Un périple autour du monde : Premiers contacts mexicains

Le Mexique, pourtant considéré comme un lieu à risque, n’effraie pas nos deux voyageurs. Retour d’expérience.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Mexique credits Fabián Everardo Alvarez Navarro (licence creative commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Un périple autour du monde : Premiers contacts mexicains

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 janvier 2015
- A +

Parce qu’un con qui marche va toujours plus loin qu’un intellectuel assis, deux frères sont partis sur les routes depuis de longs mois, traversent les frontières, les villes et les campagnes à l’occasion d’un tour du monde à durée indéterminée, sans casques ni golden-parachutes. Au fil de leur voyage, ils livrent leurs impressions sur des expériences qui les ont marqués.

Après le Nevada, voici les premiers pas sur le sol mexicain.

Par Greg.

Mexique credits Fabián Everardo Alvarez Navarro (licence creative commons)

Étrange frontière à Nogales. Les douaniers américains ne checkent aucun document mais posent des questions débiles et le poste frontière mexicain se situe 20km après la ville… On nous fait rapidement comprendre que la vie ne sera pas facile sans parler espagnol. Tout va bien, nous avons pris des dispositions de ce côté-là ces 4 derniers mois. C’est poussif mais ça progresse ! À Hermosillo, le journal local a même voulu nous interviewer en espagnol. Pour le coup ils auraient quand même été inspirés d’envoyer un journaliste qui parle un peu anglais…

singe1

Le Mexique donc, que tant de personnes nous a chaudement déconseillé comme un lieu à haut risque : enlèvements, meurtres, cartels, attaques à mains armés. C’est con, on est de nature curieuse. Pour le coup, on est quand même assez contents de notre look repoussant et d’avoir des sous-vêtements qui sèchent sur le sac. Qui voudrait voler ça franchement ?

Même au sein du pays, les avis divergent et les convois de militaires armés jusqu’aux dents sont légion. On sent comme une tension à première vue. Discuter avec la police locale permet de se rassurer un peu quand même : les touristes ne craignent pas grand-chose. Certains insistent même pour prendre la pause avec nous.

singe2

Tous nous mettent également en garde pour la sécurité sur la route, toujours agrémenté d’un bon exemple de cycliste percuté par un camion le mois dernier. C’est vrai que les routes de Nogales à Ciudad Obregon sont relativement pourries et étroites, mais nous sommes habitués : dans ces cas-là il faut rouler au milieu de la route. Un cycliste sur le bord on peut le passer de justesse voire le pousser un peu dans le fossé, on ne risque qu’une éraflure sur la carrosserie. Quand il est au milieu ça implique au minimum de rouler dessus et de défoncer son radiateur, ça fait mauvais genre et on perd du temps. Bref, on s’impose. Les autoroutes se sont depuis sensiblement améliorées avec une large bande d’arrêt d’urgence dans 95% des cas.

En revanche les paysages sont de pire en pire. Autant le désert américain avait du charme, autant la version chicos est décevante. Les villes ne remontent pas le niveau et le camping sauvage est un peu difficile. En Nouvelle-Zélande, nous campions au milieu du village mais vu la réputation du pays on préfère se cacher, serpenter entre les cactus et autres herbes à l’hostilité remarquable, et sauter les barbelés (ce qui n’est pas toujours aisé avec deux vélos de 60 kg). Nous avons parfois la visite d’un petit scorpion ou la surprise de découvrir un serpent en train de dormir à 1m50 de nos tentes. C’est chouette la nature ! Le prix des hôtels est toujours hors budget et les restaurants sont plus abordables mais pas encore assez miteux pour nous permettre un rythme asiatique de 2-3 repas par jour. Il faut dire que notre régime alimentaire est assez imposant.

Nous avons sans doute battu un record de pneus crevés ces deux dernières semaines. On tourne à 1 ou 2 par jour minimum. On a plus crevé pendant cette période que tout le reste du voyage. On nettoie les villes des cartels de drogue mais pas encore les autoroutes.

singe3

Un matin, un premier pneu crève avant même de pédaler, on se dit en blaguant que ça pourrait être pire et on commence à s’étirer. Au même moment, sans avoir touché mon vélo, j’entends mon pneu se dégonfler : la valve avait lâché sans raison. Timing parfait, et deux crevaisons après 0 km. Nous avons tellement crevé le dernier jour que nous étions à court de colle et de rustines nous obligeant à faire du stop à 80 km de notre destination, Mazatlan. La veille, nos deux réchauds s’étaient enflammés successivement dans un vent de panique. Il était temps de se reposer quelques jours. Mazatlan fera l’affaire.

singe4
Quand on a plus assez de colle, il faut tenter des trucs pas catholiques…

 

Nous sommes pour le moment un peu mitigés sur l’expérience mexicaine mais très peu effrayés par les dangers qu’on nous promettait. Tous les militaires lourdement armés sont le symbole d’une période de guerre entre cartels qui touche largement à sa fin et qui n’a à notre avis jamais trop concerné les touristes.

