Convergence et singularité du monde vivant

Le mot « vivant » est à la fois un concept, un principe, l’ensemble des êtres, une chose et un Monde.

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Convergence et singularité du monde vivant

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 11 avril 2015
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Par Emmanuel Brunet Bommert.

fractale credits Fabienne D.  (CC BY-SA 2.0)
fractale credits Fabienne D. (CC BY-SA 2.0)

 

L’univers est fractal, c’est un ensemble répétitif de motifs, qui se combinent. Un chat, un chien, un humain, un arbre, un poulpe, toutes ces créatures sont construites sur des formes qui se répètent d’une échelle sur l’autre. Au plus bas, la cellule est une combinaison d’atomes, qui s’assemblent en organes, puis en organismes. Tout entier, du fait que ces édifices de configurations s’appuient sur des lois fondatrices au nombre limité, l’être le plus complexe peut se résumer à un code élémentaire.

La répartition des étoiles dans la galaxie, la forme des montagnes, des flocons de neige, des nuages, la structure des reins ou même l’architecture des fibres osseuses : toutes ces choses sont basées sur ces règles mathématisables, dont une unique variable va déterminer l’aspect, pouvant faire toute la différence entre une brique de chair et un singe. La vie, plus que toute autre chose dans l’univers, personnifie cette réalité : elle est capable de concevoir des variations, structurées à ses fins1.

Le mot « vivant » est à la fois un concept, un principe, l’ensemble des êtres, une chose et un Monde. Bien qu’elle soit ultimement composée de choses élémentaires, les atomes, elle forme un concept bien à part. Elle est compétente non seulement à soutenir sa propre existence mais aussi à l’altérer, à la moduler afin de s’extraire d’une condition pour se déplacer vers une autre : la vie contrôle sa propre relativité face au Monde. Cela sans pour autant être un tout uni. Par-là, elle forme un Cosmos bien à part.

Cette telle variété de définitions implique que l’on ne peut faire autrement, dans certains langages, que d’en converser comme d’une personne morale. Cependant que la vie n’est pas une créature à part, c’est un ensemble disparate maintenu en cohésion par une série de lois : les « natures » des créatures vivantes. S’il nous est encore impossible d’affirmer que tout être est vivant, il est en revanche tout à fait juste d’affirmer que tout ce qui vie est obligatoirement un être.

Trop souvent, l’on voit dans les médias des tas d’experts se demander ce que le « génie humain » pourra encore inventer, pour se surpasser demain. Comme si l’humanité dominait l’univers de son immense gloire. Qui n’a pas lu ou entendu des gens expliquer à quel point nos machines et nos techniques surpassent « la nature » et plus spécifiquement le monde vivant ? Que notre pouvoir de destruction le dépasse, qu’il est à nos côtés comme une sorte d’enfant qu’il nous faudrait protéger ?

Pourtant, s’il y a bien une chose certaine concernant la technologie et la science de notre espèce, c’est qu’elles sont particulièrement primitives, par rapport à la maîtrise dont fait preuve le reste de la vie, en tous domaines. Certes, nous avons appris à nous élever au-dessus des nuages, à nous déplacer sous les océans profonds. Mais là où le plus frustre moineau pourra voler plusieurs heures, sans besoin de réparer ni ses os ni ses tendons, nos avions nécessitent une lourde maintenance et sont alimentés de combustibles rares. Tandis que certaines baleines atteignent et demeurent aisément dans des profondeurs que les meilleurs sous-mariniers craignent. Une simple feuille, du plus insignifiant arbre au coin d’une rue, est un plus puissant panneau solaire que le plus haut sommet de notre industrie.

Pour tout cela, la singularité « technologique » n’est pas pour demain : la vie affiche toujours plusieurs générations d’avance sur notre compréhension des lois de la physique. Elle est composée presque entièrement de créatures intelligentes et s’appuie sur une architecture si efficiente qu’un seul de ses représentants pourrait soutenir sa propre existence durant plusieurs millénaires2. Quant à sa puissance de calcul, sa maîtrise de la chaleur ou même son contrôle quant aux communications des informations : tout, chez-elle, nous est bien supérieur.

La vie est en état permanent d’ubiquité, sur notre planète. Il n’y a pas un centimètre carré de terre, d’eau, de montagne ou de désert, qui ne soit pas recouvert de biomasse. Imaginez, un instant, l’organisme unicellulaire le plus simple. Visualisez-le en train de se mouvoir, de traiter les informations, de réagir et de prospérer dans les environnements les plus hostiles à l’Homme. Chaque atome y est positionné pour une raison précise, chaque partie de la cellule y a une fonction déterminée : c’est un organisme atomique. Malgré cette suprématie, qui reste aujourd’hui largement hors de portée de nos robots les plus avancés, encore incapables d’une telle précision, la cellule ne fait qu’un micron de large. Elle s’avère plus petite que la plus fine puce conçue par l’Homme, tout en étant capable de mouvement, de synthétiser les molécules nécessaires à son existence et même de se cloner par elle-même.

Combien faudrait-il de processeurs pour égaler la capacité de calcul du seul matériel génétique ? Alors, si un simple hamster en compte des milliards, qu’est-ce que nous nous imaginons dépasser, avec notre technologie ? L’idée qu’une machine construite de main humaine pourrait supplanter totalement « l’intelligence » biologique est une illusion, qui prospère sur une idée reçue quant à la définition même de l’intelligence, ainsi que par notre mépris quant au monde vivant. Sa gloire brille plus fort que la nôtre.

Notre capacité à concevoir des outils façonnés pour notre service, nous la tirons de notre nature, elle n’est rendue possible que parce que la façon dont nous sommes fait le permet. Nous ignorons toujours, à notre époque, pourquoi de toutes les espèces qui faisaient partie de notre branche, nous seuls avons survécus. Sans frères semblables, voici comment est née l’humanité, mais forte d’un pouvoir sans équivalents : elle est apparue avec un marteau dans la main et l’entendement nécessaire pour en tirer le plein profit.

Bien plus qu’une espèce sociale, qu’elle n’est devenue que parce que certaines conditions furent réunies, l’humanité est faite d’artisans. C’est la force de ces derniers qui ont porté sa gloire : ils ont bâtis ses armes, élevés ses monuments, fabriqués ses livres, nourrit ses enfants. La maîtrise du feu jusqu’à la conception de la première roue, en passant par la construction de maisons et de murailles, tout, nous le devons à celui qui sait façonner de ses mains. S’il est bien une vérité que, dans notre arrogance, nous n’arrivons pas à assimiler justement, c’est que l’être humain primitif est un organisme optimal. Il est fort d’un esprit de conception et d’une capacité à se nourrir depuis toutes sources.

Le fait que nous soyons aujourd’hui entourés de luxe et de confort nous fait oublier que nos ancêtres les plus lointains ne vivaient peut-être que quelques décennies, mais ils mirent à genoux l’ensemble des prédateurs de la planète, avant même d’avoir découvert la métallurgie. Si nous ne sommes pas la seule espèce à afficher un tel optimum de compétences, nos qualités ont cela de fascinant qu’elles n’ont pas été observées ailleurs, dans le monde vivant. Si d’autres créatures se servent d’outils, ils ne les fabriquent que rarement et restent cloisonné à un univers bâtit sur des normes infranchissables.
Les Hommes d’esprit ont ce grand défaut qu’ils ont bien trop tendance à mépriser ce qui vient de la culture du sol ou de l’ouvrage des mains. Ils aiment à se hisser sur les dix millénaires d’Histoire que leur offre l’écriture. Par elle, ils se disent porteur de la civilisation, sans laquelle ils n’imaginent rien de possible. Cependant, ils oublient bien vite que du côté des gens de l’artisanat, le premier boulanger pétrissait déjà de la pâte il y a une trentaine de millénaires et le tailleur de pierre, lui, faisait déjà son ouvrage cent mille ans avant notre ère. Les métiers de l’esprit sont les derniers nés de la civilisation et non les premiers. Les philosophes, médecins, ingénieurs et autres artistes se hissent sur une légende bien jeune, face à celle des métiers les plus anciens.

Avec cette jeunesse vient l’inexpérience, qui se ressent mais s’efface face aux bienfaits inestimables qu’un tel renouveau assure à ceux qui s’y essayent. L’intellectuel est plus efficace parce qu’il pense ce qu’il fait, mais n’en demeure pas moins hautement primitif, par rapport à l’optimal de sa propre activité3.

Chaque fois que l’on entend les disciples de tel ou tel penseur venir nous vanter sa grandeur, sa gloire éclatante, il nous convient de nous souvenir que l’on avait déjà construit le premier arc, des millénaires avant la fondation de Babylone et que sa renommée est, depuis longtemps, tombée dans l’oubli. Notre espèce se complet dans la mésestimation de ses talents, soit que nous nous imaginions au sommet soit que nous nous pensions au pied. Mais l’évolution est inévitable. Notre compréhension du vivant, du fonctionnement intime de la matière, des lois de la réalité, nous conduit sur un chemin qu’il n’est pas si difficile de prévoir.

Une cellule, fondamentalement, fonctionne comme une sorte de « robot » : elle applique des instructions, qu’il nous est alors possible d’altérer, de commander, de modifier. Elle traite l’information puis réagit aux stimulations en conséquence. Si, aujourd’hui, notre faible compréhension de son fonctionnement nous permet à peine d’interagir avec elle, il n’est pas irréaliste d’imaginer que d’ici un siècle, notre science nous autorisera à concevoir des constructions artificielles entièrement basées sur des cellules vivantes. Un être humain, un arbre centenaire ou une baleine, sont eux-mêmes construits sur la base de milliards de cellules, prouvant qu’un assemblage immense de complexité peut émerger spontanément d’un constituant infiniment petit.

Cette époque venue, notre société connaîtra un développement comme nous n’en avons jamais expérimenté, qui ira bien au-delà de tout ce que nous pourrions observer aujourd’hui. Il en sera fini de l’ère où nous devions construire à la chaine nos machines, depuis un assemblage de matière, dont une partie finie gâchée dans la procédure. Il deviendra, petit à petit, bien plus rentable de faire « naître » nos outils dans des matrices, imprimantes volumétriques d’organismes vivants. Par ce moyen, notre contrôle sur la chaleur, l’usage des ressources nécessaires à l’entretient ou la consommation d’énergie seraient autant de choses aisément maîtrisées, puisque optimales. La construction d’ordinateurs biologiques ou de véhicules de toute taille et de toute forme, structurés autour de cellules vivantes, en viendrait à devenir si aisément productible que la robotique ne serait plus nécessaire à l’industrie manufacturière.

Nos villes basées sur une « graine » artificielle, s’étendraient alors en infrastructures mobiles et biodégradables, au fonctionnement semblable à un immense arbre synthétique. L’opération humaine, désormais inutile à sa conservation. Une structure pourrait s’élever aussi haut que l’autorise la physique, sur une surface aussi étendue qu’il est nécessaire. Les travaux les plus ordinaires en viendraient à être délégués à des drones vivants, sortes d’animaux artificiels sans volonté propre, à la pensée asservie à la préservation de l’écosystème formé.

Le moindre objet du quotidien, la chose la plus insignifiante comme la plus exceptionnelle : tout se trouverait dès lors basé sur la structure du vivant. Libre à nous d’en disposer pour des millénaires ou même d’en changer tous les jours, s’il nous plaît de le faire, car ce qui n’est plus utilisé retourne automatiquement à la biomasse. Chaque arme, chaque machine, serait pour nous comme une extension de notre corps, une propriété de notre organisme auquel elle contribue tel un nouvel organe.

L’idée que nos technologies puissent converger vers le vivant n’est pas si éloigné : c’est même une réalité inévitable. Nos machines sont primitives, nos véhicules sont très simples face à certaines créatures qui demandent pourtant d’être observées au microscope, alors que nos usines n’effectuent pas le millième de ce qu’une algue parvient à accomplir couramment. Rien n’est plus simple que le principe d’une société aux infrastructures biologiques. La vie est notre principale arme, dans notre galaxie : elle a résolu la plupart des problèmes majeurs qui se poseront à nous dans le futur. C’est pourquoi il ne nous est plus nécessaire de tous les démêler à nouveau, ni même de reconstruire ce qui existe déjà.

Nous pouvons l’utiliser, la modifier à notre service afin de nous permettre de nous étendre au-delà de l’atmosphère terrestre. Tout comme nous pouvons nous concentrer sur sa nécessité première : l’extension, en l’usant comme outil pour ce faire. Elle ne nous empêchera pas d’accomplir ce pourquoi elle est faite, pourvu que nous le fassions. Car ce que nous emporterons d’elle, nous l’amènerons là où elle le veut.

