Comment le respect du prix du marché maximise les échanges

Pourquoi les prix fixés par le marché sont-ils préférables à ceux décrétés par l’interventionnisme étatique ?

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Comment le respect du prix du marché maximise les échanges

Publié le 5 novembre 2022
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Face aux velléités de contrôle des prix dans les pays développés et devant leurs résultats désastreux dans certains pays en développement, les libéraux ont une attitude constante : rappeler que fixer les prix à un niveau inférieur à celui du marché conduit inéluctablement à rendre les biens disponibles en moins grande quantité pour le consommateur.

Cette vérité ne fait cependant pas percevoir avec suffisamment de clarté la raison pour laquelle le prix du marché serait par nature préférable au prix que l’autorité serait tentée de lui substituer. Cette critique des prix administrés énonce que les produits seront rendus plus disponibles à mesure qu’ils s’approcheront du prix du marché. En revanche, elle ne permet pas de comprendre pourquoi la hausse des prix n’aurait plus cet effet au-delà de ce niveau. Un interventionniste malin pourrait demander ironiquement ce qui fait qu’on s’arrête en si bon chemin…

Pour résoudre ce problème, nous rappellerons pourquoi laisser les prix se former librement par le jeu de l’offre et de la demande contribue à rendre le plus grand nombre d’échanges entre protagonistes du marché possible, notion très proche de celle de « meilleur prix ».

Après avoir développé le raisonnement qui permet d’arriver à ce principe général, nous tenterons d’en évaluer les implications politiques, en étudiant les cas où il s’applique manifestement et en réfléchissant aux exceptions possibles.

 

Prix du marché et nombre d’échange optimal

Le prix du marché est celui où les échanges sont les plus abondants parce que 1°) le prix où l’offre et la demande s’équilibrent est celui où les échanges réalisés sont les plus abondants et 2°) que le prix du marché est celui où l’offre et la demande s’équilibrent.

1- Le prix où l’offre et la demande s’équilibrent est celui où les échanges réalisés sont les plus abondants.

Intentions de vente et d’achat correspondent au fait de manifester la volonté de vendre ou d’acheter un produit à un prix donné. À mesure que le prix augmente, les offres de vente augmentent et les offres d’achat diminuent. Le prix d’équilibre est celui où les courbes se croisent et où les vendeurs sont aussi nombreux que les acheteurs.

Comme il faut être deux pour conclure un contrat, le nombre de contrats réellement finalisés à raison d’un prix donné correspond toujours à celui de la catégorie d’offre la plus faible pour ce prix, qu’il s’agisse des offres de vente ou des offres d’achat.

Or, le prix d’équilibre est, par rapport aux autres prix, celui dans lequel la catégorie la plus faible est la plus élevée. En effet, si le prix était plus haut, le nombre d’acheteurs diminuerait nécessairement et inversement le nombre de vendeurs si le prix était plus bas.

Le prix d’équilibre est celui où la catégorie la plus faible est la plus élevée, et c’est le niveau de la catégorie d’offre la plus faible qui détermine le nombre de contrats conclus.

C’est donc au prix d’équilibre que le nombre de contrats conclus sera le plus grand.

Comment des graphiques permettent-ils de visualiser ces raisonnements.

Ce premier graphique montre pour un produit quelconque les intentions de vente et d’achat d’un produit donné en fonction du prix.

Intentions de vente et d'achat en fonction du prix

Ce second graphique présente le nombre de contrats effectivement conclus en fonction des données du précédent graphique :

Nombre de transactions en fonction du prix

2 – Lorsque les prix sont formés librement dans les conditions du marché, offre et demande s’équilibrent.

Si pour un prix donné il y a plus de producteurs que d’acheteurs, les producteurs baisseront leurs prix (où iront vers d’autres productions s’ils ne peuvent être rentables). Les consommateurs seront plus nombreux, jusqu’à ce qu’offre et demande s’équilibrent.

S’il y a plus de consommateurs que d’acheteurs, les producteurs peuvent augmenter leur prix et/ou leur production. Les consommateurs seront moins nombreux, jusqu’à ce qu’offre et demande s’équilibrent.

Le prix du marché est celui qui permet aux parties, vendeurs comme acheteurs de conclure un contrat le plus facilement.

Cela nous permet de répondre à la question que nous avions soulevée en introduction concernant les consommateurs, et de préciser la raison pour laquelle il est inutile d’augmenter le prix au-delà du marché. Tant que le prix d’équilibre n’est pas atteint, l’augmentation du prix est intéressante pour les consommateurs car elle augmente les biens disponibles et le nombre de contrats conclus, ce qui fait plus que compenser l’inconvénient que l’augmentation du prix présente par elle-même. En revanche, à partir du prix d’équilibre, attirer plus de producteurs n’est pas intéressant à partir du moment où ceux-ci deviennent plus nombreux que les acheteurs. La pénurie ayant déjà disparu, l’augmentation des prix n’a plus les effets positifs qu’elle avait à cet égard et seuls ses défauts demeurent. Tant que les prix sont inférieurs au prix du marché, les consommateurs sont intéressés par des produits qui ne sont pas disponibles, au-delà, la disponibilité des produits augmente mais les consommateurs ne sont plus intéressés par cette disponibilité accrue.

Nous pourrions faire des commentaires identiques si nous prenions en compte l’intérêt des producteurs.

3 – Correctifs

Ensuite, il faut faire deux correctifs aux explications précédentes (et notamment aux graphiques) pour les approcher des situations réelles.

Dans la réalité, il n’y a pas réellement un prix du marché mais autant de prix que de producteurs en raison de leurs contraintes spécifiques ; et l’autorité fixe le plus souvent un prix maximum ou minimum. Dans ce cas, le nombre de contrats conclus avec ces prix minimum ou maximum sera toujours inférieur au nombre de contrats qui auraient été conclus en dessous ou au dessus de ce prix.

Ensuite, le graphique des intentions de vente et d’achat montre une symétrie entre vendeurs et acheteurs qui n’est pas présente dans la réalité pour la raison que les vendeurs anticipent le retrait des consommateurs lorsque le prix est trop élevé, ce qui fait que les intentions de vente devraient chuter au-delà du prix d’équilibre. Les consommateurs n’ont pas le même comportement quand les prix sont bas et restent en tout cas potentiellement intéressés. Pour justifier l’évolution de la courbe des intentions de vente lorsque le prix dépasse le prix d’équilibre il faudrait préciser que c’est pour le cas virtuel où dans l’esprit des producteurs cela ne modifierait pas les intentions d’achat par rapport au prix d’équilibre.

 

Implications politiques

Le principe connait de très larges applications dont les implications en termes de politiques publiques sont considérables. Il s’applique même au-delà de la question du prix à l’ensemble des obligations réciproques qui constituent l’équilibre d’un contrat. Chaque fois que le législateur où la puissance publique tentent de « rééquilibrer » un contrat en faveur d’une partie jugée « faible », il est presque certain de nuire aux intérêts de celle-ci.

Les exemples les plus notables sont certainement ceux du marché de l’emploi, du logement ou des produits de première nécessité. Le contrôle des loyers réduit l’offre de logement, la législation du travail et les difficultés à licencier découragent l’embauche, le salaire minimum empêche l’emploi des moins qualifiés, la baisse des prix de produits de première nécessité est synonyme de pénurie.

Voici une liste d’articles parus sur Contrepoints concernant ces questions :

Marché du logement :

Marché de l’emploi

Produits de première nécessité

 

Les limites et exceptions au principe

Le principe selon lequel tenter de rééquilibrer par la loi un contrat est voué à l’échec est-il pour autant sans limite ?

Il est possible que dans un secteur donné les prix permettent une rentabilité moyenne très élevée. Dans ce cas, même si leur bénéfice diminue un peu, poursuivre l’activité en question reste avantageux pour les producteurs. L’effet d’une baisse règlementaire de prix sur le volume des transactions ne serait-il pas supprimé ?

En premier lieu, même si le profit moyen d’un secteur est très élevé, ce n’est pas nécessairement le cas de tous les acteurs de ce secteur. Il y aura bien un effet immédiat assez faible sur le volume des transactions.

Ensuite et surtout, si un secteur offre des profits considérables et nettement supérieurs à ceux qui ont cours dans le reste de l’économie, de nombreux investisseurs tenteront de pénétrer le secteur. Si l’intervention publique réduit préalablement la rémunération du secteur par des prix imposés, ils seront dissuadés de le faire et de contribuer indirectement à modérer prix et profits. Au final, l’intervention publique aura bien réduit l’offre dans le secteur considéré par rapport à son potentiel, même si elle est quasiment restée stable dans le temps. C’est l’inverse pour les prix. Ceux-ci ont diminué dans le temps mais à terme leur niveau sera comparable à celui qui aurait été atteint sans intervention.

Par ailleurs, le cas où la masse d’une catégorie de parties à un contrat donné (par exemple les consommateurs) n’est pas suffisamment consciente des termes du contrat dans lequel elle s’engage mérite d’être étudié. Cela peut-être le cas d’un contrat d’assurance dont la longueur des conditions générales dissuade un trop grand nombre de personnes d’en prendre sérieusement connaissance.

A priori, le marché peut répondre à un trop grand avantage d’une catégorie à un contrat de deux manières : par la concurrence entre les acteurs déjà présents sur le marché en question, par la concurrence liée à l’introduction de nouveaux acteurs.

Ces mécanismes risquent d’être grippés lorsque la comparaison des contrats nécessite un travail minutieux et que l’application de la clause en question crée un préjudice important mais trop rare pour inciter le consommateur moyen à faire jouer pleinement la concurrence.

Du même coup, les entreprises ne seront guère incitées à conquérir des parts de marché en présentant un produit meilleur que leurs concurrents pour ce type de clauses : tant qu’il ne sera pas décidé à vérifier sérieusement l’information par lui-même, la communication sur la qualité du produit ne permettra guère au consommateur de savoir si celle-ci est réelle ou ne relève au contraire que de la communication.

La concurrence liée à l’introduction de nouveaux accords peut alors avoir des effets bénéfiques. D’ailleurs, si le marché confère ainsi un tel avantage aux entreprises qui y sont présentes, il est à prévoir que de nouvelles entreprises seront attirées vers lui. Alors, si les acteurs du marché restent réticents à faire disparaitre ce type de clause, il est à prévoir que la concurrence diminuera leurs avantages sur d’autres aspects (par exemple, les prix). Tout est-il alors rentré dans l’ordre ? Non, car cet équilibre moyen n’est guère satisfaisant pour le consommateur pour qui la sécurité est un aspect très important.

Il y aurait donc davantage d’arguments en faveur de l’intervention du législateur face à ce type de clause.

La discussion peut être prolongée sous l’angle de la morale : le consommateur n’est-il pas responsable de s’informer des qualités des produits et services qu’il achète ? Et cela a des implications sur les effets d’une telle politique. Ces interventions ne risquent-elles pas de donner aux consommateurs le sentiment d’une protection destinée en réalité à rester trop incomplète pour n’être pas illusoire ? Mais les sociétés qui incluent de telles clauses dans les contrats qu’elles proposent ne comptent-elles pas sur l’ignorance de leurs clients sur ce qu’ils achètent réellement pour faire fructifier leurs affaires ? Une sanction n’est-elle pas aussi légitime qu’utile ?

 

Un article publié initialement le 23 décembre 2014.

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  • Je tiens à faire quelques remarques d’ordre épistémologique.

    (a) Même sur un unique marché, il n’existe pas un unique prix d’équilibre, le prix d’équilibre dépend des dotations initiales des agents. Ce qui signifie que le nombre d’échange dépend également des dotations initiales des agents qui peut être régulé et optimisé par une intervention publique.

    (b) Un équilibre n’est pas nécessairement stable ou attracteur, c’est-à-dire que même si on est proche, de l’équilibre, les agents vont s’en éloigner ou lieu d’être attiré par lui, c’est par exemple le cas des biens de Veblen pour lesquels si le prix augmente la demande augmente. Ce qui signifie que le prix de marché n’est pas nécessairement le prix d’équilibre entre offre et demande.

    (c) Les marchés sont interdépendants, cela implique que l’équilibre général (si tant est qu’on puisse parler d’équilibre général) n’est pas nécessairement équivalent à l’intersection des équilibres partiels sur chaque marché.

    Tout cela remet en cause vos conclusions.

    • (a) Même sur un unique marché, il n’existe pas un unique prix d’équilibre, le prix d’équilibre dépend des dotations initiales des agents. Ce qui signifie que le nombre d’échange dépend également des dotations initiales des agents qui peut être régulé et optimisé par une intervention publique.

      La régulation impliquerait de prendre à l’un pour donner à l’autre, les changements de dotations s’annuleraient et la demande globale resterait parfaitement fixe. Le prix sur le marché ne changerait donc pas.

      (b) Un équilibre n’est pas nécessairement stable ou attracteur, c’est-à-dire que même si on est proche, de l’équilibre, les agents vont s’en éloigner ou lieu d’être attiré par lui, c’est par exemple le cas des biens de Veblen pour lesquels si le prix augmente la demande augmente. Ce qui signifie que le prix de marché n’est pas nécessairement le prix d’équilibre entre offre et demande.

      Les biens de Veblen sont particuliers et très rares (luxe…), de même que les biens à élasticité positive en général. Le prix de marché dans ces cas est le prix fixé par les offreurs pour satisfaire à des ventes maximums. Dans le cas de biens à élasticité positive, les offreurs augmentent leurs prix jusqu’à épuiser cette élasticité, et à trouver le prix pour lequel l’offre est maximum (mais dans ce cas le prix augmente, et non diminue). C’est toujours l’équilibre naturel, mais qui est trouvé dans l’autre sens.

      (c) Les marchés sont interdépendants, cela implique que l’équilibre général (si tant est qu’on puisse parler d’équilibre général) n’est pas nécessairement équivalent à l’intersection des équilibres partiels sur chaque marché.

      Je n’ai pas compris en quoi le fait que les marchés sont interdépendants remettait en cause la conclusion selon laquelle l’interventionnisme était une connerie.

      • (a) Vous faites l’hypothèse que la demande pour un bien ne dépend pas des dotations initiales des agents, hypothèse supplémentaire qui n’a rien d’évident puisque la demande elle-même évolue durant le processus de formation des prix (le tâtonnement walrassien).Le consommateur établit sa demande en fonction du prix « crié » par le commissaire de marché virtuel et ses capacités financières, en fonction de l’offre disponible, soit la quantité et le prix seront acceptés, soit un nouveau prix sera « crié », ce qui modifiera la demande des agents, etc. Exemple : un producteur vend 2 biens A. Il y a deux agents acheteurs potentiels, chacun dispose de 10. Le prix crié est de 10 par A. Chacun demande 1 bien, la transaction se fait. Maintenant l’agent a dispose de 1 et l’agent b de 19, le prix crié est toujours de 10. Seul l’agent B fera une offre pour 1 bien A. Le prix diminuera, passant par exemple à 9, dans ce cas, l’agent B fera une offre de 2 biens. Le prix d’équilibre sera de 9 différent du 10 de départ. On retrouve cette multiplicité des équilibres également dans les équilibres de Pareto.

        (b) Je ne sais pas si les biens de Veblen sont rares, ce qui est certains c’est qu’ils remettent en cause la prétention universelle et totalisante de la formation des prix selon l’équilibre entre offre et demande. Je vois mal comment vous pouvez prétendre que le fait que le processus inverse puisse conduire à un équilibre puisque justement la force du modèle walrassien est que les hypothèses sous-jacentes sont là pour permettre des rétroactions négatives qui i conduisent à une auto-régulation. Si lorsque le prix d’un bien augmente (ce qui signifie que l’offre est insuffisante pour satisfaire la demande), la demande augmente, la bonne vieille logique vous fera conclure qu’un équilibre entre offre et demande est impossible.

        (c) Ceci implique que le prix de marché n’est pas nécessairement le prix d’équilibre entre offre et demande, ce qui signifie donc que toutes les conclusions sur la maximalité des échanges sont fausses. Rien de plus. Ce n’est donc pas un critère pertinent pour juger de l’efficacité ou non du marché ou de l’interventionnisme.

    • Banach,

      a) d’accord avec Neomatix tant que les conditions pour tous les agents sont les mêmes, c-a-d que l’un n’est pas avantagé par la réglementation au détriment des autres.

      b) Il semble que pour toi la valeur d’un bien est objective et tu serais walrasien que ça ne m’étonnerait pas.
      Je ne vois pas de problèmes avec les biens de Velben à partir du moment où le prix, la rareté font aussi partie des caractéristiques d’un bien et donc de sa qualité : la valeur d’un bien est subjective et c’est bien ce qui fait que l’acheteur et le vendeur pensent qu’ils font une bonne affaire quand ils procèdent à l’échange.

      c) les marchés sont interdépendants : oui et donc l’équilibre entre l’offre et la demande se fait à plusieurs. C’est ce qui fait que parfois le consommateur change de gamme par rapport à une pluralité d’offres ou qu’il arbitre différemment ses dépenses : anticipation ou report d’achat par rapport au besoin.

      Conclusion : je ne vois pas en quoi ça remet en cause les conclusions de l’article sur ce prix de marché.

      • (a) J’ai répondu et donné un exemple.

        (b) Au contraire, le modèle walrassien ne me paraît pas efficace pour expliquer la formation des prix ! Concernant les biens de Veblen, je vais te faire la même réponse. Comment peux-tu nous expliquer logiquement qu’un équilibre ente va être atteint entre offre et demande si lorsque le prix augmente (ce qui signifie que l’offre est insuffisante pour couvrir la demande), la demande augmente…..

        (c) Si équilibre général n’est pas équivalent à équilibre partiels sur tous les marchés, cela signifie qu’il y a des marchés qui ne sont pas optimaux, voire même aucun. La maximalité des échanges n’est pas vérifiée.

