amende honorable: si j’ai soutenu les éoliennes sur le principe de l’exploitation du vent, il est temps, je crois de faire le point et d’en calculer la rentabilité réelle sur 1,2,3 ans:

      En termes de choix du lieu d’implantation, d’abord: quelle distance minimale de toute habitation? Pourquoi les essaimer un peu partout au lieu de les rassembler en des endroits connus pour être venteux?
      Quelle choix à faire: de grandes éoliennes ou de plus petites, le long des autoroutes et des voies ferrées?
      Quel rendement productif électrique, quelles nécessités d’entretien et de maintenance?
      Quel coût net du kWh? etc, etc…
      Et quelle influence de l’effet « d’aubaine » des subventions dans la décision d’implantation, tant dans le chef du propriétaire (ou maire) que du constructeur et de l’installateur?

      N’importe quel entrepreneur sérieux étudierait ces résultats avant de poursuivre dans la même voie. Pour ma part, je n’ai jamais vu ni lu pareille étude par un observateur indépendant.

    • Moi z aussi, je dis zum Wohl, que l’appellation soit contrôlée ou pas, du moment que ce n’est pas du vinaigre.

      Face à un moulin qui bat à quelque 2 Hz, pire qu’une cloche d’église battant le quart d’heure, quel autre moyen légal de s’endormir pour de bon ? … Tant pis pour le foie, c’est indolore. On les emm.rde (oups) leur envoie plein de bisous bisous bien bisous…

      Dépêchez vous tant que la prohibition intégriste n’est pas de retour…

  • La réalité des éoliennes de cette photo immobile est toute autre que celle représentée: elles bougent trop souvent (1/4 du temps) et deviennent alors un aimant pour le regard, donc un repoussoir pour les autres éléments (agréables) du paysage.
    Elles ne devraient pas être installées dans des lieux visuellement agréables, mais dans des paysages considérés comme laids, dont elles diminueraient la laideur ( zones industrielles s’il en reste en France, carrières, Enfer,…).

  • Ce que je retiens c’est qu’il y ait une journée contre la maltraitance des personnes âgées.. Et qu’à part vous personne n’en ait parlé… C’est bien une honte de toutes nos sociétés.

  • Remarquable ! Fan définitivement !
    Mais quelle aide précieuse offerte par les facéties de ce calendrier !
    Le jour des femmes, le jour des machines à coudre, le jour de la gangrène joyeuse, le jour des perce-neige…
    Ce petit coup du destin de lier maltraitance des personnes âgées, ces pauvres créatures sans force et sans défense en fêtant le même jour les moulins à vent, quelle trouvaille !
    Mais l’auteur ne déraille-t-il pas un peu ?
    Relier les moulins à vent à la maltraitance est hasardeux, puisque, c’est bien connu, les moulins à vent sont clean comme de l’eau de roche et ne produisent aucune nuisance, donc ne maltraitent personne, hormis des illuminés cherchant des coups, (des masos), ou à entraver le progrès, voire empêcher le commerce international ! Des gens irresponsables qui ne se rendent pas compte du tort qu’ils font à l’écologie !
    L’auteur se fourvoie en plein ! Madame Royale ne sera pas contente de cette littérature discriminante, c’est trop d’acharnement contre les lobbies éoliens qui risquent d’attraper quelques boutons d’humeur !
    C’est un manque de charité contre un commerce propre de A jusqu’à Z ! Et tellement utile !
    Ah que c’est mal !! Vous finirez, si vous n’y prenez garde par rejoindre mon camp de vilaine rouspéteuse, en colère, enragée.
    Je commence à peine la vieillesse, je hurle à la maltraitance des éoliennes mais nul ne répond à mes SOS, le malheur franco-français, éolien de surcroit n’attire aucune sympathie ! Nous sommes des centaines à crier, sans que l’écho ne nous apporte de paroles de consolation et de solution de relogement.
    Faut savoir souffrir en silence dans les campagnes vendues à l’Intérêt Supérieur ! et aux intérêts de quelques uns à commencer par les élus, ces nouveaux écolos délaissant tracteur, engrais, pesticides, pardon je m’égare… écolos c’était juste pour percevoir de juteux loyers, sinon pour le reste aucun changement ! (constat sur plusieurs années)
    Ce qui serait dangereux serait de s’arrêter au milieu du gué, quand on commence une bêtise il faut savoir aller jusqu’au bout ! Avec les nouvelles incitations de notre Ministre de l’Ecologie : augmentation de l’IFER de 20 à 30 %, perception de la totalité pour la commune d’implantation, quel maire résistera à de tels chants ?
    C’est bien joué ! Tant pis pour la populace, n’aura qu’à fermer les yeux, se boucher les oreilles, partir dormir ailleurs, déménager, se jeter au fond de son puits etc… Il y a des solutions !

  • Tiens j’ai posté ca aujourd’hui sur un article sur france3.fr sur samia ghali (dont le chauffeur a été arreté dans le cadre d’un trafic de drogue enfin bref c’était pas mon sujet). elle dit « Je suis entrée en politique à l’âge de 17 ans pour lutter…blabla blabla ».

    Mon commentaire via facebook:

    « Je suis entrée en politique à l’âge de 17 ans pour lutter… » Le parcours typique du politocard socialo de base qui n’a connu de la vie que les jeunesses du parti avant de passer aux responsabilités. Multipliez l’exemple par 5000 et vous avez toute la piétaille socialiste de démagogos professionnels de la combine, dont nous crevons dans ce pays.

    a votr eavis combien de temsp a tenu le commentaire sur l’article? Moins de 5 minutes evidemment.

  • J’admets, l’auteur a s’en doute raison…

    Attendons que le nucléaire français n’explose le record du plus gros accident détenu par Fukushima! Les touristes émerveillés par nos châteaux, nos églises, nos patrimoines de l’Unesco rapporteront des souvenirs indélébiles…et mortels. D’ailleurs c’est marrant, il n’y a pas un scénariste français pour nous mitonner un petit film catastrophe sur la question: qu’est-ce que ça donnerait? 1/4 du territoire français inhabitable…et dire qu’on se plaint quand on voit 400 pauvres migrants sous les ponts de la ligne 2 du métro parisien.

    A pardon, j’oubliais, nous sommes les meilleurs, ça n’arrivera jamais! Tout se passera bien d’après Areva, la 3ème génération est en marche et sera la plus sûre jamais construite! Information bien entendu relayée par l’IRSN au sujet de la cuve du réacteur et des vannes du circuit primaire du toujours futur EPR. Quand à l’ONU, il essaye de récolter des fonds pour… le 3ème sarcophage de Tchernobyl, le 2ème étant, à peine fini, déjà rongé de l’intérieur.

    Après il y a les combustibles fossiles aussi. Propres, renouvelables, sans effet sur le système respiratoire, produits bien entendus massivement sur notre territoire nous permettant d’être largement indépendants énergétiquement parlant. Notre PIB est très vigoureux grâce à eux depuis de nombreuses années, il doit les 2/3 de son excédent à la facture des pays voisins qui nous les achètent, incroyable.

    Ce qu’on pourrait faire aussi, c’est utiliser les céréales pour produire des biofuels qu’on brûlerait dans des centrales et dans nos moteurs diesels. Le ratio c’est 10000ha pour 6MW environ de puissance, une broutille.

    D’ailleurs il n’y a pas lieu de s’inquiéter, nos barrages fourniront encore longtemps 1/3 de notre consommation car la fonte accélérée des glaciers n’est qu’une mascarade de scientifiques en mal de financement. On pourrait même augmenter leur capacité en équipant tous les cours d’eau de micro turbines et l’avenir serait même à leur installation dans les égoûts. Un bonheur pour les équipes de maintenance.

    Bon je vous laisse, je retourne à mes panneaux PV, je dois en mettre quelques uns en décharge, très propre tout ça.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

Par Sébastien Richet.

Il est grand temps que les discours écologistes évoluent pour prendre enfin conscience que l’urgence climatique est le premier souci à traiter, bien avant les querelles de clocher habituelles.

Or qu’en est-il en termes d'énergie ?

On nous parle de l’énergie perpétuelle du vent ou du soleil sans se préoccuper des conditions dans lesquelles elles sont collectées (qui ne sont pas perpétuelles et qui génèrent des déchets à vie longue) ni même ce qui les remplace en cas d’absence (80 % du temps tout de même en m... Poursuivre la lecture

Par Michel Negynas.

Lors des récentes polémiques entre Stephane Bern et Mme Pompili, des chiffres de « temps de fonctionnement » ont été échangés.

Cet élément est essentiel pour la compréhension de l’inutilité des éoliennes en France si on opte pour du nucléaire en production de base au lieu du gaz, ce qui semble être la stratégie allemande.

Éoliennes : le problème général

D’abord, une fois de plus, faisons un sort au mensonge habituel des défenseurs des éoliennes : il n’y a pas, en général, de foisonnement au niveau euro... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles