Les énergies renouvelables vont-elles tuer le nucléaire ?

Le développement des énergies éoliennes et photovoltaïques sera limité par des contraintes techniques.

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Les énergies renouvelables vont-elles tuer le nucléaire ?

Publié le 9 février 2015
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Par Michel Gay1

Le projet de loi sur la transition énergétique contient, dans son article premier, une réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité par rapport à 2012, et une montée de la part des énergies renouvelables intermittentes, notamment l’éolien et le solaire. Or, la consommation d’électricité, en France, varie beaucoup de façon saisonnière, hebdomadaire et journalière. La production totale d’électricité doit l’égaler à tout instant pour que le système électrique se maintienne, car l’électricité ne peut pas être stockée massivement pour répondre aux besoins de la France.

Consommation et puissances fournies par les différents moyens de production
2012 – 2014

Electricité Consommation et puissances fournies par les moyens de productions
Cliquer pour agrandir. Noter les renouvelables (hors hydraulique) en bleu clair, et l’exportation en jaune.

 

Pour arriver à cette égalité, les moyens de production sont sollicitées suivant leurs capacités à suivre des variations de fonctionnement alors que l’éolien et le solaire varient chacun de leur côté, au gré de la météorologie et de l’alternance jour-nuit, sans corrélation avec les besoins. Leur insertion avec priorité d’accès au réseau impose en plus une nouvelle contrainte sur les autres modes de production. En effet, non seulement ils doivent s’adapter à la consommation, mais ils doivent aussi s’adapter à l’intermittence de ces énergies renouvelables pour que le total des productions soit égal à la consommation, instantanément et en permanence.

Tant que les énergies renouvelables intermittentes éoliennes et solaires (EnRi) apportent une contribution faible, elles perturbent peu le pilotage du réseau. Mais, si leur part devait augmenter fortement, il en résulterait de graves difficultés.

Cette perturbation peut être évaluée avec les hypothèses suivantes qui sont cohérentes avec le projet de loi :

  • la consommation d’électricité transitant sur le réseau de transport d’électricité est supposée inchangée,
  • la part du nucléaire est ramenée à 50% de la production de 2012,
  • la part de l’hydroélectricité est inchangée,
  • la production des EnRi est portée au niveau qui permet de satisfaire la demande annuelle.

Cette hypothèse demande de décupler les réalisations éoliennes et solaires de 2012 (année de référence dans le projet de loi). L’évolution annuelle de la production des EnRi serait alors obtenue en multipliant par dix les variations de puissance enregistrées en 2012 (courbe ci-dessous).

Somme des productions éoliennes et PV décuplées

La courbe montre alors des variations très rapides de puissance entre deux situations de déficit ou d’excès, avec de fortes amplitudes allant de presque « zéro » à 60 gigawatts (GW), soit de 0% à 80% de la demande moyenne en puissance (entre 50 GW en été, et plus de 80 GW en hiver). Elles ne peuvent donc pas être gérées sans moyen de stockage industriel de grande capacité. Or, seules les stations de pompage hydro‐électriques (dites STEP) assurent aujourd’hui, pour une faible part2 ce stockage, et tout nouveau système est encore à imaginer.

L’absence de stockages massifs d’électricité a deux conséquences sur le développement des EnRi :

  1. la nécessité de construire de nouvelles centrales à combustibles fossiles capables de variations rapides qui fournissent l’appoint en période de sous-production,
  2. la formation d’un surplus ingérable (il ne peut pas être stocké) dans les périodes de surproduction.

Dans l’état actuel des techniques, la part des énergies renouvelables dans le mix électrique ne peut pas dépasser environ 30% de la production électrique sans entrainer des surproductions ingérables et des investissements impossibles à financer et à amortir. Les limites obtenues pour l’Allemagne sont du même ordre de grandeur.

énergie renouvelable rené le honzec

De plus, dans le cas de 40% de production EnRi en France, la consommation d’énergie fossile et l’émission annuelle de CO2 dans la production électrique doublerait par rapport à celle de 2012.

Dans ce cas, il faudrait alors réduire de manière drastique les transports et le chauffage des logements pour abaisser la consommation des énergies fossiles et les émissions de CO2, ou… augmenter la part d’énergie nucléaire.

Il va bien falloir choisir !


ANNEXE : Productions électriques journalières éolienne et photovoltaïque en 2013

Production élioenne 2013Production photovoltaïque 2013Production cumulée éolien + PV 2013

  1. Extraits adaptés de l’étude « Transition énergétique et mix électrique : les énergies renouvelables peuvent-elles compenser une réduction du nucléaire ? », D. Grand, C. Le Brun, R. Vidil, Revue de l’Énergie, 619, mai-juin 2014.
  2. Environ 4 GW qui ne représentent que 5% des puissances régulièrement appelées (50 à 80 GW), et dont le potentiel d’accroissement est faible.
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  • Une centrale nucléaire est un outil fiable qui permet de fournir en base une énergie compétitive, du moins pour le parc actuel qui peut durer encore très longtemps (aux USA, on pense que la durée de vie des centrales à eau pressurisée peut techiquement tenir le siècle).
    Son handicap est le manque de souplesse. On sait moduler, un peu, pas trop vite, mais en réalité, une centrale nucléaire n’est vraiment efficace que pour assurer la « base », en fonctionnement permanent. Seule la France utilise la modulation dans le monde du fait d’un par excédentaire par rapport à l’optimum. Le nucléaire est peu compatibl avec les ENR.
    Le suivi de charge est bien mieux assuré par les centrales à gaz, surtout d’ailleurs les anciennes générations à moins bon rendement. Le développement des ENR en France se traduira, comme en Allemagne, par une hausse des émissions de CO2.
    Le problème à long terme, c’est qu’une fois plantée, une éolienne ne coûte plus grand chose et peut durer longtemps. Dès lors, elle pèse sur la rentabilité des moyens neufs de production, qui doivent anticiper une durée réduite de fonctionnement, pesant à la fois sur les ventes et la maintenance.
    On va donc tout droit vers un système absurde, avec plus d’émissions de CO2 dans un système instable, le tout pour des prix bien plus élevés…

    • « Le problème à long terme, c’est qu’une fois plantée, une éolienne ne coûte plus grand chose et peut durer longtemps. »
      Je n’ai pas la même approche que vous, si le vent est gratuit, l’éolienne qui transforme ce vent en électricité coûte énormément cher à la collectivité, d’autant plus que ce qu’elle produit est acheté à un tarif d’achat obligé indexé …
      Alors que les promoteurs annoncent du 82 euros HT du MWh nous en sommes à plus de 90 HT !
      Une explication, les éoliennes en France produisant en moyenne moins de 2300 Heures par an, en puissance nominale, ce qui leur permet de bénéficier du TAO le plus élevé et ce pour une durée de 15 ans …
      Cette indexation est issue d’une spéculation , elle a été mise en place à une époque où le prix de marché de gros de l’électricité laissait à penser qu’il ne connaîtrait pas de baisse mais des hausses fortes, or aujourd’hui c’est le contraire qui se produit et donc le tarif d’achat obligé éolien est complétement décorrélé du marché de gros pour le plus grand bonheur des producteurs de cette énergie « gratuite »…

      • pour le plus grand bonheur des producteurs de cette énergie « gratuite »…

        Je voulais dire pour le plus grand bonheur des producteurs de cette électricité à partir d’une énergie gratuite, bien sûr !

      • @AP
        Une éolienne peut durer longtemps !!!! tout dépend ce qu’on appelle longtemps, à l’heure actuelle elles ne tiennent que 20 ans max comparé aux 60 voire 80 d’une centrale

        • @AP
          mais je suis d’accord avec vous pour la suite de votre message…ce système n’est ni plus ni moins qu’une énorme arnaque technico-économique et intellectuelle en voulant faire croire au commun des mortels que c’est la panacée…

          • « Le problème à long terme, c’est qu’une fois plantée, une éolienne ne coûte plus grand chose et peut durer longtemps. »
            Il faut rendre à FILDAVENE ce qui lui appartient, c’est chose faite…

        • 20 ans max…. les centrales nucléaires françaises ont été conçues pour une durée de vie économique de 25/30 ans… Elles dureront 3 fois plus. Il se passera la même chose sur les éoliennes.
          Je ne sais pas si c’est du développement durable, mais c’est assurément de la pagaille durable

      • Vous n’avez pas saisi ce que je voulais dire.
        L’éolien coûte cher à cause du coût d’investissement, bien supérieur à celui du nucléaire si on le rapporte à la production future. Mais une fois installé, sa maintenance est bon marché, et on peut remplacer ses composants, à comme le fait d’ailleurs le nucléaire sur les couvercles de cuves, par exemple.
        En finance, quand on prend une décision, on ne s’intéresse qu’aux coût futurs, le passé est le passé, qu’il soit positif ou négatif. Et prolonger une éolienne, même de façon intermittente avec des prix déprimés risque d’être alors une opération rentable.
        Curieusement, nucléaire et éolien, qui sont incompatibles dans un même réseau ont les mêmes caractéristiques : rentables à prolonger, pas rentables à construire.

        • La question essentielle est de l’utilité prouvée de tel ou tel investissement, si comme en Allemagne on veut en France supprimer l’électricité à base de fissile et fossile, alors on peut comprendre sans pour autant l’approuver l’installation de ces éoliennes, mais l’on vient de nous rappeler que nous ne pouvions nous passer du nucléaire, effectivement nous n’avons pas de lignite sous nos pieds, alors à quoi servent ces éoliennes sur notre sol ???
          Serait-ce pour permettre à nos voisins Européens de s’approvisionner chez nous avec une électricité de gros à moins de 42 euros du MWh ( tarif ARENH), il semblerait que oui, mais ce faisant ce sont les consommateurs qui en font les frais puisque la CSPE est calculée pour compenser entre les TAO indexés et le prix de l’électricité sur le marché de gros…
          Est-ce pour cette raison que l’amendement, à la loi de transition énergétique, récemment voté par les sénateurs prévoit de consacrer la totalité du montant CSPE estimée pour 2016, c’est à dire 2,25 cts d’euro HT par kWh facturé aux ménages et PME soient intégralement consacrées au seul développement des énergies vertes ( soit dit en passant 50 % d’augmentation de la part CSPE au Enr que nous acquittons en 2015 )…

        • L’éolien n’est pas rentable !
          S’il intègre le réseau principal, il faut gérer ses absences et subventionner des centrales qui fonctionneront en complément.
          Si les éoliennes ne sont utilisées que pour charger des batteries ou remonter l’eau des barrages, alors les coûts investis sont à retour à très long terme, et mal employé si on envisage plutôt les économies de chauffage par isolation ou l’amélioration des systèmes de diffusion de chaleur.

          L’éolien, c’est un fantasme à bobo écolo !

          Je serais moins sévère avec le photovoltaïque mais selon la position géographique des capteurs (genre déserts) ou l’intégration au chauffage passif d’une maison (mais sans revente au réseau).

      • De quel marché de gros vous parlez ? Le seul pays où il y a un marché de l’électricité c’est le Pays-Bas. Vous pouvez faire votre réseau électrique privé, vous pouvez directement contracter avec des producteurs pour acheter votre électricité sans passer par des monopoles (ex Vandebron ). Dans les autres pays il n’y a pas de marché. Regardez votre contrat de gaz ou d’électricité, tout ce que votre fournisseur vous vend c’est un service de droit au raccordement au réseau public d’électricité.

        Ce que vous appelez improprement « marché de gros » ce sont les résultats d’appel d’offre organisé par un acteur en position de monopole qui est le gestionnaire de réseau. C’est comme si vous nous sortiez que l’URSS était un marché parce que l’administration centrale pouvait choisir la meilleure usine à fabriquer les pantalons.

        La plupart des consommateurs préfèrent avoir un coût fixe plutôt que de devoir payer des services de couverture pour se prémunir des variations des prix de l’énergie, c’est exactement ce que propose les EnR (avec succès partout où la loi ne l’interdit pas). A partir où la loi oblige les producteurs d’EnR à passer par un transport et une distribution en état de monopole qui leur interdit de faire valoir leurs avantages compétitifs comment vous voulez parler de marché ?

        • Il n’y a pas plus de vrai marché aux Pays-Bas qu’ailleurs. On y trouve un tas de producteurs subventionnés qui faussent le marché (biomasse, éolien et solaire), et leur ouverture aux réseaux voisins les rend totalement dépendants des marchés voisins

        • Je parle du marché de gros, entre gros distributeurs, le marché Epex…

          http://www.epexspot.com/fr/donnees_de_marche/dayaheadfixing

          Celui qui permet de déterminer le montant de nos charges CSPE, car pour ce qui est du tarif bleu c’est un tarif obligé tout comme le tarif d’achat de la production éolienne…

          • Le marché de gros est européen, pas national, surtout pour les Pays-Bas dont les lignes n’ont pas à passer les Pyrenées ou les Alpes. Les Pays Bas subissent les foucades de leurs voisins et exportent les leurs.
            Mais je suis d’accord, la concurrence existe en théorie partout, en réalité nulle part. Le parc nucléaire français est trop massif et trop compétitif pour laisser un place à un concurrent réel, on est obligé d’inventer une concurrence factice. Ailleurs, c’est souvent par le réseau que les monopoles régionaux contrôlent leur marché.
            En fait, il y a trois vecteurs de valeur : la production, qui peut être compétitive, mais pour laquelle il faut veiller à faire porter sur le producteur ses coûts cachés ou transférés (service système, secours, renforcement réseau…), le réseau, forcément en monopole, et la commercialisation, qui est une part infime de la chaine de valeur.

          • Le marché EPEX est un mécanisme de fixation des prix. EPEX spot prend toutes les demandes et ensuite fixe un prix unique de l’électricité en fonction de règles administratives pour toute la demi-heure. Le prix unique de l’électricité n’est pas décidé par la loi de l’offre et la demande mais par des règles issue des théories de l’économie planifiée. C’est un marché administré pas un marché libre

            Un vrai marché libre, c’est ce que Vandebron ( http://www.fastcoexist.com/3036271/the-sharing-economy-takes-on-electricity-so-you-can-buy-your-power-from-neighbors ), Openutility ou Powershop mettent en place. Vous avez des producteurs, des consommateurs de l’autre et vous les laissez fixer les prix comme ils veulent.

            Les monopoles de l’électricité où tous des excuses techniques pour justifier de l’administration du marché mais aucune n’est vraie.

            • Voulez-vous dire que les surproductions tirant le marché à la baisse sont le fruit de réflexions dont les tenants et aboutissants nous échappent ???

  • Ce qu’il faudrait, c’est calculer le vrai coût de production de l’éolien en ré-impactant les coûts d’infrastructure des secours. Et ce en fonction de la capacité éolienne installée.

    Nulle doute que les résultats actuels seraient édifiants mais les projections sur une augmentation du parc encore plus. Il me semble que les Espagnols ont déjà constaté le problème – et que les Allemands considèrent que la réponse n’est pas politiquement correcte.

    Après, qu’on préfère les particules du charbon, le CO2 du gaz et du charbon ou les déchets radioactifs est un dilemme pour les écolos. Le côté sécurité (**) semble la dernière roue du carrosse ou ne servir que de prétexte et de base à toutes les manipulations.

    (**) sécurité : risque nucléaire, sanitaire, industriel, climatique, géo-politique, de blackout, économique, de faillite des producteurs …

    • Totalement d’accord.
      De plus dès lors que les éoliennes sont en place, elles fonctionnent et réduisent le temps d’utilisation des moyens de base et de secours, haussant leur prix d’équilibre.
      Même en tenant compte des moyens de secours, on surestime donc la compétitivité des éoliennes, puisque leur existence même hausse le prix des moyens concurrents.

    • Depuis quand la faillite d’un producteur est un risque de sécurité ? Dans une économie libre les profits ne sont pas garantis par l’état à ce que je sache.

      • C’est un vrai sujet au contraire quand ce producteur est « too big to fail ». Surtout dans ce secteur très capitalistique dont le produit ne se stocke pas :
        a) En cas de faillite, les moyens de production non rentables seront fermés et les autres vendus dans le cadre de la liquidation. Mais l’acheteur fera ses calculs sans tenir compte de l’investissement initial, puisqu’il rachète à prix cassé. Un investissement non rentable pour son promoteur peut l’être pour le repreneur. Ce moyen de production pèse sur la concurrence qui peut légitiment crier à la concurrence déloyale. C’était l’argument, justifié a posteriori, des ferries contre Eurotunnel lors de sa création. C’est également pertinent pour l’énergie. Une éolienne en faillite sera rentable
        2) On ne peut fermer brutalement un volume trop important de centrales sans mettre le réseau à terre. Les pouvoirs publics interviendront alors pour laisser vivre ces centrales non rentables. C’est exactement ce qui s’est passé en Angleterre avec British Energy et les centrales nucléaires de type AGR.

        • Si on commence à sortir ça, tout le monde a une excuse pour se faire administrer : l’acier ne se stocke pas parce que ça rouille, le blé se stocke pas parce que ça pourri, le gaz ça se stocke pas parce que ça s’envole, etc, etc…

          C’est donc totalement faux. L’électricité est juste un vecteur pour transformer de l’énergie et la transporter sur le réseau : vous pouvez la stocker dans son usage final (chaud, froid, air comprimé dans l’industrie), , vous pouvez mettre en route à la place des productions locales : batteries électriques, groupes électrogènes, cogénération et vous pouvez même la délester… L’alimentation électrique universelle n’est pas un droit. Aujourd’hui vous pouvez très bien différencier l’alimentation d’un client en fonction de son fournisseur et le couper ou diminuer sa puissance s’il n’a pas les moyens de production suffisant.

          C’est une marchandise comme une autre.

          Concernant la « concurrence déloyale » : un secteur où l’ensemble des entreprises font des profits sans jamais déclaré de pertes pendant 50 ans, c’est une preuve flagrante qu’il y a collusion. Les compagnies d’électricité ont toujours utilisé l’argument « si vous ne nous subventionnez pas les lumières s’éteindront », chaque fois qu’une administration a tenu bon et ne leur a pas donné d’argent ça n’est jamais arrivé.

          Vous n’avez pas besoin du réseau électrique, vous pouvez très bien produire votre propre électricité ou même utiliser du gaz pour faire marcher votre climatisation comme au Japon. Donc des entreprises qui ont un intérêt à garder l’avantage compétitif du réseau n’auront jamais intérêt à couper l’alimentation électrique de leur client, il y aura des pertes, il y aura des faillites, mais il y aura aussi des consolidations et des assainissement du marché.

          Et pour faire le lien avec les énergies renouvelables comme vous l’avez dit vous même : il est toujours rentable d’acheter une éolienne en faillite. C’est pour ça que les banquiers aiment bien l’éolien. C’est l’inverse totale d’une centrale à énergie fossile qui n’est jamais rentable quand le combustible est trop cher ou l’électricité trop basse. L’énergie renouvelable a un avantage compétitif qui est d’être un investissement beaucoup plus sécurisé que les énergie fossiles et de permettre de s’engager sur des prix garantis pendant des années, pourquoi refuser de lui permettre de faire valoir cet avantage compétitif en administrant l’énergie au bénéfice des producteurs d’énergie à prix fluctuant ?

          • les énergies renouvelables ne peuvent assurer un prix garanti précisément que parce qu’elles sont massivement subventionnées ! Sur un marché réellement compétitif, les énergies intermittentes vendraient à un prix extrêmement volatil. Et comme l’énergie éolienne sera le principal élément de variation des prix de gros, les périodes de vent seront des périodes de prix peu élevés, pesant sur les marges des producteurs. Sur un marché vraiment libre, cette filière ne pourrait se développer que de façon marginale

          • @ Tilleul:

             » L’énergie renouvelable a un avantage compétitif qui est d’être un investissement beaucoup plus sécurisé que les énergie fossiles et de permettre de s’engager sur des prix garantis pendant des années, pourquoi refuser de lui permettre de faire valoir cet avantage compétitif en administrant l’énergie au bénéfice des producteurs d’énergie à prix fluctuant ? »

            Vous prétendez que 90 euros du MWh indexés c’est profitable aux consommateurs alors qu’EDF revend cette électricité aux Entreprises locales de Distribution à 45 euros, soit moitié moins cher qu’elle l’a achetée par obligation !?
            Où est l’aspect compétitif puisque la différence entre les deux soient 45 euros HT est financé par notre facture avec la CSPE !?
            Là, je ne vous suis plus …

          • « C’est une marchandise comme une autre. »

            Il y a beaucoup de marchandises qui voyagent à la vitesse de la lumière?

    • « Le côté sécurité (**) semble la dernière roue du carrosse »

      En effet :
      – précédemment : on atteint un « typing point » climatique, il faut cesser immédiatement d’émettre du CO2
      – maintenant : l’Allemagne a raison de passer au charbon, dans 30 ou 40 ans ils trouveront des alternatives!

      • Oui, gaz de schiste ou nucléaire, mais lignite et charbon ils en ont encore pour plus de 100 ans…
        100 ans à nous couvrir de particules fines !

        • j’aimerais avoir un bilan correct de la pollution réelle d’une centrale à charbon moderne. Elle émet du CO2 (qui n’est pas un polluant au sens propre), mais les techniques modernes de dépollution, extrêmement couteuses, permettent d’en stopper la très grande partie. Quelqu’un aurait-il une idée des pollutions hors CO2 émises par les différents moyens de production modernes ? Et leur comparaison avec les moyens plus anciens et les autres sources (chaudières individuelles, véhicules…) ? Je n’ai pas d’idée préconcue sur le sujet, mais la réponse m’intéresse

          • Cela ne doit pas être terrible comme résultat pour que les Etats abandonnent leurs aides au charbon et que certains aient priés pour que les quotas carbone ne soient pas gelés…

          • http://www.enerzine.com/41/17203+une-centrale-a-charbon-ultra-supercritique-de-2000-mw-en-chine+.html

            Cette technologie garantit un rendement élevé (43% contre 35% pour une centrale à charbon conventionnelle) ainsi qu’un impact moindre sur l’environnement : 800g/kWh d’émissions de CO2 et 100mg/Nm3 d’émissions d’Oxyde d’azote (NOx) et d’Oxyde de souffre (SOx) au lieu de respectivement 900 g/kWh de CO2, 720 mg/Nm3 de NOx et 1300 mg/Nm3 de SOx pour une centrale charbon classique sans traitement de fumées.

            http://www.connaissancedesenergies.org/les-centrales-supercritiques-face-au-defi-environnemental-de-la-filiere-charbon-120329

            « En 2009, selon les estimations de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), le rendement moyen mondial des centrales à charbon était d’environ 2 083 kWh/tonne de charbon (soit une efficacité d’un peu plus de 30%). En Europe, ce chiffre était d’environ 2 630 kWh/tonne (efficacité de 38%). Avec les centrales supercritiques, cette efficacité thermique atteint plus de 45%.

            Notons que les cycles supercritiques existent toutefois depuis plusieurs décennies. Ils sont aujourd’hui applicables à un nombre croissant de centrales à charbon grâce à une meilleure résistance des matériaux utilisés (notamment au fluage(3) des tubes de la chaudière). A ce jour, plus de 90% des centrales à charbon produisent encore de l’électricité sans avoir recours à cette technologie. »

    • « Après, qu’on préfère les particules du charbon, le CO2 du gaz et du charbon ou les déchets radioactifs est un dilemme pour les écolos. »

      A chacun son support pour financer les énergies renouvelables…
      Il est clair que sans charbon en Allemagne, le coût de financement non dilué des énergies renouvelables serait insupportable.
      Pour pallier l’intermittence des EnR et pour chauffer 60 % de la population résidant en habitats collectifs, les allemands carburent donc aux lignite et charbon, voir bois et paille et ainsi produisent une électricité de cogénération excédentaire qui ne vaut pratiquement rien sur le marché mais qui permet d’assurer plus de 40 % de la consommation nationale.
      Cette électricité de base permet de vendre des kWh à des coûts limite raisonnable, ce d’autant plus qu’ils supportent une EEG plus forte que notre CSPE !
      Inutile donc de dire que sans ces 40% les comptes des particuliers seraient plus que plombés

  • L’éolien a toujours eu mauvaise presse en France : on début on nous parlait d’un bruit insuportable, puis que cela coupait les oiseaux en 2, puis faisait mourrir les chauves souris en les désorientant par les ondes.
    Bon dans les autres pays ça marche : 21% de l’énergie produite et consommée en Espagne vient de l’Éolien, et ils continuent à fond, le président Rajoy venant de lancer un plan sans précédent : ce pays compte aussi avec ses propres fabricants qui lui fournissent presque toutes les pièces.
    En France on n’y touche qu’à 6% de l’éolien en 2013, 29% en Alemagne. Ceux-ci ont une meilleure vue de ce qui va arriver et se préparent toujours mieux que nous, ils ont certainement anticipé qu’une éolienne ne dure que 20ans, et ils la feront durer un peu plus… Ces pays avec plus de 20% sont trop loin, ils ne feront jamais demi-tour sur l’éolien..

  • Très bon article. Qui vulgarise une problématique complexe, inaccessible au public non averti, ce qui permet aux Verts antinucléaires de naissance (et vice-versa) de la nier avec des affirmations mensongères du genre : « mais on sait stocker », ou : « le Danemark est déjà à 30% d’EnRi et vise 100% ! ».
    Soyons clair : on n’est pas près de stocker massivement de l’électricité avec des solutions industrielles, et si le Danemark peut supporter 30% d’EnRi (éolien surtout) c’est parce qu’il se sert de son interconnexion avec la Norvège, pays qui regorge d’hydraulique, pour compenser son intermittence. Mais il lui sera difficile d’aller beaucoup plus loin. Car comme vous le signalez, deux phénomène physiques limitent de taux de pénétration de l’éolien ou d’EnRi :
    – la présence de périodes sans vent, ce qui nécessite de prévoir des moyens de production alternatifs. L’hydraulique en est un, mais la plupart des pays en sont démunis, c’est donc les CCG (centrales à gaz) qui assurent ce « backup » : bonjour les émissions de GES
    – l’importance des variations aléatoires (gradient de production) de l’éolien, qui fait que même les backups n’arrivent plus à suivre et que la stabilité du réseau se dégrade.
    Ce dernier paramètre est déterminant, et le seuil de tolérance aux EnRi dépend de la nature des backups : avec de l’hydraulique à profusion (cas du Portugal par ex) on peut se permettre d’aller à 30 voire 40% d’éolien. Avec des CCG (cas général) c’est plus limité.
    NB : notre gouvernement veut « privatiser » l’hydraulique en France, en confiant les concessions à des SEM qui seront gérées par des compagnies privées, dont l’objectif sera de tirer le maximum de profit de la vente de l’électricité hydraulique, pas de s’en servir comme EDF le fait aujourd’hui, pour assurer l’équilibre production (y compris EnRi)- consommation, c’est à dire le Service Public. Son ignorance des réalités techniques est telle qu’il ne se rend pas compte que cette volonté est incompatible avec celle de développer à marche forcée les EnRi . On va droit dans un mur donc.

  • Vous montrez clairement que le château du facteur Cheval que représentent le système de fourniture d’énergie avec des énergies renouvelables (vent et soleil) ne pourrait fonctionner que si le stockage de grandes quantités d’énergie en un temps faible était possible. Or, tous les scientifiques raisonnables savent que celui-ci n’existe pas aujourd’hui. Ils savent aussi que les chances de le mettre au point un jour sont plutôt faibles.
    Dans ces conditions, le « plan » appelé « transition énergétique » constitue aujourd’hui une impossibilité.
    Les politiques le savent-ils, eux ?
    Leur comportement permet d’en douter.

  • Les commentaires sont fermés.

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Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

Maintenant que le déploiement du compteur électrique Linky présenté comme « intelligent » est quasiment terminé, le rationnement imposé de l’électricité va pouvoir débuter… après plus de 20 ans d’impéritie.

 

C’est « intelligent »

Un projet de décret prévoit d’effectuer, dès cet hiver, un premier test en condition réelle au cours duquel la consommation d’électricité de 200 000 Français notifiés « par voie postale », et équipés d’un compteur Linky, sera plafonnée à 3 kilowatts (kW) au lieu de 6 kW (l’abonnement des particuli... Poursuivre la lecture

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