Pourquoi la réforme du collège est vouée à l’échec

Pourquoi, réforme après réforme, l’école de la République va inexorablement dans le mauvais sens.

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Pourquoi la réforme du collège est vouée à l’échec

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Publié le 22 mai 2015
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Pourquoi, réforme après réforme, l’école de la république va inexorablement dans le mauvais sens, malgré toutes les bonnes intentions, moyens humains et matériels supplémentaires.

Par Vesselina Garello.

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Loin d’être simplement le dernier sujet d’actualité, la réforme du collège entreprise par le gouvernement touche à un point vital de la société française.

C’est pourquoi les inquiétudes autour de cette réforme sont justifiées – c’est précisément au collège et à l’école en général que se construisent les modes de pensée et s’acquièrent les bases en capital humain, mais aussi les habitudes de travail, d’assiduité, d’ouverture d’esprit et d’appétit pour le savoir. Former les esprits est une tâche délicate et difficile – comme le dit très joliment Pierre Reverdy, « une éducation trop rigide glace l’âme, une éducation trop lâche la perd. »

Manquer cette étape est malheureusement signe de très mauvais départ dans la vie.

Or, on constate que malgré tous les moyens qu’on y consacre (premier poste budgétaire de l’État avec plus de 88 milliards d’euros de dépenses par an), et malgré toutes les réformes possibles et imaginables, le succès n’est pas au rendez-vous. Les statistiques et classements internationaux le démontrent clairement – les Français sont plus illettrés que jamais. Pour résumer, nous passons quinze ans de notre vie dans une institution où non seulement nous n’apprenons rien, mais, l’avons-nous appris récemment grâce à Najat Vallaud-Belkacem, on s’ennuie à mourir !

Que s’est-il passé ? Pourquoi, réforme après réforme, l’école de la République va inexorablement dans le mauvais sens, malgré toutes les bonnes intentions, moyens humains et matériels supplémentaires ?

 

Pourquoi le collège unique ?

Le problème principal, pour en revenir au collège, c’est l’idée même d’un collège unique.

Que se cache-t-il réellement derrière ce mot ? Le désir de supprimer les élites, d’instaurer une société égalitaire où tout le monde aura le même niveau d’éducation, et donc les mêmes chances de réussir dans la vie. Il suffisait d’y penser ! À un détail près : les êtres humains ne naissent pas égaux, et tout acharnement contre cette simple vérité ne sert qu’à couper les têtes qui dépassent, et non pas à élever les autres.

C’est ainsi qu’on se retrouve à déconstruire et simplifier les programmes scolaires jusqu’à ce qu’ils perdent complètement leur sens et finissent par ennuyer les élèves et désespérer les enseignants.

La souffrance et l’humiliation de ces derniers face à la désintellectualisation de leur métier est d’ailleurs un problème très grave qui devrait être pris en considération dans la réflexion globale sur l’école.

 

L’endoctrinement, plutôt que l’enseignement

Deuxième présomption fatale : le rôle de l’école n’est pas simplement d’instruire, il est de se substituer aux parents pour inculquer aux petites têtes blondes dès le plus jeune âge des idées politiquement correctes.

On retrouve ainsi dans le projet de réforme l’obligation pour chaque établissement de détailler « les modalités de la participation active des élèves aux commémorations patriotiques et aux journées ou semaines spécifiques (la Semaine de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, la Semaine de l’engagement). Tous les collèges célèbrent une Journée de la laïcité le 9 décembre ».

Ces nouvelles idées s’inscrivent dans la droite ligne de l’enseignement de la théorie du genre pour lutter contre l’inégalité des sexes, ou de l’islam pour lutter contre l’islamophobie.

Il s’agit ici, d’une part d’une tentative de se substituer à la cellule familiale pour apprendre aux enfants les valeurs sous-jacentes à nos sociétés occidentales, l’humanisme, la tolérance, la responsabilité. Celle-ci est malheureusement vouée à l’échec si le message véhiculé par les parents va dans le sens contraire. Et d’autre part, un désir d’aller plus loin, de façonner « un homme nouveau » à coups d’histoire réinventée et de théories sociologiques et psychologiques vaseuses.

 

Le cœur du problème : l’absence de concurrence

Réfléchir à une réforme de l’Éducation nationale qui remettrait les choses en place peut démoraliser plus d’un parent ou enseignant (bien entendu, pas notre ministre de l’Éducation nationale qui, il faut le lui reconnaître, a l’air absolument certaine du bien-fondé de ses propositions). Les idées ne manquent pas, comme renforcer le rôle du numérique, ajouter/supprimer des matières, alléger les cours… Chaque proposition a ses adeptes et ses réfractaires, et on peut en débattre pendant des heures.

Je ne veux pas dire par là que toutes les propositions se valent, loin de moi cette idée relativiste. Bien au contraire, je crois qu’il y a des méthodes meilleures que d’autres, des idées qu’il faut retenir, et d’autres abandonner.

Le problème est qu’il n’existe peut-être tout simplement pas une seule et unique bonne méthode pour tous, un seul bon programme, un seul emploi du temps parfaitement équilibré et adapté aux élèves. Ce qui fonctionne bien dans une école au public « favorisé » peut se révéler catastrophique dans une autre (saluons au passage la méthode stupide et archaïque de la carte scolaire qui cantonne les enfants issus des cités aux établissements de ces mêmes cités).

Une multitude de facteurs de diversité peut faire que dans un établissement une méthode fonctionne et que dans un autre ce ne soit pas le cas. Du fait du monopole de l’Éducation nationale, ces différentes solutions ne peuvent être expérimentées à petite échelle. Au contraire, on impose un changement des programmes en bloc à tout le monde.

Tant pis si on s’est trompé. Tant pis pour ceux pour qui ce n’était pas la solution optimale. Tant pis si les enseignants, les parents et les syndicats crient d’une seule voix qu’on est en train de faire fausse route.

 

La concurrence comme processus de découverte

Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir ce qui se produirait si l’éducation était confiée au secteur privé, et si chaque établissement était libre de choisir les matières qui seraient enseignées aux élèves, les programmes à suivre, le nombre d’heures pour chaque matière et même le libre choix de ses enseignants en dehors du giron des personnes officiellement adoubées par l’Éducation nationale ?

L’anarchie, répondront certains. Pourtant, à l’échelle historique, tous ces éléments sont contrôlés par l’État depuis peu de temps. Sans remonter jusqu’aux penseurs de l’Antiquité, à l’époque de la Renaissance, et ceci jusqu’à la Révolution française, les universités et les écoles étaient parfaitement libres de leur gestion pédagogique. Les enseignants adoptaient la méthode et le contenu qui leur semblaient pertinents.

Pourquoi est-il si important de laisser cet espace de liberté aux établissements ? Je veux parler ici d’une réelle liberté, pas de pseudo-libertés comme celles que dénoncent les syndicats au sujet de la nouvelle réforme des collèges.

Comme l’ont souligné de nombreux penseurs modernes (Friedrich Hayek, Israël Kirzner, Richard Epstein, Karl Popper pour n’en citer que quelques-uns), nous vivons dans une « grande société » (par opposition à la société tribale) dont la complexité dépasse, et de loin, les dimensions de notre boîte crânienne.

Cela ne signifie pas bien sûr que nous ne sommes pas du tout en mesure d’orienter les choses dans une certaine direction, ni que nous sommes condamnés à nous tromper et à être sans cesse dépassés par les événements. Cela signifie simplement que même si nous avons les meilleures intentions et avons fait tout notre possible pour trouver la meilleure solution à un problème donné, il demeure néanmoins qu’une erreur est possible. Cela s’applique, malheureusement, à tous les domaines d’activités, et c’est la raison pour laquelle il faut se méfier de la régulation de l’État qui implique monopole d’État et application du même remède à tous les maux.

À cette solution de règles identiques imposées par le haut, les auteurs libéraux proposent une autre solution qui, pour faire simple, consiste à laisser se développer naturellement différentes solutions, en concurrence les unes avec les autres.

La concurrence est un mécanisme de tâtonnements cognitifs, la solution optimale étant découverte dans le processus concurrentiel grâce à la méthode d’essai-erreur.

Cette solution s’impose naturellement aux autres solutions, moins efficaces (nul besoin qu’une loi ou une règlementation l’impose), jusqu’à ce qu’une autre meilleure solution soit découverte et s’impose à son tour. C’est un processus en perpétuelle évolution, puisque nos connaissances du monde évoluent en même temps que celui-ci évolue.

Rien n’est donc gravé dans le marbre et on peut s’adapter rapidement aux changements lorsque c’est nécessaire (ce qui n’est pas le cas lorsqu’il faut mettre en marche la lourde machine de l’Éducation nationale).

 

Qui a peur de la concurrence ?

Faire ce constat et l’accepter exige une humilité que les hommes d’État possèdent rarement.

