Impôt : vers le totalitarisme fiscal ?

Les impôts est l’occasion pour l’État d’accumuler des informations individuelles : une menace considérable pour nos libertés.

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Impôt : vers le totalitarisme fiscal ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 septembre 2014
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Les impôts et les cotisations obligatoires constituent une opportunité sans précédent pour accumuler des informations individuelles qui, à terme, représente une menace considérable pour nos libertés.

Par Patrick Aulnas.

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L’apparition de l’État-providence au XXe siècle a conduit à multiplier les impôts et à promouvoir l’interventionnisme économique et social, en particulier sous la forme de systèmes de protection sociale financés par cotisations obligatoires.

Les dirigeants politiques de gauche ou de droite sont devenus des virtuoses de la communication dans ce domaine, sur un registre d’ailleurs simpliste mais efficace : augmenter les prélèvements obligatoires est un progrès pour tous, y compris pour ceux qui les payent. Il fallait y penser. Ce tsunami d’impôts et de cotisations obligatoires constitue aussi une opportunité pour accumuler des informations individuelles qui, à terme, représente une menace considérable pour les libertés publiques. Sans nous en rendre toujours compte, nous sommes déjà sur ce que Hayek appelait La route de la servitude.

 

La progressivité, prétexte à inquisition fiscale

Il n’est pas admissible que sous couvert d’efficience fiscale l’État accumule une information financière sur les revenus et les patrimoines. Cette fonction appartient aux instituts de statistiques, mais de façon totalement anonyme. L’impôt progressif sur le revenu global des foyers fiscaux est donc attentatoire à la liberté. Il nécessite en effet une base de données nominative de l’ensemble de la population, mise à jour annuellement à partir des déclarations de revenus obligatoires. Le libéralisme suppose une imposition du revenu à caractère proportionnel (flat tax) qui n’exclut d’ailleurs pas les préoccupations sociales. En effet, le mécanisme de l’impôt négatif est parfaitement adapté à l’impôt proportionnel : au-dessous d’un certain niveau de revenu, au lieu de payer, le contribuable reçoit de l’argent.

La justification d’une telle position de principe en faveur de la proportionnalité de l’impôt est double.

D’une part, la globalisation des revenus n’est plus nécessaire : la taxe proportionnelle s’applique à tous les revenus non exonérés sans qu’il soit nécessaire de connaître le revenu global par foyer fiscal.
D’autre part, les innombrables mesures interventionnistes (dites niches fiscales) liées à l’impôt progressif ne peuvent plus être maintenues.

Ces mesures fiscales ne sont qu’un affichage politicien permettant à tel ou tel parti d’affirmer qu’il favorise les énergies vertes, les restaurants du cœur, le financement des syndicats, les investissements outre-mer, etc. Il y en a des centaines. L’évaluation a posteriori de l’efficacité de ces dispositions complexes n’a jamais lieu. Il s’agit d’un sordide jeu politicien que la technocratie d’État met au service des partis et de leurs leaders.

 

La taxation des patrimoines, diktat idéologique

Le même raisonnement doit évidemment s’appliquer à tous les impôts supposant une globalisation nominative. Ainsi, l’impôt de solidarité sur la fortune et les droits de succession sont actuellement calculés en appliquant un barème progressif à tout le patrimoine taxable ou à la totalité de la succession (à la part de chaque héritier pour être exact). Cette modalité n’est pas acceptable. Si l’on respecte les libertés individuelles, il est possible de taxer tel ou tel élément de patrimoine, mais jamais d’utiliser le droit fiscal pour surveiller, comme un Big Brother économique, l’évolution des patrimoines individuels.

En ce qui concerne les droits de succession, l’État n’a évidemment pas à décider que les transmissions en ligne directe sont acceptables jusqu’à un certain niveau (actuellement en France abattement de 100 000 euros par part) mais fortement taxables au-delà d’un certain seuil (actuellement taux de 45 % à partir de 1 805 677 euros). Il n’a pas non plus à spolier ceux qui veulent transmettre en dehors de leur famille (taux d’imposition de 60 % sur le total de la succession). La seule solution respectant le libre choix individuel est une taxe proportionnelle à taux unique sur les éléments transmis.

Tous ces exemples prouvent, s’il en était besoin, que la fiscalité repose sur une idéologie commune aux partis de droite et de gauche plaçant le pouvoir économique et financier de l’État au-dessus du respect des libertés individuelles. En réalité, une caste de politiciens et de technocrates est parvenue à imposer à la population l’idée que son énorme pouvoir financier est légitime et représente l’intérêt général.

L’argument invoqué est toujours le même : l’onction de l’élection transforme ipso facto les politiciens en représentants totalement désintéressés gérant l’argent public avec le souci constant de l’intérêt général. Les multiples « affaires » montrent ce qu’il en est vraiment. Les élections sont en réalité devenues l’un des principaux mécanismes de promotions d’ambitieux sans scrupules comme le Rouge (l’armée) et le Noir (l’Église) pouvaient l’être, selon Stendhal, au XIXe siècle. Nos élus sont les Julien Sorel d’aujourd’hui.

 

La technologie au service de l’inquisition

Impôts (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)L’écotaxe poids lourds française, récemment abandonnée, est un autre exemple très illustratif des dérives de l’appareil d’État dans le domaine fiscal. La problématique est connue : les poids lourds dégradent le réseau routier et rejettent dans l’atmosphère quantité de polluants puisqu’ils sont équipés de moteurs diesels. Comment faire payer une taxe de circulation à l’ensemble des poids lourds, qu’ils soient français ou étrangers ? La solution consensuelle droite-gauche-écologistes a été la suivante : installer un énorme système de surveillance électronique sur le réseau routier, hors autoroutes. Les déplacements des poids lourds seront ainsi minutieusement enregistrés, et le montant de la taxe sera fonction de la distance parcourue. Politiciens et technocrates étaient visiblement très fiers de cette avancée nouvelle de l’inquisition fiscale. Ils disposeraient désormais d’un fichier nominatif des déplacements professionnels. Merveilleux ! Ils n’avaient pas tenu compte des chouans bretons et vendéens, les Bonnets rouges, qui n’ont cure de ces petits calculs; mais sont prêts à se battre pour la liberté et la survie de leurs entreprises. L’État a dû reculer et Ségolène Royal, nouvelle ministre en charge du dossier, visiblement mal à l’aise, a considéré que l’écologie ne devait pas être « punitive ». Dont acte.

 

De mauvaises solutions pour conserver tout le pouvoir fiscal

Cet épisode emblématique du comportement des États est significatif au moins à deux égards.

D’une part, les gouvernants n’hésitent pas à enfreindre les libertés individuelles s’ils sont acculés financièrement : il s’agissait ici de se procurer des ressources pour financer le réseau routier. Parsemer le pays de portiques électroniques de contrôle ne leur a pas paru choquant. Mémoriser tous les déplacements professionnels leur a semblé normal. Disposer d’un système électronique de surveillance potentiellement utilisable à des fins inconnues ne leur a pas posé de problème éthique. Nos dirigeants, noyés dans les problèmes techniques, n’ont plus la hauteur de vue qui s’impose à leur niveau de responsabilité.
Un autre aspect du problème n’a pas été évoqué, et il est pourtant essentiel. En soi, le principe d’une taxe contributive, spécifique aux poids lourds, est acceptable. Mais il y a deux façons de taxer, sans flicage électronique, les déplacements des poids lourds : au niveau européen ou au niveau national. S’il s’agit de faire contribuer les poids lourds nationaux ou étrangers au financement du réseau routier, la bonne solution consiste à instituer une taxe annuelle européenne : elle touchera presque tous les utilisateurs du réseau routier. Pour ceux qui viennent de l’extérieur de l’espace européen, il suffit de percevoir une taxe à la frontière européenne et à chaque passage. Le consensus européen sera sans doute difficile à obtenir, comme toujours. Mais surtout, et voilà l’essentiel, l’État-nation ne veut pas se départir de son pouvoir fiscal au profit d’une entité supranationale. L’État-nation, c’est-à-dire ceux qui le dirigent, un tout petit nombre. Restreindre les libertés des citoyens est pour eux une meilleure solution qu’abandonner une once de leurs prérogatives fiscales.

 

L’endettement, garantie d’augmentation future des impôts

Le financement de la protection sociale (santé, retraites, chômage) a été réalisé partiellement à crédit depuis plusieurs décennies. L’État français a dû instituer la CADES (Caisse d’amortissement de la dette sociale), structure de cantonnement de la dette sociale accumulée. Une ressource spécifique à large assiette a été créée (la CRDS) qui devait permettre à la CADES d’amortir en un temps donné la dette sociale. Échec complet.

Les régimes de protection sociale obligatoires restant lourdement déficitaires, les gouvernements successifs n’ont jamais cessé de transférer de nouvelles dettes à la CADES. L’encours de dette sociale géré par cet organisme dépasse aujourd’hui les 140 milliards d’euros. Un tel mécanisme de financement permet à la gouvernance politique de promettre des avantages sociaux pendant les campagnes électorales, de les mettre en place ensuite, et de faire supporter le paiement effectif par des prélèvements obligatoires futurs, nécessaires pour rembourser la dette accumulée.

Il s’agit donc, comme pour tout endettement, de recevoir dans l’immédiat un avantage qui sera payé dans l’avenir. Doit-on reprocher à des électeurs mal informés des réalités financières de vivre aux dépens de leurs enfants qui devront rembourser leurs dettes ? Non, bien évidemment. Mais il est impératif, nécessaire, indispensable de reprocher férocement à ceux qui nous dirigent de promettre ce qu’ils savent ne pouvoir donner que par l’hypocrisie et la gabegie publique. Endetter un pays à hauteur de presque 100 % de son PIB, c’est évidemment restreindre la liberté de choix des générations futures ; c’est faire peser sur elles une charge fiscale énorme, et leur léguer des contraintes de gestion colossales, privatives de liberté. Nous payons encore aujourd’hui le vote de la retraite à 60 ans pour tous instituée en 1982 par François Mitterrand et tous les irresponsables dont il s’entourait (dont François Hollande). Les contraintes financières inhérentes à ce régime inadapté grèvent lourdement la compétitivité de l’économie française. Les données démographiques étaient parfaitement connues en 1982. Ces gens-là n’ont aucune excuse : ils ont trahi leurs enfants pour se faire élire.

L’interventionnisme public a pu constituer historiquement un progrès dans certains domaines. Lorsqu’il s’agit d’alphabétiser toute la population ou de garantir un niveau minimum de soins de santé à tous, il est difficilement imaginable de se passer de structures publiques. Mais le pouvoir politique a perverti l’interventionnisme en le transformant en un instrument à son service. Le pouvoir politique ne recherche que sa propre puissance. Le prétexte du progrès social et économique était trop beau pour ne pas l’utiliser dans le but d’accumuler par la maîtrise de l’argent un pouvoir considérable.

Voilà qui est fait : en France, les pouvoirs publics recyclent chaque année 57 % de la richesse produite. En poursuivant dans cette voie, nous passerons bientôt de l’interventionnisme au totalitarisme économique. Notre liberté est désormais en jeu.

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  • « impôt progressif sur le revenu global des foyers »… pas pour les élus qui ont une imposition séparée des revenus de leurs mandats. Juste un petit problème de crédibilité sans doute…
    Article pertinent qui soulève un problème essentiel.

  • Je n’ai jamais compris de quel droit l’état fait payer des « droits de succession ». On travaille toute sa vie pour se constituer un capital, immobilier ou autre, on paye impôts, taxes, et taxations de taxes toute notre vie, et quand, à notre mort, on lègue ce capital, il faut payer encore? Et en plus, c’est du 45, voire 60% !!
    Qu’on paye le notaire pour les formalités de succession, normal, mais qu’on paye encore l’état 45%, c’est du vol pratiqué sur les défunts, et c’est bien pratique, comme ça personne ne moufte. Il n’y a aucune justification à taxer la transmission d’un bien.

    • La théorie de l’égalitarisme mon cher… tu as réussi, tu as un patrimoine durement gagné, il ne faut PAS que le refile à tes enfants, ça ne serait pas égalitaire avec les fils du voisin, qui lui n’a pas réussi, par manque de chance, de capacité ou glandage intensif… et refile à ses enfants un bon gros pack de dette

    • C’est aussi pour éviter que des particuliers deviennent plus riches et donc gros que l’état.

    • A gauche, comme au FN, certains proposent même de supprimer carrément l’héritage au prétexte qu’isl considèrent cela comme un bien mal acquis.

      • Oui, on a eu un lamentable personnage soutenant cette thèse dans les commentaires d’article de Contrepoints. Il n’est pas resté longtemps.

      • Ah oui, maintenant que vous dites cela, ça me rappelle le jour où j’écoutais mon beauf m’expliquer qu’à sa mort, dans l’idéal, il ne léguerait RIEN à ses enfants, que cela lui semblait plus juste de tout donner à l’état.

        J’étais stupéfait. Qu’est ce que vous pouvez répondre à un illuminé pareil?
        Le pire, c’est que je suis entouré d’illuminés du même acabit. Les imbéciles sont victorieux, la bêtise dirige le monde.

        • Il n y a rien a répondre, il a gagner on argent, il en fait ce qu il en veut. C est la liberté.

          • C’est juste. C’est sa liberté, il en fait ce qu’il veut. En même temps, doit-on rester sans rien dire à ceux qui en font n’importe quoi? Qui la sacrifie au nom de principes « supérieurs », mais en fait complétement idiots? Ce n’est pas que je crois que cela puisse les changer, c’est plutôt qu’à force de la fermer, on finit par se retrouver enfermé sans même avoir livré de combat.

            • Vous pouvez lui dire que vous trouvez ça stupide de faire ça avec son argent mais l’autre question à lui poser c’est plutôt de savoir s’il tolérerait que d’autres fassent exactement le choix inverse: Tout donner à ses enfants et rien ou presque si possible à l’Etat.
              Le problème n’est pas de savoir ce que les gens veulent faire de leur pognon, ça les regarde, mais plutôt de savoir ce qu’on les laisse faire avec leur pognon.

              C’est comme les gens qui me disent « oui mais moi ça me gène pas de payer des impôts »… Oui et alors? Sous prétexte que ça vous gène pas VOUS il faut l’appliquer aux autres?

  • « Notre liberté est désormais en jeu. »

    En effet compte tenu du poids de la fiscalité multiforme sur la rentabilité des entreprises, celles-ci doivent recruter des profils mieux formés et plus productifs. Bien des gens d’instruction, de qualification et de compétences moyennes qui jadis passaient le filtre du recrutement, sont désormais rejetés. Bien entendu, ils vont persévérer dans leur candidatures, mais il est à craindre que les mêmes causes : leur ratio coût salarial / productivité, produisent les mêmes effets.

    Pour ces demandeurs d’emploi persévérants la perte de la liberté de travailler – que l’on soit junior ou senior – est un exil hors de la société. L’individu qui le subit peut se trouver isolé, les conséquences étant souvent grave pour lui, ses proches et parfois la société.

    La citoyenneté n’est donc pas le droit de vote ou la nationalité, mais bien davantage la possibilité réelle de subvenir à ses besoins et ceux de sa famille.

    Sauf à disparaître, tout acteur économique a une obligation de résultat. L’Etat intervient lourdement dans l’économie et le marché du travail, avec des résultats désastreux. Et pourtant il dure depuis 40 ans cet Etat-Providence !

    • L’état providence date de plus de 40 ans. On peut dire que 1936 à été le coup d’envois. Pétain en a remis une couche. A la libération il y a eu une énorme vague de nationalisation et l’état à mit son sale nez dans énormément de secteur et puis de fil en aiguille cela n’a fait qu’empirer jusqu’à nos jours…

  • Le totalitarisme du 21eme siècle n’est pas une dictature paramilitaire fasciste (ça c’était les années 1930). C’est une bureaucratie implacable qui étouffe et broie les citoyens.

