Julie Husson : « Pourquoi je manifeste contre le RSI, le fossoyeur d’entreprises »

Les « petits patrons » de TPE manifestent aujourd’hui devant l’Assemblée nationale pour protester contre le RSI et les hausses de charges.

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Julie Husson : « Pourquoi je manifeste contre le RSI, le fossoyeur d’entreprises »

Publié le 9 mars 2015
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Les « petits patrons » de TPE, travailleurs indépendants, commerçants et artisans, manifestent aujourd’hui entre le Sénat et l’Assemblée nationale pour protester contre les hausses de charges et les dysfonctionnements de leur régime de protection sociale (RSI). Interview de Julie Husson, restauratrice en Lorraine, qui avait été reçue par François Hollande en septembre dernier pour lui témoigner le ras-le-bol des petits entrepreneurs.

Julie Husson François Hollande
Julie Husson et son mari, reçus par François Hollande à l’Élysée le 20 septembre 2014 (tous droits réservés)

 

Contrepoints : Pourquoi manifestez-vous aujourd’hui ?

Julie Husson : Nous manifestons aujourd’hui pour démontrer notre volonté de jouer un rôle dans la reconstruction économique de la France. Je m’explique, nous sommes 2,9 millions de TPE ce qui représente 95% des entreprises françaises. 80% de ces mêmes TPE emploient en moyenne 3 salariés et 20% de ces mêmes TPE emploient plus de 5 salariés. Aujourd’hui, notre valeur ajoutée représente 26% du PIB. Cette configuration du monde entrepreneurial en petite structure est une véritable spécificité française au regard de ce qu’il se passe dans les pays voisins européens où les PME et ETI sont beaucoup plus importantes.

Le monde des TPE est riche de sa diversité et recouvre à 80% les métiers de l’artisanat et du commerce. Les services à la personne ainsi que les métiers issus du tertiaire, tels que l’informatique et la communication semblent être les parents pauvres de ce même tissu économique.

Pourquoi manifestons-nous ?

En quelques mots, nous contestons les mesures fiscales et sociales qui ont été prises depuis 2011. En effet, la dégradation de la conjoncture et les répercussions de la crise économique ont mis à mal les TPE, avec la disparition affligeante des commerces de proximité au sein des petites et moyennes agglomérations. Disparition constatée visuellement par le nombre de locaux disponibles dans ces mêmes villes. Or, le climat économique ne peut pas expliquer ces nombreuses disparitions malgré les affirmations de Carole Delga (secrétaire d’État à l’artisanat et aux commerces) que j’ai rencontrée le 23 décembre 2014 et qui déplore notre humeur anxiogène.

De nos jours, créer une entreprise suppose des sacrifices ubuesques et contraires aux valeurs du travail. Un chef d’entreprise sur deux ne se rémunère plus, et un sur quatre rétribue son travail d’un salaire inférieur au seuil de pauvreté. Cette réalité est très peu connue de l’opinion publique qui pense le patronat comme un tout indifférencié. Un petit patron n’est pas un patron du CAC 40. Or par souci « d’égalitarisme », les mesures gouvernementales s’appliquent aussi bien aux TPE qu’aux entreprises du CAC 40.

Nous sommes devenus de véritables prostitués et notre mac se nomme l’État.

Cependant, si nous considérons le pacte de responsabilité et la mesure du zéro charges en vigueur depuis le 1er janvier 2015, nous constatons non seulement une diminution du salaire net de nos salariés et aussi des charges patronales mensuelles comprises entre 15 et 50 euros par salarié. Mon entreprise de 5 salariés obtient 4500 euros annuels du CICE et depuis le mois de janvier 2015 une baisse mensuelle des charges patronales de 120 euros, soit 1440 euros annuels. Cependant, en trois ans, mes charges ont augmenté : en 2012 de 35 000 euros du fait de la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires ; en 2013, avec l’augmentation du taux de TVA, nous avons subi de nouveau une augmentation fiscale de 12000 euros ; en 2014, une autre augmentation de la TVA a généré une hausse fiscale de 23 000 euros. Cette course à la fiscalité a fragilisé nos trésoreries et malgré un chiffre d’affaires en augmentation, notre compte de trésorerie est négatif. Pour restructurer nos trésoreries, nous comptions sur un prêt bancaire, refusé bien évidemment. Dans ce contexte, il est évident que la solution à apporter se doit d’être plus vindicative et non se cantonner à des mesurettes.

Notre situation précaire est ubuesque et nous ne méritons pas d’être traités comme des voyous. Non, nous ne faisons pas de « black », cela est devenu impossible, le moindre chiffre d’affaires étant déclaré afin de faire face aux charges diverses (Urssaf, CFE, RSI…) Nous sommes devenus de véritables prostitués et notre mac se nomme l’État. À la hausse des charges, s’ajoute le poids des normes administratives nous empêchant concrètement de travailler, et auxquelles nous consacrons pratiquement 210 h de gestion. Un exemple de règle impensable mais pourtant bien réelle nous oblige à contrôler le degré de chaleur de l’eau utilisée pour laver le sol du restaurant. Est-ce notre rôle ?

Dans le BTP, il existe d’autres règles tout aussi fantasques, telle que l’interdiction faite aux apprentis charpentier-couvreur de monter sur un toit dans le cadre de leur formation.

Dans la restauration, nos apprentis doivent quitter l’entreprise à 21h30, au moment du coup de feu ! Tout cela nous empoisonne l’existence et nous démotive.

Julie Husson - Diapositive19 (tous droits réservés)
Partie d’Aumetz (Moselle) pour arriver à Paris, Julie Husson a réalisé du 3 septembre au 19 septembre 2014 une « grande marche pour les petits patrons ». François Hollande l’a reçue le 20 septembre à l’Élysée (Credits : Julie Husson, tous droits réservés)

Mais il n’y a pas que cela. Le personnel des administrations, comme l’Urssaf, n’éprouve aucune considération pour le chef d’entreprise, et je ne vous parle pas du RSI ! Lorsque sont arrivés les soucis de trésorerie, nous n’avons même pas pu négocier un échelonnement des charges patronales et nous avons été soupçonnés de malversation et de détournement d’argent. Lorsque vous êtes reçus à l’Urssaf, la plupart du temps par un fonctionnaire « aux 35 heures » qui n’a aucune connaissance du fonctionnement d’une entreprise, il n’est pas rare de s’entendre jeter à la figure : « si vous ne pouvez pas payer, vous n’avez qu’à vous mettre en liquidation judiciaire. » Ce mépris de notre travail, de notre envie de créer emplois et richesse nous démotive. Que faire contre ces organismes de recouvrement qui n’hésitent pas à majorer vos cotisations de plus de 10%  pour un jour de retard ? Sommes-nous véritablement en démocratie ? Devons-nous conseiller aux jeunes de créer leur entreprise actuellement ? Non, je ne pense pas. Les difficultés que nous rencontrons n’ont pas lieu d’être et elles sont le résultat d’une méconnaissance du monde de l’entreprise par nos élites.

Cette situation ne peut plus durer et aujourd’hui nous disons stop ! La manifestation du 9 mars 2015 est une amorce pour défendre une justice sociale et fiscale pour tous. Nous avons des responsabilités et nous sommes confrontés à un malaise sociétal dangereux pour la pérennisation de nos entreprises. Nous revendiquons une logique d’équité à travers notamment une remise en cause des prud’hommes que nous souhaitons professionnaliser afin d’éviter des faillites non raisonnables.

Votre manifestation est-elle politique ? Qui l’organise ? Qui marche avec vous ?

Notre manifestation est apolitique et non syndiquée. Elle est organisée par l’association « sauvons nos entreprises » qui lutte depuis bientôt quatre ans contre le racket de l’État. Son président Pascal Geay a rencontré en vain de nombreuses personnalités politiques, sauf en ce moment  de quête d’un électorat pour contrer la montée du FN. Par ailleurs, j’ai rencontré François Hollande à deux reprises, en vain également. Face à ce dialogue de sourd, nous n’avons plus d’autres solutions que de descendre dans la rue pour obtenir une considération et des avancées sociales. L’injustice flagrante que nous subissons se résume en une phrase. Nous créons des emplois, de la richesse mais nous n’avons en retour aucun droit social. Au contraire, on nous écrase.

Le mouvement prend de l’ampleur, par une multitude de collectifs qui se sont créés avec les mêmes revendications dont la principale est « celle de vivre dignement de notre travail ». Nous ont rejoint : Contribuables associés, Les citrons pressés, le RDI, Les pendus, Les tondus, Les vaches à lait, Coiffure en danger, Les bonnets rouges… La liste est exhaustive et je prie ceux que je n’ai pas cité de m’excuser. Mais je vous avoue que je me perds moi-même dans ce bestiaire. Personnellement, je suis adhérente de l’association « Sauvons nos entreprises », mais je défilerai derrière la banderole en hommage à Christian Poucet, une figure prépondérante de la lutte pour une justice sociale et la liberté d’entreprendre. Je respecte le combat de cet homme assassiné un mois avant d’avoir pu crier victoire.

Que reprochez-vous au RSI ?

Le RSI est un fossoyeur d’entreprises et de volonté d’entreprendre.

Je m’explique : les règles de calcul des cotisations sociales et retraites évoluent chaque année pour des prestations ridicules. Il n’est pas rare de croiser sur le terrain des retraités qui perçoivent une pension inférieure à 600 euros. Mon conjoint percevra après trente ans de bons et loyaux services à peine 320 euros pour 16.000 euros de cotisations annuelles. Si je compare un salarié à 35 heures et un patron à plus de 70 heures, l’injustice saute aux yeux. De plus, nous n’avons aucun droit à l’erreur. C’est-à-dire qu’en cas de fermeture de notre restaurant pour x raisons, nous ne bénéficierons d’aucun avantage social. Le chômage ne nous concerne pas mais notre entreprise cotise pour les salariés.

Cette situation ne peut plus durer et aujourd’hui nous disons « stop » !

En matière de maladie, et contrairement aux salariés, nous avons sept jours de carence pour un arrêt de travail, nos salariés en Lorraine n’en ont aucun, puisque l’entreprise pallie les trois jours de carence de la CPAM. Par ailleurs, les indemnités journalières sont calculées non pas sur le salaire, mais sur un taux sans comparaison aucune avec le maintien de salaire offert par la CPAM. À la suite d’un problème cardiaque, mon conjoint a été dans l’obligation de s’arrêter de travailler cinq semaines. Six mois après, il a bénéficié de 627 euros. Est-ce que tout cela est juste ? Non, je ne le pense pas et il serait idiot de continuer à rester chef d’entreprise alors que le salariat est plus intéressant et surtout moins stressant.

De plus, depuis la fusion des URSSAF avec l’Organic pour créer le RSI, nous sommes confrontés à des erreurs administratives quotidiennes : cotisations erronées, absence de carte vitale, absence d’interlocuteur téléphonique… Ces tracasseries administratives nous conduisent à une surcharge de travail dont nous nous passerions volontiers. Cependant, le RSI fonctionne caricaturalement, à savoir que si nous ne sommes pas vigilants, nous pouvons régler des cotisations en double ou des cotisations calculées en N-2, ce qui suppose, en temps de crise où le chiffre d’affaires est moindre, de sortir tout de suite une somme d’argent non provisionnée. Si nous ne pouvons pas payer, les huissiers débarquent manu militari. En revanche, lorsque le RSI vous doit de l’argent, impossible de le récupérer et vous ne pouvez pas leur envoyer d’huissier.