L’idée même que leur intelligence façonnée par les plus grandes écoles ne fait pas le poids face à la concurrence leur est insupportable. Ils sont donc sans cesse tentés de proposer de nouvelles réformes, encore et encore, persuadés que cette fois-ci sera la bonne. Mais même la réforme la mieux préparée et réfléchie ne sera jamais en mesure de fournir de meilleurs résultats qu’un système de concurrence libre.

Seulement voilà, en France, la concurrence fait peur et dérange.

Parce qu’on est persuadé que la catastrophe n’est pas loin si les programmes et les enseignants n’ont pas été certifiés conformes à certaines exigences et critères de qualité définis par leur propre ministère. Comme si l’inverse nous apportait une quelconque assurance de qualité ! Un coup d’œil sur les classements des petits Français dans les statistiques internationales nous prouve que ce gage de qualité est un leurre.

Quant à la qualité des enseignants, là aussi existent de grosses failles dans leur sélection et nous le prouve le très récent scandale révélant que certaines personnes condamnées pour pédophilie exercent en toute tranquillité le métier d’enseignant dans les écoles de la République.

La concurrence dérange encore plus sur un autre point, et je reviens ici sur la révélation des différences de niveau entre les uns et les autres qui aboutit à une situation apparemment insupportable à nos élites : au jeu de la concurrence, il y a des gagnants et des perdants. L’horreur à l’état pur, tout le monde n’est pas égal.

Il existe ici une confusion extraordinaire entre l’égalité des résultats et l’égalité des chances.

On s’acharne à imposer la première au nom de la seconde. Mais ici encore, il faut avoir à l’esprit que le système actuel n’est absolument pas égalitaire, dans aucun des deux sens du terme. Le classement Pisa le prouve d’ailleurs de façon assez claire, « En France, la corrélation entre le milieu socio-économique et la performance est bien plus marquée que dans la plupart des pays de l’OCDE ».

Dans le cas d’espèce qui nous préoccupe, la concurrence entre établissements autonomes se traduira forcément par l’émergence d’écoles où les élèves obtiendront de meilleurs résultats grâce aux meilleures méthodes déployées par de meilleurs enseignants. Ces meilleures pratiques auront tendance à être copiées et appliquées par les autres établissements, ce qui conduira à un nivellement vers le haut et non vers le bas, comme ce qui se passe actuellement en France. Pour être sûr que les meilleures écoles seront accessibles aux élèves dont les parents n’ont pas forcément les moyens, un système de chèque scolaire et de bourses scolaires doit être mis en place, comme c’est le cas en Suède ou aux États-Unis.

 

Pour conclure

En matière d’éducation, comme dans tous les autres domaines où l’État détient le monopole, la liberté d’appliquer des solutions différentes et originales n’existe pas.

Les écoles privées ont la possibilité d’échapper à une part infime de toutes les inepties du ministère de l’Éducation nationale, ce qui fait d’ailleurs leur succès fulgurant, mais elles sont contraintes d’embaucher des enseignants formés par l’État et de respecter les programmes officiels. Une liberté donc toute relative.

Tant que ce monopole ne sera pas brisé, il est à parier qu’aucune réforme ne saura améliorer les choses. L’école de la République demeurera ce lieu sinistre où nos enfants perdent leur temps, les enseignants l’amour de leur profession, et nous notre argent.

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  • très bel article !

  • Pourra-t-on espérer ce type de réformes après 2017? Espérons le!
    Le problème est qu’il faudra subir, jusqu’à cette date, l’instauration d’un égalitarisme géniteur de médiocrité.

    • Rien n’a changé ni dans le processus électoral qui ne propose que des princes étatistes et corporatiste ni dans l’administration obèse de l’Éducation nationale. Après 30 ans de réformes idiotes ça devrait commencer à rentrer:

      Non, ça ne changera pas en 2017.

      • On peut en effet parier que rien ne changera si ce n’est en pire. Nos politiques envoient leurs enfants dans les quelques collèges publics préparatoires aux grandes écoles qui forment l’élite. Ils ne veulent en aucun cas que les gosses des manants puissent être en compétition avec les leurs. Les rares exceptions confirment cette règle.

  • « Dans le cas d’espèce qui nous préoccupe, la concurrence entre établissements autonomes se traduira forcément par l’émergence d’écoles où les élèves obtiendront de meilleurs résultats grâce aux meilleures méthodes déployées par de meilleurs enseignants ».

    Il me semble qu’il y a beaucoup de religiosité dans votre phrase: surtout le « forcément ». Nous revoilà donc revenu au Moyen Age, avec des seigneurs autonomes qui formeront et protégeront les populations. Dans l’histoire, ces systèmes à équilibre instable, aboutissant à la victoire des régions les plus prospères énergétiquement, ont déjà existé et furent éradiqués par des révolutions. Et oui, l’homme n’est décidément pas cette machine qu’on voudrait servile.

