La diagonale du Foll

Le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll est entré, à son corps défendant et avec la distinction intellectuelle qui sied aux grands hommes, dans l’histoire planétaire de la science économique.

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La diagonale du Foll

Publié le 30 octobre 2014
- A +

Par Éric Lagrange.

Echecs credits Bev Goodwin (licence creative commons)

Invité jeudi matin de BFM TV, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll est entré, à son corps défendant et avec la distinction intellectuelle qui sied aux grands hommes, dans l’histoire planétaire de la science économique. Mettons un instant nos pas dans les siens.

À peine assis, le dirigeant socialiste pose le constat que les prix des denrées sur les étals sont vraiment trop bas. Et se propose d’agir avec la plus grande vigueur pour faire cesser cette anomalie ! Résumons cette ferme volonté ministérielle :

1 : il faut d’urgence et de force augmenter les prix.

La journaliste fait alors malicieusement remarquer qu’une baisse des prix est habituellement une bonne nouvelle pour le porte-monnaie de la ménagère… On pourrait le croire, rétorque Le Foll mais il n’en est rien : même à vil prix, les produits agricoles ne trouvent pas preneurs. Intégrons donc cette triste donnée fournie par le ministre :

1-a : il faut d’urgence et de force augmenter les prix de produits qui ne se vendent pas.

Stépahne Le Foll Rançois Honnalde  René Le honzecPugnace, son interlocutrice revient à la charge : la baisse de prix d’un même produit profite toujours au consommateur, non ? Alors pourquoi, M. Le Foll ?

Mais enfin, réplique le ministre à l’insistante, c’est parce que : « Les Français sont des salariés. Et si nous ne faisons rien, est-ce qu’il va rester des salariés ? »

Ce que nous traduirons finalement, en restant au plus près (possible) de la pensée Foll, par :

« Il faut d’urgence et de force augmenter le prix des produits qui ne se vendent pas afin de sauver des emplois en France. »

(on tentera de se rassurer en pensant que les socialistes n’ont, jusqu’à ce jour, tenu aucune de leurs promesses !)

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  • Et en matière d’agronomie c’est du même tonneau. Obligation de cultiver plusieurs cultures = Cultivez des plantes qui ne fonctionnement pas terrible et réduisez ce qui marche bien, chez vous.
    Directive nitrates endurcie = Continuez d’avancer avec plus de contraintes que quiconque dans toute l’EU ! Sachez que ce monsieur est initialement prof en lycée agricole !
    Quelle honte !

  • Le socialisme dans toutes ses contradictions et sa bêtise.

  • Il manque le mot magique, ca rend toujours mieux avec le mot magique:

    Augmenter les prix.. Avec des taxes??

    Sur que c’est ca qui a sauve l’emploi salarie jusque la…

  • ce qui consternant est: comment de tels idiots patentés sont « bombardés » dans des postes si bien rémunérés.
    Bien dit; la diagonale du « fou » !

  • Il est rigolo comme tout, celui-là !
    En augmentant le prix d’un produit, ne détourne-t-on pas l’achat vers un produit de substitution ?
    Ah oui, j’ai compris : On oblige le consommateur à acheter le produit et s’il ne le prend pas pour autant, il le paye quand même, c’est ça ?
    Un peu comme pour la « taxe sur les effaceurs », ou EDF te vous facture l’électricité non-consommée.
    J’adore !

  • On note que la même logique socialiste a été appliquée avec la Poste. Le service du courrier ne se vend plus, alors les socialistes ont augmenté le prix du timbre. Il n’y a donc pas lieu de se montrer optimiste car les socialistes ont déjà démontré qu’ils sont capables d’aller jusqu’au bout de l’absurde.

  • (on tentera de se rassurer en pensant que les socialistes n’ont, jusqu’à ce jour, tenu aucune de leurs promesses !)

    Eh bien alors, heureusement :mrgreen:

  • Mr Lefoll nous avait prévenu: il mettrait en place une politique agricole vraiment socialiste. Il avait indiqué qu’il était contre l’agriculture productiviste: pour lui il ne fallait pas chercher à produire plus mais par contre il fallait réduire les intrants ( eau-engrais-produits phyto). Mais pendant ce temps tous les autres pays Européens améliorent leur compétitivité ( en produisant plus ).Il rêve au bio , à l’agro écologie ( concept fumeux qui date de plus de 50 ans) ou à l’agro foresterie ( part de marché inférieure à 1/°°). Il a même dit qu’il fallait chercher à vivre en harmonie avec les mauvaises herbes plutôt que de les détruire.Il n’a rien compris et il est entrain de détruire l’agriculture française ( une des choses qui marchait ). Il veut collectiviser, imposer les prix, administrer l’agriculture, réduire les droits de propriété, interdire les technologies modernes ( OGM, certains insecticides sur semences…),bureaucratiser et contrôler.Même l’agriculture soviétique n’allait pas si loin dans la bêtise ( réduction intrants) .Tout ceci fait partie de son programme car des agriculteurs en difficulté seront à la merci de l’état ( assistance, subventions), ils perdront leur liberté et deviendront des serviteurs.Il faut espérer pour tout le monde que les agriculteurs se rebiffent contre cette politique

  • Les produits qui ne se vendent pas sont des produis à prix élevé. Ex : le veau de lait au producteur est acheté 1,80 euro et rêvendu sur les étals de boucherie 14 euros et +. M. Le Fol est absent pour la société de consommation. comme il est absent pour les producteurs. Qui est M.Le Fol et quelle est sa mission au gouvernement. Et il payer pour ne rien faire? Les intermédiaires prennent une bonne marge.

    • Si on ne sait pas qui est Le Fol, on sait ou il est 🙂
      Sur la diagonale :mrgreen:

    • @ Bernie : Pourquoi tu ne vas pas jusque chez l’éleveur lui acheter son veau sur pied à 1,80 ?
      Tu le ramènes dans ta cuisine, tu lui découpes l’escalope à ta convenance, au fil du temps et tu le manges, non ?
      Simple.

      Parce que la fabrication d’un prix « fini », dans ton assiette, ce n’est pas le même que celui de dans un restaurant, ou chez le boucher, ou à Rungis, ou à l’abattoir, ou dans le pré, faut-il rajouter.

      Et puis finalement, tu auras compris qu’une fois que tu auras mangé ton escalope de 100 gramme à 14 € le kg et que tu auras dû mettre à la benne pour 400 euros de bidoche impropre à la consommation et payé l’équarisseur (qui revend le bidule pour faire des bonbons et la peau pour faire des chaussures), plus la TVA et le transport, tu auras compris que même « Le Dingue », il n’y connaît pas plus que toi dans les circuits de distribution…

      Il s’agirait pour lui, et pour plein d’autres, d’apprendre à compter : l’école publique devrait servir à ça, en principe, et on paye assez d’impôt comme ça pour apprendre à se servir d’une calculette utilement.
      Et c’est un mek qui a passé son bac « littéraire poubelle » avec Bouvart & Ratinet, la table des sinus et la règle à calcul (sans pile et sa réglette centrale mobile).
      Ca va, mention bien et deuxième meilleure note de philo à l’époque … néolithique !

      • Le fou sur la diagonale, il va foutre le pays échec … et mat !

      • @icube,
        Il serait bien de doubler le prix à la production et de baisser le prix à la consommation. Soit 4 euros le kg à la production et 10 euros le kg à la consommation pour éviter le gaspillage.?

        • Tu vas chez le producteur qui te fait de la vente directe. Certains viennent même te livrer.
          Rien n’est imposé, question prix.

          Alors, faut pas chialer que les prix sont à la fois trop bas et trop haut : sinon t’aura plus un paysan qui livrera en fRrance.

          • pas du tout d’accord avec cette pratique

          • michelC
            Non il faut augmenter les prix à la production et baisser les prix à la consommation pour manger du veau français. La différence est trop importante.
            Que font les grandes surfaces de la viande invendue ?
            Qu’elle est la part payee par le consommateur de cette viande invendue ?

            • Non il faut augmenter les prix à la production et baisser les prix à la consommation pour manger du veau français.

              En allant chez la vente directe, c’est ce que tu fait 😉

              Que font les grandes surfaces de la viande invendue ?

              Des soldes, et des dons aux associations ! Cool 🙂 🙂 🙂

            • Si les bouchers ne vendaient pas le veau 14 euros, ils ne seraient peut-être pas prêt à l’acheter 1.80 euros. Maintenant augmente le prix d’achat et réduit le prix de vente et conclue qu’aucun boucher ne voudra acheter 4 euros du veau qu’il revendra 10 euros. Les éleveurs de veau, face à la hausse des prix décidé par le gouvernement vont se mettre à produire encore plus de veau qui trouveront encore moins de preneur puisque aucun boucher ne voudra l’acheter. Résultat, la situation sera encore pire pour les éleveurs de veau et pour les consommateurs qui malgré la production de veau importante en amont, n’en trouveront pas dans les étalages de leur supermarché.

              • ça rapporte à l’État combien de fois se répercute la TVA ?

              • Votre commentaire est Super … 🙂 😉

                Bien d’accord avec vous, on peut imaginer que le veau, au moins une bonne partie, partira à l’export … en Afrique ❗
                Pour le plus grand désespoir des éleveurs africains qui paieront eux aussi les pots cassés ❗

        • Le prix à la production est fonction du prix à la consommation.

          • pourtant la PAC c’est la production agricole commune. Les prix sont fixés à l’aide de statistique. En France qui defend la production agricole française ?

  • L’agriculture c’est quoi 3% de la population active ? Combien de salariés dans ces 3% ?

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