« L’invention du capitalisme » de Michel Leter

Capitalisme ne serait-il pas qu’un slogan destiné à discréditer et terroriser le libéralisme ?

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« L’invention du capitalisme » de Michel Leter

Publié le 4 février 2015
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Par Michel Desgranges.

Michel Leter (invention du capitalisme tous droits réservés)Que ce soit à l’école, à l’Université, dans les médias, les discours des quémandeurs de suffrages et autres penseurs ou philosophes salariés de M. État, le capitalisme est unanimement honni, et dénoncé comme responsable et coupable de tous les maux (inégalités atroces, famine dans le Berry et disparition du cloporte moucheté).

Le capital, lui, n’est que le résultat des ignobles brigandages commis par des individus cupides et fourbes au détriment du pauvre peuple.

Capitalisme et capital ne seraient-ils que des slogans destinés à discréditer et terroriser l’adversaire, comme racisme, sexisme, mormonophobie etc., mais créés avec quelque antériorité ?

Ou ces mots seraient-ils autre chose que des invectives, auraient-ils un sens concret, qu’il est possible de définir exactement ?

Si nous allions chercher à leur origine, regarder leurs premiers emplois ? C’est ce qu’a entrepris de faire M. Michel Leter dans L’invention du capitalisme, qui vient de paraître et est le premier tome de son vaste ouvrage intitulé Le Capital.

Docteur ès lettres, M. Leter a enseigné au Collège international de philosophie et à l’Institut d’études politiques, il est surtout l’un des hommes les plus authentiquement savants que j’aie jamais rencontré, et d’une science scrupuleuse ; il connaît la totalité des textes dont il utilise une citation, et leur contexte, et n’avance rien qu’il n’ait vérifié, et mis dans une juste perspective.

J’emprunte à la présentation de l’ouvrage le résultat de l’enquête (menée avec une rigueur digne d’Hérodote) de M. Leter :

« Cependant le grand paradoxe du capitalisme est qu’il n’a pas été forgé par ceux qui plaident la cause du capital, mais par ses ennemis. Michel Leter entreprend alors de traquer le capitalisme au cœur de la poétique collectiviste dont l’étude permet de comprendre que le capitalisme n’est pas un système économique mais un mythe qui a pour fonction d’imputer au libéralisme les maux causés par le socialisme. »

La démonstration de M. Leter, implacable, est une lecture indispensable (et fort plaisante, et très excitante pour l’intelligence) pour quiconque veut comprendre les idées qui fondent notre actuelle société.


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  • Un excellent livre, à la fois très pointu et accessible, parfaitement documenté. Une lecture roborative et un changement de perspective jubilatoire. On a envie de tout souligner… Vivement la sortie du tome 2.

    (si vous le pouvez, ne vous privez pas du plaisir de l’acheter directement à la librairie des Belles Lettres, boulevard Raspail, à Paris, un lieu au charme fou… Mais attention aux tentations : les Belles Lettres, c’est aussi Bastiat, Rand, Jouvenel, Murray, Taleb, Chesterton…)

  • « le capitalisme n’est pas un système économique mais un mythe »
    Je suis assez d’accord avec ça..
    Dans l’absolu, le capitalisme ne devrait être qu’une composante du système économique, à savoir le phénomène consistant à « capitaliser » (via l’investissement matériel, technique, technologique, cognitif..) pour mieux exploiter son infrastructure de production, augmenter leur performance, et ainsi toujours mieux subvenir à nos besoins. Fut une époque où cette démarche, récompensant la vision à long terme et les constructions collectives (ceux qui peuvent épargner peuvent épauler ceux qui investissent), nous a permis de sortir notre activité économique de l’artisanat médiéval.
    Le problème c’est qu’à travers la logique capitaliste, on a légitimé le droit au profit et le privilège de rente issu de la propriété privée, et du coup la mécanique capitaliste est devenue une finalité qui a occulté tout le reste. Elle est sortie du champ exclusivement économique pour s’implanter dans le champ de la sociologie, en organisant la répartition du pouvoir selon les fonctions, les statuts et le patrimoine des individus..
    Avec la perspective de la réussite et de l’enrichissement personnel accessible à tous, le capitalisme a introduit le mythe qui polarise l’existence de chaque individu..
    Je suis curieux de lire ce bouquin, en particulier sur l’idée que le libéralisme aurait précédé le capitalisme..

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