Qui pour aider la Culture en France ?

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Fleur Pellerin (Crédits : Ophelia Noor, licence CC-BY-NC-SA 2.0)

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Qui pour aider la Culture en France ?

Publié le 5 septembre 2014
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Il est bien difficile de s’attarder sur l’actualité franco-française parcourue qu’elle est de bourrasques médiatiques provoquées par les « révélations » de l’ex-concubine du président ex-normal. Mais alors même que le pays feint de découvrir l’ampleur du cynisme et de la mesquinerie de Hollande, la vie gouvernementale continue son petit train-train quotidien fait de décisions maladroites et de déclarations confuses. Dernièrement, c’est Fleur Pellerin qui a sacrifié à l’exercice.

le changement c'est sans dent

Parce que maintenant, Fleur Pellerin, c’est la ministre de la Culture, ce qui, normalement, donne à ses paroles un peu plus d’importance que les petites déclarations rigolotes qu’elle faisait jusqu’à présent dans différents domaines. Eh oui, rappelez-vous : elle fut ministre déléguée des PME et du numérique sous Ayrault, puis secrétaire d’état au commerce extérieur sous le premier gouvernement Valls avant de se retrouver ministre de la Culture, à la faveur des propos fracassants de Montebourg qui valurent de se faire débarquer au frétillant impétrant, à l’éternel stagiaire Hamon et à sa copine Filippetti, laissant ainsi une place toute chaude pour l’énarque Fleur. Comme quoi, on peut très bien s’occuper des PME, du numérique, puis du commerce extérieur sans que cela gêne pour récupérer la Culture ou, finalement, n’importe quoi d’autre.

Décidément, nos politiciens sont vraiment remplaçables au pied levé, ce qui donne au passage une assez juste idée de leur valeur ajoutée dans un gouvernement.

Mais bon, comme on parle d’un ministère dont le budget (7,26 milliards d’euros en 2014) est très comparable à celui de la Justice (7,82 milliards d’euros pour 2014), écoutons plus attentivement ce que Fleur nous dit, pendant que les autres ministres, empêtrés dans une communication incompréhensible, vont de pirouettes en renoncements ou se font virer pour impayés fiscaux. Et ça tombe bien, puisqu’elle a pris la parole dans le cadre d’un entretien sur Radio-France où, interrogée par le journaliste sur la (terrible) baisse de budget subie par son ministère, elle a clairement expliqué vouloir se battre pour le conserver au niveau qu’il atteint actuellement.

Et ce budget risque bien de poser des petits soucis. En effet, l’inflation refuse méchamment de gonfler. Ceci entraîne chez Sapin la production nerveuse de grosses gouttes de résine lorsqu’il s’agit d’établir les prévisions de croissance et d’économies, et, mécaniquement, va provoquer un manque à gagner dans les caisses audio-visuelles, abondées notamment par une redevance dont l’assiette et la quotité n’augmentent jamais assez vite. Dilemme : que peut bien faire Pellerin pour résoudre ce résineux problème (qui risque en fait de se reproduire pour tous ses postes de dépenses) ?

pellerin karaoke : money for nothing

Elle peut toujours augmenter la redevance (difficulté:★, impact financier:★★, impopularité:★★★★★), étendre la redevance à tous pleins de supports rigolos, allant de la tablette aux smartphones en passant par l’internet en général (difficulté:★★★★, impact financier:★, impopularité:★★★★★) ou … autoriser le retour de la publicité sur les chaînes publiques (difficulté:★, impact financier:★★, impopularité:★★). Comme on le comprend, le chemin est étroit pour équilibrer ce nom d’une pipe de budget, et il va falloir probablement panacher ces idées, par exemple en faisant sponsoriser les Cerfas de la redevance audiovisuelle par des publicités colorées, ou ajouter une nouvelle taxe amusante sur les supports numériques, qui viendra s’additionner à celle, parfaitement ridicule, pour copie privée. Rappelez-vous : en France, quand on veut taxer, on trouve toujours une bonne raison de le faire et plutôt deux fois qu’une.

