L’Ère des robots : transition à hauts risques

Quelles répercussions aura la révolution robotique sur nos vies ? Une perspective historique peut nous permettre de les imaginer.

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L’Ère des robots : transition à hauts risques

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 18 mars 2015
- A +

La Révolution industrielle a mis un siècle et demi pour remplacer 50% de la population active par des machines. La révolution robotique qui nous attend va remplacer près de la moitié de la population active par des machines en vingt ou trente ans. Un bouleversement potentiellement catastrophique.

Par Philippe Fabry.

Robby the Robot - Credits JD Hancock (CC BY 2.0)
Robby the Robot – Credits JD Hancock (CC BY 2.0)

 

Le toujours excellent h16  a publié récemment un article consacré à l’arrivée très prochaine de « l’ère des robots » , à l’occasion duquel il fait tout à la fois un point sur les progrès attendus pour le demi-siècle à venir, et rappelle cette vérité économique essentielle qui veut que, si de nombreux emplois disparaîtront du fait de l’automatisation robotique plus rentable, la main d’oeuvre et les capitaux ainsi libérés permettront de créer moult nouvelles activités et emplois, selon le principe de la fameuse destruction créatrice de Joseph Schumpeter.

La perspective, certes, est enthousiasmante, et la logique nous assure que la destruction créatrice fonctionne pour le mieux. Cependant de tels bouleversements pourraient être empêchés de tenir toutes leurs promesses étant données les tensions sociales qu’ils pourraient engendrer. Je ne partage donc que partiellement l’enthousiasme d’h16. Non pas que je doute du mécanisme de la destruction créatrice et de la capacité intellectuelle d’adaptation et d’innovation de l’homme, mais je doute de la capacité de nos sociétés à encaisser un bouleversement aussi brutal sans basculer dans l’hystérie politique, et transformer le rêve en cauchemar avant qu’il n’ait le temps de se réaliser.

Voici le problème : si la capacité des humains à créer de nouveaux emplois pour gagner leur vie à ceux qui seront remplacés par des robots, et à former les individus de manière à ce qu’ils soient aptes à exercer des activités nécessitant des qualifications importantes, me paraît indiscutable, la difficulté risque de se poser au plan du timing. En effet, dans la destruction créatrice, destruction et création ne sont pas exactement simultanées, et plus la destruction est massive et systématique, plus le système a des risques d’être déstabilisé, faute de pouvoir la compenser rapidement et assez complètement par la création. Une révolution comme la révolution robotique constituera une telle phase de destruction massive et systématique, comme il y en a très peu dans l’Histoire.

Ma connaissance de l’Histoire mondiale n’est pas assez universelle pour dire si c’était la seule à s’être produite, mais la seule que je connaisse est celle des IIe-Ier siècles avant notre ère, qui affecta le monde romain. À partir de la fin de la Deuxième guerre punique, à la fin du IIIe siècle avant notre ère, l’expansionnisme romain se fit à un rythme exponentiel : le territoire contrôlé par Rome doubla au IIe siècle et doubla encore au Ier, et cet expansionnisme inonda l’économie romaine d’esclaves, par millions. Au Ier siècle avant notre ère, la population d’Italie romaine comptait cinq millions d’individus libres et deux millions d’esclaves (d’après Paul Veyne), un nombre décuplé par rapport à la situation prévalant avant la Deuxième guerre punique. D’autres estimations donnent un nombre d’esclaves équivalent ou supérieur à la population libre.

La plupart des prolétaires ou petits propriétaires terriens furent remplacés dans leur activité, de manière soudaine, par des esclaves beaucoup plus rentables.

Laissant de côté le problème moral de l’esclavage, il faut constater qu’en bonne logique économique, la libération massive de capital et de main d’œuvre aurait dû amener un progrès économique, une création répondant à la destruction. Les Romains étaient un peuple industrieux, ils en étaient capables : ils avaient inventé le pressoir à huile, l’arche en plein cintre, le béton. Leur génie en matière de machineries, grues et échafaudages en tous genres, leur avait permis de développer des engins de siège restés célèbres : catapultes, scorpions, tours mobiles. Par ailleurs, au plan théorique, les Anciens ne manquaient pas d’inventivité : on se souviendra que Ctésibios d’Alexandrie, au IIIe siècle avant notre ère, avait inventé le système hydraulique à la base de ce qu’on trouve aujourd’hui sur toutes les portes d’immeubles sous le nom de groom ; ainsi que le piston, le clavier et les premiers automates fonctionnels. La machine d’Anticythère, que l’on date de plusieurs siècles avant notre ère, montre l’habileté des Anciens à mettre au point des engrenages complexes en métal. Deux siècles après, Héron d’Alexandrie inventait la première machine à vapeur, la fameuse éolipyle, et suggérait un système d’ouverture automatique de portes, fonctionnant à la vapeur.

Aussi bien les Gréco-romains ont-ils fini par mettre au point un certain nombre d’innovations majeures : à la fin du Ier siècle de notre ère apparut le moulin à eau, et à la fin du IIe siècle le premier système de bielle-manivelle, transformant un mouvement circulaire en mouvement latéral.

Mais en vérité l’Antiquité ne tira pas grand profit de ces inventions, qui ne furent utilisées en masse qu’à partir du Moyen Âge, voire après la Renaissance. Et pourtant, dès leur apparition, leur intérêt était manifeste : au IIe siècle, le moulin à eau d’allure industrielle de Barbegal produisait 4,5 tonnes de farine par jour ; à Hiérapolis, en Turquie, la scierie mécanique, combinant scie, bielle-manivelle et moulin à eau, fonctionnait sur le même principe que celles qui fleurirent des millénaires plus tard (il me revient en mémoire celle de Walnut Grove où travaille Charles Ingalls dans La petite maison dans la prairie), et ce dès le IIIe siècle, et il semblerait que le mécanisme en ait été connu et employé en Suisse, près de Bâle, dès le IIe siècle ; ces scies d’une technologie de pointe, à l’époque, étaient employées pour découper non le bois, mais la pierre. Mais voilà : il fallut attendre le XVe siècle pour que l’association du moulin à eau et de la soufflerie permette aux fourneaux des forges d’atteindre des températures plus élevées et de commencer à faire d’importants progrès en métallurgie, le XVIIe siècle pour que Denis Papin redécouvrît, non pas l’eau chaude, mais la vapeur et ses potentialités mécaniques, et le XVIIIe siècle pour que, combinant tout cela, l’homme européen se mit en route vers la révolution industrielle.

Pourquoi fallut-il attendre deux mille ans pour que ces progrès soient faits ? Certes, il manquait aux Anciens le charbon, combustible bien plus efficace que le bois, ainsi que des métaux assez solides et la fabrication de joints, mais même en l’absence de maîtrise de la vapeur, la simple énergie hydraulique n’a guère été exploitée. Est-ce une simple question de jugeote, personne n’ayant pensé durant plus de mille ans à associer une soufflerie à un moulin à eau pour augmenter les températures de chauffe des fourneaux ?

Je ne pense pas : cela n’explique pas la faible diffusion des inventions proprement révolutionnaires dont j’ai rappelé l’existence (et en considérant que cette faible diffusion n’est pas une erreur liée à l’absence temporaire de plus nombreuses découvertes archéologiques). Logiquement, même sans aller plus loin dans le progrès technologique, dans un premier temps, les machineries sus-citées auraient dû se multiplier, par centaines, dans tout le monde romain ; les usages faits de ces machineries auraient dû se diversifier.

Mais non.

D’aucuns ont tenté d’expliquer la « panne » technologique par une sorte d’incapacité des Anciens à penser le progrès, enfermés qu’ils auraient été dans une vision cyclique du monde qui n’aurait été dépassée, par la suite, que par le christianisme et sa conception linéaire de l’Histoire. Cette considération absolue de la mentalité antique est complètement dénoncée par les nombreux progrès techniques, romains notamment, des siècles précédents, mais il semble bien que le monde antique tardif ait développé une mentalité entravant l’innovation.

Cette mentalité, je l’ai déjà évoquée dans mon livre sur Rome : le régime et la société impériaux étaient réfractaires au progrès. L’empereur Vespasien refusa une invention, révolutionnaire selon Suétone, permettant de transporter à moindre frais des colonnes de pierre pour les temples du Capitole. L’empereur paya l’ingénieur pour qu’il ne dise rien à personne et détruisit les plans, afin que les ouvriers des chantiers impériaux ne perdent pas leur travail. Ce type de décision, horrifique pour tout amoureux du progrès technique, était cohérent avec la nature même du régime impérial, liée à son apparition.

robots rené le honzecEt c’est là que j’en reviens à la crise socio-économique des IIe-Ier siècle, origine de l’Empire. Économiquement parlant, l’arrivée massive des esclaves, dans une proportion inédite dans toute l’histoire antique, fut un véritable bouleversement : tous les marchés furent impactés simultanément. Crassus, l’homme le plus riche de son temps, avait pour part non négligeable de son activité le commerce d’esclaves ; cela ne se limitait pas à de l’achat pour revendre : Crassus achetait des esclaves, les faisait former à tout un tas de tâches diverses, de l’ouvrier en bâtiment au scribe lettré, et les vendait ou les louait ensuite, répondant à peu près à toutes les demandes de service imaginables. Dans l’Italie romaine, tout ce qui pouvait être fait par un homme libre pouvait être fait aussi bien et moins cher par un esclave – certes il a été suggéré que la productivité des esclaves était moindre que celle des hommes libres, mais la faiblesse de leur coût compensait largement cela.

Les hommes libres d’Italie romaine, de manière rapide (quelques décennies) massive (proportion d’esclaves dans la population d’Italie multipliée par dix en un siècle) et systématique (une majorité des activités professionnelles touchées) perdirent leur travail. Une petite minorité devint fabuleusement riche. Une partie de la population sauva son activité en achetant des esclaves pour faire son travail à sa place, et lorsque des artisans avaient des ouvriers, ils s’enrichirent même un peu en les remplaçant par des esclaves. Une grande partie de la population fut tout simplement ruinée : celle qui, au moment de cette révolution, n’avait aucun capital (les prolétaires) ou dont le capital perdit subitement toute valeur (les petits propriétaires terriens incapables d’exploiter la terre de manière aussi rentable que les grands exploitants latifundiaires, même en utilisant des esclaves).

Ce bouleversement économique eut des conséquences politiques graves : le bouleversement fut trop rapide, trop massif et trop systématique pour que les structures économiques s’adaptent et que la destruction créatrice ait le temps de faire son effet. Un si grand nombre de mécontents apparut en un temps si court que les répercussions politiques furent plus rapides que l’adaptation du marché : à partir de la deuxième moitié du IIe siècle avant notre ère, on commença à procéder à de la redistribution publique, qui vira assez rapidement à l’assistanat. Ces redistributions donnèrent à l’État romain un pouvoir de plus en plus grand, tel qu’il n’en avait jamais eu jusque là, favorisant l’explosion du clientélisme politique.

Si l’on doit résumer, le bouleversement économique et politique eut lieu ainsi : l’afflux d’esclaves priva une majorité d’hommes libres de leurs emplois tandis que ceux qui avaient les moyens d’investir dans ce marché s’enrichissaient considérablement. Cette divergence économique brutale fut compensée par le recours massif à la redistribution publique, qui produisit une société d’assistés, s’occupant par des loisirs publics, perdant complètement la culture du labeur qui avait été celle des Romains durant des siècles. Tel fut le pacte social originel de l’Empire : une population admettant la suprématie de l’État à condition de se voir attribuer sa subsistance gratuitement.

Le résultat de ceci fut que, lorsqu’un ou deux siècles plus tard apparurent des innovations techniques formidables, elles ne suscitèrent pas un intérêt énorme, et ce bien que l’esclavage fut alors en recul du fait des affranchissements nombreux et de la diminution de l’apport des marchés par conquêtes : la main d’œuvre servile se raréfiant elle devenait moins rentable. Le souci du nouveau pouvoir impérial, désormais en place, n’était  pas l’innovation mais la permanence des rentes.

En bref, et c’est la première conclusion que je souhaite présenter, le bouleversement économique qui affecta le monde gréco-romain avec l’inédite massification de l’esclavage entraîna une mutation politique trop rapide pour permettre à la destruction créatrice de fonctionner. Technologiquement, le monde romain se figea pratiquement, et lorsque le génie humain produisit des chefs d’œuvre çà ou là, à Barbegal, à Augusta Raurica ou à Hiérapolis, ils ne firent pas école, car le système politique n’était plus encourageant ; la liberté s’était trop éteinte, et son extinction devait encore s’accélérer à partir de ce IIe siècle qui voyait apparaître des innovations si prometteuses.

Et c’est là la raison de mon inquiétude quant à la transition vers l’ère robotique : économiquement, la multiplication des robots et leur adaptation très rapide et simultanée à tout un tas de tâches pourrait bien avoir des effets similaires au développement exponentiel de l’esclavage dans la Rome républicaine tardive, suivant le scénario suivant :

1) En quelques décennies, en un grand boom de la robotique, les robots vont remplacer massivement les humains dans les emplois où ils restaient nécessaires sur les chaînes de montage des usines, mais aussi dans le transport et, de plus en plus, dans un grand nombre d’activités intellectuelles La population active sera impactée avec une violence inégalée depuis, à ma connaissance, la crise du monde gréco-romain susdite. Certaines études laissent à penser que, en France, trois millions d’emplois pourraient disparaître du fait de la robotisation d’ici 2025. Aux États-Unis, on estime que 47% des emplois pourraient être confiés à des ordinateurs d’ici 20 ans. Le phénomène sera tellement massif et systématique qu’une grande partie des individus ainsi exclus du monde du travail n’auront aucune chance de trouver de nouveaux emplois, car les progrès des ordinateurs iront plus vite que leur propre capacité de formation et d’innovation : aussitôt formés à un nouvel emploi, l’on s’apercevra bien souvent qu’un ordinateur est également devenu capable de l’exercer, mieux et moins cher

2) La proportion d’exclus sera telle dans nos sociétés que cela aura un impact politique immédiat. En effet, la distribution de la richesse ne peut guère s’exercer que de trois façons : par le marché des capitaux, par le marché du travail, ou par la coercition politique. Dans la situation économique dont nous parlons, toute la proportion de la population qui n’aura pas ou trop peu de capital pour vivre de ses investissements, et pas d’accès non plus au marché du travail en raison de la progression robotique, n’aura plus comme levier que la redistribution par coercition politique. Et, puisqu’elle sera nombreuse, elle l’obtiendra. Et le seul remède politique qu’un État est capable de proposer sera soit de bloquer les progrès techniques en interdisant le remplacement d’humains par des robots, afin de redonner accès au marché du travail, soit de redistribuer la richesse des détenteurs et exploitants de robots vers ceux qui n’en auront pas, par coercition directe.

3) Le résultat sera un accroissement énorme de la sphère d’intervention de l’État dans l’économie, et la création d’une société d’assistés ; cela sera moins immoral que lorsque les exploités étaient d’autres humains, mais tout aussi néfaste au plan du respect du capital, du droit de propriété,  de la libre entreprise et de la culture d’innovation

Nous assisterions donc à l’apparition d’une sorte d’URSS mondiale, telle que je la redoutais dans mon livre. Ce ne serait pas une ère de paix et de prospérité, avec une humanité vivant dans l’abondance, soignée par ses robots. Un État très puissant, même s’il est riche et n’a pas de problème à faire vivre sa population dans l’opulence, sera l’objet de luttes de pouvoir, de conflits entre factions ; et d’autre part, l’innovation en sera pratiquement absente, se mettra en place une économie de rente stérile au plan du progrès technologique, déréglée par un système des prix faussé. Les conséquences, à long terme, seraient les mêmes que d’habitude face à un État planificateur : les pénuries, les soulèvements, l’éclatement, la féodalisation, la régression technologique.

Certes, l’on m’opposera probablement ce fait que la Révolution industrielle n’a pas conduit à de telles extrémités, que la destruction créatrice, jusqu’à maintenant, a fait son ouvrage.

Oui mais : contrairement à la sensation que l’on a, la Révolution industrielle n’est pas allée si vite que cela. En France, la population vivant de l’agriculture en 1789 représentait 66 % de la population totale. Ce n’est qu’en 1880 que ce pourcentage est passé en-dessous des 50%, en 1950 en dessous des 25%, en 1960 en dessous des 20%. Il a donc fallu plus d’un siècle et demi pour remplacer 50% de la population active par des machines ; temps pendant lequel, au fil des générations, les populations ont été formées, qualifiées, et les activités professionnelles demeurant exclusivement humaines se sont développées.

La révolution robotique qui nous attend va remplacer près de la moitié de la population active par des machines en vingt ou trente ans. La même proportion, cinq à sept fois plus vite. La brutalité de la mutation à venir est sans commune mesure ; je ne vois de précédent historique, au risque de me répéter, que dans le développement exponentiel de l’esclavage dans les deux derniers siècles de la République romaine. Le marché du travail et de la formation n’auront pas le temps de s’adapter avant que les tensions sociales provoquées ne débouchent sur des mutations politiques néfastes.

Voilà mon terrible pronostic.

Étant posé, j’imagine la réaction de mes lecteurs : mais alors, que faire ?

Il ne semble pas y avoir grand-chose à faire. La réaction possible la plus évidente serait de freiner le progrès pour laisser le temps à la société de s’adapter. Mais, outre le fait que ce ne serait guère moral ni enthousiasmant que de nous priver d’un progrès immédiat, cela ne serait faisable que par l’État. Or le problème final de cette évolution que j’entrevois est précisément la progression considérable de l’interventionnisme étatique. Créer le problème n’est pas un moyen de l’éviter. Il y a donc de quoi se sentir piégé.

Mais au vrai, il y a une solution. Elle a l’avantage des solutions libérales : elle permet d’éviter cette progression de l’État, cet asservissement. Elle a aussi l’inconvénient de toutes les solutions libérales : elle ne peut s’imposer, elle doit être mise en œuvre spontanément. On ne peut que la promouvoir, non la contraindre.

Cette solution, c’est la charité, libre et volontaire, de ceux qui profiteront du bouleversement et s’enrichiront fortement. En effet, je notais plus haut qu’il n’y a que trois façons de distribuer la richesse : par le marché du travail (pour ceux qui y ont accès), par le marché des capitaux (pour ceux qui en ont) et par la coercition politique. Mais il y en a une quatrième : par le don, et ce que les historiens ont appelé l’évergétisme. Pour éviter que les gens qui seront nécessairement exclus par la mutation à venir ne se jettent dans les bras de l’État, et que celui-ci ne se jette à son tour, prédateur, sur les capitalistes créateurs de richesse et innovants, il faudra que ces capitalistes, d’eux-mêmes, se lancent dans des entreprises philanthropiques systématiques et massives, mais exclusivement volontaires, afin de prévenir le risque de recours à l’État et de basculement politique dans l’autoritarisme planificateur. Ainsi, le temps qu’apparaissent de nouveaux modes de travail, de nouvelles perspectives professionnelles pour les exclus de la mutation économique, la société serait maintenue à l’abri de ce risque de centralisation étatique totalitaire.

Ce n’est que de cette manière, me semble-t-il, que la liberté aura une chance de survivre aux implications sociales et politiques de la transition économique robotique. Et dans le même temps, ce sera une occasion historique de montrer qu’une telle transition ne nécessite nullement d’être « pilotée » par l’État.

« Et Kouang s’en alla, s’arrachant la barbe et criant : Ô Fô ! ô Pê ! ô Lî ! et tous les dieux monosyllabiques et circonflexes du Cathay, prenez en pitié votre peuple ; car il nous est venu un empereur de l’école anglaise, et je vois bien qu’avant peu nous manquerons de tout, puisque nous n’aurons plus besoin de rien faire. » Frédéric Bastiat, Conte chinois

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  • Les riches peuvent pratiquer la charité (ce qui est très bien) mais aussi, tout simplement, dépenser leur argent. Si j’emploie un jardinier, j’ai créé un emploi (même si c’est l’emploi d’un technicien qui conçoit des robots jardiniers). Si je vais au resto, j’ai aussi créé une fraction d’emploi.
    D’autre part, cette richesse ne sera que temporaire, tant que l’Etat n’empêchera pas la compétition de faire son oeuvre. Les prix diminuront encore plus vite, et il suffira de travailler une semaine par mois pour vivre correctement.
    Si bien sûr, l’Etat ne fourre pas ses dros doigts dans cex merveilleux engrenages.
    Dans la Rome antique, c’était le problème : les propriétés étaient distribuées plus par faveur politique que par autre chose, ainsi que les esclaves. Crassus était surtout devenu riche grâce à ses relations, il me semble.
    Tandis que maintenant, n’importe qui peut acheter un robot industriel performant et facile à utiliser pour 20k, et ce prix diminue chaque année.
    Je suis persuadé que tout ira bien, tant que nous ne basculerons pas dans un système complètement socialiste.

    • L’argument du technicien de robots jardiniers ne tient pas : il n’y aura pas un technicien créan des robots-jardiniers pour un ex-jardinier, sinon la révolution robotique n’en serait pas une et n’aurait aucun avantage économique.

      Les métiers qui remplaceront vraiment ceux détruits n’existent pas encore et sont à inventer. Les paysans de jadis n’ont pas été remplacés par des fabricants de tracteurs, mais surtout par des plombiers, des électriciens, des ouvriers de l’automobile, des agents des télécommunications, du rail, etc. Cela sera fait, mais cela prend un certain temps qui est généralement supérieur à celui qu’il faut pour détruire les emplois anciens. C’est dans le différentiel de temps que se situe le problème, c’est là que l’Etat est susceptible d’intervenir et d’empêcher la compétition de faire son oeuvre. Et il le fera facilement, dans le laps de temps susdit, si la proportion des exclus (temporaires) du progrès est très importante et qu’ils n’ont pas d’autre recours que l’Etat.

      • Comme je le disais, le fait que tout se passe bien est lié au fait que l’Etat ne joue pas avec l’économie, donc je vous rejoins. Sauf que je pense que le différentiel de temps sera davantage un pretexte qu’une réalité pour que l’Etat intervienne encore davantage.

    • « Les riches peuvent pratiquer la charité (ce qui est très bien) mais aussi, tout simplement, dépenser leur argent. »

      Comme je l’ai déjà expliqué dans les articles précédents, dans la situation où nous sommes, c’est à dire c’elle d’une économie mondiale saturée de dettes, les bénéfices tirés des gains de productivité permis par la mécanisation peuvent très bien être affectés à du désendettement. Comme l’essentiel de la dette ne repose pas, aujourd’hui, sur de la rétention de pouvoir d’achat mais sur de la création de monnaie bancaire, l’extinction d’une dette ne se traduit pas par un transfert de pouvoir d’achat, mais par une diminution du volume de monnaie et de quasi-monnaie, et l’appréciation de la valeur de ladite monnaie.

      Les théoriciens du chartalisme ont raison de dire que le remboursement des dettes met en danger les économies « modernes » (c’est à dire chapeautées par des banques centrales). Ils ont seulement tord de croire qu’on peut bricoler le système pour le sauver de cette faille monstrueuse.

      Vous ou MichelO pouvez être persuadé que tout ira bien. L’histoire nous abreuve pourtant d’exemples qui poussent à la prudence et à la prévoyance, des prolétaires de l’antiquité Romaine aux artisans Luddites. « Ayez confiance dans le marché », c’est un slogan perdant à tous les coups. Le marché ne fonctionne pas grâce à la confiance, il fonctionne grâce à l’interaction prudente de personnes responsables et prévoyantes. Et les irresponsables, les imprévoyants (du genre de ceux qui se laissent surprendre par l’arrivée de robots plus productifs qu’eux), payent chèrement leurs erreurs. Un libéral responsable, aujourd’hui, ne devrait pas dire « vive les robots » mais « attention aux robots ».

      En cela, je félicite M Fabry de tirer ce débat vers le haut en lui donnant de la profondeur historique, aussi discutable que soit sa démonstration.

      Oui, par exemple, les Romains connaissaient le charbon et l’ont exploité autant que faire se peut. C’est justement devenu rapidement impossible à cause des inévitables problèmes d’inondation qui se présentent chaque fois qu’on creuse quelque part. Un problème qui n’a été résolu qu’au 18ème siècle grâce à l’invention de la pompe à eau à vapeur, et dont la résolution marque le début de la révolution industrielle.

      • Les Romains exploitaient le charbon-minerai ? Je l’ignorais.

        D’autant plus regrettable pour le progrès antique : avec les idées de Ctésibios et Héron, il y avait probablement de quoi la bricoler plus tôt, cette pompe à vapeur !

        • https://en.wikipedia.org/wiki/History_of_coal_mining#Early_history

          Early coal extraction was small-scale, the coal lying either on the surface, or very close to it. Typical methods for extraction included drift mining and bell pits. As well as drift mines, small scale shaft mining was used. This took the form of a bell pit, the extraction working outward from a central shaft, or a technique called room and pillar in which ‘rooms’ of coal were extracted with pillars left to support the roofs. Both of these techniques however left considerable amount of usable coal behind.

          Archeological evidence in China indicates surface mining of coal and household usage after approximately 3490 BC. [4]

          The earliest reference to the use of coal in metalworking is found in the geological treatise On stones (Lap. 16) by the Greek scientist Theophrastus (c. 371–287 BC):

          Among the materials that are dug because they are useful, those known as coals are made of earth, and, once set on fire, they burn like charcoal. They are found in Liguria… and in Elis as one approaches Olympia by the mountain road; and they are used by those who work in metals.[5]

          The earliest known use of coal in the Americas was by the Aztecs who used coal for fuel and jet (a type of lignite) for ornaments.[6]

          In Roman Britain, the Romans were exploiting all major coalfields (save those of North and South Staffordshire) by the late 2nd century AD.[7] While much of its use remained local, a lively trade developed along the North Sea coast supplying coal to Yorkshire and London.[7] This also extended to the continental Rhineland, where bituminous coal was already used for the smelting of iron ore.[7] It was used in hypocausts to heat public baths, the baths in military forts, and the villas of wealthy individuals. Excavation has revealed coal stores at many forts along Hadrian’s Wall as well as the remains of a smelting industry at forts such as Longovicium nearby.[citation needed]

  • Je ne comprends pas ce pessimisme. Vous semblez avoir cette vision socialiste du travail en quantité finie, dont les robots vont déposséder les humains à leur grand dam. Vous nous annoncez une invasion comme celle des Huns ou des sauterelles. Vous nous dites que les travaux pénibles ont l’intérêt d’occuper des minus qui ne seraient capables de rien faire d’autre. Et vous concluez qu’il va falloir asservir la population qui aura été libérée de ces tâches pénibles à la charité de ceux qui en auront tiré des profits financiers. Je ne suis pas d’accord. Chacun, à son échelle, va tirer avantage de la robotisation, qu’il soit sorti d’une grande école ou marin-pêcheur. Chacun vivra mieux demain qu’hier, les robots ne lui prendront rien et lui donneront beaucoup. Et chacun, par lui-même, décidera quoi faire de cette liberté nouvelle. Pas besoin de créer un plan robots, un monsieur robotisation, une tradition d’aide aux victimes de robots, tout s’arrangera tout seul sans qu’on ait besoin de s’en tracasser.

    • Mon pessimisme est vis-à-vis de l’Etat, pour qui une évolution un peu rapide est toujours l’occasion de mettre ses gros doigts partout. Alors un grand bouleversement, vous imaginez…

      Je ne dis pas qu’il faut asservir les gens à la charité, simplement aider les humbles à amortir le choc de la transformation, afin que leurs difficultés ponctuelles ne soient pas le prétexte à une intervention de l’Etat qui, elle, sera permanente.

      Au reste, c’est le discours que tenait Thatcher parallèlement à ses réformes : vous qui réussissez, soyez charitable afin que ceux de l’autre camp ne fassent pas un retour en force.

      • Bonjour ,

        si on « permettait » aux « humbles  » d’avoir le même accès aux études et à d’autres choses que les personnes mieux placé la société s’éleverait d’elle même .

    • « Je ne comprends pas ce pessimisme. »

      Normal, vous êtes adepte de la pensée magique. Une pensée magique bien moins nuisible que celle des socialistes, mais pas plus convaincante pour un esprit raisonnable.

  • le fantasme du robot , ha ha ha, savez vous que les robots existent déjà et qu’ils profitent essentiellement aux pauvres : ils s’appellent RSA, Allocations, APL , Prime de noël , Subvention etc
    donc , où est le problème ?

  • En complément à cet article, mon dernier billet de blog sur la fusion nucléaire promise dans dix ans par Lockheed Martin.

    http://historionomie.canalblog.com/archives/2015/03/17/31723672.html

    • cette découverte n’a pas été faite au Mexique mais dans la zone 51 au milieu d’un tas d’épaves d’ovnis …..a boire avec modération 🙂

  • Bonjour,

    j’ai lu avec attention et un petit sourire votre article , en fait , vous restez dans la vision que l’être humain doit forcement travailler pour gagner sa vie , changeons un instant cette vision juste un moment allons plus loin :

    Un société où les robots accompliraient toutes les tâches pourraient permettres aux êtres humains de pouvoir développer bien d’autres choses , d’avoir du temps pour eux et c’est , selon moi, là où le capitalisme ou autre visions basée sur l’argent n’aurai simplement plus lieu d’être?
    disons que tout le monde peut accéder et ne soient pas obnubilés à posséder des objets que tous aient accés au meilleurs , sans devoir aller regarder dans son porte monnaie ce qui va lui en coûter pour y accéder , je pense que cela serait peut être aussi une cinquième solution à envisager… bien sûr , on me dira: eh !! faut arrêter de rêver version bisounours!!! ( m’enfous ) mais je pense que certains conditionnements nous ont fait justement oublié beaucoup de chose , nous sommes des animaux sociaux avant d’être des consommateurs et cet argent est une très astucieuse façon dans un certain sens , de contrôler la société en priviligiant certains et en conditionnant d’autres pour que cela marche ( des génies , je vous dis)
    Après bien sûr, on peux tout à loisir critiquer les parasites mais tout est critiquable selon la place où l’on se trouve ..;

    l’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne 😉

    • La question n’est pas dans le fait de devoir travailler pour vivre, elle est dans le mode de distribution des ressources.

      • Bonjour,

        Merci pour votre réponse 🙂 .

        Je proposais juste une vision qui serait possible avec une société qui mettrait l’être humain au centre de ses préoccupations ,selon moi , le progrès doit être pensé dans ce sens et ne pas servir à priviligier certaines d’entre eux .d’où mon commentaire sur le fait que si les humains ne devaient plus vivre pour travailler mais que les robots puissent les libérer de toutes ces tâches sans cette nécessité de devoir toucher de l’argent pour vivre . Le progrès ferait un grand bond humainement parlant ( j’ai le droit de rêver) 🙂
        Concernant le mode des distributions des ressources , on pourra en discuter des heures ce sera une pure perte de temps sachant que ces dernières sont contrôlée de mains de maitres 😉

        Je vous souhaite une excellente journée

        • Réfléchissez deux secondes avant d’écrire …
          Une société est un organe inhumain, qui ne sait gérer que des choses. Pour mettre  » l’être humain au centre de ses préoccupations », la première chose qu’elle doit faire c’est de transformer l’Homme en chose. Après quoi l’Homme est mort.
          Magnifique projet, n’est-il pas ?
          C’est pas le votre ? mais si, malheureusement pour vous, c’est bien le résultat inévitable de vos bons sentiments.

    • Nous sommes des consommateurs avant d’être des êtres sociaux :
      Nous sommes des consommateurs comme tout être vivant doit emmagasiner de plus en plus d’énergie afin de survivre et de se développer.

      Un brin d’herbe consomme, une bactérie consomme. Nous consommons.

      Tout les progrès humains n’ont eu qu’un seul but : l’économie d’énergie. De la force humaine à la force animale. De la vapeur au pétrole. De la calculette au super-ordinateur.

      Toujours plus de consommation pour moins d’énergie dépensée. Stopper l’évolution, l’innovation, le progrès, c’est sacrifier des millions d’êtres humains.

      Ceci uniquement pour répondre à Harfang.

      Mais le débat sur les robots est un vrai questionnement. Merci à l’auteur pour ce point de vue solidement argumenté.

  • C’est très bien ces robots, ainsi les CGTistes arrêteront de se plaindre sans cesse de la pénibilité au travail.

  • Sur le sujet de l’empire romain, il y a le très bon livre de A. Schiavone http://www.amazon.fr/Lhistoire-bris%C3%A9e-antique-lOccident-moderne/dp/2701129737 qui ne fait le même diagnostique que vous, mais qui en tire les mêmes conclusions : Une brisure d’un millénaire a été nécessaire pour reprendre le rythme du progrès technologique bloqué dans l’antiquité.

    La chine a aussi connu une période de stagnation technologique à partir de la dynastie Ming (1400 et quelque) et qui ne prend fin que maintenant.

    En Europe et à la suite de la chute de l’empire romain, il n’y a plus d’unicité politique. Des tentatives pour empêcher des innovations technologiques n’ont pas manqué. Le concile de Latran interdit l’arbalète avec le succès que l’on sait.

    En l’absence d’unité politique, un pays ou une région qui interdit une pratique se tire une balle dans le pied dans la compétition mondiale. L’Europe interdit les OGM ? Le marché mondial du soja lui est fermé. La France interdit la GPA, l’Irlande l’avortement, on va procréer aux USA ou en Ukraine, on avorte en UK ; Nous interdisons les tests génétiques à des fins privées ? Les USA montent des sociétés qui les proposent pour 20 $ etc…

    Refuser le progrès technique impose donc de fermer ses frontières. L’histoire récente montre que ce n’est pas tenable très longtemps. Et les tentatives ont été nombreuses : URSS, Chine de Mao, Vietnam communiste mais aussi Afrique du Sud, Régime Franquiste etc…

    Tant que nous n’avons pas d’unité mondiale, l’humanité ne connaitra pas de stagnation technologique.

    Pour notre bien-être d’Européen et de Français, il serait souhaitable que l’UE et la France ne brident pas les évolutions techniques ; le sort des chinois sur les deux derniers siècles n’a pas été particulièrement heureux. Mais avec ou sans nous, la révolution numérique aura lieu.

    Et vous oui, elle ne sera pas douce.

  • Je pense que l’exclusion de l’humain à long terme ne se fera pas seulement de la sphère économique, mais aussi de la sphère sociale.

  • Si la valeur du travail de beaucoup se voit dévalorisée au point d’approcher 0 car les robots feront mieux alors ils ne pourront pas faire appel aux services de ces mêmes robots (qui certes ne sont pas payés) car ils n’auront rien à échanger avec les propriétaires des robots (qui eux veulent un retour sur investissement), leur seule richesse, leur travail n’ayant pas de valeur pour les dits propriétaires.
    si cette prémisse est juste, on peut donc supposer que ceux qui n’auront pas accès à la révolution robotique resteront (à moins que l’état et sa législation ne les en empêchent comme on le voit déjà aujourd’hui) dans une phase moins « technologique » et profiteront des réseaux sociaux pour « échanger leur travail » de manière moins formelle qu’a l’heure actuelle
    qu’en pensez vous?

  • Je dirai simplement que les besoin humains sont potentiellement infinis : chacun ou, du moins, certaines personnes, veut jouir d’une infinité de choses. Dès lors, il y aura toujours d’innombrables opportunités de travail pour ceux qui veulent que leurs besoins infinis soient satisfaits. Il est impossible que le travail se dévalorise.

    Quant à l’Empire Romain, il avait souffert de bien des maux, dont des impôts confiscatoires, une bureaucratie étouffante, et un corporatisme qui s’était employé à rendre presque illégale toute activité économique. Mais l’Empire Romain n’a jamais souffert d’une dévalorisation du travail.

    • Bonjour,
      Il faut se demander d’où vient cette envie de tout posséder en premier lieu , je pense que si les être shu mains avant accés à tout et cela gratuitement cette envie disparaitrait au bout d’une certain temps.

      Le soucis est que l’on est conditionnée au matérialisme dès le plus jeune âge , les objets sont présenté comme possible réceptacle de notre affection , je ne ferais pas la guerre contre cela mais il faut remettre les choses à leurs places , un téléphone I tech , ni une belle voiture ne tiendra agréablement compagnie où ne m’aimeras si un jour on est seul et avoir des ami(e)s jusque parce que l’on possède de beaux objets ce n’est pas non plus le pied. le plaisir de posseder lors de l’achat sera juste momentanés
      je ne suis pas contre le fait d’en admirer certains mais voir ce matériel comme pouvant combler nos manques d’affections, de reconnaissance etct ( la liste peut être longue ) et s’attirant des personnes qui ne vivent qu’à travers ces derniers doit se faire se poser des questions concernant le sens que l’on veut donner à sa vie ( après si cela fait le bonheur des gens , c’est leurs choix ) ce n’est que mon avis

    • « Quant à l’Empire Romain, il avait souffert de bien des maux, dont des impôts confiscatoires, une bureaucratie étouffante, et un corporatisme qui s’était employé à rendre presque illégale toute activité économique. »
      Ah, ça me rappelle étrangement la «socialie» moderne qui existe chez nous.

  • Ne vous inquiétez pas, grâce au changement climatique nous serons bientôt tous morts et le problème sera résolu avant de s’ être posé. Plus sérieusement, à mon petit niveau (je suis artisan peintre décorateur) je me demande vraiment quand des robots pourront me remplacer dans mon travail pour des raisons d’ accès, d’ esprit pratique, de sens artistique, d’ expérience accumulée où que sais-je, sans être présomptueux je vois mal un robot me remplacer dans un avenir proche où lointain, en tout cas je serai à la retraite avant :^) N’ a t on pas tendance à s’ illusionner sur la quantité d’ intelligence artificielle qu’ il est possible d’ intégrer à ces machines pour des activités autres que répétitives où « modélisables » ?

    • Je suis d’accord, en lisant l’article je pensais à tous les artisans qui travaillent dans le bâtiment, à tous les commerces de proximité – en allant du boucher à l’agent immobilier, à l’avocat, au médecin. On remplace des caissiers par des robots. On remplace des femmes de ménage par des robots, ce n’est peut-être pas plus mal vu la valorisation de ces métiers. Pour le boulanger, c’est partiellement fait, mais qui préfère un pain « industriel » à un pain artisanal, même fabriqué à l’aide de robots, mais avec l’intervention du boulanger ?
      J’ai l’impression que l’angoisse énoncée dans l’article s’applique surtout aux endroits où les robots peuvent remplacer les humains de façon rentable. Et ces endroits, ce n’est pas le petit commerce, c’est plutôt l’industrie ou les transports, ce qui peut être fait à grande échelle. Est-ce que ces secteurs représentent la plus grosse partie des emplois en France aujourd’hui ?

  • « La révolution robotique qui nous attend va remplacer près de la moitié de la population active par des machines en vingt ou trente ans.  »

    Fantasmes et carabistouilles.

    Que l’industrie et l’agriculture vont continuer à se robotiser c’est indéniable, mais en France cela représente pas de plus d’un travailleur sur dix à remplacer par des robots. Le reste c’est du service, et on remplacera pas un coiffeur ou un ingénieur par un robot meme super bien programmé…

  • Les commentaires sont fermés.

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