« Apartheid territorial, social, ethnique » : Valls a presque raison

La réalité du fonctionnement des organismes de logement social donne du poids aux affirmations de Manuel Valls.

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Manuel Valls (Crédits : Parti Socialiste, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

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« Apartheid territorial, social, ethnique » : Valls a presque raison

Publié le 21 janvier 2015
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Par Vincent Benard

Manuel Valls credits Parti Socialiste (licence creative commons)

Nombreux sont ceux qui critiquent Manuel Valls pour l’emploi du mot apartheid à propos de la situation des 2500 quartiers à problème dont 750 Zones urbaines sensibles.

Bien entendu, la France n’est pas un système légal d’apartheid, et il faudrait être d’une particulière mauvaise foi pour croire que Manuel Valls, personnage critiquable mais indiscutablement intelligent, a employé cette expression au premier degré, comme feignent de le croire ceux qui jouent les vierges outragées en critiquant ses mots.

En revanche, une connaissance un peu fine de la réalité du fonctionnement des organismes de logement social donne du poids aux affirmations de Manuel Valls.

 

De l’origine de la formation des ghettos ethniques en France

Le phénomène que je vais décrire à été dénoncé dans plusieurs rapports officiels, dont les premiers, à ma connaissance, furent écrits dans les années 1990.

Celui dont je me suis inspiré dans un passage de mon livre Logement, crise publique, remèdes privés, a été signé par Patrick Simon, Malika Chafi et Thomas Kirszbaum, pour le compte du Groupe d’Études et de Luttes contre les Discriminations, publié en 2001.

Que disent ces rapports ?

Que les organismes HLM ne placent quasiment jamais des familles maghrébines ou d’Afrique subsaharienne dans les logements sociaux bien intégrés au tissu urbain privé, dans des opérations dites de mixité sociale, les familles en question se trouvant donc de facto aiguillées vers les barres concentrationnaires des années 1950-1960, cadeau empoisonné du constructivisme gaullien à la France d’aujourd’hui.

Les auteurs précisent que cette ségrégation n’a rien à voir avec du racisme assumé et officiel stricto sensu. Non, le phénomène à l’œuvre est plus insidieux et relève plutôt de la loi des conséquences inattendues propre à toute action humaine en général, et démultipliée par l’échelle des bêtises étatiques.

Le problème vient tout simplement de ce que les offices HLM ont besoin de locataires capables de payer leurs loyers de façon fiable dans les immeubles qui leur ont coûté le plus cher, qui sont en général les immeubles récents bien intégrés dans des opérations de mixité sociale. Ils vont donc sélectionner pour ces logements des familles dont l’espérance de revenus dans le temps est élevée, donc correspondant implicitement à un profil facilement intégrable dans la société. Au passage, notez le luxe de précautions dont je suis obligé de m’entourer pour écrire ces choses, dans le climat actuel.

Une fois quelques bonnes familles trouvées, l’important est de les garder. Ces organismes vont donc tout faire pour ne pas faire fuir ces locataires bons payeurs, donc ne pas installer dans un logement vacant du même ensemble une famille susceptible d’y amener des problèmes. Et donc les familles africaines se trouvent aiguillées vers les cités ZUS. Pour ceux qui auraient du mal à me croire, voici comment cela est rédigé dans le rapport, en page 52 :

« À côté d’autres groupes (familles monoparentales, Rmistes, travailleurs précaires…), l’image de l’immigré des années 1970, bon locataire car bon travailleur payant régulièrement son loyer, s’est muée en une catégorie redoutée car synonyme de dévalorisation du parc immobilier et de fuite des bons candidats. Ces représentations ont fini par guider les pratiques des agents qui distinguent entre les bons et les mauvais groupes au mépris des critères formels d’attribution des logements. »

L’Office HLM de Saint-Étienne fut d’ailleurs condamné en 2010 pour avoir créé un fichier ethnique de ses locataires. Et en off, un ancien cadre d’office HLM m’expliquait que plusieurs grands organismes de sa connaissance pratiquaient un profilage par palier, pour ne pas faire coexister des familles aux profils conflictuels : Hutus/Tutsis, Serbes/Croates, etc.

 

L’État français à l’origine de ségrégation raciale géographique

Il existe donc clairement une propension à composer l’occupation du parc HLM en fonction de critères officieux liés à l’appartenance ethnique, le tout en application d’une politique de logement social dont les textes législatifs sont définis par l’État et dont aucune commune, département ou région ne saurait s’affranchir.

Appelez cela comme vous le voulez mais quand bien même il ne s’agit pas d’apartheid officiel, il s’agit bien du dysfonctionnement d’une politique étatique, connu depuis longtemps (les rapports publics sur le sujet en font foi), et dont le législateur n’a jamais tenté de s’attaquer aux causes profondes.

Entendons nous bien : cela ne constitue en aucun cas une excuse aux mauvais agissements des bandes délinquantes ou des nazis islamistes dont la conjonction d’intérêts est en train de transformer ces quartiers en zones extra-républicaines. L’existence de nombreux jeunes immigrants qui réussissent à s’en sortir malgré le milieu difficile disqualifie par avance toute rhétorique excusatoire vis-à-vis des malfaisants. Mais en aucun cas, l’État français ne peut être exonéré de sa très lourde responsabilité quant à la création de ces conditions.

 

L’emploi du mot apartheid, prise de conscience ou poudre aux yeux médiatique ?

Aussi vous demanderez-vous pourquoi je tempère d’un presque mon approbation des propos de Manuel Valls en titre de ce billet. Tout simplement parce que je doute de sa capacité à reconnaître la primo-responsabilité de l’État français dans cette situation. Rien dans son discours n’indique qu’il souhaite désigner les causes étatiques de cette ségrégation de facto, préférant évoquer une sorte de racisme de société qui impliquerait toujours plus de lois répressives ou compensatoires, lois qui amèneront, inévitablement, de nouveaux effets pervers, ou encore plus d’injection de morale laïque et républicaine à l’école, dont les gamins se fichent royalement. À moins qu’il ne s’agisse que d’une énième variation autour du discours excusatoire habituel des turpitudes des délinquants et jihadistes, sans autre portée que verbale et médiatique.

Oser privatiser les logements HLM, y compris des quartiers difficiles, pour que des associations de propriétaires privés soient incitées à y remettre de l’ordre, laisser le marché composer l’occupation du parc de logements, accepter que des polices privées complètent le travail des forces publiques, convertir nos casernes en voie de désaffection en places de prison supplémentaires, légaliser le commerce des drogues via des circuits de distribution normalisés et contrôlés pour couper la source de financement des mafiosi des cités, appliquer de vraies peines pour les criminels violents récidivistes, libérer la société française de tous les freins fiscaux et réglementaires à l’ascension sociale, libérer l’école pour que des pédagogies innovantes tirent l’énergie des meilleurs jeunes des cités vers le haut, voilà les mesures1 dont on peut par avance être certain qu’elles ne seront pas annoncées par le Premier ministre. Ce sont pourtant uniquement des changements de philosophie politique de cet ordre de magnitude qui pourront changer radicalement, en une ou deux décennies, le visage lugubre et les perspectives inquiétantes de nos « Zones Urbaines Sensibles ».

Références :

  1. Toutes figurant dans le programme du Parti Libéral Démocrate, soi-dit en passant.
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  • J’ai arrêté ma lecture à « barres concentrationnaires » !!!
    Monsieur Benard a sans doute vécu dans les beaux quartiers toute sa vie, mais moi j’ai habité les dites barres et jamais personne ne parlait d’apartheid. Il faut dire que la population était composée dans les années soixante de rapatriés d’Algérie qui n’ont jamais trouvé à redire sur leurs conditions de logement qui étaient même meilleures, pour beaucoup d’entre eux, à celles qu’ils connaissaient en Algérie.
    Quant aux propos délirants du premier ministre qui parle « d’apartheid » alors que son gouvernement intervient partout où il croit défendre les droits de l’homme, est bien contradictoire et pitoyable. Ou il ne sait pas ce que veut dire ce mot, ou il fait de la basse politique politicienne pour récupérer la population des « territoires perdus de la République. » (Gilles Kepel)
    J’habite à Paris ( dans un arrondissement qui vote à droite) et les logements sociaux sont attribués aux familles issues de l’immigration. En attestent les écoles primaires et le collège de mon quartier, qui ont une population quasi exclusivement immigrée. Inutile de préciser que les problèmes que rencontrent les professeurs du collège sont les mêmes que dans le 93.
    Lisez plutôt l’article du géographe Laurent Chalard dans le figaro.

