Contre-analyse des élections britanniques

Une semaine après la victoire surprise des conservateurs, quelles leçons faut-il tirer des élections britanniques ?

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David Cameron - Credits : Number 10 via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

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Contre-analyse des élections britanniques

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 15 mai 2015
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Par Stéphane Montabert

David Cameron - Credits : Number 10 via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)
David Cameron – Credits : Number 10 via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

 

La réélection triomphale de David Cameron est une surprise pour tout le monde, y compris l’intéressé. Les sondages annonçaient depuis des semaines que les Conservateurs et les Travaillistes étaient au coude-à-coude et qu’on s’avancerait « nécessairement » vers un gouvernement de coalition.

Que s’est-il passé ? Et qu’augure ce résultat ?

 

Difficiles prédictions

Pour expliquer l’incroyable sous-estimation du résultat des Conservateurs, certains médias jugèrent bon de ressortir pour l’occasion un vieux concept, le Conservateur Timide, un individu qui voterait à droite mais piteusement, honteux de l’avouer face à un institut de sondage. En 2015, l’hypothèse peine à convaincre : le gouvernement conservateur sortant fit campagne en s’appropriant les bons résultats économiques, et l’offre politique est bien plus vaste – avec tout son lot de partis décrétés infréquentables par l’establishment – qu’en 1992 où cette notion fut inventée.

L’explication est probablement ailleurs, plus précisément, dans le découpage électoral. Reprenant une image publiée sur Zerohedge des résultats quasi-définitifs, la comparaison entre votes et sièges donne un aperçu du problème :

Election britanique résultatsRésultats partiels (dépouillement de 642 sièges sur 650)

Les médias ne cherchaient pas forcément à favoriser la victoire de leur poulain travailliste ; ils prédirent d’ailleurs avec une parfaite exactitude sa défaite en Écosse face au raz-de-marée des indépendantistes du SNP. Ce dernier avait rassemblé moins de la moitié des suffrages lors du référendum sur l’indépendance en septembre 2014 (avec un taux de participation de presque 85 % !) mais aujourd’hui, par le mécanisme du découpage électoral, il rafle quasiment tous les sièges parlementaires dévolus à cette partie du pays, au grand dam des Travaillistes.

De la même façon, la poussée électorale du UKIP, le parti anti-européen, est totalement remarquable : à presque quatre millions de voix, il est clairement le troisième parti de Grande-Bretagne. Cependant, comme pour le Front national en France, le système se défend fort bien en l’écartant du pouvoir. Le UKIP n’aura donc qu’un seul siège, à comparer avec les huit obtenus par les libéraux-démocrates avec deux tiers de leurs voix, ou les huit autres obtenus par les Démocrates unionistes, avec vingt fois moins de suffrages !

Et ne croyez pas qu’il ne s’agisse là que d’un chagrin partisan. D’autres formations politiques comme les Verts sont aussi sous-représentées, bien que classées plus loin en valeur absolue.

Selon l’Electoral Reform Society, un think-tank militant pour une démocratie britannique plus représentative, la répartition des sièges à la proportionnelle intégrale donnerait un tout autre résultat à la chambre du parlement:

  1. Conservateurs 244
  2. Travaillistes 201
  3. UKIP 83
  4. Libéraux Démocrates 52
  5. Parti Nationaliste Ecossais 31
  6. Verts 25
  7. Parti Démocrate Unioniste 3
  8. Plaid Cymru 3
  9. Sinn Fein 3
  10. Parti Unioniste d’Ulster 2
  11. Parti Socio-Démocrate 2
  12. Alliance 1

 

La majorité absolue étant à 326 sièges, aucun parti n’aurait obtenu le pouvoir à lui seul ; et s’il est évidemment plus délicat de gouverner à travers une alliance, cela n’a rien d’impossible. L’argument selon lequel la proportionnalité amène des majorités « fragiles » ne tient pas. Non seulement c’est exactement sur la base d’une telle alliance que les Conservateurs sortants ont réussi leur réélection, mais c’est encore ce que prévoyaient de faire les deux principaux partis quelques heures avant le scrutin. Tous les instituts de sondages prédisaient qu’ils ne réussiraient pas à obtenir le pouvoir directement.

