Interdiction du redoublement, nouvelle restriction de la liberté pédagogique

La mesure prise par Najat Vallaud-Belkacem va contribuer au nivellement par le bas de l’Éducation nationale.

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Une salle de classe dans une école (Crédits : Conseil Général du Val-de-Marne, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

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Interdiction du redoublement, nouvelle restriction de la liberté pédagogique

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 1 décembre 2014
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Par Anne Coffinier.

Classe école Credit Conseil Général du Val-de-Marne (Creative Commons)

Par un décret, paru au J.O du 20 novembre, le ministre de l’Éducation nationale a mis un terme au redoublement. Associée à la suppression des notes, à l’interdiction (hormis en langue) d’enseigner par groupes de niveaux homogènes, cette décision revient à casser le thermomètre pour pouvoir déclarer le malade de l’Éducation nationale guéri. Elle conduit tout droit à un nivellement par le bas. A noter aussi que dans sa magnanimité, Najat Vallaud-Belkacem n’oublie pas l’enseignement privé sous contrat qui se verra lui aussi interdire de faire redoubler les élèves qui en auraient besoin. Cette décision ministérielle constitue une ingérence caractérisée dans la liberté pédagogique des professeurs en général et de l’enseignement privé sous contrat en particulier.

Le décret ne prévoit que deux cas possibles autorisés pour le redoublement : en cas de période de « rupture importante  des apprentissages » liée, par exemple, à une maladie, ou bien pour les élèves des classes de troisième et de seconde « lorsque la décision d’orientation définitive n’obtient pas l’assentiment des représentants légaux de l’élève ou de l’élève majeur ». Dans tous les cas, la décision de redoublement appartient à la famille et à l’élève. Les enseignants n’ont plus leur mot à dire.

Comment comprendre une telle décision ministérielle ?

contrepoints 953 redoublement François HollandeLes opposants au redoublement pensent que ce dernier est inefficace et souvent stigmatisant pour l’élève. C’est en effet souvent le cas. Pour autant, le non-redoublement n’a jamais prouvé sa supériorité sur le redoublement. Les pays qui ne pratiquent pas ou peu le redoublement recourent à l’enseignement en groupes de niveaux homogènes, la spécialisation précoce des élèves dans les matières où ils sont bons, la différentiation précoce des filières – à l’opposé du mythe du collège unique, et l’accompagnement des élèves faibles dès l’apparition des toutes premières difficultés… Autant de dispositifs qui n’existent pas en France.

En supprimant le redoublement, toutes choses égales par ailleurs, le ministre doit donc s’attendre à voir exploser le nombre d’enfants en difficulté et de professeurs incapables de faire cours face à des enfants de niveaux et de motivations trop hétérogènes.


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  • C’est dans la logique de la suppression de la bourse au mérite: coherent pour plus de mediocritė!

  • nivellement par le bas…ça les arrange peut être bien ces pourris de socialo ; pensez ! tout ces jeunes qui dans quelques années sauront à peine lire , écrire compter , des gens malléables , corvéables à merci , comme au moyen age ou seul les riches étaient éduqués pour affronter la vie ;dans quel état va être ce pays en 2017 !!!

    • bonjour marie , concernant les objectifs Machiavéliques de nos édiles :vous avez découvert le pot aux roses ! Mais je dois à la vérité de dire que les socialistes; pour qui je n’ai que défiance & mépris ; et même s’ils font perdurer la malfaisante magouille ,ne sont pas à l ‘origine de cette basse manœuvre ; cela remonte à la période dite du 1er choc pétrolier du temps de l’abominable Giscard D’Estaing .
      Si vous ne l’avez déjà lu ,je vous conseille la lecture de « la Fabrique du Crétin  » de Jean-Paul Brighelli (édition Gallimard ) en volume Folio .Ouvrage dans lequel par le menu il décrit la décadence programmée de notre système scolaire .

  • Les décisions politique que l’EN sont toujours aussi surprenantes. La Valo n’est que le bras armé d’une administration toute puissante qui ne fait que ce qu’elle veut.
    N’imaginez pas que le ministre est libre de faire ce qu’il veut. La valo est comme les autres, elle obéit.
    Ceci posé, il faudrait essayer de comprendre les raisons de ces décisions dont certaines ne datent pas d’hier.

  • Voilà comment, en un coup de baguette magique, une ministre arriviste qui n’a jamais foutu un orteil dans l’enseignement supprime en grande partie la notion d’échec scolaire en gommant le redoublement. Et bientôt la notation aux Smileys. On continue l’abêtissement de notre société.

  • Juste une remarque concernant le privé sous contrat.

    A l’époque où je passais mon bac de français, le redoublement de la 1ère n’était déjà pas possible. Cela n’a jamais gêné mon établissement privé sous contrat pour l’imposer s’il le jugeait nécessaire. Comment ? En refusant l’inscription en classe de Terminale des élèves qu’ils voulaient faire redoubler.
    Ce fut le cas d’un élève de ma classe qui choisit de partir pour le public… où il fut accepté en 1ère.

  • Tant que les politiques s’occuperont de l’éducation d’enfants qui ne sont pas les leurs avec l’argent qui n’est pas le leur…

  • Si pour vous tous la réussite c’est forcément l’ENA, Diplomate,… ou medecin, alors en effet le redoublement et les notes sont essentielles… Si comme moi, la réussite c’est entrepreneur, mécanicien, garde forestier, assistante maternelle, PDG, ouvrier,… bref ce que l’enfant désire vraiment, les notations et le redoublement sont un système totalement abruti.
    Je vais ici raconter ma vie, j’ai redoubler ma 6eme, pour passer de 8 de moyenne a 6 de moyenne ma 2eme sixième, j’ai redoublé ma 3eme avec les memes notes (passé de 10 a 6) et échec du premier brevet des colleges… finalement on m’a tout de meme fait passer en BEP electronique…. une voie que j’avais forcément choisie c’est sur… moi qui voulait travailler en présence d’animaux. Mon brevet des colleges je l’ai eu avec pile poil le nombre de points, pas un de plus ni de moins… c’est magique. Au final, et je raccourci, j’ai fini en école de commerce avec mon BAC+4 et mes 17 en pratique, meilleur stagiaire au sein des entreprises,…. et pour finir au final a créer des entreprises. Une en echec pour 2 en belle réussite… Bref comme tout entrepreneur, l’échec fait parti de la vie, et nous renforce pour mieux rebondir… et bien à l’école c’est différent, quand on me mettait un 8, je n’avais que 2 options, passé pour l’abruti de service, soit faire le fier, j’ai opté pour la deuxième solution… et la fiereté a gagner, et pour frimer face aux potes, je descendais en note, car je disais que mon objectif etait le 0… je passais pour le petit rebelle, j’avais la cote auprès des filles,… bref ca marchait la rébellion,… Mes 2 redoublements ne m’ont fait que perdre du temps, 2 années, pendant lesquelles j’aurais pu encore plus faire grandir mes entreprises,… c’est tout. Oui je n’avais ni l’envie, ni le reve de finir diplomate, Enarque ou autre, car j’estime que c’est justement un echec… la preuve… je vous cite le nom de notre président par exemple ? qui conduit le pays dans un échec total car trop embrigadé dans ses théories fumeuses d’interventionnisme appris à l’ENA, ou seul le peuple doit payer les incapacités des Enarques… Bref oui je prefere que mon fils fasse bucheron qu’Enarque… car je ne pousserais jamais mes enfants a devenir malhonnete ou voleur, on a des valeurs dans notre famille.

    Bref, tout cela pour dire, que si le système éducatif était irréprochable, qu’on demandait pas aux enfants perturbateur de se mettre au fond de la classe pour moins déranger, sans comprendre le pourquoi ils perturbent, si on arrêtait avec ses cours magistraux ou l’enfant ne peut faire preuve d’aucune forme d’intelligence… a part le par coeur et le ouioui moutonnesque, si les enfants apprenaient autre chose que la racine carré du cosinus de la tengeante,… que si le subjonctif du participe passé du présent était remplacé par des matières utile a sa future vie,… bref si l’école n’était pas fabriqué par des Enarques, Sciencepotisque, ou autre école d’etres supérieurs…
    Bref je suis pour la culture du travail, pas forcément de la réussite, je préfere 10 fois un enfant qui fait tout pour y arriver a un enfant qui y arrive (car le contexte, la famille, l’entourage et les facilités de chacun diffère), je préfère 10 fois un entrepreneur qui se tue à la tache pour réussir a sortir quelque chose, qu’un enfant qui achète avec les millions de ses parents une entreprise, et qui dit réussir… la réussite ce n’est pas l’idée, tout le monde en a, c’est la mise en oeuvre, une personne qui a tout pour réussir (argent, entourage) va plus facilement réussir qu’une personne qui n’a ni l’un ni l’autre et sa réussite il ne pourra que se la mettre sur son dos. Bref sans le redoublement j’aurais donner de l’argent a l’Etat plus tot, et ca aurait couter moins cher au contribuable, si il n’y avait pas eu les notes, je n’aurais jamais fait la course a l’échec, mais la course au savoir, si les cours enseignés n’étaient pas des trucs inutiles je m’y serais interessé, si les professeurs m’avaient encourager au lieu de me mettre au fond je n’aurais pas déranger les autres,… Bref oui quand on est un bon enfant bien sous tout rapport, qui écoute bien ce qu’on lui dit les notations et le redoublement ne sont pas des problemes, vu qu’il n’aura pas a les connaitre, mais pour les autres, ceux qui ne se sentent pas écoliers, les notes et le redoublement en font des cancres et des rebelles, des enfants qui peuvent dériver vers plus de rebellion, mais d’autres s’en sortent et réussissent.

    • Vous vous trompez de cible.
      Le problème n’est ni le redoublement ni les notes. Vous reconnaissez d’ailleurs que pour être médecin (ce qui peut être le souhait d’un enfant) il faudra bien en passer par là.

      Les notes ne sont qu’un moyen d’évaluation de connaissances. Or quelque soit la carrière qu’un enfant veut emprunter, s’il n’acquiert pas les connaissances nécessaires il ira dans le mur.

      Quant au redoublement, certains élèves mettrons deux ans à assimiler un programme que d’autres assimileront en six mois. Faut-il leur retirer la possibilité d’avoir plus de temps ?

      Le problème n’est donc ni les notes, ni le redoublement. Le problème c’est le collège unique. C’est la volonté idéologique de donner strictement la même instruction à tous quelque soit les aspirations de chacun.

      On pourrait ajouter à cela, la difficulté de changement ou de retour en arrière pour celui qui choisit la voie professionnelle, ce qui pousse la majorité à vouloir le bac, si possible S, avant tout autre orientation, histoire d’avoir un porte de sortie si la voie choisie était décevante.

      • 1) As-t’on besoin d’évaluer par la note forcément ? Pour mes enfants j’ai juste besoin de savoir si ils ont compris, et ce qu’ils n’ont pas compris, ce qu’il faut améliorer et ce qui n’a pas besoin de l’etre. Et donc une note, ne va en rien répondre a mes demandes, la seule évaluation, c’est un professeur qui rayera les erreurs et qui commentera en expliquant l’erreur… et la note ne sert a rien dans ce processus, a part a comparer des élèves avec des autres. Quand un enfant rentre chez lui, il dit j’ai eu 10 a mon devoir, les parents vont dire c’est moyen… alors que si il n’y a pas de note, les parents vont regarder et voir qu’en gros l’enfant est perdu sur telle ou telle notion et réussi sur telle ou telle notion. La note générale permet juste aux parents de savoir si ils ont de bons petits enfants ou de véritables rebuts de l’humanité…

        2) le redoublement, entièrement d’accord avec vous les éleves ne sont pas tous égaux et donc ne peuvent recevoir le meme enseignement, ni la meme facon d’enseigner. Une fois cela dit, le redoublement actuel, est une punition et pas vu autrement par l’eleve, et le redoublement fait que l’enfant refait tout, meme ce qu’il a compris. Donc en gros on va prendre un enfant qui a 9 de moyenne, on le fait redoubler et donc refaire une année entière alors qu’il a compris 45% du programme, ces memes 45% qu’il va revoir, et donc perdre 45% de son temps. Et on va me dire, cela couterait cher de faire une école par enfant, mais c’est faux, aujourd’hui les enfants sont répartis par zone géographique, alors que si on les repartissait par forces et faiblesses, dans une zone géographique donnée mais plus large, les résultats (donc la connaissance et pas les notes) seraient forcément meilleures…

        3) Donc on est d’accord le probleme est le collège unique… mais dans la situation actuelle, le collège est ainsi et tant qu’il sera ainsi, cela restera que le redoublement et les notes seront voués a l’échec continuellement… Et pour les notes, ce n’est pas le nivellement par le bas ou l’égalitarisme forcené la conséquence, un enfant qui a de bonnes notes continueras a apprendre car c’est çà génétique et son environnement qui sont ainsi, alors qu’un enfant que l’on traite d’abruti vu qu’il a de sales notes, et qu’on fait passer pour demeuré vu qu’il redouble (on le vit comme çà et pas autrement en tant qu’enfant) peut chuter et surtout dériver dans les pires situations…

        4) pour le retour en arrière on est entièrement d’accord encore… l’échec est définitif dans notre pays, et condamné immédiatement, sans jamais pouvoir rebondir sans devoir se couper 2 bras… Un enfant sage qui a eu un bon entourage et un bon contexte se verra payer ses 10 années de medecines par l’Etat, l’enfant qui s’est ennuyé mais qui un jour, plus tard, veut faire médecine n’a pratiquement aucune chance d’etre accepter… et cela va dans pratiquement tous les domaines a diplomes… encore une folie francaise qui considère le diplome comme une réussite, alors que les 3/4 des entrepreneurs qui ont réussi par eux-memes sont autodidactes (statistiques issus de ma tete 🙂 c’est a la mode, pourvu qu’on dise n’importe quel chiffre ca passe forcément)…

        • 1) Et le jour où l’enfant de votre voisin abordera des choses que ses parents ne ne maîtrisent pas, comment jugeront-ils sans note quelles sont ses perspectives d’avenir ? Et le jour où il décrochera un entretien d’embauche, que répondra-t-il quand on lui dira qu’on le compare aux autres ? Et le vôtre, lui conseillerez-vous de refuser de s’évaluer au TOEIC ou au TOEFL ? La note est simple, synthétique, et ne nuit en rien, même si on peut parfois la compléter. Comme le redoublement, il est stupide de l’interdire.
          2) Le redoublement est une punition parce que les parents ne veulent généralement pas admettre que c’est une solution, peut-être de facilité mais une solution quand même, à un problème d’acquisition de connaissances. Quant à penser que ce qu’on a appris quand même, on le sait encore au point de ne pas avoir d’utilité à le revoir un an après… Ceux qui ont fait 5/2 n’y croient pas.

          • D’ailleurs je ne crois pas que le redoublement soit vu comme une punition pour tout le monde. Un enfant est psychologiquement malléable, si on lui explique que c’est la bonne solution il l’acceptera; ce sont les parents et prof qui créent ce sentiment de punition.

            • Si on vous explique que vous allez revoir l’intégralité de ce que vous avez déjà appris pendant 1 an, que vous allez perdre vos amis qui sont avec vous depuis la maternelle, qui vont partir au lycée avec les grands, alors que vous vous allez rester au collège avec les petits, que vous allez revoir les memes profs,… Mais comme dit plus haut, hélas, la théorie et la vie, je suis sur a 100% que ni vos enfants ni vous n’avez connu le redoublement… Car outre l’aspect que le redoublement ne sert a rien et est voué à l’échec dans 99% des cas, vous allez perdre l’intégralité de vos amis, ce qui est essentiel à cet age… Au lieu d’affirmer des choses allez demander à ceux que vous connaissez, qui ont connu le redoublement (enfant ou eux-memes) ce qu’ils en pensent.

              • On en a tous dans notre entourage et très sincèrement pas un seul n’a été traumatisé par le redoublement, au contraire, ils se sont fait de nouveaux amis sans forcément perdre les anciens (en tout cas pas les copains superficiels). Il est plus facile d’être le plus âgé dans une classe que d’être le plus jeune, croyez moi c’est du vécu !

          • 1) Donc d’un coté on a des parents qui sont olbiger de lire les commentaires des profs pour savoir ou se situe l’enfant sur les différents domaines, et d’un autre une note…. Si il y a note les parents se contenteront de lire la note. Imaginons un cas pratique, l’enfant revient avec un 13/20, les parents voient la note, et disent « c’est pas mal »… si il n’y avait pas eu de note, ils auraient vu que sur le devoir du petit, un commentaire du prof en partie géométrie était « il n’a pas les bases du tout de géométrie », et en partie calcul « très bon niveau », les parents pensent alors que l’enfant est juste un peu plus que moyen car il est plus facile de lire une note que de prendre le temps de lire les commentaires, si il n’y a que les commentaires, les parents découvriront la faiblesse de l’enfant en géométrie…
            – Pour l’entretien d’embauche très bon exemple, tu as passé combien d’entretien d’embauches ou on compare tes bulletins de notes avec celui d’un autre enfant ? Moi on compare mes compétences et mon potentiel d’évolution avec un entretien d’embauche, car engagé quelqu’un cela demande un peu plus que de regarder des notes.
            – Pour le TOEIC et TOEFL que dire… les entreprises avec lesquelles j’ai travailler à Londres, ont toujours préféré un candidat francais qui a travailler 1 an a Londres dans des petits jobs que quelqu’un qui sort de sa fac avec son super résultat au TOEIC… bref la vie et la théorie.

            2) le redoublement est dans 99% des cas un échec, donc certainement pas une solution. Mais plus que mon avis ou le votre, dans la célèbre enquête internationale que mène l’OCDE sur le niveau des élèves, PISA, on constate que les pays qui refusent le redoublement (comme le Royaume‐Uni, le Danemark, la Finlande ou encore l’Irlande) ont de meilleurs résultats que les autres. Tout cela est basique, un enfant que vous forcez à revoir ce qu’il a deja vu va forcement etre en position de lassitude… mais tout cela, hélas, et je peux l’affirmer, si vous défendez le redoublement, c’est tout simplement que ni vos enfants, ni vous, avez connus le redoublement, bref la théorie et la vie.

            • « le redoublement est dans 99% des cas un échec »
              C’est faux !

              « Tout cela est basique, un enfant que vous forcez à revoir ce qu’il a deja vu va forcement etre en position de lassitude »
              Pas forcément, surtout s’il n’avait pas compris ce qu’il avait déjà vu et qu’avec un peu de maturité supplémentaire et un enseignant différent il comprend ce qu’il fait à nouveau. C’est motivant de retrouver de bonne note et de comprendre ce que l’on fait. A l’inverse de votre raisonnement, il est tout aussi basique de se dire qu’un enfant qui ne comprend rien et qui doit sans cesse apprendre de nouvelle donnée sans plus comprendre se lasse inévitablement de l’école. Le challenge de l’EN est qu’il acquiert les connaissances a son rythme.

              « mais tout cela, hélas, et je peux l’affirmer, si vous défendez le redoublement, c’est tout simplement que ni vos enfants, ni vous, avez connus le redoublement, bref la théorie et la vie »
              Non. vous avez peut être mal vécu un redoublement mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

    • « si les enfants apprenaient autre chose que la racine carré du cosinus … »

      Que voulez vous ? Ségolène Royale a fortement besoin d’ingénieurs écologistes capables de lui calculer la racine carrée de cosinus PI afin de pouvoir « imaginer » le monde de demain.

      A part ça je suis d’accord sur le fait qu’on a surtout besoin d’entrepreneurs et que l’EN ne sait pas les former. Mais je ne me ferais sûrement pas charcuter par un chirurgien qui a bullé pendant toutes ses études.

      Enfin, chacun ses goûts si certains veulent tirer les diplômes à la tombola ou instaurer un quota de handicapés chez les chirurgiens et d’autistes chez les ingénieurs nucléaire … Prévenez moi seulement à l’avance.

      • Oula, que des gens aient besoin de savoir comment trouver l’atome d’hydrogène dans la dernière molécule de je ne sais quoi, je n’en ai aucun doute et c’est meme indispensable… mais que tous les enfants, au college ou au lycée le sachent, laissez moi douter. Mon probleme n’est pas d’apprendre des maths complexe, mais de les apprendre au college… car ce perfectionnement en histoire, maths et francais que les enfants vivent, leurs empeche de découvrir le théatre, la cuisine, l’économie de base, le systeme bien complexe des impots,… bref les choses qu’il va découvrir forcément dans sa vie.
        En gros et pour schématiser, je prefere que mon gosse apprenne la cuisine à l’anglais en primaire, je prefere qu’il apprene a remplir ses impots en 3eme que d’apprendre que la molécule de poil de fesse est poluante, je prefere qu’il apprenne les gestes de premiers secours plutot que d’apprendre pendant 10 ans de sa vie de collégien et lyceen la seconde guerre mondiale,…. Bref juste la diversification, pour que l’enfant puisse choisir un métier qui soit différent de prof de francais, histoire ou math…

        • Je suis d’accord avec vous : il n’est pas normal de sortir du système éducatif avec un Bac et de grosses lacunes sur la vie réelle et sur comment travailler à son compte.

          En revanche, j’ai du mal à dire qu’un enseignement en particulier est inutile – mais souvent la façon de l’enseigner le rend inintéressant. L’EN a toujours de grandes théories mais fait rarement d’analyse des résultats et ne se remet que difficilement en cause. Chacun a probablement ses propres griefs sur l’enseignement et il faut avouer que l’on n’en retient qu’une infime partie. (La racine carrée de cosinus PI ne peut pas se calculer car cosinus PI vaut -1. Combien de personnes ayant le Bac s’en souviennent ?)

          A titre d’exemple : l’anglais.

          C’est probablement l’un des pires gâchis de l’enseignement : il faut l’apprendre très tôt contrairement à ce que vous dites, mais une langue s’apprend par l’usage et non par la grammaire (principe appliqué dans les pays du nord mais pas en France), et la mémorisation nécessite un intérêt pour la langue et la culture. Comme on est noyé dans la culture anglo-saxonne, on pourrait apprendre l’anglais et surtout sa véritable prononciation par l’étude des chansons par exemple. Au lieu de cela, on se triture l’esprit avec l’usage de règles de grammaires que l’on n’appliquera jamais : celui qui a suffisamment lu ou parlé une langue étrangère sait en appliquer les nuances sans en connaître les règles. On peut faire 10 ans d’anglais sans savoir ce que veut dire « gonna » (going to) ou « gotcha » (got to) qui serait soit disant de l’argot mais sont en fait du langage parlé de base. C’est comme ne pas savoir ce que veut dire « ptet ben » en français.

          Quand on réussit à intéresser quelqu’un à un sujet, la lecture d’un livre lui en apprend plus qu’un an d’étude.

        • « Mon probleme n’est pas d’apprendre des maths complexe, mais de les apprendre au collège »
          Où avez-vous vu des maths complexes au collège ?

  • l’étape suivante sera d’interdire de rater son bac.

  • « rupture importante des apprentissages »

    Il y a vraiment des correctifs spontanés par propulsion forcée vers l’avant appliquée au point d’impact des parties charnues postérieures de certains membres de l’EN qui se perdent …

    • 🙂
      Je les imagine facilement discutailler en commission pendant des mois pour produire ces 4 mots.
      En ce qui les concerne je penche plutôt pour la rotation crano-faciale alternative horizontale par application digito-palmaire successive sur les parties charnues dextre et senestre de la face

  • Critiquer et toujours cracher 🙂
    là est la nature des personnes médisantes.
    Toujours a gueuler mais jamais à trouver des solutions.

    Bien à vous

    • Il se trouve que pour pouvoir agir, encore faut-il exercer une forme de pression et de pouvoir efficace. Ce n’est pas avec cette 5ème République que cela est possible, puisque ce que le peuple en pense, les gouvernants s’en tapent. La solution, c’est la 6ème République ! http://www.m6r.fr

  • Le redoublement est souvent inefficace, mais c’est la solution de la dernière chance!

    Ou alors, il faut appliquer un modèle sportif, comme au judo (ou ski ou…) : personne ne redouble, mais tout le monde ne passe pas sa « ceinture » (ou « flèche » ou …) en même temps. Et certains, ne la passeront jamais. Tout le monde n’a pas les mêmes capacités physiques ni de concentration ni d’abstraction.

    Il ne faut pas s’acharner.

  • Le JO du 20 novembre est encore un bel enfumage. NVB y propose quantités de dispositifs de détection des difficultés, d’aide, d’accompagnement et patati et patata qui font joli mais concrètement ?

    Par exemple j’adore ceci :

    « Art. D. 311-12. – Le programme personnalisé de réussite éducative, prévu à l’article L. 311-3-1, permet de coordonner les actions mises en oeuvre lorsqu’il apparaît qu’un élève risque de ne pas maîtriser certaines connaissances et compétences attendues à la fin d’un cycle. Il implique des pratiques pédagogiques diversifiées et différenciées, d’une durée ajustable, suivant une progression accordée à celle de l’élève. L’essentiel de ces actions est conduit au sein de la classe. »

    Repérer précisément les connaissances et compétences non acquises c’est autre chose que de mettre une bête note. Bien entendu ce sera aux profs de se démerder et rien ne leur sera fourni ou alors une invraisemblable usine à gaz.

    La fin du paragraphe est un pur délice, on va s’éclater comme des fous sur des pratiques pédagogiques novatrices (en cours d’élaboration) mais surtout DIFFERENCIEES et d’une DUREE VARIABLE … Ha Ha Ha vous y aviez cru … AU SEIN DE LA CLASSE … Donc on ne change rien. Il y aura toujours un malheureux enseignant face à 30 gamins de niveaux variables enfermés dans une salle à heures fixes … POINT, circulez, y’a rien à voir.

    Si quelqu’un veut bien me montrer comment on fait 15 (je suis bon prince) cours particuliers en même temps, sur une plage horaire fixe et qu’à la fin les 15 gamins soient tous en mesure de passer avec succès une évaluation de compétences, je promets de me faire son disciple et de parcourir les préaux pour répandre son enseignement.

  • Pourquoi pas ? Car souvent il s’agit d’un problème de maturité de l’élève, mais cela obligera l’enseignant du niveau suivant a faire beaucoup de séances de rattrapages au détriment des autres ou pas ? tel est la question.
    Le diable et dans les détails mais avec beaucoup plus de souplesse pédagogique et la possibilité de faire des groupes de niveaux cela aurait un sens.
    En revanche interdire le redoublement de manière sèche consiste à dire aux enseignants « débrouillez vous! »

  • Le redoublement ne sert à rien , il faudrait que les professeurs evite cela en s’occupant mieux des élèves .

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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