« Révolution des parapluies » à Hong Kong : leçons pour l’Afrique

L’Afrique peut apprendre beaucoup de la situation de Hong Kong.

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« Révolution des parapluies » à Hong Kong : leçons pour l’Afrique

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 9 novembre 2014
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L’Afrique peut apprendre beaucoup de la situation de Hong Kong. Une des leçons est que la liberté peut être réalisée progressivement et que la cause de la liberté, dans son ensemble, vaut la peine d’être défendue.

Par Alex Njeru (*).

parapluiebeauIls ont tout : la liberté économique, un produit intérieur brut par habitant parmi les plus élevés au monde (53 203 dollars américains), l’infrastructure est parfaite et les systèmes fonctionnent comme sur des roulettes. Alors, pourquoi les citoyens de Hong Kong se soulèvent pour la réforme électorale et la liberté politique?

La plupart des citoyens des pays opprimés dans le monde donnerait tout pour être à la place des résidents de Hong Kong, notamment les citoyens de la Corée du Nord ou du Venezuela par exemple, qui envient certainement les Hong-Kongais pour le développement et les libertés dont ils jouissent. « La Révolution des parapluies » à Hong Kong nous enseigne des leçons pertinentes sur la nature humaine. Cette lutte redonne vie à l’adage populaire selon lequel « le prix de la liberté est la vigilance éternelle ». La nature de l’homme est qu’il veut tout : donner à un homme la terre et il demandera l’univers, donnez-lui l’univers et il cherchera le multivers et l’inconnu.

C’est ce qui se passe à Hong Kong, les citoyens ont récolté le dividende de la liberté économique, désormais ils veulent récolter les dividendes de la liberté politique. Sont-ils assurés que la liberté politique leur livrera des dividendes doux ou amers ? Non, ils ne le sont pas, ils veulent la liberté d’explorer l’inconnu. La théorie de la création nous enseigne que Adam et Eve furent chassés du jardin d’Eden en raison de la quête du savoir qui découle de la liberté. « La révolution des parapluies » à Hong Kong est emblématique du processus de développement humain et de l’état naturel de l’homme : « l’homme cherche naturellement la liberté ».

Cette quête insatiable de la liberté a été au cœur de tout ce qui a généré le développement pour l’humanité. Nous, êtres humains, avons conquis l’espace, parce que nous avons senti la terre trop petite pour nous ; nous avons construit des vaisseaux spatiaux et des télescopes car nous nous sentions curieux de savoir ce qui se passait au-delà de là-haut. Il s’agit d’un état naturel. Les êtres humains se sentent poussés à explorer l’inconnu. C’est ce désir de l’homme de se délester de l’ignorance de l’inconnu qui induit le développement, car dans l’inconnu réside une prohibition inhérente. Amartya Sen, n’avait pas dit que le développement c’est la liberté ? Voilà pourquoi les Hongkongais ont apparemment tout mais veulent plus.

Assez de philosopher, qu’est ce que l’Afrique peut apprendre de Hong Kong ? Si Hong Kong est au zénith du développement économique et institutionnel, la plupart des pays africains sont au nadir du développement économique. L’Afrique peut apprendre beaucoup de la situation de Hong Kong. Une des leçons est que la liberté peut être réalisée progressivement et que la cause de la liberté, dans son ensemble, vaut la peine d’être défendue. Aujourd’hui, les Hong-Kongais n’ont pas la liberté politique, mais demain ils l’auront. Ils sont en train d’utiliser les mécanismes et les institutions acquis grâce à la liberté économique comme un tremplin pour atteindre la liberté politique. La liberté économique par exemple, a cultivé chez les Hong-Kongais certaines valeurs désirables, comme le respect de la propriété et l’horreur de la violence. Voilà pourquoi le chaos général, la destruction de biens et les violations des droits humains qui caractérisent ce genre de manifestations de masse dans de nombreuses autres parties du monde sont aux abonnés absents à Hong Kong.

Aujourd’hui, de nombreux pays africains bénéficient, à des degrés variables, de diverses formes de libertés. Certains jouissent de la liberté politique exprimée dans la pratique et la tenue d’élections périodiques, mais la plupart du temps, non libres et inéquitables ; certains ont dans une certaine mesure libéralisé l’économie des griffes des commandes de l’État, mais ils n’ont pas renforcé suffisamment leurs institutions pour conjurer le clientélisme, la corruption et la recherche de rente ; et enfin, certains pays ne jouissent d’aucune de ces choses.

Il n’y a pas besoin de résignation, nous pouvons utiliser le peu que nous avons afin d’obtenir le plus dont nous ne disposons pas. Par exemple, j’use et je pratique mes libertés d’expression, d’opinion et de pensée pour donner de la crédibilité à l’idée que la liberté économique et les systèmes institutionnels qui en découlent méritent d’être poursuivis. Ces outils à ma disposition je les dois aux générations avant moi qui se sont battues pour cela, qui ont versé le sang et parfois payé le prix ultime. S’il vous plaît notez une abstention consciente de l’utilisation de l’expression «démocratie» à ce stade.

Dans la lutte pour la libération perpétuelle, demain, moi et mes autres contemporains nous soulèverons pour obtenir plus de libéralisation sociale, politique et économique, et pas seulement en termes théoriques comme dans nos constitutions, mais en pratique réelle. Il s’agit d’une meilleure gouvernance, de plus de liberté d’information par exemple, et de nombreuses autres questions autour de la liberté.

Cela signifie que, bien que l’Afrique ait commencé à partir du nadir, nous ne partons pas de rien ; partir du sol n’est pas partir de six pieds sous terre. Nous avons des ressources comme les individus et l’optimisme pour construire, nous pouvons les utiliser pour acquérir encore plus de libertés qui nous manquent cruellement aujourd’hui.

(*) Alex Njeru, analyste pour africanliberty.org

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