    Il faut plutôt tempérer vers un juste milieu …. Car le but, le « résultat », comme vous dites, c’est avant tout l’adéquation aux besoins d’une société qu’on veut essayer de construire, et pas l’adéquation aux besoin d’une société qu’on subit.

    • Ah oui, bien sûr, la liberté, c’est l’esclavage et l’assujettissement collectiviste, c’est la liberté. Ce genre de logique, ce n’est pas nouveau. C’était déjà à l’entrée des camps de la mort.

      Le juste milieu, la troisième voie ni socialiste ni capitaliste, n’existe pas. C’est un mensonge de plus pour dissimuler la collectivisation acharnée de la société, pour ne surtout pas remettre en cause le modèle social de la domination insensée de l’Obèse.

  • Le système suédois peut paraitre libéral aux premiers abords mais ce n’est pas du tout le cas.Le système suédois est loin d’être libérale, il n’y a pas eu de vraie libéralisation. En Suède, les écoles ‘privées’ ne sont pas financées par leurs clients (les parents) mais par l’Etat. Ca fait d’elles des entreprises quasi-publiques. Les prix, versés aux entrepreneurs, sont fixés par l’Etat avec la conséquence qu’une entreprise n’a aucun intéret a faire vraiment mieux que les autres. De meme, la fixation des prix engendre la création de surplus au niveau des mauvaises écoles et la création de pénuries au niveau des bonnes écoles (le controle des prix par l’Etat crée toujours des pénuries et des surplus indésirables). Le système Suédois est tout aussi injuste que le système Francais puisque c’est un service dit universel: meme si vous etes millionaire, vous pouvez en profiter; et meme si vous avez du mal a joindre les deux bouts et que vous n’avez pas d’enfants, vous contribuerez quand meme aux dépenses. la concurrence n’est pas réelle, les prix étant fixés par le public (inefficient en général) et reportés tels quels sur le privé (faux privé, vivant de l’argent publique à un prix déterminé par les municipalités). Cela contribue à la convergence vers de faux équilibres inefficients. Le fait de ne pas pouvoir discriminer entre ses clients (interdiction de refuser les élèves) n’aide pas non plus à la réalisations d’optimums : il est plus efficace d’enseigner à des groupes de niveau homogène ayant des intérêts communs, le système des grandes écoles et des prépas (décriés par les idéologues mais très efficace au niveau de la performance réelle) le montre.
    En plus, le chèque éducation en Suède est loin d’être une réussite. Il suffit de regarder le classement pisa pour voir que la Suède a chuté. Certes, l’une des principales causes de cette chute est l’immigration (les enfants immigrés ont de moins bons résultats et comme il y en a de plus en plus le système scolaire est de plus en plus médiocre).
    Quand aux USA mieux vaut pas en parler. Primo, ce système est loin d’être libéral. Secundo, il est médiocre.
    Perso, je suis favorable au chèque éducation à condition de ne pas faire comme en Suède

    • Faux !
      Le système américain n’est peut-être pas libéral, mais il s’oriente dans cette direction notamment grâce à la forte progression des Charter Schools qui changent tout ! A la Nouvelle Orléan ce fut même une révolution.
      Les écoles publiques US par contre sont médiocres, on est d’accord.

      • Ces charters schools ont été créés à cause de la faillite du système scolaire américain. Ces écoles vont dans la bonne voie mais il ne faut pas s’attendre à des miracles. Ce qu’il faut c’est une reforme complète du système scolaires américain (même chose avec la France).

  • Cela m’étonne que les libéraux ne parlent jamais du système scolaire de Singapour qui est plutôt libéral et qui est excellent

    • Probablement parce que Singapour est éloigné et bien trop différente de la France d’un point de vue démographique, ethnique, racial, historique, géographique..Et que cela est par conséquent peu adaptable ici.

  • Que Dieu vous entende, car malgré l’immense majorité le rejet total de cette abêtissante loi, l’hilare Belkacem maintient ses positions contre vent et marées avec l’hébertiste Valls qui vient de se reconsidérer à vie (cf Aubry). Suivi de la voix de son maitre notre commandant de pédalo
    Belkacem me fait penser à cettte ancienne chanson au lycée papillon. Je pense qu’elle a du s’en inspirer pour batir l’avenir de son collège (paroles sur Internet).
    Un qui est vent debout est Luc Ferry, mais je m’associe à tous les autres Chevenement, Lang et autres qui ne sont guère mes amis

  • connait on les variations du nombre d’élèves dans le public et le privé ces 1 et 20 dernières années ?

    par ailleurs, même si elle est souhaitable partout, la concurrence n’est pas réalisable partout. en ville ça va, il y a facilement 2 ou 3 écoles primaires dans une petite ville de 5 000 habitants. chez moi, une dizaine d’écoles pour 20 000 habitants.
    mais dans certains villages isolés en zone rurale, c’est 1 école qui regroupe 2 ou 3 villages et qui ne sait pas si elle existera toujours 5 ans après. comment faire la concurrence dans les zones rurales ?

    • Oui. Le nombre d’élèves dans le privé est fixé par décret… Plus précisément le « contrat d’association » pour le « privé sous contrat » le limite à un certain pourcentage des élèves. La contrainte est saturée depuis belle lurette.

      Pour le hors-contrat ça reste nettement moins important, mais en croissance constante. Le problème est que tout est alors à la charge des parents, qui payent déjà avec leurs impôts 100% du public… Les barrières règlementaires, les contraintes en tout genre et la difficulté pour les enfants d’être admis après dans le reste du système comptent encore comme blocages. Malgré cela, ça monte… Comme l’école à la maison faite par un parent ou les deux, et toutes les autres formes d’alternatives.

  • L’Education National ne supporte pas la notion de compétition et de concurrence, inégalitaire dans son ADN.
    En attendant notre EN, refuse a ses élèves les connaissances fondamentales.
    Très bon article.

  • Un ministre de l’éducation nationale = une réforme et ça fait plus de 40 ans que ça dure … et ce n’est pas fini.

    Il faut avoir le génie d’un énarque pour pondre des réformes aussi indispensables que délétères.

    On continue ????????????

  • Le véritable problème n’est pas abordé.
    Depuis 30 ans, du fait d’une immigration beaucoup trop massive, l’école s’est retrouvée à accueillir des enfants issus de pays où le quotient intellectuel oscille entre 70 et 85.
    Or notre système scolaire a été pensé initialement pour des enfants caucasiens à QI moyen de 100.
    De fait, ces différences intellectuelles sont trop importantes et mettent ces enfants d’immigrés à bas QI en état d’échec scolaire, ce qui provoque incompréhensions, aigreurs et violences. L’école ne remplit plus son rôle car les acteurs ont changé.
    Logiquement il faudrait créer au moins deux systèmes scolaires différents pour des populations aux capacités intellectuelles bien différentes. Selon leur quotient intellectuel détecté dès la maternelle, les enfants, individuellement et non en fonction de leur race, seraient orientés vers l’un ou l’autre système éducatif.
    Évidemment avant d’en arriver là, il faudrait remettre en cause quelques idéologies égalitaristes qui confondent égalité en Droits (à défendre absolument) et égalité en capacités intellectuelles.

    • Et en fait pour être tout à fait « juste », il faudrait aussi créer des écoles pour les parents de ces émigrés pour 1/leur apprendre le français, 2/ les usages de la république et 3/ pour tout le reste!!!

    • « accueillir des enfants issus de pays où le quotient intellectuel oscille entre 70 et 85. Or notre système scolaire a été pensé initialement pour des enfants caucasiens à QI moyen de 100. »

      => LOL !

      Dans les villages au fin fond des campagnes françaises, vous verrez pas beaucoup d’étrangers et encore moins de gamins avec QI>100. Dans les écoles de l’ouest chic parisien, vous trouverez sans difficulté des enfants étrangers à QI>100.

      Hors pathologies, la construction du QI est bien plus environnementale que génétique. Pour être clair, le QI de l’enfant d’un couple ouvriers agricoles caucasiens a une probabilité énorme d’être plus faible que celui d’un couple d’ingénieurs arabes. Cela n’est pas lié à l’ethnie mais à l’environnement socio-économique.
      Le problème de l’immigration française est qu’elle est massive sur des CSP- et non qu’elle noir ou arabe.

      Bref, vous nous servez des poncifs racistes, et j’utilise très rarement ce mot, complètement éculés et déconnectés des réalités.

  • Parce que la ministre est totalement incompétente ! Et c’est un fait-

  • très simple car cette réforme est purement idéologique. elle n’est pas faite en prenant compte la réalité et ellle prend en compte l’idéologie socialiste. ce qui fait que cette réforme est voué à l’échec. le socialisme de manière générale est voué à l’échec

  • « Le cœur du problème : l’absence de concurrence »
    Y’a de la concurrence en Finlande (peloton de tête des études PISA année après année, syndicratie totale, primat quasi total du public, carte scolaire en béton).

  • Beaucoup de corrections à apporter à cet article idéologique.
    (a) « les Français sont plus illettrés que jamais ». Pourriez-vous citer votre source ? Pour ma part, je vais vous indiquer une source montrant au contraire que l’illettrisme en France recule et qu’il est plus faible chez les jeunes que chez les plus âgés. http://www.anlci.gouv.fr/content/download/1372/29017/version/1/file/PLAQUETTE_CHIFFRES_JANVIER+2013.pdf
    Cela fait mauvais effet de commencer par une grosse contre-vérité !

    (b) « malgré toutes les bonnes intentions, moyens humains et matériels supplémentaires ? » Une petite remarque, la France est un des rares pays de l’OCDE (avec je crois Israel et la Pologne) où la part du PIB consacré à l’éducation a diminué (passée de 6,4% à 6,1%) entre 2000 et 2011.

    (c) « les êtres humains ne naissent pas égaux ». Ils naissent pourtant égaux en droits. La question est donc : les individus ont-ils le droit de recevoir une éducation de qualité. Vous confondez « égalité » au sens mathématique ou logique qui signifie « identité » et « égalité » au sens du droit ou au sens philosophique. Dire que les individus ne sont pas égaux au sens logico-mathématique est une telle évidence qu’il ne sert pas à grand-chose de le rappeler.

    (d) Le collège unique existant d’ailleurs dans la majorité des pays de l’OCDE (excepté l’Allemagne et la Suisse il me semble) contrairement à ce que j’entends parfois et qui fait du collège unique une spécificité française consiste simplement à avoir pour objectif que tous les élèves maîtrisent un même ensemble de savoirs. C’est simplement le prolongement de ce qui existe à l’école primaire depuis maintenant plus d’un siècle.

    (e) « La souffrance et l’humiliation de ces derniers face à la désintellectualisation de leur métier est d’ailleurs un problème très grave qui devrait être pris en considération dans la réflexion globale sur l’école. » Il est certain que la souffrance des enseignants doit être prise en compte. Mais je ne suis pas certain qu’elle soit directement due à la « désintellectualisation » de leur métier mais plutôt par un manque de reconnaissance à la fois de leur hiérarchie mais également de l’ensemble de la société, des salaires parmi les plus bas de l’OCDE, des conditions de travail dégradées, une formation initiale insuffisante (voire même aucune pour les enseignants ayant subi la réforme Chatel-sarkozy), une formation continue inexistante, une inflation de paperasserie à remplir (tout comme les inspecteurs d’ailleurs), et certes des programmes quelquefois incohérents.

    (f) « le rôle de l’école n’est pas simplement d’instruire, il est de se substituer aux parents pour inculquer aux petites têtes blondes dès le plus jeune âge des idées politiquement correctes. » Si l’école se substitue de plus en plus aux parents c’est souvent pour apprendre simplement aux élèves le b-a-ba : la politesse, le respect de l’autre, l’obéissance à l’adulte, notamment.

    (g) « Ces nouvelles « idées » s’inscrivent dans la droite ligne de l’enseignement de la théorie du genre pour lutter contre l’inégalité des sexes ou de l’islam pour lutter contre l’islamophobie. » Je vous rappelle tout d’abord que parler de « théorie du genre » n’a aucun sens, il n’existe pas de « théorie du genre » cette expression a été inventée de toute pièce par des opposants à ce qu’on nomme les « études sur le genre », je pense notamment au pape qui , notamment « dé-biologisent » les rôle culturels des hommes et des femmes. Quant à « l’enseignement de l’Islam » on « enseigne » autant le Christianisme que le Judaïsme notamment dans les nouveaux programmes. J’ajoute que cela de nombreuses années que l’Islam est un thème obligatoires du programme de 5ème.

    (h) « Du fait du monopole de l’Éducation nationale, ces différentes solutions ne peuvent être expérimentées à petite échelle, au contraire, on impose un changement des programmes en bloc à tout le monde. » C’est entièrement faux, la liberté pédagogique des enseignants est inscrit dans la loi, je vous accorde cependant qu’elle est de plus en plus remise en cause. L’existence de l’éducation nationale n’empêche nullement l’innovation et l’expérimentation, à condition qu’on donne davantage d’autonomie non pas aux établissements (ce qui en général a plutôt pour effet de brider l’innovation et l’expérimentation) mais aux enseignants eux-mêmes (il est plus efficace de s’adresser directement au bon Dieu qu’à ses saints !)

