« Piketty, au piquet ! » de Frédéric Georges-Tudo

Découvrez le nouvel essai critique sur Thomas Piketty !

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« Piketty, au piquet ! » de Frédéric Georges-Tudo

Publié le 18 avril 2015
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Paru il y a près de deux ans maintenant, à l’été 2013, Le Capital au XXIe siècle, de Thomas Piketty, est un best-seller : il se serait vendu à un million et demi d’exemplaires dans le monde… Ne serait-ce que feuilleter ce pavé de 976 pages ne donne pourtant pas envie au lecteur le plus impénitent de s’y plonger…

Dans son essai, Piketty, au piquet !, Frédéric Georges-Tudo le résume en 10 points, qui, à lire les recensions, favorables ou non, ne semblent pas trahir les grandes lignes de ce pensum et permettent de ne pas s’en infliger la lecture, même s’il doit être certainement un excellent remède contre l’insomnie…

Le résumé du Capital de Piketty

En résumé de ce résumé, Thomas Piketty tente de démontrer, force données statistiques à l’appui (115 tableaux et graphiques) :

  1. que le capitalisme génère exponentiellement les inégalités de richesse entre les individus ;
  2. que la part du total des revenus capté par le 1% des plus riches Américains n’a cessé de s’accroître (30% contre 20% au début des années 1980) ;
  3. que ce centile supérieur a capté 60% de la croissance des revenus au cours des 30 dernières années ;
  4. que les inégalités patrimoniales sont encore bien plus criantes ;
  5. que l’explication de ces inégalités est donnée par la loi fondamentale selon laquelle le rendement du capital est toujours supérieur au taux de croissance ;
  6. que cette loi a été mise entre parenthèses pendant une partie du XXe siècle grâce à une imposition élevée sur le capital ;
  7. que, la croissance étant désormais atone, environ 1%, du à une faible démographie et un ralentissement de l’innovation, et l’imposition sur le capital étant plus faible, cette loi se vérifie à nouveau : le rendement du capital est de l’ordre de 5% ;
  8. que l’accroissement des inégalités qui en résulte est amplifiée du fait que les revenus du travail des plus riches pèsent moins que leurs revenus provenant du capital, du fait qu’ils peuvent faire des placements plus rentables que les autres individus, et du fait que, si leur capital est placé dans des multinationales, son rendement est encore plus élevé ;
  9. que les rentiers sont favorisés au détriment des entrepreneurs ;
  10. que le seul moyen de remédier aux inégalités est d’augmenter la progressivité des impositions sur les revenus et fortunes.

Les escroqueries intellectuelles

La démonstration de Piketty serait, peut-être, davantage convaincante si elle ne reposait pas sur des escroqueries intellectuelles :

1. Pour comparer les revenus, Thomas Piketty omet d’ajouter les aides sociales et de soustraire les impôts subis, bref il ne tient pas compte des mécanismes de redistribution.

2. Une investigation menée par le Financial Times montre qu’il y a, dans les chiffres cités en abondance à l’appui de sa démonstration, des erreurs de transcription, des calculs de moyenne laissant à désirer, des extrapolations hasardeuses, des ajustements inexpliqués etc.

3. Une étude de l’IREF montre, quant à elle, que Thomas Piketty confond sciemment les notions de capital et de patrimoine détenu par les ménages, et qu’il compare les rendements du capital en prix courants aux taux de croissance en prix constants…

4. Thomas Piketty arrive miraculeusement à tracer les graphiques du rendement du capital (après impôts) et du taux de croissance depuis l’Antiquité jusqu’à l’an 2000 et à faire une projection de leur évolution jusqu’en 2200…

5. Thomas Piketty afirme que les millionnaires font des placements peu risqués et très profitables en comparaison de ceux du petit peuple, mais passe sous silence leurs investissements en bourse, qui sont on ne peut plus aléatoires.

6. Thomas Piketty attribue à Roosevelt, en 1933, le relèvement à 63% de la dernière tranche d’imposition, alors que c’est Hoover qui l’a fait en… 1932.

Thomas Piketty est pris la main dans le pot de confiture d’un autre truquage de chiffres par Frédéric Georges-Tudo : il avait dit en 2011, avant la présidentielle de 2012, que « plus vous êtes riche, moins vous payez d’impôts ». C’était un mensonge éhonté de l’économiste français… que Tudo démonte sans problème.