    De même qu’un rabbin allemand pas trop con, ayant lu le livre de son chancelier en 1933, pouvait annoncer à ses ouailles des temps très durs, on peut aujourd’hui annoncer qu’une dictature est en train de se mettre en place. Chaque jour elle ajoute une pierre au mur de notre prison.

    Nos libertés vont encore s’amenuiser, nos biens et fruits de notre travail seront spoliés. Ce n’est pas de la voyance, il suffit d’écouter le discours officiel. C’est déjà un « coup parti » qui s’appliquera progressivement.

    Il faut profiter de ce qui nous est encore disponible avant que ça disparaisse, pour préparer la Résistance, détruire la dictature et reconstruire l’après.

    Apprenez d’ores et déjà à vivre sous le radar, en semi-clandestinité. Le travail au noir est un bon exercice d’apprentissage, usez et abusez-en. Constituez vos réseaux de confiance, les gens avec qui vous ferez des « affaires » discrètes : marché noir, armes, actions… Les réseaux de Résistance se créent toujours sur des solidarités existantes (exemple les cellules communistes de 1936 ont abouti à des maquis dans le rail, Solidarnosc en 1980 sur les catholiques…).

    L’ennemi ne sera pas un soldat étranger en uniforme, ce sera l’État français, et ses hordes de collabos fonctionnaires ou allocataires qui en dépendent et le défendront jusqu’à l’ignominie.

    Ca ne nous fait pas plaisir, mais nous allons passer par une période d’autoritarisme puis de violence pour en sortir. Préparez-vous.

    • Exellente analyse pleine de bon sens bravo; Mais il ne suffit pas de constater, ce qu’il manque vraiment ce sont des éléments fédérateurs,des gens assez osés,assez courageux afin de préparer la seule révolution souhaitable celle des citoyens contre l’énnemi public numero un: l’état

    • Très bon commentaire à l’image de la lucidité de l’article du Prof Aulnas.
      Se faisant, Qui, parmi tous ses pseudos, agit?
      Qui a poursuivi l’état jusqu’à la CJE pour non respect des Droits de l’Homme?
      Qui, en restant legaliste use de son droit europeen pour stopper ses contributions « sociales obligatoires françaises » au profit d’assurances sociales obligatoires autorisées par l’Europe?
      Peut être qu’avant le travail au noir, les reseaux et la resistance fantasmée, pourriez vous trouver déjà matière à vous engager. Couper le cordon qui vous relie à la mère patrie, l’état providence incapable, à l’inverse de ses voisins europeens, de vous dire qu’il est cancéreux. L’occasion de montrer que les embols métastatiques ne vous ont pas encore attend, et que finallement bien qu’au delà du terme, vous êtes sevré…
      Une occasion de mettre votre corps et votre conscience au diapason, la vitalité résultante fera le reste au delà de toute espérance. N’est ce pas comme cela que l’Histoire se construit? 😉

      • La Cour de Justice Européenne? Il est trop tard pour en espérer quelque chose. Au mieux il lui faudrait 10 ans avant de bouger un détail. Pendant ce temps la situation se sera dégradée. Pour reprendre notre rabbin futé, aurait-il du respecter la loi de l’époque et aller jusqu’en appel à la SDN ?
        Allons, Dachau l’aurait accueilli bien avant.

        Tout le monde ne peut, veut ou doit partir. Ceux qui restent vont subir et gérer la situation.

        Fantasmer la Résistance? Mais nous ne la désirons pas du tout. Au contraire on s’en passerait volontiers. Comme on se passerait volontiers de la maladie, des cambrioleurs ou de la malchance. Hélas, ça arrive de temps en temps.

        Oui le travail au noir est un bon apprentissage. Il apprend à désobéir. Il apprend à vivre dans la zone grise, celle de l’ambiguïté, l’hypocrisie, qui sera caractéristique de la période à venir.

  • juste un commentaire : l’écotaxe existe déjà : elle s’appelle la TIPP !

    Pour le reste, pas beaucoup d’autres solutions que l’exil.

  • Lorsqu’il s’agit d’alphabétiser toute la population ou de garantir un niveau minimum de soins de santé à tous, il est difficilement imaginable de se passer de structures publiques.

    Pour le minimum de soin à tous, je pourrais être d’accord. En revanche dès avant Jules Ferry, le taux d’alphabétisation en France était non négligeable grâce aux congrégations religieuses enseignantes. Congrégations que l’Etat à contraintes à l’exil.

  • @youkaidi: une minorite est consciente de la belle prison France. Elle s’est en grande partie déjà fait la belle. Pour reprendre l’image du rabin pas trop con, c’est ecrit gros, depuis 30 ans. Ceux qui restent sont impotents et le resteront, justifiant le mepris de nos tolards. Il faut comprendre le pouvoir corrupteur d’une telle puissance publique: il n’y aucun espoir. En revanche, un systeme qui n’offre aucun avenir a ses enfants est condamne a mourir, de facon violente effectivement. C’est de nos jeunes desesperes que viendra la revolution. Bien malin celui qui sait predire la suite.
    Yup, ce pays est fouttu

  • Vous avez raison flat tax now…Ou taxe sur la consommation , l’énergie et sur le foncier et basta…Donc plus d’inquisition fiscale…

  • Très bon article (au point que c’est le premier depuis longtemps pour lequel, à l’heure où j’écris, tous les commentaires sont positifs, ce qui est significatif vu le sens critique aigu des lecteurs de ce site !).
    Je n’ajouterai donc pas de compliments, mais un complément qui me semble essentiel :
    L’impôt déclaratif n’induit pas le totalitarisme par hasard, ni même au bout d’une longue accumulation d’abus et de dérives. Le totalitarisme n’est pas une « conséquence » de l’impôt, c’en est le but réel, dès le début.
    La déclaration implique le contrôle, par des personnels dont la carrière est liée au résultat des contrôles, sur la base d’un code dont les professionnels sont les premiers à dire qu’il est illisible, parfois contradictoire (*), impossible à maîtriser vu son volume, bref rédigé pour permettre tous les arbitraires. On a complété le piège par l’inversion de la charge de la preuve, énorme dérogation, spécifique au fisc, par rapport à toutes les règles de droit.
    Cet arbitraire est à la fois la caractéristique fondamentale et le moyen de développement du totalitarisme : le citoyen de base est constamment en danger, ne sait même pas s’il est vraiment en règle, passe sa vie à se le demander, tend (et courbe) le dos en permanence. L’impôt est, bien avant les Sections d’Assaut et autres Gestapo-KGB, un moyen essentiel de créer et entretenir la peur.
    C’est bien pourquoi, chacun l’a déjà remarqué, lorsqu’on démontre à un étatiste qu’un impôt coûte plus cher à recouvrer que ce qu’il rapporte, l’impôt en question n’est quand-même pas supprimé : c’est que sa réelle fonction n’est pas de rapporter de l’argent, mais de créer une terreur sourde, permanente, insistante, et d’obnubiler les esprits. Ainsi est bloquée toute révolte, toute initiative individuelle, et finalement tout espoir.
    Nous y sommes.

    (*) je connais un « assujetti » (quel mot révélateur !) qui s’est fait « redresser » avec force pénalités pour avoir usé d’une possibilité de réduction d’impôts (travaux) … sur le conseil et avec l’aide de son fils, qui est inspecteur des impôts ! Rien n’a pu faire revenir le « redresseur » sur « son » interprétation du code.

    • Oui, et cela n’est pas nouveau. Un enquêteur financier dispose de plus de pouvoirs sur le citoyen qu’un enquêteur criminel.
      Je vais donner un exemple datant déjà de 1980:
      Un médecin ayant son cabinet dans un village se rend régulièrement, à titre professionnel, à l’hôpital, situé dans une ville proche, et décompte les kilomètres de son déplacement en comptabilité.
      Le contrôleur fiscal, arrivé avec une valise de documents, sort de celle-ci des photocopies de chèques, et dit: « vous vous rendez bien à l’hôpital à titre professionnel, mais voici des photocopies de chèques qui montrent qu’en même temps vous faites en ville des dépenses à titre privé. Vous ne pouvez donc déduire en comptabilité que la moitié des kilomètres ».
      Ce n’est pas digne du KGB?

      • Un KGB qui dure !
        Un exemple, ou plutôt une anecdote supplémentaire, sur les pouvoirs des douanes, supérieurs en France à tout ce qu’on peut imaginer. (Ceux qui ont le temps pourront se plonger dans la législation : c’est effrayant, aucune police au monde, STASI incluse, n’a jamais eu autant de pouvoirs d’investigation, perquisition, confiscation, rétention des personnes et biens, pénalités décidées hors de tout procès contradictoire et exigibles immédiatement, etc. Le tout sans la moindre instance de contrôle externe.)
        C’est si exorbitant qu’un professeur de droit, lorsque j’étais étudiant ( il y a euh, pas mal d’années…) à Nancy, commençait son cours sur le droit des douanes par la phrase : « il est juridiquement impossible à un douanier d’abuser de ses pouvoirs…parce qu’il les a tous ». On ne saurait mieux dire.
        Mais peut-être ne l’ose-t-on plus, dans les universités d’aujourd’hui (ne parlons pas de l’E.N.A..)

  • Nous n’en sommes qu’au début : les grandes vagues d’expropriation sont encore à venir quand le déséquilibre de la pyramide de ponzi étatiste commencera à vraiment s’écrouler.

    • c’est une question de stock de participants :tant qu’il ya de nouveaux entrants la pyramide peut tenir. A mon avis le stock de nouveaux entrants est loin d’être encore épuiser

  • les coffres ,l or ,les francs suisse ,c est pas fait pour les chiens ,vous vendez vos biens qui sont trop taxes ,du liquide et de lor !

  • « le mécanisme de l’impôt négatif est parfaitement adapté à l’impôt proportionnel »

    L’impôt négatif existe déjà. Le SMIC fait fonction d’impôt négatif. Du moins, en a-t-il a les effets pour les insiders, positifs comme pervers. La différence : l’impôt négatif fait supporter la charge du financement à la collectivité alors que le SMIC la fait supporter au seul employeur du bénéficiaire du SMIC. Supprimer le SMIC pour le remplacer par un impôt négatif revient à collectiviser les salaires. A quel titre serions-nous concernés par les salaires versés par une entreprise située à l’autre bout du pays dont nous ne consommerons probablement jamais la production ? A choisir, on préfère encore le SMIC.

    Quant aux outsiders, l’impôt négatif est une prime à la glandouille, du même tonneau que l’AU, avec à la clé la collectivisation de toute production dans le pays. Beurk !

  • Cet article est vraiment remarquable dans sa limpidité et sa logique argumentaire.
    Si aucun politicien, engeance qui pourtant dépense tant et tant de salive pour tenter de nous convaincre (heureusement, sans succès pour certains réfractaires) du bien fondé de ses « décisions », ne propose rien de comparable à ce que ce texte décrit, c’est bien la preuve que le but de tout politicien est aujourd’hui de figurer en haut du tableau d’honneur des escros patentés de la représentation républicaine.
    Car il ne me semble absolument pas insurmontable de mettre en pratique, maintenant (comme disait l’autre), ce que cet article expose.

  • Fort bel article, qui traite du fond avec des détails permanent. Agréable à lire qui plus est (clair).
    Pour rejoindre les avis donnés il ne reste que l’exil ou la résistance, c’est marrant j’ai l’impression que cela a déjà été fait

  • Francois hollande a énoncer récemment : pas de hausse d’impôt en 2015 et suppression de la première tranche d’impôt.
    Il me font rire avec leur pseudo loi sur le logement qui change de nom toutes les 5 minutes, loi alur, loi duflot et maintenant loi pinel http://www.loi-pinel-logement.org
    Je suis un petit dirigeant et je reverse plus de 60 % d’impôt sur ce qu’il me reste en impôts taxe etc …
    C’est normal si les gens partent en Belgique.

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