Manuel Valls : l’aveu

Il a fallu attendre trois ans pour qu’il admette l’erreur du gouvernement socialiste.

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Manuel Valls (Crédits : Parti Socialiste, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

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Manuel Valls : l’aveu

Publié le 14 avril 2015
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Par Serge Federbusch.

Manuel Valls (Crédits Mathieu Delmestre-PS licence Creative Commons)
Manuel Valls (CC BY 2.0)

Avez-vous déjà vu un pédalo avancer sans que son passager ne fasse le moindre effort avec ses petites jambes ? N’ayant plus de majorité parlementaire, confronté à un parti d’élus traumatisés par les saignées électorales passées et à venir, Hollande comptait sur le vent et les courants, en clair la baisse de l’euro et la politique de création monétaire de Draghi, pour pousser son esquif.

Mais ça ne vient pas.

D’abord, il faudrait plus qu’un recul de 25 % de l’euro face au dollar pour doper vigoureusement notre économie. Il ne s’agit encore que de la correction d’une surévaluation nocive qui a duré près de dix ans et fait des dégâts considérables. Les derniers chiffres des échanges commerciaux montrent que, si le déficit se réduit, il reste au niveau élevé de 3,4 milliards d’euros sur le seul mois de février. Les exportations n’ont augmenté que de +1,4% après une baisse de 2,5% en janvier et le déficit cumulé sur les douze derniers mois atteint toujours 50,9 milliards. Cette entropie pèse naturellement sur la croissance.

Mais le pire reste la dilatation du secteur public et son corollaire fiscal qui plombent durablement notre économie. Il a fallu attendre près de trois ans pour qu’enfin, par la voix de Valls, le pouvoir admette que : « la hausse cumulée des impôts depuis des années… a créé un effet de ras-le-bol qui a étouffé l’économie française pour les entreprises et qui a mis très en colère les Français. » Un pareil aveu fait frémir. Oui, vous avez bien lu, le chef du gouvernement explique que la politique qu’il a contribué à mener depuis l’arrivée de son clan au pouvoir est un échec total !

Il faut dire qu’après 21,4 milliards en 2011 d’impôts supplémentaires dus à la « droite » et 22,8 milliards en 2012, les mesures nouvelles en ce domaine ont représenté 29,5 milliards en 2013, soit 70 milliards en trois ans. En 2014, bien que la pause fiscale ait été déjà claironnée, la hausse a continué : 2,8 milliards. Tout cela pèse sur les investissements des entreprises et la consommation des ménages, l’appareil productif français vieillit et le moral des agents économiques est encore très bas. Bref, le ressort est cassé au moment précis où le président décide de ne plus rien faire, si ce n’est adopter quelques mesurettes technocratiques pour distraire les médias.

Ce ne sont pas, en effet, un dispositif de sur-amortissement de 40 % des investissements, l’augmentation de deux milliards d’euros des prêts de développement de la Banque publique d’investissement ou une plus grande déductibilité des travaux d’isolation thermique qui seront à même de relancer une machine ensablée.

Il est pathétique d’observer à quel point le pouvoir socialiste est désarmé. Ne lui reste donc qu’à amuser la galerie sociétale ou se lancer dans des manœuvres intempestives pour interférer dans la vie des entreprises.

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  • Et le circus fiscal est loin d’être terminé. Comme prévu, 2015 est l’année des impôts locaux.

    « Explosion des impôts locaux » titre le Figaro ce matin.
    😉

    Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Jusqu’à la lie.

    Nous sommes encore loin d’avoir atteint le fond du trou. Allons, accélérons la vitesse de la chute !

    Et le Catalan pourra froncer les sourcils autant qu’il veut, agiter ses mains, serrer sa mâchoire… cela n’y changera rien. Tout au plus, cela renforcera l’effet comique de cette tragédie.

    Seule la faillite, salvatrice et purificatrice, pourra nous débarrasser de ces cliques, de ces guignols.

    • J’ai le même avis. Finissons en et achevez moi ce pays !

    • je ne sais pas si il est catalan, mais quand je le vois hurler ses diatribes à l’assemblée nationale, je me dis que c’est un facho et qu’il est dangereux pour les libertés. il l’a déjà d’ailleurs maintes fois prouvé.

  • 70 milliards en trois ans !!! juste ciel , mais ou est passé notre argent ?touraine nous dit que la france n’est pas un pays d’assistés , donc l’argent ne va pas là ; il n’y a pas d’investissements faramineux en france , , les travailleurs ne voient pas cette manne , alors il va ou notre pognon ?

    • excellente question.

    • chez les retraités …

      • J’ai beau être retraité, je n’ai rien vu venir.
        Mais je ne doute pas que vous allez me révéler que mon bas de laine a doublé de volume sans que je m’en aperçoive. A moins que vous ne fassiez de l’humour, auquel cas, cela manquerait un peu de finesse…

    • La fonction publique est un ogre insatiable !
      De plus comme il sait que ses moyens de croissance sont « limités » il n’embauche plus que des petits contrats précaires !
      Non-seulement cela multiplie les postes de cadres, mais juste pour encadrer et former un flux continu de de petites mains qui entrent et sortent du système.

      Quoi qu’il en soit si les contrats sont précaires la facture elle est monstrueusement balaise !
      On dissimule du chômage dans des petits boulots publics. Dire que ces gens se moquent des « Mac Jobs » Américains !

  • J’ai toujours un peu de mal à comprendre en quoi une baisse de l’euro aiderait la France. Pour l’Allemagne, pas de souci, il s’agit d’un des premiers exportateurs mondiaux et les produits allemands sont demandés (et appréciés) dans le monde entier. Mais la France, qui fait 70% de ses exportations vers la zone euro (donc pas d’impact sur les taux de change…), mais qui par contre importe une grosse partie de son énergie (en dollar pour le pétrole, quid de l’uranium…?) et la presque totalité de ses équipements hi-tech (il paraît que c’est l’économie de demain, mais elle est libellée en dollar)… en quoi une baisse de l’euro par rapport au dollar peut-elle aider…?

    • La France exporte des parfums et des armes. Le principe est qu’on n’en exportera pas plus, mais que les dollars qui sont en train de rentrer et ne sont pas encore convertis en euros vont booster les comptes des sociétés jusqu’en 2016 (comptes de 2015), tandis que les déceptions de 2016 publiées en 2017 seront éclipsées par la campagne électorale.

    • @Anagrys– Mais la France, qui fait 70% de ses exportations vers la zone euro (donc pas d’impact sur les taux de change…), —

      Vous oubliez que l’Europe est un continent ouvert, et que les clients européens de la France peuvent (pouvaient) aussi profiter d’un € fort pour importer d’ailleurs.
      Avec un € faible, la concurrence extra européenne est moins favorisée.

      Pour le moment, les matières premières en $ se sont valorisées, mais vu que le prix de base s’est effondré…

    • Nous exportons aussi des céréales … C’est d’ailleurs ce qui à produit de l’excédent commercial entre 2006 et 2012, plus que les ventes d’Airbus !
      D’ailleurs depuis la baisse de l’€uro nos ventes décollent clairement quand le marché mondial est en déclin.
      Mais il faut dire que le ministère de l’éscrologie s’est employé à brider autant que possible notre production !
      L’embellie ne viendra pas de l’agriculture non-plus !

  • À quel point est-il juste d’écrire « depuis l’arrivée de son clan au pouvoir », vu l’évolution de la fiscalité juste avant ?

    https://www.contrepoints.org/2014/09/21/181555-sarkozy-le-retour-du-relou

    • Depuis qu’il est juste d’imputer à type les actions qu’il a contribuer à prendre. Quant aux actions du clan précédent, ce n’est pas de son fait ; encore qu’il aurait tout à fait pu les annuler, comme il a fait pour certaines autres qui n’était pas les pires (comme : la réduction du nombre d’élu)

  • Parfait : « Mais le pire reste la dilatation du secteur public et son corollaire fiscal qui plombent durablement notre économie », on ne saurait mieux dire.

    Quant à la conclusion relatant l’intrusion permanente et intempestive de l’état dans les affaires des entreprises, il est utile et vital de rappeler qu’un ancien ministre, en la personne du Duc d’Arnaud de Montebourg, alors en charge du ministère du redressement productif, sitôt démissionné et toute honte bue, s’en est allé user son cul sur les bancs d’une école de management d’entreprise. Le même qui invectivait les patrons dans la conduite de leurs affaires. Chercher l’erreur, ou plutôt ne la cherchez pas, elle a pour nom Montebourg (le brevet est déposé).

  • Bien triste réalité…
    Vous imaginer le dirigeant d’une boite dire: on c’est tromper mais on continue…
    Combien de temps avant qu’il saute? Quelques jours? Semaines?
    Et nous on va encore devoir en bouffer des années. ..
    La France est pillé par ses elus ni plus ni moins.

  • « Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité. »

    Arthur Conan Doyle.

    L’impossible est de redresser ce pays, l’improbable était (et est maintenant sa vérité) : sa faillite. A méditer pour tous les étatistes qui croient toujours en la grandeur de la France et de ses « modèles » …

  • Eh oui, et après la colère ça va être la raclée. Tawawar en novembre 2015 !

    • @Daniel Pignard,

      Depuis la seconde guerre mondiale, le systeme n’etait pas un système viable.
      Marine Le Pen peut peut-être apportée un renouveau. Rien à faire personnellement de la République.
      Sarkozy a détruit l’existent utile et a fait dépensé 5% environs pour rien aux contribuables pour reconstruire un semblant d’institution. C’est grave.

  • valls et la fiscalité où en sommes nous avec son management public ?

    Les institutions de la République sont pratiquement détruites par un management inadapté

    Il lui faut changer lui et son gouvernement

  • Depuis le début de l’année, la bourse a pris 20%. Le fric est encore et encore parti dans les paradis fiscaux.

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