Bac éco 2015 : 5 auteurs pour ruiner votre copie

Voici les auteurs pour plomber votre copie de SES et être sûr de ne pas avoir la moyenne. Mais qui vous enseigneront les vrais principes de l’économie politique.

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Bac éco 2015 : 5 auteurs pour ruiner votre copie

Publié le 17 avril 2015
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Par Le Parisien Libéral.

zelig admission exam 2010 credits Zelig school (CC BY-NC-ND 2.0)
zelig admission exam 2010 credits Zelig school (CC BY-NC-ND 2.0)

 

Le Monde propose douze auteurs pour doper votre copie de SES du Bac 2015 ?

Corrélativement, voici les auteurs pour plomber votre copie de SES et être sûr de ne pas avoir la moyenne. Rassurez-vous, la plupart ne sont que furtivement traités dans les programmes !

Frédéric Bastiat (30 juin 1801 – 24 décembre 1850) est un économiste libéral français. Économiste et pamphlétaire, élu député des Landes en 1848, il n’a de cesse de combattre le protectionnisme et le socialisme, et de promouvoir le libre-échange et les droits de l’individu. Il a été la figure centrale de l’école de Paris. La satire de Bastiat la plus célèbre (qui vise le protectionnisme) est sa pétition au Parlement français de la part des fabricants de chandelles [voir Bastiat.org], qui demandent à être protégés « de la compétition ruineuse d’un rival étranger » (qui s’avère finalement être le soleil !). Cette pétition s’achève par la demande d’une « loi qui ordonne la fermeture de toutes fenêtres, lucarnes, (…) par lesquelles la lumière du soleil a coutume de pénétrer dans les maisons ». En matière économique, il insiste souvent sur la distinction entre ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas (on parlerait aujourd’hui des coûts cachés). C’est bien simple, vous n’entendrez jamais parler de Bastiat au lycée, à moins, évidemment, de surfer à droite ou à gauche sur cet internet que les gentils députés veulent « réguler ».

Anne Robert Jacques Turgot (Paris 10 mai 1727– 18 mars 1781), homme politique et économiste français. Il est surtout connu pour son action en tant que ministre sous le règne de Louis XVI. Son premier acte est de soumettre au roi une déclaration de principes : pas de banqueroute, pas d’augmentation de la taxation, pas d’emprunt. La politique de Turgot, face à une situation financière désespérée, est de contraindre à de strictes économies dans tous les ministères. Toutes les dépenses doivent désormais être soumises pour approbation au contrôleur. Un certain nombre de sinécures sont supprimées, et leurs titulaires dédommagés. Les abus des « acquis au comptant » sont combattus, cependant que Turgot fait appel personnellement au roi contre le don généreux d’emplois et de pensions. En quoi Turgot est-il d’actualité ? C’est bien simple. La France est en faillite. Comme dans les années 1780. La question est de savoir si le président Hollande sera un nouveau Louis XVI.

Ludwig von Mises (29 septembre 1881 — 10 octobre 1973) est le représentant le plus éminent de l’École autrichienne d’économie. Sa théorie économique a un fondement réaliste plutôt que positiviste. Critique de la macroéconomie traditionnelle, qui analyse des grandeurs statistiques, des agrégats et des moyennes, Mises souligne le rôle prépondérant de la subjectivité en économie. Il insiste sur l’importance des opinions subjectives des individus dans la formation des phénomènes sociaux, sur les déséquilibres qui en découlent, et sur le rôle central de l’entreprise. En accord avec la théorie de l’utilité marginale décroissante, il définit la valeur comme le degré d’importance attribué par un sujet à une quantité donnée d’un bien, dans les circonstances du moment. En 1922, dans son Socialisme, il prédit la chute du communisme, et explique pourquoi tout système de planification centrale est non seulement moins efficace que le libre-marché, mais doit nécessairement finir par s’écrouler. Selon Mises, le marché produit un ordre spontané optimal qu’aucune organisation ou planification ne saurait atteindre. L’œuvre de von Mises vise à réfuter le collectivisme et l’étatisme sous toutes leurs formes, tant modérées comme le keynésianisme, qu’anti-libérales : socialismecommunisme ou nazisme (il remarque à ce propos que le premier gouvernement européen à avoir appliqué presque toutes les mesures économiques d’urgence prônées par le Manifeste du Parti communiste est celui de Hitler).

Friedrich Hayek, né Friedrich August von Hayek, (8 mai 1899 – 23 mars 1992) est un économiste et philosophe de l’école autrichienne, promoteur du capitalisme contre le socialisme ou toute forme d’étatisme trop entreprenante et qui ne respecterait pas la Rule of Law. Il a reçu le Prix Nobel d’économie en 1974 pour ses travaux sur la théorie de la conjoncture.  Il défend la notion d’ordre spontané et il a notamment écrit l’ouvrage à succès La Route de la servitude en 1945.Hayek, c’est l’anti-Keynes par excellence.

Milton Friedman (31 juillet 1912 – 16 novembre 2006) est Professeur à l’université de Chicago de 1946 à 1976, il est aussi chercheur au National Bureau of Economic Research, président de l’American Economic Association et assesseur économique du président Nixon. Il est le cofondateur de la Société du Mont-Pèlerin sur l’invitation de Friedrich Hayek. Défenseur du libre marché, Friedman est le membre le plus éminent de l’école de Chicago.  En 1976, il reçoit le Prix Nobel d’économie « pour ses résultats dans les domaines de l’analyse de la consommation, de l’histoire et de la théorie monétaire et pour sa démonstration de la complexité et la politique de stabilisation ». Milton Friedman a montré que les politiques de relance provoquent l’inflation : l’accroissement des dépenses publiques augmente pendant un temps les revenus, ce qui incite les agents économiques à consommer plus, mais les entreprises n’ont pas le temps d’ajuster l’offre à cette nouvelle demande, ce qui accroît le prix des biens. La relance provoque donc bien de l’inflation.

Pour creuser le sujet, une fois que vous aurez eu votre bac et que vous aurez obtenu des vacances bien méritées :  Wikiberal, Contrepoints, mais aussi les chroniques de Jean-Marc Daniel à 7h40 sur BFM Business.


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  • Evitez aussi Wilhelm Röpke, Ronald Coase, et ne parlez de Sowell qu’en le décrivant comme un économiste afro américain. Sans ça vous seriez taxé de libéralisme et je tiens à rappeler que le libéralisme est strictement interdit en science économique sous peine de poursuite pénles. D’ailleurs si vous êtes libéral vous êtes surement un raciste pas Charile pas bisous…

  • Avez-vous vu la réponse de l’auteur du blog « enseigner.blog.lemonde.fr » ?
    « Bien joué, mais des auteurs comme Friedman, Laffer ou Hayek ne sont nullement ostracisés. Les deux derniers étant bien présents dans le chapitre sur la justice sociale et les moyens et limites de l’action de l’Etat que beaucoup de terminales traitent en ce moment.
    Rq Les deux vidéos « Hayek VS Keynes » sont excellentes et j’en passe au moins une aux élèves »

    • Je confirme que Hayek et Laffer sont abordés en cours, quoique brièvement. Les thèses de Friedman sont également évoquées dans le cours sur les politiques économiques des états, en particulier pour ses thèses monétaristes.
      Seulement, il faut remarquer qu’un cours d’éco au lycée c’est : 90% de Keynes, Stiglitz et co. et 10% d’autres auteurs plus ou moins liberaux…

      • Bac section éco en 1984, 1 an de prépa et 3 ans de Sup de Co. Voilà pour le décor.

        Jamais entendu parler de Bastiat, Hayek ou Mises. Un peu de Friedman (qui était un Nobel tout frais à mon époque). Et Turgot, bien sur, comme ministre du Roi Louis XVI, sans approfondir.

        Il y a de fortes chances pour que quantité de personnes de mon âge, donc aujourd’hui aux commandes un peu partout, n’ai pas la moindre connaissance des idées libérales en économie.

        • J’ai moi même le bac sus-mentionné et je confirme que les auteurs libéraux y sont quasi absents, et quand ils sont présents, on ne nous les présente jamais comme tel. A part Adam Smith.

          Le reste, niet. Par contre j’ai eu le droit à deux années de diatribe communiste. Marx était ouvertement porté aux nues, tout comme des énergumènes tel que Stiglitz.
          D’ailleurs le professeur en question faisait partie du NPA….

          • Je crois qu’on a tous eu au moins un prof au NPA ou au FDG… C’est un des problèmes de l’enseignement des SES, les profs n’étant pour beaucoup pas capables d’aborder un sujet en mettant de côté leur opinion politique, ou en feignant au moins la neutralité.

    • « Être au programme » est différent de « être traité et étudié ». Surtout quand le programme prévoit qu’ils soient étudié mi-avril : à cette date, les terminales sont plus préoccupées par les révisions du bac que par le programme. Quant aux profs, soit ils sont en retard sur le programme et font l’impasse sur les dernières parties, soit ils survolent rapidement ces chapitres pour finir le programme à tout prix.

      Et comme dit un-internaute, les auteurs libéraux sont présents dans un chapitre de fin d’année. Les auteurs keynésiens et assimilés sont présents tout le reste de l’année.

    • Laffer est au programme: Oui on en parle rapido pour dire quil a établi sa théorie sur un coin de nappe pour la présenter au méchant Ronald Reagan.

      Friedman est au programme pour dire qu’il a une vision différente des keynesiens sur sa lecture de la courbe de phillips (les fameuses anticipations adaptatives) et qu’il a renoué avec la TQM. Comme Friedman parait brillant le prof vous balance ensuite que la crise c’est à cause de lui, que sa rigueur monétaire est une mauvaise idée parce que ca empêche de rentrer le cercle vertueux de la croissance, et surtout on vous dira que c’est un méchant pinochiste. Au final vous aurez passé 2 heures max sur Friedman et probablement 15 heures sur Keynes, 5 minutes sur Laffer, et effectivement zero sur Von Mises Bastiat ou Rothbard.

  • Il manque Ayn Rand, pas économiste c’est vrai ; on la garde pour le bac de Philo?

    • Franchement sa pensée est pas si fulgurante que ca… j’ai bien aimé ses bouquins mais je trouve que sa description de la vertu égoiste à la base de sa philosophie est surtout un truisme alambiqué.

    • J’ai bien aimé Atlas Shrugged et quelques autres romans, mais je trouve que Bastiat dit la même chose, et que sa pensée est plus cohérente et complète.
      Ayn Rand était radicale et très rigoureuse sur la plupart des sujets.
      Quant à Bastiat, ses démonstrations m’ont toutes et toujours paru inattaquables, et bien avant Ayn Rand il dénonçait l’impôt comme un pillage immoral et stupide: « Quand des soldats heureux réduisaient les vaincus en esclavage, ils étaient barbares, mais ils n’étaient pas absurdes. Leur but, comme le nôtre, était de vivre aux dépens d’autrui; mais, comme nous, ils ne le manquaient pas. Que devons-nous penser d’un peuple où l’on ne paraît pas se douter que le pillage réciproque n’en est pas moins pillage parce qu’il est réciproque; qu’il n’en est pas moins criminel parce qu’il s’exécute légalement et avec ordre; qu’il n’ajoute rien au bien-être public; qu’il le diminue au contraire de tout ce que coûte cet intermédiaire dispendieux que nous nommons l’État? »
      (Sur ce plan, l’égalité de Bitur-Camembert montre que la diminution est en réalité égale en tendance au total des ressources prélevées)

      • Ayn Rand est une philosophe, Bastiat un économiste. Tous deux abordent dès lors des thèmes bien différents et il s’avère assez douteux de les comparer. Et si Bastiat excelle dans ses démonstrations, il faut reconnaitre à Ayn Rand d’avoir su construire (tout du moins synthétiser) un véritable système philosophique d’une très grande cohérence.

  • Keynes peut aussi être mis à contribution, pour l’humour noir de la chose :
    – « By a continuing process of inflation, governments can confiscate, secretly and unobserved, an important part of the wealth of their citizens. »
    – « I work for a Government I despise for ends I think criminal. »

    • Oui, le cas de Keynes est intéressant : tout ce qu’il a dit et écrit d’intelligent, on l’a oublié pour ne retenir que ses c…ies, parce qu’elles arrangent les gouvernements.

  • bon, choisir est toujours difficile, mais je trouve qu’il manque
    dans la série : exemple à suivre
    * JB Say pour l’économie
    dans la série : ambigu
    * John Law pour la monnaie (ou : comment une excellente théorie et un excellent système devient une gigantesque fraude)
    Et dans la série contre-exemple pratique :
    * le paquet des Ponzi : Madoff, Pétain et René Belin, la MNEF et le CREF, etc.

    Je pense que simplement en rappelant que la retraite par répartition est une coproduction Pétain-CGT de 1941 (et pas du CNR en 1944, comme on veut le faire croire) on s’assure une pénalité minimum de 10 points 🙂

  • Tant que Piketty n’est pas au programme, ça va.

  • Si nos jeunes devaient retenir un auteur, que ce soit Bastiat, et une oeuvre, les Harmonies, et une conclusion, que le libre marché assure que la croissance en valeur du capital productif entraîne une croissance supérieure de la valeur de travail (il parlait de productivité en 1850!)

    Comment serait-on contre le capitalisme quand on sait qu’il enrichit les travailleurs plus que les capitalistes ?
    Comment serait anticapitaliste quand on comprend que l’appauvrissement des capitalistes appauvrit davantage les travailleurs ?

  • Il manque le prix Nobel d’économie français Maurice Allais, vus le boycott qu’il a subi en France et son élimination du parler ou économiquement correct car il heurte les tabous économiques contemporains,.
    Les aspirants bacheliers auraient d’ailleurs du mal à étudier son œuvre, car elle est impossible à trouver même dans des bibliothèques importantes.
    Sans doute les fonctionnaires de l’Éducation nationale et de la Culture l’ont-ils excommunié pour contradiction des dogmes. Contrairement à d’autres auteurs qui renforcent les dogmes.

  • La liste du monde n’est pas si infamante. Mettre Schumpter en #1 les obligeait de citer Keynes très vite. Citer Marx est obligatoire non pas pour en dire du bien mais force est de constater que les mouvements politiques du XXème siècle ont vu s’affronter différentes positions où Marx n’était jamais loin du centre du jeu.

    Dans les commentaire du monde, un internaute reconnaît que l’omission la plus flagrante c’est Hayek. Sauf que Hayek et Mises se sont aventuré bien au delà de l’économétrie ce que les libéraux savent et apprécient.

    Notre pays n’est pas totalement foutu : Ni Piketty par son succès commercial ni Maris par son horrible fin ne sont cités.

    J’ai même trouvé que la présence de David Ricardo était encourageante, de la part du monde et des sociologues fumeux régulièrement publiés je ne pouvais pas m’attendre à Adam Smith et la main invisible, faut pas pousser!.

    Bourdieu est même compensé par Boudon… Franchement, voilà bien longtemps que je n’ai pas lu un article du monde aussi « neutre » : C’est très encourageant!!

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