oooh filocheEt bien évidemment, la solution un peu fofolle qui consisterait à diminuer les budgets pour coller aux rentrées effectives (difficulté:★★★★★★★★★★, impact financier:★★★★★★, impopularité:★) n’a pas été évoquée dans l’interview et a prudemment été laissée de côté, parce qu’il ne faudrait pas non plus raconter n’importe quoi. Réduire un budget pour l’ajuster aux ressources réellement disponibles, ce serait le début d’un dégonflement de l’enflure administrative qui tient lieu d’État en France, et ça, vous n’y pensez pas, non mais ooOoOh. La piscine culturelle, bien que percée, continuera donc à se remplir de l’argent du contribuable avec un rythme au moins aussi soutenu.

En tout cas, une chose est certaine et Fleur l’a bien expliquée : il est hors de question de remettre en cause le statut des intermittents du spectacle. De la même façon qu’il est impossible d’envisager de diminuer un budget pour s’adapter à une période de vaches maigres (et je ne parle pas spécifiquement de Pellerin, ici), l’idée même d’une réforme d’ampleur pour le statut qui défraye régulièrement la chronique sera bien vite repoussée, reléguant le mot même de réforme dans le coffre-fort des abominations indignes du Parti Socialiste dans lequel on trouve « rigueur », « équilibre budgétaire », « propriété privée » et bien sûr « libéralisme ».

pellerin et le budget serré

Pellerin étant moins dogmatique que l’Onomatopée Orélifilipéti, on peut raisonnablement espérer que son ministère ne sera pas le tremplin d’une énième campagne rabique contre les multinationales culturelles comme ce fut précédemment le cas contre Netflix ou Amazon, avec les résultats comico-consternants qu’on connaît (Netflix est parti s’installer au Luxembourg, et Amazon a finalement facturé ses envois 1 centime d’euros, ridiculisant la pauvre ministre). Cependant, entre les intermittents, les lobbyistes cultureux et les budgets déficitaires de l’audio-visuel, on comprend qu’elle aura fort à faire pour simplement rester à l’abri des tempêtes médiatiques.

Et alors que s’interrogent stupidement certains dinosaures, engoncés dans un goudron idéologique qui les conservera, immobiles et fossilisés, jusqu’à leur exhumation pour des musées dans quelques siècles, pour savoir « qui arrêtera Amazon, le voyou », on peut souhaiter que ce ne sera pas Pellerin qui, peut-être, évitera ainsi les bouffonneries de la précédente ministre, de même qu’on peut aussi souhaiter qu’elle ne se fixe aucun but politique quelconque concernant la Culture en France.

En effet, quoi de mieux, pour cette Culture, que le but, fort modeste mais si difficile à atteindre, de ne plus imposer un art au détriment d’un autre et donc de laisser les individus libres de choisir ce qui est bon pour eux, avec leurs propres moyens ? La Culture ne s’est-elle jamais mieux portée que lorsqu’elle ne souffrait pas de voir les gros doigts du ministère s’occuper de l’arroser de subventions aux mille et un cerfas attachés ? Ne s’est-elle pas révélée au pic de sa créativité alors que le ministère n’était qu’un petit secrétariat, à peine muni de quelques ronds-de-cuir tout juste bons à délivrer quelques médailles et de petits discours pompeux pour flatter quelques égos ? Et puis, en ces temps de disette budgétaire, n’est-il pas franchement temps de rendre au peuple plus de sept milliards d’euros qu’il saura certainement utiliser à bon escient, sauf à le considérer comme – justement – inculte et idiot, ce qui serait tout de même un comble après toutes ces années de folles dépenses et d’investissements dans sa culture, justement, et un terrible aveu d’échec pour les 50 années de politiques publiques culturelles en la matière ?

Et puis finalement, qui peut mieux aider la Culture du peuple français que le peuple français lui-même, débarrassé de la direction autoritaire, contraignante et forcément arbitraire d’un ministère ? Allons, Fleur, faites un geste : privatisez ce qui peut l’être, abandonnez ce qui doit l’être, et rendez tous ces milliards aux Français qui en ont bien besoin actuellement.
—-
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  • Ils font quoi dans ce ministère au juste ?

  • Plus de 7 milliards d’euros de budget, sans compter diverses subventions à la culture et autres…Nom de diou !
    Aux US ils ont pas de Ministère de la Culture et pourtant ils sont bien plus dynamiques que nous dans ce domaine, l’Etat n’a vraiment rien à faire là-dedans 😮 Du pur gâchis, imaginez les économies que ça engendrerait, et sans que la population ne soit touchée au porte-monnaie (impôts ou baisses d’allocs) !

  • Simplement brillant !

  • Non mais z’avez vu ça :

    La présidente du FN l’emporterait au second tour en battant largement François Hollande, mais serait battue par tous ses adversaires UMP.

    Le sondage Ifop réalisé pour Le Figaro les 3 et 4 septembre est sans appel: si l’élection présidentielle de 2017 avait lieu dimanche prochain, Marine le Pen serait en tête au premier tour. Largement, dans tous les cas de figure et quel que soit son adversaire à droite. Au deuxième tour, c’est une première, la présidente du Front national battrait même François Hollande…

    Au premier tour, à droite, le meilleur candidat serait Nicolas Sarkozy, avec 25 % contre 28 % pour Marine le Pen. Alain Juppé est au coude à coude, avec 24 % contre 30 % pour la présidente du FN. Dans l’hypothèse où François Fillon serait le candidat de l’UMP, l’écart se creuserait très nettement: il obtiendrait 17 % contre 32 % pour Marine Le Pen… À gauche au premier tour, la gauche radicale représentée par Jean-Luc Mélenchon obtiendrait 10 % dans tous les cas de figure, soit 1 point de moins qu’en 2012. François Hollande de son côté resterait entre 16 et 17 %, largement distancé donc, et l’écologiste Cécile Duflot obtiendrait 3 %, soit à peine plus qu’Eva Joly en 2012. François Bayrou, s’il était candidat, réaliserait une plutôt bonne performance, avec un score de 14 % dans l’hypothèse Fillon, de 11 % dans l’hypothèse Juppé et de 12 % dans l’hypothèse Sarkozy.

    Au deuxième tour, Si Marine Le Pen devait se retrouver face à l’actuel chef de l’État socialiste, celui-ci serait battu très largement, à 46 % contre 54 %. En revanche, à droite, c’est Juppé qui l’emporterait le plus largement face à la présidente du FN, avec 64 % contre 36 %. Derrière lui, Sarkozy l’emporterait de 20 points (60 % contre 40 %). Puis Fillon, avec 57 % contre 43 %.

    http://www.lefigaro.fr/politique/2014/09/05/01002-20140905ARTFIG00167-sondage-marine-le-pen-en-tete-de-la-presidentielle-dans-tous-les-cas-de-figure.php

    —————————————————————————————————————————

    J’hallucine ! Déçus du socialisme PS les français se tournent vers le national socialisme…Mais quel peuple bête ! De Gaulle avait raison, les français sont des veaux 🙁

    • @ SweepingWave

      Ce dernier sondage t’oblige à revoir les prévisions que tu donnait ici même.
      Ne disais tu pas que MLP avait un socle electoral trop limité pour pouvoir depasser 30% au second tour face à n’importe quel UMP ?

      • Pas exactement, j’ai dit qu’elle atteindrait son pic en 2017 mais qu’elle perdrait toute possibilité de gagner en 2022 pour des raisons démographiques, je n’ai pas donné de seuil ^^
        Mais il est vrai qu’elle ne cesse de me surprendre, sa montée est plus rapide que prévue, je l’ai sous-estimée la madame, mais vu comment elle ratisse un peu partout il fallait s’y attendre.

        Et puis ma prédiction sur Juppé était la bonne, il est celui qui a le plus de chances de gagner car il saura mieux rassembler droite, centre et gauche que Sarkozy.
        Sarkozy piquerait des voix au FN mais il perdrait des voix à gauche et au centre.
        Bref, si l’UMP veut gagner il faudra choisir Juppé, ce qui est triste car même s’il a une carrure d’homme d’Etat il n’a pas de courage et ne fera pas de réforme, un mélange Chirac-Hollande donc.

        Dommage que le plaidoyer libéral de Fillon ne soit pas entendu..Denis Payre peut pas se présenter en 2017 avec son parti « Nous Citoyens » ? Un peu de fraîcheur et d’espoir quoi !

    • Etant donné qu’il n’y a que des prétendants socialistes, PS, UMP, centristes ou extrémistes, le peuple n’est pas bête, il n’est rien. Les pouvoirs constituant l’Obèse se contrefoutent de leur expression comme de leur premier Cerfa. Dans ces conditions, les sondages et pire, les élections, n’ont pas plus de signification que de la poudre aux yeux.

      Face à l’obstination socialiste de toute la classe politique, le peuple n’a aucun choix. A partir du moment où les divers partis sont uniformément socialistes et ne se distinguent plus qu’à la marge, sur les boucs émissaires (« je n’aime pas les riches » = « je n’aime pas les pauvres »), les électeurs sont en réalité mis hors du jeu politique et il ne reste que les partis, nécessairement représentés par des pervers narcissiques à l’ambition dévorante (Hollande, Montebourg, Duflot, Mélenchon, Sarkozy, Copé, Juppé, Le Pen), dont aucun ne peut renier l’expression « sans-dents ». Il ne faut pas se leurrer : l’ensemble de la caste des politiciens et des hauts fonctionnaires est parfaitement définie par l’expression de Culbuto.

      La 6e république, si elle doit voir le jour, ce sera une 5e république modernisée par l’interdiction du socialisme, autrement dit l’application à la lettre de la DDHC. Sinon, elle ne sera pas.

      • Au fait , avant l’été, Philippe Herlin avait annoncé poser sa candidature (une candidature libérale) pour la présidence de l’UMP.
        Qu’en est-il aujourd’hui ?
        A-t-il été disqualifié par le Politburo de l’UMP ?

      • Le socialisme ne sera jamais banni de France, il faut se faire une raison, il est bien trop implanté.
        Et plus le socialisme se plante plus les français en réclament, c’est un cercle vicieux.
        Je dis par réalisme, quand on est français et libéral on a pas d’avenir en France, tout simplement.

        • C’est possible (je n’y crois pas une seconde) mais en attendant de le savoir, n’accusons pas les victimes d’être complices de leurs dictateurs alors que rien n’est plus mensonger.

          Tiens, à propos, Culbuto vient de déclarer qu’il fallait respecter la fonction présidentielle, alors que la simple existence de l’usurpateur en chef est une insulte à la fonction présidentielle en particulier, aux institutions et à la France en général. Si vraiment le cuistre respectait la fonction, s’il avait un minimum d’honneur et de respect pour autrui, il ferait seppuku dans la minute, montrant l’exemple aux socialistes de tout bord.

      • oui mais je rejette la politique du « voter pour moi ». La politique du clientélisme et des professions de foi qui accompagne cette politique

    • @ SweepingWave

      Aux dernières élections, 41% de l’électorat ouvrier PS a voté FN.
      Tout est clair il me semble, ils attendent encore le Grand Soir et vu que notre national-socialiste le leur promet et bien on est reparti pour un tour de manège à délires !!

      • Ce qui est fou c’est cette incapacité de nombreux français à refuser de voir la réalité et à continuer à gober tout ce qu’on leur raconte, que faut il pour leur ouvrir les yeux ? Pourquoi est-ce si dur ?

        • @ SweepingWave
          C’est dur parce que 3/4 des français sont nuls en économie et sont donc incapables de déceler les discours démago-populo tenus par les Le Pen, Melenchon, Hollande, Besancennot et Cie… c’est tellement réconfortant d’écouter les Pères Noël.
          Ça s’arrêtera pas jusqu’au Game Over , comme pour les grecs.

  • Qu’est ce que la culture francaise ?

    • Quelque chose qui existait autrefois, aujourd’hui il n’y en a plus vraiment.

      • La culture locale de ma commune de résidence qui doit chiffrer aux alentours de 750 habitants c’est une église romane du 12eme siècle.

    • A la mode socialiste = Sous mitterrand autoriser la mise en place de la première chaine cryptée j’ai nommée : canal plus, sous hollande se battre contre les livraisons gratuites d’amazone.

  • Reponse au titre de l’article : jack lang !

  • Parmi les grandes occasions de rigolades que nous offrent désormais chaque jour les clowns censés nous représenter, je vous invite à découvrir l’opération « Budget participatif » de la mairie de Paris. « Je souhaite donner les clés du budget aux citoyens » déclare Anne Hidalgo en préambule de cette opération où les Parisiens seront invités à voter pour 15 projets, ceux qui auront reçu le plus de votes seront réalisés dès 2015. Hidalgo précise : « Il s’agit d’un nouvel outil de participation citoyenne permettant à tous les Parisiens de proposer et de choisir les projets qui feront le Paris de demain. Ils auront ainsi la possibilité d’être acteurs à part entière de la vie locale. J’y vois une innovation démocratique majeure… Le budget participatif représentera 5% de l’effort d’investissement municipal, soit un total de 426 millions d’euros entre 2014 et 2020. Ce montant est le plus important au monde pour une initiative de ce type. » C’est vrai qu’on peut en faire des choses avec 426 millions d’€, surtout quand on y ajoute une bonne dose de vivrensemble et de culculture, et nos édiles n’y sont pas allés avec le dos de la louche…

    Voici les 15 projets soumis aux votes des Parisiens dès le 24 septembre prochain (je vous passe les détails, l’intitulé suffit généralement pour comprendre de quoi il s’agit…) :
    1 : l’art aux quatre coins de Paris
    2 : Restauration, valorisation et pérennisation d’interventions artistiques dans l’espace public
    3 : le Paris vert des enfants, un rêve durable…
    4 : Espaces de co-working pour les étudiants et les entrepreneurs (ils ont du oublier de la rayer celle-là).
    5 : végétaliser les murs de Paris
    6 : les kiosques à musique refont danser
    7 : Jouer à tous les âges dans les jardins de Paris
    8 : gestion de proximité des déchets (je ne sais pas s’il y a un rapport avec le précédent…)
    9 : Sport en toute liberté à Paris (il est précisé : « création de terrains de jeux de ballons dans des lieux insolites. »)
    10 : la rue pour les enfants
    11 : piscines provisoires
    12 : Un écran géant sur les berges de la seine
    13 : des espaces publics embellis et vivants dans les quartiers populaires (il est précisé : « Projets participatifs permettant de revaloriser des espaces urbains dégradés ou délaissés par la végétalisation (???), installation de mobiliers, réalisation d’œuvres artistiques… »).
    14 : le musée virtuel Paris 3.0
    15 : dispositifs mobiles d’animations (il est précisé : « tipis »).

    Apparemment, un autre projet de grande envergure consistant à installer des WC publics dans les jardins publics n’a finalement pas été retenu. Il était pourtant évoqué ici : http://www.paris.fr/politiques/paris-politiques/budget-participatif/p10483 mais sans doute pas assez fun : dommage pour tous ceux qui seraient pris d’une irrésistible envie de pisser de rire à la lecture de cette liste !

    Pour renforcer le sérieux de tout ça, Hidalgo conclut : « Tout le monde pourra participer. Et nous encourageons les parents à inciter leurs enfants, à partir de l’âge de 7 ans, à participer également : nous savons que les enfants peuvent avoir de très bonnes idées pour l’amélioration de la ville. » Mais pourquoi 7 ans, Anne ? Parce que c’est l’âge de raison ? Quel conformisme bourgeois et quelle discrimination odieuse : faisons voter les bébés ! … En attendant, ça ne va pas être facile de vérifier l’intégrité du scrutin : ce serait quand même à vous dégoutter à tout jamais de la démocratie que le projet « tipis » se fasse supplanter par le projet  » terrains de foot dans des endroits insolites » suite à un bourrage des urnes.

    Notons pour conclure que la mairie de Paris dispose de 426 millions d’€ dont elle ne sait absolument pas quoi foutre ce qui m’amène aussitôt une question à Hidalgo : si tu sais pas quoi faire de notre argent et que tu considères – à juste titre – que même des enfants de 7 ans auraient de meilleures idées que toi, pourquoi ne pas nous rendre et l’argent et les clés de la mairie avec ?

    A oui, j’oubliais : cerise sur le gâteau, la mairie nous a concocté un bon petit site internet pour mettre tout ça en branl(eur) : http://budgetparticipatif.paris.fr. … Bon le site ne marche pas, mais faut peut-être pas trop en demander : on vous donne la parole, vous allez pas la prendre en plus !

    Et enfin : on ne sait pas encore combien de projets de ce type seront financés chaque année, mais même en imaginant que ce soit truqué – non, je ne veux pas le croire ! – et que les 15 projets voient le jour, et que la même opération soit répétée chaque année, cela nous donne 75 projets en tout. Rapporté aux 426 millions en jeu, cela donne 5,68 millions d’€ par projet… Soyons pas bégueule, j’arrondis à 6 avec les imprévus : 6 millions d’€ de tipis dans Paris, c’est pas trop choupi ? … M’est avis qu’il y a du bon gros arrosage de clientèle dans l’air derrière tout ça, heu pardon, je voulais dire « une avancée démocratique majeure ».

    • Merci pour la trouvaille, c’est incroyablement nunuche ! J’en reviens pas.

    • Si j’ai bien compris il s’agit de mettre en place des mécanismes de subsidiarité dans l’espace citoyen pour faire de l’en-commun en produisant des possibles en péréquation avec les dynamiques plurielles de la société dans un nous inclusif et solidaire visant à la requalification des espaces urbains.

      Soyez clair zut !

  • Supprimer le Ministère de la Culture et le remplacer par un Ministère du Patrimoine qui sera uniquement chargé de maintenir en état les musées, châteaux et palais nationaux.

    De quoi économiser plusieurs milliards par an. Milliards qui seraient envoyés au Ministère de la Justice qui jouit d’un budget insultant pour un pays qui se dit être un « état de droit ».

  • les pieds de fleur sont hauts

  • Pourquoi réduire le budget ? On supprime le concept de licence de diffusion, on garantit la neutralité du réseau et au pire on revend les licences d’exploitation des fréquences libérées aux FAI. Évidemment le mieux serait de proposer des fréquences pour un réseau en maille, mais bon…
    La télé n’a plus de sens : (quasiment) tout le monde a les moyens de diffuser du contenu.

  • Attendez, y-a-t-il vraiment des notes en étoiles dans l’article ?

  • Si on supprime le budget de la Culture, ça veut dire qu’on supprime aussi notre patrimoine. On laisse déjà tomber le château de Bagnac en ruines et les vitraux de la cathédrale d’Auch se dégradent à petit feu, est-ce qu’on veut carrément que ce soit Notre-Dame de Paris qui tombe en ruines ? Alors qu’indépendamment de la beauté de ces grands machins, ce sont des biens qui génèrent des revenus et des emplois pour les populations locales ?

    Et en ce qui concerne la création artistique, on sait bien que l’Etat passe un peu trop de commandes publiques, mais de là à dire que la création artistique pourrait juste continuer sa vie sans aucune difficulté si elle n’avait pas l’aide de l’Etat, c’est un peu rapide : si on peut écouter du Bach ou regarder les oeuvres de Michel-Ange aujourd’hui, c’est parce qu’ils étaient protégés par les pouvoirs publics. Il faut aussi laisser leur chance aux talents d’aujourd’hui.

    Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres priorités pour les Français en ce moment, mais quand on voit la façon dont les petites communes emploient les subventions de l’Etat à construire en pléthore des ronds-points et des panneaux d’affichage, on voit quand même que ce qui faudrait pour faire des économies, ce n’est pas assassiner ou privatiser la Culture, mais juste un peu de bon sens chez nos politiques.

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