        • « (b) Au contraire, le modèle walrassien ne me paraît pas efficace pour expliquer la formation des prix ! Concernant les biens de Veblen, je vais te faire la même réponse. Comment peux-tu nous expliquer logiquement qu’un équilibre ente va être atteint entre offre et demande si lorsque le prix augmente (ce qui signifie que l’offre est insuffisante pour couvrir la demande), la demande augmente….. »

          La demande n’augmente pas indéfiniment et le prix est justement fixé par le libre marché par l’augmentation à tâtons de ce prix en atteignant la demande maximale. Mais si l’Etat limite ce prix, il y a manque à gagner pour les vendeurs, et manque à acquérir pour les acheteurs potentiels. Imaginez l’Etat limiter le prix d’une oeuvre de Koons ou d’une robe haute-couture de Dior…
          Quand bien même le prix dépend des dotations initiale des agents, l’Etat n’y peut rien, et toute action sera néfaste (ce qui ne change pas les conclusions de l’article).

          • Si la demande augmente lorsque l’offre est inférieure à la demande (ce qui est équivalent à une augmentation du prix d’un bien) il est impossible de trouver un équilibre entre offre et demande, c’est de la pure logique. Je vois mal comment vous pouvez démontrer le contraire. Les biens finiront par s’échanger mais il n’y aura pas équilibre entre offre et demande.

            • « Si la demande augmente lorsque l’offre est inférieure à la demande (ce qui est équivalent à une augmentation du prix d’un bien) »

              C’est déjà faux… Un bien de Veblen a une élasticité positive, ce qui signifie que lorsque le prix d’un bien augmente, sa demande augmente. Dans ce sens et pas l’autre.
              Mais cela se produit jusqu’à un certain seuil : Le nombre de personnes capables de payer pour un tel bien suit une exponentielle inverse, et donc la demande finit par s’équilibrer tout à fait naturellement.

              Donc je ne vois pas en quoi cela remet en question les conclusions de l’article.

              P.S : Si vous trouvez un bien dont la demande augmente dès que la demande augmente, ceteris paribus, faites-le moi savoir ! Je le vendrai aussitôt !

              • Vous n’avez visiblement rien compris. Pourquoi le prix d’un bien augmente ? Selon la théorie orthodoxe parce que la demande est supérieure à l’offre. Vous êtes d’accord avec cela ? Pour des biens non-Veblen, lorsque le prix augmente, la demande diminue ce qui rend possible l’équilibre. Un peu de formalisme. D1>O (demande à t1 supérieure à offre). Cela implique dP/dt (la variation du prix) positif. Si la hausse de prix entraîne une baisse de la demande, on aura D1>D2>O, on se sera rapproché de l’offre. Par contre si la hausse de prix implique une hausse de la demande on aura D2>D1>0, on s’éloignera de l’offre et donc de l’équilibre entre offre et demande. C’est élémentaire.

                j’ai bien écrit que la hausse du prix d’un bien de Veblen entraîne une hausse de la demande ! Relisez-moi attentivement !

                Finalement si je vous comprends bien, vous n’êtes pas d’accord avec le fait qu’un prix augmente si la demande est supérieure à l’offre !

                Qu’est-ce que cela implique au niveau de l’article ? Et bien tout simplement le fait qu’il n’existe pas toujours d’équilibre entre offre et demande, que le prix de marché n’est pas toujours le prix d’équilibre entre offre et demande. Donc que le prix de marché n’est pas toujours le plus efficient.

  • Sur la nécessité dans certaines conditions d’une intervention étatique pour régulation j’ai quelques exemples intéressants :

    – En 2008 environ le gouvernement avait voté un forfait social mobile pour les bénéficiaires du RSA : 10E pour 40SMS et 40 minutes. Ce forfait est toujours d’actualité et toujours proposé par les opérateurs et oblige à fournir force documents pour en bénéficier… alors que sans aucune condition Free propose un forfait à 2E avec SMS-MMS illimités et 2h de communication.

    – Toujours sur Free, ce sont bien des conditions très claires et des offres simples réduites à leur plus simple expression (donc sans petites lignes dans le contrat) et sans option abracadabrantesques et sans engagement qui ont permis le développement du service. D’ailleurs les autres opérateurs ont essayé de suivre le principe en simplifiant leurs offres (juste un peu).

    – On voit actuellement que le marché est capable de mettre en place des solutions alternatives dans des situations de monopoles ou lorsque le coût d’entrée sur le marché serait trop important ou la réglementation etc… : uber vs taxis, covoiturage vs SNCF, crowdfunding vs réglementation bancaire, vente internet vs travail du dimanche ou taxes, cigarette électronique vs tabac etc…

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