Obama et le vote à droite

La politique d’Obama a été sanctionnée par les urnes. Comment l’expliquer ?

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Obama et le vote à droite

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 12 novembre 2014
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Par Bernard Zimmern

Barack_Obama_wikimedia commons

Les journalistes français n’ont dans l’ensemble pas compris le vote massif en faveur des républicains, qui a été manifestement un désaveu d’un président Obama, dont la plupart approuvaient les politiques et dont certains s’étaient même fait une idole.

Le thème des inégalités ne fait pas recette

Ils ne comprennent pas comment les États-Unis ont pu ignorer des inégalités grandissantes et tourner le dos à un président qui s’était fait le champion de la justice sociale. Surtout au vu de ce qu’ils avaient pris pour un succès : la diffusion du livre de Thomas Piketty sur Le Capital au XXIème siècle.

Les journalistes français n’avaient pas vu qu’avec 400.000 exemplaires vendus aux dires de l’auteur, 400.000 exemplaires, c’est-à-dire le chiffre atteint dans la seule France, par L’Horreur économique, il était une bonne source de revenu pour son auteur, mais un flop si l’on réalise qu’il a été soutenu par les deux plus grands quotidiens, le New-York Times et le Washington Post, et par deux prix Nobel, Joseph Stiglitz et Paul Krugman. Si l’on réalise qu’il y a au moins 7 millions d’électeurs inscrits comme membres du parti démocrate, que T. Piketty a été reçu par le président Obama lui-même à la Maison Blanche, que Democracy for America, créé par l’ancien gouverneur démocrate Dean, est capable de lever des millions de dollars par paquets de moins de 10 dollars, il aurait dû en vendre 5 à 10 fois plus.

Mais nos journalistes n’ont surtout pas compris que le thème des inégalités n’a pas pris aux États-Unis parce qu’il s’agit d’une construction artificielle créée par des économistes en mal de reconnaissance et de prestige, mais sans aucune base ni économique ni sociale sérieuse.

Ce thème est d’abord construit sur des impostures statistiques, comme beaucoup de chercheurs l’ont montré : les inégalités n’ont pas augmenté dans les 20 ou 30 dernières années, le revenu moyen américain a bien crû comme le PIB, même le revenu moyen du centile le plus riche a évolué avec le revenu moyen.

Pour trouver des inégalités, T. Piketty et ses émules sont forcés d’aller chercher le dix-millième ou le cent-millième de la population, c’est-à-dire en fait les milliardaires. Mais, manque de chance, les milliardaires ne sont pas ceux qui profitent de la croissance pour s’enrichir, ce sont ceux qui la font. Comme le montrent les relevés de Forbes, 90% des milliardaires sont devenus riches parce que, eux-mêmes pour 67% d’entre eux, ou leurs parents pour 23%, ont créé des entreprises, pris des risques, enrichi l’Amérique en s’enrichissant eux-mêmes.

Les Américains viennent de prouver qu’ils n’étaient pas dupes

Les élections qui viennent d’avoir lieu ont été un test pour savoir si les Américains allaient être assez dupes de fictions créées dans un but politicien : gagner les élections sur le thème des inégalités et de la lutte des classes qui, depuis Marx, est l’un des grands classiques de la gauche.

Une première réponse est que les Américains n’ont pas été dupes et qu’ils ont peut-être compris que l’enjeu était la liberté d’entreprendre, mise à mal par l’administration Obama avec Obamacare, la réforme financière Dodd-Frank, l’intervention massive de l’État dans toutes les politiques industrielles ; avec des désastres qui ont marqué les esprits comme la faillite de Solyndra où l’administration Obama a perdu 500 millions alors que le secteur privé s’en était soigneusement écarté. Mettre à mal la liberté d’entreprendre qui est le meilleur – et peut-être le seul – ascenseur social ?

Il est extrêmement frappant de regarder le détail des élections et de constater qu’au Texas, un État envahi par les Latinos sur lesquels les démocrates comptaient pour sortir de la minorité, les résultats sont tellement catastrophiques que les démocrates eux-mêmes s’interrogent sur les possibilités de devenir un jour compétitifs électoralement.

Il est frappant de voir un État, le Kansas, au cœur des États-Unis, dont un grand journal de droite français envisageait encore la semaine précédente la non élection du gouverneur Sam Brownback, parce qu’il avait osé réduire considérablement les dépenses publiques et les effectifs de fonctionnaires, le réélire avec une majorité massive, de même que le sénateur Roberts, républicain, battant de plus de 10 points son adversaire démocrate.

Autre élection-test, celle de Scott Walker, le gouverneur du Wisconsin, la bête noire des démocrates et des syndicats pour avoir osé, après son élection en 2010, enlever aux fonctionnaires de l’État la plupart de leurs droits de négociation collectifs et couper 1 milliard dans le budget d’éducation biannuel et 500 millions dans le budget de Medicaid. Walker avait eu droit à un « recall », c’est-à-dire un nouveau vote pour se faire réélire en 2012, et était l’un de ceux qui avaient pourtant attiré le plus de dons de tous les États-Unis, appelés par les démocrates et les syndicats dans cette campagne 2014 pour le faire battre. Il a gagné avec plus de 5 points d’avance sur son adversaire.

On ne peut, en conclusion, que se demander si le grand parti démocrate n’a pas besoin d’un aggiornamento qui lui fasse reconsidérer des thèses éculées comme celle des inégalités, un aggiornamento comme en avait réussi un Tony Blair avec le Labour Party au Royaume-Uni et comme tente visiblement de le faire en France Manuel Valls.


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  • Il y a sans doute une explication beaucoup plus simple : les présidents US… perdent très souvent…. les mid terms.

    En outre, vous brodez autour du thème des inégalités, mais qui est un non débat aux USA. Vous êtes victime du prisme bien français que vous dénoncez pourtant !

    Obama a perdu parce que le pays « réel » est en récession. Des millions d’américains sont sortis des stats du chômage officielles (le taux de participation dans la population active s’est effondré).

    Face, le taux de chômage baisse, mais pile le taux de participation s’effondre, les foodstamp explosent, etc.

    « It’s the economy stupid »

    Je vous rappelle enfin que le même Obama… a été ELU deux fois. Et la deuxième fois, c’était il y a 2 ans.

    On peut donc légitimement douter que tous les américains se soient convertis au tea party.

    C’est simplement : « it’s the economy stupid »

    Avec dans le cas d’Obama, sans doute une pincée de politique étrangère / guerres en plus… Sa « stratégie » au Moyen-Orient (s’il en a une), le scandale de Benghazi, ISIS, etc. tout cela est mal compris par le populo.

    •  » Obama a perdu parce que le pays « réel » est en récession. Des millions d’américains sont sortis des stats du chômage officielles (le taux de participation dans la population active s’est effondré).  »

      Faudra peut-être arréter de rester scotché avec les fameux chômeurs sortis des stats qui expliquerait la baisse du chômage et qui franchement commence à devenir un cliché. Les embauches depuis le début de l’année reprennent aux USA et même fortement. Bien plus que les estimations des économistes. Elles sont aux niveaux de ce qu’elles étaient en 2007 juste avant le début de la crise. La récession aux USA est belle et bien derrière. Juste qu’il faut pas non plus trop en demander et que tout n’est pas rose quand on sort juste de l’une des pires crise de son histoire

      http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRKCN0HS12H20141003

      D.J

      • Et vous vous devriez sortir votre nez des données que manifestement vous ne maîtrisez pas.

        Il suffit de comparer les emplois créés avec ceux qui ont été détruits… Les stats sont dispo.

        Et vous verrez que des mini jobs, payés au lance-pierre, ainsi que des mi-temps, ont remplacé des emplois bien payés.

        Bilan ? Une large partie de la population vit et ressent une baisse de pouvoir d’achat. C’est factuel. Objectif.

        On peut corréler cela avec… le nombre de foodstamps, qui a explosé sous Obama.

        Obama et l’appareil de propagande US dès le mois d’avril 2009 (!) ont commencé à nous faire le coup des « Green shoot ». Là aussi, il faut avoir de la mémoire.

        Un peu comme Sans-Dent chez nous avec sa « croissance ».

        Le PIB progresse certes, car c’est un indice hyper synthétique. Donc manipulé. C’est un coup de jarnac, un potemkine.

