Pierre Omidyar, le milliardaire par accident, devenu philanthrope

Le fondateur d’eBay s’est engagé à trouver des moyens novateurs pour mettre sa fortune au service de la société.

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Pierre Omidyar CC Flickr JD Lasica

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Pierre Omidyar, le milliardaire par accident, devenu philanthrope

Publié le 26 octobre 2014
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Par Valérie d’Emploi 2017.

Pierre Omidyar CC Flickr JD Lasica

Pierre Omidyar est né en 1967 à Paris de parents d’origine iranienne. La famille déménage à Maryland aux États-Unis, lorsque le père, chirurgien, est nommé à l’hôpital universitaire John Hopkins à Baltimore. Pierre Omidyar se passionne pour l’informatique, et à l’âge de quatorze ans, il crée son premier logiciel de catalogage des livres pour la bibliothèque de son école.

Diplômé en informatique de l’université Tufts du Massachusetts, Omidyar travaille pour un fabricant de logiciels pour les ordinateurs Macintosh. Ensuite, il rejoint la société Claris, filiale d’Apple, où il travaille sur le logiciel de dessin MacDraw, avant de créer avec trois amis, une entreprise nommée Ink Development, pour développer un logiciel de reconnaissance de l’écriture manuscrite, utilisé dans les ordinateurs à écran tactile sans clavier. L’entreprise change de nom pour devenir eShop et se fait racheter par Microsoft en 1996.

En 1995, Omidyar écrit le code informatique pour un service en ligne, qu’il nomme Auction Web, et le met sur son site personnel ; il permet aux collectionneurs d’inscrire à la vente aux enchères leurs objets de collection. Le premier article vendu est un pointeur laser cassé ; étonné, Omidyar prend contact avec l’acheteur, qui le rassure : effectivement, il collectionne des pointeurs laser cassés.

Début de l’entrepreneur

À la plus grande surprise d’Omidyar, ce service attire tant d’acheteurs et de vendeurs, qu’il décide de mettre en place un site spécial, dédié uniquement aux ventes aux enchères, qu’il baptise eBay. En prenant une commission de 25 centimes à 2 dollars aux vendeurs, ainsi qu’un petit pourcentage de la vente, la société commence à faire de l’argent simplement en mettant en place un lieu de rencontre pour les vendeurs et les acheteurs. Le principal objectif de son créateur est de rendre accessible la vente aux enchères au plus grand nombre.

Parallèlement, Omidyar travaille comme salarié chez General Magic, une plateforme de communication élaborée par Apple. Neuf mois après le lancement d’eBay, il voit les revenus, générés par le site, dépasser ceux de son activité salariée, et il décide alors de démissionner pour consacrer tout son temps à sa nouvelle entreprise.

La croissance d’eBay est impressionnante. En 1996, le site accueille 250.000 ventes aux enchères sur l’année, puis 2.000.000 en janvier 1997. Au milieu de cette même année, le nombre de ventes dépasse 800.000 par jour.

En mai 1998, Omidyar embauche Meg Whitman, une spécialiste renommée du marketing, diplômée d’un MBA à Harvard et ayant 20 ans de carrière dans les multinationales américaines. Elle reste à eBay pendant dix ans et dirige son expansion de 30 salariés et 4 millions de dollars de chiffre d’affaires à plus de 15.000 salariés et 8 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Sous sa direction, la société s’implante également à l’international, notamment en Allemagne, au Royaume-Uni, au Canada, au Japon et en Australie, avec les marchés chinois et indien représentant aussi une part importante des ventes.

En septembre 1998, eBay fait une entrée en bourse avec succès, avec un prix d’action atteignant 53 dollars, contre 18 dollars ciblés par Omidyar ; lui-même ainsi que Jeffrey Skoll, premier salarié et président d’eBay avant Whitman, deviennent en un jour milliardaires, avec près de 3 milliards de dollars en fortune chacun.

Sur les traces d’Andrew Carnegie ?

Pierre Omidyar, dont la fortune est actuellement estimée à 8 milliards, est surveillé de près dans le monde de la philanthropie, depuis qu’il s’est engagé à trouver des moyens novateurs pour mettre sa fortune au service de la société. En 2001, il déclare publiquement son intention de donner la plupart de sa fortune de son vivant.

