Alexandre Jardin : « Le libéralisme a eu tort de se couper du monde associatif »

Quand les électeurs entendent « libéral », ils pensent à une sorte de cowboy mais jamais à un militant des droits de l’homme. Quelle en est la raison ?

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Alexandre Jardin (Crédits : Alexandre Jardin, tous droits réservés)

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Alexandre Jardin : « Le libéralisme a eu tort de se couper du monde associatif »

Publié le 3 mars 2015
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Par Le Parisien Libéral.

Alexandre Jardin (Crédits : Alexandre Jardin, tous droits réservés)
Alexandre Jardin (Crédits : Alexandre Jardin, tous droits réservés)

 

Quand le public entend libéralisme, il pense très souvent à une sorte de cowboy américain assoiffé d’argent, Il pense très peu à un individu altruiste et soucieux de coopérations telles que la vie associative.

Comment se fait-il que ce cliché puisse à ce point occulter le parcours de gens comme Jean-François Mattei, médecin, ancien député Démocratie Libérale et président du Fonds de dotation de la Croix-Rouge française, Guy Sorman, essayiste libéral, co-fondateur et président d’honneur d’Action contre la faim, Jimmy Wales, entrepreneur et financier, fan d’Ayn Rand ou de Hayek, et fondateur de l’encyclopédie gratuite et décentralisée Wikipedia ou encore Malala Yousafzai, activiste pakistanaise des droits des femmes, prix Nobel de la paix 2014 et militante en faveur de l’enseignement libre et privé ?

Quand les électeurs entendent « libéral », ils pensent, à tort, à un adepte du capitalisme de connivence en faveur du CAC 40, mais jamais à un militant des droits de l’homme.

C’est un peu la remarque que formule implicitement l’écrivain Alexandre Jardin, qui note dans le magazine Le Point du 26 février 2015 que « le libéralisme a eu tort de se couper du monde associatif ».
La parisien libéral (tous droits réservés)

Mais de quel monde associatif parle-t-on, peuvent rétorquer les libéraux, arguant du fait qu’ils sont très nombreux à s’impliquer dans des think tanks comme l’IFRAP, la société du Mont Pelerin, l’IREF, l’Institut Turgot, l’Institut Coppet, Contribuables Associés ou Génération Libre ? Ces libéraux auront en partie raison. En effet, des think tanks libéraux français ont déjà obtenu des victoires, telles que la dénonciation du scandale de l’utilisation de l’indemnité de représentation et de frais de mandat (IRFM) des députés pour spéculer sur de l’immobilier ou le retrait des listes d’Anne Hidalgo du très peu féministe Yacine Chaouat, qui était protégé par le Parti Socialiste. Ces victoires ont été obtenues en direct ou par le biais des quelques très rares relais politiques qui se revendiquent du libéralisme en France.

Mais le monde associatif français, ce n’est pas que des think tanks dont la notoriété reste confinée à un certain milieu politique et médiatique. Il existe plus d’un million d’associations en France. Les libéraux devraient-ils créer leur MNEF, leur SOS Racisme, leur UNEF ? Devraient-ils encore profiter de l’argent public dans l’une des vingt associations les plus subventionnées ? Devraient-ils faire comme le Parti Communiste qui profite de ses liens avec les syndicats pour piller des entreprises publiques ?

Non. C’est tout à l’honneur des libéraux d’être à l’écart de telles pratiques. En revanche, ils doivent absolument s’atteler aux tâches suivantes :

  • être fermes sur leurs valeurs, et privilégier les dons aux subventions ;
  • expliquer que la carotte et le bâton étatiques, les impôts et les subventions, peuvent être remplacés par l’impôt volontaire ;
  • montrer la force de l’économie du don, celle qui rend possible des actions telles que le Téléthon ;
  • rappeler que la culture, pour ne citer que cet exemple, n’a pas besoin d’un ministère, de formulaires, de fonctionnaires, d’un régime d’intermittents du spectacle et de subventions, mais d’artistes passionnés.

Il a été facile, idéologiquement parlant, pour les socialistes, de préempter le tissu culturel du pays : leur programme est justement celui de la facilité, celui qui consiste à prendre à tout le monde pour redistribuer à quelques-uns, à l’occasion d’élections, ou de manière pérenne, tout en ne craignant pas les contradictions (exemple : subventionner les associations d’aides aux Roms mais poursuivre la même politique que Sarkozy-Hortefeux en matière d’expulsions).

Les libéraux devraient s’inscrire, autant que possible et en fonction des possibilités de chacun, en tant qu’individus, dans le tissu associatif local. Par là même, ils donneraient corps à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, d’inspiration libérale, qui constitue la base de la liberté d’association, principe à valeur constitutionnelle en France. Ainsi, le public et les électeurs pourraient prendre conscience du fait que non seulement une autre France est possible, une France des coopérations spontanées et volontaires, mais qu’en plus, de tout temps, des libéraux se sont réunis et associés pour dénoncer les atteintes aux Droits de l’Homme tout en donnant corps à la réalité d’une France qui vit et se développe en dépit de l’omniprésence de l’État.


Sur le web

Note de la rédaction : Nous profitons de cet article pour rappeler que Contrepoints est l’un des rares quotidiens de l’information en ligne développé par une association (liberaux.org) financée par ses adhérents et les dons de ses lecteurs, et non par une société capitalistique subventionnée par l’État.

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  • C’est intéressant, vous pourriez donner des exemples de projets associatifs non subventionnés par l’Etat qui pourraient intéresser les libéraux ayant envie de s’investir?
    J’ai qd même une remarque, un peu caricaturale, mais je trouve que des jeunes étudiants réveurs, ou de vieux grincheux chez les libéraux, mais entre 25 et 55 ans, disons, c’est le désert.
    Alors l’image du cowboy du capitalisme on en est loin quand même 😉

    • « Vous pourriez donner des exemples de projets associatifs non subventionnés par l’Etat qui pourraient intéresser les libéraux ayant envie de s’investir? »

      > Oui bien sûr : ICI 😉

      « entre 25 et 55 ans, disons, c’est le désert. »
      > L’équipe de Contrepoints n’est composée que de personnes situées entre 25 et 55 ans ! Moyenne d’âge située vers 35-40 ans environ.

      • Quelle est cette idée saugrenue où s’investir= $$ ds votre petite tête? Vous me réduisez à mon seul portefeuille, je suis fâchée, j’ai bien d’autres qualités…!

        Je parle dans la vraie vie, mais si vous m’organisez une assemblée générale des petits contributeurs de Cps je me ferais un plaisir de reconnaître mon erreur d’observation 😉

        • Open Source Ecology, Semences paysannes, Banque libre, monnaies alternatives, Bitcoin, Wikipedia, Linux… 🙂

        • Lorsque vous donnez de l’argent à une cause, cela signifie que vous avez travaillé une partie de l’année non pas pour vous mais pour cette cause. Vous vous êtes donc investit sans même vous en rendre compte.
          On ne demande pas à tous les donateurs du Téléthon d’être des généticiens spécialisés dans les maladies orphelines et donc de s’investir en direct pour cette cause. Cela n’empêche que sans donation il n’y aurait pas de Téléthon.

    • « Vous pourriez donner des exemples de projets associatifs non subventionnés par l’Etat qui pourraient intéresser les libéraux ayant envie de s’investir? »

      Le projet d’Alexandre Jardin en est justement un très bon example : http://bleublanczebre.org/ 🙂

      • Ah oui j’en ai entendu parler, bon je ne sais pas trop, ça me botte pas bcp tous ces trucs, je vais continuer avec le non-libéral! Non parce qu’aller nager avc pleins de monde, c’est pas forcément de l’association pour vous 😉

  • Libéraux.org doit aussi, en effet, figurer parmi les associations libérales de référence. Elle est d’ailleurs mentionnée dans l’ouvrage La France rebelle : Tous les mouvements et acteurs de la contestation, de Xavier Crettiez et Isabelle Sommier, paru il y a bientôt dix ans maintenant.

    http://www.amazon.fr/gp/product/2841863433/ref=as_li_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2841863433&linkCode=as2&tag=liberauxorg-21&linkId=ZF2PRHN6HHNVOGAE

    Et, outre le pure player Contrepoints, cette association gère bien entendu le forum éponyme, Catallaxia, Wikibéral et enfin Librairal, respectivement site de recueil d’articles, encyclopédie et bibliothèque en ligne.

  • Franchement, qui se soucie des « étiquettes » ?

    Et qui se soucie de ce que « pense »… Alexandre Jardin ? Il pense ?

    Vide. Néant. Nombrilisme maladif. Fausses polémiques. Doigt qui pointe la lune, le crétin du village qui regarde le doigt, et tutti quanti.

    Il ne faut pas tenter d’expliquer ce que racontent ces gens, ou chercher à comprendre, ni même à argumenter.

    Il faut les ignorer.

    Voire leur taper dessus (verbalement bien entendu) ça soulage quand même un peu…

    • Remarque idiote. Si les arbres vous indifférent, comme vous le dites, restez indifférents. Voilà des gens qui agissent pour autrui de leur initiative et sans argent public, la moindre des choses est de ne pas les dénigrer.
      Fâcheux personnage !

  • « Le libéralisme a eu tort de se couper du monde associatif  »

    Je ne pense pas que cela soit le cas et je pense même le contraire. Derrière le libéralisme, il y a des individus qui s’investissent dans le milieu associatif sans forcément se balader avec une étiquette sur le front « Je suis libéral ».

    En France, la co-notation négative du libéralisme est liée à l’image sans cesse ressassée par le discours politico-médiatique comme le souligne l’article « un adepte du capitalisme de connivence en faveur du CAC 40 », ce qui me semble également tout le contraire car l’image du capitalisme vu de France est également faussée
    Il y a des entrepreneurs passionnés, humanistes qui s’investissent également dans le tissu associatif, j’en connais quelques uns. Leurs objectifs ne sont pas uniquement pouvoir et argent. C’est cette image là qu’il faudrait montrer.
    Heureusement, il y a des sites comme Contrepoints pour véhiculer un autre son de cloche avec parfois cette impression que Contrepoints, dans ce pays, a un côté un peu « Charlie »

    • Tout à fait. Les socialistes n’ont pas le monopole de l’humanisme, ils n’en sont même pas les meilleurs représentants. En revanche, on peut regretter que les libéraux n’aient pas trouvé à mettre en valeur médiatiquement leurs engagements humanistes tout en se démarquant d’une certaine partie des mouvements associatifs basée sur la connivence. Nous manquons de fondations, et nous manquons d’offres de formation à ce que j’appellerais l’initiative économique personnelle, dans un objectif d’autonomie et de prospérité financière et non de conformité à des objectifs écolos et politiquement corrects.

  • « expliquer que la carotte et le bâton étatiques, les impôts et les subventions, peuvent être remplacés par l’impôt volontaire ; »

    L’impôt volontaire, c’est irréductiblement un oxymore. C’est une mauvaise manière de nommer une cotisation. Un système par cotisation ne peut marcher que si les non payeurs, les passagers clandestins, sont exclus du système. Ce qui reviendrait, dans ce cas, à conditionner la citoyenneté à un certain niveau de cotisation. Et à réinventer le suffrage censitaire et l’aristocratie.

    Quoique l’expression « impôt volontaire » recouvre, la proposition est soit impraticable, soit inacceptable.

    Ça n’est en rien une expression qui fait consensus chez les libéraux, et qui est au contraire réservé à la minorité de randiens littéralistes parmi eux.

    • Je crois que l’auteur veut faire référence à un système de financement de politiques publiques basé sur la contribution volontaire de citoyens sensibles au sujet qu’ils veulent financer.

      Ce qui existe déjà, et n’est pratiquement pas utilisé par les particuliers.

      • L’auteur voulait certainement faire référence aux initiatives de crownfounding public qui commencent à apparaitre ici et là en Europe et aux USA. Un impôt volontaire, ça s’appelle une donation.

  • J’aime bien Alexandre Jardin, il a monté un mouvement très interessant, qui est vraiment libéral dans le sens pris et associatif comme il l’entend. Et oui il est tout a fait possible de concilier l’énergie du libéralisme et l’associatif populaire.

    Je pense que son idée est de dire, que par exemple un chef d’entreprise dans une entreprise innovante a beaucoup a apporter aux associations de quartiers qui aident les plus démunis, non pas dans l’argent a donner, mais dans la stratégie, dans le developpement, dans le management. Souvent les personnes dans les associations d’aides aux démunis par exemple, ce sont des gens sans trop de sous, souvent pratiquant des métiers assez fermés (caissières,…) et par conséquent ils auraient besoin de nouvelles idées de développement,… et ca les liberaux peuvent l’apporter, les liberaux sont souvent ouverts car libre.

    On peut imaginer monter une chaine d’épicerie solidaire, une association d’aides aux enfants en difficultés scolaires,… bref les projets sont immenses, et je pense sincerment que la patte libérale peut vraiment apporter beaucoup aux autres, et meme a soit. On peut concilier social (dans le bon sens du terme, pas le truc politique qui contient le nom) et libéralisme, on peut concilier faire fortune et aider les pauvres, on peut concilier haut niveau scolaire et aides d’enfants en difficultés, on peut imaginer trouver des partenaires pour faire partir en vancances des enfants victimes de violences, ou/et orphelins,…. Bref il y a un vrai plaisir a etre liberal et aider son prochain…

    • Ce que vous dites me rappelle un excellent texte étudié en cours d’allemand au lycée, qui démontrait que M. Knorr (celui des soupes déshydratées) avait fait bien plus pour améliorer la santé des pauvres qu’un Karl Marx de sinistre mémoire. En clair, répondre à de vrais besoins est aussi un rôle de l’entrepreneur, donc lui faciliter la tâche est une contribution sociale concrète. Tout le contraire du socialisme qui dilapide la valeur tout en créant des dépendances…

  • Les liberaux pourrait mettre en avant des solutions alternatives en matiere de social. Les socialistes rejettent souvent le profit, considerant qu’il n’est contradictoire avec l’entraide, alors que le profit n’est normalement que le reflet de la qualite de l’aide apportee.

    Il existe de plus en plus de solutions capitalistes aux problemes sociaux, tels que les fonds « Impact Investing ». L’idee est d’associer profit et objectifs sociaux. Par exemple, Lumni est un fonds Impact Investing qui propose de financer des etudiants pauvres contre une partie de leurs futurs salaires, pendant une duree determinee. Donc si l’etudiant est mal oriente et ne reussit pas professionnellement, le fonds ne gagnera rien, par contre si l’etudiant reussi alors le fonds pourrait faire un profit important, en prenant X pourcent des revenus pendant Y annees.

    De nombreux projets peuvent etre imagines avec comme objectif de correler le profit avec les objectifs sociaux. En mobilisant le capital d’investissement plutot qu’en se reposant uniquement sur le don, on peut multiplier les ressources allouee a un objectif social.

    • pourraient… desole pour les fautes 🙁

    • « De nombreux projets peuvent etre imagines avec comme objectif de correler le profit avec les objectifs sociaux. »

      Et voilà, on parle associatif et vous ramener la recherche de profit, vous confortez l’image négative du libéralisme. Le don a toute forme mais il doit toujours être sans intérêt financier, c’est le dénominateur commun au monde de l’associatif.

      Il y a aussi les SCOP qui sont tout à fait dans l’esprit libéral.

      • C’est juste une question de pragmatisme, le don c’est tres bien mais c’est limite en quantite par nature, les investisseurs sont une source de capitaux plus importante, qui permet donc de resoudre plus de probleme. Peut importe la couleur du chat tant qu’il attrape la souris, comme disait Deng Xiaoping…

        • Denominateur commun au monde associatif… En France peut etre, dans le reste du monde, l’impact investing ne vous a pas attendu pour se developper.

          Vous etes la preuve parfaite de mon commentaire plus haut: les socialos rejettent le profit qui serait soit disant contradictoire avec l’entraide… Et limitent en cela la quantite de capitaux investis a but social et lucratif… Ce qui est toujours mieux que vos associations lucratives sans but!

          • Ajoutons à cela les nombreuses fondations aux US créés par des gens très riches (Bill Gates, Kanye West etc…)

          • Vous êtes la preuve parfaite de mon commentaire plus haut, les libéraux ne conçoivent pas d’actions caritatives, sans recherche de profits.

            En quoi les actions faites en non lucratives empêchent-t-elles celles à but lucratif ? Sinon par le principe de concurrence efficacité/Coûts finalement recherché ?

            • Il y a toutes sortes de profits. C’est le calcul que pose Alexandre Jardin : le profit ne passe pas uniquement par une transaction de transfert matériel de propriété, il y a tout un tas de profits différents, avec parfois une déconnexion entre la temporalité de la mise à disposition du produit ou du service rendu et la temporalité du profit, parfois aussi le profit vient d’un autre circuit que celui de la distribution.
              Le libéral peut considérer que la recherche de profit est le moteur de toute action (en fait je pense que c’est accessoire: le libéral, de base, laisse l’individu libre d’avoir ses propres motivations), mais autorise chacun à trouver la voie de son propre profit. Les actions caritatives ne sont pas lucratives, ça ne veut pas dire que personne n’en tire un quelconque profit, de plus il faut faire une distinction entre l’associatif et le caritatif : travailler pour la Fondation Mozilla par exemple ou écrire un article sur Contrepoints, ce n’est pas caritatif.

              • Les profits évoqués par F.Bastiat sont bien financiers puisqu’il parle d’investisseurs.

                • D’abord on peut discuter sans forcément être dans l’antagonisme, on peut aussi avoir des approches qui se rejoignent sur certains points et qui divergent sur d’autres… etc. Si je réponds à votre commentaire je ne suis pour autant pas certain d’être véritablement dans sa contradiction… à vous de me dire.
                  Certes si nous sommes d’accord sur tout on ne peut pas aller loin.

                  Je crois proposer une autre approche dans mon commentaire. Pour moi le « monde associatif » c’est surtout une organisation hiérarchique qui n’est pas celle d’une entreprise, un engagement plus versatile, une collaboration choisie. En terme de financement il me semble que le crowd-founding n’est pas non plus capitaliste puisque si l’investisseur obtient des avantages il ne s’agit pas de part dans l’entreprise… après j’avoue ne pas m’y connaître trop et je crois qu’il y a plein de modèles différents. Mais enfin ce n’est pas non plus du communisme (qui s’intègre totalement dans l’histoire du capitalisme de toutes façons).
                  F.Bastiat parle surtout de capital, ce qui est très bien, mais est-ce vraiment la question ?
                  Je pense en effet qu’il faut éviter la confusion entre capitalisme et libéralisme mais aussi entre « non lucratif » et « caritatif ».

                  • Je n’ai rien ajouter à votre commentaire, mes réactions sont quelque peu épidermique parce que je trouve, mais ce n’est pas votre cas, que les libéraux ont un individualisme trop axé sur leurs intérêts alors que la philosophie libérale est beaucoup plus ouverte que cela.
                    C’est comme-ci le libéralisme n’attirait que les individualistes égocentrés pénalisant ainsi la diffusion de la philosophie libérale.

                  • Le libéralisme doit résoudre le problème de la pauvreté par exclusion sinon il n’existera jamais dans le paysage politique européen.

                    J’attend que des libéraux proposent un véritable libéralisme avec un revenu unique et universel, c’est le seul libéralisme réaliste. d’ailleurs ce n’est pas Hayek qui le proposait ?

                    • Pourtant le fait que le socialisme cree de la pauvrete, toujours et partout, ne l’empeche pas de prosperer politiquement sur la haine du profit

                • Je n’ai jamais dit que le non lucratif ne devait pas exister, et non seulement je donne moi meme a des assos de mon choix, a but non lucratif, mais je suis membre actif d’une fondation, a but non lucratif. Tout ce que je dis, et qui declenche malheureusement chez vous une reaction epidermique, c’est que le profit a aussi sa place dans la lutte contre la pauvrete, et que les liberaux pourrait mettre cela en avant, car la mentalite anticapitaliste empeche chez certains de comprendre le role social du profit. Si j ai un montant X d epargne, je suis pret a donne 1% de X par an, pas plus, car j ai moi aussi des besoins, notamment celui de subvenir a ma famille. Par contre s’il existait plus de solutions capitalistes qui me permettent d’investir 100% de mon epargne a but social et lucratif, alors je pourrais concilier mon besoin de subvenir a ma famille avec mon souhait d’aider a lutter contre la pauvrete.

                  Par haine du profit, vous vous contentez de miettes pour lutter contre la pauvrete, alors que l’on pourrait lever 100 fois plus si l’on acceptait d’y reflechir de maniere pragmatique

                  • Je ne peux pas parler à la place de Citoyen. En ce qui me concerne je trouve que vous faites ici trop référence à un seul système économique. Le profit est une forme de boucle de rétroaction, la mesure que représente l’argent est une forme de profit, et le capitalisme est un modèle économique… tout ça n’est pas figé, pas obligatoire. Le capitalisme a montré des forces par rapport à un contexte, par rapport à des organisations, des moyens, des contingences.
                    Il n’y a pas de haine du profit, et encore une fois le secteur associatif n’est pas forcément totalement détaché de la notion de profit. Je trouve même que « non lucratif » n’est pas vraiment le bon qualificatif : il s’agit surtout de parler d’entreprises privées qui ne sont pas capitalistes (relativement à la manière dont elles s’équipent en moyens, matériels ou humains) justement et qui sont de plus en plus nombreuses à voir le jour et à démontrer des forces (avec des tentatives pour les en empêcher).
                    Le capitalisme existe, mais il faut lui reconnaître son historicité, son fonctionnement et ses forces propres, accepter qu’il puisse exister d’autres modèles, peut-être moins efficaces, peut-être moins pérennes pour vous… quel est le problème ? L’important c’est d’autoriser les gens à entreprendre, d’empêcher les logiques d’écrasement des compétiteurs (sans pour autant subventionner… remarquons quand même que ceux qui bénéficient le plus de subventions publiques sont ceux qui bénéficient des plus gros financements privés, on peut le comprendre mais cela crée bel et bien un biais économique et ne va pas dans le sens du dynamisme).

                    • Encore une fois, je ne dis pas que le « non lucratif » ne doit pas exister, mais que le social a but lucratif a aussi sa place, et que les liberaux pourraient le promouvoir en montrant comment il permet d’accelerer la reduction de la pauvrete: en augmentant massivement les capitaux alloues a cet objectif.

                  • Rien ni personne n’empêche les initiatives caritatives avec un profit en finalité. Seulement il est difficile de gagner son pain sur une terre arride. D’autre part vous ne mobiliserez pas des bénévoles si il y a un profit pour l’initiateur.

            • quand j’aide quelqu’un, je veux effectivement en tirer profit. le profit que j’en attends n’est pas forcément très grand, il peu être tout petit. parfois, un simple merci, un café et une conversation d’un quart d’heure dans la cuisine de la personne que j’ai aidé me suffisent. mais je veux qu’on me dise merci. mon aide n’est pas un du pour celui qui en bénéficie. je ne suis pas l’esclave de ceux qui ont besoin d’aide. je veux mon profit.

        •  » le don c’est tres bien mais c’est limite en quantite par nature »

          Cher Frédéric, vous cassez la baraque de vos disciples qui prônent le remplacement de l’impôt par le don volontaire.

          • non, car dans le don volontaire, celui qui donne a son mot à dire (je veux bien vous aider si vous faites ceci comme cela, ce serait plus économique, on pourrait faire plus, on pourrait même faire quelque chose d’utile à tous et y compris utile à moi…).
            dans l’impôt, on n’a rien à dire, rien à proposer, rien à suggérer, juste à payer, sans contrôle des coûts et sans contrôles des objectifs atteints ou manqués. ça ne peut que coûter beaucoup plus cher.

        • Votre choix d’imager votre propos avec le chat de Deng Xiaoping est à double lecture, la souris les souris sont bien les nécessiteux ? 🙂

          • La citation de Deng Xiaoping, successeur de Mao, qui entreprit de liberaliser la Chine, se refere au role du capitalisme ( le chat) en matiere de reduction de la pauvrete ( la souris)

  • Je ne sais pas s’il serait souhaitable d’associer l’image du libéralisme à celle de la défense des droits de l’homme. Ce serait l’eloigner encore plus des préoccupations réelles des gens.

  • « Quand les électeurs entendent « libéral », ils pensent, à tort, à un adepte du capitalisme de connivence en faveur du CAC 40, mais jamais à un militant des droits de l’homme. » Oui parfaitement exact, c’est l’arme fatale du socialisme, résultat de 70 ans de travail de sape. Avoir réussi l’exploit de donner une connotation péjorative au mot « libéral » est une de leur plus grande réussite. Ils ont bien compris d’où pouvait venir le danger à la subsistance de leur espèce parasitaire. En experts de la dialectique ils ont patiemment déconstruit l’idéal républicain, jusqu’à nous faire craindre et redouter notre naturelle soif de liberté. Le socialisme est l’antimatière de la liberté, elle lui est uniquement nécessaire pour en aspirer l’énergie qui l’alimente. Il sait s’adapter au biotope, il peut leurrer les défenses immunitaires, muter rapidement, créer un état de dépendance chez son hôte. Si le libéralisme ne prospère pas naturellement dans les consciences c’est uniquement parce que le socialisme le contrôle idéologiquement, comme un taureau auquel on a passé un anneau dans les naseaux. Le plus extraordinaire c’est qu’ils ont réussi à faire croire que cet anneau est un bijou précieux qu’il faut porter et transmettre !

    • Je suis 100% d’accord. La victoire du socialisme est sémantique et c’est celle de la propagande. Toutes ces années d’endoctrinement pèsent des tonnes. Tenez, ce midi en salle des profs, encore la même vieille rengaine des pauvres Américains sans couverture maladie et contraints de travailler à 75 ans. Un mensonge mille fois répété devient une vérité, c’est bien connu.

      Et personne pour porter la parole inverse. Les médias sont verrouillés et les politiques sont des serviteurs de l’Etat. Contrepoints peut bien se démener mais pour en arriver à bousculer cet ordre établi il va falloir sortir du plus gros calibre et forcément, à un moment ou à un autre, descendre dans l’arène politique avec une voix forte. Je ne vois pas d’autre perspective crédible.

      • L’idée contre laquelle il faut lutter, c’est que libéralisation = système social des USA. Qui est effectivement pourri, ou plus précisément, ruineux et inefficace pour la majorité.

        • Par rapport au système social français le système US est bien meilleur, je n’aurais pas honte de défendre le système US face au système français ou à la plupart des systèmes du monde.

          • Les dépenses de santé par habitant,rapportées au pib sont inférieures en France, et on y vit plus longtemps et en meilleur santé qu’aux US.
            Et leur capitalisation financière pour la retraite, c’est bien beau sur le papier, mais dans les faits, le système fonctionne de manière très erratique. C’est toujours mieux, certes, que les promesses faites sur le dos des autres par les politiciens de France et de Navarre, mais c’est loin d’être le nirvana. Et pourtant, ils ont le privilège du dollar.

      • Pour un libéral, faire la propagande du libéralisme, cela revient un peu à tenter de « contraindre à plus de liberté », ce qui est absurde. Pour la gauche au contraire, la liberté est le mal absolu, la contrainte est indispensable, pour mettre l’individu naturellement égoïste dans le droit chemin. La propagande, première étape d’une contrainte « douce » est donc indispensable. Voilà pourquoi nous bénéficions d’une propagande permanente anti-libérale, en particulier à Canal+ (les guignols de l’info) et France 2 (on n’est pas couché).

        • Bien vu Pat, mais l’autre erreur du socialisme est de confondre individualisme et égoïsme. Ils n’ont jamais compris que l’on peut chercher à être autonome par dignité et adopter pour autant un comportement fraternel. Cette réalité les effraie car elle renvoie chacun à sa responsabilité personnelle. Le socialiste ne peut survivre que dans le collectivisme, la mutualisation, la redistribution, le relativisme, la dilution du tout. Quant à la presse dominante, elle est le clergé qui porte la parole divine de la noblesse socialiste au tiers état, on sait comment ça a fini !

      • Merci Synge, en effet la solution passe par l’engagement, entrez en résistance, ne lachez pas un pouce de terrain, si l’on vous jette à la figure les USA, ripostez avec l’URSS et ses 80 millions de morts pour l’édification du socialisme révolutionnaire !

  • Je dirais que le monde de la théorie libérale s’est coupé du monde associatif. Cet article me semble en être un exemple puisque les associations considérées sont toutes des lobbies ou des think-tank. Finalement ça donne plus de poids à ce que dit Jardin : j’ai l’impression qu’il s’agirait de considérer que seul l’emploi salarié pourrait être considéré comme du travail et de l’investissement, donc à l’intérieur de la structure capitaliste (et le seul débat possible serait de savoir s’il est privé ou administratif). Non il y a des associations qui font aussi, même sans être dans le caritatif, qui proposent de véritables projets, et qui sont pourtant très éloignées de considérations communistes.
    Il m’est d’avis que c’est justement là que réside le plus gros potentiel de progression du libéralisme : la libre association, la libre collaboration, libérée du contrat de travail défini sur le temps de mise à disposition. Alors peut-être que ça ne peut en aucun cas devenir une structure fondamentale de l’économie (peut-être pas) mais en tous cas ces associations sont loin d’être impossibles et je crois même que c’est le gros boum actuel.
    Le projet des Zèbres dont parle Jardin me semble bien rentrer dans cette dynamique-là (mais bon, il y en a tellement d’autres, de plus anciens et déjà très productifs). Mais en effet, la plupart des gens qui s’investissent bel et bien comme des individus, libres de s’associer (et forcément de se dissocier, c’est à dire bien loin de l’idée de la solidarité définitive et indiscutable) ne se considèrent pas comme des libéraux, parce qu’en effet beaucoup trop de discours capitalistes utilisent cette étiquette pour se grimer. « Quand les électeurs entendent « libéral », ils pensent, à tort, à un adepte du capitalisme de connivence en faveur du CAC 40 » … les adeptes en question font leur maximum pour entretenir cette confusion, et parfois, en France en particulier ou le libéralisme est quasiment tabou, de très bonne foi. Mais bon… peut-être que les conservateurs qui les appellent tout simplement « bobos » ont raison après tout.

  • Réflexion interessante, d’autant plus que le libéralisme souffre de la grande confusion qu’il a fait entre la liberté économique et la liberté sociale et culturelle. Si l’on ne peut que encourager la seconde, notamment au travers du tissu associatif et aux dons libres, la liberté économique, elle, doit impérativement être encadrée par la fraternité, sinon elle nous mène au désastre ! Et dans la fraternité, il n’y a ni gauche, ni droite.

  • Le libéralisme s’est coupé du monde associatif, ou plus probablement, le monde associatif a été récupéré par l’Etat à ses propres fins, via des subventions.
    La dépendance de la grande majorité des associations ne laissent guère de place à des idées déplaisantes aux yeux du pouvoir. Il y a bien sur des exemples contraires, mais ça reste marginal.

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