La statue de Jean-Paul II à Ploërmel ou la religion sur la place publique

Le tribunal administratif de Rennes a jugé que la statue de Jean-Paul II, érigée sur une place de Ploërmel (56), présentait un caractère ostentatoire et devait être retirée de l’espace public.

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La statue de Jean-Paul II à Ploërmel ou la religion sur la place publique

Publié le 11 mai 2015
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Par Roseline Letteron

Statue de Jean Paul II à Ploërmel - Titem (CC BY-NC-ND 2.0)
Statue de Jean Paul II à Ploërmel – Photo : Titem via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

 

Dans un jugement du 30 avril 2015, le tribunal administratif (TA) de Rennes annule le refus du maire de Ploërmel de « faire disparaître de tout emplacement public le monument consacré au pape Jean-Paul II, érigé Place Jean-Paul II à Ploërmel ». Il prononce également une injonction ordonnant à l’élu de procéder, dans un délai de six mois, au retrait du monument de son emplacement actuel.

Un chemin de croix contentieux

Contrairement à ce qui a parfois été dit, cette décision de justice n’est pas le fruit d’un recours isolé et militant de la Fédération morbihannaise de la libre pensée. Le tribunal a été saisi de deux autres recours d’habitants de la ville, les trois ayant finalement été joints. La décision n’est pas davantage le résultat d’une prise de conscience tardive, la statue ayant été érigée en 2006.

Depuis 2006, les opposants à la statue se sont engagés dans une sorte de chemin de croix contentieux, dont la présente décision n’est que la dernière station. Mais ce n’est sans doute pas l’ultime, car le maire de Ploërmel, Patrick Le Diffon (UMP) a déjà annoncé sa volonté de demander un sursis à exécution avant de faire appel de la décision.

Dans un premier jugement du 31 décembre 2011, le TA de Rennes avait annulé la délibération du 20 octobre 2006 du conseil général du Morbihan accordant une subvention de 4500 € à la Communauté de communes de Ploërmel pour financer le socle de l’œuvre, c’est-à-dire une arche surmontée d’une croix, l’ensemble faisant huit mètres de haut. La statue elle-même avait été cédée par l’artiste, le sculpteur russe Zourab Tseretli. La convention entre la commune et l’artiste mentionnait d’ailleurs une « volonté de défendre les intérêts généraux de la religion catholique », formulation un peu surprenante dans un contrat de droit public. Quoi qu’il en soit, dans son jugement de 2011, le tribunal avait considéré que cette croix présentait, par ses dimensions mêmes, un caractère ostentatoire méconnaissant à la fois les dispositions de la Constitution et celle de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État.

À la suite du jugement de 2011, la subvention a été remboursée par la Communauté de communes. Les requérants ont alors fait un recours gracieux auprès du maire pour que la statue soit retirée du domaine public. Ils n’ont obtenu aucune réponse et ont donc de nouveau saisi le tribunal administratif, contestant cette fois la décision de rejet implicite qui leur avait été opposée.

La décision du 30 avril 2015 ne fait donc que reprendre les motifs de celle du 31 décembre 2011. Ils sont d’ailleurs assez simples, puisqu’ils reposent sur le respect du principe de laïcité.

La laïcité

Le jugement s’appuie d’abord sur l’article 1er de la Constitution qui énonce que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Dans sa décision du 19 novembre 2004, le Conseil constitutionnel considère ainsi que le principe de laïcité, qui a valeur constitutionnelle, « interdit à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers ». Le tribunal s’appuie aussi sur l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 qui interdit « à l’avenir » d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur « quelque emplacement public que ce soit », à l’exception des édifices servant au culte, des cimetières ainsi que des musées ou expositions.

En l’espèce, le tribunal administratif refuse de se prononcer sur la représentation même du pape défunt. Ne pourrait-il être considéré comme un leader d’opinion, indépendamment de toute approche religieuse ? Le tribunal n’a pas besoin d’entrer dans le débat. Il lui suffit de constater l’existence d’une croix érigée postérieurement à la loi de 1905, croix qui, par ses dimensions mêmes, présente un caractère « ostentatoire ». L’atteinte à l’article 1er de la Constitution et aux dispositions de l’article 28 de la loi de 1905 est donc confirmée, dans un raisonnement qui reprend à la lettre la décision antérieure de 2011.

Les précédents

Dans une décision du 30 novembre 2011, le tribunal administratif d’Amiens avait déjà considéré comme non conforme à la loi de 1905 l’installation d’une crèche de Noël sur la place d’un village. Aux yeux du juge, une telle installation méconnaît à la fois « la liberté de conscience assurée à tous les citoyens par la République et la neutralité du service public à l’égard des cultes ». Le 14 novembre 2014, dans une décision très médiatisée, le tribunal de Nantes avait sanctionné pour les mêmes motifs l’installation d’une crèche de Noël dans les locaux du Conseil général de Vendée.

Dans le cas des crèches, on doit sans doute s’interroger sur la maladresse d’élus qui ont préféré affirmer une sorte de militantisme catholique plutôt qu’invoquer le caractère provisoire d’une installation qui pouvait être considérée comme une « exposition » au sens de la loi de 1905. Pour la statue de Ploërmel, la loi de 1905 s’impose à l’évidence. En effet, la statue n’a aucune caractère provisoire et il apparaît dans le dossier que des cultes ont été célébrés devant elle, sur une place qui désormais a été rebaptisée en « Place Saint Jean-Paul II ».

Et la Cour européenne ?

Le maire annonce qu’il fera appel, démarche peut-être un peu téméraire car ses chances de succès sont modestes. La jurisprudence de la Cour européenne ne lui offre guère de perspective favorable.

Certes l’arrêt Lautsi c. Italie du 18 mars 2011 estime que le crucifix suspendu au mur des classes des écoles publiques italiennes ne porte pas atteinte à la liberté de conscience des élèves. Mais la Cour ajoute que cette tolérance repose sur le fait que ce crucifix est « un symbole essentiellement passif » qui ne s’accompagne d’aucune forme d’endoctrinement et n’impose aux élèves aucune pratique religieuse. Son influence est donc pour le moins réduite, pour ne pas dire inexistante.

Il y a pourtant bien peu de chances que la jurisprudence Lautsi soit applicable au cas de la statue de Ploërmel. D’une part, entre un crucifix sur un mur d’école et une croix de huit mètres de haut, il existe une différence d’échelle. Le caractère ostentatoire de la croix et de la statue qu’elle surplombe interdit de la considérer comme « un symbole essentiellement passif ». D’autre part, l’Italie est un État concordataire, et la révision du Concordat intervenue en 1984 affirme que « les principes du catholicisme font partie du patrimoine historique du peuple italien ». La France, en revanche, a fait du principe de laïcité un élément essentiel du régime républicain. Les rapports entre l’État et la religion sont donc d’un autre ordre et, d’une manière générale, la Cour européenne s’interdit toute intervention dans ces choix de société. Les États-membres conservent ainsi une très large latitude dans la définition du statut des religions.

Le jugement du 30 avril 2015 a donc bien peu de chances d’être annulé. Il s’inscrit dans une jurisprudence constante qui permet, au fur et à mesure des décisions, de définir le cadre de l’application actuelle de la loi de 1905. Reste au maire de Ploërmel à envisager le déplacement de la statue, puisqu’il paraît que le socle et la croix ne sont pas dissociables de l’effigie du pape. Celle-ci pourra être placée sur une propriété religieuse, église ou couvent par exemple. Quant aux propriétaires de terrains privés proches de la Place Saint Jean-Paul II, ils ont d’ores et déjà fait connaître leur refus, jugeant l’œuvre trop « inesthétique ». Au moment où le débat religieux réinvestit l’espace public, il n’est pas sans saveur de voir que le juge interdit d’afficher la religion sur la place publique.


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  • Encore un délire français.
    Le Tribunal trouve que la statue est ostentatoire ? A se rouer de rire : n’est-ce pas le but de toute statue ???

    ESt-elle « religieuse » ? Non, dans la mesure où elle honore une personnalité plutôt que sa croyance.

    Faut-il virer toutes les statues de Jeanne d’Arc, de St Louis, du Roi Soleil et les réduire en pâtées pour Talibans ? Et quid de celles de Lénine ou de Jean Jaurès, qui eux aussi défendaient une « religion » ?

    Pas brillant, le tribunal de Rennes.

