Par Aymeric Pontier.
Malgré la crise économique, la richesse des ménages continue de s’accroître à un rythme soutenu dans toutes les régions du monde. D’après les dernières estimations de la banque Crédit Suisse, le patrimoine planétaire devrait atteindre 260 000 milliards de dollars en 2014, ce dernier ayant plus que doublé depuis l’an 2000. En tenant compte de l’augmentation de la population, le patrimoine par adulte s’est lui accru de plus de 75 % durant la même période pour atteindre en moyenne 56 000 dollars par adulte.
Via le rapport 2014 sur la richesse mondiale de l’Institut de recherche du Crédit Suisse.
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C’est bien sûr une bulle car une grande partie de ce patrimoine (pas encore payé mais en cours) a été acquis a crédit sur une quantité d’argent prêtée par les banques qui n’existe pas dans la réalité, compte tenu de la structure actuelle du financement du monde entier, une gigantesque structure de Ponzi, les États prêtant aux baques qui prêtent aux États, sans cesse. Où est l’argent réel ayant permis cet accroissement de richesses : personne ne le sait ? Il circule nous disent-ils ! Il ne fait que cela d’ailleurs puisqu’il est virtuel. Une évidence pour tous ceux qui vivent dans la réalité de la vie : le périmètre de la richesse réelle au quotidien, hors crédit, se réduit miette par miette, mois par mois, années après années. La pompe à finance s’assèche inexorablement comme un puits qui ne serait plus alimenté, quand on vit au réel et non pas à crédit.
Par ailleurs ces systèmes de financement eux-mêmes n’ont plus de critère de sélection du crédit à l’ancienne (caution, hypothèques, taux d’emprunts sélectifs basés sur la réalité du coût de l’argent et sur le risque) puisqu’elles pratiquent le crédit à ciel ouvert tel qu’il fut pratiqué avant la crise des subprimes, avec une surabondance de liquidités virtuelles crées par les planches à billet des banques centrales. Le tout pour que la machine de crédit et de consommation ne s’enraye pas, accélérant de fait la virtualité du système dispendieux dans lequel les États et les citoyens sont engagés pied au plancher droit dans le mur.
Tous les scénarios de la fin de ce système sont écrits et éprouvés par l’histoire.
De même, il faut relativiser cette augmentation de capital quand on connait la valeur de l’immobilier qui a plus que doublé ou triplé dans certains pays occidentaux, le patrimoine réel en dur ne changeant pas de périmètre dans ce même laps de temps.
Oui, il est vrai qu’une bonne partie du patrimoine mondial est composé d’immobilier. Or, dans un contexte d’urbanisation intensive sur la planète, sa valeur ne peut qu’augmenter dans des proportions considérables. Si la population mondiale stagne comme c’est prévu, il est probable que le phénomène ralentisse fortement dans les décennies à venir.
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