Le front Mélenchon-Le Pen et les blocages politiques français

Les extrêmes se regardent en ennemis mais se comportent en alliés, comme l’a révélé la victoire de Syriza en Grèce.

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Le front Mélenchon-Le Pen et les blocages politiques français

Publié le 2 février 2015
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Par Patrick Aulnas

Marine Le Pen et Jean-Luc  Mélenchon : bonnet blanc et blanc bonnet ?
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon : bonnet blanc et blanc bonnet ?

 

La victoire de Syriza en Grèce a mis en évidence une alliance objective de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche en France. Les deux extrêmes se sont félicités du résultat. Les rodomontades habituelles de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen, les meilleurs tribuns actuels en France, reposent sur le souverainisme, variante du nationalisme, et les promesses sociales. Sans l’Europe, la vie serait belle, l’économie dynamique, les emplois abondants et les salaires plus élevés. L’espoir renaît chez les extrémistes et l’arrivée au pouvoir de Syriza a même été qualifiée de « divine surprise » ici ou là. L’expression avait été utilisée par Charles Maurras en 1940 lors de l’accession au pouvoir du maréchal Pétain. Nous sommes visiblement en très bonne compagnie.

Le front Mélenchon-Le Pen n’a évidemment pas d’avenir mais il possède une capacité de nuisance. S’il est incapable de construire, il peut détruire. Mais le système politique français comporte bien d’autres causes de blocages l’empêchant de s’adapter au monde tel qu’il est, celui de la globalisation économique, financière, scientifique et technique.

Les extrêmes : la démagogie sur fond de crise

Le premier blocage provient donc des extrêmes qui se regardent en ennemis et se comportent en alliés. Les formations politiques extrémistes connaissent toujours les solutions aux problèmes les plus difficiles. C’est une constante. Leur contestation se caractérise par le simplisme de la table rase. Le monde est à refaire et non à perfectionner. Mais lorsque ces partis s’emparent du pouvoir, la marche vers le cataclysme commence : dictature, pauvreté, violence et souvent même guerre.

Au 20e siècle, communistes, fascistes et nazis ont séduit, non seulement les plus crédules, mais également des intellectuels, des politiciens modérés et des dirigeants d’entreprise. Dans la France d’aujourd’hui, le même phénomène se produit du fait de la stagnation économique : les laissés pour compte se réfugient vers le Front national ou l’extrême-gauche et quelques personnalités trouvent là un moyen d’exercer un leadership.

Le mot populisme, utilisé à foison, permet de dissocier la démagogie des extrêmes de la démagogie des modérés, mais il s’agit toujours de tromper par des promesses irréalisables. La coalition anti-européenne de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche représente aujourd’hui en France un danger car son poids électoral croissant fragilise les partis modérés de gouvernement. L’attractivité des extrêmes augmentant avec leur poids électoral, on voit des membres de l’UMP faire les yeux doux à Marine Le Pen et des socialistes frondeurs qui auraient davantage leur place chez Mélenchon.

L’ombre inquiétante de la République de Weimar

La situation politique actuelle ressemble de plus en plus à celle que connaissait la République de Weimar (1918-1933) en Allemagne. Des petits partis d’extrême-gauche d’inspiration marxiste accusaient les sociaux-démocrates de trahir les idéaux doctrinaux et de composer avec le capitalisme honni. Ils provoquaient grèves, manifestations et agitation. C’est exactement la position de Mélenchon, des communistes et de certains syndicats de salariés (SUD, CGT). La crise économique se manifestait dans l’Allemagne des années vingt par une hyperinflation complètement hors de contrôle. La situation n’est pas la même aujourd’hui, mais la dette publique pourrait devenir hors de contrôle si les taux d’intérêt augmentaient, ce qui aura lieu un jour ou l’autre. De 1918 à 1933 en Allemagne, l’extrême-droite a eu un boulevard devant elle pour développer ses thèmes favoris : l’ordre, la nation, l’autorité et… les emplois. Voilà exactement la position du Front national en France.

L’absence de culture du compromis

mélenchon le pen rené le honzec

Cette situation politique inquiétante devrait susciter des compromis réalistes entre les grands partis de gouvernement. Mais il n’en est rien. La démocratie représentative est en crise, tout particulièrement en France.