    • Bonjour
      Si on est libéral on est pour la liberté religieuse, et l’état doit rester neutre sur la question, et subventionner aucune religion.

      • sauf que cela n’a rien à voir avec la religion, cette statue rend hommage à Jean Paul II en tant qu’homme qui a joué un rôle majeur dans le 20 siècle (il a contribué à la chute du communisme). oké, l’état ne doit pas perdre son temps à mettre des statuts mais une fois qu’elles sont en place, je ne vois pas pourquoi on devrait les enlever

        • Rien à voir avec le religion ? Avec une croix au dessus et un pape qui prie ?
          Il ne faut pas être de mauvaise foi… La décision du tribunal est probablement conforme avec la loi.

          • Ben oui, c’est la statue d’un homme politique et d’une personnalité historique qui s’avère avoir eu ces rôles de par son statut de souverain pontife catholique. Logique qu’il soit représenté priant et avec une croix.

            Un peu comme un soldat est généralement représenté avec l’arme au coté et l’allure martiale, comme les paysans sont représentés avec leurs faucilles et des gerbes de blé, les ouvriers, marteau et bleu de travail, etc. etc.

            Si un croix et une statue de Jean-Paul II offense la laïcité, que dire des églises, de leurs statuaire pleine de saints, d’anges, de croix aussi ? Il faut les raser ? Et les statues des sectateurs de l’église du « Peuple », de Robespierre à Staline, de Marx à Jaurès, de Lénine à nos « résistants communistes » ? On les jette à terre parce qu’elle offensent ceux qui n’adhèrent pas à cette religion ?

            Et la religion étatisto-fonctionnariale, qui m’offense particulièrement, je propose qu’on en démonte les temples : centres des impôts, centres de la sécu, préfecture, mairies énormes, hôtel de département et de région, etc. A et j’oubliais les universités publiques

  • Une remarque. Mme le Prof. Letteron note que « l’arrêt Lautsi c. Italie du 18 mars 2011 estime que le crucifix suspendu au mur des classes des écoles publiques italiennes ne porte pas atteinte à la liberté de conscience des élèves », pour estimer que, compte tenu de la taille de la croix surplombant la statue de JP II, le juge déciderait en sens contraire. Mais vraiment, n’est-il pas absurde de penser qu’un symbole où qu’il soit, puisse porter « atteinte à la liberté de conscience » ?

    Que la croix ne plaise pas des athées militants où membres fanatiques d’autres cultes se conçoit, mais combien de choses déplaisantes ne subit-on pas ?

  • Ok, c’est sur une place publique donc le maire n’a pas le droit. Maintenant, qu’en serait il si le maire déclassé cet espace pour le faire tomber dans le domaine privé de la commune puis décider de vendre au plus offrant ladite parcelle via un marché public.

    Dès lors, cette statue serait sur bien privé et donc plus personne ne pourrait trouver à redire ! Ai je tort ou raison madame le Professeur ?

  • donc en france, il n’y a pas de problème à avoir des statues de mao mais bien de Jean Paul II ? ce pays est vraiment n’importe quoi. Jean Paul II n’est pas qu’un pape c’est un homme qui a joué un rôle majeur dans le XX siècle, il a contribué à la chute du communisme.

  • Un maire n’a pas à installer des statues moches avec le pognon des contribuables, ces largesses municipales sont malheureusement légion en France. Je pense que Jean-Paul II d’où il est se fiche complètement de cet hommage du maire de Ploërmel.
    Quant à la laïcité, oui on peut considérer qu’il s’agit d’une subvention aux catholiques, m’enfin c’est pas méchant non plus.
    Si une association avait financé cette statue cela ne m’aurait posé aucun problème, on se fiche pas mal d’être dans un espace public.

  • bonjour ,quid alors de tous les calvaires édifiés en Bretagne ? La bêtise ira-t-elle jusqu’à jeter à bas Dolmens & Menhirs au fallacieux prétexte que cela puisse évoquer une quelconque parcelle d’histoire ?

    • Ce sont des monuments historiques édifiés par les fidèles. Rien à voir avec cette statue qui date de 2006, édifiér par une mairie et réalisée par un obscur artiste.

  • « La neutralité du service public à l’égard des cultes ». Cette phrase n’a strictement aucun sens en France ou alors je n’ai pas du tout compris ce que l’on entend par « neutralité ».

    La neutralité à la française, c’est l’interdiction pure et simple de tout ce qui a un rapport direct ou indirect avec la religion.

  • Qui va rembourser les frais ?
    Le gars commande une statue et ne s’inquiète même pas de savoir s’il a le droit de l’exposer…

  • Il faudrait également raser toute les églises, calvaires, cathédrales,…

  • Faisons confiance à notre justice (judiciaire), comme toujours, car elle est indépendante, y compris de mes amis bretons que je respecte, et aveugle. Cette statue, que les contribuables ont au moins en partie financé pourrait peut-être, sans que Monsieur le maire ne s’en offusque, être judicieusement remplacée par celle de Raul Castro. Ce nouveau converti dont nul ne doute de la sincérité, lui aussi ami du peuple, vient d’assurer sa promotion papale après son passage à Moscou et avant sa rencontre avec notre Président. Tout est bon pour les oligarques et les dictateurs, et Cuba vaut bien une messe. Et que ceux qui s’indignerait si la statue papale devait être renversée se consolent en se disant qu’elle ne sera jamais remplacée par celle de Mahomet, qui refusa les icônes. Mais gageons que les bretons, hommes de la terre, laboureurs devant l’éternel, sauront faire le bon choix, en préférant à celui de l’aveuglement celui de la lumière, et opteront pour une statue incontestable, celle de Zoroastre « Que les hommes écoutent et comprennent, car du choix qu’ils feront entre la lumière et les ténèbres dépend leur sort. Celui que Dieu préfère, c’est le bon laboureur de la terre des hommes… »

  • Ça devient n’importe quoi ce pays. Quand la laïcité devient une religion ça donne ce genre d’histoire dont la population se fout éperdument.

    • Qu’est-ce que la laïcité ? Qu’est-ce que la religion ?

      La laïcité chrétienne est définie et intelligible: Jésus a enseigné tout ce qui est absolument vrai, et rien de ce qu’il a dit ne permet de contraindre. Il a refusé le pouvoir.
      Il en résulte un concept de disjonction entre l’autorité religieuse et le pouvoir qu’on appelle laïcité.
      L’adjectif « laïc » est un terme chrétien millénaire.
      La notion de pouvoir séculier, d’où provient le terme anglais équivalent, est aussi chrétien (est séculier, ce qui est dans le temps et non absolu).

      La laïcité socialiste est indéfinissable, fluctuante et absurde.
      Où sont les limites de l’exercice du pouvoir selon le socialisme ?
      Il n’y en a pas: Voyez les lois sociétales ou mémorielles, les cours d’éthique obligatoires: Il s’agit bien de soumettre les consciences par la force.
      Le partage socialiste est donc simple: Toute autorité et tout pouvoir au socialisme, rien à l’Église.
      Pour masquer cet antichristianisme, il emploie le vocable de « la religion », tout aussi indéfinissable, fluctiant et absurde, dont on sait seulement que le socialisme ne fait pas partie.
      Pourquoi ? Parce qu’il a le pouvoir et que « la religion » ne peut pas l’avoir…

      Soyons clairs:
      1 – La laïcité n’a de sens que dans le christianisme, donc bannir le christianisme au nom de la laïcité est absurde
      2 – Le socialisme ne se reconnaît aucune limite, donc il est totalitaire et viole toute définition du terme « laïcité » qu’on puisse formaliser
      3 – Seul le christianisme est exclu de l’exercice du pouvoir et il l’est par lui-même
      4 – La laïcité ne peut pas être définie objectivement en fonction des convictions religieuses (ou athées) des personnes qui exercent le pouvoir (les bolcheviques sont des athées matérialistes dont les convictions eschatologiques sont aussi fortes que celles des islamistes)
      5 – Il est possible de la définir objectivement par généralisation de la laïcité chrétienne: L’interdiction de contraindre au nom de considérants d’ordre anthropologique, donc absolus, donc non-séculiers (même de la part de promoteurs athées matérialistes). Mais cela interdit le socialisme…

  • Je pensais Contrepoints un salon pour libéraux. La lecture de l’article du professeur Letteron me fait penser qu’il s’agit aussi, malheureusement, d’un salon pour juristes pour qu’ils puissent se laisser aller à leur passe-temps favori: faire du juridisme.

    Pas vraiment ma tasse de thé et encore moins une raison qui peut m’inciter à consulter Contrepoints. Rendez-nous les libéraux et épargnez-nous les juristes. Contentons-nous d’aborder un tel sujet dans le cadre d’une réflexion philosophique libérale, un peu de droit, pourquoi mais point trop.

    Il est intéressant de noter que ce sont les commentaires qui vont nettement plus dans ce sens: finalement, les commentaires s’avèrent globalement plus intéressants que l’article en lui-même.

    • Cet article est d’autant plus intéressant qu’il émane d’un spécialiste qui ne se contente pas ,précisément, d’émettre de simples commentaires…

    • TRès comique cette opposition entre libéraux et juristes.

      Les juristes disent la Loi, celle voulue par le Parlement et donc l’électorat en démocratie.
      La liberté, telle que les libéraux la veulent, commence par supprimer au maximum l’arbitraire.
      Et puor cela, la seule recette, c’est la Loi.

      Je crains, Emmanuel, que vous ne sachiez guère de quoi vous parlez, que ce soit de juristes ou de libéraux 🙂

  • On continue de pontifier sur une notion absurde: La laïcité socialiste.
    Les croyances religieuses sont bannies de l’espace public: De quoi parle-t-on ?

    Qui a le pouvoir exorbitant de départager ce qui relève de la croyance religieuse ?
    Pourquoi le socialisme n’en fait-il pas partie ? Ses réformes sociétales, son moralisme écrasant, ses conflits perpétuels avec l’Église (invariablement conclus par l’écrasement de celle-ci au moyen de la violence régalienne) ne mettent pas la puce à l’oreille ?
    Est-ce parce que le socialisme est scientifique, rationnel et ancré dans la réalité matérielle ? Mais il est le contraire de tout cela !

    Nous somme donc en présence d’un arbitraire pur et simple, d’une religion, le socialisme, qui emploie la force et l’hypocrisie pour imposer son subjectivisme et même son absurdisme. L’emploi de la force le dispense de tenir compte de la réalité: Il lui suffit de reporter ses échecs sur autrui au moyen du pillage.

    Les libre-penseurs sont nos talibans: Ils dynamitent les religions concurrentes.

    Par ailleurs le socialisme est doublement coupable des guerres de religion qu’il inflige aux dissidents parce que la notion même d’espace public est une perversion et un instrument de conquête et d’asservissement.
    Ces espaces ont des propriétaires légitimes et le socialisme usurpe le droit d’en disposer.
    Qu’on respecte enfin la propriété, et que chaque propriétaire décide de ce qu’il accepte sur sa propriété.

  • Qu’est-ce que la laïcité ? Qu’est-ce que la religion ?

    La laïcité chrétienne est définie et intelligible: Jésus a enseigné tout ce qui est absolument vrai, et rien de ce qu’il a dit ne permet de contraindre. Il a refusé le pouvoir.
    Il en résulte un concept de disjonction entre l’autorité religieuse et le pouvoir qu’on appelle laïcité.
    L’adjectif « laïc » est un terme chrétien millénaire.
    La notion de pouvoir séculier, d’où provient le terme anglais équivalent, est aussi chrétien (est séculier, ce qui est dans le temps et non absolu).

    La laïcité socialiste est indéfinissable, fluctuante et absurde.
    Où sont les limites de l’exercice du pouvoir selon le socialisme ?
    Il n’y en a pas: Voyez les lois sociétales ou mémorielles, les cours d’éthique obligatoires: Il s’agit bien de soumettre les consciences par la force.
    Le partage socialiste est donc simple: Toute autorité et tout pouvoir au socialisme, rien à l’Église.
    Pour masquer cet antichristianisme, il emploie le vocable de « la religion », tout aussi indéfinissable, fluctiant et absurde, dont on sait seulement que le socialisme ne fait pas partie.
    Pourquoi ? Parce qu’il a le pouvoir et que « la religion » ne peut pas l’avoir…

    Soyons clairs:
    1 – La laïcité n’a de sens que dans le christianisme, donc bannir le christianisme au nom de la laïcité est absurde
    2 – Le socialisme ne se reconnaît aucune limite, donc il est totalitaire et viole toute définition du terme « laïcité » qu’on puisse formaliser
    3 – Seul le christianisme est exclu de l’exercice du pouvoir et il l’est par lui-même
    4 – La laïcité ne peut pas être définie objectivement en fonction des convictions religieuses (ou athées) des personnes qui exercent le pouvoir (les bolcheviques sont des athées matérialistes dont les convictions eschatologiques sont aussi fortes que celles des i…mistes)
    5 – Il est possible de la définir objectivement par généralisation de la laïcité chrétienne: L’interdiction de contraindre au nom de considérants d’ordre anthropologique, donc absolus, donc non-séculiers (même de la part de promoteurs athées matérialistes). Mais cela interdit le socialisme…

  • Cette affaire est la conséquence logique de la table rase révolutionnaire.
    L’article Ier de la Constitution « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale » permet tous les abus de la centralisation, de l’anti-cléricalisme, de la démagogie, et de la confiscation-reditribution.

    Les collectivités locales avait bien plus de liberté administrative sous l’Ancien Régime qu’elle n’en ont jamais eu sous la République, où elles ne sont qu’un échelon de celle-ci, et sous sa tutelle. On regrette nos libertés locales médiévales sacrifiées sur l’autel de la Nation révolutionnaire, mais soigneusement conservées en Suisse, Allemagne, Etats-Unis.

    Le Maire breton peut-il soumettre la Loi de 1905 à une question prioritaire de constitutionnalité QPC ? Après tout une commune n’est pas l’Etat, et il existe le principe de libre administration des collectivités locales. (dans le cadre des lois de l’Etat central)

  • Pour comprendre toutes les finesses de cette histoire, il faut savoir que c’est l’ancien maire Paul Anselin qui fit ériger cette statue,lequel maire à la très forte personnalité régna sur Ploermel de 1977 à 2008. Pour les curieux, cherchez sur Google…
    Par ailleurs, la même statue de SS Jean-Paul II a été inaugurée au chevet de ND de Paris, en présence du maire, Anne Hidalgo…
    Mme Letteron a raison en droit, Anselin était tout à fait conscient de ce qu’il faisait, c’était son style.

  • Quelle mascarade ! Pros ou Antis, tous les mêmes gugnols. La solution intelligente crève les yeux: faire don de la statue à la paroisse locale, en passant accord pour qu’elle reste visible du public, peut-être transportée de la place de la mairie vers le parvis de l’église, et pas de problème, à peine un entrefilet dans la presse locale. Mai évidement c’est tellement plus vendeur de souffler des braises sur le feu des communautarismes.

    Laïcards et curetons, vous êtes aussi pathétiques les uns que les autres;

    • C’est une guerre de religion, où l’une, le socialisme, dévoie la force publique pour persécuter l’autre depuis 2 siècles. Il n’y a pas eu de plus grande spoliation en France que celle de l’Église.

      Par ailleurs l’enjeu n’est pas tant de placer une statue que de définir ce que nous sommes.
      Si notre pays est catholique, alors la laïcité a du sens, puisque le catholicisme définit ses propres limites.
      Il n’est pas nécessaire de croire pour appliquer ces principes: Les athées de culture chrétienne le font tous les jours. Ils sont irrationnels de le nier et de vouloir couper les racines de leur culture.

      Si notre pays est socialiste, alors la laïcité n’a pas de sens puisque le socialisme est illimité, totalitaire, dénué de références intangibles, de sens, de logique viable (nier la responsabilité ?)
      La prétention socialiste à la laïcité n’a de semblant de crédibilité que superficiel, parce qu’il se définit comme une non-religion.
      Mais réfléchissez une seconde: En quoi un totalitarisme sans dieu vaut-il mieux qu’une théocratie ?

      En définitive, il ne s’agit pas tant de promouvoir le catholicisme que de repousser le socialisme; et celui-là est, compte tenu de notre Histoire, notre unique espoir de liberté.

  • La sculpture semble en tout cas de bien meilleure facture que cette infâme représentation bien-pensante du trio Snowden-Assange-Mannings (quelle amateurisme aussi. Une copie des trois singes sans doute?). J’hésite un peu pour l’arche avec la croix … c’est clairement aussi de la provoc’… toute autre sensibilité que la figure humaine, froide et monolithique. Bref, c’est une réussite totale. 😉

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