Plus que tous les autres philanthropes, Pierre et sa femme Pamela Omidyar ne font pas de séparation nette entre leurs donations à but non lucratif et leurs investissements à but lucratif, ce qui est souvent critiqué et rend difficile d’estimer quelle est l’ampleur réelle de leur philanthropie. Contrairement aux autres philanthropes, ils ont conservé la plus grande partie de leur fortune sous contrôle privé. Ils ont réuni dans une fondation géante, Omidyar Group, quelques fondations (Humanity United, Democracy Fund, HopeLub, Ulupono) qui font des donations à des organismes à but non lucratif, et une société de capital-risque (Omidyar Network) qui investit dans des entreprises à profil social.

Les donations de la famille Omidyar se concentrent sur deux axes prioritaires : « accès au capital », qui comprend l’investissement dans les services financiers pour les personnes défavorisées, et « médias, marchés, transparence », qui favorise l’investissement dans les technologies qui permettent d’améliorer la transparence du gouvernement, des médias et d’autres domaines publics.

À ce jour, ils ont donné plus de 1 milliard de dollars à travers différents organismes d’Omidyar Group et des dons individuels.


Sur le web.

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  • J’ai lu deux fois l’article, et je ne comprends toujours pas en quoi Pierre Omidyar serait devenu milliardaire « par accident » ni le sous-entendu que les actions de la fondation qu’il anime avec sa femme seraient ou devraient être une manière d’expier et de faire pénitence pour cette richesse « imméritée ». Je crois qu’au contraire il y a peu d’exemples aussi flagrants de personnes devenues riches par leurs seuls mérites et choix raisonnés, et restées fidèles à une conception aussi morale du capitalisme et de l’utilisation de leur fortune.
    Le plus frappant est sans doute qu’à la tête d’une PME de 30 personnes et 4 millions de CA avec un site web merdique, il ait réussi à convaincre la PDG du groupe mondial maison-mère d’Interflora de venir diriger sa petite entreprise et en faire un géant. Ces choses-là ne se font pas par accident…

    • Un jour les libéraux nous dirons ce qu’est le mérite.

    • Exactement. Il n’y a aucun accident.

    • d’ailleurs, comment peut être milliardaire par accident ?? la plupart des milliardaires aujourd’hui sont des entrepreneurs qui ont crée des entreprises (il y a assez d’articles sur contrepoints sur le sujet, la plupart écrits par emploi 2017). je vois mal comment on peut devenir milliardaire par accident. le seul cas est peut être l’héritage (mais je ne parlerais pas d’accident en cas d’héritage). on peut devenir millionnaire par accident en jouant au loto. peut être que l’auteur de l’article en choissant e titre a voulu souligné le fait que rien ne prédisposait Omidyar à devenir milliardaire (comme beaucoup d’autres milliardaire bien connus qui sont des génie style steve jobs). dans tous les cas, je trouve le titre assez mal choisi

  • Par accident dans le sens ou l’entrepreneur cherchait d’abord a créer de l’activité:
    Avec un objectif boursier a moins de 20 dollars et un atterrissage a plus de 50, on peut appeler cela un « accident » 😉

  • Dernier sous-titre : « sur les traces de Dale Carnegie ? »
    Vous voulez dire : d’Andrew Carnegie ! Dale Carnegey, en maître rhéteur et parfait communicant, a en quelque sorte usurpé le nom de Carnegie :
    En 1916, il donnait des conférences au Carnegie Hall et avait changé l’orthographe initiale de son nom de famille, Carnegey, pour celle d’Andrew Carnegie, suggérant ainsi une parenté avec le millionnaire bien connu du peuple américain…

  • Je loue la volonté de tous ces grands hommes du monde qui ont mis leur talent au service de l’humanité. Je ferai parti de ce groupe des grands hommes philanthrope par la volonté de Dieu.merci et et que Dieu les bénisse .bye
    Pour moi l’essentiel est que ces facilitent la vie des gens tous les jours .

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