La jalousie amoureuse, une déviance ? Pas vraiment

La jalousie ne se manifeste pas de la même manière que l’on soit un homme ou une femme. Et cette fois, c’est la science qui le dit !

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Jalousie amoureuse (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La jalousie amoureuse, une déviance ? Pas vraiment

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 janvier 2015
- A +

Par Jacques Henry.

jalousie credits T Dohnal (licence creative commons)

D’une des plus larges études réalisées à propos de l’infidélité amoureuse et conduite par la Chapman University il ressort que le comportement de l’homme diffère profondément de celui de la femme. Il a fallu questionner pas moins de 63894 personnes, hétérosexuelles, bisexuelles, lesbiennes et gays, pour se faire une idée précise de la nature et des motivations de la jalousie.

Il y a la jalousie liée à l’infidélité sexuelle et la jalousie liée à l’infidélité sentimentale. Pour être plus clair, il était indiqué dans le questionnaire exhaustif envoyé aux participants de cette étude de préciser quelle était leur positionnement exact en termes de jalousie : avoir des relations sexuelles avec un(e) autre partenaire sans pour autant en être amoureux ou être amoureux d’une autre personne sans avoir de relations sexuelles avec cette dernière. Le questionnaire avait le mérite d’être simple et présentait l’avantage de pouvoir analyser tout aussi simplement les résultats. Il est tout de suite ressorti de cette étude que les bisexuels, les lesbiennes et les gays ne différaient pas quant à leur penchant à développer une jalousie que ce soit pour des raisons sexuelles ou sentimentales. Le questionnaire, faut-il le préciser, faisait appel à des expériences vécues ou demandait aux volontaires d’imaginer quelle serait leur réaction dans l’une des deux situations citées plus haut.

rené le honzec jalousie amoureuseLa différence d’appréciation des motivations de la jalousie est beaucoup plus marquée parmi les personnes hétérosexuelles avec une différence évidente entre femmes et hommes. Si les gays, les lesbiennes et les bisexuels n’éprouvent pas vraiment de sentiment de jalousie vis-à-vis des frasques sentimentales ou sexuelles de leur partenaire, les hommes hétérosexuels ont tous déclaré ressentir une profonde réaction de jalousie en apprenant (ou en imaginant) que leur partenaire était sexuellement infidèle même si elle n’éprouvait aucun sentiment amoureux pour son partenaire sexuel momentané. Le fait d’être « trompé » seulement sur le plan sentimental, c’est-à-dire dans une relation purement sentimentale sans conclusion sexuelle ne leur semblait pas d’une grande importance. Ce qui motive la jalousie des hommes hétérosexuels est l’incertitude dans laquelle ils se trouvent, sachant que leur partenaire est susceptible de les tromper sexuellement ou les trompent effectivement, de la transmission de leurs gènes. Un homme est en effet jamais à 100 % certain que l’enfant à qui sa partenaire a donné naissance est bien son enfant. Les statistiques montrent qu’environ un enfant sur dix est le résultat d’une liaison adultérine, quel que soit le milieu social ou culturel et quel que soit le niveau d’évolution du pays considéré. Certes, dix pour cent c’est beaucoup mais c’est pourtant la réalité. Il n’est donc pas difficile de comprendre quelles sont les motivations, avant tout physiologiques, de la jalousie de l’homme relativement aux frasques sexuelles de sa partenaire.

En ce qui concerne les femmes, la situation est plus ambigüe car les sentiments seraient prépondérants dans les relations amoureuses sans finalité sexuelle. Personnellement je doute de cette interprétation : les femmes sont tout aussi attirées par les choses du sexe que les hommes à moins d’être suffisamment astucieuses pour cacher leur jeu…

Il n’empêche que cette étude a clairement montré que les femmes hétérosexuelles éprouvent de la jalousie si leur partenaire vit une relation romantique avec une autre femme sans relation sexuelle et qu’elles sont plutôt moins enclines à la jalousie si leur partenaire a effectivement une relation sexuelle avec une autre femme. L’étude ne détaille pas les motivations profondes des femmes dans ce registre mais on peut imaginer sans peine qu’une femme, apprenant que son partenaire (époux ou compagnon) est engagé avec succès dans des relations sexuelles avec une éventuelle rivale, serait pour elle plutôt gratifiant, cette situation lui prouvant que son partenaire est reconnu par des concurrentes comme un mâle satisfaisant apte à transmettre avec succès ses gènes à une descendance. C’est là que réside l’ambiguïté de l’attitude de la femme. Elle est jalouse si son partenaire éprouve des sentiments à l’égard d’une rivale, mais elle se sent presque honorée de savoir qu’il est choisi par une autre femme comme un bon géniteur !

La théorie du genre (à laquelle je n’adhère pas) prévoit qu’il ne doit pas y avoir de différence entre la femme et l’homme, que ce soit au niveau de la vie sentimentale ou de l’activité sexuelle, et pourtant cette étude prouve qu’il en est tout autrement.

