Belgique : Charles Michel, le néant

L’accession de Charles Michel au 16 rue de la Loi illustre un de ces maux endémiques qui rongent l’État belge, le népotisme.

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Belgique : Charles Michel, le néant

Publié le 10 octobre 2014
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Par Patrick Smets.

Charles+LouisMichel2

Lors de la dernière campagne présidentielle française, Ségolène Royal eut cette phrase assassine à l’égard de François Hollande : « Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu’il aurait réalisée en 30 ans de vie politique ? » La même question peut désormais être posée aux Belges à propos de Charles Michel. L’homme qui va devenir Premier ministre s’illustre par l’absence de toute réalisation personnelle.

Charles Michel, c’est le fils de Louis Michel. Voilà qui suffit à le définir. Toute sa carrière se résume à celle d’un héritier dont le géniteur surveille les intérêts. Pour s’en convaincre, un rapide passage sur sa page Wikipédia est particulièrement instructif. On n’y relève aucune réalisation, aucun projet, aucune prise de position particulière. Tout au plus peut-on apprendre qu’il fût le plus jeune ceci ou le plus jeune cela. Facile quand papa dirige l’appareil du parti ! Le voici désormais plus jeune Premier ministre. Et certains de s’émerveiller…

Ni brillant ni médiocre, Charles Michel accomplit des études de droit qu’il finit de façon très ordinaire à 23 ans. Dans les mois qui suivent, il est propulsé à la Chambre de Représentants dans la circonscription familiale. En 2000, Louis Michel est ministre des affaires étrangères et adoube son fils « plus jeune ministre de l’histoire belge » dans le gouvernement wallon. Un autre pays que la Belgique peut-il se vanter d’avoir compté simultanément un père et son fils parmi ses ministres ? Par la suite, il recevra encore un de ces ministères bidon (la coopération au développement) qui ne servent qu’à entretenir économiquement une petite clique de partisans.

Son accession à la tête du MR s’inscrit dans la même lignée. Avant les élections régionales de 2009, les frères ennemis, Louis Michel et Didier Reynders s’étaient partagés le futur pouvoir. À Reynders le fédéral et au père Michel la Région wallonne, dont il devait devenir le ministre-président. Mais – patatras ! – les électeurs en ont décidé autrement et une coalition PS-Ecolo-cdH se mit en place, laissant le clan Michel sans un os à ronger. Pour assurer leur survie politique, ces derniers (alliés au MCC de Gérard Deprez dans le groupe « Renaissance ») ont organisé un putsch contre Didier Reynders pour récupérer la direction du parti. Les vassaux du père portèrent le fils sur le trône et lui renouvelèrent leurs serments d’allégeance.

La carrière de Charles Michel se résume à la gestion d’un patrimoine politique familial. Reconnaissons-lui d’ailleurs qu’il s’occupe de cette gestion assez proprement. Ce n’est manifestement pas le petit frère, Mathieu Michel, qui aurait pu gérer ce patrimoine. Celui-là se contentera d’un poste à vie à la députation provinciale du Brabant wallon. Toute la famille ne peut pas devenir Premier ministre, quand même !

L’accession de Charles Michel au 16 rue de la Loi illustre un de ces maux endémiques qui rongent l’État belge, le népotisme. Certes, il est présent dans tous les partis et on compte de nombreux ministres à avoir profité du soutien familial. Mais nulle part, il n’est aussi systématique et aussi outrancier qu’au MR. J’ai personnellement bien connu la génération des quadras. J’y ai rencontré quelques personnes de qualité, mais aucune n’a émergé. Il n’y a eu de place que pour les Michel, les Ducarme, les Barzin. Derrière eux, les militants, les intellectuels, les entrepreneurs devaient se contenter des miettes. Finalement, la nomination de Charles Michel au poste de Premier ministre n’est qu’une gifle de plus pour tous les honnêtes libéraux qui croient encore dans l’effort personnel et la promotion au mérite.

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  • Le MR c’est des notables et la pratique convulsive du népotisme. Tout sauf le libéralisme.

  • La Belgique ne s’est jamais aussi bien portée que lorsqu’elle n’était pas gouvernée.
    Certains, comme en France, ont été accusés de ballets bleus ou roses, de prévarication ou de copinage, tous ont le point commun de l’incompétence.
    Pour qu’une monarchie fonctionne, il faut que le Roi règne mais qu’en plus il gouverne; sinon ce n’est qu’apparat, et le bienfait du système n’apparait plus.
    Je deviens anarchiste.
    Pardon.

    • La Belgique n’a jamais été « pas gouvernée ». Faut arrêter ce délire. Les entités fédérées étaient là et c’est un sacré paquet de conneries qu’ils peuvent faire. Le gouvernement fédéral était en affaire courante, pas aux abonnés absents. Il n’y a jamais eu « pas de gouvernement » en Belgique, sauf dans les médias qui adorent ce genre de raccourcis débiles.

      • Vous avez raison et mon raccourci est un peu lapidaire. Ce que je voulais dire c’est que la « vacance » gouvernementale a évité à la Belgique l’avalanche de réformes décidée par des « ministres »surnuméraires.
        Lorsque l’on ne fait rien, on évite au moins les bêtises.

        • Franchement, je ne sais pas quoi penser de cette affirmation, que j’ai moi même tenu un moment. Les entités fédérées, si on se penche un peu dessus, ont fait les mêmes réformes qu’ailleurs.

  •  » il est présent dans tous les partis et on compte de nombreux ministres à avoir profité du soutien familial. Mais nulle part, il n’est aussi systématique et aussi outrancier qu’au MR » vous voulez rire ??? il n’y a surement pas plus de népostisme au mr qu’au ps. http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_liens_familiaux_entre_politiciens_belges par contre, une chose est sur le parti champion des magouilles s’est le ps.

  • Tout le monde sera d’accord si l’on accorde au MR le n°1 du népotisme et au P$ la tête pour l’affairisme. Ce qui ne signifie pas que les élus MR se désintéressent de l’affairisme, loin de là !

    • moi, je suis pas d’accord. il n’y a pas moins de népotisme au ps. en effet, le champion toute catégorie pour l’affairisme, le clientélisme et les magouilles c’est le ps. aucun autre parti (y compris les partis flamands) n’arrive à la hauteur du ps en terme de magouilles.

  • t article exagère. bien sur, que son père l’a aidé dans sa carrière (surtout au début) mais il est faux de dire que charles michel n’a aucun mérite personnel. il est faux de dire qu’il est devenu président du mr juste parce qu’il était le fils de louis michel.il est faux de dire que la carrière de Charles Michel se résume à la gestion d’un patrimoine politique familial. l’exagération de l’article le décrébilise.

  • Attendez le retour des targaryens et vous allez voir…….

  • Leur première mesure : repénaliser la conso personnelle de cannabis…
    Les mafias remercient ces idiots.

  • Venant d’un parti croupion (P.Smet), ce genre de diatribe stérile ne devrait pas étonner le public averti.
    Restent évidemment les autres : vos gauches diverses, vos libertariens, et crétins multiples …

    Du népotisme se rencontre PARTOUT dans la société humaine, dans tous les partis et géographies, dans les entreprises (…), dans les familles, dans les sectes (la vôtre?).
    Si vous n’avez rien de plus futé à déverser à votre public belge, tâchez donc de faire dans le constructif, votre « image de Zhéro » y gagnerait peut-être …

  • Maraîchers de père en fils depuis 1852 ; opticiens père et fils ; Guitry : Lucien ou Sacha ? ; vitriers ou couvreurs travaillant en famille … tout cela fait sérieux et rassurant.

    Donc, qu’un garçon veuille suivre les traces de son père est tout à fait apprécié … sauf s’il s’agit d’un politique, pourtant élever au sérail et en connaissant tous les détours. Et quand bien même il se révèle extraordinairement brillant.

    Népotisme ? Accusation ridicule quand on sait que Charles Michel ne s’est jamais réfugié dans les jupes de papa …

    Pascal Smets, le néant 🙂

    Mieux vaut voir de qui vient cette accusation sans nuances ? A quelle médiocrité est réduit l’auteur pour cracher une telle bile ? Evidemment, quand on préside un parti totalement inconnu , même de la concierge et du facteur, il faut bien se défouler.

    • Pourquoi tant de haine ?
      En quoi le fait que P. Smets n’ait pas brillé aux élections décrédibilise son avis ?
      Qu’a donc fait Michel Junior depuis toutes ces années ? Quelles sont ses réalisations ?

    • Un maraichers, ça vous nourrit. Un opticien, ça vous rends la vue nette. Un couvreur, ça vous construit un toit étanche. Un vitrier, ça vous évite de vivre dans l’obscurité ou la lumière artificielle.

      Un politicien, au final, à quoi ça sert ? En voilà une bonne question.
      Et surtout qu’elle peut-être la plus-value d’un politicien professionnel vis-à-vis de l’amateur ? En voilà une autre bonne question.

      Les choses ont commencés à partir en couille quand on a laissé la politique devenir un métier.

      P.S. : Je n’y connais rien à la politique belge, et je ne connais pas les protagonistes de cette histoire.

  • Il parait qu’on n’a droit qu’aux politiciens qu’on mérite … Et bien visiblement on a bien démérité !

    Ce serait bien si des gens un peu malin ( et surtout courageux ) voulaient se lancer en politique en Belgique. Notre classe politique ne ressemble vraiment plus à rien. Des fils de, le fond du panier.

    On sent que Charles Michel ne vise qu’a être premier ministre c’était ça (toute) son ambition. En tout cas, je comprends pourquoi les flamands pensent que tous les francophones sont des cons … On envoi que nos champions nous représenter.

    La seule chose qui nous sauve plus ou moins est que le pays est tellement ingouvernable qu’ils sont heureusement relativement inoffensifs dans les faits. Et puis, à l’international nos conneries ne portent pas trop loin heureusement.

    A long terme faudra quand même bien trouver une solution pour redresser le pays et tracer une voie pour le futur parce que le cirque ne peut quand même pas durer éternellement.

  • le mr n’est pas un parti très libéral, je vous l’accorde. ceci dit cela reste le parti francophone le plus libéral. je comprends pas trop pourquoi chaque fois, que contrepoints fait un article sur la politique belge c’est pour critiquer le mr. « critiquer le mr » est un grand mot je devrais dire pour faire du mr bashing. cet article illustre à merveille le mr bashing de contrepoints. qu’il soit clair: on peut pour beaucoup de choses critiquer le mr et sa politique mais les critiques ne doivent pas être exagéré et il est important d’être honnête et de remettre les choses dans le contexte (belge). je me demande une chose: pourquoi contrepoints ne fait jamais d’article sur le ps (qui est une véritable organisation criminelle, un peu comme la démocratie chrétienne dans le temps en italie), sur les syndicats (en particulier la fgtb),… ???

    • le recul sur la loi de compétence universelle contre des dirigeants américains, le recul sur l’interdiction du survol du territoire belge par les avions militaires américains, plaintes pour faux et usages de faux,violations des conventions européennes sur l’argent de l’Union, faux documents diplomatiques, entrave à la justice etc…, Que du made in Louis Michel . Il faut espèrer que son fils soit bien mieux que le père. Les belges se doivent de protéger leur honneur, et ne plus ètre ridiculisés par des carrièristes sans moral. La France n’a aucune leçon à donner aux belges. L’Etat belge est extrèmement compliqué à gèrer par sa diversité culturelle, ses langues, mais aussi par la prèsence de la Commission qui est au courant de tout. Il faut simplement se rappeler que la gauche aura engendré la dette du pays durant les crises pètrolières pour avoir cru à un retour à la propèrité de la Walonie, sans parler des privatisations et autres scandales. C’est doncà la droite libèrale que revient la responsabilité de redonner à la Belgique les outils pour rester unie en cette pèriode qui font sortir le retour au nationalisme, dont la France semble ètre atteinte par une population bien plus pessimiste, pour avoir cru au miracle du PS. Bonne chance à la Belgique.

  • Charles Michel et son gouvernement aura partie gagnée, à n’en point douter: Pourquoi ce pronostic ?
    Il laisse les caciques & idéologues flamingants infiltrer tous les rouages du pouvoir. Jour après jour.

    Il s’avère que ce 1er ministre n’a aucune emprise, aucune autorité sur les stratèges des NVA & consorts, lesquels ne visent qu’à phagocyter la Belgique, ou ce qu’il en reste !

    Dernière démonstration en date : absence des ministres de l’intérieur & de la défense, lors des commémorations du souvenir de la « grande guerre » à Nieuport & Ypres…

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