    • Valls est un bon socialiste : tout individu doit rentrer dans les petites cases prévues pour lui par les hommes de l’Etat. Ca explique pourquoi les socialistes persécutent les Roms comme les communistes jadis.

      Mais Valls, c’est également ceci :

  • Valls ou « la poule qui a trouvé un couteau ». Ce(s) phénomène(s) existe(nt) (ignoré(s) (volontairement ou non) depuis des décennies. Parlons plutôt de promiscuité.

  • « il faudrait être d’une particulière mauvaise foi pour croire que Manuel Valls, personnage critiquable mais indiscutablement intelligent, a employé cette expression au premier degré, comme feignent de le croire ceux qui jouent les vierges outragées en critiquant ses mots. »
    En meme temps il n’a pas non plus utilisé ce mot par hasard, donc bien qu’il ne faut pas faire les « vierges outragées » il ne faut pas faire les handicapés de la reflexion a ne pas voir un mot qui est placé dans un texte écrit et réfléchi par des conseillers enarque, comme sans aucun but politique… la diversion par le buzz. Pendant qu’on parlera du fond on ne parlera pas de la forme, et n’importe quelle vierge meme pas outragée… le verrait. Et bon l’intelligence de Valls désolé, je ne la vois pas concrètement sur le terrain.. car autoriser seulement 3 dimanches de plus n’a jamais été une grande preuve d’intelligence pour relancer l’économie… arretez de vous focaliser sur les paroles, focalisez-vous sur les actes et les résultats.
    Et l’intelligence de Valls qui réagit a chaud sur une actualité et qui déploie plus de 450 Millions d’Euros sur un evenement isolé, meme si c’est gratuit car c’est l’Etat qui paye, c’est très loin d’etre une preuve d’intelligence…mais alors vraiment très loin. Il y a environ 700 homicides par an, je vous laisse faire le ratio pour 17 morts à 450 millions d’Euros….

    Ca veut dire quoi « Nazis islamique » ? Pour rappel les nazis sont responsables d’environ 50 Millions de morts, je ne pense pas que la racaille de cité, meme super islamisé radicalisé soit responsable du meme nombre ou meme d’un nombre rapprochant… employé ce terme est de l’irrespect pour les 50 millions de victimes de la seconde guerre mondiale… Ah cette joie d’utiliser la propagande socialiste de qualification des paroles et des actes (raciste, homophobe, islamophobe, antisémite,…) il faut mettre des noms sur tout, et tant qu’a faire utiliser des mots qui n’ont rien a voir c’est encore plus ultra-socialo-communiste-fashisant (ba oui moi aussi j’ai le droit de le faire tout de meme).

    Et sur le fond, meme si le rapport est vrai, il oubli un élément essentiel, le regroupement d’origine… un immigré chinois ne va pas chercher un logement dans la Creuse, mais préférera aller vivre a Paris 13, ou la langue ne sera pas un probleme, et ou il trouvera des personnes du meme village ou de la meme famille que lui…. Et donc pareil pour les africains, turcs, polonais, portugais,…. la France s’est communautarisé par la force logique des choses. Après la responsabilité de l’Etat aurait été de faire en sorte que les cités d’antan ne se transforme pas en guetto, mais aujourd’hui il est trop tard, et la seule solution serait de casser tout cela, pour disséminer les populations y résidant, partout sur le territoire, dans les villages, les petites villes,…

  • Mr Benard, je connais votre expertise dans les questions du logement et je vous suis toujours avec beaucoup d’intérêt. Il eu été salutaire que vous offriez votre analyse dans votre livre… J’admire votre pugnacité, mais voilà !!!…
    Dirigeant d’un organisme 1% Logement (Action logement !…) pendant près de 20 ans en province, j’ai assisté impuissant aux gaspillage des fonds des entreprises destinés aux « SALARIES ».
    J’ai participé à mon corps défendant aux fusions et réformes inutiles pour mieux centraliser les fonds entre les mains de l’UESL (enfin des partenaires sociaux) pour quels résultats ?
    J’ai participé, par obligation, aux financements de bailleurs sociaux, pour construire des logements sociaux là où il n’y avait pas de besoins ! Ces mêmes bailleurs sociaux devant faire face à des taux de vacance élevés !…
    Par la garantie LOCA-PASS nous avons déresponsabilisé bon nombre de locataires (pas tous des salariés…loin de là), comme cela ne suffisait pas, nos doctrinaires parisiens ont créé la GRL, un immense (bide) gâchis.
    Donc les bons petits soldats que nous étions, avons participé à cet immense usine à gaz, effarés par les milliards que nous avons déversé.
    Nos Conseils d’administration de province ne disposaient d’aucun pouvoir pour contrecarrer ces délires d’une technocratie qui n’a jamais su gagner d’argent (et donc encore moins à l’investir).
    Je précise qu’avant cette expérience, j’avais été pendant 18 ans repreneur et créateur de trois entreprises, ce qui en toute humilité m’avait appris la valeur de l’argent.
    Dans mon propos de départ, j’avais expliqué que j’avais compris qu’il y avait non pas une politique du logement en France, mais beaucoup de politiques autour du logement !
    Bref, comme dans la chanson de Guy Béart, » le premier qui dit la vérité… il doit être éxécuté !… »
    Notre pays est victime de l’idéologie socialiste et de la lâcheté de gens qui prétendent se situer à droite.
    Ces gens se payent de mots, hier comme aujourd’hui, sur le dos de l’intérêt général.

  • Relisez votre modèle de Schelling et allez visiter les US ! S’il y a bien une chose dont l’Etat ne peut être accusé c’est de « créer » la ségrégation: elle s’organise naturellement toute seule et correspond d’ailleurs à un certain optimum ou équilibre de « confort culturel ». Il est normal que des communautés se forment spontanément et persistent (Little Italy, New Odessa, China Town etc.). Ce qui est artificiel en revanche c’est de vouloir forcer la mixité au nom d’une idéologie vivrensembliste, le vrai apanage des pouvoirs publics.

  • Comme Gauthier plus haut, j’ai habité dans des barres, mais dans les années 70 et c’était un environnement parfaitement vivable et un grand progrès pour cette classe sociale.

    La différence, c’est le droit.

    Par angélisme anti-répression, l’état a abandonné tous les gens honnêtes et entreprenants en les livrant sans aucun recours aux pillards, aux casseurs et aux profiteurs ce qui a fini par créer des zones de non-droits insalubres ou toute entreprise, développement ou réfection est devenu absolument impossible.

    Le droit, la police, la justice, c’est ce qui protège les petits, les efforts, l’honnêteté, le développement et l’entreprise, ce qui fait que même une zone pauvre peut être vivable et peuplée de gens qui ont un avenir.

    Le budget de la police et la justice ont servi de caisse de secours à toutes les lubies sociales et sont parfaitement négligeable a environ 1.5% chacun. Plus de 60’000 peines de prison ne sont pas effectuées, en dessous de 2 ans (crime déjà grave) on ne risque plus rien, la récidive n’est quasiment pas punie, (coulibaly avait été condamné à un total de 22 années de prison), en bref les fauves et les parasites sont lâchés.

    En parallèle, les mêmes abrutis socialistes ont subventionnés ces zones, confondant comme d’habitude causes et effets, rendant l’effort encore moins attractif tout en tuant toute possibilité de petite entreprise locale à coup de régulation et de fiscalité. (Si il était encore possible d’en monter une sans ce faire piller).

    • Toutes les zones franches sont un échec total, à commencer par celle mise en place en Corse il y a un peu plus de deux siècles.

      Qui aimerait créer une entreprise pour en retrouver les locaux saccagés tous les lundis puisque l’état de Droit (et non Etat de droit) n’existe plus dans ces zones ?

    • @Ilmryn
      « La différence (d’avec les années 70), c’est le droit. »

      L’Etat peut-il maintenir le droit et l’ordre public dans les cités ?
      Ce n’est pas gratuit et le rapport coût/efficacité me suggère que non.

      C’est trop cher parce que les forces de l’ordre sont nationales et ont un coût unitaire bien supérieur à une police municipale. C’est trop cher parce que le droit républicain interdit aux citoyens toutes formes d’organisation sécuritaire pour concourir à l’ordre public. C’est trop cher parce que les procédures judiciaires françaises sont chères (elles durent longtemps), et que les prisons sont chères (il n’y en a pas assez pour les peines prononcées).

      En face de ceci la délinquance est peu onéreuse, le délinquant est dans la cité comme un poisson dans l’eau, la police nationale en zone étrangère. La subversion a déjà gagné. (ex: voir les resquilleurs dans les transports IdF, ou la vente de Marie-Jeanne)

      La seule solution que je vois est la participation des communautés locales (y compris allogènes) à un ordre public local, type polices municipales. Ceci demande que l’Etat se dessaisisse de son monopôle de sûreté publique, hérité de la Révolution. C’est pas gagné.

      • populo: « L’Etat peut-il maintenir le droit et l’ordre public dans les cités ? »

        En l’état, plus maintenant, vous avez raison.

        Ce n’est pas tant la faute de la police que de la justice qui par angélisme idéologique laisse la mauvaise graine impunie au contact des citoyens ce qui a des tas d’effets pervers :

        -Démotivation de la police : résoudre les « petits » crimes est une perte de temps, les types ont l’impunité de fait.
        -Démotivation des citoyens et culture de l’omerta, un citoyen qui signale un crime est perdant à tous les coups, au point que ce sont les victimes qui doivent déménager.
        -Le pillage, le racket, la violence, le vol, l’intimidation sont des choix de vie rentable même compte tenu de toutes les condamnations qui sont, de toute manière, bien moins nombreuses (cf plus haut).

        Une police municipale va rencontrer les mêmes problèmes que la police normale : une justice complètement à côté de la plaque.

        Une figure maintenant emblématique du problème, c’est un type comme Coulibaly qui a cumulé en sept condamnations 20 années de prison, mais n’en a fait qu’une poignée. Même sans son dernier acte funeste un type comme ça en liberté est une véritable gangrène pour la cité dont les citoyens n’ont plus aucun Droits assuré. Le système américain, même imparfait protège bien mieux les citoyens : les peines sont cumulées.

  • Votre remarque: « les familles en question se trouvant donc de facto aiguillées vers les barres concentrationnaires des années 50-60, cadeau empoisonné du constructivisme gaullien à la France d’aujourd’hui. » est non seulement caricaturale mais surtout erronée. J’appartiens à une génération qui a passé une enfance très agréable dans une de ces « barres concentrationnaires », qui seulement étaient à l’époque peuplées d’ouvriers, d’employés et mêmes de cadres (ils habitaient les appartements de plus grand standing), représentatifs d’une population française majoritairement blanche et d’origine européenne. Or, cette population a progressivement fui ces lieux d’habitation au fur et à mesure que notre grand patronat organisait l’immigration massive extra-européenne de personnes toujours plus sous-qualifiées, en finissant de parachever ce processus de remplacement par permettre le fameux regroupement familial, qui si l’on ose la provocation, sonne plutôt aujourd’hui comme le début d’une l’invasion. Nos mécènes voulaient à l’évidence toujours plus de pression à la baisse sur les salaires des emplois octroyés au bas de l’échelle sociale, via un processus finira par rogner toujours plus vers le haut de l’échelle sociale, jusqu’à finir par entamer la destruction programmée de la classe moyenne. Cette entourloupe fut orchestrée avec l’aide politiquement correcte d’une gauche toxique et complice du patronat, bien qu’elle jouait la comédie de la défense du peuple, mais usant de l’alibi « antiraciste » à tour de bras contre ce même peuple, qu’on traitait de raciste dès qu’il tentait d’émettre la moindre critique vis-à-vis du processus d’immigration massive. Il n’y a qu’à voir ce qu’il advint de Georges Marchais après son discours de Montigny les Cormeilles… Voilà le véritable cadeau empoisonné des années 70, de Pompidou à Giscard et tous ceux qui suivirent à droite comme à gauche et SVP laissez de Gaulle en dehors de cette combine calamiteuse qui s’est opérée contre les intérêts du peuple français.

  • Sans méconnaitre les vicissitudes de la répartition des logements sociaux justement rappelées par Vincent Bénard, je pense que « l’apartheid » est davantage le fait de la société civile que du gestionnaire des logements sociaux. Les gens vont-ils spontanément accepter de s’installer dans un immeuble où logent déjà des familles d’origine africaine, peut-être même s’ils y habitent déjà ne vont-ils pas chercher à quitter leur appartement? Vous connaissez la réponse. Ces gens exercent leur liberté. Il n’y a pas de moyen de les contraindre. On voit là une réalité sociale qui ne peut que s’imposer au politique.

    • C’est ce que je disais avec le modele de Schelling plus haut:
      http://www.gemass.fr/dphan/complexe/schellingfr.html

      • Vu. C’est pourquoi la mixité sociale est impossible à imposer à une population. Cela reste une des lubies des collectivistes impossible à concrétiser sur le plan juridique, social, et finalement factuel.

    • @ Alexis
      Vous pointez ici une réalité du marché immobilier : son cours est inversement proportionnel à la densité de population « réputée moins intégrée ou intégrable ». Les acquéreurs, les locataires sont grégaire dans leur groupe communautaire respectif. (il y a un groupe « société d’accueil et assimilés »). La ségrégation spontanée n’est donc que l’envers de la nature grégaire et communautaire de l’homme, une liberté essentielle à défendre. Quelle légitimité a le politique pour intervenir, sinon le projet de fabriquer un homme nouveau ? La meilleure mixité raciale se fait par le marché quand le minoritaire est astreint aux même devoirs : payer son loyer, ses charges, ses impôts que la communauté d’accueil. Toutes les politiques de mixité sociale (en fait raciales) sont un brassage autoritaire des populations (méthode stalinienne, on dékoulakise Neuilly/Seine ou le XVIe !)
      C’est donc une revendication majeure que la société civile (en s’organisant) devrait adresser aux politiques : cessez de vous mêler du marché du logement !

  • Le facteur aggravant de l’intervention de l’état dans le logement dit social ne peut complètement occulter le paramètre culturel dans l’équation de l’immigration. C’est pourtant ce qu’ont cru les grands organisateurs du regroupement familial des années Giscard. Il serait peut-être temps de comprendre que tous les limmigrés ne se valent pas en terme de capacité d’assimilation dans leur pays d’accueil, je n’ai pas l’impression que cet article aide à comprendre une idée aussi simple et sautant aux yeux d’un nombre croissant de compatriotes. Quelque part, la ligne d’analyse de cet article s’inscrit dans les mêmes schémas de pensée que ceux de la génération Giscard d’il y a une quarantaine d’année. Un peu léger, depuis le temps. Il faut à un moment accepter que la grille de lecture libérale n’explique pas tout, c’est même contreproductif pour les autres causes que par ailleurs vous défendez.

  • Parler d’apartheid c’est accuser l’état français et les français de souche.Cela sous entend que les musulmans ont tout fait pour s »intégrer et respecter les lois de la république. Arrêtons de victimiser ceux qui génèrent la délinquance et la haine de la France. Pourtant l’état a tout fait : logements sociaux, santé,éducation, etc… Ce sont plutôt les français de souche qui ont été victimes car la population d’origine immigrée a été prioritaire pour obtenir les logements sociaux ( en région parisienne).Si on n’ouvre pas les yeux le problème s’aggravera.

    • L’umps n’ouvrira jamais les yeux. Il faut se rendre à l’évidence et s’en souvenir lors des prochaines élections.

    • C’est quoi etre « de souche » ? ce sont les Zemmour et Finkelkrot qui eux ne sont pas du tout « de souche » qui ont populariser ce terme, donc sans les méchants immigrés, ce terme ne serait pas dans votre bouche… Bon moi je suis un « de souche » depuis plus de 10 générations minimums, j’espère juste que vous l’etes aussi avec ce prérequis de minimum 10 ancètres nés sur le sol Francais, car ou sinon je m’abstiendrais de parler avec vous, car vous ne devriez pas etre la.
      Pour vous, et c’est pour comprendre, l’immigré est forcément musulman et forcément délinquant c’est çà ? J’essaye de comprendre… vu que je ne veux pas fermer les yeux comme vous le demander.

      2/3 questions :
      – A quoi reconnait-on un souchien (au dessus du chien selon la loi c’est super perturbant çà) ?

      – A combien d’ancetres faut-il remonter pour etre un souchien, car qui dit souche, dit depuis toujours, la branche de 500 ans d’un arbre reste une branche et ne deviendra jamais une souche… Vu que les premiers hommes viennent d’Afrique, alors le vrai souchien de la planete est africain, donc si vous n’etes pas africain, alors vous etes un etranger… mais vu que vous l’etes par la force des choses vu que vos ancetres etaient africains du coup ca devient perturbant pour moi quand vous parler de « francais de souche » et d' »immigrés » africains…. donc je voudrais avoir un chiffre meme approximatif pour comprendre ce qu’est un souchien ? avec son explication pour le chiffre bien sur, qu’on ne le prenne pas au hasard…

      – Vous parlez d’immigrés a l’origine de la délinquance, donc on est d’accord que les délinquants qui n’ont pas voler un smartphone mais des centaines de milliers d’Euros a l’Etat Francais, donc par exemple Thevenoud ou Cahuzac, que les voleurs que représentent les multi-cumulards en politique (Estrosi, Delebarre,…) qui arrivent a cumuler 10 et 27 fonctions et mandats avec votre argent,… bref tous ses souchien sont honnetes ? c’est çà l’idée ?

      Donc c’est mon point de désaccord, la petite délinquance des racailles qui agressent me debecte et en effet elle est sans doute majoritairement étrangère souchienne (oui les 3/4 des racailles sont nés en France donc ca va poser un prob çà non ?) mais je prefere qu’une racaille vol 10 smartphones aux francais, plutot qu’un député volent des dizaines de milliers d’euros par mois en cumulant a l’extreme, ou en volant l’Etat, donc moi… Si 2 personnes viennent me voler, que le premier dit « je te vole 100 euros, je te file une claque et tu me reverras plus » ou l’autre « je te vole 100 euros par mois, pendant toute ta vie, mais je te met pas de claque »… ba je prefere me prendre une baffe désolé… c’est mon amour pour l’argent sans doute qui me pousse a penser. Et ces derniers voleurs, donc les plus violent pour moi car ils me piquent beaucoup plus, sont des souchiens pour l’extreme grande majorité…

      Mais sans doute que je refuse d’ouvrir les yeux sur ces méchants immigrés et ces gentils souchiens qui me volent en écrivant la loi que je dois subir…

    • VISOR: « Pourtant l’état a tout fait »

      …pour que ça échoue.

      -Abandon du Droit pour des zones qui en avaient fortement besoin (On ne construit rien sans Droit).
      -Tabassage en règle des libertés et facilité d’entreprendre.
      -Subvention de la pauvreté qui fini de tuer toute velléité de développement si c’était encore possible dans des zones ou même les pompiers hésitent à aller.

  • M.Benard, avez-vous une connaissance personnelle de l’apartheid ?
    Au risque de me tromper, je ne pense pas. M.Valls non plus manifestement.

    Ayant vécu et travaillé en Afrique australe, et notamment à Johannesbourg vers la fin de l’Apartheid et après aussi, je pense que M.Valls a été d’une légèreté inexcusable en employant ce terme pour faire un bon mot de communiquant et occuper l’espace médiatique. Les mots ont un sens: l’apartheid était un système complet (politique, légal, social) absolument incomparable avec cette pathétique histoire de HLM où il est simplement question de savoir si l’octroi de ces privilèges inadmissibles de résidences bon marché a été dévoyé ou non. Et absolument incomparable avec la système politique, légal et social français. Le problème français est complètement autre, c’est plutôt peut-être un problème d’ « inpartheid » raté 🙂

    Cela dit, votre article sur le fonds du dévoiement imbécile de la politique HLM est parfaitement intéressant et illustrateur de ce qu’est la sphère publique. Merci pour cela. Mais de grâce, ne venez pas rattacher cette information pertinente avec l’irresponsabilité crasse et perverse de M.Valls.

    Maintenant que ce mot polémique et clivant d’ « apartheid » a été jeté en pâture, tout ce que la France compte d’ignorants spécialistes auto-proclamés de la ségrégation raciale et de l’histoire sud-africaine va se découvrir une âme de Mandela en pantoufles devant son ordinateur ou devant un gros micro mou (merci h16) pour venir polémiquer et trouver un nouvel angle d’attaque permettant de victimiser encore plus l’immigration d’origine africaine ou moyen-orientale… Puis cette nouvelle source de frustration auto-suggérée pourra venir enrichir la culture péri-urbaine française, dont chacun connaît déjà la richesse et le positivisme. Bien joué.

    C’est criminel, irrespectueux pour ce qui s’est passé en RSA – bref, c’est un nouveau point Godwin pour la classe politico-médiatique.

    Pour vous documenter:
    http://en.wikipedia.org/wiki/Apartheid#Petty_apartheid

  • bonjour ,très lassantes les rodomontades de notre Premier Ministre  » Tras los montés » !De L’apartheid il ne sait rien !
    Effectuant fréquemment la ligne d’Afrique du Sud , j’avais trouvé là un riant pays ;à l’image des Braves Hollandais qui l’avait crée de toutes pièces ; Mon projet de m’établir « shipchandler  » à Durban ( province du Natal ) s’en alla en fumée en 1994 ! Subodorant la suite désastreuse ,j’ai eu ô combien raison d’y renoncer ! Car aujourd’hui ma famille serait cantonnée dans un quelconque quartier hyper protégé ,et je devrait me déplacer armé .
    Comme d’ordinaire Beaucoup de gens s’expriment sur le sujet, sans l’expérience du terrain, ou un minimum de vécu ….

  • Valls parle maintenant de « politique de peuplement »… Sans rire ?

    Les cerveaux cancéreux partent en vrille de plus belle. Je crois que les néo-socialistes ont gagné. Maintenant, ils vont jusqu’à nous dire comment doit-on « peupler ».
    C’est extrêmement grave mais personne ne réagit… On ne peut plus compter que sur des zombies débiles et asservis en marche à pas forcés sur la route de la servitude.

    Un jour ils vont nous dire comment nous servir de notre propre corps. Nous ne serons alors plus que leurs esclaves… 🙁

  • il y a bel une bien une apartheid en france mais c’est surtout un apartheid entre le secteur privé et le secteur public (et parabublic)

  • Les commentaires sont fermés.

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En ces temps particulièrement agités, qui ne s’associerait pas volontiers à la lutte contre l’antiracisme ? Certains êtres primaires sans doute hélas, car il est de fait que des actes et des paroles racistes ont lieu depuis toujours et tendent à se développer ces dernières années et ces dernières semaines, notamment avec la montée des tensions communautaires ou internationales. Mais faut-il pour autant, comme le suggèrent certains, en venir à contrôler une liberté d’expression, déjà mal en point ?

 

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Même les luttes bien intentionnées peuvent mal finir. Érigé en norme après la Seconde guerre mondiale, l’antiracisme est en passe de sombrer dans un véritable chaos idéologique, et les universités nord-américaines ne sont pas en reste dans ce travail de sape.

 

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