Mais le plus rageant dans cette conception d’un régime de sécurité sociale soi-disant égalitaire, est la fourberie de sa gestion. Au lieu d’engendrer une baisse des coûts de gestion, la fusion en 2005-2006 a plutôt entraîné ces derniers vers une hausse de 30%. Cette irresponsabilité ne doit pas rester impunie. La souffrance qu’elle engendre, se traduisant par de nombreux suicides consécutifs aux traitements inhumains de nos dossiers se doit d’être connue et combattue. Lorsque vous analysez les implantations des caisses RSI, vous vous apercevez de beaucoup d’incohérences géographiques et d’un luxe pléthorique dont nous ne bénéficions pas.

Pour terminer sur le sujet du RSI, nous constatons que nos retraites sont réduites à peau de chagrin, ce qui nous oblige à compenser avec le système « Madelin ». Or, la retraite complémentaire que vous provisionnez mensuellement auprès d’une assurance privée est considérée comme du salaire, et elle est taxée à 54%. Je prends l’exemple de mon conjoint : en 2014, il a payé ses cotisations sur 16300 euros, dont 8000 euros de loi Madelin et 8300 euros de salaire. La loi Madelin comprend la prévoyance, la mutuelle et la retraite, donc c’est de l’argent que nous ne dépensons pas. Le salaire net de mon conjoint s’élève à 8000 euros. Déduction faite de 7657 euros de RSI, il reste un total de salaire net annuel de 343 euros ! Qui travaillerait en France pour 343 euros par an ? Je précise que notre restaurant est réputé, que nous avons un chiffre d’affaires de 385 000 euros HT et qu’avant 2012 mon conjoint et moi-même arrivions à obtenir un revenu de 2000 euros nets par mois. Aujourd’hui, pour alléger nos charges, je suis au chômage car je n’ai pas été assez stupide à l’époque pour prendre le statut de conjoint collaboratrice, connaissant depuis 2007 les dérives du RSI.

Je n’ai pas peur de le dire, le président de la république est informé. De toute façon, qu’ils soient de droite ou de gauche ou des extrêmes, la réalité entrepreneuriale échappe aux politiques.

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  • c’est vrai que ça déconne pas mal côté urssaf ; ils ont fait payer 2 fois les charges sociales pour un seul mois à mon employeur ( une personne agée ) ; suite à ma réclamation concernant ce fait , il nous a été répondu qu’il y avait eu 2 déclarations pour ce mois là , or c’est moi même qui m’occupe de déclarer et d’envoyer au césu le nombre d’heure éffectué dans le mois , et j’ai bien vu d’aprés le carnet de déclaration qu’il n’y avait bel et bien eu une seule feuille pour ce mois là ;

    • Mes parents avaient une entreprise et passaient aussi leur temps dans les diverses administrations pour réclamer qu’on leur supprime telle ou telle taxe, calculée deux fois, non due, calculée sur des bases fantaisistes… A chaque c’était « une simple erreur » de leur part, n’empêche que les erreurs allaient toujours le même sens, ils ne se trompaient jamais à la baisse, bizarrement…

  • Manuel Valls aurait peut-être moins peur s’il s’était attelé à corriger toutes ces injustices.
    Pareil pour les pensions de retraités avec ses longs retards.
    Pareil pour la répression automobile où l’on puni pour le fric de l’Etat, mais aucune action de sensibilisation et de justice.
    Valls veut moins de votes FN, qu’il corrige tout ce qui nous y conduit.
    La tâche est devenus immense !

  • Et les politiques en ont plein la bouche de la « justice sociale »!

  • Lucidité (il se définit lui-même comme une « gagneuse » et l’état est un proxénète), mais dans le même temps doux-rêveur : comme les Poussins à l’époque.

    Manifester, écrire des articles… tout cela n’a aucune espèce d’importance dans le Grand Ordre des Choses, et surtout pas dans la France socialisée.

