Venezuela : inflation galopante et chute de popularité pour Maduro

71,1 % des Vénézuéliens pensent que Maduro serait destitué en cas de référendum révocatoire.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Nicolas Maduro le 4 décembre 2014 (Crédits : Presidencia de la República del Ecuador, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Venezuela : inflation galopante et chute de popularité pour Maduro

Publié le 8 décembre 2014
- A +

Par Adrian

Nicolas Maduro 4 décembre 2014 Credit Presidencia de la República del Ecuador (creative commons)

Selon un sondage de Datanálisis, 71,1 % des Vénézuéliens pensent que Maduro serait destitué en cas de référendum révocatoire.

Instauré en 2004 par Chavez, cette initiative permet aux citoyens de décider de la révocation d’un président à mi-mandat. Maduro est au pouvoir depuis mars 2013, et la durée du mandat est de six ans renouvelable. Ce sondage a été effectué avec un niveau de confiance de 95 % et une marge d’erreur de plus ou moins 2,66 %.

 

Une inflation galopante

Le Venezuela souffre de l’inflation la plus élevée d’Amérique du Sud, 63,4 % au mois d’août. Depuis, la banque centrale du pays a stoppé la publication de ce chiffre, et son économie vient d’entrer en récession, ce qui a encore aggravé la pénurie des biens de consommation de base, en période de forte baisse des prix internationaux du pétrole. Le pétrole est la source de 9 dollars sur 10 dans l’économie vénézuélienne.

En septembre 2013, le produit phare de McDonald’s, le Big Mac, accompagné de frites et d’un soda, très apprécié là-bas, coûtait 125 bolivars ; en novembre 2013, il s’élevait à 245 bolivars. Cet hamburger n’a pas disparu, mais de nombreux produits alimentaires disparaissent des étals, parfois pendant des mois. Un kilo de carotte coûte 19,05 dollars, ce qui équivaut à 120 bolivars au taux de change officiel, alors que le taux de change de la rue est d’environ 150 bolivars.

Cette inflation galopante a contraint le gouvernement a augmenter le salaire minimum six fois depuis 2013. Celui-ci est actuellement supérieur de 64 % à son niveau du début de l’année. En octobre, le salaire minimum au taux de change officiel était de 675 dollars, il tombe à 42 dollars avec le taux de change pratiqué réellement dans la rue. Avec des taux d’intérêt pour les dépôts bancaires sept fois inférieurs à l’inflation, les Vénézuéliens se dépêchent de dépenser leurs salaires, alimentant à leur tour les pénuries. En un an, la pauvreté est passée de 21,2 % de la population à 27,3 %.

 

Des Vénézuéliens mécontents de la politique de Maduro

Venezuela Maduro René Le HonzecSelon l’enquête de Datanálisis, 85,7 % des sondés considèrent que la situation du pays est mauvaise, en hausse de 4,1 % par rapport à septembre.

La cote d’approbation de la politique du président Maduro a chuté de 5,7 %, atteignant son plus bas à 24,5 % en novembre. 37,9 % des sondés pensent que la gestion du pays est très mauvaise, tandis que seulement 1,9 % la juge très bonne.

L’opposition politique, embourbée dans des luttes pour le leadership, n’a pas réussi à capitaliser cette défiance envers Maduro. Selon l’enquête, réalisée en novembre sur 1293 personnes, la cote de popularité du chef de l’opposition, Henrique Capriles (Primero Justicia), deux fois candidat à la présidentielle, a grimpé de 3,7 %, atteignant 45,8 % d’opinion favorable, la plus élevée parmi tous les leaders de l’opposition.

Dans ce contexte de crise, choyer les militaires devient primordial pour Maduro. En 2013, un tiers des ministres étaient des militaires et 11 gouverneurs de régions sur 23 l’étaient aussi. Récemment, la solde des militaires a été augmentée de 235 %.

Malgré le rejet de la politique du socialiste Maduro, et de la plus grande vague de protestation depuis plus d’une décennie en 2014, l’ex-syndicaliste de 52 ans espère redevenir populaire avec une injection de bolivars pour les fêtes, et probablement en prévision des élections législatives de 2015.

Voir les commentaires (18)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (18)
  • Inflation galopante ? Vous voyez bien tout ce que l’Europe en déflation a à gagner à adopter le modèle chaviste…

    • en espagne, l’un des partis les plus importants a comme modèle le vénézuela de Chavez. cela fait peur. même chose pour la grèce. comme si ces pays n’avaient pas été ruiné par le socialisme

    • ce qui m’a toujours fasciné avec les socialistes. c’est quand un pays est ruiné par le socialisme, ils pensent que plus de socialisme va permettre de résoudre la solution

    • La déflation est un mensonge. Au pire, on a une inflation faible. Pas une déflation. Vous avez vu les prix baisser vous? Les gens qui parlent de déflation sont vraiment à coté de la plaque…

      • Les prix affichés n’ont pas bougé, et le pourcentage de taxation de la chaîne de production est passé de 50 à 55%. Donc les prix vrais ont baissé de 10%.

        • Ok avec vous la déflation c’est quand on veut…
          Donc en clair vous nous dites que les prix n’ont pas baissé chez tous nos concurrents, mais que comme EN FRANCE on taxe plus et que donc on augmente les charges fiscales, on produit pour plus cher sans faire augmenter les prix et que ca s’apparente à de la déflation. Moi j’y vois pas une baise des prix mais juste le fait que l’Etat a réussi à s’accaparer une partie supplémentaire des marges des entreprises. Et que celles cis, pressées par la concurrence, n’ont pas pu répercuter cette perte de marge sur les consommateurs sous peine de perte de CA. Mais c’est pas de la déflation. C’est une perte de marge.

          Sauf que la déflation c’est la baisse des PRIX. Pas la baisse des marges. Souvent ça va ensemble, je vous l’accorde, mais la c’est pas le cas. Par ailleurs, quand on consomme massivement des produits étrangers comme en France. la taxation de la chaîne de production n’impacte pas grand chose puisque justement on ne produit pas la ou c’est taxé.

          Enfin, l’insee a publié des chiffres de 0,5% d’inflation cette année. Quand on sait à quel point ils sous évaluent l’inflation depuis les années 80, on peut dormir tranquilles, la déflation c’est pas aujourd’hui et avec un taux directeur à zero, c’est pas pour demain non plus.

          Cher MichelO, vous travestissez les mots pour qu’ils arrivent à dire ce que vous voulez leur faire dire. Cette attitude est grotesque et malhonnête si le faites consciemment, et symptomatique d’une ignorance crasse en économie si c’est involontaire. Dans tous les cas il n’y a pas de quoi pavoiser.

          Alors continuez a vous ridiculiser si vous le voulez mais n’espérez pas un trop gros succès sur ce site. Vous risquez d’être déçu.

  • Comment se maintenir au pouvoir quand la popularité est au plus bas? Le venezuela peut représenter une solution… militaire. Pas si nouveau finalement.

    • « Comment se maintenir au pouvoir » la force de la gauche vénézuélienne vient du clientélisme. la gauche et le clientélisme c’est un peu comme la voiture et le carburant. le régime chaviste se maintient au pouvoir grace aux cartes électroniques de rationnement, la population est mise en esclavage « Tu gueules, pas de bouffe «

    • Allez donc le demander à son collègue François Hollande. 😀

  • Maduro finira en Chili.

    • Sous Allende le Chili était dans le même état que le Venezuela aujourd’hui,Pinochet a remis de l’ordre(de façon un peu rugueuse,d’accord),c’est tout ce que l’on peut leur souhaiter

    • il peut encore distribuer des Coups Bas

    • votre commentaire ne veut rien dire. vous voulez dire Maduro finira comme au Chili ? la réponse est non, il ne finira pas comme allende car l’armée vénézuelienne est aujourd’hui fidèle à Maduro. il y a des grandes chances que le vénézuela devienne une dictature militaire

  • Le Big Mac coûte 245 bolivares suivant la police et $1.6 suivant les manifestants…

  • Ce pays va s’écrouler, c’est juste pas possible autrement, qu’il soit encore debout et sans violences de rues est limite un miracle à ce point.

  • Je rêve ! Même Maduro a un score de popularité supérieur à Hollande ! Qu’attendons-nous pour le virer ?

  • quand un régime de type communiste se met en place démocratiquement et se fracasse sur la réalite économique de ses Utopies le seul moyen de conserver le pouvoir est de cajoler les militaires en prévision des troubles sociaux qui ne manqueront pas de surgir . et vu que l’économie vénézuelienne est en train de s’effondrer http://www.bvoltaire.fr/jacquescarbou/le-venezuela-en-chute-libre,144462

  • voir l’excellent site https://dolartoday.com/del-legado-de-chavez-al-desastre-de-maduro-jose-guerra-perdimos-el-boom-petrolero/ qui affiche en temps réel le cours du Dollar parallèle au Venezuela et plein de news

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
6
Sauvegarder cet article
Inflation et plus-value dans l’immobilier

En règle générale, les calculs du prix de l’immobilier publiés dans les journaux et revues, ou cités sur les sites internet ou les chaînes de radio-télévision sont effectués sans tenir compte de l’inflation. Les interprétations des résultats qu’ils présentent n’ont guère de sens.

La hausse des prix de l’immobilier est de toute évidence incontestable, mais il est nécessaire de rétablir une mesure rationnelle et réaliste de cette augmentation.

Cette mesure est déduite de deux indices défin... Poursuivre la lecture

3
Sauvegarder cet article

Un article de Ryan McMaken

Selon l'indice Case-Shiller, les prix des logements ont augmenté de 44 % depuis février 2020. Il ne s'agit bien sûr que d'une moyenne, et certains marchés ont connu des augmentations de prix bien plus importantes. Toutefois, même sur les marchés immobiliers de l'Amérique moyenne, où les prix sont censés être plus raisonnables que sur les côtes, les prix ont grimpé en flèche.

À Cleveland, par exemple, l'indice a augmenté de 40 % depuis le début de 2020. Au cours de la même période, l'indice a augmenté ... Poursuivre la lecture

Dans une interview récente, Manon Aubry, tête de liste La France insoumise (LFI) pour les élections européennes de 2024 a déclaré :

« L'austérité, le tout-marché et le libre-échange amènent le chaos. [il faut] rompre avec le libre-échange, l’austérité et le tout-marché pour imposer le protectionnisme, la solidarité et les biens communs ».

Elle, et plusieurs Européens, croient que le marché libre est à l'origine des problèmes mondiaux. La solution réside dans plus de concentration de gouvernance fiscale et financière à Bruxelles ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles