Immigration : la vente de visas pour éradiquer le trafic de migrants ?

Selon des chercheuses françaises de City University London et de l’École d’économie de Toulouse, la vente de visas pourrait aider les gouvernements à éradiquer le trafic de migrants.

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Boatpeople vietnamiens arrivant en Malaisie en 1978 (Crédits UNHCR, licence CC-BY-NC 2.0), via Flickr.

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Immigration : la vente de visas pour éradiquer le trafic de migrants ?

Publié le 26 avril 2015
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Boatpeople vietnamiens arrivant en Malaisie en 1978 (Crédits UNHCR, licence CC-BY-NC 2.0), via Flickr.
Boatpeople vietnamiens arrivant en Malaisie en 1978 (Crédits UNHCR, licence CC-BY-NC 2.0), via Flickr.

Selon des chercheuses françaises, Alice Mesnard et Emmanuelle Auriol, respectivement de la City University London et de l’École d’économie de Toulouse, l’utilisation d’un nouveau modèle économique basé sur la vente de visas pourrait aider les gouvernements à éradiquer le trafic de migrants. Cette politique viserait à exclure du marché les trafiquants tout en collectant des fonds pour améliorer les contrôles aux frontières classiques.

Les chercheurs, le Dr Alice Mesnard et le Dr Emmanuelle Auriol, expliquent que les dispositifs existants ne fonctionnent pas et estiment que de nouvelles politiques sont nécessaires pour contrôler l’immigration illégale et empêcher les migrants de payer des criminels  pour les introduire clandestinement à l’étranger et de risquer leur vie.

Le Dr Alice Mesnard, maître de conférences en économie à la City University de Londres, a déclaré :

« Le trafic de migrants explose et est devenu une préoccupation urgente pour les gouvernements et les sociétés civiles du monde entier. Le nombre de décès causés par ce trafic augmente rapidement et, selon des estimations, cette pratique permettrait à des criminels de gagner des milliards de dollars par an. Il est évident que les méthodes de répression traditionnelles ne peuvent pas empêcher les immigrants d’entrer dans des pays illégalement, notamment au Royaume-Uni et en Europe. Notre recherche se penche sur les origines du problème et, compte tenu des alternatives disponibles, nous considérons que notre nouvelle politique serait une solution viable. »

Pour le Dr Alice Mesnard :

« Ce trafic représente un risque élevé pour les migrants, enrichit les organisations criminelles et entrave la capacité des gouvernements à réguler le flux de personnes qui traversent leurs frontières. Si l’objectif est de contrôler les flux migratoires et d’éliminer les trafiquants, le mieux serait de combiner des politiques de répression avec des ventes de visas à des prix qui feraient perdre leur marché aux trafiquants ».

Selon le Dr Mesnard et le Dr Auriol, la mise en vente de visas au même prix que les tarifs pratiqués par les trafiquants augmenterait le nombre total de migrants. Cependant, elles affirment que leur méthode à deux volets pourrait limiter cette hausse.

« En effet, les trafiquants répliqueront en revoyant leurs prix à la baisse et rivaliseront avec les autorités en attirant les migrants potentiels les plus pauvres, qui préféreraient payer moins cher pour la traversée, malgré des risques plus élevés. Ce scénario se produira sauf si le prix des visas est fixé si bas que les trafiquants ne pourront plus rivaliser en proposant des prix moins élevés sans réaliser de pertes. Dans ce cas, le trafic de migrants serait éliminé mais, en effet dans le même temps, le flux de migrants entrant dans le pays librement augmenterait », explique le Dr Mesnard.

Toutefois, les chercheurs affirment que cette hausse pourrait être limitée en utilisant des fonds provenant de la vente de visas afin d’améliorer les contrôles aux frontières et à l’intérieur du pays, ce qui élèverait les coûts pour les trafiquants et diminuerait les bénéfices escomptés par la migration illégale. Selon le Dr Mesnard, cela constituerait la seule façon de permettre aux autorités de faire perdre leur marché aux trafiquants sans trop faire baisser le prix des visas.

« Les coûts d’exploitation des trafiquants augmentant avec la mise en place de contrôles aux frontières, une manière de limiter l’augmentation des flux migratoires, engendrée par cette nouvelle politique, est de les obliger à augmenter leurs prix à mesure que les prix des visas sont fixés », a-t-elle déclaré.

Une autre possibilité consiste « à mettre en place des mesures de répression internes, telle que des sanctions contre les personnes employant des immigrants illégaux et des expulsions. Nos découvertes montrent qu’avec des mesures de répression renforcées, il n’est pas nécessaire que les visas soient vendus à un prix bas pour que les trafiquants perdent leur marché. Bien sûr, tout le monde n’aura pas les moyens de payer un visa et nous croyons que cela restreindra les flux migratoires », conclut le Dr Mesnard.

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  • les anglais ont bien raison de prendre les français pour des grenouilles , on exporte chez eux de sacrés batraciens et diplômés !

  • immigration , violence , viols , pollution , traffic en tout genre, d’armes , d’humains , de drogue , de bêtes , de tout ce que vous voulez ….ça fait des décénies que tout cela s’est accéléré , et maintenant que c’est la cata , les dirigeants cherchent des solutions ; que ne se sont ils bouger le cul plus tôt ? pourquoi toujours attendre que les choses s’enveniment ? c’est quand les problêmes pointent le bout de leur nez qu’il faut se bouger , parce qu’une fois que ceux ci sont bien installés , les marges de manoeuvres pour y palllier se retrécissent comme peau de chagrin ;et en plus , plus on attend plus la note sera salée ;

  • Cette histoire de faire payer aux « étrangers » le droit de traverser des frontières arbitrairement tracées est d’un cynisme absolu.

    Les « étrangers » n’existent que parce que les frontières existent. Dans un monde véritablement libéral, c’est-à-dire sans frontières, il n’y aurait pas de conflits entre « nationaux » et « étrangers », mais seulement des conflits entre propriétaires privés et agresseurs.

    Dans un monde véritablement libéral, ce n’est pas la nationalité d’une personne qui détermine si elle a tort ou raison, mais uniquement son respect ou non-respect de la propriété privée d’autrui.

    L’article est soit ultra cynique, soit d’une grande naïveté. Il laisse penser que les « étrangers » qui ne seront pas assez riches pour payer le droit d’entrer en Europe (visa tarifé) vont rester sagement dans leur pays d’origine (et ne feront plus appel à des passeurs car selon l’article ceux-ci seraient de plus en plus inefficaces.)

    En réalité les « étrangers » vont s’ENDETTER pour pourvoir payer le droit d’entrer en Europe, sans avoir l’assurance que cet endettement vaut le coup, sans avoir l’assurance qu’ils auront durablement un travail en Europe, sans avoir l’assurance que les aides sociales qu’ils contribueront à financer par des impôts leur seront bénéfiques à eux et non pas uniquement aux retraités européens ou étudiants européens ou autres européens « subventionnés. » Comme l’article ne s’attaque pas à l’assistanat il en résulte que les européens « de souche » vivront sur le dos des « étrangers » et inversement.

    D’autre part, last but not least : une telle mesure (faire payer le droit d’entrer en Europe) ne règle pas le problème de la propriété publique. Les européens « de souche » sont chez eux en Europe et ont le droit de préférer rester ensemble – quitte à devenir totalement consanguins – plutôt que de se mélanger à des « étrangers. »(À condition que les « ségrégationnistes » assument entièrement le coût économique de ce refus de se mélanger, chose justement impossible si on ne s’attaque pas à l’assistanat.)

    • Les solutions utilitaristes peuvent passer pour du cynisme, c’est dans leur nature, l’important est de savoir si elles améliorent la situation des pays d’accueil et des populations.

    • « Dans un monde véritablement libéral, c’est-à-dire sans frontières, il n’y aurait pas de conflits entre « nationaux » et « étrangers », mais seulement des conflits entre propriétaires privés et agresseurs. »

      Pas dans un monde libéral, dans un monde libertarien. Cela n’a rien à voir malgré les apparences.

      • Heum, le « libertarien » c’est le « libéral » qui en a marre d’être confondu avec les « liberals » (gauchistes progressistes). Sinon c’est pareil.

        • Pas du tout. Et pour éviter des discussions interminables je me contenterais de citer Ayn Rand, pour montrer l’ampleur des divergences.
          « More specifically, I disapprove of, disagree with, and have no connection with, the latest aberration of some conservatives, the so-called “hippies of the right,” [les libertariens] who attempt to snare the younger or more careless ones of my readers by claiming simultanteously to be followers of my philosophy and advocates of anarchism. Anyone offering such a combination confesses his inability to understand either. Anarchism is the most irrational, anti-intellectual notion ever spun by the concrete-bound, context-dropping, whim-worshiping fringe of the collectivist movement, where it properly belongs ».

  • DANS CES CAS-LÀ, CHEZ MOI, ON DIT QUI A PONDU ÇA ET QUI NE L’A PAS RECOUVERT?
    Franchement consternant!

  • Et pourquoi pas quelques visas gagnés dans une loterie comme aux USA ?
    Et pourquoi ne pas rendre le prix quasiment nul pour ceux qui viennent de zones comme la Syrie, les vrais réfugiés, et plus cher pour les autres ❓

  • « Il est évident que les méthodes de répression traditionnelles ne peuvent pas empêcher les immigrants d’entrer dans des pays illégalement, notamment au Royaume-Uni et en Europe »

    C’est faux.

    • Ah bon ? Vous avez un exemple de pays arrêtant l’immigration clandestine ? Même en y mettant le prix ?

      • Essayez donc d’émigrer en Corée du nord et vous verrez que les méthodes « traditionnelles » sont efficaces, et ne coûtent pas nécessairement très chères. Ce n’est qu’une question de volonté de défendre son territoire contre toute invasion, quelque soit sa forme.

  • Les commentaires sont fermés.

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