    (i) La croyance selon laquelle la concurrence « organisée institutionnellement » permet l’émergence et la diffusion de la meilleure option possible reste toujours bien ancrée. Pourtant cette idée vieille déjà de deux siècles a largement été remise en question. D’abord d’un point de vue logique, comment savoir si l’option retenue est bien la meilleure. On pourrait répondre que c’est la meilleure car elle a été sélectionnée, mais on est alors en plein raisonnement circulaire. Ensuite d’un point de vue épistémologique, pour qu’émerge la meilleure solution, on a besoin d’une hypothèse d’objectivité des préférences, c’est-à-dire que les individus choisissent une option en fonction de leur propre désirs et de la satisfaction que leur apporte cette option, ce que pensent les autres, ce que choisissent les autres n’a pas d’impact sur leur choix. Si cette hypothèse n’est pas vérifiée, des individus peuvent choisir en fonction de ce que les autres choisissent et non pas en fonction des offres proposées, or cela conduit là aussi à une forme de circularité (A choisit en fonction de B qui lui choisit en fonction de C qui choisit en fonction de A par exemple) qui ne garantit pas que la meilleure option sera celle qui émerge puisque ce qui est jugé n’est pas l’offre mais ce que les autres pensent des offres. On retrouve une hypothèse analogue côté producteur afin d’éviter les situations du type « dilemme du prisonnier » qui conduisent à une situation non optimale.

    (j) Concernant le chèque éducation notamment en Suède on constate une baisse des résultats depuis cette réforme (PISA, PIRLS ou TIMSS), une hausse de la ségrégation, tout comme en France après la libéralisation de la carte scolaire mise en place par la droite.

    • « (g) « Ces nouvelles « idées » s’inscrivent dans la droite ligne de l’enseignement de la théorie du genre pour lutter contre l’inégalité des sexes ou de l’islam pour lutter contre l’islamophobie. » Je vous rappelle tout d’abord que parler de « théorie du genre » n’a aucun sens, il n’existe pas de « théorie du genre » cette expression a été inventée de toute pièce par des opposants à ce qu’on nomme les « études sur le genre », je pense notamment au pape qui , notamment « dé-biologisent » les rôle culturels des hommes et des femmes. »

      Les théories du genre sont les idées reprisent dans les « discussion/conclusion » des études de genre. CQFD.

      Une étude scientifique doit permettre d’aboutir a des résultats, sinon c’est une perte de temps et d’argent. On ne fait pas une étude pour le plaisir, on fait une étude pour étudier quelque chose, et donc on analyse les résultats.
      J’ose espérer que ces « études de genre » le font. Par conséquent, elles amènent nécessairement des résultats, résultats qui permettent de corroborer, ou non, un corpus de résultats (cf. introduction et bibliographie de l’article) qu’on appelle communément théorie.

      La théorie du genre existe donc, par définition, belle et bien. Et votre critique est donc parfaitement à coté de la plaque.

      • Vous faites la confusion commune (surtout pour les non-scientifiques) entre théorie et hypothèse. Une théorie est un ensemble cohérent de propositions logiques reliées entre elles à la fois par raisonnement déductif mais également par confirmation empirique. Une hypothèse est une proposition dont on teste la véracité. Une expérience, une étude vise à confirmer ou infirmer une ou plusieurs hypothèses. Bien entendu, une hypothèse peut découler d’une théorie, ce qui revient à testerla théorie, mais ce n’est pas toujours le cas, on peut par exemple faire l’hypothèse que les revenus sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes et tester cette hypothèse, il n’y a besoin d’aucune théorie (sauf bien entendu les outils mathématiques pour le faire). Pour ma part, je ne sais pas ce que c’est que la théorie du genre. Autant je sais ce qu’est la théorie de la relativité générale, la théorie de la gravitation de Newton, la théorie de la sélection de Darwin, aussi n’hésitez pas à m’expliquez ce qu’est la théorie du genre, je pense que vous aurez grand mal à répondre.

        • Ou ai-je confondu théorie et hypothèse dans ma prose ? Il me semble pourtant avoir utilisé le pluriel, je vous propose de relire ce que j’ai écrit plus attentivement.
          => « Par conséquent, elles amènent nécessairement des résultats, résultats qui permettent de corroborer, ou non, un corpus de résultats (cf. introduction et bibliographie de l’article) qu’on appelle communément théorie. » Agua.

          Cela depuis les années 70, au moins, qu’on fait des études de genre, donc 50 ans qu’on obtient des résultats, et cela n’a toujours pas donné l’ombre d’une théorie, même embryonnaire ?
          Et beh ! Les spécialistes du domaine doivent pas être très fort pour « reliées entre elles des propositions logiques par raisonnement déductif ».