    Les gagneuses sont condamnées à ramener le fric, et à la fermer.

    Si vous voulez vraiment vous libérer de votre condition de serf, attaquez le système en son coeur : le pognon.

    La Grève. Atlas Shrugged.

    Ca c’est efficace.

    Réduisez la voilure, licenciez, réduisez votre temps de travail, votre CA, votre consommation, vos investissements.

    Si X centaines de milliers des gagneuses au RSI font cela… alors le RSI s’effondrera de lui-même.

    Assez de parlottes. Passez aux actes.

    • C’est ce que l’auteur de l’article a fait : mise au chômage ❗ C’est l’état qui régale 🙂

    • « Réduisez la voilure »

      Je crois bien que c’est la seule solution, c’est ce que j’ai fais en ce début d’année, j’ai supprimé mon activité (qui pourtant fonctionnait de mieux en mieux). Je n’aurai rien de l’état nounou puisque j’étais artisan mais eux n’auront plus mes rentrées fiscales.

  • nous voilà enfin sur de vrai problèmes à régler.
    mais que peut un politique , sinon jouer à l’ apprenti sorcier.
    il ne connait pas la vie et les règles économiques.

  • Oh la la ! Mais vous n’y pensez pas! Les politiques n’ont pas de temps à consacrer à cette broutille. Il y a plus important à faire, comme détourner, euh pardon, récolter la moisson habituelle de voix pour faire bouclier au FN. C’est un job à plein temps.

    Arf, je suis de tout cœur avec vous.

  • Belle « récupération » en perspective de tous ces mouvements protestataires. Melanchon est certainement à l’affût pour créer un « Podemos » (Nous pouvons) made in France !!!

  • C’est malheureusement la triste réalité ! Et il en manque…

    C’est par exemple pénible de recevoir régulièrement des lettres de « motivation » – à crever de rire comme appellation ! – pour versement tardif de TVA avec amende à la clé, contre lesquelles il faut à chaque fois protester. Tout ça parce que, vous avez beau payer en temps et en heure, le système qui collecte transmet en retard au SIE qui lui a une procédure d’envoi automatique des courriers de rappel.

    Des situations ubuesques comme celle-là, il y en a des centaines dans la vie d’un entrepreneur.

    Autre exemple : avec les changements de règles sur les contributions sociales sur les dividendes en 2013, nous avons été nombreux à subir une double imposition aux prélèvements sociaux, et l’URSSAF et les Impôts nous ayant prélevé ces sommes en 2014 – je conseille d’ailleurs à tout ceux qui sont à leur compte et se rémunère en partie en dividendes de vérifier si cela n’a pas été le cas pour eux. Eh bien pour récupérer ces sommes aujourd’hui, c’est l’enfer. L’Urssaf vous envoie promener en vous disant que c’est bien elle qui devait collecter ces sommes et de leur côté, les impôts font la sourde oreille.

  • Nos politocards nous ont mis en place un système mortifère.
    La situation de nombre d’entrepreneurs est épouvantable et pendant ce temps, ce branleur de Vals braille sur le FN. Mais qu’il fasse donc son job ce politocard à la noix ❗

  • «… la plupart du temps par un fonctionnaire « aux 35 heures » qui n’a aucune connaissance du fonctionnement d’une entreprise… » Non ! Les URSSAF sont des organismes de droits privés, gérés paritairement par un conseil d’administration composé de syndicalistes plus véreux les uns que les autres. Le plus cocasse c’est qu’ils prélèvent sur les cotisations qu’ils gèrent (mal) en plus des frais de gestion pour leur fonctionnement, une nouvelle taxe pour financer les syndicats… c’est à dire eux-mêmes ! Grâce à ce nouveau racket (voulu par les socialistes), ils sont en train de se constituer un trésor de guerre syndical qui n’a d’autre but que de leur permettre de mener une « lutte » et un travail de sape de longue haleine, dès que les prochaines élections amèneront au pouvoir une majorité moins idéologiquement compatible. Que la triade des syndicats crypto communistes de salariés agisse de la sorte n’a rien de surprenant, mais que les syndicats d’employeurs ne claquent pas la porte de ces organismes en dit long sur leur manque d’honneur et de sens de l’intérêt général.

  • Bonjour, sans juger le reste de l’article, Mme HUSSON, a tort quand elle dit que :
    ‘Dans le BTP, il existe d’autres règles tout aussi fantasques, telle que l’interdiction faite aux apprentis charpentier-couvreur de monter sur un toit dans le cadre de leur formation.’

    c’est tout bonnement faux et un petit tour sur les chantiers lui démontrerait le contraire.

    La règle c’est : « D. 4153-30 Code travail : Il est interdit, en milieu professionnel, d’affecter les jeunes à des travaux temporaires en hauteur lorsque la prévention du risque de chute de hauteur n’est pas assurée par des mesures de protection collective. » C’est à dire qu’il n’est pas possible pour un jeune de travailler avec protection individuelle sur un toit (au harnais quoi), c’est tout, et dans le métier on priorise toujours les protections collectives.

    • Et quid pour les mineurs de l’interdiction de monter sur un escabeau ❓

      • Si vous faites référence aux cris d’orfraie des médias sur les escabeaux il y a quelques mois après une petite recherche google, sachez que cette polémique était fausse, les journalistes sont juste nuls en la matière, le décret ne concernait que certains travaux très spécifiques et forestiers qui fort heureusement sont interdits à des jeunes de 16 ans. En ce qui concerne les escabeaux ils ne peuvent être un poste de travail, pour tous les travailleurs et ce depuis dix ans, toute personne qui a un minimum travaillé dans le BTP le sait et sait que les escabeaux sont de gros casse-gueules. Voilà, a vous de faire vos propres recherches ensuite (à approfondir), je suis pas payé pour ça.

        • Bizarre, pourquoi cela se vend-il chez des enseignes spécialisées ? J’ai posé des gaines de VMC dans un endroit ou le seul moyen était l’escabeau métallique. Y avait pas la place pour un monte charge, et je ne voulais quand même pas poser mes gaines sur le sol. J’ai vu les couvreurs grimper à l’échelle de 8 m sur le toit, la même non déployé à 4 ou 5 m pour faire des retouches à la façade métalliques, 60 minutes de travail. Ils auraient pas du ❓ Ils auraient du poser un échafaudage, hein ❓ ❓ ❓

          Extrait du code du travail, version actuelle :

          Il est interdit d’utiliser les échelles, escabeaux et marchepieds comme poste de travail.
          Toutefois, ces équipements peuvent être utilisés en cas d’impossibilité technique de recourir à un équipement assurant la protection collective des travailleurs ou lorsque l’évaluation du risque a établi que ce risque est faible et qu’il s’agit de travaux de courte durée ne présentant pas un caractère répétitif.

          C’est plus clair pour vous ❓ C’est déjà interdit en fRance depuis 2008 par le code du travail. Pour tous. Y compris dans les champs puisque répétitifs. On pense aux mineurs, des obligations pour les protéger, du coup, certains roulent à 200 km/h dans des véhicules volés, voire jouer les kamikazes en Syrie. Comprenne qui pourra.

          T’en fais pas mon pote, je ne te paierais pas pour googler, et je vérifie auprès de mes collègues artisans voire ce qu’ils en pensent. Je voulais te mettre l’article de CP sur le sujet, précis et qui apporte l’éclairage nécessaire, mais non, tu peux te le chercher, je ne suis pas payer pour te le mettre.

          • Et une dernière pour la route : les couvreurs montent à l’échafaudage sans assurance, du moins ceux que je connais. Comme des singes :mrgreen:

        • Désolé Thierry, mais je vous confirme que la polémique N’était PAS fausse, et a généré un véritable travail administratif lourd pour faire disparaitre la contrainte idiote, avec un décret tout neuf.
          « Voilà, a vous de faire vos propres recherches ensuite (à approfondir), je suis pas payé pour ça. »

          • A michelC : et donc? Super content de savoir que vous avez une vmc et des amis couvreurs, un apport essentiel.
            A « P » : Tout simplement faux, les textes interprètés par les médias sont toujours en vigueur

            • Un apport essentiel, quand vous les regardez travailler, ils ne s’encombrent pas de mesures ridicules à 4 m du sol. Quand vous les voyez monter sur une échelle de 8 m, escalader l’échafaudage sans échelle, vous comprenez, pas vous peut-être, que ces mesures sont débiles et que cela déresponsabilise.

              Trouvez moi un artisan qui montera sur la dernière marche d’un escabeau ou fera le pitre sur la dernière marche d’une échelle ❗

              Quant à la fRance, pourquoi n’a-t-elle pas fait comme l’Allemagne qui a autorisé les échelles de 3 m pour les mineurs, nos voisins ne tiennent-ils pas à leurs mineurs autant que nous ❓
              En fait la fRance a botté en touche.

          • A michelC : a oui je vois vous croyez m’apprendre lexception sur les travaux ponctuels de courte durée. Bien entendu c’était une précision inutile quand je parlais de poste de travail en premier lieu et qui est tiré du texte que vous avez cité. L’exception qui existe en la matière est importante, pour le reste il existe des escabeau « sécurisés » qu’on appelle des pirl, plus ou moins maniables plus ou moins légers et qui viennent compenser l’interdiction des escabeaux quand il nest pas possible d’entrer dans l’exception.

  • Le RSI est une hérésie absolue. Votre marge brute est amputée de 46%, avant même de payer la moindre charge (électricité, eau, salaires, intérêts du prêt). Et quand l’État vous a bien vidé les poches, il recommence, ce serait trop bête de se priver, en vous ponctionnant 33,3% de votre résultat net avant impôt! Comment voulez vous démarrer une activité dans ce pays? Un type qui a des idées est obligé de s’expatrier pour pouvoir lancer son entreprise. En Irlande par exemple, ou l’IS n’est que de 12,5%.

    Je pense que nos politiques ne sont pas sots, mais justes démagos. En ponctionnant à tout va on fait plaisir aux électeurs. Mais l’inavouable vérité, c’est qu’en taxant moins, on inciterait les créateurs à rester et à créer. Les bénéfices restant intéressant pouvant ainsi être réinvesti, en structures, ou en personnel.

    Beaucoup d’entrepreneurs aimeraient embaucher des chômeurs, mais n’ont pas le droit de le faire, car l’État préfère les saigner afin de redistribuer leur argent en aides sociales aux chômeurs. CQFD. Au lieu de donner un emploi à des hommes, on leur donne du pain pour les tenir en laisse. Ça fait plus de voix pour 2017, et tant pis si on doit détruire le tissu des PME pour ça. C’est écœurant. Même un type qui veut monter sa boite à l’étranger pour payer moins d’IS et embaucher des français se fait tuer par le Fisc. On préfère qu’il s’en aille et donne du travail aux citoyens des états voisins.

    • C’est le principe appliquée de la délocalisation et du FN « aimez votre pays ou quittez le »
      L’économie française est male. Vraiment très mal.

  • La réponse du président est dans Paris Match. La photo le montre en train de déjeuner avec Marion Cotillard et Mélanie Laurent dans l’avion présidentiel qui emmène tout ce beau monde aux Philipinnes. Ca a l’air rudement bon et on est assez loin du plateau repas Air France. Ce que le président pense des problèmes de Julie ? Rien, il s’en fout.

    • Le raccourci est audacieux, mais très imagé, et facile à comprendre. Bref, c’est parfait.

      Pendant que vous trimez, pendant que certains d’entre vous font des dépressions, voire se suicident, deviennent littéralement fous dans leur condition de serf, courant après l’argent, les dettes, les procédures judiciaires… le haut de la pyramide de ce système infâme, Monsieur Hollande donc, boit du champagne, mange des petits fours, se fend la poire, et lutine des comédiennes en faisant le tour du monde.

      Populiste ? Tiré par les cheveux ? Exagéré ?

      Réfléchissez, vous verrez que non.

      Vous travaillez littéralement pour « la croisière s’amuse ».

      Bien entendu, la « croisière » est beaucoup plus nombreuse que Sarko One, rempli des amis de Hollande.

      Mais c’est le même mécanisme.

      Votre vote ? N’y comptez pas. Ca fait 30 ans que votre « vote » n’a strictement aucun effet.

      Faire une révolution en sortant les fourches ? Démodé, et violent, et donc peu efficace.

      Non la vraie révolution c’est de couper les vivres aux parasites.

      Sans même parler des régimes sociaux, ni des impôts.. réduisez simplement votre consommation de 20 %.

      Sur 100 euros que vous dépensez, l’état vous en vole 20.

      20 % de consommation en moins ne bouleversera EN RIEN votre mode de vie.

      Mais un trou de 20 % dans les recettes totales de TVA… et l’Etat fait tout simplement boum.

      Et monsieur Hollande ne pourra plus prendre l’avion pour aller aux Philippines.

      Pensez-y.

      La TVA. C’est aussi simple que cela. Et c’est parce que c’est tellement simple que c’est une arme redoutable.

      • « Non la vraie révolution c’est de couper les vivres aux parasites.
        Sans même parler des régimes sociaux, ni des impôts.. réduisez simplement votre consommation de 20 %.
        Sur 100 euros que vous dépensez, l’état vous en vole 20.
        20 % de consommation en moins ne bouleversera EN RIEN votre mode de vie. »

        Des fois les commentaires sur ce site sont vraiment débiles !
        Si l’État (le RSI (mais déjà le RSI n’est pas l’État mais un organisme de sécurité sociale, administré par les représentants de ses assurés c’est à dire les artisans, les commerçants et les professions libérales )) prélève 20 %, il restera 80.
        Si on baisse de 20 % son revenu ou sa consommation,cela fait 80. L’État ou le RSI prélèvera toujours 20 %, on aura à la fin 64 au lieu de 80 !

  • Il y a beaucoup de choses qui ne fonctionnent pas très bien dans notre pays.
    Ce qui a le plus de dysfonctionnement est la Gestion dans les systèmes des NTIC.

  • j’avais une entreprise de plomberie dans le bâtiments avec 10 salariés. J’ai déposé le bilan en mai 2013 suite á un retard de paiement ( 15 jours ) de 6000 € qui m’a mis en défaut de paiement et la SFAC ( société d’assurance crédit ) m’a supprimé mes encours fournisseurs et donc la possibilité de travailler. J’avais, en mai, 120 000 € d’encours clients pour qui je travaillais en sous-traitance. ( factures de janvier…)
    En avril j’ai demandé un délai de paiement de mes charges URSSAF du premier trimestre ( 40 000 € ). On m’a accordé un règlement en 3 fois avec 10% de pénalité ( 4000 € ).

    Concernant le RSI, J’étais en prélèvement automatique. En janvier je m’aperçoit qu’il m’avait prélevé indûment 13000 € sur l’année 2012. L’entreprise étant en difficulté de trésorerie, le comptable en demande le remboursement rapidement… En mai toujours pas de nouvelle de RSI ! Je dépose le bilan.

    Il a fallu 8 mois d’appels téléphoniques á raison de 2 par semaine, un vingtaine de courriers avec de multiples demandes de documents de la part de RSI, une dizaine de déplacements dans leurs bureau et j’ai finalement obtenu gain de cause lorsque je les ai menacé de me suicider ! Une honte. 8 mois sans revenus ou chômage !
    Nous vivons dans une république bananière !

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