Les politiques économiques de la droite et de la gauche sont assez similaires parce qu’il est très difficile politiquement de faire bouger le monstre étatique créé depuis un demi-siècle. Mais nos politiciens veulent cultiver leurs différences et creusent l’écart entre discours et action. Ce sont des professionnels de la politique qui savent que la conquête du pouvoir est une chose et que l’exercice du pouvoir en est une autre. Ils jugent nécessaire de mentir avec conviction au cours des campagnes électorales pour toucher divers segments d’un électorat aux exigences contradictoires. Le pouvoir ayant été conquis, il est indispensable d’ajuster l’action à la réalité et de décevoir de nombreux électeurs trop crédules. François Hollande illustre parfaitement ce processus.

La bipolarisation

Cette culture de l’affrontement est largement induite en France par les institutions politiques. L’élection présidentielle imposant un face à face entre deux candidats au deuxième tour, il est nécessaire de structurer l’offre politique autour de cet enjeu majeur. Les pouvoirs du Président étant considérables, détenir ce poste c’est détenir le pouvoir étatique.

Qu’est-ce que le pouvoir étatique ? Un pouvoir financier considérable d’abord, même si l’Assemblée nationale a son mot à dire (dépenses inscrites au budget de l’État en 2014 : 380 milliards d’€), un pouvoir de nomination à tous les grands postes politiques (Premier ministre, ministres) et administratifs (préfets, recteurs, directeurs des ministères, secteur parapublic), le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale.

Cette lutte pour la présidence de la République annihile tout compromis car il faut se démarquer au maximum de son adversaire. Or, la complexité des sociétés contemporaines nécessite la conciliation d’intérêts divergents. Il appartiendrait aux politiques de montrer l’exemple au plus haut niveau, ce qui a lieu dans les démocraties parlementaires classiques (Allemagne, Belgique par exemple).

L’État ne peut pas tout, mais il ne faut pas le dire

Autre singularité française : un État omniprésent et omnipotent depuis des siècles. L’étatisme français, produit de l’histoire, ne favorise pas les évolutions : la population attend de l’État les solutions de tous ses problèmes.

De l’État, c’est-à-dire des politiques. Ces derniers ont encouragé cette évolution pour pouvoir distribuer à bon compte de l’espérance au cours des campagnes électorales. Ils ont feint de croire que la gestion publique pouvait résoudre tous les problèmes pour capter davantage de pouvoir et disposer de toujours plus de moyens.

Lors d’une fermeture d’entreprise avec licenciements, Lionel Jospin s’était risqué à dire au début des années 2000 : « L’État ne peut pas tout ». Remarque de simple bon sens qui occasionna un tollé médiatique : quoi, un socialiste ne peut rien faire contre les licenciements ?! Pourquoi l’État ne pourrait-il pas intervenir, pourquoi ne pas nationaliser ? On connaît le destin politique de Jospin et son échec cuisant de 2002. Aucun leader politique important n’a jamais prétendu depuis que le rôle de l’État avait ses limites.

Cette mentalité française – tout attendre de l’État – a des origines historiques lointaines. La France s’est construite autour d’un État fort ; elle est, avec Louis XIV en particulier, le foyer de l’absolutisme. Jamais depuis, l’État n’a reculé. Bien au contraire, il s’est développé au-delà de toute raison.

Il faudrait pouvoir dire aux Français ce que John Kennedy avait dit aux Américains lors de son investiture : « Vous qui, comme moi, êtes Américains, ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. Vous qui, comme moi, êtes citoyens du monde, ne vous demandez pas ce que les États-Unis peuvent faire pour le monde, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le monde. »

Quelqu’un osera-t-il un jour ?

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  • Après l’UMPS nous avons le FNdG lol Tous les mêmes ces politiciens : étatistes et âpres au gain personnel.

  • mauvaise limonade pour la droite ; je n’aurai jamais pensé qu’elle se ferai sortir dés le 1er tour ; au vu de l’abstention , on peut penser que la crédibilité des élites est en berne …et pour cause….quand au parole de kénnédy aux américains , elles ne s’appliqueront pas en france , parce que justement , les français , du moins une partie , ont fait ce qu’il fallait pour leur pays , mais le travail des individus au pouvoir à tout cassé , jusqu’à dégouter les gens de travailler ou d’investir en france ;

  • Excellent article.

    Les Français sont incorrigibles de nombrilisme et d’arrogance : il faut absolument qu’ils arrivent à faire mieux que les Russes en 17 et que les Allemands en 33.

    Les deux fronts ont ceci en commun : personne n’y croit, personne ne les prend au sérieux, mais depuis Coluche en 1981, les préférés en politique dans ce pays sont les guignols incompétents, démagogues et donneurs de leçons de morale.

    La France a ceci en commun avec l’Allemagne de 33 : se croire le plus grand, le plus beau, le plus fort pays du monde et refuser de voir la réalité en face : la France n’est pas le centre du monde, loin de là, n’en déplaise aux propos populistes et démagogues de FH.

    C’est trop injuste ? Ben oui, mais avec un tout petit peu d’humilité, ca irait beaucoup mieux ; en arrêtant de faire des caprices d’enfants gâtés, ca irait beaucoup mieux ; en voyageant un peu au lieu de manger des plats surgelés industriels en regardant des séries US à la télé, les Français se rendraient compte que la France est en train de ressembler à ce qu’étaient les pays du tiers monde d’avant la mondialisation.

    Réveillez-vous : le club Dorothée et l’ile aux enfants, c’est fini.

    Et ce n’est clairement pas en écoutant les promesses des « hier qui chantentaient » que l’on risque de s’en sortir.

    • Quel mépris pour les Français !

      • La critique est pleinement justifiée ❗

        • Le mépris ne l’est pas.
          En fait cela témoigne d’une incapacité à se remettre en question pour comprendre les autres.
           » Ils ne votent pas comme je voudrais ?
          J’ai raison et ils ont tort.
          Nan ! »
          C’est une approche condamnée à la défaite, à la frustration, et au ressentiment, comme on peut le constater.

          • C’est toi qui est incapable de te remettre en question ici. Les Français sont des veaux, ils voient que l’Etat est trop présent et gêne la croissance et qu’est-ce qu’ils demandent ? Plus de gouvernement en votant FN et FDG ! Si c’est pas être c** comme un manche à balai alors je sais pas ce que c’est !

            • Les français ne sont pas des v**** comme vous dites, mais les libéraux français n’ont pas été foutus, et ne sont pas à l’heure qu’il est organisés. Que ceux qui ne savent pas comment faire, observent l’adversaire collectiviste. 1° société civile structurée, 2° relais medias, 3° candidats en politiques.

              • Et surtout un discours crédible pour les gens, qui réponde à leurs préoccupations et aussi à leurs inquiétudes, qui sont légitimes.

              • C’est beau tout ça. Vous m’avez tellement inspiré que je vais rejoindre la mafia locale et la transformer en club de boys scouts vertueux. La tâche est plus difficile qu’elle n’en a l’air. Tout le monde n’a pas la motivation et les connaissances requises pour être activiste et promouvoir la pensée libérale. En tant qu’individualiste (et je ne suis pas le seul), j’ai de quoi faire avec ma propre vie, et mes choix auront des conséquences directes. A côté de ça, influencer les élections françaises est une perte de temps.

                • Personne ne vous demande de le faire !

                • Ne sous-estimez ni votre apport, ni vos compétences, ne surestimez-pas la tâche. Il y a déjà du monde au travail : universitaires, éditeurs, chefs d’entreprise, investisseurs, expatriés, franc-tireurs (au figuré !) cliquez sur « Partenaires de Contrepoints en bas de cette page, pour découvrir leurs oeuvres. Vous pouvez aussi visiter les think tanks IREF et IFRAP, les partis politiques PLD et Nous Citoyens.

                  Ce qui manque c’est des medias libéraux efficaces pour contourner le cartel AFP-France TV-Radio fr. La réaco-sphère est mieux lotie qui a depuis longtemps Radio Courtoisie, et depuis un an TV Libertés.

            • Défaite, frustration et ressentiment…

      • Peut-être, mais :

        http://www.contrepoints.org/2015/02/02/196518-le-front-melenchon-le-pen-et-les-blocages-politiques-francais#comment-1010217

        Hé !

        Quoi qu’il en soit, la classe politique fRaonçaise est à l’heure actuelle imbuvable.

    • Si les français sont arrogants, c’est que leur histoire leur a donné des raisons de l’être.

    • Pourquoi jugez-vous les français ? « nombrilisme, arrogance » se rapporte sûrement à nombre de politiciens professionnels, certainement pas au peuple français ! C’est le personnel politique français qui une fois de plus a été défaillant. Défaillant parce que l’Etat français est bien trop centralisé et l’économie bien trop administrée. Cette organisation impuissante (depuis longtemps) vous l’exonérez en mettant en cause le peuple.

      Dénigrer le peuple en lieu et place de l’élite au pouvoir a un fâcheux précédent ! Pétain en 40 !

      • « C’est le personnel politique français qui une fois de plus a été défaillant. »

        Elu par qui ?

      • Goethe disait : « Quand je pense au peuple Allemand, si fantastique dans son individualité et si déplorable dans sa collectivité »

        Les politiciens utilisent en plein ce trait que les Français semblent partager avec nos voisins d’outre Rhin.

        Il faut arrêter de se poser en victime, si je partage entièrement votre analyse de l’Etat et des politiciens, on est en droit de se demander d’où cela vient et dans une démocratie (le pouvoir au peuple) la réponse est dans la question.

        Et oui, 100% d’accord : les libéraux n’ont pas été foutus de se sortir les doigts du … trop timides, pas assez clairs, trop dans le compromis (on veut pas d’Etat, mais en fait, il est nécessaire, donc il faudrait le restreindre à ses fonctions régaliennes, mais pas vraiment en fait … ) et trop gentils avec nos amis les communistes (qu’il faut aimer aussi)

        Bref pas pragmatiques, et sans principes clairs, donc condamnés à tolérer toutes les divagations vaguement libérales.

    • « la France est en train de ressembler »

      Non, c’est déjà un pays du tiers monde, une république fromagère où les parasites ne se cachent même plus pour profiter du fruit du travail d’autrui

  • incompétence politique depuis 40 ans.
    achat de votes massif dogmatique depuis 40 ans.
    assistanat démesuré.
    infantilisation du peuple depuis 40 ans.

    voilà les programmes politiques de nos courageux hommes et femmes qui ont gérés la Nation.

  • FN : contrairement à une idée reçue ne défile pas avec des banderolles « Mort aux Juifs », c’est dans les manif DG que l’on voit fleurir ces banderolles..
    Ce sont quelques isolés… On imagine ces isolés dans un défilé FN !! ..Quand une permanente reçoit une caricature d’une ministre, envoyée sur son compte Facebook personnel, par un anonyme : elle est déclarée responsable et condamnée à 9 mois de prison ferme…
    FN est contre l’immigration DG : Pour, même prêt à mettre un aspirateur (comme si, il n’y en avait pas assez !)
    FN pour sortir de l’Europe DG : pour y rester
    FN referendum sur l’Euro DG : pour l’Euro
    FN a un programme bâti sur les travaux d’un prix nobel d’économie et sa pratique de sortie de l’Euro, de remboursement de la dette en « Franc » est approuvée par des grands économistes DG : Nada
    FN et DG se rejoignent sur les politiques sociales.
    Malgrès les incantations des merdias de gauche, Les Français ne se laissent pas enfumer par « l’effet Charlie » et autre Petites phrases qu’auraient dit la nièce ou le père….Ou une multiplication des petites listes électorales.. Dans le Doubs : ils confirment que
    le 1er parti de France est… Le FN avec 36.4% des voix
    quand on leur demande de choisir entre FN, PS, UMP et DG – Ils choisissent massivement FN,
    DG étant aux oubliettes…

    • on entend plus trop MLP clamait haut et fort qu’elle va sortir de l’euro ( on ne la retient pas … ) . c’est peut-etre qu’elle à de plus en plus envie que les pays sérieux d’europe du nord lui financent ses emplois de fonctionnaires fictifs et ses déficits publiques qui accompagneraient ses premières années de pouvoir comme les vautours accompagnent une armée en déroute …

  • L’article n’explique pas pourquoi le FN est si haut et Melenchon si bas. Serait-ce tabou ?

    • En meme temps tout le monde le sait… pour qu’un politique monte dans les sondages il suffit qu’il leve des items ou l’autre est responsable, jamais soit. Si tu dis aux francais « vous etes responsables » ils ne vont pas voté pour vous, par contre si vous dites « le mechant liberalisme est responsable » la vous gagné 30% (réparti dans 4 partis) donc le FdG a 10%, le FN Pareil,… après vous dites « l’immigré est le seul responsable de totu aussi » hop vous prenez 20% réparti en 2 partis (FN UMP) , donc ca fait un FdG a 10, un FN a 20, une UMP a 10, et un PS a 0… vous ajouter un truc qui fait peur « roh le racisme c’est affreux et vous vous rappelez les heures sombres de l’histoire » et la vous prenez 20% car vous jouez sur les peurs, donc le FN et l’UMP sécuritaire se prennent 5% chacun, le PS 10 car c’est plus son truc çà.
      Ce qui fait un Fdg a 10, un PS a 10, un UMP a 15 et un FN a 25%. Et en gros vous avez les prochaines elections. Les francais ne se disent pas je vais voter pour celui qui met en place la meilleure politique economique, mais qui me rassure le plus en me trouvant un ennemi responsable de tout a hair.
      Bref le FN ne gagnera pas, et encore moins le FdG, mais l’UMPS gagnera et au final on va se re coltiner 3 tonnes de lois supplémentaires, des libertés encore atteintes, des impots supplémentaires, et encore plus d’Etat n’importe ou, n’importe quand, et encore plus de subventions communautaristes ou inégales… bref vive la France

      • Les Français, et beaucoup d’européens sont idiots, ou alors, ils refusent ce qui leur arrive, ce que tout le monde sait…

    • La réponse est dans la question. D’un côté le FN, qui malgré ses incohérences a le mérite de la constance dans l’opposition à ceux qui nous gouvernent, de l’autre un type qui a été 30 ans socialiste et qui en est sorti parce que le PS était une impasse personnelle.

  • L’auteur rappelle justement la tradition étatiste de la France, l’absolutisme républicain prenant le relai de la monarchie absolue. Sur CP nous savons que notre salut terrestre ne viendra pas des politiciens professionnels, mais de la société civile, du moins si celle-ci daigne s’organiser. Et j’en suis désolé ce n’est toujours pas fait (ou pas assez) après cinq ans de matraquage fiscal, quarante ans d’inflation de l’Etat, des ses dépenses et de ses réglementations !

    Différencier le personnel politique populiste en modérés et radicaux, permet-il d’établir une hiérarchie des compétences ? Je ne le crois pas, car tous sont politiciens professionnels, (au niveau national). De plus le français n’aiment pas spontanément l’excès, les radicaux n’arrivent au pouvoir que lorsque les modérés ont longuement démontré leur incompétence. L’Etat est tout de même en faillite en temps de paix ! Il faut le faire !

    Je ne partage pas du tout l’angoisse « Weimarienne » de l’auteur. Le Reich de Weimar était revanchard dès l’origine.
    http://www.editions-jclattes.fr/livre-l-impardonnable-defaite-1918-1940-claude-quetel-337396
    – il réarmait dès les années 20 en secret en URSS (pacte de Rapallo),
    – il tolérait les ligues paramilitaires, et réagissait mollement aux putsch
    – sa justice absolvait le crime politique, pourvu que les victimes soient pacifistes, syndicalistes, journalistes, ou juives.
    Pendant ce temps, notre IIIe République a très bien tenu au plan intérieur, (mais pas au plan extérieur, hélas ! )

    Où sont les ligues paramilitaires de JMLP, ses armes, ses assassinats ? Son Mein Kampf ?

    Pour moi le procès fait au FN est un procès stalinien par ses procureurs et leurs méthodes. Il fonctionne sur le principe de la suspicion (de fascisme, de racisme). Or ce principe a déjà servi maintes fois aux républicains. Lors de la Convention, et jusqu’à nos jours dans la vie politique de la République : accusés émigrés, prêtres réfractaires, vendéens, puis sous la IIIe : royalistes, catholiques, capitalistes.

    Ce principe de suspicion permet aux coalitions rivales mais complices PS-UMP de fermer le marché politique. Le « Front républicain » est son moyen, qui donne une rente politique à la gauche plurielle. (qui inclus les communistes et les anti-racistes, et qui démontre la veulerie de la droite classique).

    Peut-on dénoncer l’anti-racisme dans son contexte français (droit « sociaux ») comme un droit « colonial ». Les prestations sociales aux allochtones étant autant de « tribut » financés par l’autochtone ?

    N’est-il pas logique qu’un peuple ayant opté pour l’Etat-providence, tende à limiter le nombre des ayant-droits, pour retarder la faillite générale ? Si l’on considère que la faillite est inéluctable, alors on vote libéral ! (Nous Citoyens ! ou bien ?)

  • excellent article, mais il faut dire que la situation des années 20 et 30 en europe de l’est, était beaucoup influencé par la présence de l’ogre bolchévique au delà des frontières.

    la complicité mélenchon lepen, est évidente pour le cas grecs, mais les deux partis ne sont pas comparable : l’un est en train de devenir le premier partis de france, alors que l’autre est la queue qui bouge encore, de feu le partis communiste … ils s’opposent largement dans le débat médiatique, pour deux raisons:
    il sont en compétition pour le même électorat : les déçus de la gauche de gouvernement.
    pour le problème ethnique: le FN est antimaghrebien, alors que mélenchon est promaghrebin.

    leurs problèmes sont exactement inversent :
    le problème de mélenchon, c’est de trouver un électorat
    le problème de marine le pen, c’est d’avoir deux électorats, dont on voit mal comment elle pourrait réconcilier les positions si elle arrivait au pouvoir, moment ou il faudra arreter la démagogie.

  • NKM , entre autres , indique que pour le 2em tour elle votera PS , pour ( la sempiternelle phrase qui suit ) faire barrage au front national ; il me semble que jusqu’à preuve du contraire , seul la droite et le ps ont gouverné ce pays ; on ne sait donc pas comment cela se passerait si le FN arrivait au pouvoir en 2017 , ni même s’il tiendrait les promesses qu’il ferait pour se faire élire ( comme l’ont toujours fait les deux autres parti ( parlottes , promesses , coup de menton et moulinet de bras…….rarement suivi d’éffets ) ; plusieurs millions de gens votent FN ; de quel droit l’ump et le ps estiment que ce parti est le pire de tous ? si le FN existe , c’est que des imbéciles ont fait ce qu’il fallait pour ça ; alors qu’ils arrêtent de chougnasser les nkm et cie ;

  • La position de NKM de soutenir le PS ( vs FN) décrédibilise totalement l’UMP. On ne peut pas d’un côté constater les échecs de la politique PS dans tous les domaines et d’un autre côté les soutenir. La réalité apparaît aux citoyens: ce qui interesse UMP et PS c’est de se partager le pouvoir et les bénéfices associés. Prétendre abusivement que le FN n’est pas républicain à la différence de tous les autres partis qui le seraient , y compris les extrémistes de gauche est ridicule et finira par se retourner contre le PS et l’UMP.

  • Il y a des matins, comme aujourd’hui, où, malgré un beau soleil – durera-t-il? -, soudainement, la violence du monde, au bord de votre vie, vous saisi à la gorge et vous laisse dans un état d’indicible égarement… la suite ici : http://contre-regard.com/chronique-de-narbonne-et-dailleurs-en-france-il-y-a-des-matins-ou-la-violence-du-monde-vous-saisi-a-la-gorge/

  • Le curieux auteur de ce bizarre article a-t-il remarqué que la France n’est pas la Grèce, et lycée de Versailles ?

  • Liberté, égalité, gratuité, oisiveté est la devise de l’ extrême gauche. Ce que propose d’ abord cette gauche c’ est une société de gratuité sans limite; santé, éducation, logement, chauffage, eau, electricité, transport, TV et même le café, tout les besoins nécéssaires seront gratuits. Dans ces conditions pourquoi travailler, le travail ne sera donc plus une nécéssité. Plus de devoirs que des droits, le rêve du oisif qui n’ aspire qu’ aux congés payés à vie. Et tout celà ne coutera rien, l’ état payera, l’ état prendra l’ argent des riches, il empruntera et ne remboursera pas, et les gens toujours aussi naïfs et bêtes y croient et applaudissent.

  • Nous avons le choix entre l’ UMPS d’ un coté et de l’ autre le FNA( Front national anti capitaliste)………..

  • Si l’auteur pouvait me donner quelques mots rassurants sur le fait qu’il n’attribue pas les échecs français à des partis qui n’ont jamais exercé le pouvoir, merci. Quant à la grande alliance entre les partis modérés dont rêve l’auteur, j’ai bien peur qu’il s’agisse de la réalité de la scène politique depuis 30 ans et que ça commence à se voir. De là à faire le lien entre ces connivences et les blocages actuels …

  • J’ose un bémol sur le paragraphe de l’Allemagne de Weimar. Les Nazi sont dès l’origine un parti de gauche car socialiste. Idem pour Mussolini.

  • Superbe article qui donne un eclairage juste mais parfaitement objectif de la situation de notre pays. Et ce n’est pas encore lors des prochaines présidentielles que nous trouverons l’homme providentiel pour donner un coup de pied dans la fourmilière, ou se prélassent tous ces élus qui ne représentent plus personne, a l’exception de ceux qui profitent du système.

  • « Lionel Jospin s’était risqué à dire au début des années 2000 : « L’État ne peut pas tout ». »

    OUI, parce qu’il l’a ADMIS lors d’une interview, coincé, acculé, parce qu’il ne pouvait rien faire d’autre!

    Il ne faut pas ADMETTRE les choses, il faut les DIRE, spontanément.

  • « …accession au pouvoir du maréchal Pétain. Nous sommes visiblement en très bonne compagnie. »
    Un grand bravo à Patrick Aulnas pour cette génuflexion obligatoire.
    Encore un qui a dû être Charlie…

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