Les erreurs d’analyse

Exemples :

1. La contradiction sur le rendement du capital

La plus belle contradiction de Thomas Piketty se trouve dans ses deux affirmations suivantes, résumées en ces termes par Frédéric Georges-Tudo :

1) « Le capital se reproduit seul et de manière automatique, ce qui contribue à son irréfrénable accumulation entre les mains d’un nombre de plus en plus réduit de bénéficiaires. »

2) « Le capital est hautement volatil et incertain comme mécanisme individuel d’accumulation de richesses. »

La première affirmation vient au secours de sa loi fondamentale du capitalisme (le rendement du capital est supérieur au taux de croissance) et la seconde à son refus de toutes retraites par capitalisation…

Si l’affirmation 1) est vraie, elle suppose que le capital est de connivence avec l’État. Autrement, le rendement du capital est imprévisible : « L’économie réelle se charge de désigner des vainqueurs et des vaincus dans chaque couche de la société. »

Frédéric Georges-Tudo passe en revue les démonstrations des contradicteurs de Thomas Piketty. Ils sont légion ceux qui soulignent ses interprétations erronées des lois fondamentales de l’économie : « Qu’ils appartiennent à l’école marxiste, keynésienne, néo-classique ou autrichienne, les chercheurs en science économique sont donc nombreux à rhabiller notre génie national pour l’hiver. » Le lecteur lira avec profit leurs diverses démonstrations exposées dans le livre de Frédéric Georges-Tudo.

2. Le petit nombre qui accroît sa richesse et qui devient infime

Thomas Piketty ne sait pas (en tout cas il se garde d’en parler) que les plus grosses fortunes sont détenues essentiellement par des entrepreneurs (au niveau mondial il n’y a que 13% d’héritiers parmi les 211.275 individus qui ont une fortune supérieure à 30 millions de dollars).

Et ce ne sont pas toujours les mêmes au cours du temps : « Une étude du Crédit Suisse révèle ce chiffre saisissant : parmi les 613 milliardaires identifiés en 2000, seuls 52 l’étaient toujours dix ans plus tard. » Ce qui est vrai pour les fortunes l’est d’ailleurs pour les gains annuels. Ce qui remet en cause la théorie de Piketty d’accumulation automatique de capital.

Et sa théorie sur la concentration des richesses ? Une partie de la réponse se trouve dans cette alternative : est-il préférable d’avoir des inégalités et moins de pauvreté ou moins d’inégalités et plus de pauvreté ?

Encore faut-il s’entendre sur le terme de pauvreté. Comme on définit le seuil de pauvreté en termes relatifs – vit en-dessous du seuil de pauvreté « la part de la population dont les revenus sont inférieurs à 60% du revenu médian constaté » -, plus une société est riche, plus il est élevé…

Si l’on utilise le PIB par tête, « la situation des Américains « pauvres » est  dans l’ensemble préférable à celle de la plupart des classes moyennes du reste de l’humanité ». Si l’on utilise l’indice de bien-être de l’OCDE, « la catégorie du décile inférieur américain profite d’une existence plus enviable que celle du décile supérieur israélien, russe, portugais, brésilien, mexicain, turc etc. ».

En admettant que le rendement du capital soit de 5% et que le taux de croissance soit de 1% comme le prétend Piketty, et que le centile supérieur réinvestisse 70% de ses revenus de capital, que se passe-t-il ? L’IREF s’est livré  à cet exercice théorique et aboutit à la conclusion que l’histoire s’arrête en 2034 : « Faute de patrimoine disponible pour permettre la croissance de leur richesse, les plus riches n’ont plus rien à se mettre sous la dent »

Le ralentissement conjoint de la démographie et de l’innovation risque-il de priver durablement l’Occident d’un fort taux de croissance ? Cette affirmation pikettyste, basée sur sa deuxième loi fondamentale du capitalisme, relève tout simplement de la science-fiction… Et Frédéric Georges-Tudo, en réponse, envisage des options plus réjouissantes et plus vraisemblables, que le lecteur de son livre découvrira par lui-même.

Les recommandations désastreuses

Pour stopper la spirale inégalitaire sans fin d’un « capitalisme inhumain » à l’agonie, Thomas Piketty préconise « l’avènement d’un néo-communisme cauchemardesque ». Comment ? En instaurant une fiscalité mitonnée tout spécialement pour les riches :

  • un ISF, impôt sur la fortune, annuel, mondial ultraprogressif, idéalement de 10% au-delà d’un milliard d’euros
  • un IR, impôt sur le revenu, ultraprogressif, idéalement de 80% au-delà de 400.000 euros.

Stefan Homburg, professeur à l’université de Leibniz, a pris un exemple pour voir ce que cela donnait :

  • patrimoine de 1 milliard d’euros : ISF = 100 millions d’euros
  • revenu de ce patrimoine, selon l’affirmation pikettyste : 50 millions d’euros (= 5% de 1 milliard)
  • IR de 50 millions : 40 millions (= 80% de 50 millions)

Total = 140 millions d’impôt pour 50 millions de revenu disponible, soit 280% de taux d’imposition global (= 140/50)

Cet exemple suffit à démontrer qu’avec de telles recommandations, on va droit dans le mur, comme dirait Agnès Verdier-Molinié. Thomas Piketty, prétendument économiste, ne sait pas comment les richesses sont créées et ce qui motive un entrepreneur :

« Il est vrai que Thomas Piketty n’a jamais mis les pieds dans la moindre PME ou multinationale. Rémunéré par le contribuable depuis le premier jour de sa carrière sans avoir à se préoccuper d’où sort l’argent qui le fait vivre, il ne cache pas son désintérêt pour ce pan vulgaire de sa discipline qu’est la commercialisation de biens ou de services marchands. »

Alors Frédéric Georges-Tudo lui rappelle cette vérité d’évidence : un entrepreneur ne joue jamais pour l’honneur… Et les entrepreneurs qui réussissent ont un insatiable appétit entrepreneurial. « Sans cet état d’esprit et sans créativité, une entreprise ne serait rien d’autre qu’un tas de déchets et de fer rouillé », disait Ludwig von Mises, le père de l’économie autrichienne

Thomas Piketty ne connaît pas davantage la courbe d’Arthur Laffer (version américaine, et vérifiée dans les faits, de « trop d’impôt tue l’impôt »), il ne sait pas que ce sont les pauvres qui morflent quand les riches sont surimposés et qu’en économie il faut choisir :

« Un petit gâteau de plus en plus petit, mais découpé en parts égales ? Ou un gâteau que l’on cherche à faire grossir, quitte à accepter que tout le monde n’ait pas une portion identique dans son assiette ? Plus d’égalité en nivelant vers le bas ou plus de prospérité en laissant quelques têtes dépasser très largement ? Et la seconde option ne peut fonctionner qu’à condition d’accepter… l’inacceptable : certaines d’entre elles vont grimper jusqu’aux nuages. »

La France de François Hollande a choisi la première option, pikettyste… avec les résultats que l’on sait.

Le militant d’extrême-gauche travesti en chercheur scientifique

Une citation vaut mieux que toute démonstration. À la page 867 du pensum du documentaliste besogneux qu’est Piketty et qui n’a de chercheur scientifique que le nom, Frédéric Georges-Tudo cite ce passage éloquent :

« L’impôt sur le capital permet d’apporter une réponse à la fois plus pacifique et plus efficace [que le communisme] à ce problème éternel posé par le capital privé et son rendement. »

Frédéric Georges-Tudo commente : « Quelle belle âme ! Grâce à lui, il devient inutile d’anéantir le rendement du capital en exterminant les capitalistes, comme l’ont fait les dictateurs du XXe siècle. Il suffit de tout leur confisquer après coup, par le biais de lois démocratiques. Le grand soir fiscal, en somme. On comprend donc que Thomas Piketty ne renie rien de l’héritage intellectuel de Karl Marx. Tout juste se contente-t-il d’emprunter une autre voie pour parvenir à la même peste universelle, nommée égalitarisme. »

Thomas Piketty ne renie pas non plus l’héritage familial : ses deux parents militaient à Lutte Ouvrière… Il est parfaitement en ligne avec eux quand il laisse entendre qu’il n’est de fortune que dérobée à la collectivité et qu’elle doit donc lui être restituée par l’impôt.

Doit-on sous-estimer les thèses de Thomas Piketty ? Que non pas : « La société égalitariste, magnifiée par Thomas Piketty, a été tentée à plusieurs reprises et dans de nombreux pays au cours du XXe siècle. Sachant qu’elle n’a engendré que misère, privation et désolation, nous devrions en être vaccinés à tout jamais. Las, la jalousie qui sommeille en chacun rend les peuples amnésiques. »


Sur le web. Publié sur lesobservateurs.ch

À lire : l’entretien donné par Frédéric Georges-Tudo à Contrepoints.

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  • L’intérêt de ce livre est qu’il peut être compris de tous.
    A noter que Th Pik sera dans la « Librairie de l’éco » sur BFM radio.

    • @Serge , oui en effet , j’ai subi quelques instants Pikkety sur BFM , ce type est tellement insupportable que j’ai failli « bouffer » mont poste .

    • Oui, et « l’intérêt » du livre passablement indigeste, d’après ce que j’ai compris, de Piketty est peut-être de dissuader les « tous » de trop le lire pour ne retenir que les conclusions sur les inégalités, sans trop se poser de questions, mais avec la conviction que les universitaires qui font tant de calculs statistiques doivent bien savoir de quoi ils parlent. L’universitaire façon Diafoirus.

  • Ah enfin un résumé du contenu… après 2 ratés promotionnels lu ici… mais justement rien de neuf par rapport à ce qu’on lit sur le net.
    Ca devient un peu lourdingue quand même la promotion de ce bouquin de Tudo… Il a de la famille chez CP ?

    • C’est vrai que c’est un gros problème cette incessante promo (une interview de l’auteur en février et une fiche de lecture en avril, si j’ai bien lu…) à propos d’un livre prônant des idées libérales sur un site d’information prônant des idées libérales.

      Je suggère que l’on convoque une AG extraordinaire de l’ordre des libéraux pour discuter du moyen de mettre fin à ce harcèlement promotionnel.

    • Qui est lourdingue ?

      Dans l’interview, vous vous plaigniez que le contenu de l’ouvrage n’était pas évoqué : http://www.contrepoints.org/2015/02/22/198811-piketty-au-piquet-interview-de-frederic-georges-tudo#comment-1033487

      Voici maintenant en 2e article une recension de l’ouvrage qui décrit son contenu et vous vous plaignez encore… Fallait pas réclamer dans vos précédents commentaires que CP décrive le contenu, si ça ne vous intéresse pas de le savoir !

      Vous êtes ridicule. Votre acharnement indigent et grossier contre cet auteur et son livre tourne au grotesque.

  • L’oeuvre de Piketty est un mauvais travail, bâclé, plein de contradictions et contrevérités.
    Un livre pour les gogos.

    • @face de ra : +1 , on notera qu’il y a beaucoup de gogos vu le succès du livre 😉 .
      C’est tout le problème de l’humain : faire un livre qui dit que c’est la faute des riches et qui faut leur prendre leurs thunes, ça se vend bien. En plus Pikkety , c’est un gentil , il est pour la version « soft » , c ‘est juste une « redistribution » pas un vol , pas un racket , non non , c’est de la : justice -sociale- (se méfier dès que l’on accole qqchose à une valeur intrinsèque, il y a toujours un loup )
      Faire un livre qui dit : leve toi le matin et bosse , c’est sûr que ça aura moins de succès …. quoi que la bible a bien marché , il faut dire le fameux « leve-toi et marche » était bien amené , mais bon Jésus était top gun de communication , pas donné à tout le monde . 😉

  • Vive le futur paradis soviétique français, surement que ce Mr Piketty n’a jamais connu en personne le charme sans limite de l’URSS, sans quoi il aurait oublier de nous rabâcher les oreilles avec toutes ces fadaises

  • Aucune référence permettant d’appuyer la démonstration et d’élargir le champ de vision du lecteur. Juste la promotion d’un bouquin, qui n’offre pas d’analyse contradictoire. C’est bien maigre ! L’article est médiocre… à l’image, semble-t-il, de ce qu’il cherche à dénoncer.

    • zappaz: « Juste la promotion d’un bouquin, qui n’offre pas d’analyse contradictoire. »

      Je vous donne un petit trucs qui peut vous servir dans la vie: Après les titres en gras des articles il faut aussi décoder les paquets de petit caractères en dessous.

  • J’aime beaucoup l’attaque de l’article
     » il se serait vendu à un million et demi d’exemplaires dans le monde » non, il s’EST vendu 1.5 millions que l’on en soit content ou pas. Par contre combien ont été lu ? Combien ont été compris ? questions auxquelles on ne peut répondre.

    « Ne serait-ce que feuilleter ce pavé de 976 pages ne donne pourtant pas envie au lecteur le plus impénitent de s’y plonger… » – Qu’en savez vous ? Quoi, les livres de 900 pages rebutent ? les « lecteurs impénitents » ne lisent que « OuiOUi sur la lune » ou Voici ? Je ne l’ai pas encore lu mais des amis l’ont fait qui me disent que le livre n’est rébarbatif.

    « Dans son essai, Piketty, au piquet !, Frédéric Georges-Tudo le résume en 10 points, qui, à lire les recensions, favorables ou non, ne semblent pas trahir les grandes lignes de ce pensum et permettent de ne pas s’en infliger la lecture, même s’il doit être certainement un excellent remède contre l’insomnie… »
    Le livre de M. Georges-Tudo est sans doute très bon mais pourquoi dire que le livre de Piketty est un pensum qu’il faut éviter de lire ? attention ! vous vous enfermez intellectuellement ! A la limite il faut lire les deux sinon pourquoi lire le second ?

  • Il y a eu six points évoqués dans « Les escroqueries intellectuelles ». J’ai un problème avec 1, 2, et 6.

    1) n’est pas une escroquerie. C’est même plutôt logique, quand on y réfléchit. Piketty répond à la question de savoir jusqu’à quel point la redistribution est justifiable. Dans ce cas, quoi de plus normal de comparer les revenus avant redistribution.

    2) le problème avec l’article du FT, c’est que le type en question s’est trompé. Pas Piketty. Si vous mentionnez ça dans la plupart des blogs américains les plus populaires, je peux vous dire que c’est la meilleure façon de perdre toute sa crédibilité.

    6) est une anecdote intéressante, mais comme je l’ai dit dans un autre compte-rendu du livre de Tudo, sur ce même site, ça n’attaque pas la thèse de Piketty. C’est donc assez inutile.

    • @MH.

      1) L’objectif de Piketty est de convaincre l’opinion publique qu’il faut augmenter les impôts de manière substantielle (à titre personnel, je dirais plutôt démentielle, mais bon…) afin de corriger les inégalités qui ont explosé ces dernières décennies. Et sur quoi se base-t-il pour démontrer cette supposée explosion ? Sur des statistiques qui écartent volontairement les deux mécanismes qui corrigent ces inégalités de départ. A savoir d’un côté les impôts liés aux revenus du capital et du travail (payés avant tout par les riches) et de l’autre les subsides sociaux (reçus par les pauvres). Bref, c’est un peu comme si vous pouviez prendre la température l’hiver d’une maison chauffée à 20°, que vous retiriez tous les 6 degrés obtenus grâce au chauffage central… et que vous en arriviez à la conclusion que la maison est chauffée à 14°, ce qui n’est pas vivable dans nos sociétés. Mais à part ça, il reste encore des gens pour défendre cette approche. C’est énorme !

      2. Les chiffres du FT sont tellement authentiques que même Piketty n’a pas réussi à trouver le moyen de les infirmer. Tout juste s’est il contenté de rétorquer que quelques erreurs étaient inévitables au sein d’une enquête aussi vaste et que cela ne changeait rien à ses conclusions fondamentales. Ce qui est faux, bien sûr.

      3. Si vous aviez lu le livre de GEORGES-TUDO avant de le critiquer, vous auriez vu que l’erreur concernant Roosevelt n’a pas été cité dans l’objectif de s’attaquer à la thèse de PIKETTY. Intégrée dans un paragraphe nommé « petits arrangements avec la vérité historique », elle est clairement présentée comme un point « anecdotique mais néanmoins révélateur du procédé du livre ».
      Et pourquoi GEORGES-TUDO s’y intéresse-t-il ? Il s’en explique en p.53 : « Il lui permet de signifier à quel point la
      droite républicaine (Herbert Hoover) défend les intérêts des dominants en baissant la tranche marginale supérieure des impôts. À l’inverse, la gauche démocrate (Franklin D. Roosevelt) rétablit la justice sociale en l’augmentant. Sauf que le chiffre clé servant son propos est bidon : le relèvement à 63% du taux de la dernière tranche date de 1932 et non 1933. Il n’est donc pas l’oeuvre de Roosevelt, mais de… Hoover, lui-même ! Étourderie bien excusable ou tromperie volontaire ? À chacun de se faire son idée ! »

    • 1. Réponse longue, mais tellement inutile. Ça répond même pas à ma remarque.

      2. Et bien, allez larguer sur les blogs de Mark Toma ou Brad Delong (ou autre) votre commentaire, prenez un verre d’eau bien glacé et tenez vous bien quand vous lirez les commentaires. En fait, les autres économistes ont trouvé le même résultat que Piketty. Et ils l’ont confirmé. Aussi, les erreurs du calcul, c’était le FT. Voir ici et . Ceux qui prétendent que le FT a gagné la bataille contre Piketty sont intellectuellement malhonnêtes. J’ai même trouvé un bon nombre de libertariens qui semblaient être d’accord sur ce point. Fait intéressant, ils n’étaient pas français.

      3. Je n’ai jamais prétendu que l’anecdote s’attaque à la thèse de Piketty. Maintenant, faites moi dire ce que vous voulez, si ça vous arrange. Peu m’importe. Mais je maintiens que cet « argument » est inutile. Car ça change pas ses conclusions. Et aucun économiste sérieux n’utiliserait un argument aussi stupide.

      • « Aussi, les erreurs du calcul, c’était le FT. Voir ici et ici. »

        Je viens de corriger l’erreur avec le second lien (qui n’apparaissait pas).

        • Ah bah si même le Guardian et Salon disent que Piketty a raison, alors il n’y a plus de débat… Et Libé et l’Huma, ils en pensent quoi de la contre-enquête du FT ?
          Merci pour ce bon moment de rigolade 🙂

  • Piketty est proche du charlatan. Il a produit un bouquin basé sur une théorie viciée et spécieuse. Lisez le papier de Charles Gave, en une page tout est dit et Piketty explose en vol. En attendant le scandale est que ce type va toucher des droits d’auteur pharaoniques compte tenu du nombre de gogos qui ont acheté son bouquin…

  • Quelques remarques :
    Dans le chapitre « escroqueries intellectuelles »
    1. Que Piketty ne prennent pas en compte la redistribution est logique puisqu’il cherche à montrer l’essence du capitalisme, or le capitalisme ne s’occupe de redistribution il me semble. La redistribution est justement un des moyens que prône Piketty pour contrebalancer la tendance du capitalisme. La prendre en compte n’aurait aucun sens. Vous avez compris le sens de son livre ?
    2. Sans doute que dans un ouvrage utilisant autant de sources il y a quelques erreurs, Piketty doit les corriger. La question la plus importante est : cela change-t-il vraiment les conclusions ?
    3. Alors là c’est je pense le plus marrant. L’IREF se plante complètement. D’après l’IREF Piketty utilise pour mesurer le rendement du capital un rapport, revenu du capital (exprimé en % du revenu national) / capital national (exprimé en % du revenu national). L’IREF prétend que comme Piketty utilise les prix courant pour mesurer le revenu national et les prix constant pour la croissance, cela fausse ses conclusions. C’est une grossière erreur (pour ne pas dire plus). Etant donné que le rendement est un rapport, le fait que le prix soit constant ou courant ne change rien. On passe du prix courant au prix constant en multipliant par un coefficient (l’inflation). Or tout individu qui se souvient de ses cours de collège sait que si on multiplie au numérateur et au dénominateur pas un même nombre, le résultat est le même ! L’IREF se plante en beauté !
    4. Piketty passe du temps à expliquer comment il trace ces courbes. On peut les contester (moi-même je suis sceptique), mais on ne peut lui reprocher de les faire. Il serait plus judicieux d’expliquer pourquoi elles sont contestées, ce serait plus inteligent.
    5. Les placements en bourse aléatoires ? Avec toute la théorie financière qui soutient l’investissement (Fisher, Sharpe, Fama) ? Vous voulez rire ! A moins que vous ne pensiez que ces théories ne sont pas valides…. Sans compter les possibilités d’assurance (connaissez-vous la monétisation des actions ? Un jeu où vous gagnez à tous les coups…)
    6. Passons sur ce détail ridicule qui montre bien qu’en réalité George-Tudo n’a pas grand-chose.

    • 1. Déjà répondu ci-dessus.

      2. Déjà répondu ci-dessus.

      3. Le mieux est de se reporter aux travaux de l’IREF (en particulier celui ci http://fr.irefeurope.org/Richesses-et-croissance-les-tromperies-statistiques-de-Thomas-Piketty,a2892) pour saisir à quel point ce think tank dirigé par un brillant fiscaliste sait de quoi il parle. Après, il est bien sûr possible de ne pas partager sa philosophie.

      4. Faut-il vraiment consacrer une exégèse à expliquer en quoi il est risible de sortir un graphique qui présente le taux de rendement du capital entre l’Antiquité et la fin du XXIIème siècle ?

      5. Je me contenterai de citer ce passage du livre de GEORGES-TUDO avec ces chiffres -eux- incontestables : « Clôturant le 4 septembre 2000 à 6 922 points, le CAC 40 n’en vaut plus que 4 412 quatorze ans plus tard jour pour jour. Si vous vouliez voir plus d’un tiers de votre capital partir en fumée, c’est sur ce soi-disant package 100% riches ! 0% risque ! qu’il fallait miser. » Mais bien sûr, libre à vous de continuer à nous expliquer que les placements en bourse ne présentent aucun risque.

      6.Déjà répondu ci-dessus.

      • 1. Désolé de vous le dire mais votre réponse est ridicule. Votre comparaison avec une maison a sans doute un sens mais apparemment que pour vous. Je vais donc vous ré-expliquer. Piketty (je ne prends pas partie, je ne fais que reprendre) montre que le capitalisme conduit à une croissance des inégalités. Le capitalisme n’a pas comme principe intrinsèque un mécanisme de redistribution (ce qu’on peut trouver normal tel Nozick par exemple). Il est donc logique que Piketty ne prenne pas cela en compte ! Imaginez un système qui redistribue via l’impôt les revenus primaires de telle sorte que tout individu à la même somme. Il n’y a pas d’inégalité, pourtant le système produit des inégalités dans ls revenus primaires. C’est tout simplement cela que montre Piketty. Il est idiot de lui reprocher de ne pas prendre en compte les mécanismes de redistribution puisque justement il explique qu’il fait des mécanismes de redistribution pour réduire les inégalités primaires. C’ est finalement la preuve que soit on n’a pas lu Piketty, soit on n’a rien compris….
        2. Pouvez-vous prouvez que ces erreurs changent quelque chose à ses conclusions ?
        3. Mais pas besoin de se référer à qui que ce soit. Il vous suffit d’avoir un niveau d’élève de 3ème pour comprendre que ce que prétend l’IREF est faux. Pour vous la faire courte, on passe du revenu national en prix courant à un revenu national en prix constant en multipliant par l’inflation. Or comme les deux membres du rapport s’expriment en prix courant, le coefficient devient 1. Aucun problème. Je vous invite à plutôt réfléchir plutôt que de vous fier à n’importe qui.
        4. Lorsqu’on a un semblant d’esprit scientifique, oui il le faut. Moi-même je peux vous expliquer pourquoi je suis sceptique. Mais encore faut-il ne pas être aveuglé par l’idéologie.
        5. D’abord cet argument est ridicule car ce qui compte c’est le long terme, prendre simplement deux dates à 14 jours d’intervalles est ridicule. Ensuite, si vous avez monétisez vos actions, vous n’avez rien perdu (vous semblez ne pas connaître cette technique)
        6. C’est d’un ridicule ! Hoover augmente les impôts sous la pression de son adversaire et parce qu’il constate que c’est la seule solution. Bien trop tard…. D’autre part, l’’action de Roosevelt ne se limite pas à cela.
        En conclusion, on aura reconnu la méthode hypercritique qui convaincra les plus imbéciles.

        • 1. D’un strict point de vue statistique et économique, les deux approches (prise en compte des impôts et des allocations ou pas) peuvent à la rigueur se concevoir. Si ce n’est que le livre de Piketty est beaucoup plus politique que véritablement économique. Il s’agit d’un ouvrage militant au projet simplissime : convaincre les opinions publiques (et par ricochet les Etats) que les inégalités ont tellement augmenté qu’il est urgent d’augmenter les impôts des plus riches. Or, les opinions publiques sont bien loin de faire la distinction entre inégalités primaires et secondaires. Quand elles entendent le mot « inégalité », elles pensent uniquement au revenu disponible de A vs le revenu disponible de B. Lorsque Piketty (ou plutôt les médias qui relaient son discours) leur dit que la part des revenus captés par le décile supérieur aux US est passée de moins de 35% dans les années 1970 à près 50% aujourd’hui, elles croient en toute bonne foi qu’il s’agit du revenu disponible, celui qu’il vous reste en fin de compte dans votre poche. Or, si l’on prend en compte ce revenu disponible en réintégrant tout ce qui doit l’être, les statistiques officielles du CBO montrent qu’on ne mesure plus AUCUNE augmentation de la part du décile supérieur dans le revenu national depuis 25 ans. CQFD
          J’ajoute que je n’apporte pas cette précision dans l’espoir de vous convaincre vous brasty. On ne convaint jamais quelqu’un qui porte des lunettes idéologiques. Mon propos est donc juste d’éclairer ceux qui seraient amenés à lire nos échanges.

          2. Oui, je le peux. Les corrections apportées par le FT montrent que la part du patrimoine britannique détenue par le décile supérieur n’augmente plus du tout depuis 1970. Elle apparait même en légère baisse au profit du reste de la population. Idem pour l’évolution du patrimoine du 1er centile aux USA.
          En outre, au delà de l’incidence sur le résultat final, les observations du FT ont le grand intérêt de mettre en évidence la malhonnêteté intellectuelle de Piketty. Par exemple, faute de disposer de la part de richesse détenue par le décile supérieur américain entre 1910 et 1950, il a décidé qu’elle serait égale à celle détenue par le centile supérieur + 36 points. Indépendamment du côté arbitraire d’un tel choix, comment prétendre analyser des tendances de long terme en conservant ce même pourcentage constant pendant quarante années d’affilée ? Et surtout, comment accorder le moindre crédit à un type qui bidonne à ce point les chiffres sans vergogne ?

          3. Vous prêtez à l’IREF une méthode et des conclusions qui ne sont pas les siennes. C’est tellement pikettyste comme procédé… Rien d’autre à ajouter sinon l’invitation à lire les travaux de l’IREF pour comprendre à quel point votre accusation est infondée.

          4. Rien de plus à ajouter que ma réponse précédente.

          5. « ce qui compte c’est le long terme, prendre simplement deux dates à 14 jours d’intervalles est ridicule. » : pour une fois, nous sommes tout à fait d’accord sur le fait que seul compte le long terme. C’est bien pour cela que la baisse (de 6922 points à 4412 points) du CAC 40 que j’ai évoquée n’est pas sur 14 JOURS, mais sur… 14 ANS. Curieux de voir comment vous allez rebondir là dessus…

          6. Rien de plus à ajouter que ma réponse précédente.

        • 3. Vous ne répondez pas du tout au commentaire de brasty.

          5. Je pense que brasty a raison. Regardez bien ceci. C’est un problème récurrent que je vois souvent parmi ceux qui balancent des données à date sélective sans graphiques. La raison est que bien souvent, il y a des fluctuations. Beaucoup. Vers le haut, puis vers le bas, puis vers le haut, etc. Pour comparaison, j’ai entendu certains keynésiens prétendre que la période 1850-1870 en Grande-Bretagne étaient inflationniste (et glorieuse). La vérité est que cette « inflation » se serait produit vers 1852-1853 (probablement due à la Guerre de Crimée). Mais entre 1855 et 1870, les prix étaient parfaitement stables. C’est donc malhonnête de dire qu’il y a eu inflation entre 1850 et 1870. Le problème, donc, avec Tudo est qu’il a sélectionné la date où le CAC40 était le plus élevé et a comparé ce chiffre avec l’année où le CAC40 était parmi les moins elevés. Il aurait pu comparer 2000 et 2007, soit 6922 et 6168 respectivement. Les conclusions auraient été différentes. De toute façon, ce n’est pas le fait qu’il y a de telles (violentes) fluctuations que ça va vraiment poser des problèmes pour les riches. Certainement, dans un processus de boom-bust cycle, ceux qui gagnent le plus perdent aussi le plus. Mais il perdent certainement moins qu’ils n’en gagnent. Et pas uniquement à cause du fait qu’on les protège, qu’ils ont des relations (pour certains) plus ou moins étroites avec le gouvernements, etc.

          • @MH

            3. l’IREF réalise des travaux passionnants au sein desquels il démontre que 2+2=4 et brasty fait le commentaire suivant : « l’IREF n’a rien compris, il croit que 2+2=5 ». Que voulez-vous que je réponde à cela ?

            5. Dans Piketty au piquet, GEORGES-TUDO cite les énormes fluctuations du CAC 40 entre le plus haut et le plus bas afin de démontrer à quel point PIKETTY ment lorsqu’il avance que les plus aisés bénéficient de placements sans risques et très profitables. Mais si cela vous chante, vous pouvez continuer à considérer qu’un passage de 6922 points à 4412 points du CAC 40 en 14 ans ne nous apprend rien sur le caractère aléatoire de la bourse.
            Au passage, si vous voulez critiquer le livre de GEORGES-TUDO, commencez par le lire. Ne vous contentez pas des quelques lignes de l’article ci dessus. Non seulement, elles n’engagent que leur auteur RICHARD. Mais en plus, elles ne peuvent prétendre à elles seules développer tout l’argumentaire de Piketty au piquet.

  • Dites donc, ça s’étripe dur ici…

    Le plus bel hommage qui pouvait être rendu au livre de F. George-Tudo est certainement l’acharnement mis par les pikettystes à tenter de le discréditer. Si même sur Contrepoints ils ressentent le besoin de venir défendre leur héros avec autant de virulence, c’est sans doute (en ce qui me concerne, acheté mais pas encore lu) la preuve que Piketty au piquet vise juste 🙂

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