          Je sais pas quelle est votre pédigrée scientifique mais il m’a l’air bien spécieux …

    • Je ne vais pas répondre à toutes vos critiques, surtout au sujet de la concurrence et la façon dont elle fonctionne. Je vous suggère de lire les auteurs que j’ai cités, ils vous apporteront des réponses bien meilleures que les miennes.
      En ce qui concerne mes sources pour dire que les français sont plus illettrés qu’avant, prenez par exemple les conclusions des tests conduits lors de la journée Défense et Citoyenneté 2014, avec pas moins de 750 000 jeunes évalués:http://cache.media.education.gouv.fr/file/2015/94/4/depp-ni-2015-16-JDC-2014-lecture_417944.pdf
      On peut, bien sûr, jouer sur les mots et appeler les illettrés des « lecteurs inefficaces », mais ce qui ressort de cette étude c’est que près de 30% des jeunes présentent aux mieux « des déficits importants des processus automatisés impliqués dans l’identification des mots » et au pire « des difficultés sévères ».

      • Lire aujourd’hui ces auteurs ne m’apportera rien car c’est bien parce que je les ai déjà lus qu’aujourd’hui je peux critiquer leur idéologie.

        Dans le lien que vous me fournissez il y a écrit en gros : « 4,1% des jeunes peuvent être considérés en situation d’illettrisme ». C’est trop en effet, mais c’est loin des 30%. Ce n’est pas jouer sur les mots que d’être rigoureux sur leur sens. C’est peut-être votre aspect politicien qui vous fait oublier cela. Aussi j’aurai plutôt tendance à dire que ce n’est pas moi qui joue sur les mots mais plutôt vous. Visiblement vous ne connaissez pas la définition d’illettrisme, ce n’est pas un reproche, vous ne pouvez tout savoir, le problème c’est que vous parlez sans savoir, c’est cela qui me gêne, mais c’est assez caractéristique du Français moyen. Si vous lisez en détail votre lien, vous verrez également en dernière page que les individus en grande difficulté ont diminué entre 2008 et 2014, idem pour les individus en difficulté de lecture ou pour les lecteurs médiocres. Ce qui finit de montrer que ce que vous aviez écrit était faux.

        • Parfait, je vous encourage alors d’inscrire vos enfants dans l’école publique de votre quartier et de rester confiant sur leur avenir. Pour ma part, je ne prends pas ce pari sur l’avenir des miens, puisque, pour linstant, il me reste au moins cette liberté.

          • ce qui m’embête c’est surtout que je paie avec mes impôts pour ceux comme envoient leurs enfants dans le privé et cela encore plus de puis la loi Carle mise en place par l’UMP. Etant donné que vous vous occupez des finances de votre ville, vous devriez convenir qu’on pourrait faire des économies là-dessus !

            • Voilà un homme qui ne veut payer pour ce qu’il ne consomme pas.

              Où peuvent signer les parents d’enfants dans l’enseignement privé afin qu’ils récupèrent leurs quotes parts d’impôts servant à financer l’enseignement public ?

              Faut aller à bout de sa logique mon brave !

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Un article de Philbert Carbon.

La Fondation Valéry Giscard d’Estaing – dont le « but est de faire connaître la période de l’histoire politique, économique et sociale de la France et de l’Europe durant laquelle Valéry Giscard d’Estaing a joué un rôle déterminant et plus particulièrement la période de son septennat » – a organisé le 6 décembre 2023 un colloque intitulé : « 45 ans après les lois Scrivener, quelle protection du consommateur à l’heure des plateformes et de la data ? ».

 

Protection ou infantilisation du cons... Poursuivre la lecture

Vous pouvez lire cet article en anglais en cliquant sur ce lien.

Bonne nouvelle pour les partisans du bipartisme : malgré le contexte politique hyperchargé, un nombre sans cesse croissant de personnes de part et d'autre du spectre politique s'accordent sur un point ! Malheureusement, il s'agit d'une notion qui, mal comprise, pourrait saper les politiques et les institutions qui constituent le fondement même du monde moderne.

Ce point d'accord, c'est l'idée que le capitalisme, la mondialisation et le libre-marché ont échoué.

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Good news for fans of bipartisanship: even in today’s hypercharged political environment, an increasing number of people on both sides of the aisle agree on something! Unfortunately, it’s a notion that, if incorrect, could undermine the policies and institutions that form the very foundation of the modern world. The newfound area of agreement is the idea that capitalism, globalization, and free markets have failed.

Indeed many of the ideas expressed by Karl Marx and Friedrich Engels in t... Poursuivre la lecture

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