Nous brisons de plus en plus la barrière de la langue, ce qui nous aide grandement à amadouer des comportements un peu froids quand nous sommes pris pour des Américains. Une fois qu’on a sorti 3 phrases mal ficelées et précisé notre nationalité, les langues se délient, et les Mexicains se révèlent vite très serviables.

Nous attendons beaucoup plus de la suite dans ce pays.

Sur le web

Lire les autres épisodes de la série :

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)
  • Belle aventure qui vous fera découvrir sans nul doute les merveilles de ce grand pays. Plus vous irez dans le sud, plus vous trouverez de charme. Il y a des endroits très touristiques, pas toujours merveilleux, mais des endroits aussi magique par la beauté des sites et l’accueil des mexicains. L’édulcolorant d’opinions que vous avez sera vite coloré et comblera vos journées. Quel merveilleux voyage, bon vent et au plaisir de découvrir vos impressions.

  • Bonjour les voyageurs,
    soyez le bienvenus au Mexique. Si vous décidez de longer la côte vers le sud, vous pourrez découvrir la côte du Nayarit et Jalisco, avec notamment Puerto Vallarta et sa superbe baie. Vous n’avez encore rien vu car le nord du Mexique est particulièrement pauvre en villes coloniales, plages, et ruines. Le meilleur reste à voir.
    Si vous passez par puerto vallarta, contactez-moi par mail pour boire un coup.
    a plus 🙂

  • Nicolas

    Dommage, nous sommes déjà passés par Puerto Vallarta, juste après noël.
    Nous écrivons les articles lorsque nous avons le temps, bien souvent différé de 2-4 semaines. Pour savoir où nous sommes au jour le jour il faut se fier à notre page facebook sur laquelle, une fois par jour, notre balise GPS envoie notre position.
    https://www.facebook.com/deuxsingesenhiver

    Nous quittons Salina Cruz aujourd’hui et serons au Guatemala d’ici une semaine. Un autre article sur le sud du Mexique est programmé pour dans 2 semaines.

    Jan, vous avez raison. Après avoir longé la majeure partie du sud du Mexique, il est évident que le nord était bien terne en comparaison.

    Merci et bonne journée à vous deux.

  • Salut les frangins! Comme d’habitude, en quelques lignes, vous en faites comprendre plus que bien des articles longuets. Bonne route!

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Quel lien entre un condor et une bicyclette ? Non, ce n’est pas une blague. La réponse à cette question est fournie par Steve Jobs, et elle nous en apprend beaucoup sur l’inventivité humaine, et pourquoi elle peut être une source d’optimisme.

 

Dans sa remarquable interview de 1995, Steve Jobs souligne la puissance de l’inventivité humaine.

Il évoque un article qu’il a lu dans Scientific American dans lequel un chercheur étudiait l’efficacité du mouvement de différentes espèces. Il mesurait le nombre de calories que ... Poursuivre la lecture

Par Gabrielle Dubois.

J’ai peur des conversations sur les vacances

Certains appréhendent Noël : revoir une famille avec laquelle on a un passé et un présent plein d’amour mais aussi de non-dits et de contentieux…

Moi, j’appréhende les conversations au sujet des vacances…

Il semblerait que l’on se doive de partir en vacances, activité stérile qui consiste à ramener cinq cents photos qui ont déjà été prises cinq millions de fois. Car si l’on ne part pas, c’est qu’on est soit trop pauvre (et quelle faute avons-nous commise p... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

Par Daniel Tourre.

 

Pour ceux qui auraient envie d’un dernier bol d’air frais avant l’open space, je recommande la lecture de quelques récits de voyage d’Alexis de Tocqueville.

Alexis de Tocqueville (1805-1859) occupe une place à part parmi les auteurs libéraux classiques. Cet honnête homme, pétri par les valeurs de l’Ancien Régime, observe avec une curiosité souvent bienveillante et parfois inquiète le monde démocratique libéral éclore – en Amérique et en Europe – et remplacer le monde d’où il vient. Contrairement ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles