Traité transatlantique : le point sur le 8ème round

Que retenir du huitième volet de négociation du traité transatlantique ouvert cet été à Bruxelles ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Traité transatlantique : le point sur le 8ème round

Publié le 3 mars 2015
- A +

Par Magali Pernin.

fighters credits Alfredo Mancia (CC BY-NC-ND 2.0)
fighters credits Alfredo Mancia (CC BY-NC-ND 2.0)

 

Du 2 au 6 février dernier, après plus de cinq mois de pause causée par le renouvellement des institutions européennes, les négociateurs transatlantiques se sont de nouveau réunis.

Ce huitième cycle de négociations s’est tenu à Bruxelles et a abordé l’ensemble des domaines qui seront couverts par l’accord, hormis la protection des investissements qui, nous le verrons, suscite encore des débats.

Malgré cette pause officielle des négociations, le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis a néanmoins connu une actualité remplie ces derniers mois
Je vous propose de faire le point sur les événements de ces deux dernières saisons.
La revue de presse de l’été 2014 est disponible en cliquant ici.

Une transparence toujours insuffisante

Le 9 octobre 2014, le Conseil des ministres européen en charge du commerce international a autorisé la Commission européenne à publier le mandat de négociation. Celui-ci, approuvé en juin 2013, avait depuis longtemps fuité sur internet. J’en avais d’ailleurs effectué une traduction en français. C’est donc une décision importante dans son principe, car c’est la première fois qu’une telle publication est réalisée depuis que l’Union européenne négocie des accords commerciaux. Elle fait suite à une demande déposée par le gouvernement français durant l’été 2013 et confirme le souhait des autorités européennes de calmer les critiques fondées sur le manque de transparence des négociations.

Notons cependant qu’une telle démarche n’a pas été initiée pour les autres négociations, moins « populaires », telles que celles menées avec le Canada, le Japon ou la Chine. En tout état de cause, la transparence des documents de négociations transatlantiques reste très limitée.

Le 15 octobre, certains eurodéputés de gauche manifestaient au sein du Parlement européen pour réclamer un accès libre à la salle de lecture contenant les positions de l’UE et les textes consolidés. Pour l’instant cette lecture est réservée aux membres de la commission parlementaire en charge du commerce, aux Présidents de commissions et aux rapporteurs du TTIP.

Début novembre, dans le cadre de la consultation organisée par le médiateur européen, le groupe des Verts au Parlement européen a proposé de doter la commission du commerce international du droit de décider de la publication de certains documents de négociations confidentiels qui lui sont transmis.

En février, la Commission a mis en ligne sur son site internet toutes ses positions et propositions.
Malgré cette « transparence » sans précédent, la Commission européenne risque une enquête du Médiateur européen.

L’avancée des négociations

Le compte-rendu mis en ligne par la Commission européenne nous indique que des clarifications ont été réalisées au sujet de l’accès aux marchés, agricole et publics, des tarifs industriels, du commerce des services. Le pilier horizontal réglementaire constitué des entraves techniques au commerce (OTC), des questions de sécurité alimentaire et de santé animale et végétale a été un axe important de ce cycle de négociations. Si ce second domaine est proche de la consolidation, des divergences persistent en matière d’OTC.

L’UE a présenté ses propositions en matière de coopération réglementaire horizontale.

Des progrès notables ont été atteints sur le règlement des différends d’État à État, en matière de douanes, de facilitation du commerce et sur les problématiques relatives aux PME.
Sur les droits de propriété intellectuelle, les discussions continuent en vue d’affiner encore la liste des questions à inclure dans l’accord. Concernant les services financiers, la France continue à plaider pour son inclusion dans l’accord. Cependant, il n’existe pas de consensus européen à ce sujet car les règles américaines sont à ce jour beaucoup plus strictes que celles européennes. De même, les américains continuent de penser que cette question peut être traitée dans le cadre des enceintes existantes (G20, Conseil de Stabilité Financière, Banque des Règlements Internationaux).

Comme lors des cycles précédents, les négociateurs en chef et leurs équipes de négociation respectives ont passé une journée avec de plus de 400 sociétés représentant des entreprises et des industriels, des associations professionnelles, des associations de consommateurs, des groupes environnementaux et des syndicats professionnels.

Les prochains cycles de négociations sont prévus pour la semaine du 20 avril à Washington et en juillet à Bruxelles. Deux autres devraient suivre d’ici la fin de l’année.


Pour lire la suite de l’article, notamment les éléments relatifs aux questions sensibles de la coopération règlementaire et des tribunaux d’arbitrage, vous pouvez retrouver l’article intégral sur le site ContreLaCour.

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • « Comme lors des cycles précédents, les négociateurs en chef et leurs équipes de négociation respectives ont passé une journée avec de plus de 400 sociétés représentant des entreprises et des industriels, des associations professionnelles, des associations de consommateurs, des groupes environnementaux et des syndicats professionnels. »
    Au delà de l’évident questionnement que pose une telle description, on se demande qui sont ces représentants, de quoi ou de qui (on n’a pas bien compris), ni non plus quel pouvait être les thèmes abordés puisque les mandats sont inconnus, et qu’en tout état de cause les peuples ne sont représentés par personne à cette étape. On nous refera ensuite le coup du vote unique à ne pas refuser sous peine de perte de… eh ben on verra cela le moment venu et en fonction des circonstances…

    • Vu le nombre de pays dont les èlus ont ruiné les espoirs de beaucoup de gènèrations, il n’est pas certains finalement un biengfait de la prèsence de ces èlus soient un problème. Un fait certain; ilsn’ont pas le monopole pour dèfendre leur citoyens au regard de leur bilan catastrophique. Parfois mieux vaut des experts sans ambitions politque, que des persones qui pensent à leur carrière d’èlus….La priorité de la Commission sont les européens. Elle a été imposé par le Conseil d’intervenir dans la politque des Etats. Un scandal que M.Sarkosy pouvait èviter, car c’est bien la France qui est le problème pour Bruxelles, car trop gros pour tomber….

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

La campagne de Joe Biden ne se déroule pas bien. Bien qu’il semble se diriger vers la nomination de son parti, sa cote de popularité ne cesse de chuter, laissant croire que Donald Trump le vaincra s'il obtient la nomination. Son bilan économique mitigé ne sera pas la seule raison pour laquelle plusieurs de ses électeurs en 2020 s’abstiendront ou changeront de camp.

En effet, le récent rapport d’un procureur spécial affirme que Biden a bel et bien été négligent avec des documents confidentiels qu’il a conservés secrètement. Et à l’insta... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles