Le défi de l’EIIL est d’abord à relever en Méditerranée

La situation actuelle en Méditerranée constitue le terreau du terrorisme. Que faire pour en sortir ?

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Laurent Fabius (Crédits : France Diplomatie, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.

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Le défi de l’EIIL est d’abord à relever en Méditerranée

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 8 septembre 2014
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Par Farhat Othman

Laurent Fabius CC France Diplomatie
Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères

 

L’Union européenne vient de se doter d’une nouvelle direction où l’arrivée de l’Italienne Federica Mogherini à la tête de sa diplomatie augure d’une importance accrue à donner à la Méditerranée en ce temps de défis extrêmes que l’émergence de l’EIIL ne fait que concrétiser.

D’ailleurs, dans son discours de clôture de la conférence des ambassadeurs, vendredi 29 août, le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international n’a pas manqué d’estimer tous les dangers de l’année en cours, jugeant le monde devenu quasiment ingérable.

Parmi les conflits meurtriers aux conséquences les plus dramatiques, nourrissant dans l’opinion ce qu’il a qualifié de sentiment d’inquiétude renforcée par la mondialisation des médias, M. Fabius a évoqué à juste titre la pandémie terroriste endeuillant encore plus le Proche-Orient.

Fustigeant le soi-disant califat de la terreur qu’est l’EIIL, il a noté qu’il s’arroge des pouvoirs super-étatiques en matière de finances, justice, armée, pensée et vie ou mort, se gardant cependant de noter que la montée de cet État fantoche s’est faite dans une quasi-indifférence internationale, complice, sinon actrice tout en continuant de ne pas susciter de sérieuse riposte pour l’endiguer.

Une politique française sans âme

Si le constat de la situation mondiale fait par M. Fabuis se veut réaliste, il est irréaliste dans ses conséquences. Relevant l’absence actuelle de puissances réellement régulatrices dans un monde dépolarisé, ce qui autorise à de nouveaux États de revendiquer une place accrue sur l’échiquier international tandis que les États dans leur forme connue ne détiennent plus le monopole de la force, il ne propose rien d’autre que le bla-bla habituel d’un multilatéralisme organisé et de la nécessité pour l’Union européenne de s’intéresser un peu plus au Sud.

Aujourd’hui, comme le précise pourtant lucidement M. Fabius, « des individus peuvent plus facilement qu’hier acquérir, amplifier et projeter leur capacité destructrice ». Que peuvent donc les États contre un tel danger capillarisé ? Surtout que la raison d’une telle extension ne réside pas exclusivement dans l’éclatement de la puissance publique paralysant les mécanismes traditionnels de sécurité collective.

Quand M. Fabius soutient que la France est en lutte contre le terrorisme sur le plan intérieur et extérieur, estimant que la Communauté internationale doit pratiquer d’urgence contre ce mal une lutte coordonnée et sans faiblesse, plus particulièrement contre sa face hideuse qu’est l’EIIL, ne fait-il pas que débiter un pur vœu pieux ?

On sait que l’un des foyers de tension alimentant le terrorisme, embrigadant les consciences, entretenant les mythes est la guerre de Palestine. Or, que préconise-t-il sinon une affirmation du principe vide de contenu de la nécessité de l’État de Palestine ? Que ne dit-il quelques mots sur le terrorisme d’État exercé par le régime israélien actuel, sur le nécessaire retour à la légalité internationale du partage dont ne veut pas Israël ou encore du soutien inconditionnel de l’Occident à la politique coloniale israélienne ?

Pour que la France, comme il l’assure, « ne se résigne pas, ne s’aligne pas, et contribue à la sécurité, à la stabilité et au progrès », ne doit-elle pas donner l’exemple en appelant à innover dans un dossier sensible dont on ne veut pas reconnaître le caractère fort nuisible non seulement en Méditerranée, mais dans le monde, particulièrement dans l’alimentation du terrorisme ? Outre le retour nécessaire à la seule légalité valable en Palestine, celle du partage de 1947, un début de solution sera entrevu en s’attaquant au grand tabou de la circulation humaine entre les deux rives de la Méditerranée.

La politique occidentale insensée

Si notre monde de tous les dangers manque aujourd’hui de quelque chose, c’est de solidarité effective entre les peuples et les États, où le libéralisme ne soit pas galvaudé en une foire aux marchandises érigées en déité servies par des humains asservis au capital financier international.

En effet, même sur cet autre plan majeur qui fait sa dignité en plus du libéralisme, celui des valeurs démocratiques, l’Occident faillit à son honneur en encourageant des ersatz de régime démocratique, agissant par un mécanisme purement formel à en faire de simples marchés bons pour le commerce. Ainsi, soutient-il contre la société les forces politiques complices prônant un capitalisme de copinage sans se soucier de leur idéologie liberticide en matière des droits de l’Homme, violentant qui plus est les attentes populaires.

Sur cette politique insensée de l’Occident vis-à-vis des pays du Sud, la France ne fait que s’aligner, les solutions données par M Fabius dans son discours de clôture ne constituant que cautère sur jambe de bois.

C’est le cas en Tunisie, seul pays pourtant de ce qu’on a appelé Printemps arabe à pouvoir réussir un modèle original de démocratie en mesure de rompre avec la comédie de la politique accoucheuse des drames qui endeuillent le monde. On s’y applique, en effet, à développer ce que je qualifie de « daimoncratie », chose des démons et gourous de la politique dont le seul souci est le pouvoir et ses délices. Et cela se passe dans une sorte de kermesse commerciale que résume le recours à l’encre dite indélébile, faisant des élections une pure opération juteuse pour les distributeurs de cette encre.

Or, la France a un atout appréciable qu’elle a tort de ne pas utiliser et qui est le mouvement francophone. Pour peu qu’on le sorte de sa gangue actuelle limitée à la culture pour lui donner une dimension politique, elle pourrait agir pour la mise en œuvre d’un espace de démocratie francophone impliquant la libre circulation entre les ressortissants de l’espace moyennant l’outil sécurisé que je préconise, le visa biométrique de circulation, respectueux des réquisits sécuritaires.

L’un des grands objectifs de la France selon le ministre français est l’organisation de la planète et sa préservation, la faisant pour sa meilleure et sa plus juste organisation, mais aussi pour sa préservation. Aussi, pour sauver véritablement la planète, il faut d’abord sauver les hommes d’eux-mêmes en raffermissant entre eux les liens d’une solidarité effective commençant par le partage d’un même destin surtout quand ils sont réunis par une mer commune.

La politique migratoire européenne

Mare Nostrum pourrait redevenir une réalité si l’on osait rompre avec la politique actuelle symbolisée par le mécanisme archaïque Frontex qui revient à l’illusion de bâtir un mur de béton sur la mer. Il est fatal d’agir pour l’édification en son lieu et place d’un espace de démocratie méditerranéenne, agissant en profondeur sur les mentalités, changeant l’inconscient collectif de part et d’autre, y enlevant les graines actuelles de ce que je qualifie de « nazisme mental rampant » et qui produit ce que la maire de Lampedusa a osé qualifier d’holocauste moderne.

La Méditerranée est aujourd’hui une mer jamais moins commune, davantage plus étrangère aux siens qu’elle ne l’a jamais été par la politique insensée de l’Europe, désormais criminogène. Or, on y a besoin de solutions de partenariat effectif impliquant une solidarité sérieuse entre les cultures. Cela doit commencer par une rupture radicale avec le paradigme toujours prédominant consistant à fragmenter encore plus le monde selon les seuls intérêts nationaux, dressant des frontières partout entre les hommes, les réduisant à ruminer leur dépit et leur aversion dans des réserves livrées au chaos entretenu ou toléré par un Occidentalisme arrogant et exploiteur.

C’est la gestion des migrations en Méditerranée qui alimente les guerres au Moyen-Orient par des munitions humaines inépuisables, ces jeunes interdits de circulation aujourd’hui ou souffrant de discrimination, empêchés ainsi de vivre leur vie comme tout le monde, et finissant par la mener différemment, versant dans la terreur, seule aventure leur restant, quitte à perdre cette vie qu’ils ne peuvent gagner paisiblement et qui ne vaut plus rien à leurs yeux sinon qu’à être vécue vite, dangereusement.

Il faut oser le dire : il n’y a plus d’immigrés ; il n’y a que des expatriés. Il n’y a plus de clandestins ; il n’y a qu’un terrorisme clandestin d’expatriés. La situation actuelle en Méditerranée constitue le terreau du terrorisme tel qu’il est incarné de par le monde, notamment en Orient. Aussi, relever son défi commence d’abord en notre mer commune.

Le Maghreb fait partie de l’Europe

C’est ce qu’assurait déjà une référence majeure de la raison occidentale, Hegel. L’éminent représentant de l’exigence de la raison, de la rigueur et de la rationalité du concret, dans La Raison dans l’Histoire, parlant de « l’Afrique septentrionale (qui) donne sur la méditerranée et s’étend, vers l’ouest, jusqu’à l’Atlantique », soutient « que toute cette zone n’appartient pas à l’Afrique, mais à l’Espagne [c’est-à-dire à l’Occident]. »

Or, l’Espagne est déjà imbriquée au Maghreb par les séquelles du colonialisme que sont les présides de Ceuta et Melilla ! C’est même un argument massue de la prétention du Maroc, et forcément de tout le Maghreb, à l’entrée en Union européenne déjà revendiquée par le roi Hassan II.

Son fils – qui a failli récemment être refoulé des eaux territoriales de son propre royaume, qui sont dans le même temps européennes – a donc intérêt à relancer la candidature de son pays à l’Europe, l’aberrant statut de Ceuta et Melilla manifestant déjà l’extension de l’Europe au Maghreb. Il pourrait ainsi faire de cet anachronisme une cause de reviviscence de la politique en Méditerranée, y transfigurant la politique, et à terme tous les rapports internationaux.

Car le Maroc, la Tunisie, et même tout le Maghreb, sont structurellement dans l’Europe même si cela le reste de manière informelle. L’économie et la géostratégie l’imposent pour tout esprit qui se targuerait de n’être que focalisé sur les dures réalités, ne se laissant pas aller à une vaine rêverie. Celle-ci, aujourd’hui, est de prétendre encore que le Maghreb ne fait pas partie de l’Europe qui est déjà au Maghreb politiquement, économiquement et même sociologiquement et culturellement.

Pour la Tunisie, mais cela vaut ipso facto pour le Maroc, les officiels Européens disaient déjà avant la chute de la dictature que le pays pouvait prétendre à bénéficier de tous les avantages liés à une présence en Europe à l’exception de l’intégration de ses institutions. La Tunisie d’aujourd’hui mériterait-elle moins que celle de la dictature ?

Que les Européens osent le faire si les officiels marocains et tunisiens ont la pusillanimité de demander l’adhésion de leur pays à l’Union européenne et l’instauration, pour commencer, d’un espace de libre circulation sous couvert de visa biométrique de circulation ! S’il est une fatalité politique en Méditerranée, c’est bien celle-ci. La question n’est plus si les humains circuleront librement entre les deux rives d’une Méditerranée concrètement libérale mais quand ? À défaut, elle ne portera que sur le degré du naufrage de cette mer dans l’horreur incarnée par l’EIIL ou un autre clone, l’imaginaire de l’horreur étant prolifique quand l’humanitaire se met aux abonnés absents.

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  • L’article n’est pas mauvais, mais hélas il sacrifie trop facilement à l’évocation de la « guerre de Palestine », expression par laquelle l’auteur désigne le conflit israélo-arabe, j’imagine.

    Si ce conflit nourrit les mythes et le terrorisme, c’est simplement parce que les dictatures arabes (laïques comme islamistes) ont longtemps laissé leur propagande tourner à plein régime à ce sujet, espérant en faire une sorte d’opium pour leurs peuples, afin de détourner leur attention des malheurs quotidiens causés par ces mêmes dictatures.

    Je ne crois pas voir de soutien inconditionnel de l’Occident à Israël – après tout, c’est Bush père qui a contraint les Israéliens à négocier avec l’OLP.

    Quant au retour à la légalité, le partage de 1947 n’a pas plus de légitimité qu’un autre, sa caractéristique principale étant de donner deux États parfaitement non viables. Le seul partage légitime est celui qui sera accepté par les Israéliens, et les Cisjordaniens, et les Gazaouis – et il arrivera quand l’un des camps renoncera à se battre (c’est déjà le cas en bonne partie pour les Cisjordaniens, qui jouissent d’une paix assez durable et de la prospérité vive qui en découle).

    Le plus gros problème de cette région (et donc des Palestiniens comme des Israéliens), c’est la masse de gens qui s’intéressent à ce conflit plutôt qu’à un autre (pour des raisons nobles, ou naïves, ou malsaines) et qui ne font qu’en retarder le règlement.

    • Très bien résumé ! Depuis soixante ans Israël vit entouré de gens qui ne rêvent que d’ une chose, tuer le plus possible de juifs, et jeter les survivants à la mer, et ce depuis 1948, bien avant les problèmes liés aux colonies et tout ce qu’ on reproche en vrac aux israéliens aujourd’ hui, le logiciel exterminateur est implanté dans les esprits locaux depuis bien longtemps…
      Quand à l’ appartenance du Maghreb à l’ Europe, je ne sais pas ce que mes ancêtres corses auraient pensé de cette incongruité, eux qui devaient se protéger des rapines barbaresque en se réfugiant dans leurs villages perchés, à une époque où le Maghreb cherchait à intégrer mes ancêtres par la traite des esclaves….

  • L’auteur de cet article, le tunisien Farhat Othman, minimise bien évidement les risques énormes que constitueraient l’incorporation du Maghreb à l’Europe. Le résultat d’une intégration du Maghreb (et de la Turquie ?) permettrait aux entrants de progresser un peu économiquement mais provoquerait aux accueillants européens une abaissement formidable de leurs niveau face au restant du monde. Au final tous seraient perdants à long terme.

  • – point Godwin rapide

    – non, Le Maghreb ne fait pas partie de l’Europe, ni géographiquement, ni civilisationnellement

    – Donc c’est la faute des frontières européennes (qui ressemblent plus à des passoires qu’à des frontières dignes de ce nom, faute de volonté politiques) que des jeunes arabes se tournent vers le djihadisme. Ok.

    J’ai du mal à voir en quoi libéraliser l’immigration en provenance d’Afrique du Nord améliorera en quoi que ce soit la situation dans les pays du Magrheb. Sans parler des conséquences pour les populations d’Europe, ce dont l’auteur semble n’avoir cure.

  • Bonjour à tous.

    J’essaye dans mes écrits de pratiquer l’archéologie du savoir, scrutant les imaginaires des uns et des autres, l’inconscient collectif si souvent négligé. Les frontières y sont autant de stigmates qui alimentent la haine, plus bas sentiment que puisse sécréter l’humain. Mais ce qui pouvait se cultiver hier en plante vénéneuse dans son jardin privé n’est plus possible, car il n’est plus de jardin privé aujourd’hui.

    On est à une époque où aucune forteresse privative ne saurait résister aux identifications multiples, assumées ou subies, se faisant pour le meilleur et pour le pire selon notre attitude à une telle communautarisation de la vie. En sociologie, on l’appelle tribalisation, dont le corollaire est la loi du nomadisme en contrepoint à celle de l’imitation.

    Or, on le sait d’antique mémoire, l’esprit tribal est belliqueux, c’est une condition de survie et cela donne, pour pendant à l’appartenance tribale, l’exclusion de la tribu avec son corollaire tragique d’anéantissement — de soi ou de l’autre, ce qui revient au même, l’autre étant soi-même forcément.

    D’où ce qu’on a appelé culture de l’humiliation, les uns dominant les autres, cherchant à les humilier; et ceux-ci tirant force de leur humiliation. Et on sait qu’il y a commune étymologie entre humain et humiliation, du latin humus; ce qui met l’accent sur la nécessaire humilité pour un vivre-ensemble paisible.

    Aujourd’hui, on réalise enfin qu’on n’existe plus que par et dans le regard de l’autre; la forteresse de la conscience privative cède la pas devant la nécessaire communion émotionnelle amplifiée par les nouvelles technologies de communications en faisant le seul principe organisateur de la société et du monde.

    Il importe donc de faire en sorte que ce regard collectif rejoigne le sain (saint?) sentiment que notre existence est commune et ne sera paisible qu’en l’étant. Faut-il relever de la sainteté pour arriver à le penser ? Alors, ce sera cette sainteté profane au diapason du sacré virtuel qui est aussi une des marques de notre époque.

    Et voici de sommaires réponses aux réactions :

    Il ne s’agit pas de libéraliser l’immigration, car s’il y a des immigrés, c’est pour cause de frontières fermées. Ouvrez les frontières et vous n’aurez plus que des expatriés qui circuleront sans cesse, et point de clandestins. C’est parfaitement possible avec l’instrument que je propose respectueux des réquisits sécuritaires. Il faut cesser de diviser le monde en privilégiés et en damnés. Les jeunes du monde entier, qui ont les mêmes besoins, ont bien le droit de vivre leur vie sainement, en bougeant, en voyant du pays. Si on les en empêche, ils la vivront malgré tout, en faisant une mauvaise aventure, y perdant leur vie, mais y faisant perdre la leur aux innocentes victimes de la cécité des politiques engoncés dans le confort de leur tour d’ivoire les coupant des réalités.

    Sans conteste, on a affaire à de vraies dictatures arabes, il reste toutefois à se demander comment elles tiennent et durent. Mais il y a aussi plus important, la fausse démocratie israélienne se nourrissant des turpitudes arabes. Je rappelle ici que j’appelle à une normalisation dans le cadre d’un retour à la légalité internationale. Certes, un État unique sans archaïsme nationaliste ou ethnique serait préférable, mais Israël n’en veut pas. Alors, on ne doit pas le suivre quand il rejette le partage, car c’est son acte de naissance même. C’est donc soit l’État unique soit le partage de 1947, tout le reste relevant de la turpitude politicienne.

    S’agissant du soutien de l’Occident à Israël dans le juste et l’injuste, on l’a bien vu avec le drame de Gaza. Le discours tenu sur Israël dans les réactions relève du disque rayé, n’ayant de valeur que pour les collectionneurs; ce qui n’est certes pas négligeable. Toutefois, pour être objectif et pertinent, force est de constater que le refus de l’autre est aujourd’hui le fait d’Israël qui pratique en prime une logique de colonisateur facilitée par ses soi-disant ennemis arabes, ses meilleurs complices objectifs en fait.

    Pour qui conteste que le Maghreb fait partie de l’Europe comme le soutient son éminent philosophe, je demande ce que fait l’Europe au Maghreb ? Qu’elle se retire de Ceuta et Melilla, par exemple !

    Il nous faut arrêter d’avoir la vue courte. Quand c’était nécessaire, l’Europe s’est invitée au Maghreb, et c’est de son intérêt et de l’intérêt de la Méditerranée d’élever ces cloisons qui empêchent la paix et le développement en Méditerranée. Ce sont les frontières qui font la misère et non les étrangers. Pour éviter les raccourcis historiques trompeurs, je conseille de relire l’histoire pour savoir qui a saccagé vraiment l’autre. Cela dit, il ne sert à rien de se figer sur un passé révolu; il ne faut pas se détourner de l’avenir, car le temps urge pour une plus grande solidarité. Arrêtons de cultiver une inimitié d’un temps révolu qui ne regarde pas nos enfants et qui pourrit d’avance leur futur.

    Je crois que le Maghreb a plus de titres à intégrer l’Europe que la Turquie. Ensuite, je ne minimise rien, j’anticipe sur une inéluctabilité qui est dans l’intérêt bien compris de l’Europe et du Maghreb. Ne soyons pas trop fixés sur le niveau de vie actuel des Européens qui dépend d’un système sclérosé et d’un paradigme saturé où la fermeture des frontières joue un rôle non négligeable, étant un boulet pour le développement économique. Celui-ci, plus que jamais, a besoin d’espaces ouverts devant les marchandises, mais surtout les hommes, les vrais créateurs des richesses. Ce n’est rie d’autre que le vrai libéralisme. Alors, est-on vraiment des libéraux?

    Amitiés à tous

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