Le jour où une « singularité » adviendra, elle ne sera pas technologique au sens où nous l’entendons habituellement, mais biologique : c’est lorsque l’humanité aura maîtrisé et contrôlé le vivant lui-même, à l’échelle atomique. Qu’il sera en mesure de faire fusionner sa propre conscience avec une grande partie de la biomasse terrestre, remodelée à ses besoins, équilibrée selon les nécessités d’une extension dans le cosmos. Nos machines ne seront plus, dès lors, de simples matériaux assemblés en mécanismes, mais des structures fractales de carbone, d’hydrogène, de fer, de bore… Elles seront faites d’organismes complexes, de cellules vivantes artificielles comme naturelles, combinées.

La compréhension que nous avons du monde, notre capacité à l’utiliser pour nous élever et accéder à tous les pouvoirs, est un don précieux. Une faculté que la vie nous a donnée. Nous ne sommes pas et ne serons jamais des dieux mais, notre place dans l’univers est pourtant garantie, en tant que vecteur messager du vivant. Cependant, il convient de ne pas se leurrer sur la façon dont fonctionne le Cosmos. Si la vie le pouvait, elle convertirait l’ensemble de la masse terrestre en biomasse à son usage. Il n’y pas de respect, pas d’harmonie, pas d’équilibre pour ce qui se trouve en dehors du vivant : toute l’énergie disponible, toute la matière, est utilisée à son profit pour lui permettre de s’étendre. Elle grandit, se diversifie, s’adapte et s’insinue jusqu’à contrôler chaque lieu, chaque source de puissance.

S’il se fait une concordance, elle n’est pas issue d’une volonté consciente, mais due au chaos intrinsèque d’un tel système : le vivant obéit aux mêmes règles que le reste du monde réel. Si nous imaginons que ne lui devons rien, que nous pouvons l’utiliser sans rien offrir en retour pour sa survie, ce serait oublier que ce qui ne s’étend pas finit par s’éteindre là où il se trouve. Si nous refusons de payer le prix, nous vivrons certes une vie d’oisiveté, mais nous nous éteindrons sans plus de peine. L’humanité disparaitra de la surface de la terre et la vie donnera naissance à une autre espèce qui, elle, fera ce qui est nécessaire pour la survie de l’écosphère.

Notre volonté de subsister, coûte que coûte, est une assurance que le monde biologique a placé en nous, une part de sa propre nature gravé tel un commandement divin : notre perpétuelle quête d’extension, notre besoin de ressources, sont des moteurs que nous lui devons et qui lui servent en retour pour se renforcer.

Les outils, dont elle nous a offert l’usage, a permis à notre conscience de s’exprimer sur la matière. Nous autorisant une chose impossible aux autres créatures ayant un haut niveau de conscience : la capacité d’enfreindre les règles, de contrôler l’environnement. Tout d’abord, nous apprîmes à tailler les étoffes, puis à entretenir les feux, à modeler les matériaux, à modifier les terrains. Aujourd’hui, nous contrôlons les champs magnétiques, la mécanique des fluides, les forces atomiques. Demain, nous maîtriserons la vie à l’échelle cellulaire. Puis un jour, très longtemps dans l’avenir, nous aurons permis à chaque étoile de devenir un organisme vivant.

Mais pour sa gloire seule, car nous sommes son outil, nous faisons partie d’elle.

  1. Pour illustrer ces propos, prenons un logiciel de génération de fractales, tel qu’Apophysis et Chaotica, en 2D ou Mandelbuster, en 3D. Quelques minutes seulement à s’essayer aux variables suffisent à générer des flocons de neige, des chambres à bulle, des arbres, des montagnes, des nuages, et une infinité d’autres structures du Monde. Tout cela, en altérant un principe élémentaire ne représentant pas plus de quelques octets de données.
  2. Il est amusant de voir comme toutes les œuvres de science-fiction pointent la fragilité du biologique, sachant qu’aucune machine construite de main humaine n’a jamais dépassé deux siècles de durée de vie, là où il se fait des milliers d’espèces qui y parviennent.
  3. Tous les Russell, les Wittgenstein, les Einstein, sont semblables aux premiers tailleurs, boulangers et potiers : qui se souvient encore du nom de ces grands inventeurs, aujourd’hui ? Où sont donc les paragraphes dédiés dans nos livres à la vie de ceux qui ont, pourtant, transfiguré nos cités au-delà de ce que tous les rois à venir ne pourront jamais faire ? Perdus, oubliés, disparus ! Il n’y a plus un nom dont nous pourrions nous souvenir. La grandeur de l’humanité est décidément bien fragile, pour qu’il ne suffise que d’une centaine de millénaire pour en venir totalement à bout. Alors celle de la France, pensez donc…
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  • Je suis d’accord avec tout le début de l’article mais j’ai bien peur que vous vous égariez à la fin.