Morale de l’histoire, c’est très simple. Mesdames, soyez amoureuses mais que cet amour reste platonique. Messieurs, vous pouvez tromper sexuellement votre partenaire mais ne tombez pas amoureux. C’est un peu vite dit mais c’est pourtant ce qui ressort de cette large étude concernant ces 63894 personnes de 18 à 65 ans avec une moyenne d’âge proche de la quarantaine. Il paraît évident qu’il faut réévaluer notre perception de la fidélité conjugale et aussi de la jalousie…

  • Source : Chapman University News Desk


Sur le web

Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • Il y a un bon bouquin de Tolstoî , qui traite de la jalousie qui conduit au meurtre , la Sonate à Kreuzer !!!

  • « Morale de l’histoire, c’est très simple. Mesdames, soyez amoureuses mais que cet amour reste platonique. Messieurs, vous pouvez tromper sexuellement votre partenaire mais ne tombez pas amoureux. C’est un peu vite dit mais (…) »

    C’est très vite dit.

    La psychologie évolutionniste cherche à comprendre les comportement humains, pas à les prescrire. L’écueil de la théorie du genre, c’est précisément de vouloir construire la morale contre la nature, en déconstruisant « scientifiquement » (sic) les différences homme-femme.

    Calquer la morale sur la nature est une autre erreur, qui mène également à des comportements aberrants (le viol est, d’un point de vue évolutionnaire, une stratégie très adaptative ; on se retiendra pourtant de le conseiller…)

  • Je conseille « Sperm Wars » de Robin Baker sur les comportements amoureux où il est aussi question de jalousie.
    Il a changé ma vision de l’amour, du sexe, voire de la famille.

  • Ahah, et ben moi je suis jalouse tout court et de tout, mon côté é-Moi 🙂 même pas besoin d’une étude aussi fouillée.
    Riffraff: comment-a-t-il changé votre vision ce livre? Je crois qu’il a déjà été évoqué ici…

  • C’est très intéressant, je viens d’en discuter avec ma compagne et nous partageons cette analyse.
    Dans tout les cas, il me parait important d’en parler avec son partenaire.

  • Contrairement à ce qui est écrit, la théorie du genre ne dit pas qu’il n’y a pas de différences entre hommes et femmes : elles existent, manifestement, mais sont inhérentes au genre de par la façon dont celui-ci se construit socialement. De plus, les hommes sont plus généralement associés, dans l’imaginaire collectif, à des « coureurs de jupons » qu’à des sentimentaux, inversement pour les femmes. Ce qui explique pourquoi il semble plus « normal » (ou moins choquant) qu’un homme ait une relation sexuelle avec une autre et que les femmes ressentent moins de jalousie dans ces cas-là, car ils sont en adéquation avec la norme. Quant aux femmes, qui sont généralement associées à la sensibilité, etc… les hommes leur en voudront moins si elles ont une liaison « simplement » amoureuse, car encore une fois, ils s’en réfèrent à la norme. Tout est une question d’intériorisation de ce qui semble ‘normal » ou non. Mais conclure en disant que les femmes sont « flattées » quand les hommes les trompent, je trouve ca très inadéquat et misogyne, ce qui est bien dommage pour un média alternatif qui se veut anti sexiste. BOUM

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Dans son article « Unraveling the Mindset of Victimhood », le psychologue américain Scott Barry Kaufman a recommandé de passer le court test suivant pour déterminer si vous avez un « état d'esprit de victime » :

« Évaluez dans quelle mesure vous êtes d'accord avec chacun de ces éléments sur une échelle de 1 (« pas moi du tout ») à 5 (« c'est tellement moi ») :

- Il est important pour moi que les personnes qui m'ont blessé reconnaissent qu'une injustice m'a été faite.

- Je pense que je suis beaucoup plus consciencieux et m... Poursuivre la lecture

Par Rachael Sharman.

 

Adolescente, j’ai connu la récession des années 1990 en Australie, et je me souviens clairement de cet ami qui avait demandé à son père un peu d’argent pour aller au cinéma. Tout à la fois frustré et résigné, son père lui avait expliqué qu’il venait d’être licencié, et qu’il n’était pas certain qu’un autre emploi se profile à l’horizon. Il n’avait donc pas de quoi lui donner de l’argent de poche pour des billets de cinéma. Plutôt que de nous bouleverser ou de nous effrayer, cette réponse avait été une... Poursuivre la lecture

Voici un ouvrage que j’ai acheté à sa sortie en France en 1995, et vers lequel je renvoie depuis longtemps au fil de mes articles. Il était temps que je me décide à en faire une présentation, comme il le mérite.

L’envie est un sentiment éprouvé par de nombreuses espèces vivantes, mais particulièrement marqué chez l’être humain. Présent à la fois dans la littérature, la philosophie, la psychologie, la religion, et beaucoup d’autres domaines qui ne font que retranscrire un phénomène ancré dans toutes les civilisations et époques de l’hum... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles