Sauvons l’or de la Suisse : l’aveu de la BNS !

Alors que les Suisses votent pour rapatrier leur or en Suisse le 30 novembre prochain, le gouverneur de la BNS fait part de son hostilité à l’initiative…

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Facepalm (Crédits : Hobvias Sudoneighm, licence CC-BY 2.0), via Flickr.

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Sauvons l’or de la Suisse : l’aveu de la BNS !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 novembre 2014
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Par Charles Sannat.

facepalm credits Hobvias Sudoneighm (licence creative commons)

Revenons sur les commentaires pour le moins hallucinants d’aveu du gouverneur de la Banque centrale suisse à propos du référendum concernant le rapatriement des réserves d’or suisse… en Suisse ! Voici ce qu’il a déclaré :

« L’initiative sur l’or de la BNS combine un seuil minimum de métal jaune avec une interdiction de le revendre et serait fatale au bon fonctionnement de l’institution, selon son président. Cela limiterait les activités à long terme de la BNS. »

Encore plus grave pour Thomas Jordan, « l’initiative, soumise au peuple le 30 novembre, impose un quota fixe d’un certain actif – dans le cas présent l’or – à la Banque centrale », une contrainte « peu judicieuse » mais acceptable. « Nous devrions simplement garder plus d’or au lieu de dollars et de yens », explique Thomas Jordan. Mais l’institution ne pourrait pas le revendre si elle devait réduire le volume de son bilan.

L’initiative pourrait même attiser l’appétit des spéculateurs. « Ils ne peuvent guère rêver mieux que d’avoir la certitude qu’il y a quelqu’un qui va devoir acheter quelque 70 milliards de francs d’or et qu’il ne puisse ensuite les remettre sur le marché. »

Enfin, pour Thomas Jordan, « ce n’est pas la quantité d’or gardée par la Banque nationale qui détermine la stabilité des prix et celle du franc suisse, mais notre politique monétaire ».

« Lors de l’assemblée générale de la BNS en avril 2013, Thomas Jordan avait déjà jugé l’initiative « contre-productive ». Il avait alors défendu le stockage décentralisé, qui permet, selon lui, « de pouvoir assurer la continuité de l’exploitation même dans des circonstances difficiles… »

Une forme d’aveu !

Aucun des arguments évoqués par le gouverneur de la BNS ne tient la route « économiquement » parlant. Avoir plus de réserves d’or n’empêche nullement de défendre une parité euro/franc suisse en créant autant de papier que nécessaire. Avoir une quantité minimum d’or à détenir n’est en aucun cas un problème. Cela le serait en revanche s’il était demandé à la BNS de détenir un pourcentage fixe d’or par rapport à son bilan. Dans ce cas, chaque création monétaire devrait s’accompagner d’achat d’or correspondant… ce qui pourrait vite poser quelques problèmes d’approvisionnement !!

Concernant les spéculateurs qui profiteraient des achats suisses, je crois qu’il faut vraiment rassurer le gouverneur de la BNS. En effet, plus Poutine et les Chinois achètent d’or… plus les cours baissent !! En clair : plus on achète, plus les prix diminuent. Tout est donc parfaitement normal dans un monde économique logique !! (C’est ironique bien évidemment.)

Pour conclure, le gouverneur de la BNS trouve très pertinent de garder son or ailleurs, c’est-à-dire de le faire garder par d’autres tout en ne sachant rien de ce que devient son métal jaune… Vous conviendrez que, comme argument massue, il y a tout de même mieux.

Le précédent de l’Allemagne

L’Allemagne aussi a renoncé à rapatrier son or et la raison est fort simple. Les Américains ont décroché leur téléphone et expliqué à Angela que son or n’était plus là et qu’il fallait qu’elle se taise. Message reçu par l’Allemagne qui, finalement, considère que son or est également bien à l’abri à Fort Knox… C’est une façon de voir.

Nous restons donc dans un marché de l’or et du métal jaune particulièrement contrôlé par les Américains, et il est évident qu’il y a un véritable problème autour de l’existence réelle de l’or officiellement comptabilisé.

Dès lors, il y a deux possibilités. Soit les Américains ont bien tout cet or mais ils veulent se le garder et le conserver pour pouvoir agir puis peser lors de la prochaine refonte inéluctable du système monétaire international.

Soit les Américains sont simplement « nus » et la totalité de cet or a été raflé, acheté, livré et vendu à certains pays émergents comme la Russie et bien sûr la Chine.

Le problème de la démocratie suisse

Le petit souci dans le cas suisse, c’est que c’est le peuple qui décide et pas le chef d’État concerné. Les Suisses vont devoir voter et s’ils votent mal, ils pourraient bien mettre un sacré bazar sur le marché de l’or ainsi que, par extension, sur les marchés financiers de la planète. C’est dans ce contexte que les citoyens suisses sont actuellement la cible d’une immense campagne de propagande visant à les dissuader de voter positivement pour un rapatriement de l’or de leur pays.

Nul doute que d’ici au 30 novembre la pression va s’accentuer et les coups pendables augmenter mais le dernier mot, pour une fois, reviendra bien au peuple suisse et j’espère qu’il exigera d’être en pleine possession de son or, ce qui est du simple bon sens.

En attendant, ce qu’il faut retenir de tout cela c’est bien qu’il y a un immense problème autour de la disponibilité des réserves d’or et que l’or reste un actif que les autorités monétaires du monde entier surveillent comme le lait sur le feu (ce qui prouve bien sa capacité à conserver la valeur et son aspect stratégique). Il faut retenir également que lorsque les peuples veulent exprimer un avis contraire à celui de l’élite, on nous promet toujours les affres du chaos, les dangers que nous devrons affronter et le fait que voter contre le système c’est aussi grave que de voir la terre cesser de tourner… Nous vivons uniquement dans une illusion de démocratie et cela n’est pas rassurant pour l’avenir.

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  • En clair : plus on achète, plus les prix diminuent. ???
    Depuis quand?

  • le dollar et l’euro sont donc des monnaies de singes leur reelle valeur ne reposant que sur leur poids de papier recyclable alors pour calmer tout le monde on a inventé les dettes dite des états

  • « son or » lol !!! L’or de l’état.

  • Cette initiative du Parti conservateur nostalgique d’une époque révolue où l’or jouait un rôle dans la richesse des Nations comme disait Jean Bodin est un danger pour les finances de la Confédération et des Cantons. Ce parti populiste prétend pouvoir remplacer les Experts de haut vol et la démocratie représentative en lançant des initiatives qui sont plus émotionnelles que raisonnables. La BNS sait mieux que quiconque protéger le Franc suisse et joue pleinement son rôle en redistribuant les bénéfices entre la Confédération et les Cantons. Acheter plus d’or et ne pas pouvoir en vendre irait dans un scénario spéculatif et priverait les Cantons des ressources pour assurer leurs prestations.

    • Ce n’est pas une époque « révolue ». L’or est éternel, et les métaux précieux ont toujours joué un rôle… que vous le vouliez ou non.

      L’or est donc au contraire furieusement moderne. Et c’est pour cela qu’il est combattu par les petits esprits, les tricheurs… Car l’or agit comme un révélateur chimique, une eau-forte, de leurs turpitudes, et minables combines.

      Expliquez-nous en quoi la BNS « défend » le FRS en… le pegant à une monnaie de singe qui baisse, c’est à dire l’Euro ?

      Vous avez une bien curieuse notion de la « défense ».

      Le peg à 1.20 arrange les tricheurs, les manipulateurs, fait croire à un status quo… mais c’est du suicide à moyen terme. Car pour maintenir ce peg la BNS doit se gorger de papier… de la zone euro !

      Acheter de la dette souveraine française, italienne ou espagnole… là encore elle est où la défense ? C’est du suicide. Il n’y a pas d’autre mot.

      C’est une trahison du peuple suisse.

      Mais ça arrange les amis, l’oligarchie, les mafieux qui agissent en colusion.

    • Encore un qui veut dissoudre le peuple…

    • Lol le bot payé par la bns…

      Allez, cou couche panier.

    • Loule, excellente la parodie. 😉

    • Ah ben oui, si on peut plus faire marcher la planche à billets pour garantir les recettes des cantons, où va-t-on?

  • C’est vrai que depuis que l’ont à découplé la fameuse balance OR vs argent papier les choses vont franchement mieux…..Pas pour ceux pour qui c’était normalement fait, mais pour d’autres.
    Ceci dit quand une monnaie s’effondre, l’or à toujours été la monnaie stable de substitution, et l’histoire ayant parfois l’idiotie de se répétée…Une bonne votation sèmera le trouble sur les marchés financiers, et tant mieux, ceci dit les Suisses, ne vont pas acheter en 15 jours l’or dont ils auront besoin….Ah oui, le vrai problème….C’est l’or virtuel…vous ne connaissait pas 🙂 Effectivement dans ce cas les Suisses vont mettre le feu et démontrer que beaucoup de pays, n’ont même plus un grammes d’or dans leurs réserves….Et là ce sera un jolie massacre…..Parlons de la superbe zone €uro par exemple……(sic)

  • « C’est mon or. Et mon or, c’est mon argent. » La folie des grandeurs, Luis de Funès

  • L’or et le maintien d’une monnaie saine est la condition de base de la prospérité.Le mieux etant la concurence des monnaies entre elles…

  • Les commentaires sont fermés.

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