Quand la recherche est devenue une affaire privée

Quand et pourquoi la recherche se fait désormais essentiellement dans le secteur privé ?

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Recherche scientifique (Crédits : Novartis AG, licence Creative Commons)

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Quand la recherche est devenue une affaire privée

Publié le 26 février 2015
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Par Aymeric Pontier.

Recherche scientifique (Crédits : Novartis AG, licence Creative Commons)
Recherche scientifique (Crédits : Novartis AG, licence Creative Commons)

 

Il n’y a pas si longtemps, la majorité des chercheurs en France travaillait au sein des administrations publiques (hors entreprises publiques) sous contrôle et financement de l’État. Ce n’est plus le cas à ce jour puisque les deux tiers des chercheurs travaillent désormais dans les entreprises privées.

Cette inflexion est principalement due aux recrutements massifs réalisés par les entreprises à partir du début des années 2000, qui ont plus que doublé leurs effectifs de recherche en l’espace d’une décennie. Les équivalents temps plein recherche n’augmentant que de 20 % dans le public durant la même période.

Cette hausse sans précédent des chercheurs d’entreprises a concerné surtout les activités informatiques, l’industrie automobile, ainsi que la construction aéronautique et spatiale. Par ailleurs, la recherche privée emploie des personnels relativement jeunes avec un âge médian de 39 ans, inférieur de 8 années à celui de la fonction publique. En revanche, la recherche publique est plus féminisée que la recherche privée, avec 35% de femmes contre 20 %.

Aymeric Pontier (tous droits réservés)

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  • Pourquoi ? Parce que le privé a tout intérêt a déclarer comme chercheurs les improductifs afin de bénéficier du CIR, tandis que le public a bien d’autres emplois pour eux !

  • Euh et dans l’industrie pharmaceutique, il n’y a pas de chercheur?

  • Pourquoi? peut-être simplement parce qur-e lz-es « chercheurs » publics ont une facheuse tendance à ne pas faire grand chose.
    Ils sont financés par l’Etat : exact, ils sont de vrais fonctionnaires de l’Etat, squattant les postes ad vitam, vrais mandarins exploitant le travail des jeunes qui veulent y faire carrière.
    Ensuite, en vrais fonctionnaires, ne dépendent que d’eux-mêmes, et n’ont que des obligations symboliques qu’ils ne remplissent même pas.
    La vie est très belle, dans ces soi-disant centres de recherche.
    Vous me direz et nos grands chercheurs, prix Nobel et tutti quanti? Rassurez-vous, ce n’est pas à cause de leur statut, uniquement parce qu’ils sont géniaux, et seraient devenus Nobel n’importe où.
    En fait, la recherche publique est un immense camp de vacances où l’on entasse nos élites pour qu’elles puissent mieux se reposer et se dégrader. Malheureusement.

    • Je pense qu’il faut néanmoins une recherche publique.
      On ne peut pas nier que la recherche privée à une finalité pécunière, c’est normal.

      Il existe des recherches importantes à réaliser sur des maladies génétiques rares notamment, qui ne rapportent pas suffisamment d’argent pour couvrir les frais. Je pense néanmoins que la recherche publique est assez bien déployée notamment à travers la recherche spatiale, militaire, sanitaire (ébola) même si imparfaite car elle pourrait se recentrer sur des domaines vraiment stratégiques et délaisser certaines recherches exclusivement au domaine privé avec pourquoi pas l’aide du financement participatif, du mécénat et de l’appel aux dons. En soi le téléthon est pour moi un modèle.

      Le secteur privé ne va engloutir des millions dans des recherches qui ne rapporteront que trop peu.
      Conclusion : ne pas cracher trop vite dans la soupe

      • L’argent utilisé pour soigner des maladies rares ne peut pas être utilisé pour soigner des maladies plus répandues. Il y a une logique certaine à privilégier les maladies qui concernent une plus grande partie de la population.

      • « Le secteur privé ne va engloutir des millions dans des recherches qui ne rapporteront que trop peu »

        tout à fait exact, elle investit dans ce qui est exploitable financièrement (et je ne suis pas sur que cela soit le cas pour les maladies rares).
        le reste c’est la recherche dite académique(public en France, celle qui ne trouve rien d’exploitable dans l’immédiat, mais qui consolide le socle des connaissances pour les découvertes exploitables de demain). Cette recherche académique bénéficie déjà actuellement des dons du Téléthon et autres associations caritatives (cancer etc…), heureusement d’ailleurs car l’état (mais aussi l’Europe) s’est déjà recentré sur des domaines stratégiques.
        Il est clair que le secteur privé saura un jour tiré profit de ces découvertes exploitables issues de la recherche académique (et c’est tant mieux). A chacun son job…

    • Oui et non. La recherche publique est effectivement gouvernée pour ne rien trouver, puisque toute découverte exploitable signifierait que l’état pourrait lui réduire d’autant sa subvention, et que les profits sont aléatoires tandis que les subventions sont pérennes. Ceci dit, ça n’est pas un camp de vacances, mais un milieu irrespirable où les cadres reproduisent pour des enjeux ne dépassant pas la dizaine d’euros les comportements d’intrigues de pouvoir qu’ils observent dans la sphère politique.

  • Les chercheurs du public ont déjà trouvé, trouvé le statut de fonctionnaire.

    • Pour faire de la recherche académique, il n’y a pas le choix, c’est le public ou rien (Université, CNRS, INSERM INRIA, INRA etc….)

  • Des chercheurs, on en trouve, des gens qui trouvent on en cherche.

  • Bizarre cet article où on annonce que la recherche se fait maintenant essentiellement dans le privé, puis on annonce que finalement cela concerne surtout l’industrie automobile et la construction spatiale., deux « fleurons » nationaux. Ah bon il n’y a plus que Renault et Airbus dans le paysage de la recherche. Le comble c’est une photo de la société Novartis , groupe pharmaceutique…. Suisse. Bref tout ceci est d’une très grande approximation.

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