Le libérisme : une alternative libérale pour sauver les pauvres ?

Quelles réformes pro-marché aideront les plus pauvres ?

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Pauvreté (Crédits : Luis Felipe Salas, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

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Le libérisme : une alternative libérale pour sauver les pauvres ?

Publié le 26 septembre 2014
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Par Marius-Joseph Marchetti.

pauvreté (Crédits : photonadadoru, licence creative commons)

Le libérisme est un terme provenant de l’italien « liberismo ». Il a été créé par Giovanni Sartori pour désigner un courant libéral en particulier. Ainsi ce politique (né en 1924 à Florence) a utilisé ce terme pour le différencier du libéralisme de gauche, qui propose une plus grande intervention de l’État (comme le revenu de base universel ou encore la répartition des terres par l’État).

Deux économistes libéraux italiens, Alberto Alesina et Francesco Giavazzi, ont d’ailleurs écrit un livre en 2007 où ils décrivent le libérisme de manière intéressante : « Notre argument est que ce sont les objectifs traditionnellement chers aux partis de gauche européens – comme la protection des plus faibles ou le refus de trop grandes inégalités et des privilèges – qui doivent les amener à adopter des politiques pro-marché. Ce qui a souvent été la norme depuis les années 1960, comme une forte réglementation, la protection des statuts, un secteur public très développé qui ne bénéficie pas aux plus pauvres mais aux plus connectés et impose de lourds prélèvements, des universités qui produisent la médiocrité au nom du principe d’égalitarisme (alors que les très riches se débrouillent d’une manière ou d’une autre pour obtenir une bonne éducation), tout cela n’est pas seulement inefficace, mais socialement injuste. »

Ainsi pour Alesina et Giavazzi, le libérisme est un courant libéral se revendiquant d’une idée de gauche en ce que les plus importantes inégalités, les plus grands privilèges et l’appauvrissement général sont le fait de l’action de l’État dans l’économie, et le seul moyen pour y remédier serait l’introduction de réformes pro-marché.

Quelles réformes pro-marché ? Et quelle preuve indique qu’elles aideront effectivement les pauvres ? C’est quelque chose que je ne peux promettre, pour la simple et bonne raison que je ne suis pas un politicien. Mais on peut penser que oui, la pauvreté dans une société libérale, est amenée progressivement à disparaître.

Flexibilité et précarisation

Je prendrai plusieurs exemples pour cela : lorsqu’on parle de flexibilité du marché du travail par exemple, on crie à la précarisation, ce qui est faux car cette flexibilité permet l’ajustement du marché et donc de tendre vers le plein emploi. Et sur un marché qui tend vers le plein emploi, un fait indéniable se produit : une concurrence se forme entre les différents employeurs pour pouvoir embaucher une main d’œuvre qui se fait rare, ce qui fait tendre les salaires à la hausse. C’est d’ailleurs une des raisons qui a fait penser aux keynésiens que le plein emploi s’accompagnait d’un taux d’inflation élevé. Et d’une certaine manière, certains libéraux ont suivi les keynésiens en disant qu’une hausse des coûts de production entraîne forcément une augmentation des prix et donc une baisse de la « compétitivité ». C’est simplement faux car avec le libre-échange, il y a égalisation du prix des biens et services grâce à la concurrence accrue ; et c’est également faux car les courbes de demande sont prédéfinies et que les entrepreneurs ne peuvent aller contre l’élasticité-prix de la demande : les ménages risqueraient de consommer moins de ses biens, ou alors, au vu de la concurrence catallactique sur le marché, la consommation risque de perdre sa place dans l’échelle de valeur du consommateur : comme le dit Mises, sur un marché libre, tous les biens se font concurrence.

De la même manière, mettre des barrières au licenciement correspond parfaitement à ce que Bastiat décrit dans Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Ce qu’on voit, c’est que, miracle, la réglementation permet de protéger le salarié. Ce qu’on ne voit pas, c’est que cela crée un important chômage, le capitaliste prenant ses décisions en anticipant ses coûts et ses risques. S’il ne peut pas licencier, il essaiera de diminuer ses risques d’une manière simple. Il n’embauchera pas. Et si un salarié se fait licencier, il lui faudra bien du courage pour retrouver du travail.

On peut également montrer comment un prix plancher comme le SMIC nuit avant tout aux pauvres. Faut-il donc supprimer le SMIC, faire un SMIC jeune, ou le baisser car trop élevé ? La réponse est que tout prix plancher ou plafond sur un marché entraine des répercussions néfastes.

Le problème du SMIC

Prenons une courbe de demande de travail (qui émane des employeurs sur le marché du travail) et une courbe d’offre de travail (qui émane des travailleurs). On voit ainsi que quand le prix augmente (ici le salaire) les quantités demandées baissent et les quantités offertes augmentent, jusqu’à ce que ces deux courbes se croisent et déterminent le salaire d’équilibre. Maintenant, regardons l’intervention de l’État sur ce marché. Il impose un prix plancher (le SMIC) qui est évidemment au-dessus du prix d’équilibre (il ne servirait à rien sinon). Regardons ce qui se passe : comme le prix augmente, les quantités offertes augmentent elles aussi (il y a plus de travailleurs qui vont chercher un travail) et les quantités demandées vont diminuer (car le coût d’un salarié sera plus élevé que sa productivité ; imaginons que cet employeur est dans une activité qui dégage assez peu de valeur ajoutée). En somme, le prix plancher (sous lequel on ne peut pas descendre) entraîne un déséquilibre sur le marché, ce qui sur le marché du travail débouche donc sur du chômage.

Pour les prix plafond, nous pourrions prendre l’exemple du contrôle des loyers. La courbe de demande ce sont les locataires et la courbe d’offre, ce sont les propriétaires. Dans ce cas précis, l’État légifère sur un prix plafond (en dessous du prix d’équilibre car il n’a aucune utilité sinon). Ainsi le prix plafond est plus faible que le prix d’équilibre. La demande de logement va donc augmenter (car le prix baisse) et les quantités offertes vont diminuer (les propriétaires devant louer moins cher et avoir des coûts plus élevés, ou ils peuvent aussi hésiter à louer à cause d’une législation très restrictive, etc.). Le contrôle des loyers va donc entraîner une pénurie de logement.

À New-York, le contrôle des loyers avait été promu et celui-ci a conduit à un résultat inverse de celui escompté, à savoir aider les plus défavorisés. Le contrôle des loyers (qui ne s’est accompagné d’aucune mesure restrictive) a contribué à la diminution du loyer des plus aisés et à l’augmentation de celui des plus défavorisés. L’objectif social n’a clairement pas été atteint, c’est même son contraire qui s’est produit. Les gens défavorisés ont été obligés de déménager faute de moyens de se loger en ville. Le contrôle des loyers est aujourd’hui une source de clientélisme, la majorité des locataires ne souhaite bien entendu plus sa suppression et les seuls qui le voudraient ont déménagé.

Notre démarche peut également s’intéresser aux petites entreprises, prenons donc un cas simple. Celui de la grande distribution. À ce jour, tout le monde s’offusque du taux de marge des grandes surfaces, sans réellement réaliser qu’il est la conséquence même des lois censées protéger le petit commerce (lois Royer, Raffarin et Galland, limitant la création de grandes surfaces et annihilant toute autre possibilité de concurrence : ce qui n’a bien entendu que pour seule conséquence d’augmenter leur taux de marge).

Mais ne nous arrêtons pas là. L’État, voyant dans le marché un monstre qu’il faut enchaîner, est à cette heure le plus grand créateur d’économies d’échelle. Pourquoi cela ? Car il réglemente. Et que toute réglementation représente un coût fixe. Ainsi, plus la structure de production est importante, plus celle-ci aura de facilité à absorber les coûts imposés par la loi. Ainsi la boucle est bouclée. La réglementation est donc bien un filet de pêche entre les mains du gouvernement comme dirait Proudhon. Pour le riche et le puissant, elle n’est qu’une toile d’araignée dont ils peuvent se défaire et pour le pauvre et le petit, elle représente des chaînes que nul ne saurait briser.

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  • Il semblerait que l’université Pascal Paoli soit un épouvantable foyer d’ultralibéralisme-sauvage …

    Bravo jeune homme. Mais dites-nous, Est-ce vous qui êtes un cas ou l’Université est-elle en mouvement ?

    • Hey. L’Université porte le nom de Pascal Paoli. C’est pas pour rien.
      La Corse c’est un foyer de méchanceté ultra-libérale et individualiste.
      cf. la première constitution du Monde, copiée par les Américains.

  • Ce monsieur n’explique pas comment il convainc les salariés payés aux SMIC de sauter de joie à l’idée de la suppression du SMIC.

    Quand vous faites partie des 2,6 millions de salariés au SMIC, vous n’avez vraiment pas envie que le SMIC soit supprimé, parce que votre employeur commencera systématiquement à embaucher pour moins cher que vous, et tentera de vous pousser vers la sortie ou de revoir votre contrat de travail. Votre employeur vous dira qu’il fait ceci pour rester à flot car ses concurrents font pareil, et ce sera vrai.

    Je sais de quoi je parle : tous les jours, je reçois des offres de boites d’intérim qui me proposent des travailleurs détachés de l’Est de l’Europe pour tel ou tel poste. Mes concurrents n’y ont que rarement recours, car ça reste compliqué et aléatoire, légalement. Mais le jour où ça se débloquera, je me sentirai forcé d’y avoir recours.

    Si le message c’est « messieurs et mesdames payées au SMIC, acceptez avec le sourire une baisse de votre salaire, et promis juré, dans 10, 20, ou 30 ans vous serez payés bien plus qu’avant », ce n’est pas très vendeur.

    • Supprimer le SMIC c’est aller vers un modèle ou on commence sa carrière avec un salaire très faible mais qui augmente rapidement avec l’expérience.
      Le modèle actuel avec le SMIC est plutôt un modèle ou on cherche longtemps un premier emploi relativement bien payé mais ou le salaire n’augmente que très peu.

      Le premier modèle a l’avantage d’avoir un chômage bien plus faible et une activité bien plus forte.

      Même pour les personnes payées en CDI au SMIC, je ne pense pas que cela serait vraiment désavantageux. Des employés peu qualifiés et mal payés ont besoin de managers et d’employés plus expérimentés pour les guider. Cela créera forcément de nouveaux postes mieux payés dans les entreprises.

    • « Ce monsieur n’explique pas comment il convainc les salariés payés aux SMIC de sauter de joie à l’idée de la suppression du SMIC. »

      Il y a ce qu’on voit (les salariés) et ce qu’on ne voit pas (les chômeurs).
      Les chômeurs sauteraient certainement de joie à l’idée d’avoir enfin du travail.

  • Smicard et simple chauffeur je n ai pas l’intellect suffisant pour comprendre une once de cet article 🙂 le « salaire complet »explique par Monsieur Georges Lane me plait bien et semble plus facile a mes synapses rouilles.

  • Pmn quel serait selon vous ce salaire tres faible ?pour un chauffeur par exemple?pour untel sur une chaine d assemblage de voiture?pour celui ci dans l’entretien d’espaces verts?
    Je crois savoir qu’un chauffeur polonais,roumain,gagne – de 400e mensuel..et combien peuvent gagner ces equipes de bucherons roumain?(petite histoire rigolote,un de ces maladroits bucherons abat ce hetre qui s’abat..sur leur voiture,evitant ainsi le passage de la carcasse de la voiture a la presse hydraulique!

    • Pour avoir de bons exemples d’un marché du travail sans Smic il vaut mieux aller voir du coté des Etats Unis que de l’Europe de l’est (les salaires y sont bas avant tout parce que ce sont des pays plus pauvres).

      Aux Etats Unis, il peut y avoir des boulots avec des salaires de 4 ou 5$ de l’heure. C’est peu mais les gens ne restent pas longtemps à ces postes avant de trouver mieux. Et même si le salaire est faible, ça peut être convenable pour un étudiant, pour un jeune qui vit encore chez ses parents ou pour un retraité qui veut continuer à travailler un peu.

      S’il n’y avait pas le SMIC, le salaire de tous les smicards ne serait certainement pas réduit. Ce sont plutôt des emplois moins qualifiés qui apparaitraient.
      Il y’a beaucoup d’emplois en France qui ont disparus parce qu’ils ne valaient pas un SMIC. Il n’y a quasiment plus de pompistes par exemple (remplacés par des stations en libre service). Les postes de caissiers sont aussi en train d’êtres remplacés par des automates.

      Les emplois qui sont au smic aujourd’hui comme chauffeur ou ouvrier sont déja en partie qualifiés (il peut y avoir une grande différence entre quelqu’un qui sait bien faire son travail et un nouveau sans expérience). Leurs salaires ne seraient pas forcément tirés vers le bas avec la suppression du SMIC.

      Après, la suppression du smic seule est loin d’être la mesure libérale la plus nécessaire. Il faudrait forcément qu’elle soit accompagnée d’un allègement du code du travail et d’une libéralisation de la sécu et des retraites (salaire complet versé au salarié libre de s’assurer ou il veut).

      • Merci pmn pour vos explications.

      • Excusez,Pmn.
        J’ai pas mal de lacunes avec mon iphone!

      • De toutes manières il ne faut pas se leurrer : un employeur qui propose $4 de l’heure en aura pour $4 de l’heure.

        Qui a envi de se crever le cul pour $4 de l’heure ? La réponse c’est : personne.
        Donc un employeur qui paiera $4 de l’heure, constatera rapidement que pour $4 de l’heure vous n’avez que des gens qui travaillent n’importe comment (et c’est légitime), lassé d’un turn-over extrême (qui coûte cher car même des tâches simples nécessite un apprentissage), et la démotivation de son personnel : il augmentera rapidement son offre.

        Pour moi, il est clair que le problème n’est pas le SMIC. Puisqu’il est clair que le SMIC est en dessous du salaire d’équilibre (comprendre le NET) pour obtenir des gens motivés et un minimum compétent.
        Le problème c’est les prélèvements obligatoires : cotisations, taxes et impôts.

        Se fixer sur le SMIC est une très mauvaise stratégie pour les libéraux. N’attaquons pas le SMIC : attaquons la question des prélèvements obligatoires.

        • « Donc un employeur qui paiera $4 de l’heure, constatera rapidement que pour $4 de l’heure vous n’avez que des gens qui travaillent n’importe comment »

          Et aujourd’hui, cet employeur est obligé de payer au SMIC les gens qui travaillent n’importe comment, et sont payés au dessus de leur productivité.
          Ce qui ne lui permet pas de payer d’avantage ceux qui travaillent bien, et qui se retrouvent payés moins que leur productivité.
          C’est là le résultat des raisonnements fondés sur l’idée que l’employeur ne pense qu’à exploiter le travailleur, ce qui est faux.
          Dans un système libre, l’employeur augmente le travailleur efficace pour que ce dernier ne soit pas débauché par la concurrence (c’est ce qui se passe aux USA).
          Dans notre système, tout le monde est au SMIC, efficace ou pas, aussi bien à la maison que chez le concurrent.

          Notons au passage qu’aux USA, le SMIC existe, mais il est tellement bas qu’il ne concerne pas grand monde.

          • Vous ne lisez pas, donc vous répondez à coté de la plaque.

            1/ Le problème des gens inamovibles qui bossent n’importe comment pour le SMIC et un problème de droit du travail, et de flexibilité de renvoi, pas de SMIC. Voire un problème de formation.

            2/ Je ne connais pas de sociétés qui préfèrent embaucher des tocards pour le SMIC plutôt que des gens valables pour ce même salaire ou un peu plus. Donc une entreprise qui embaucherai des tocards au SMIC serai dirigé par des tocards du même acabit. Pas un problème de SMIC, mais un problème de DRH incompétent. Quand un poste vous coute plus cher que ce qu’il ne produit : vous ne le créez pas./

            3/ L’employeur n’a aucun intérêt à exploiter son employé. Le travail salarié est une relation gagnant-gagnant. Exactement ce que je dis dans mon premier poste avec d’autres termes. L’employeur qui cherche, pour parler vulgairement, à baiser ses employés se baise en réalité lui-même. On en a pour le prix qu’on met. De la viande à 2 euros le kg est rarement d’aussi bonne qualité que de la viande à 20 euros le kg. Il en va de même pour les employés. Celui qui propose un boulot à 4 euros de l’heure net, ne trouvera pas d’employé, ou des tocards, ou des gens qui travailleront n’importe comment. Et à 4 euros de l’heure : on ne leur en voudra pas. Et c’est exactement comme cela que ça se passe aux USA (si vous y avez déjà été vous avez pu le constater), les employés sous payés travaillent n’importe comment. Et ils ont bien raison.
            Voir le proverbe soviétique : « Ils font semblant de nous payer, alors nous faisons semblant de travailler. ».

            4/ Exactement ce que je dis. Celui qui paie ses employés au lance pierre aura des employés qui travaillent au lance pierre. Faut pas rêver. Un bon employé ça se paie. Exactement comme de la bonne viande.
            De ce fait le SMIC n’est pas un problème. Tout simplement parce que les entreprises ne feraient sans doute pas descendre les salaires bien en dessous même s’ils en avaient le droit. Les dirigeants ne sont pas débiles. La preuve la proposition du MEDEF est de faire payer les compléments de salaires par les impôts : en gros voler le contribuable. Oui, le MEDEF se fout complètement de la gueule du monde avec ses idées dignes du pire des capitalismes de connivence.

            5/ Oui, et c’est exactement la même chose en France. Le SMIC net est très bas. Le problème ce n’est pas les 7 euros et quelques de l’heure que touche le smicard, ni même véritablement les 11 et quelques qu’il coute à son entreprise. Le problème c’est qu’on tonds les entreprises par des taxes et impôts (IS, et compagnie). Le problème est également le temps de travail avec ces fichus 35 heures. Le problème n’est donc pas un problème de SMIC.

            6/ Le SMIC n’est certainement pas la propriété. La priorité c’est les 80 milliards d’assistanat annuel. La priorité c’est les taxes qui s’abattent en pagaille sur ceux qui travaillent encore. Voilà le vrai problème.
            Le SMIC est à mon sens un faux problème. Certes, à terme, il faudrait le supprimer. Mais cela n’est certainement pas la top priorité d’un gouvernement qui voudrait relancer la machine.

        • En fait vous avez complètement tort.
          Les dernières études montres que le SMIC en France, pour les gens concernés est à plus de 30% au dessus du salaire d’équilibre.
          La conséquence : très bonne pou les smicard. En première analyse. Par contre, très mauvaise pour les chômeurs qui pour nombre d’entre eux devraient augmenter leur productivité de plus de 30% pour re-devenir employable. Très mauvaise pour les smicards qui perdent leur job. En retrouver un devient presque impossible. Très mauvaise pour les entreprises qui pour les emplois peu qualifiés sur payent de 30% (ou s’en privent, mais ce n’est souvent pas possible). Très mauvaise pour les « comptes sociaux » (et donc pour tous les français, finalement) puisqu’au lieu d’avoir un chômage d’ajustement (entre 2.5 et 5% selon le niveau de rigidité tant à l’embauche que pour les dates de formation etc.) on se traine un joli taux estimé de 27% (officiellement moins, mais ce qui compte c’est que plein de gens ne produisent rien et bénéficient de transferts « sociaux » alors qu’ils pourraient travailler -et gagner plus que ces transferts même si moins que le SMIC- et non seulement ne pas couter, mais même cotiser).

          Pour les $4, le gars ne bosse pas bien s’il sait qu’il a le choix entre se lever tôt et se coucher fatigé pour $4 ou ne rien foutre pour $3. Dans ce cas, à $4 il ne fout rien et encaisse la différence tant que le patron ne l’a pas viré. Si c’était $4.5 ou « soupe populaire offerte par les services sociaux », à moins qu’il ait cotisé à son assurance chômage perso au prix du marché ou épargné contre ce risque, le gus ferait du bon boulot sauf s’il vaut effectivement plus. Et encore, on peut supposer (et on le voit très souvent aux US ou en Allemagne ou en Suisse) que le « bon » qui est à ces salaires se donne à fond, pour être promu (et ça peut arriver très vite) puis re-promu et rapidement gagner bien plus.
          Mon frère à fait un stage comme serveur en Californie (stage ouvrier de grande école). Au bout de 3 mois de stages il était manager de deux établissements, gagnant plus que nombre de cadres en france et le patron voulait l’embaucher définitivement malgré le fait qu’il n’avait pas fini ses études, et lui proposait même de s’associer à lui (chaine d’une cinquantaine de bar/restaus sur toute la Californie et un peu l’Oregon).

          Bref, ce qui gêne avec l’idée de supprimer le SMIC c’est que le branlotin qui n’est productif qu’à à peu près ce niveau se dit qu’il va devoir bosser vraiment, sans voir que c’est dans son intérêt. Et que les politiciens qui se posent en « sauveurs des pauvres » avec de telles mesures n’auraient bientôt plus tant de pauvres pour voter pour eux. Les suisses l’ont bien compris qui ont rejeté l’idée d’un SMIC à 76% !

          Les prélèvements obligatoires sont aussi une absurdité. Mais si on les rend « facultatifs » et ouverts à la concurrence sans toucher au SMIC ils resteront très hauts puisqu’on aura toujours plein de chômage.

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