La démocratie britannique est peu représentative. Une tentative d’introduire un mécanisme de vote alternatif échoua en 2011, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver au système plus représentatif de la proportionnelle intégrale. Il est vrai que les réformes étant organisées par le parti au pouvoir, celui-ci a du mal à mettre en place une modification de la loi électorale qui se traduirait invariablement par une diminution de sa propre force au sein des instances élues…

 

Le Brexit, question interdite

Dès le jour de l’élection la question était sur toutes les lèvres : David Cameron honorera-t-il sa promesse de soumettre au peuple britannique « en 2017 au plus tard » un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne ? Les contempteurs de l’Europe politique – et ils sont nombreux – se réjouissent de cette perspective, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.

Si quelqu’un hésitait quant à la position de David Cameron vis-à-vis de ce sujet, la réponse est contenue dans la question. S’il estimait que la présence du Royaume-Uni dans l’Union européenne soit une mauvaise chose pour le pays, il n’aurait aucune raison d’attendre 2017 pour proposer au peuple un éventuel divorce.

David Cameron est un politicien dans le mauvais sens du terme : habité de peu de convictions authentiques mais d’une redoutable efficacité dès lors qu’il s’agit d’organiser son maintien au pouvoir. Par exemple, après avoir longtemps été le chantre de la lutte contre le prétendu réchauffement climatique d’origine humaine, il opéra un revirement assez net sur le sujet, simplement à cause du peu d’écho que la thématique suscitait au sein de la population britannique, plus inquiète de la crise économique.

C’est un peu la même chose pour le référendum sur l’Europe. La promesse a été jetée en pâture aux citoyens, en premier lieu pour monnayer sa réélection. Pro-européen convaincu, David Cameron sera le premier à voter pour le maintien dans l’Union. Il a toutefois bien conscience d’évoluer dans un parti moins europhile que lui, même si ce sentiment s’est amoindri dernièrement (les éléments les plus véhéments ayant fait défection auprès du UKIP). Maintenant que le Premier ministre est installé au 10 Downing Street pour un nouveau mandat, le référendum perd toute utilité. Mais les Anglais ne l’entendront pas de cette oreille.

De façon étonnante, toutes les manœuvres possibles entre le Royaume-Uni et l’Union européenne semblent avoir déjà eu lieu entre l’Écosse et le Royaume-Uni, les rôles étant alors inversés.

 

Le précédent écossais

Le UKIP est en embuscade. Si David Cameron renonce au référendum, il lui offrira le pouvoir sur un plateau d’argent ; les anti-Union européenne de Nigel Farage talonnent les Conservateurs dans nombre de circonscriptions, et pas un électeur ne croira à la fable d’un référendum retardé « pour des raisons indépendantes de notre volonté » au mandat suivant, en 2021 par exemple.

Contrepoints458 - Electioons britanniques - René Le HonzecMalgré leur succès de la semaine dernière, l’assise des Tories sur le pays est fragile ; le système électoral aidant, il s’en faut de relativement peu pour que quelques points supplémentaires acquis au UKIP transforment le prochain scrutin en un raz-de-marée violet. La menace est exactement la même que celle qui s’est concrétisée à l’encontre des Travaillistes en Écosse : dopés par le référendum sur l’indépendance, même perdus, les indépendantistes du SNP mirent un terme brutal à une domination travailliste de plusieurs décennies. Ils remportèrent quasiment tous les sièges de cette partie du pays.

La seule échappatoire serait que David Cameron cristallise sur lui l’intégralité du mécontentement (certains diraient la trahison) issu de son refus d’organiser le référendum afin d’épargner le reste du Parti conservateur. Outre qu’il a peu de chances de réussite, cet avenir sacrificiel n’est guère dans le caractère du personnage.

L’autre possibilité serait de renégocier avec Bruxelles des aménagements pour le Royaume-Uni, vidant le référendum de sa substance en obtenant des concessions importantes. Là encore, David Cameron rejouerait le scénario écossais : obtenir tant d’avancées sur l’autonomie que la question de l’indépendance en devienne presque symbolique. Mais les autorités européennes ont déjà fait savoir qu’elles seraient aussi souples qu’un bloc de granit sur les revendications anglaises, comme à l’accoutumée.

Les portes se fermant les unes après les autres, il ne restera peut-être plus que le scénario classique : promettre l’apocalypse en cas de Brexit. Face à l’inflexibilité européenne, il faudra préparer le terrain du référendum en le jalonnant d’innombrables analyses démontrant par A + B que la sortie du Royaume-Uni sera dévastatrice pour le pays, laisser la peur et l’incertitude gagner le cœur des citoyens. Cela aussi a parfaitement fonctionné lors du scrutin écossais. Il faudra juste que la propagande arrive à étouffer le ressentiment anti-européen des sujets de Sa Majesté, et que ces derniers oublient également que ces expertises viendront des mêmes brillants esprits qui proclamaient que l’Europe et l’euro annonceraient la paix et la prospérité…

Au bout du compte, il n’est pas du tout certain que les électeurs puissent voter sur le Brexit, ni même qu’ils l’approuvent. Mais une bonne nouvelle est toujours possible, comme on dit. S’ils le font, David Cameron pourrait passer à la postérité pour avoir été le politicien qui a détruit l’Union Européenne – à son corps défendant !

L’humour anglais, sans doute.


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  • Ce n’est pas le decoupage electoral qui produit ce resultat mais le Systeme electoral, uninominal a un tour par circonscription, qui produit ces resultats brutaux.

    Cela dit, avant de crier a l’absence de representativite, il faut reflechir a quoi sert une election. Est ce pour produire un gouvernement qui mets en oeuvre un programme connu, soutenu par des deputes representant leur circonscription? Ou est ce une machine a donner des jobs a des politiciens hors sol, qui ont pour talent de bien manoeuvrer dans leur groupuscule, qui produit des majorites instables dont la politique est une succession de compromissions destinees a acheter la loyaute temporaire des factions qui le constituent.

    Si vous aimez la premiere vetsion, le systeme Anglais ne marche pas trop mal. Si vous preferez la seconde, le systeme proportionel est parfait.

    • Venant de Suisse où un système proportionnel est en place depuis 1848, je peux vous répondre que votre analyse est fausse.

      • 5 millions de personnes, une démocratie directe avec des referendum d’initiative populaire fréquents, et une large partie de la politique au niveau cantonal. Ce n’est pas vraiment comparable. Le politicien n’est jamais assez loin des électeurs pour perdre la tête, et l’électeur n’est jamais assez loin du politicien pour que celui ci se donne tous les privilèges dont bénéficie, par exemple le député Français. Et quand il perd la tête, ça donne Madame Widmer Schlumpf.

      • Pardon, 8 millions de Suisses.

        • La proportionnelle a ses limites : C’est le cas aussi du parlement européen : Quel est le plus dénominateur commun entre des politicards centristes du PPE ou du PSE? Les combines, les retraites chapeau, les abattements fiscaux etc. Si c’est moins voire pas le cas en Suisse, c’est grâce à la démocratie directe et la possibilité pour le peuple de censurer des lois scélérates, ce qui agit comme frein à l’imaginaire tordu des politicards. Ce qui est malheureusement impossible. Une des raisons pour lesquelles je pense que la dérive oligarchique de l’UE est irrémédiable et irréformable.

    • Vous êtes mauvais joueur!!! 🙂
      Il est clair que la démocratie demande la proportionnelle selon le bon principe « 1 citoyen, une voix … mais qui veut dire quelque chose! »
      Le système français ou britannique: c’est « donnez-nous vos voix, elles nous seront utiles pour jouer à nos petits jeux +/- malhonnêtes! »
      De plus un citoyen intelligent de l’Union Européenne ferait bien de faire gaffe à celui qu’il envoie au Parlement Européen vu que l’Europe fournit une part de moins en moins négligeable de la législation!
      Pour ma part, je ne me résous pas à abandonner l’idée, que le référendum européen au Royaume-Uni, est un bâton brandi contre l’Union Européenne pour tenter de la forcer à signer le TTIP, rapidement et sans trop de conditions, histoire de faire plaisir à Oncle Sam et d’obtenir enfin une Europe ouverte à tous les commerces et sans entrave: le libre change maximal, seul but réel de la Grande Bretagne, en Europe, qui ne veut rien signer pour une Europe intégrée politiquement, depuis toujours!

      Pour la France, depuis des années, gouvernement après gouvernement, on promet « une part de proportionnelle », mais chez vous, promettre n’engage à rien! Et si le Royaume-Uni, comme la Suisse commencent à demander leur avis aux gens, comment encore justifier qu’on fasse voter le parlement contre un référendum qu’on trouvait emm…dant? C’est vrai quoi?

    • des majorités instables donc impuissantes et des gouvernements de la même nature c’est exactement ce dont nous avons besoin. L’impuissance du pouvoir c’est la tranquillité du citoyen.

      • Non merci. Il faut avoir le souvenir de la IV pour refuser à tout jamais la multiplicité´des partis.
        Dans cette IV c’étaient les petits partis qui gouvernaient avec des crises ministérielles à longueur de legislature

  • L’UE est un bouc émissaire en GB. Sortir de l’UE est une mauvaise chose, les britanniques ont bcp plus intérêt à faire du chantage pour avoir des concessions. Cameron n’a pas d’autre choix que de faire un référendum en raison des pressions dans son camp (c’est pour cela qu’il a été obligé de promettre un référendum). Le référendum est aussi un moyen de pressions dans les négociations européennes. Seul une menace sérieuse de sortie de l’UE poussera celle ci à faire des concessions.

    • L’Europe n’est pas seulement inflexible parce que ses dirigeants sont méchants et stupides – encore que! – mais simplement parce qu’elle ne peut pas faire autrement.

      Mettre la pression pour obtenir des concession dites-vous? Mais comment obtenir la fameuse concession à travers l’unanimité d’un club de 27 membres? Et si par miracle ils y parviennent, quel autre pays serait assez stupide pour ne pas faire pareil? Lâcher la moindre – la moindre! – concession au Royaume-Uni reviendrait à détricoter le fameux « acquis européen » à grande vitesse, provoquant son écroulement.

      L’union européenne est un château de cartes. Pour ses architectes, l’immobilisme reste donc la seule solution praticable.

      • La GB a tjs été à part dans l’UE. Elle a tjs eu droits à des exceptions. Alors ce ne serait pas la première fois que l’UE lui fasse des concessions. La GB est une grande puissance voilà pourquoi elle peut plus facilement obtenir des concessions.

        • Les « exceptions » auxquelles vous faites référence concernaient la plupart du temps une intégration moins poussée, certainement pas un détricotage de l’existant. De plus, on ne peut guère comparer l’UE des années 80 avec celle d’aujourd’hui tant en nombre de membres qu’en strates administratives, ce qui rend infiniment complexe le moindre ajustement.

          Voilà pourquoi je fais le pari que l’UE ne lâchera absolument rien, et jouera au contraire à fond la carte du « mauvais flic » (menaces et mesures de rétorsion). Mais qui vivra verra.

        • Qui a le plus besoin de l’autre?
          Les 28 de ce partenaire au moeurs d’adolescent révolté (qui a vu N. Farage dans sa dramatique obscène, à Bruxelles, comprendra!),
          ou la City de Londres de 500 millions de consommateurs aisés? Soyons sérieux!

          • c’est bien pour cela que je dis que la GB a intérêt à obtenir des concessions et non pas à partir.
            Cela dit ce serait aussi une grosse perte pour l’UE si la GB quittait l’UE. Cela créerait un précédent ce qui est dangereux pour l’avenir de l’UE.
            L’europe du nord compte aussi pas mal sur la GB pour l’aider à freiner les ardeurs socialistes de l’europe du sud.
            Si la GB partait, ce serait une perte pour les deux parties

      • Ce qui témoigne d’une sacrée rigidité de la structure européenne et donc de sa fragilité.
        Tôt ou tard, ça fera boum. Les questions, c’est quand et comment…

        • Le Royaume-Uni peut rester dehors: ça ne changera rien (mais les Britanniques n’oseront pas: Oncle Sam a besoin d’eux, dedans, pas dehors!)

    • les pays en dehors de l’UE s’en sortent très bien, il faut arrêter de fantasmer sur la soit disant miracle européen qui transformer les ânes en pur sang lorsque l’on y rentre et inversement lorsque l’on en sort. Je suis prét à parier que si l’Allemagne sortait de l’UE elle s’en sortirait parfaitement tout comme si la grèce n’est pas devenu un foudre de guerre en y rentrant.

  • La GB est un des rares pays où la presse est majoritairement à droite. Les journaux préféraient une victoi

    • re des conservateurs. Il est faux de dire que la presse britannique est pr UE, il existe des journaux très critiques envers l’UE

  • Remarquable analyse… Une fois de plus il est sidérant de constater la nullité crasse, absolue, collante des médias classiques.

    La « démocratie » anglaise est une farce. Le tableau nombre de voix / nombre de sièges en est la preuve absolue.

    Situation identique en France, où le chef de file d’un parti qui réunit 6,4 millions de voix… se retrouve avec 2 députés à l’Assemblée.

    Avez-vous vu des manifs pour dénoncer ce scandale absolu ? Où sont les belles âmes qui nous parlent de démocratie ?
    Nulle part et pour cause.

    Le Système ne peut vivre que grâce à cette fiction.

    Enfin, vous avez raison de rappeler que la promesse de Cameron au sujet du référendum était purement électoraliste.

    Il ne tiendra JAMAIS sa promesse. Car Cameron est un bruxellois, comme tous les autre.

    Et le scénario est déjà écrit : il profitera de la prochaine crise économique (officielle) pour invoquer des « circonstances exceptionnelles ».

    Vous avez remarqué que ça fait depuis 20 ans qu’on nous dit que les anglais sont europhobes, qu’ils souhaiteraient sortir blablabla… Et ça fait 20 ans… qu’il ne se passe rien.

    Cela signe le crime : l’establishement ne veut absolument pas d’une sortie. Ergo : la tenue d’un référendum est impossible.

    • Non sa promesse n’était pas avant tout électoraliste mais elle était surtout dû aux pressions de son camp. L’aile eurosepticque de son parti ne lui a pas laissé d’autre choix que d’organiser un référendum. Voilà pourquoi il est obligé de tenir sa promesse: tout simplement parce qu’il n’a pas le choix. Dois je rappeler que lors de la campagne électorale on n’a pratiquement pas parlé de l’UE, on a parlé de santé, d’économie,…mais pas de l’UE.

    • « Vous avez remarqué que ça fait depuis 20 ans qu’on nous dit que les anglais sont europhobes, qu’ils souhaiteraient sortir blablabla… Et ça fait 20 ans… qu’il ne se passe rien. »
      L’EU telle qu’elle est a été conçue et est conçue, c’est l’union politique. Cela fait effectivement quelques années que les Anglais, entre autres, disent thanks but no thanks, et, soit dit en passant, ca ne marchera pas (Euro, Schengen). Difficile de leur donner tort. Perso, j’aurai voulu que nos gouvernants défendent mieux les intérêts des français, anticipent les problèmes lies a une emigration trop forte et rapide, anticipent le meltdown de l’Euro.
      Nous voulons juste une zone de libre échange. Cela ne fait pas de nous des europhobes pour autant.
      Quand vous avez passe plus de 20 ans a essayer de dialoguer avec un machin sourd muet aveugle borderline autiste, c’est légitime de vouloir s’en passer et reprendre le contrôle des outils essentiels.

      • Vous avez dit « anticiper »? la seule chose que nos politiciens savent anticipés c’est les prochaines élections et encore uniquement parce que les dates sont connues à l’avance…ce sont de pitoyable clowns

        • Laurent: je me souviens d’avoir ‘ecoute’ les arguments de Maggie justifiant la non participation a l’euro. J’etais en France. Et j’ai juste pense, elle ferait presque chier, cette vieuille peau bigotte.
          Elle avait raison sur toute la ligne. Elle aimait son pays. On peut et on doit etre critique de son action. Mais sur ce point la, aucun politichien en Europe ne lui arrivait et ne lui arrive, Cameron compris, a la cheville. Oui. Des clowns. Des reflets de ceux qui les elisent? Le renoncement? La peur? L’aversion a la moindre prise de risque? Des vieux? Comment en est on arrive la

  • Article éclairant.
    Mais pourquoi Nigel Farage démissionne si son échec n’est pas personnel mais est autant dû à un mode électoral qu’à un engagement impossible à terme de Cameron ?

    • Nigel Farage a démissionné parce qu’il s’était engagé à le faire s’il n’était pas élu dans la circonscription où il se présentait. Il a été coiffé au poteau par une Conservatrice et, se citant lui-même comme « un homme de parole », a pris les dispositions qui s’imposent.

      S’il avait placé la barre assez haut il n’a pas promis de se retirer de la vie politique non plus! Il n’a ainsi pas exclu de revenir comme candidat à la présidence du UKIP en septembre. Et le feuilleton sur le référendum européen promet d’être suffisamment tordu pour requérir l’implication de gens comme lui.

      • A ceci près que ça tangue pas mal chez UKIP depuis quelques heures. Farage est revenu sur sa décision, à mon regret car il pouvait se représenter au congrès de septembre et se refaire une virginité.

        Le porte parole O’Flynn a déploré ce matin l’entourage « Tea Party » autour de Farage : Il visait notamment les idées de privatisation de la NHS ou d’autres idées libérales que véhiculait le leader… Pas sûr aussi que Carswell, le seul député, ait quitté les conservateurs pour un parti qui offre un joli spectacle de division.

        Farage va avoir beaucoup de boulot pour remettre tout ça en ordre et je ne suis pas certain que Cameron échoue dans ses renégociations avec l’UE, l’arrivée de UKIP aux affaires seul ou en coalition me semble encore très lointain et fortement hypothétique.

        • Apparemment c’est le comité du parti qui a rejeté sa démission.

          J’imagine qu’il ne devait pas avoir envie de partir mais pour quelques mois de délais (il aurait été réélu les mains dans les poches en septembre) il vient de faire une croix sur des vacances méritées et s’affaiblit politiquement: ses adversaires et les médias ne se gêneront pas pour le lui reprocher continuellement.

          Ceci dit il ne se bat pas pour être élu mais pour que le RU quitte l’Europe donc son aura personnelle il s’en fiche un peu. Surtout, les gens du UKIP pensent qu’il faut mettre la pression à Cameron tout de suite pour que ce référendum voie jamais le jour et c’est un peu plus inquiétant.

          • Effectivement, s’ils ne mettent pas la pression dès maintenant, ils auront un faux référendum à coup sûr.

  • N’oublions pas la bonne dose de « tactical voting » qui a eu lieu lors de ces élections: nombre d’électeurs ont voté « Conservateur » pour éviter de se retrouver avec un gouvernement « Travailliste + Indépendantistes écossais »… Un peu comme en France, ou on n’a pas élu Hollande, mais rejeté Sarkozy. Bien sur, cela ne se voit pas dans le résultat, qui devient un « triomphe », alors qu’en fait pas du tout.

  • La presse financière UK a largement relayé l’appel de la BOE (banque centrale anglaise) à Cameron : Ne laissez pas planer l’incertitude sur le Brexit jusque fin 2017 !
    L’économie a besoin de confiance, attendre mine la confiance, retarde les décisions, crée de l’incertitude. Les rosbifs ne sont pas les seuls concernés. Espérons que Cameron se bouge le popotin, qu’on passe à autre chose.

  • « comme à l’accoutumée. »

    Vous voulez rire ? La GB a déjà tout obtenu de Bruxelles… sauf l’impossible (= renier les principes fondamentaux de l’adhésion à l’UE), chose qu’elle demande aujourd’hui. Alors effectivement ils préfèrent encore un Brexit qu’avoir un état-membre qui fait ce qui bon lui semble.

  • Ni d’accord avec l’article et encore moins avec les commentaires…
    Le processus démocratique au RU est ce qu’il est, et, ne vous en déplaise, fait ses preuves depuis quelques décennies de plus que les autres systèmes en Europe.
    En 2005, Labour a gagne la majorité absolue avec 36% des voix. Je n’ai pas souvenir d’avoir entendu un débat a ce moment. Il est vrai que la gauche, que ce soit au RU ou en France, a une curieuse conception de la démocratie (Cf 2007, La folle du Poitou, les émeutes si Sarko est élu).
    Ne vous en déplaise encore, l’UKIP a rempli son role: 4 millions d’électeurs ont signifie un carton rouge a la politique actuelle. C’est trop pour être ignore et cela ne le sera pas, que ce clown de Farrage soit la ou pas. Enfin, le SNP est un parti qui depuis 1970 a mange a tous les râteliers pour que son elite locale prenne sa place au mangeoire (droite, extreme droite, écolo, gauche et extreme gauche). J’espère de tout coeur que Cameron va laisser le SNP augmenter les taxes, ouvrir les sprinklers a pognon, réglementer le marche du travail et augmenter les cotisations sociales. 5 ans, c’est généralement trop court pour remonter une économie socialiste, mais c’est largement assez pour la démolir, surtout avec un brent aussi bas, une équipe aussi dogmatique et peu préparée, une économie accrochée aux subsides publiques et au pétrole. Laissez donc le SNP faire son Chavez, et on verra bien ce que voteront les Ecossais dans 5 ans.

  • Il y a des hommes politiques en Europe qui tiennent leur promesses et Cameron est de ceux la. On s’étonne de voir encore des commentateurs ici, ou de fins analystes( qui se trompent en boucle), venir nous expliquer, qu’il ne le fera pas, et que ce n’est pas son intérêt. Hélas ! enlevez vos bandeaux sur les yeux : vous êtes en France, pays du mensonge Socialiste, ou le président n’a tenu aucune de ses promesses.. Cameron tient les siennes et fera le referendum et le RU sortira de l’Europe.. Il pourra alors améliorer sa compétitivité économique et créer plus d’emplois, et s’en portera donc beaucoup mieux.
    Quand le FN passe à la TV, 100% de cassandre lui prédise la fin du monde si on sort de l’Europe…On verra que ce n’était qu’incompétence ou pire mensonge certifiés pour écarter la population d’un parti. Q’une dévaluation serait la fin du monde : l’Euro a dévalué de 27%, on ne s’en porte pas mieux ou mal, la Livre sterling a dévaluée de 20%, les Anglais s’en portent beaucoup mieux. Des gestionnaires incompétents, seuls nos Socialos savent gérer (on voir les résultats, chômage de masse et les Anglais qui nous piquent notre 5ème place!) et Un Front National qui forcé d’emprunter en Russie a fait la meilleure affaire -d’un parti- depuis des années- avec l’effondrement du Rouble..

    • La dévaluation est un nouveau transfert de richesses appauvrissant les Européens productifs pour alimenter les Obèses improductifs de la zone. L’euro dévalué pèse déjà lourdement sur le pouvoir d’achat des Européens sans pour autant modifier quoi que ce soit à la performance économique de la zone. De toutes façons, la performance économique n’était pas le but du jeu puisqu’il s’agissait seulement de permettre aux Obèses de continuer à s’endetter encore quelque temps. Et au bout du chemin, les Européens, appauvris une première fois, devront en plus rembourser les nouvelles dettes accumulées.

      Evidemment, une politique similaire avec un éventuel nouveau franc-PQ aux mains des politocards franchouillards produira exactement les mêmes effets délétères.

  • En ce qui concerne David Cameron, il risque de passer à la postérité pour tout autre chose: avoir mis fin à l’exemplarité de la démocratie anglaise.
    Voici ce qu’il a déclaré: “For too long, we have been a passively tolerant society, saying to our citizens ‘as long as you obey the law, we will leave you alone’,” traduit rapidement: « Depuis trop longtemps, nous avons été une société de tolérance passive, disant à nos concitoyens ‘tant que vous respectez la loi, nous vous laisserons tranquilles' »…
    Je vous laisse vous faire une opinion par vous-mêmes:
    http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/britain-is-too-tolerant-and-should-interfere-more-in-peoples-lives-says-david-cameron-10246517.html
    http://libertyblitzkrieg.com/2015/05/14/uk-prime-minister-david-cameron-proclaims-its-not-enough-to-follow-the-law-you-must-love-big-brother/

    Quand même étonnant toutes ces prises de positions…

    • Splendide exemple de détournement de point de vue pas isolement d’une partie de la déclaration.
      Félicitation, vous avez parfaitement absorbé le manuel du parfait trotskyste.

      Cameron parlait de la menace terroriste d’extrémistes (islamiques en particulier).
      Il dénonçait la passivité des pouvoirs publics britanniques (conservateurs) face à cette menace.
      Dans les années 90, tout a leur lutte contre l’IRA, les gouvernements britanniques n’ont pas voulu ouvrir un « deuxième front » avec les islamistes qui se réfugiaient alors au Royaume-Uni.
      Les années Blair ont ouvert les vannes en grand, rendant impossible (Merci EHRC) de refouler les plus virulents.
      Les attentats de 2005 on certainement piqué le bœuf et la réalisation que le multiculturalisme béat est une impasse, ont focalisé les esprits.

      • Je crains que vous ne soyez dans l’erreur. Avant de lancer des anathèmes à deux balles, renseignez-vous sur le contenu des textes dont il est question.
        Essayez ensuite d’imaginer que des définitions aussi larges que celles utilisées par la Ministre May si elles passent dans la loi, concerneront ceux qui seront désignés par le pouvoir en place au moment de l’exercer.
        Ce n’est pas très long: http://www.bbc.co.uk/programmes/p02r8z20

  • Je suis toujours assez surpris de constater que les analystes « continentaux » ne voient pas dans cette question du maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne une opportunité pour réfléchir aux fondements de cette union.
    Les Britanniques ne sont surement pas les seuls à pouvoir tirer un bénéfice d’un re-examen approfondi.
    Les instances actuelles forment un système de connivences et prouvent encore et encore leur distance voire leur mépris pour les européens et les peuples d’Europe.
    Je suis régulièrement le blog de Daniel Hannan et y trouve beaucoup de grain à moudre.
    Il n’est pas le seul à réfléchir à ces questions, mais enfin…
    Je connais de très nombreux Britanniques qui aiment beaucoup les autres pays européens, mais fulminent néanmoins quand ils constatent le déficit démocratique des instances européennes, et ceux qui les dirigent.

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