        Et pour clore le débat : comment une économie soit disant en pleine croissance et qui créé des emplois… doit vivre avec des taux d’intérêt au plancher et des QE successifs de la part de la FED ? Depuis 2008 ? Hum ?

        Cette simple question devrait vous permettre de comprendre.

        •  » Il suffit de comparer les emplois créés avec ceux qui ont été détruits… Les stats sont dispo.  »

          L ’emploi redémarre c’est un fait et la récession est terminée. Mais le pays sort de la crise est vous bêtement vous croyez que sortir d’une crise tel qu’a connu le pays doit forcement dire que tout est doit-être à équilibre.

           » Et vous verrez que des mini jobs, payés au lance-pierre, ainsi que des mi-temps, ont remplacé des emplois bien payés.  »

          Même type d’argument que j’entendais à l’époque ou Reagan avait remis l’emploi sur les rails. Mais comme toujours quand l’Amérique redémarre ça emmerde tout la diaspora anti-américaine. Mais aux USA un job même mal payé reste un job. Et c’est dans le monde du travail que l’on peut accéder à l’ascenseur sociale et pas en ne foutant rien. Contrairement à la mentalité d’assisté par l’état dans des pays en Europe comme la France qui végète dans le chômage de masse depuis 40 ans.

           » On peut corréler cela avec… le nombre de foodstamps, qui a explosé sous Obama  »

          Explosé sous Obama surtout en pleine crise. Et vous corrélez ça sur la période de la reprise économique. De plus Obama à aussi abaissé la barre pour le droit au bon alimentaire.

           » Le PIB progresse certes, car c’est un indice hyper synthétique. Donc manipulé. C’est un coup de jarnac, un Potemkine  »

          Bien sur la théorie du complot pour venir à votre secours quand les chiffres ne vous arrange pas. Par contre le nombre de foodstasmp qui a explosé là vous y croyez il y a aucune manipulation du gouvernement tout comme le taux de population active qui diminue ça c’est forcement des chiffres fiables non manipulés. Le jour où ça s’inverse vous allez nous dire que c’est de la manipulation? Bref si le gouvernement Obama manipulait ses chiffres à son avantage il les manipulerait tous.

           » Et pour clore le débat : comment une économie soit disant en pleine croissance et qui créé des emplois… doit vivre avec des taux d’intérêt au plancher  »

          C’est justement quand les taux sont bas que les investissements sont boostés puisque emprunter pour investir coûte moins cher en intérêts. Donc pour l’emploi c’est une bonne chose. Je sais que de maintenir trop bas et trop longtemps les taux d’intérêts peut créer des bulles due par une augmentation de la masse monétaire. Mais c’est de la musique d’avenir et l’on verra si la FED remonte ses taux de 2% en 2015 comme il se pourrait.

          D.J

  • Bravo pour cet article, les américains nous prouvent qu’ils ne sont pas si idiot que les journaliste français veulent bien nous laisser entendre! Leur réactivité face aux événements est surprenante pour les français.
    Ici en France nous avons notre base de raisonnement qui est base sur un dogme socialiste et nous ne trouverons jamais les bonnes solutions si l’on ne se pose pas les bonnes questions. Une autre chose, c’est qu’il ne sont pas non plus idiot au point de voter pour des politiques qui sont liberticide et qui passent leur temps a nous créer des normes et des lois ou personne ne comprend plus rien et en plus pour se faire détrousser par l’impôt et que celui-ci soit gaspillé! ….. Vive la France .

    • Les Américains ont vu les gouverneurs républicains élus en 2010 gouverner et réformer massivement leurs Etats, ont vu que cela fonctionnait vraiment et ont donc évidemment réélu les républicains. Les Américains réagissent aux faits, pas à l’idéologie, c’est une force et s’ils voient que quelque chose ne marche pas c’est poubelle.

  • il faut aussi dire que l’ouvrage de piketty a été démonté par les économistes sérieux. Clive Crooks résume bien le livre de piketty: « J’avançais que l’erreur du livre était de défendre une théorie qu’il ne parvenait pas à soutenir. Piketty dit que le capitalisme contient une contradiction fondamentale : dans la nature du système, les inégalités de revenus et de richesses tendent à augmenter de façon inexorable, et la ploutocratie en est la conséquence logique. Il délivre une théorie de circonstance pour soutenir tout cela, mais cela est loin d’être une théorie, plutôt un mélange d’identités comptables et de suppositions. Les chiffres du livre lui-même ne prouvent rien non plus. Et cela tout en considérant alors que les chiffres étaient corrects… ».

  • piketty a eu la malchance que l’on parle beaucoup de son livre aux états unis. ce qui a fait que les économistes sérieux s’y sont intéressé et ont pu démonter son torchon. si son livre n’avait fait qu’un succès en france alors il n’aurait pas eu beaucoup de contradicteurs (vu que les médias et la plupart des intellectuels francais sont marxistes). son livre ne convaincra que les convaincus (les socialistes) mais de tute facon, le socialisme relève du domaine de la foi. vous pouvez démonté tous les arguments des socialistes et leur donner des arguments solides qui montrent qu’ils ont faux, les socialistes continueront à croire et en général, ils vous sortiront des arguments ad hominem. ce qui est fascinant avec les socialistes, c’est que l’on a beau leur dire et leur montrer que leurs politiques font échoué. ils continueront à vouloir les faire mais le pire est que leur politique chaque fois qu’elle a été mise en oeuvre elle a échoué. ils continueront à vouloir la mettre en place. il y a de nombreux exemples (encadrement des loyers, taxe tobin,….)

  • Parce que les américains ont aimé l’état pitoyable dans lequel les Républicains ont laissé le pays? Autant le socialisme est un échec assuré autant l’inverse, soutien inconditionné des riches et du capitalisme, est aussi un échec assuré.

    • la crise des subprimes a été causé par les démocrates, par Clinton qui voulait se faire réelire (Community Reinvestment Act, Freddie Mac et Fannie Mae qui garantissait les pret aux pauvres). on peut trouver beaucoup de similitude entre la politique économique de bush (soutien au sdecteur automobile) et la politique d’obama. quand aucapitalisme de connivence ( c’est quand l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il cède à leur pression par corruption, soit que ce soit de sa part une volonté délibérée à des fins politiques) il est présent tant chez les démocrates que chez les républicains. les lobbys des multinationales financent les deux partis. Bush a augmenté les dépenses publiques, il a diminué la liberté,…..on peut difficilement dire de lui que c’était un libéral.

    • « soutien inconditionné des riches et du capitalisme » aucun libéral ne pense que l’état doit soutenir les riches ou subventionner les multinationales ou les banques. le problème vient surtout de la perversion du capitalisme , le capitalisme de connivence qui découle de l’interventionnisme étatique. l’état déresponsabilise les banques en les sauvant à chaque fois. et il est faux de croire que seule la droite fait du capitalisme de connivence, la gauche ne fait pas mieux. le seul mouvement bien au sein du parti républicain s’est le tea party (qui combat le capitalisme de connivence)

      • Le Tea Party s’est sabordé tout seul avec un comportement extrémiste, donc le parti républicain est désormais à nouveau aux mains des modérés et pro-business, ce qui n’est pas plus mal car il faut qu’il y ait coopération entre GOP et Obama pour pouvoir passer le TPP qui va révolutionner le commerce international et une réforme nécessaire d’un système fiscal archaïque et complexe.

    • Fred: « soutien inconditionné […] du capitalisme, est aussi un échec assuré. »

      Transformer 1 milliard de paysans pauvre vivant dans des famines récurrentes au 18eme en 7 milliards d’individus infiniment plus riches (3.5 Milliards de portables) avec une quasi-disparition des famines (sauf politiques), on sent bien « l’échec » effectivement.

      Il y a eux quelques drames (nationaux-) socialistes au milieu avec plus de 150 millions de morts et des appauvrissements catastrophiques du justement à l’abandon du capitalisme et du libéralisme.

      Personne chez les libéraux ne « soutient les riches » cela dit, on estime qu’ils ont les mêmes droits que les autres tout simplement. Le capitalisme de connivence est anti-libéral au cas ou et nous ne soutenons ni les mélanges politique/finance et certainement pas le corporatisme.

      Pour les subprimes, c’était une bulle typique de l’interventionnisme néfaste et de la connivence (tripotage des lois avec le CRA, garantie publique de risques privés, tripotage des courts via la FED)
      Tout ces sentiments anti-capitalistes et anti-libéraux relèvent de l’amnésie, l’ignorance ou la falsification historique au mieux.

      • « ou la falsification historique au mieux. »

        A ne pas confondre avec la fellation historique !

        ….Nuit blanche, fatigué, désolé :mrgreen:

  • La conclusion « comme tente de le faire Manuel Valls » vient quand même gâcher le reste de l’article, en France c’est la droite qui s’est convertie au tout état et au socialisme, et ce n’est pas près de changer.

  • En tout cas on sent bien la haine des médias FR, Eric Le Boucher sur Slate a été bien critique là-dessus et on sentait sa haine suinter ^^

    En tout cas je me réjouis de la victoire de Greg Abbott au Texas, ce nouveau gouverneur a battu le démocrate de 20 points, démocrates qui comptaient sur le vote latino pour devenir compétitif mais pas de bol 44% ont voté Républicain, dont 50% des hommes hispaniques ! Les latinos savent donc réfléchir et voter en fonction de cette réflexion et pas juste un bulletin automatique pour les démocrates.Il faut dire que l’économie du Texas est une des plus dynamiques de la planète actuellement donc logique que les gens récompensent les artisans de cette réussite.

    La victoire de Sam Brownback au Kansas est aussi magnifique, il a été critiqué pour ses baisses d’impôts massives qui ont mis du temps à agir car les miracles ne se font pas en s
    quelques mois mais les effets commencent à se voir et l’Etat rivalise enfin avec les Etats voisins alors qu’il était à la traîne avant cela 🙂

    On parle déjà d’accord GOP/Obama sur les traités de libre échange, réforme des impôts, financement des infrastructures, il faut espérer que cela se fasse car le pays en bénéficierait grandement et Obama sauverait sa crédibilité comme un réformateur de dernière minute.

  • On peut faire l’analyse inverse : c’est justement parce qu’ils ne sont pas parvenus à réduire les inégalités que les démocrates ont été battus. L’économie US est pleine croissance, les déficits sont maitrisés, mais en réalité cette croissance profite essentiellement aux fat cats de Wall street qui ont été massivement arrosés de quantitative easing. L’américain moyen ne touche pas le dividende de cette croissance captée par les riches. Ce qui explique que la base électorale des démocrates ne se soient pas déplacée.

    • Pas vraiment, les enquêtes d’opinions montrent bien que les inégalités ne font pas parties des préoccupations principales des américains, ils veulent que l’accent soit mis sur la croissance.

      • Si c’était vrai les démocrates auraient été plébiscités étant donné que la croissance US est excellente (3,5 % de croissance annuelle)

        • Cette croissance est trop récente pour être ressentie dans l’immédiat, ça prend du temps.

        • les démocrates ne sont pas responsable de la croissance. il y a d’autres facteurs qui expliquent cela (comme le gaz schiste). regardez un peu au niveau local. les états ayant une bonne économie sont plutot républicain et inversement

  • Sur les élections au Texas, une analyse intéressante, qui met plutôt l’accent sur les questions sociétales (féminisme, racialisation des élections, immigration) : http://www.vdare.com/articles/core-vs-fringe-contd-media-starts-to-catch-up-on-sailer-strategy

  • Les latinos se sont détorunés d’Obama car :
    – Les Républicains se sont calmés sur les propos racistes à leur encontre, la stupidité de ceux-ci a poussé cette communauté dans les bras d’Obama, ils ont voté de mémoire à 70% pour lui en 2012 alors qu’ils votaient à 60% pour Bush en 2004, un Monsieur qui a certes ses défauts mais qui a prouvé, quand il était gouverneur du Texas, qu’il n’avait rien contre eux.
    – La réforme de l’immigration promise par le président n’a jamais eu lieu.
    – Enfin, il faut se rappeler que les latinos sont à une écrasante majorité catholiques pratiquants et très conservateurs, ce qui les poussent naturellement davantage vers le GOP.

    • si je m’abuse les républicains ont même élu une femme noire dans le sud et un homme noir au sénat qui serait le premier noir au sénat (ce qui m’étonne un peu)

      • La femme noire n’est pas dans le Sud mais dans l’Utah, dans l’Ouest, cette femme est Mia Love.
        Elue à la chambre des représentants dans un Etat très conservateur et avec une population noire de seulement 1% dans cet Etat, c’est en effet une très belle victoire.

        A noter que le 1er gouverneur hispanique du Nevada, un républicain, a été réélu à 70% des voix, Susana Martinez est aussi républicaine et gouverneur du Nouveau Mexique, devenue ne 2010 la 1ère gouverneur latina du pays, elle a été réélu à 60% des voix.

        Le Parti Républicain a vraiment su se remettre en cause et attirer plus de minorités, cela fait plaisir à voir car il n’y a pas de raison que le vote non blanc reste dominé par les démocrates, la démocratie en prendrait un coup. Les Républicains montrent qu’ils sont intelligents et savent s’adapter.

    • François,

      vos chiffres sont inexact. Les latinos ont voté à près de 65 % pour Kerry en 2004. Les latinos ont toujours largement voté démocrate (cela dit, c’est un électorat qui vote peu). Les seuls latinos qui votent traditionnellement républicain sont les cubains de Floride.

      • Les choses ont bien changé au Texas, Greg Abbott ayant obtenu 44% du vote latino, dont 50% des hommes latinos.John Cornyn a bien eu 48% de leurs votes.

  • Sweepingwave,

    Comme on le voit sur ce schéma les minorités ont très largement voté démocrate en 2014 (à l’exception notable des asiatiques). La victoire des républicains tient à la mobilisation de leur base électorale, les blancs. Votre analyse est fausse.

    https://lionoftheblogosphere.files.wordpress.com/2014/11/2014_no_latinos.png?w=700

    le désamour des asiatiques envers le démocrates (alors qu’ils avaient largement voté Obama en 2012) s’explique probablement par l’affaire de Ferguson mise en épingle par les démocrates (le noir abattu par la police et érigé en martyr par les médias venait de braquer une épicerie tenue par un asiatique)

    • Eh non, désolé mais la réalité est là : les républicains ont gagné des votes latinos et jeunes grâce à leurs efforts, c’était particulièrement spectaculaire au Texas et Colorado.
      De nombreux gens de couleurs se trouvent dans des Etats déjà dominés par les démocrates comme la Californie et New York donc les Républicains auront forcément du mal là-bas.
      Mais dans les Etats rouges du GOP les gains chez les latinos ont été très nets, ce qui s’est passé au Texas est incroyable, Abbott a carrément remporté des comtés à majorité latinos dans le Sud du Texas, il y a eu un gain énorme et c’est juste le début des efforts républicains qui n’ont commencé à être sérieux qu’en 2013.

      Rand Paul cherche lui à obtenir plus de votes noirs et travaille activement à cela. C’est fini l’ère où les démocrates pouvaient espérer une majorité permanente grâce à un vote latino/noir/asiatique qui voterait pour eux par réflexe, ils vont devoir mériter ces votes et aller se battre pour les avoir, tout ça pour en avoir de moins en moins.

      Ne soyez pas déçu, c’est la beauté de la démocratie 😀

      • on observe plutôt une stabilité dans la répartition des votes par groupe ethnique : http://www.pewhispanic.org/2014/11/07/hispanic-voters-in-the-2014-election/

        certes, les républicains ont amélioré leur résultats chez les latinos par rapport à 2012, mais font moins bien qu’en 2010. Pas de percée au niveau national, et toujours des scores soviétiques pour les démocrates auprès de l’électorat noir.

        En ce qui concerne le bon résultat des républicains au Texas on peut le mettre avant tout sur le rejet de la personnalité odieuse de Wendy Davis (une « gold digger » qui a fait financé ses études à Harvard par son riche mari avant de le larguer dès qu’il ait fini de le payer, et qui délaissé ses enfants pour faire sa carrière politique)

  • Les 10 graphiques qui montrent que la situation aux USA est pire en 2015 qu’en 2008: http://www.economiematin.fr/news-situation-etats-unis-crise-economique-graphique-sannat

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