États-Unis : le don d’organes en question

Un groupe d’experts a sollicité le gouvernement américain pour remettre à plat la politique en matière de don d’organes.

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Barack Obama (Crédits : barackobamadotcom, licence Creative Commons)

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États-Unis : le don d’organes en question

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 novembre 2014
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Par Édouard H.

Barack Obama (Crédits : barackobamadotcom, licence Creative Commons)

Dans une lettre ouverte adressée à Obama, un groupe de 300 universitaires, docteurs, leaders religieux et éthiciens ont le 12 novembre appelé à un changement du système actuel de don d’organes, arguant du fait que trop peu de gens bénéficient des transplantations qui pourraient sauver leur vie.

Ce groupe demande au gouvernement de réfléchir à des solutions qui rendraient le don d’organe plus attractif auprès de la population. Chaque année en France, environ 200 personnes meurent dans l’attente d’un rein. Aux États-Unis, ce sont 7000 personnes qui chaque année meurent ou deviennent trop malades pour recevoir une transplantation. Le groupe le dit d’ailleurs dès le début de leur lettre : « augmenter le nombre de transplantations sauvera des vies – c’est notre but principal ».
« Malheureusement, la politique de transplantation a été guidée par une hypothèse non fondée, à savoir que les donneurs ne peuvent recevoir de compensations pour leur don sans être exploités ou contraints » explique la lettre. « Il est primordial d’interroger ce présupposé. »

Notons au passage que le groupe n’offre pas de réponse précise sur la marche à suivre, si ce n’est qu’il suggère d’éviter des incitations monétaires. Il propose une approche encadrée qui offrirait des compensations aux donneurs comme des assurances santé à vie, des crédits d’impôts, des frais d’université couverts ou une pension de retraite plus importante. Le groupe presse les agences gouvernementales concernées de mener des études pour déterminer la nature précise de ces indemnisations.

« Le don d’organe ne concerne pas uniquement les gens aux revenus peu élevés ». C’est pourquoi le groupe souhaite que soient privilégiées des compensations qui ne soient pas plus intéressantes pour les pauvres que pour les riches.

Ces compensations coûteront-elles à la collectivité ? Non, bien au contraire ; en augmentant le nombre de donneurs, elles permettront d’énormes économies. On estime le coût d’une dialyse à 80 000€ par an. Sur 15 ans, une transplantation rénale permet une économie de 760 000€ par patient.

Il est plus que jamais temps de battre en brèche nos présupposés sur le don d’organe afin d’avoir un débat rationnel et scientifique sur les solutions envisageables face à la pénurie. Des centaines de vies humaines sont en jeu.

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Créer un compte Tous les commentaires (7)
  • Cela reste complexe et délicat.

    La pression de la demande dans ce domaine n’est pas toujours fondée.

    • le problèm est que ceux qui décident aujourd’hui, la famille, le font dans un état mental tragique, tentant de protéger leur sentiment de culpabilité enver la victime…

      La plupat des gens n’en ont simplement rien a faire, avec une petite touche de bienveillance.
      il suffit que l’on leur donne une petit avantage, même symbolique.
      pour le gens normaux une assurance, une amélioration, de l’assurance qui pourtant n’est pas très chère peut déclencher l’acte.

      je défendra le fait que les gens s’inscrivent sur le registe de don, avec pour conséquence qu’en cas de problème ils sont prioritaires, eux ou leurs proches.
      idem pour les enfants que les parents pourraient inscrire dans leur intérêt.

      on ne parle pas ici comme c’est le cas aujourd’hui de gens qu’on paye avec quelques années d’un salaire de misère pour un rein, mais de gens bien portant qui s’achètent une assurance maladie grave contre la promesse de partager un truc dont ils n’autont pas besoin…

      le problème du système actuel c’est que donner ses organes ca coute de la paperasse, ca rapporte rien, pas même de la paperasse ou une priorité improbable..

      quand aux décideur finaux, la famille, on leur demande un décision déchirante avec d’un coté le choix de faire un cadeaux a des inconnus au prix de dépecer leur proche, ou de l’autre de montrer leur attachement a un être aimé en protégeant sa dépouille.
      le choix est rapide.

      la lâcheté prend le dessus, les gens sont rationels.

      • La difficulté aujourd’hui est la constatation du décès (il y a des exemples très surprenants de réanimation ou de retour à la vie bien au delà de ce que l’on imaginait comme JP Chevènement ): avec les techniques de réanimation, le besoin que les organes soient encore alimentés pour être prélevés, on arrive à des limites qui peuvent être facilement franchies.

  • « Il faut sauver le soldat Rein » … coute que coute ?
    🙂

  • une solution efficace quoique radicale : le don d’organe automatique. Un individu meurt, si certains de ses organes sont transplantables, qu’on le fasse automatiquement sans se préoccuper de ce qu’il voulait ou non (après tout il est mort, sa liberté n’est pas bafouée), et encore moins de ce que sa famille veut (de quel droit ? )

    • Que faites-vous des dernières volontés ? Que pourrait-on justifier d’autres sous prétexte que « l’individu est mort ».

      De quel droit la famille ? Mais de quel droit la société ou l’État disporaient-ils du corps comme bon leur semble ?

      • c’est bien pour cela que je précise que c’est une solution radicale. Maintenant, il faut choisir : qu’est-il plus important, les dernières volontés d’un homme mort (donc qui par définition ne peux plus être libre ou non libre) ou la vie d’un homme vivant ?

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