Fonds vautour : heureusement, la Belgique a la solution

Une proposition de loi belge portée par un député inconnu, voudrait faire interdire les fonds vautours. Cela tient-il la route ?

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Vautour (Crédits : Corentin Foucaut, licence CC-BY-ND 2.0), via Flickr.

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Fonds vautour : heureusement, la Belgique a la solution

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 8 mai 2015
- A +

Par Emmanuel Perclus, depuis la Belgique.

Entre deux manifestations et les combats d’infirmes qui s’en suivent toujours (droite contre gauche), il semble que nos parlementaires fédéraux se soient pris d’une petite lubie à tendance communiste. Et je dis bien « nos parlementaires » et non « certains parlementaires ». MR, PS, CDH, CD&V, SPA, tous vous dis-je, vont emprunter la petite route cabossée de la servitude communiste.

Du moins, c’est ce que l’on pourrait croire à en lire nos braves journalistes de la RTBF, de RTL, de la DH et du Soir (on a pas encore vu La Libre sortir un papier, mais ça ne saurait probablement pas tarder).

Alors, de quoi s’agit-il ? Une proposition de loi, portée à bout de bras par un député que l’on retrouvera à la page « inconnu au bataillon » du répertoire des élus, voudrait faire interdire les fonds vautours. Mais qu’est-ce qu’un fonds vautour ? Demandons à nos journalistes :

Pour RTL :

« Les fonds vautours sont des fonds financiers qui acquièrent les titres de la dette de pays pauvres à des prix inférieurs à leur valeur faciale. Une fois que le pays en question retrouve une certaine solvabilité, les fonds vautours l’attaquent devant la justice afin de récupérer l’intégralité du prêt, majoré de pénalités de retard. »

Et pour la DH :

« Les fonds vautours sont des fonds financiers qui acquièrent les titres de la dette de pays pauvres à des prix inférieurs à leur valeur faciale. Une fois que le pays en question retrouve une certaine solvabilité, les fonds vautours l’attaquent devant la justice afin de récupérer l’intégralité du prêt, majoré de pénalités de retard. »

Tiens, c’est rigolo, le journalisme aujourd’hui, ça a l’air facile, il suffit de suivre le modèle. On comprend donc que les fonds vautours sont des gros méchants qui ne veulent que le mal des populations pour gagner toujours plus d’argent et qui, quand il s’agit de faire respecter un contrat, « attaquent » sans vergogne les pauvres États sans défense. Il est donc normal que notre brave député Ahmed Laaouej prenne le projet à bras le corps afin de faire cesser cette infamie, tant il est évident que c’est un sujet que les Belges ont réclamé à cor et à cri, d’ailleurs, c’est RTL, la DH, Le Soir et la RTBF qui le disent la plume en chœur :

« Fondée sur une demande de la société civile et plus particulièrement de la part des organisations non gouvernementales, cette proposition de loi doit donner « de nouvelles armes » à la justice belge afin de lutter contre des pratiques que l’initiateur du texte, le député socialiste Ahmed Laaouej, qualifie « d’abus de faiblesse économique ». »

Décidément, le journalisme, je me demande pourquoi il faut cinq ans d’études pour y décrocher le diplôme. C’est si long que ça d’apprendre à faire des copier-coller ? La société civile, c’est bien entendu vous et moi, mais ne vous inquiétez pas si vous n’aviez rien demandé, je vais y revenir.

Comme il ne faut visiblement pas demander à nos journalistes de voir plus loin que le bout de leur dépêche Belga, je voudrais quand même souligner deux ou trois trucs sur cette bonne idée.

On comprend d’abord très vite qu’il n’y a pas d’unité fédérale derrière ce machin, si ce n’est quelques élus ayant signalé partager l’idée. Encore faut-il qu’elle soit adoptée par l’ensemble des partis pour qu’on puisse parler d’unité. Je me demande bien où l’agence Belga à été pêcher un titre aussi éloigné des faits. Mais passons.

Une telle proposition de loi ne tombe pas du ciel. Elle est portée en Belgique depuis plusieurs années, notamment par la société civile un militant syndical du nom de Xavier Dupret, militant syndical qui traîne sa faucille et son marteau dans diverses associations, dont Jacquemotte qui a pour but affiché de « contester l’ultralibéralisme qui traverse la société ». Rien que ça ! Le lobbying, c’est méchant si ce sont les entreprises, mais si c’est la « société civile », alors là, c’est bon ! Si Xavier Dupret avait lu un seul livre sur le libéralisme dans sa vie, il saurait que si ultralibéralisme il devait y avoir, il n’y aurait en Belgique aucune subvention à  la culture, aux médias, aux associations et aux entreprises ; aucune niche fiscale ; aucune sécurité sociale étatique ; aucun ministre des sports ; aucune aide au développement et à la coopération ; une circulation totalement libre des biens, services et personnes ; un taux total d’impôts qui ne dépasserait probablement pas les 15% ; aucune loi sur le foncier autre que celle de la propriété ; il n’y aurait ni UE, ni Euro ; … et j’en passe des centaines ! De quoi mettre un Xavier Dupret au chômage, ou éminceur d’oignons au McDonald’s. Horreur ! Malheur ! Rien qui ressemble de près ou de loin à la Belgique actuelle. Voilà, Jacquemotte (pas le café), c’est donc pour la société civile. Si vous n’êtes pas communiste comme eux, eh bien vous n’en faites visiblement plus partie. Bref, quand on lit que ces gens pensent vivre en « ultralibéralisme », il n’en faut pas plus pour se convaincre qu’ils vivent dans l’ultra-bêtise la plus totale.

Ensuite, ce serpent de mer des « fonds vautours » est décidément l’ultime preuve que le socialisme n’a que faire des accords et du droit. L’Argentine étant  citée en exemple par nos apprentis staliniens, alors je vais encore une fois de plus leur mettre le nez dans la réalité et la vérité, même si ça pique pour nos altercomprenants.

Pour faire très vite et très simple, l’Argentine décide à la fin des années 1990 d’émettre sa monnaie sous forme de currency board aligné sur le dollar (on arrime donc de force une économie pauvre et en déroute sur une économie forte, tout ça va forcément bien finir). Tout va bien tant que ce dernier reste bas. Fin des années 1990, le dollar monte, et crac-boum-hue l’économie argentine explose en vol. Une idée socialiste géniale de plus qui claque à son sommet en laissant sur le carreau les habitants du pays. Et malgré tout cela depuis 2001 le pays continue sa course en avant en s’endettant pour financer sa politique socialiste qui, ô surprise, finit dans le bac à sable comme partout ailleurs.

Arrivent les moments, nombreux, où l’Argentine ne peut plus payer. Elle pourrait choisir de faire défaut et d’envoyer paître ses créanciers. C’est le jeu. Mais voilà, une telle manœuvre signifie de s’asseoir sur la possibilité de s’endetter de nouveau à l’avenir. Et quand on est socialiste, vivre sans dette, c’est du domaine de l’impensable. De ce fait, les dirigeants argentins ont passé des années à négocier, renégocier et demander des rallonges et des allégements jusqu’à ce que certains créanciers craquent et, crise de 2008 oblige, revendent leurs bons argentins à des fonds, très vite renommés « vautours » après qu’ils aient eu le mauvais goût de vouloir faire respecter un contrat face à un tribunal. L’Argentine s’était engagée à rembourser, elle a fini par changer d’avis, le tribunal lui a ensuite gentiment rappelé qu’un contrat est un contrat et qu’il fallait passer à la caisse. Franchement, qu’est-ce que c’est que ces salauds qui demandent à être remboursés ? On se le demande. Et tout ce droit des contrats à respecter, on nage décidément en plein ultra-turbo-libéralisme.

Et du droit des contrats, nos amis socialistes n’en veulent plus. Profiter de l’argent des autres, ça va bien, mais s’il faut commencer à rembourser, c’est moins sympa. Évidement, les créanciers sont les idiots utiles de telles politiques. Continuer à financer de pareils vautours politiques qui profitent des faiblesses économiques, sociales et juridiques de leurs électeurs (oui monsieur Laaouej, la vraie faiblesse est du côté de ceux tabassés par l’État à coup de lois et d’impôts et qui finissent par en subir les conséquences) est une aberration qui m’étonnera toujours.

Ceci étant, quand nos élus apprendront à vivre de nos impôts en bons pères de familles et non pas en nous prenant pour des incapables, nous promettant monts et merveilles payés par la dette que rembourseront nos gamins, ce genre de situation n’arrivera plus. On ne peut pas réclamer sans cesse le droit de s’endetter et le droit de ne pas rembourser. Ou alors on se déclare en faillite, et on assume.

Quand on parcourt la proposition de loi, on est quasiment assuré que ce schmilblick ne fonctionnera jamais et fera simplement fuir quelques investisseurs de notre pays, car concrètement cette proposition « vise à permettre au magistrat de déterminer s’il se trouve devant un fonds vautour. Pour ce faire, il devra établir s’il y a une « disproportion manifeste entre le montant d’achat et de la revente de la créance ». D’autres critères devront également être considérés, notamment la présence du fonds dans un paradis fiscal ou la situation de cessation de paiement de l’État victime. Si le demandeur est effectivement un fonds vautour, celui-ci ne pourra récupérer devant la justice belge que le prix initialement payé pour son achat d’obligation, et non sa valeur faciale. »

Un juge va donc devoir décider si oui ou non, le détenteur de la dette est légitime ou pas. Vous voyez, il y a des bons fonds et des mauvais fonds. Le cas de l’Argentine explique bien de quoi il s’agit, comme il est dit à demi mot dans cet article du Monde, un fonds vautour est d’abord celui qui n’accepte pas de perdre 70% de son prêt. Tremblez donc à l’idée de réclamer vos droits aux remboursements, vautours ! On ne sait pas trop non plus si la « disproportion manifeste » commence à 10%, 50% ou 67,4% de bénéfice. On rigole d’avance à imaginer les débats. Sachant que les fonds ayant racheté la dette Argentine sont basés aux USA (Elliot Management ou Aurelius), on se demande aussi ce que le machin des paradis fiscaux vient faire là-dedans. Bien entendu, pour tout bon socialiste, un pays qui taxe moins que le sien est de facto un paradis fiscal pratiquant le dumping social. Aucun doute que les USA finiront sur la liste un jour ou l’autre.

Voilà donc notre fière Belgique prête à fouler au pied le droit des contrats (quel accord ?) et de la propriété (ton pognon ? quel pognon ?).

Il n’y a pas à dire, on est sur la bonne voie. De quoi rassurer les investisseurs, j’en suis certain. Pour terminer, je me pose une question : la raison pour laquelle les tribunaux américains sont légitimes pour ce genre de litiges est que cela fait partie de l’accord de base. La justice d’un pays comme l’Argentine n’étant que très peu (voire pas du tout) indépendante du pouvoir, les prêteurs inscrivent en condition le recours aux tribunaux du pays de l’oncle Sam en cas de litige. Quel pouvoir aura donc un éventuel tribunal belge dans ce cas de figure ? À part crier dans le désert ?


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  • cette loi n’est pas aussi absurde que vous le dites :
    est ce que les salariés d’une entreprise en faillite sont responsables des dettes de l’entreprise….non
    alors pourquoi voulez vous que les argentins paient pour les dettes de l’état ? c’est absurde , c’est aux gens en responsabilité et leurs complices de payer et si ils ne peuvent pas , on les élimine du paysage politique .

    • Relisez, je ne dis pas que les Argentins doivent payer.
      Je dis (mais je reconnais que l’article est mal organisé) que l’Etat argentin peut faire défaut ou cesser de s’endetter en boucle.
      La seule raison pour laquelle il ne fait pas défaut, c’est parce qu’il veut continuer à s’endetter pour financer sa politique.

      A un moment, il ne faut plus vouloir le beurre et l’argent du beurre. Faire une loi qui dynamite le droit au contrat, c’est le début du foutrac et du n’importe quoi.

      • un contrat entre 2 parties n’est respectable que si il fait de bonne foi , hors les préteurs savaient que l’argentine ne pourrait pas rembourser et l’état argentin aussi . on pourrait aussi parler des grecs se trouvant dans la même situation .
        « La seule raison pour laquelle il ne fait pas défaut, c’est parce qu’il veut continuer à s’endetter pour financer sa politique. »
        cette explication est douteuse , l’Amérique de sud est trop corrompue pour y trouver des anges et comme la Grèce ils naviguent sur un fil fragile , on décide pour eux ce qui est bien pour les autres et ils suivent les ordres

        • Vous savez, à titre personnel, je fais partie des partisans « la dette est illégitime, je fais défaut et je repars d’une feuille blanche avec un budget à l’équilibre ».
          Je ne milite absolument pas pour que ces fonds récupère leur argent, leur devenir m’est égal. Comme dit dans l’article, et si j’étais Premier ministre de mon pays, je les enverrais paître en me mettant en faillite.

          Mais je le redis, à partir du moment où ça ne fait pas partie des options, on ne commence pas à faire du lobbying chez les autres pour qu’ils pondent des lois pareils. Parce que je ne l’ai pas dit dans l’article, mais le « comité » qui s’est réuni pour écrire ce projet de lois était accompagné, si je puis dire, d’officiels argentins.

          Ils sont corrompus ? Très bien, que les Argentins les foutent dehors. Ce n’est absolument pas une raison pour que mon pays se mettent à pondre des lois aussi iniques.

        • « un contrat entre 2 parties n’est respectable que si il fait de bonne foi  »

          Non non les quatre conditions de validité du contrat sont la capacité des parties un objet une cause et enfin le consentement.

          • que penses du du type qui fait un contrat contre un autre type..c’est ce que j’appelle pas respectable , je me place du coté de la morale de celui qui observe et peut en subir les conséquences pas du coté du droit des sales affaires ( voir tapi )

            • On fait un contrat avec quelqu’un et non contre.

              Celui qui ne veut pas signer un contrat ne le signe pas.

              D’autre part les tiers au contrat ne sont pas engagés par ce qui est écrit dedans, ça ne leur est pas opposable.

              Les mots ont un sens.

    • « est ce que les salariés d’une entreprise en faillite sont responsables des dettes de l’entreprise » les salariés ne votent pas pour choisir leurs dirigeants. les dirigeants d’un pays comme l’argentine sont choisis par le peuple. l’endettement vient en grande partie du clientélisme qui profite à une bonne partie de la population (elle a donc sa part de responsabilité dans la faillite du pays)

      • on pourrait dire aussi qu’un salarié choisi son entreprise…..quand il a le choix et c’est pareil pour une élection dite démocratique. je ne vois pas en quoi les français seraient responsables des actes du gvt alors que celui ci ne tient pas compte de son avis .
        tu parles de clientélisme..cela veut dire que l’état est une entreprise de services… donc son sort est réglé le gvt paie ses dettes , ce ne sont pas les notre !

        • « pour une élection dite démocratique. je ne vois pas en quoi les français seraient responsables des actes du gvt alors que celui ci ne tient pas compte de son avis . »
          Pcq c’est le meilleur système que l’on a trouvé personne ne voudrait s’engager avec la France si à chaque changement de gouv le nouveau dit qu’il n’est pas lié par les engagements du précedent la parole de la France n’aurait alors plus aucune crédibilité ce qui serait très préjudiciable pour elle, je pense qu’il superflu de vous donner des exemples.

          • cela n’a pas de sens de considérer de la même façon les relations d’état a état et d’état a entreprises internationales . le mélange des genres est un désastre.
            les emprunts d’état devraient se faire uniquement entre état, le privé n’a pas a servir d’intermédiaire .

            • Votre seconde affirmation est completement à rebours des relations droit privé/public. Depuis qqls décennies tt le monde a ssais les interets du public de recourir au prive. Pour quelle raison il en irai autrement ?

    • « est ce que les salariés d’une entreprise en faillite sont responsables des dettes de l’entreprise….non »
      Peu importe si l’ent fait faillite elle disparaît et avec le contrat de travail. Le salariat c’est simplement un contrat qui lie le slarié à l’entrepreneur, ce dernier n’a pas d’obligation de résultat à maintenir l’ent à flot. Cela serait parfaitement superflu.

    • Les salariés d’une entreprise ne sont pas responsables , comme veut le dire l’expression pas responsable, cela signifie aussi qu’on a pas besoin de se préoccuper d’eux. Si ils veulent qu’on tienne compte d’eux alors ils assument aussi les pertes c’est à dire que au lieu d’un fin de contrat (on ne leur prend rien) ils devront mettre la main au portefeuille. Quand on veut la responsabilité on prend toute la responsabilité

    • Les complices, ce sont les électeurs.

    • « cette loi n’est pas aussi absurde que vous le dites » si, elle est absurde. je suis favorable à la répudiation de dettes mais il faut assumer les conséquences de ces actes. soit on répudie ses dettes avec les conséquences que cela a soit on paye ses dettes (et donc on ne se plaint pas après des méchants créanciers). les pays comme l’argentine se plaignent des fonds vautours mais continuent leurs politiques clientélistes (pour payer ses politiques, il faut emprunter). http://www.contrepoints.org/2013/09/01/137162-repudier-dette-publique
      cette loi est stupide car elle est inutile. les fonds vautours ne font pas devant la justice belge. les relations entre créanciers et états (autre que la belgique) ne regardent en rien la Belgique (sauf si c’est elle la créancière). si un état se sent lésé par un créancier, il n’a qu’à répudier ses dettes (et en assumer les conséquences). cela ne regarde pas la Belgique. Cette loi est le parfait exemple qui montre que les politiciens se mêlent de choses ne les regardant pas, qu’ils votent des lois parfaitement inutiles. ces gens sont des parasites. ils sont pire que les méchants fonds vautours qu’ils combattent, qu’ils se regardent dans une glace avant de donner des lecons de morale

    • « est ce que les salariés d’une entreprise en faillite sont responsables des dettes de l’entreprise….non »

      Heu, si, en partie.
      L’entreprise les a payé à ne pas être assez productifs avec ces dettes. Ils ont encaissé et n’ont rien dit. Ils auraient pu démissionner, voter avec leurs pieds si le management de l’entreprise ne leur paraissait pas bon. Ils n’ont rien fait et ont profité (comme les actionnaires -qui eux perdent tout- et le management) du bon argent de la dette : ils en payent les conséquences. Normal.

      Par ailleurs les citoyens d’une démocratie ne sont pas les salariés mais bien les actionnaires du pays (droits de vote compris). Donc comme tous bons actionnaires ils sont responsables de la dette contractée par leurs mandataires (les dirigeants de l’entreprise ou les politiciens).

      Bref, le droit de propriété et la liberté c’est cool, mais faut jamais oublier que ça va avec la responsabilité. Et là la responsabilité du peuple argentin est engagée à fond : c’est eux qui ont élu et ré-élus des socialistes dépensiers, c’est eux qui ont bénéficié de l’argent de la dette… C’est eux qui doivent payer. Et jusqu’au dernier centime.

      Pas de liberté sans responsabilité. Pas de libéralisme sans liberté.

  • « Quel pouvoir aura donc un éventuel tribunal belge dans ce cas de figure ? »

    Ouf, la Belgique est sauvee : comme pour beaucoup d’autres lois, la motivation est stupide mais la au moins, elle ne sera pas appliquee (sauf a ce que votre depute ait une information sur un basculement a venir de la Belgique dans un scenario « a la Grecque »?)

    • C’est exactement ça : ça ne sert à rien, ça ne sera probablement pas appliqué car non légal au regard de ces contrats qui doivent être jugés aux USA.

      Par contre, ça va générer de l’agitation législative, médiatique, couter un peu de pognon et, dans le pire des scénarios, créé une sorte de précédant législatif concernant le droit des contrats.

      Après tout, si on peut s’assoir sur ceux-là, pourquoi pas sur d’autres.

  • Bjr
    Bravo les Belges si elle est validée !

    Il est vrai que je rêve de l’abolition de la « loi Pompidou » ici en France.
    Que l’Etat puisse emprunter directement auprès de la Banque de France et sans usure comme avant 1973 !
    Oui, on est en Europe !
    Ben fallait respecter la volonté du peuple avec le Non au référendum de 2005, ratifié 3 ans plus tard par passage devant les 2 chambres imposé par le pouvoir en place !
    Il n’y avait pas que le plombier que les français ne voulaient pas. Il y avait aussi l’article 123 du traité de Lisbonne (celui qui oblige les états à emprunter sur les marchés, donc par les banques, et AVEC intérêts !)
    Puis les fonds vautours, il achètent 10 un truc qui vaut 0 et qui est marqué 100 et ils en veulent 120 alors que l’Argentine à consentis un effort pour reprendre a 50 ! Puis porter plainte dans son pays, avec sa justice alors que l’omc indiqué que c’est dans le pays d’emission des contrats que ça doit se faire !
    La mauvaise foi de ces fonds laisse à réfléchir !

    • Vous ne convaincrez personne ici avec de tels propros essayer plutôt le bar PMU de votre quartier, place naturelle de tels brèves de comptoirs.

    • Il est vrai que je rêve de l’abolition de la « loi Pompidou » ici en France.

      Tient, la loi Giscard s’est transformée en loi Pompidou ❓ J’ai du louper une étape … ou deux …

      À quand la loi de Gaulle ❓ Je suis impatient de la découvrir :mrgreen:

      • C est bien connu, avant 73, l état n’empruntait jamais, ne faisait aucune souscription à des taux plus élevés qu auprès de la banque de France.

        Et si Pompidou n avait pas travaillé dans une banque apatride, il y aurait moins d idiots utiles diffusant des débilités sur internet.

    • il faut lire ceci: http://leparisienliberal.blogspot.be/2011/09/loi-n73-7-du-3-janvier-1973-sur-la.html http://www.institutmolinari.org/note-utile-sur-la-loi-rothschild,1250. html http://h16free.com/2011/11/28/11407-pour-en-finir-avec-la http://www.theorie-du-tout.fr/2012/03/loi-1973-rothschild.html
      d’autres pays ont interdit le Trésor Public local de présenter ses propres effets à l’escompte de la Banque centrale nationale, ils n’ont pas tous une dette publique galopante pour autant : Finlande, Suisse ou Norvège par exemple.
      la dette a explosé à partir de cette période parce que c’est à partir des années 80 que nous avons du affronter la conjonction de la hausse du nombre de fonctionnaires + les générations de retraités issus des générations post Première Guerre Mondiale. La banque Rothschild fait des fusions acquisitions, et non pas du crédit. On ne peut donc MEME PAS dire qu’elle a bénéficié de cette loi. La fameuse loi de 73 n’a pas empêché l’Etat d’emprunter à la BNF, ce n’est que depuis Maastricht que c’est le cas.
      Si on regarde la Belgique, soumise à Maastricht diminuer sa dette relative de 50 points et le Japon qui n’y est pas soumis voire sa dette passer à pres de 250%, c’est marrant.
      L’Etat empruntait déjà aux marchés avant, la majorité des créanciers sont composés des pensions, des assurances vies, etc. D’ailleurs, il suffit de voir l’évolution des taux, plus bas après cette loi pour se rendre compte que c’est faux.
      il faut arrêter de confondre les taux journaliers de la BCE et les taux longs des obligations. Les banques ne peuvent pas faire le swap entre les divers taux.
      regardez l’évolution des dépenses et des recettes en chiffres absolus. La charge de la dette peut être rapidement compensée en n’augmentant pas les dépenses pendant un an ou 2.
      La dette a été triplée par rapport à il y a 20 ans, la charge de la dette non. (En chiffres absolus et constants.)
      comparez les estimations de croissance et la croissance observée, regardez l’évolution du déficit selon les écarts et vous trouverez a cause de la dette. le probleme c’est le monopole monetaire et le fait qu’on s’en serve pour donner cours force a des monnaies fiduciaires. EN somme on « force votre confiance ».
      On cree ainsi un marche captif, un monopole artificiel purement legal.
      QUe ce soit des banques qui profitent de ce monopole a travers des interets ou que ce soit l’Etat qui en profite en « empruntant » a 0% tout en nous facturant l’inflation, je ne vois pas ce que ca change. QUe le citoyen de base se voit depourvu de son capital par l’impot (remboursement d’interet) ou par l’inflation je ne vois pas ce que ca change. C’est comme se demander si l’injection etale est plus ou moins humaine que la chaise electrique… Pour le mort ca ne fait aucune difference apres… l’inflation prive les acteurs économiques du fruit de leur travail. C’est pourquoi il faut une monnaie stable. Autres raisons pour lesquelles la monnaie doit être stable, c’est que la monnaie est un 1) instrument d’échange 2) un instrument d’évaluation commun 3) une réserve de valeur. L’inflation corrompt ces trois finalités de la monnaie. Cette loi de 1973, votée sous l’impulsion de Valéry Giscard d’Estaing, est un des rares garde-fous qui nous restent pour empêcher des politiciens incompétents de financer leurs lubies en dévaluant massivement la valeur de nos économies et le niveau de nos salaires réels. Depuis quand les politiciens sont-ils plus compétents que les gens dont c’est le métier – et par ailleurs l’intérêt bien compris – pour savoir combien et où investir ? Qui peut être assez naïf pour croire qu’il suffit de faire « tourner la planche à billets » pour créer de véritables richesses ? À combien d’expériences désastreuses – comme celle de la république de Weimar en 1923 ou les imbécilités de Robert Mugabe plus récemment – faudra-t-il que nous assistions pour comprendre que la création de richesse, l’innovation et – finalement – le bien être des gens ne se planifie pas ?

    • Bravo Fredo, t’es mur pour discuter avec tonton dimanche autour de la poule au pot

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