    Mon désaccord commence quand vous faites l’amalgame entre le principe de la nature (la structuration spontanée) et la perception que nous en avons. Nous percevons la nature d’une façon extrêmement limitée par le fait que cette perception n’a qu’un but utilitaire : nous permettre d’interagir avec celle-ci dans son état actuel. Par exemple, l’organisation sociale est une construction de la nature qui augmente nos chances de survie – mais nous ne la maîtrisons pas car nous la percevons mal.

    Nous sommes adaptés pour comprendre, manipuler, organiser les objets physiques parce que nos sens de la vue, du toucher et les représentations mentales des objets sont câblées dans nos cerveaux. Nous sommes beaucoup moins équipés pour comprendre l’organisation sociale car la nature n’a pas atteint ce degré de sophistication qui serait de donner à une espèce les outils pour la contrôler. Alors cette organisation sociale fait partie de la nature – et c’est un contre-sens de considérer que la nature s’arrête à ce que nous percevons clairement – mais elle représente aussi la limite de ce que nous pouvons maîtriser.

    Et Dieu sait combien de niveaux d’organisation la nature est capable de créer au dessus du niveau de l’organisation sociale. On ne peut pas plus en avoir l’idée qu’une bactérie pourrait comprendre le concept de saisir un objet.

    Votre conception du vivant est donc déjà biaisée (arbitrairement limitée à une organisation biologique). Mais en outre vous vous contredisez entre le début où vous soulignez le peu de maîtrise et de compréhension que nous avons de la nature et la fin où vous imaginez que l’humanité pourrait plus ou moins prochainement dans son état actuel reproduire, organiser et veiller à la destinée de la nature. Une autre contradiction est de définir la nature par rapport à notre perception et notre intérêt, et de lui donner un sens au delà de cette définition.

    Il existe 2 infinis : l’infini dans le détail et l’infini dans l’étendue. Et bizarrement l’homme a toujours cru que sa connaissance atteignait ces 2 extrêmes et qu’en conséquence il pouvait établir des lois pour gérer le monde.

  • « S’il nous est encore impossible d’affirmer que tout être est vivant, il est en revanche tout à fait juste d’affirmer que tout ce qui vie est obligatoirement un être. »

    @ l’auteur: ceci me paraît incohérent, ce ne serait pas l’inverse que vous vouliez dire? Un être est forcément vivant, en revanche, ce qui vit n’est pas forcément un être, par exemple, un arbre, c’est vivant, mais de là à dire que c’est un être…

    Pour le reste je suis heureux de lire en fin quelqu’un qui remet le génie humain au niveau où il est réellement, face à l’efficacité admirable de la nature. Parler de singularité biologique vs singularité mécanique est aussi très intéressant.

  • Pas mal cet essai de philosophie qui tourne à la science fiction.

  • La « Nature », moi, je ne connais pas!
    De deux choses, l’une: ou l’humain fait partie de la nature (ce qui me semble raisonnable) et alors il peut difficilement parler de quelque chose qui l’englobe, puisque déjà incapable de se connaitre lui-mêrme,
    soit nous n’en faisons pas partie et c’est donc une facilité hypocrite du discours particulièrement prétentieuse puisqu’une bactérie (disons quelques unes) sont capables de nous abattre!
    Maintenant je ne nie pas que « l’ingénierie cellulaire » fait des progrès qui débouchent sur de grands espoirs. De là à imaginer l’avenir, on entre dans la poésie.

    • Le propre des fractales, c’est qu’elles nécessitent l’usage de nombres complexes dans leur élaboration.

      Par définition mathématique, un nombre complexe est un ensemble de deux choses opposées, soit une partie imaginaire et une partie réelle.

      L’analyse des structures fractales aboutit nécessairement à constater des contradictions: l’humain fait partie de la nature ET l’humain ne fait pas partie de la nature.

      • Mais on peut dire aussi que la nature fait partie de l’humain mais n’en est qu’une partie. Si vous supprimez l’humain, plus personne ne se préoccupera de la nature, mais en revanche l’humain a d’autres préoccupations que la nature.

        Il est impossible d’envisager l’humain sans la nature, mais placer la nature au dessus de l’humain est la pire des monstruosité qu’à pu produire l’idéologie humaine … et on entend cette monstruosité répétée quotidiennement.

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